1.4.1 Historique des
coopératives :
Nous allons passer en revue l'historique des
coopératives d'épargne et de crédit ainsi que la micro
finance dans le monde, en Afrique et au Congo.
A) Historique des coopératives d'épargne
et de crédits dans le monde.
Tout le monde s'accorde à dire que les
coopératives d'épargne et de crédits sont les plus
anciennes des institutions de la micro finance formelles et semi- formelles.
· D'où l'on saurait comprendre le contexte
d'émergence de la micro finance en dehors de celle de
coopératives d'épargne et de crédits dont les origines
sont lointaines et dépassent le cadre continental Africain (DESROCHE,
1976 : P.33)
En 1831 un philosophe homme politique François
Philippe BUCHEZ, un des inspirateurs du socialisme chrétien
établit les règles de la coopération ouvrière de la
production.
En 1844 un petit groupe de tisserands Anglais de la ville de
Rochdale lança la première coopérative de consommation.
Cette société coopérative qui s'occupait au départ
d'une coopérative des produits alimentaires et d'autres articles des
ménages fut créée pour certaines règles dont les
succès fut tel qu'elle se transforma en un mouvement national.
Profitant ainsi cette réussite des Anglais, les
Français qui leur pays était le premier à créer une
coopérative de production ont approfondi les recherches qui ont abouti
en 1934 à la réalisation du système des
coopératives de production qui est devenu mondial.
C'est en Allemagne où les premières formes de
coopérative d'épargne et de crédit ont vu le jour au
XIXeme siècle. Mal payés, les ouvriers et les petits
fonctionnaires avaient beau coup de difficultés et de mal à nouer
les deux bouts du moi. La sécurité sociale n'existait pas et pour
octroyer les crédits, les banques exigeaient des garanties fortement
coûteuses. Cette catégorie des personne ne pouvait obtenir des
crédits qu'en recourant au service des usuriers qui pratiquaient des
taux d'intérêts très élevés. (GITON et
VITRY, 1995 : p. 77)
Ainsi pour venir en aide à cette masse de personnes
HERMANN CHULZE - DELITZSCH et FRIEDRICH WILHEM RAIFFENSEN, ont crée
des coopératives permettant aux pauvres de mettre ensemble leurs
économies pour avoir un crédit facilement et à moins
cher.
Il s'agissait d'apprendre aux économistes faibles
d'économiser non pas pour devenir riche mais pour subvenir aux besoins
primaires. Ils devraient pour cela, mettre en commun les avoirs de tout un
chacun au profit de l'ensemble. (GITON et VITRY, 1995 : p.77)
Les actions de RAIFFEISEN se rependirent vite en Allemagne et
poussèrent d'autres pays d'Europe à les adopter ; en Italie
sous l'impulsion de Léon WOLLEMBOURG, en Belgique sous la conduite de
l'abbé MALLAERTS.
En 1900, l'Europe comptait quelque 8000 sociétés
coopératives d'épargne et de crédit. De l'Europe, le
mouvement gagna le continent Américain et surtout le Canada où en
1900 Alphonse Desjardins fonda la première caisse populaire à
Lévis au Québec. (GITON et VITRY ; 1995 : p.77)
Desjardins est considéré comme fondateur des
coopératives d'épargne et de crédit tel que nous le
connaissons aujourd'hui. Le mouvement Desjardins est conçu comme une
synthèse originale des différents modèles d'institutions
d'épargne et de crédit Européen.
Les associations d'épargne et de crédit
prennent différentes dénominations en Afrique : caisse
populaire d'épargne et de crédit, coopérative de
crédit mutuels, ou mutuels de crédit, banque populaire,...
Malgré toutes ces différentes
dénominations, elles poursuivent les mêmes objectifs de mettre
ensemble les économies des gens d'une communauté et le
gérer ensemble. Elles sont populaires car elles sont ensembles ouvertes
à tout le monde, elles deviennent rurales quand elles sont
créées en milieux ruraux par des paysans.
B) En Afrique et surtout en RDC.
Si pendant l'époque coloniale les coopératives
d'épargne et de crédit avait été favorablement
accueillie dans les colonies anglaises, au Congo par contre leur naissance
à l'époque coloniale avait été tardive. Que
signifie un tel oubli? Exposant le problème de Coopec en RDC Moeller
constata dans les années 1940 l'inexistence d'endettement et de l'usure
au près de la population congolaise de la colonie belge.
Aussi ne croit - il guère d'avoir justifié la
nécessité de la création de ce type d'organisation
coopérative, car selon lui, la coopec n'est envisagée et
conçue qu'en fonction d'un Etat d'endettement et d'usure au lieu de
servir ou à fournir aux organisations indigènes les
premières mises de fonds nécessaires à la formation de
leur capital à l'installation et à l'achat des
matériels.
L'appréhension d'un échec l'écarta de
cette voie afin qu'un désastre éventuel, estime-t-il
détruise dans l'esprit de l'indigène tout les avantages de
l'épargne. Cette position fut enfin, celle du conseil colonial lorsqu'il
fut question des associations coopératives indigènes
écartant ainsi la création des coopératives au Congo.
Quand l'opportunité d'une politique des crédits
fut reconnue, elle fut préconisée que celle -ci sera
réalisée par deux voies : Un fonds spécial des
crédits indigènes qui permettrait de distribuer les
crédits aux agriculteurs ; et des caisses administratives qui
pourraient aussi dans certains cas leur fournir des avantages.
Malgré les limites connues et imposées à
ces deux institutions qui n'ont pas parvenues à êtres populaires
et la convention de la création des coopératives d'épargne
et de crédit telle que préconisée et
réalisée en faveur des colonies Anglaises constitueraient une
excellente mesure, Mr Willaert écartant cette dernière solution,
pour très simple raison mais significative : « On
pourrait arriver plus facilement aux mêmes résultats en
créant au Congo une caisse d'épargne sur le modèle de
caisse d'épargne et de retrait de la Belgique » (
Mémoire on line).
Manifestement, les problèmes des coopératives et
des crédits étaient à la fois en rapport avec la politique
des crédits et de financement des coopératives indigènes
(SHERBROOK, 1993 : P249).
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