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Criminalité au Bénin de 2006 à  2016 : défi sécuritaire et innovation technologique.

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par Aristode GANDJETO
IRGIB-AFRICA UNIVERSITY - BACHELOR OF BUSINESS ADMINISTRATION 2016
  

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    REPUBLIQUE DU BENIN
    Fraternité Justice Travail

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE INTER-REGIONAL DU GENIE INDUSTRIEL DES
    BIOTECHNOLOGIES ET SCIENCES APPLIQUEES

    (IRGIB-AFRICA POLITECH)

    REGIONAL INSTITUTE OF INDUSTRIAL ENGINEERING BIOTECHNOLOGIES
    AND APPLIED SCIENCES UNIVERSITY

    ETABLISSEMENT D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DELOCALISE SELON LE PROTOCOLE : N°31/05 RIT

    AUTORISATION : MESRS/CAB/DC/SGM/DPP/DESUP/SP/2006/2007/2008/2009

    SYNTHESE DE TRAVAUX ET PROJET D'ENTREPRENEURIAT
    POUR L'OBTENTION DU BACHELOR OF BUSINESS ADMINISTRATION
    (Ingénieur des travaux, Formation bilingue )

    Option : Management des Relations Internationales

    Thème :

    CRIMINALITE AU BENIN DE 2006 A 2016 : DEFI
    SECURITAIRE ET INNOVATION
    TECHNOLOGIQUE

    Réalisé et présenté par :

    Aristode Felben B. GANDJETO & Lazard H. TOKPANOU

    Année académique : 2015-2016

    Criminalité au Bénin de 2006 à 2016 : défi sécuritaire et innovation technologique

     

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    RESUME

    La présente étude a pour objet de déceler la faille qui siège dans le système sécuritaire au Bénin induisant la montée en flèche de la criminalité à travers une appréhension globale de la criminalité et un état des lieux pour prendre une réelle connaissance des défis à relever aux fins de la réduction de son taux par la mise en application effective des approches de solution. En effet, le concept de la criminalité aujourd'hui est un sujet d'une grande importance sociale. Elle nuit à la qualité de vie et peut contribuer à l'émigration des travailleurs spécialisés. Donc, l'obligation la plus fondamentale de l'Etat consiste à assurer la sécurité de ses citoyens et favoriser un bon niveau de vie sociale. Si l'on en croit le diagnostic issu de l'analyse des résultats, le taux élevé de la criminalité est dû à un mauvais système de gestion de la sécurité résultant du faible taux de formation des forces de l'ordre dérivé des contraintes organisationnelles et des difficultés de mobilisation de financement ; de l'insuffisance de matériel adéquat ; de la passation d'un régime à un autre et de l'absence de mesure favorisant la réintégration des divorcés sociaux dans la vie civile. En définitive, la bataille contre la criminalité, si le gouvernement se veut victorieux doit s'appuyer sur trois axes à savoir : l'emploi de la loi, la mise en place de politique en amont et en aval de la criminalité et la mise à disposition effective de moyen nécessaire à la cause.

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    INTRODUCTION

    Le Bénin est un pays situé sur le Golfe de Guinée, glissé entre le Togo et le grand Nigeria, avec une façade sur la mer de 125 Km, une superficie totale de 114.763 km2 et plus de 10 Millions d'habitants1. Après son accession à l'indépendance, Il connut de longue période d'instabilité politique, démographique et démocratique qui prit fin à la clôture du premier mandat du Général Mathieu KEREKOU. Ce temps lugubre a laissé comme succession bien évidemment, parmi tant d'autres, l'amour de la violence et la fainéantise résultant donc des actes hideux subis par certains et perpétrés par d'autres. Depuis lors, la criminalité est une réalité complexe que vit au quotidien, la population béninoise. La recherche des causes et l'étude des conséquences d'un tel phénomène sont donc forcément des entreprises délicates, nécessitant des approches larges et diverses. Dans tous les pays, la sécurité est considérée comme un élément important du développement des personnes et des organisations. Cette perception qui semble si bien aller de soi, n'est cependant qu'une évidence de façade.

    Aujourd'hui, avec la modernisation, le sous-développement, la mondialisation de l'économie et les exigences démocratiques de plus en plus pressantes de la population, on assiste à de profonds bouleversements qui affectent la société. Finalement, la globalisation des valeurs, tout comme celle des marchés des drogues, des armes et de la pègre en général, font qu'au bout du compte, il n'y a plus de frontière entre la criminalité du Togo et du Ghana, du Bénin et du Nigéria. Si cette logique est perçue, un gouvernement à la recherche d'un taux de sécurité élevé, de l'efficacité et de la satisfaction des besoins des citoyens doit faire de la question de criminalité une priorité. Cependant, les bonnes intentions en matière de sécurité, contrastent avec les réalités quotidiennes. On constate en effet des difficultés dans la gestion du processus de sécurité sur le terrain. C'est d'ailleurs ce qui nous amène dans le cadre de cette recherche à nous intéresser à « Criminalité au Bénin de 2006 à 2016 : Défis sécuritaires et innovations technologiques ».

    En effet, le nouveau régime compte tenu du rôle stratégique qu'il est appelé à jouer dans le développement de notre nation, doit pouvoir compter sur des hommes biens formés disponibles pour l'accomplissement des tâches. Mais la conduite des actions jusque-là posées est sujette à de nombreux dysfonctionnements comme dans les moeurs de la fonction publique béninoise. La future politique de sécurité doit donc être repensée de façon à offrir aux agents stratégiquement concernés, les conditions les meilleures, pour l'accomplissement des missions à eux assignées. Pour exprimer cette idée, nous nous focaliserons sur l'évolution, les origines de la criminalité et, de ses conséquences au sein de la société, car la criminalité est rarement un phénomène isolé. C'est l'un, de toute une série, des cofacteurs liés au sous-développement, tous présents au Bénin. Il va s'en dire, qu'un tel sujet revêt un intérêt pratique plutôt que théorique car les gouvernements jusqu'à nos jours n'ont pas encore atteint un seuil

    tolérable d'insécurité. Pour rendre compte de la complexité de notre travail, nous passerons en revue les points les plus pertinents afin de mieux cerner le sujet.

    Suivant les exigences scientifiques de l'université, notre plan se définit autour de trois (3) grands axes majeurs. Nous partirons d'une appréhension globale de la

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    criminalité au Bénin (Partie 1) pour, enfin, analyser les résultats, proposer des approches de solution et leurs conditions de mise en oeuvre (Partie 3) après une étude approfondie à travers une méthodologie de recherche (Partie 2).

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bénin le 17-08-16

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    Partie 1 : Revue de littérature.

    I. Généralités sur la criminalité.

    1- Qu'est ce que la criminalité ?

    Les notions de « crime » et de « criminalité » sont si polysémiques qu'il n'existe pas d'autre moyen que d'en proposer, à titre liminaire, une définition plutôt sociologique que juridique. Dans cette perspective, on considère comme criminels ou délinquants tous les comportements qu'un législateur incrimine en menaçant le responsable d'une peine1. Dans cette définition, il n'existe pas de crime en soi. Un acte est qualifié de criminel sous l'action d'un pouvoir légitime qui sanctionne certains comportements2. La criminalité est l'ensemble des actes illégaux,

    délictueux (délits), criminels(Crimes) commis dans un groupe social donné au cours d'une certaine période : Les statistiques de la criminalité3. Elle est la transgression des normes juridiques d'un système social. Notifions qu'une norme est une règle qui est donnée physiquement (universelle qui existe toujours et partout, elle est objective) ou socialement (défini par l'être humain et qui diffère selon le temps et l'espace, elle est alors subjective). Émile Durkheim disait que la société sans criminalité n'existe pas, et ne peut pas exister. Selon lui, le crime est nécessaire pour faire évoluer le droit mais il permet également à la société d'être en cohésion : lorsqu'il y a un crime et que le criminel se fait attraper, les autres personnes se disent que la société fonctionne bien car elle punit le crime. Ceci renforce la cohésion sociale.

    2- Différentes formes de criminalité et manifestations.

    On distingue la criminalité réelle [ensemble des infractions commises] de la criminalité apparente [infractions constatées ou dénoncées], la petite criminalité (délinquance) et la grande criminalité (crimes).

    Pour des philosophes, des moralistes ou des juristes, la transgression d'un interdit peut être qualifiée de criminelle, indépendamment de la capacité des institutions à identifier plus ou moins correctement son auteur ; il en découle la croyance en l'existence d'une « criminalité

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    réelle » qui serait uniquement constituée par le nombre total d'actes transgressés assortis d'une peine, que des auteurs auraient plus ou moins conscience d'avoir commis4.

    À côté de cette conception théorique d'une « criminalité réelle », qui existerait virtuellement sans le moindre commencement de preuve, existe une seconde conception, portée par les juristes : la « criminalité légale ». Celle-ci comprend l'ensemble des actes pénalisés dont les auteurs sont repérés par les institutions spécialisées dans leur identification et leur répression (statistiques judiciaires), et réprimés par des amendes ou des privations de liberté (statistiques pénitentiaires). Cette conception légaliste, extrêmement restrictive de la criminalité, ne tient compte, rigoureusement, que des auteurs reconnus responsables d'actes qualifiés de « crime ou délit », et sanctionnés à ce titre. Tous les « auteurs » présumés innocents jusqu'à ce que la justice les ait reconnus coupables devraient en toute rigueur être ignorés du champ de l'analyse institutionnelle. Or, à l'évidence, ce n'est jamais le cas, même parmi les juristes les plus légalistes.

    II. Causes et conséquences de la criminalité.

    Le phénomène de la criminalité a atteint des proportions alarmantes, menaçant ainsi la quiétude et la sécurité des citoyens. Une meilleure compréhension des causes et des conséquences de ce dernier peut contribuer à produire des idées et des solutions potentielles. Les questions qui s'imposent dès lors sont : Quelles sont les principales causes de la criminalité? Et quels en sont les conséquences ?

    1- Causes de la criminalité.

    Bon nombre de choses peuvent provoquer la criminalité et parmi elles, on retrouve des facteurs d'ordre personnel, scolaire, socio-économique et familial. En premier lieu, La cause principale réside dans le chômage et

    le désoeuvrement qui engendrent le désespoir et incitent à la
    délinquance et à la criminalité. De plus, l'approfondissement des disparités sociales, l'influence du cinéma et de la télévision, le

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    relâchement du rôle de la famille (les problèmes familiaux, séparation des parents,...) sont autant de facteurs qui poussent ces personnes sans emploi, sans ressources à commettre des vols et des actes de violence à l'encontre des citoyens. En deuxième lieu, Les carences urbanistiques, l'explosion démographique et l'exode rural sont considérés parmi les principaux moteurs de la criminalité. De plus, la plupart des crimes commis sont dus à l'usage des drogues. La rue héberge continuellement des armées de jeunes délinquants potentiels. Face à la pauvreté, l'échec scolaire, la misère et la précarité, et avec la vente des drogues, ces dernières sont plus en proie à la criminalité. En troisième lieu, le système sécuritaire béninois laisse à désirer. Il n'existe presque pas de plans de sécurité, ce qui amène des malfrats à organiser des braquages spectaculaires et arriver à s'enfuir avec des centaines de millions. Des terroristes peuvent donc se déguiser et y circuler allègrement dans tout le pays et commettre des attentats et des enlèvements. Jusque dans un passé récent, la plupart des militaires et même des policiers sont commis à des tâches non sécuritaires comme la traque des trafiquants d'essence kpayo ou du suivi et de la surveillance des balles de coton.

    En résumé, les facteurs sociaux liés à la criminalité sont les inégalités de revenus, une démographie jeune de la population, l'urbanisation, un système judiciaire défaillant, la prolifération des armes à feu dû aux nombreuses guerres civiles dans les pays voisins, la crise de conscience morale consécutive à l'appât de gain facile et la déchéance morale. la détérioration du tissu social; l'éclatement de la famille; l'isolement social et la perte de l'esprit communautaire; la déresponsabilisation collective; l'impact des médias et de certitude de la peine.

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    2- Conséquences.

    Les conséquences de la criminalité, on peut les ranger en trois ordres de réalité. D'abord, les conséquences subies par les victimes (blessures physiques, traumatismes psychologiques, modification du style de vie, peur du crime, etc.); ensuite, celles touchant le contrevenant (détérioration des relations familiales et sociales); et finalement, celles modifiant la société 6(altération de la qualité de vie, sentiment croissant d'insécurité chez les citoyens, agressivité collective à la hausse, la destruction des infrastructures publiques), ce qui explique les réactions de la population béninoise à l'endroit des divorcés sociaux à travers, la mise à feu.

    1 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Criminalité 2-www.larousse.fr/dictionnaires/francais

    3- www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-
    ferdinand.../document.php 4-www.universalis.fr/encyclopedie/criminologie/2-la-criminalite-generale-et-ses-facteurs

    5-www.securitepublique.gouv.qc.ca/...criminalite 6-www.wagne.net/csp/csp2003/cahieranimation/re3.htm

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    Partie 2 : Etat des lieux

    I. Méthodologie de recherche

    La collecte des données a été faite sur la base des différents outils et techniques que sont la recherche documentaire, l'observation directe, les entretiens, le sondage par questionnaire et l'échantillonnage.

    1. Observation directe

    Du fait de notre présence au Bénin, nos observations quotidiennes nous ont été d'un apport très déterminant. En plus des constats, nous avons posé de temps en temps des questions à des chefs, des agents et des citoyens comme nous, pour avoir des précisions sur des points donnés.

    2. Recherche documentaire

    Pour le développement du sujet choisi l'élaboration du plan de travail approprié, nous avons jugé nécessaire de rassembler le maximum d'informations possibles sur le concept de criminalité. Nos recherches nous ont donc conduits à consulter différents mémoires et ouvrages scientifiques traitant le phénomène de la criminalité et la gestion de la sécurité. A ces documents, il faut ajouter les informations que nous avons eues sur certains sites internet (voir référence bibliographique)

    3. Entretien

    L'entretien comme élément d'investigation, nous a permis d'avoir des discussions avec certaines personnes ressources du Bénin dont les noms ne peuvent être cités pour raison de discrétion. Il nous a permis de toucher du doigt certaines réalités. Le guide d'entretien ayant servi à conduire l'entretien se trouve en annexe3.

    4. Enquête par questionnaire

    Pour une meilleure appréhension du sujet, nous avons opté pour une enquête par sondage à l'aide de questionnaire. L'objectif de l'enquête est de recueillir des informations pouvant nous aider à mieux décortiquer les

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    problèmes spécifiques relevés en matière de criminalité. Il s'agit de vérifier si :

    ? Le taux élevé d'insécurité au Bénin s'explique par l'absence ou le retard d'action des forces de l'ordre ;

    ? Le faible taux d'exécution des plans de formations s'explique par l'insuffisance de moyens financiers;

    ? L'absence d'évaluation post-formation des agents se justifie par l'inexistence de mécanisme fiable d'évaluation des impacts de la formation ;

    ? L'absence de mesure pour la réintégration des hors la loi dans la société est due à une quasi-inexistence d'organisation gouvernementale ou non, qualifié dans la réinsertion ayant une collaboration avec les institutions pénitenciers

    Les questionnaires, se trouvant en annexe 1 et 2 ont été utilisé pour parvenir à cette fin. Après analyse des données, des enquêtes et des entretiens, nous procédons à l'établissement diagnostic.

    5. Echantillonnage

    L'étude tient compte de l'ensemble de la population béninoise comme population mère. Mais l'étude porte sur 200 personnes comme échantillons dont 150 citoyens civils et 50 agents de sécurité publique.

    Sur les 200 questionnaires distribués, 128 dont 96 civils et 32 retours ont été récupérés et exploités. Les autres ne sont pas remis ou sont inexploitables.

    6. Méthodes de traitement des données

    Les données issues des questionnaires retirés ont été dépouillées manuellement. Elles ont fait l'objet d'un traitement informatique et les résultats sont consignés dans les tableaux réalisés à partir du logiciel Word.

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    7- Difficultés rencontrés et les limites de l'étude

    Pour pouvoir réunir toutes les informations dont nous avons besoin afin de parvenir à la rédaction de ce présent, nous avons rencontré quelques difficultés :

    ? Indisponibilité de certains agents pour les entretiens ;

    ? La réticence des agents à fournir des informations pour raison de discrétion ;

    ? La réticence des agents à répondre aux questions et d'autres à remplir le questionnaire ; tout ceci conduit à la perte de certains questionnaires laissé aux agents, ce qui a contribué à la réduction de l'échantillon cible.

    Malgré ces difficultés, le travail de recherche à permis de connaitre quelques problèmes liés à la gestion de la sécurité dont nous restituons les conclusions dans le troisième chapitre.

    II. Constats et bilan

    Le taux de criminalité affole les compteurs comme si on était dans les grandes métropoles que sont New-York, Lagos, Paris...De décembre 2006 à ce jour, Cotonou, capitale économique du Bénin a été le théâtre de plusieurs braquages sanglants. Les autres villes à savoir Parakou, Porto-Novo, Djougou, Natitingou, Malanville, Tchaourou n'ont pas été épargnées. Les hors-la-loi ont frappé partout. Et ceci, de façon sanglante. Dans le domaine de la Police Nationale au Bénin, les besoins de sécurité publique sur les plans interne et externe sont immenses malgré les efforts continus déployés par l'Etat.

    1- De 2006 à juillet 2016

    La première étincelle a été donnée le 06 décembre 2006. Le plus retentissant braquage sous l'ère Yayi a eu lieu. Une voiture de la société Sagam a été attaquée non loin de la Présidence du Benin. Bilan, plusieurs millions de F Cfa (174.000.000 FCFA, selon des sources crédibles) ont été emportés. Au gouvernail de la sécurité publique, il y avait Edgar Alia. Deux ans après, rien n'a changé. C'est la récidive. Le 1er avril 2008 en effet, les braqueurs ont attaqué les agences de Diamond Bank et Ecobank installées en plein coeur du marché international de Dantokpa. Le bilan est assez lourd : deux militaires (Fiacre Hossou et Eric Yao) ont été

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    abattus. Ce fut l'époque où Armand Zinzindohoué assurait les fonctions de ministre de l'intérieur et de la sécurité. Face à la cruauté de l'acte, il n'avait rien à trouver à dire : « les braqueurs étaient venus tester notre dispositif sécuritaire ». Quelques mois après ce supposé test, c'est-à-dire le vendredi 21 Novembre 2008, les mêmes banques de Dantokpa ont été attaquées. Bilan : 07 morts et des dizaines de millions de F Cfa emportés devant l'impuissance du Général Félix Hèssou, ministre de l'intérieur et de la sécurité. Un peu comme pour changer d'air, les braqueurs font parler la poudre le 19 octobre 2011 à la Recette Perception d'Abomey. Plus de 750.000.000 FCFA ont été emportés dans un scénario qui ressemble de fort belle manière à celui des films que nous projette Canal +. Le 21 août 2013, retour du grand banditisme à Cotonou. Une dame a été braquée à Cadjèhoun non loin du domicile du Chef de l'Etat. Quelques jours avant ce 21 août 2013, plus précisément vers la fin du mois de juillet 2013, les braqueurs ont attaqué le Quartier général des cambistes. Ils ont réussi à disparaître avec beaucoup de millions de F Cfa, laissant derrière eux un corps sans vie. Les policiers présents à ce carrefour du Naïra au moment des faits ont eu la vie sauve en se barricadant derrière des tables de fortunes. Malheureusement, M. Sergio Dènon, jeune policier qui est au début de sa carrière n'aura pas la même chance que ses collègues de Porto-Novo. Le 12 mai 2014, il sera abattu par les malfrats armés jusqu'aux dents venus dévaliser l'Agence Clcam de Mènontin1. Un mois plus tard, soit le 10 juin: Kpadonou Roland, un autre policier sera abattu par des malfrats qui ont fini d'opérer dans les environs de Ganhi alors qu'il ne faisait que réguler la circulation. Le carnage du 14 octobre 2014 à Jéricho s'ajoute à cette liste macabre de crimes crapuleux commis par les malfrats dans notre pays. Trois policiers ont péri même si la hiérarchie policière avait dans un premier temps affirmé le contraire. Ce n'est pas que dans les rangs des subalternes qu'on dénombre des morts. L'attaque de Kpédékpo où un cortège de gradés de la police nationale et de l'armée ont été touchés2. Le Commissaire Hounnonkpè, fraichement promu à l'époque Directeur général adjoint de la police nationale en garde le souvenir. Cette liste de crimes n'est pas exhaustive. Les coupures de route et autres actes crapuleux non portés à la connaissance de l'opinion publique endeuillent et continuent d'endeuiller les paisibles populations béninoises.

    Le plus spectaculaire en date: celui du mois dernier dans lequel un véhicule de convoyage de fonds a été attaqué, les braqueurs ont emporté un butin estimé à 1 milliard 200 millions de francs Cfa et ce n'est qu'un euphémisme.

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    2- Bilan du gouvernement Yayi

    Le ver est dans le fruit. Pour certains observateurs, plusieurs raisons expliquent cette situation lugubre dans laquelle le Bénin s'est installé depuis 2006. A part celles qui sont liées aux départements de l'intérieur et de la sécurité. De 2006 à 2014 en effet, on en a dénombré sept et presque autant à la tête de la Direction générale de la formation des agents et à leur sous-équipement évoquées par Charles Toko du Matinal, il y a l'inflation de ministres à la tête du stratégique police nationale. A part le Général Félix Hèssou qui est du corps « Kaki » mais qui n'a pas comblé les attentes, tous les autres ministres qui ont dirigé le ministère de l'intérieur sont : soit évangélistes, soit bureaucrates, soit administrateurs civils... en résumé, des gens qui n'ont jamais entendu de près le bruit d'un Akm. Autant qu'ils étaient et qu'ils sont, ils ne connaissent rien de la stratégie militaire indispensable pour contrer les

    assauts des malfrats. Cette inflation de ministres a d'ailleurs eu
    pour conséquence une inflation décisionnelle aux précédents très graves. Libre cours est laissé à la corruption, à la concussion, au népotisme, à l'insubordination, à l'affairisme, à des mutations punitives. C'est en effet avec le régime du changement qu'on a assisté au désossement des éléments des unités spécialisées de la police nationale formés à grands frais par des Israéliens et autres. Le comble sous le régime du changement est que certains ministres n'avaient pas d'autorité sur leurs collaborateurs. Les rapports tumultueux qui ont existé entre le DGPN du temps et l'ancien ministre de l'intérieur François Houéssou en sont d'ailleurs une preuve. Le pire n'est pas encore derrière en 2014, surtout dans le contexte où la hiérarchie policière peinait à retrouver la cohésion qu'il faut pour affronter les malfrats.

    C'est à l'ère du changement qu'on a eu les braquages les plus audacieux jamais connus au Bénin. Les malfrats ont frappé partout. Deux fois au grand marché de Dantokpa et en plein jour. La première fois, le ministre de l'intérieur d'alors, un Général de l'armée et le Chef d'Etat major général des armés étaient tout simplement admiratifs devant l'oeuvre macabre accompli par les hors la loi. Derrière la Présidence de la République, les malfrats ont eu l'audace de braquer un véhicule de convoyage d'argent. Ils ont réussi à s'en fuir, laissant derrière eux un mort. Les coups audacieux de ces individus qui ont divorcé avec la loi sont nombreux. Il sera difficile de les citer tous. Le dernier en date s'est soldé par la mort de l'ancien ministre Bernadette Sohoundji. Le bilan du

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    quinquennat de Boni Yayi sur le plan de la sécurité est tout simplement catastrophique. Malheureusement, ni le ministre de la défense, ni son collègue de l'intérieur n'ont eu le courage de le dire. En effet, sur le plan interne, la question sécuritaire prend de plus en plus d'ampleur. Il est observé qu'au fur et à mesure que la société évolue, apparaissent de nouvelles formes d'insécurité passant de vols à main armée, au recel et trafic de voitures volées, aux trafics d'enfants, d'armes et de munitions de guerre, aux trafics de stupéfiants, au blanchiment d'argent , aux accidents de la circulation, à la transhumance anarchique avec son cortège de conflits et parfois de perte en vie humaines et à la cybercriminalité. Sur le plan externe, la République du Bénin fait face à plusieurs formes de faits d'insécurité : les crimes transfrontaliers organisés, le trafic international d'enfants, de drogue et divers stupéfiants, le trafic d'armes et de munitions de guerre, la prolifération des armes légères, la transhumance anarchique, l'exploitation frauduleuse des ressources minières, les incursions militaires des pays voisins, les problèmes de délimitation des frontières, la cybercriminalité...

    Le Chef de l'Etat, dans le souci d'assurer la sécurité des personnes et des biens, de boucler le maillage sécuritaire de tout le territoire national, de faire du Bénin, le seul pays en Afrique de l'Ouest à disposer des équipements modernes pour le rétablissement de l'ordre, a ordonné sur

    :

    la période de 2006 à 20163

    · le recrutement de quatre mille cinq cents (4 500) policiers ;

    · le vote et la promulgation de la loi 2015-20 du 19 juin 2015 portant statuts spécial des personnels des Forces de Sécurité Publique et

    Assimilées en République du Bénin

    · la prise de vingt Neuf (29) décrets d'application permettant aux Forces de Sécurité Publique et Assimilées de jouir des avantages liés à

    une telle loi;
    Le recrutement organisé au profit de la Police Nationale, a permis la création des unités spécialisées, l'ouverture de plusieurs commissariats de police voire des commissariats d'arrondissement dans différentes localités du pays ; le renforcement des équipements d'intervention ainsi des acquisitions de matériels modernes de maintien d'ordre. Dans le domaine de la Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers De 2006 à 2016, le Gouvernement béninois a élevé au rang des priorités nationales, la gestion des frontières. Cela a permis à notre pays de se doter pour la première fois de son histoire d'une Politique nationale de Développement des Espaces Frontaliers et d'un Programme. Cette

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    démarche a permis à notre pays de marquer sa souveraineté sur le

    territoire national à travers/

    · la récupération des douze (12) localités frontalières du Bénin occupées et administrées depuis 1960 par le Nigeria et leur réhabilitation.

    · la réaffirmation de la frontière bénino-togolaise a permis de récupérer le secteur ouest de la localité de Madjatom dans la Commune de Ouaké ;

    · la construction d'infrastructures au profit de la Police Nationale (31 commissariats et postes avancés), de la Gendarmerie (15 Brigades) et des

    Sapeurs-Pompiers (01 centre de secours)

    · la création avec l'appui et l'accompagnement de la DGPN (Direction Général de la Police Nationale) d'une Unité d'Elite de la Police dédiée aux frontières : Unité Spéciale de Surveillance des Frontières équipée par l'ABeGIEF (Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers) et formée par les Unités d'élite de l'Armée des Etats Unis d'Amérique.

    III- Présentation des résultats d'enquête

    Les résultats issus de nos enquêtes se présentent comme suit :

    Graphique I : Avis des agents sur l'existence d'un plan de formation

     

    100%

    0%

    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    La totalité des agents soit 100% reconnaissent l'existence d'un plan de formation recouvrant les quatre trimestres de chaque année.

    Graphique II : Avis des enquêtés sur le système de gestion de la sécurité par le gouvernement

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    120

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    01/04/2006 01/10/2006 01/04/2007 01/10/2007 01/04/2008 01/10/2008 01/04/2009 01/10/2009 01/04/2010 01/10/2010 01/04/2011 01/10/2011 01/04/2012 01/10/2012 01/04/2013 01/10/2013 01/04/2014 01/10/2014 01/04/2015 01/10/2015 01/04/2016

    Insuffisant Acceptable Bon

    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    Graphique III : Avis des agents sur la suffisance de matériel pour faire un bon travail

    100%

    50%

    0%

    Oui Non

    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    13 ,33% des agents enquêtés soit 4 disent que les matériels mise à disposition suffisent pour faire un travail appréciable.

    Graphique IV : Avis des agents sur la forme formation reçue

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    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    La totalité des agents soit 100% affirme avoir reçue une formation qualifiante au préalable puis une formation professionnelle.

    78%

    22%

    Oui Non

    Graphique V : Avis sur l'existence des associations de sécurité locale

    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    La majorité des quartiers de ville ne possède pas d'association de sécurité

    Graphique VI : Avis des citoyens et agents sur l'existence d'un organisme chargé de la réintégration des hors lois dans la vie sociétale

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    100

    50

    0

    Sans Avis Oui

    Non

    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    Nul des enquêtés n'a connaissance d'un organisme rééducation et de réintégration des hors la loi dans la société.

    Graphique VII : Avis des agents sur la cause du faible taux d'exécution des formations

     

    Contraintes

    organisationnelles

    Difficultés de mobilisation du financement

    Source : Résultats d'enquête de Septembre 2016

    1- actubenin.com/?Situation-securitaire-au-Benin

    2- www.lapressedujour.net/archives 21-10-2014

    3- Tribune de la capitale 05-04-2016: Synthèse des 10 ans de Yayi

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    Partie 3 : Analyses, diagnostics des résultats et approches de solution

    I. Analyse des résultats d'enquête et diagnostic

    1. Analyse des résultats

    Il ressort de l'analyse des résultats du tableau I, que 71% des personnes questionnées pensent qu'aujourd'hui, le Bénin nage au fond de l'insécurité et 29% pensent contrairement que le système de gestion de la sécurité par le gouvernement est bon ou acceptable.

    Le tableau II montre que 87% des forces de l'ordre affirment qu'il y a insuffisance de matériel que se soit roulant ou spécifique.

    D'après le tableau III, la totalité des agents enquêtés reconnait avoir pris part à une formation qualifiante suivie d'une formation professionnelle. De ce fait, il ressort que le département du ministère chargé de la sécurité public possède un plan de formation. Sur ce, nous tirons la conclusion suivante : le niveau de formation reçu par les forces de l'ordre est bas, ce qui explique leur inefficacité en situation de crise. Par ailleurs, le tableau VI dit, que cet état des choses est dû en partie aux difficultés de mobilisation de financement puis d'un autre côté aux contraintes organisationnelles.

    Du tableau V, la majorité des enquêtés soit 73% reconnaissent l'absence d'un organisme chargé de la rééducation et la réintégration des hors loi dans la vie sociétale.

    2. Etablissement du diagnostic

    L'analyse des résultats d'enquête permet de formuler les éléments de diagnostic.

    Rappelons que l'hypothèse n°1 relative au taux élevé d'insécurité au Bénin sera validé si plus de 50% des enquêtés donnent comme cause l'insuffisance dont fait preuve le système de gestion de la sécurité.

    Etant donné que 71% des enquêtés ont jugé que le système de gestion de la sécurité est défaillant, alors l'hypothèse du taux élevé d'insécurité au Bénin dû à un mauvais système de gestion de la sécurité, est confirmée.

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    L'hypothèse relative au faible taux d'exécution des formations si plus de 50% des agents affirmaient avoir reçus une formation chaque trimestre ou semestre.

    100% des agents ayant reconnus le faible taux d'exécution de formation dont 35% votent pour cause la contrainte organisationnelle et 65% pour les difficultés de mobilisation de financement, alors l'hypothèse n°2 est vérifiée.

    Quant à l'hypothèse relative à l'absence de mesure pour la réintégration des hors-lois dans la société, elle sera vérifiée si plus de 50% des enquêtés ignorent l'existence ne serait- ce que d'une structure de rééducation et de réintégration.

    Les enquêtés soient 100% ayant répondus NON à la connaissance d'une quelconque mesure de réintégration des divorcés sociaux dans la vie civile, alors cet hypothèse est aussi confirmée.

    II. Approche de solution et condition de mise en oeuvre

    1- Suggestions

    1.1- Les outils de lutte contre l'insécurité

    La police manque cruellement de matériel : absence d'équipement de transmissions adéquat ; les armes utilisées par les policiers et gendarmes remontent souvent à des décennies alors que leurs adversaires, les bandits, ont des pistolets de la dernière technologie contrairement à son homologue occidental (l'annexe 5).

    Les matériels roulant1

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    - Pickup Nissan

    - Char

    - Véhicule anti-émeute

    - Grillagé

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    - Moto cross

    Les matériels spécifiques

    ? Armes 2

    - Fusil à pompe, AKM, PA Glock 17, Pistolet Taser, AK47, AR15, M16,

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    ? Matériels de communication, de transmission et de protection3

    - Talkie-walkie nouvelle génération, Drone, détecteur d'arme et de métal, Caméras Anti-vandalisme ou dôme motorisé, des gilet pare-balles

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    2- Approches de solution.

    La connaissance des causes et des conséquences de ce phénomène est nécessaire mais insuffisante pour extirper le mal. Il faut des actions efficaces et concordantes de tous les responsables à savoir état, société civile, enseignants et familles.

    2-1. Approche liées au gouvernement et aux forces de l'ordre.

    Comme solutions, les acteurs en charge de la sécurité en leurs rangs et grades respectifs devront se montrer beaucoup plus objectif en se faisant :

    - Faire des recrutements massifs pour les forces de sécurité publique ;

    - Effectuer des achats de matériel roulant (voiture, moto...), de matériel spécifique (arme, gilet pare-balle...) et de matériel bureautique adapté à l'époque et à la réalité béninoise ;

    - Mettre en place une bonne politique de motivation à l'égard des agents ;

    - Effectuer des formations de haut niveau ainsi que des recyclages relatifs aux fonctions et postes des bénéficiaires ;

    - Renforcer la formation périodique des forces de l'ordre afin de les mettre dans les conditions nécessaires de riposte en cas de crise ;

    - Filtrer et contrôler le trafic au niveau des frontières ;

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    - Circonscrire les lieux de vente des armes artisanales afin de réglementer le secteur ;

    - Prévoir une ligne budgétaire annuelle pour contenter les agents de renseignements qui pourraient éventuellement dénoncer les hors lois qui seraient pernicieusement tapis dans les rangs de la société ;

    - Faire recours aux personnes ressources telles Oussou Guèdè Patrice l'un des pionniers du renseignement dans le régime Kérékou ;

    - Prévoir un Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour prévenir les risques de délinquance et la protection des personnes à proximité ou devant les lieux, bâtiments, installations publics et sur la voie publique ;

    - Le ministère de la Sécurité publique doit exercer un leadership de la prévention en proposant des objectifs, des priorités et des méthodes grâce à ses capacités d'analyse, de recherche, d'évaluation et de communication.

    2-2. Approche liées à la population

    Les premières personnes touchées par la criminalité sont la population et elle pense que les moyens à utiliser sont multiples et obéissent à des conditions particulières où chacun se trouve. Certains mettent davantage l'accent sur la célérité et la sévérité du système judiciaire. Quelques-uns insistent surtout sur la promotion de valeurs sociales et sur l'éducation alors que d'autres préconisent l'adoption de mesures de développement social et économique ou encore, la généralisation de système de sécurité et de méthodes de protection.

    - Pour elle, un fil conducteur apparaît :

    ? A la base, les citoyennes et les citoyens dans leur famille, leur école et leur quartier, soucieux de recréer les communautés;

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    ? Un tissu social dont l'ossature est constituée d'organismes communautaires, capables d'accompagner et d'appuyer les individus;

    ? Des villes et des quartiers qui stimulent et coordonnent l'action communautaire, et agencent l'ensemble de leurs pouvoirs et ressources en fonction d'objectifs de qualité de vie et de sécurité publique;

    ? Des services de police en rapport étroit avec la communauté, tournés vers la solution des problèmes;

    ? Un gouvernement qui appuie les initiatives locales grâce à ses ressources de coordination et de financement.

    - Mettre en place un système de recensement permettant aux élus locaux de ficher les individus de leurs localités ;

    - Etablir une collaboration entre les élus locaux et les citoyens pour la mise en place des barrages de contrôle interne à partir d'une certaine heure.

    - Organiser des séances d'information afin de susciter des attitudes adaptées aux situations de trouble.

    2-3. Approche liées aux problèmes de réintégration des hors lois.

    Les prisons sont vétustes, inadaptées et surpeuplées. Le personnel est souvent mal formé et ne peut remplir qu'un rôle de gardiennage, abandonnant toute tentative de rééducation sociale des détenus. Du coup, la prison devient plutôt une « école du banditisme » pour les jeunes qui y entrent en contact avec des criminels plus expérimentés. Il s'impose donc de créer des centres de concentration et de rééducation des divorcés sociaux partout sur le territoire national en vue leurs réintégration dans la vie civile.

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    3- Les conditions de mise en oeuvre.

    3-1. Disposition d'ordre général.

    La mise en oeuvre de ces solutions proposées nécessite certaines dispositions. Ce problème de criminalité doit préoccuper les autorités au plus haut point notamment le gouvernement qui devra :

    - Prendre au sérieux le problème de formation à travers le recyclage des agents ;

    - Promouvoir l'esprit d'initiative, de valorisation et de motivation au sein du département de la sécurité publique ;

    - Prévoir et mettre à disposition un budget destiné à faire avancer le département du renseignement ;

    - Mobiliser les ressources financières nécessaire à la tâche assignée ; - Mettre les ressources matérielles adaptés à disposition ;

    - Etablir et prendre des réformes favorisant la collaboration du gouvernement et des institutions compétents pour la rééducation et la réintégration des prisonniers dans la vie civile ;

    - Mettre en place un numéro vert ;

    - Prévoir un budget annuel pour le fonctionnement des commissariats de police et brigade de gendarmerie.

    La sécurité reste l'oeuvre de tout le monde et individuellement. Nous sommes déjà plus de dix millions d'habitants et il n'y a pas dix millions d'agents en uniforme. Cela voudra dire que tout un chacun de nous représente un agent de sécurité et par conséquent, l'Etat béninois peut ne serait ce qu'envisager de voter des lois autorisant le Port d'Arme à Feu suivant des critères préétablis.

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    3-2. Disposition d'ordre managérial.

    La question de criminalité doit être prise au sérieux et le système sécuritaire au Bénin doit être repensé pour une nation meilleure surtout en ce qui concerne la formation des forces de l'ordre. En effet, la formation a pour objet d'amener le travailleur à s'adapter aux changements des techniques et condition de travail, de leur assurer la faciliter de leur promotion en leur ouvrant la voie aux différents niveaux de culture et de qualification professionnelle en vue de leur meilleure contribution au développement du domaine sécurité. Le recyclage des agents est destiné à une finalité, à savoir le développement des ressources humaines.

    De ce point de vue, le gouvernement doit savoir que la formation : - Contribue à l'adaptation au poste de travail ;

    - Favorise la professionnalisation et le développement ;

    - Permet de tracer des itinéraires professionnels ;

    - Améliore la performance en relevant la qualification ;

    - Contribue à la cohésion du personnel face aux enjeux majeurs.

    La formation est un investissement lourd nécessitant donc la mise en oeuvre d'une démarche de qualité qui reposerait sur :

    - Une définition précise des besoins, des objectifs et des priorités ;

    - Une concertation entre les différents acteurs de formation à tous les niveaux ;

    - Une implication des différents niveaux hiérarchiques concernés ;

    - La formation des formateurs et des procédures d'évaluation pertinente.

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    Et puisque, la culture de la sécurité n'est pas l'apanage des forces de l'ordre, il s'avère inéluctable d'inclure la population dans la formation à travers des séances d'information et de rééducation en matière de sécurité.

    1- 123rf.com ; news.acotonou.com ; actubenin.com ; guidebenin.com ; europage.fr ; comite-volmy.org ; eyinda.com ; africatime.com

    2- meyson.com ; grindata.org ; firearmshistory.blogsport.com ;
    turbobullet.com ; en.wikipedia.org ; astrosurf.com

    3- devicmag.com ; pcmag.com ; pdnpulse.pdnonline.com ;
    alphaguard.ma ; french.xraybaggagescaner.com ; le.raid.free.fr ; bridgetechnologybd.com ; derotronic-videosurveillance.fr

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    CONCLUSION

    Eu égard à tout ce travail, la criminalité à des effets néfastes sur la société. Il nous a permis de cibler les origines, les causes et l'impact de la criminalité sur le développement économique, et socioculturel du Bénin.

    Dans la tablette du président Talon, la sécurité n'était pas prévue comme une priorité. Quelques jours après, la donne semble changer. Comme le délestage et le chômage, elle se révèle plus qu'une priorité. C'est une urgence. Car la fréquence des braquages, l'impuissance de la police et des forces de l'ordre à arrêter la fougue des malfrats a amené le nouveau régime à revoir ses priorités puisque, si la tendance n'est pas inversée, la sécurité pourrait devenir un des plus gros échecs du régime en ce début de quinquennat. D'où le présent travail qui porte sur : «Criminalité au Bénin de 2006 à 2016 : défi sécuritaire et innovation technologique ».

    En effet, L'étude de la criminalité nous permet de déterminer la place qu'occupent dans notre organisme social les faits criminels et délictueux, d'en apprécier le caractère et la relation nécessaire avec certains phénomènes économiques, moraux, sociaux, de rechercher enfin les divers moyens qui peuvent enrayer la marche progressive. Mais la question de la sécurité doit être vue sous trois aspects : l'aspect comportemental, de la politique envisagée par l'autorité et de la mise en oeuvre de cette politique par les personnels en charge de la sécurité.

    La sécurité n'a pas de prix et donc pour relever le défi, la réflexion stratégique et prospective doit aboutir à la mise en place d'une politique de sécurité réelle qui sait allier besoins en sécurité du pouvoir en place et attentes des citoyens. Réussir cette alchimie, c'est pouvoir disposer des hommes en uniforme ou non biens formés à même d'oeuvrer pour une bonne performance des corps aux seins desquels, ils exercent avec des matériels adéquats c'est-à-dire des ressources humaines qui justifient à la fois de connaissances techniques et des compétences organisationnelles leur permettant de favoriser la communication, la créativité à travers des stratégies et le travail d'équipe.

    Enfin, cette lutte contre l'insécurité se basera sur trois piliers : l'application de la loi (répression des actes criminels, lutte contre le trafic d'armes, de drogue et de biens volés) par le système de justice criminelle qui comprend la police, la justice et les prisons, qu'il s'agit de

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    rendre efficaces et adaptés, d'où certainement une nécessité de réformes dans ce secteur ; la solidarité qui implique qu'aucun citoyen ou groupe de personne ou quartier ou zone d'origine ne peut être criminalisé ou stigmatisé par l'ensemble de la société ; et la prévention de la criminalité qui comporte un encadrement adéquat de la jeunesse et une transformation de la culture de la violence en culture de paix.

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    TABLE DES MATIERES

    Introduction

    Partie1: revue de littérature

    I. Généralités sur la criminalité

    1- Qu'est ce que la criminalité

    2- Différentes formes de criminalité et manifestations

    II. Causes et conséquences de la criminalité

    1- Causes de la criminalité

    2- Conséquences

    Partie 2 : Etat des lieux

    I. Méthodologie de recherche

    1- Observation directe

    2- Recherche documentaire

    3- Entretien

    4- Enquête par questionnaire

    5- Echantillonnage

    6- Méthodes de traitement des données

    7- Difficultés rencontrés et les limites de l'étude

    II. Constats et bilan

    1- De 2006 à Juillet 2016

    2- Bilan du gouvernement Yayi

    III. Présentation des résultats d'enquête

    PARTIE3 : Analyses, diagnostics des résultats et approches de solution

    I. Analyse des résultats d'enquête et diagnostic

    1- Analyse des résultats

    2- Etablissement du diagnostic

    II. Approche de solution et condition de mise en oeuvre

    1- Suggestions

    2- Approches de solution

    3- Condition de mise en oeuvre

    Conclusion

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand