Partie 1 : Revue de littérature.
I. Généralités sur la
criminalité.
1- Qu'est ce que la criminalité ?
Les notions de « crime » et de
« criminalité » sont si polysémiques
qu'il n'existe pas d'autre moyen que d'en proposer, à titre liminaire,
une définition plutôt sociologique que juridique. Dans cette
perspective, on considère comme criminels ou délinquants tous les
comportements qu'un législateur incrimine en menaçant le
responsable d'une peine1. Dans cette définition, il n'existe
pas de crime en soi. Un acte est qualifié de criminel sous l'action d'un
pouvoir légitime qui sanctionne certains comportements2. La
criminalité est l'ensemble des actes illégaux,
délictueux (délits), criminels(Crimes) commis
dans un groupe social donné au cours d'une certaine période :
Les statistiques de la criminalité3. Elle
est la transgression des normes juridiques d'un système social.
Notifions qu'une norme est une règle qui est donnée physiquement
(universelle qui existe toujours et partout, elle est objective) ou socialement
(défini par l'être humain et qui diffère selon le temps et
l'espace, elle est alors subjective). Émile Durkheim disait que la
société sans criminalité n'existe pas, et ne peut pas
exister. Selon lui, le crime est nécessaire pour faire évoluer le
droit mais il permet également à la société
d'être en cohésion : lorsqu'il y a un crime et que le criminel se
fait attraper, les autres personnes se disent que la société
fonctionne bien car elle punit le crime. Ceci renforce la cohésion
sociale.
2- Différentes formes de criminalité et
manifestations.
On distingue la criminalité réelle [ensemble des
infractions commises] de la criminalité apparente [infractions
constatées ou dénoncées], la petite criminalité
(délinquance) et la grande criminalité (crimes).
Pour des philosophes, des moralistes ou des juristes, la
transgression d'un interdit peut être qualifiée de
criminelle, indépendamment de la capacité des institutions
à identifier plus ou moins correctement son auteur ; il en
découle la croyance en l'existence d'une «
criminalité
Rapport d'étude/BBA-Réalisé par Aristode
GANDJETO et Lazard TOKPANOU Page 4
Criminalité au Bénin de 2006 à 2016 :
défi sécuritaire et innovation technologique
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2016
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réelle » qui serait uniquement
constituée par le nombre total d'actes transgressés assortis
d'une peine, que des auteurs auraient plus ou moins conscience d'avoir
commis4.
À côté de cette conception
théorique d'une « criminalité réelle
», qui existerait virtuellement sans le moindre commencement de
preuve, existe une seconde conception, portée par les juristes : la
« criminalité légale ». Celle-ci
comprend l'ensemble des actes pénalisés dont les auteurs sont
repérés par les institutions spécialisées dans leur
identification et leur répression (statistiques judiciaires), et
réprimés par des amendes ou des privations de liberté
(statistiques pénitentiaires). Cette conception légaliste,
extrêmement restrictive de la criminalité, ne tient compte,
rigoureusement, que des auteurs reconnus responsables d'actes qualifiés
de « crime ou délit », et sanctionnés
à ce titre. Tous les « auteurs » présumés
innocents jusqu'à ce que la justice les ait reconnus coupables devraient
en toute rigueur être ignorés du champ de l'analyse
institutionnelle. Or, à l'évidence, ce n'est jamais le cas,
même parmi les juristes les plus légalistes.
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