Epigraphe
« Si nous sommes maitres des mots que nous n'avons
pas prononcés, nous devenons esclaves de ceux que nous avons
laissé échapper »
Winston CHURCHIL
Dédicace
A mes très chers parents Eloïse WASSO et Jean-Jean
BASUBI, Emmanuel MWANGILWA, Blaise MOBUTO. Sans oublier notre unique soeur
Lucie ATOSHA.
Remerciements
Mes sincères remerciements s'adressent à toutes
les personnes ayant concouru à l'aboutissement heureux de la
présente étude. Une attention particulière est
accordée au professeur Jean ONAOTSHO, qui n'a ménagé aucun
effort dans le processus de fiabilisation dudit travail, ses remarques et
commentaires m'ont permis d'élargir mes horizons des connaissances sur
le plan scientifique et d'en améliorer le contenu.
Mes remerciements s'adressent également à
l'assistant Norbert MPUNGA, lecteur du présent travail, pour sa rigueur
d'analyse et son concours si précieux. Il a été une
référence pour moi tout au long de ce travail.
Je manifeste aussi gratitude à mes camarades de
l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la
Communication : TSHIENDA Yannick, KAMBAJA Junny, KALANDJULA Persy, KABAMBA
Papy, NKUNDU Rabbi, LIMPEMA Bob, BONGELI Glodie, KUPULA Chela, ABDALAH Nastra,
BOKOTSHA Christian, BEYA BEYA Stephan, SUNA Christelle, NGANGAMBELE Ankik.
L'amitié avec notre passion commune pour le travail sans relâche,
a généré des externalités positives.
Mes remerciements et toute mon affection vont droit à
ma famille [Godé USHINDI, Gabriel IKANDO, FADHILI, Grace KISWA, Ken
BULELWA, Nono BASUBI, Lucien BASUBI], pour tout l'amour et le soutien que j'ai
reçus d'elle.
Une attention particulière est aussi accordée
à mes très chers amis [Beaurelle KABEYA, Cédric KABAMBA,
Trésor MAYEYE, Solange LAKUTU, Gédéon MUSUNI, Josué
KATENDE, Juvreil KASOLA, SULU Gislain, Eurêka LIKENGO, Belbiche MOLEDI,
Joseph MUBENGA, Alberto KIMBENGI, Festus KABENGELE, Junior MOTINGEA, Denis
ZINGWA] pour leur soutien et leur amitié aux jours de doute et aux
heures d'incertitude. Cette réussite est notre.Enfin, que tous ceux qui
m'ont aidé, de quelque manière que ce soit, dans la
rédaction de ce travail, trouvent également l'expression de ma
profonde gratitude.
BAHATI KASINDI
Chapitre 1 INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
« Libéré, Bemba candidat en
2016 ; Jean-Pierre Bemba à la porte de sortie ; Bemba fait ses
valises pour Kinshasa ;...»1(*). Tels sont les messages qu'on pouvait lire sur les
Unes des journaux de Kinshasa depuis le 22 octobre 2014 jusqu'à
présent au sujet du leader du Mouvement de la Libération du Congo
(MLC) encore au verrou à La Haye au Pays-Bas. Pour avoir des nouvelles
de leur leader incarcéré depuis 2008 par la cour pénale
internationale, s'informer sur son éventuelle libération, les
partisans de Jean-Pierre Bemba Gombo qui se trouvent à Kinshasa doivent
se contenter des informations que leur déversent les médias tant
locaux qu'internationaux (journaux, radios, télévisions,
internet,...)
De nos jours les médias constituent la principale
source d'information pour la population congolaise dans son ensemble et Kinoise
en particulier. Pour se mettre en harmonie avec la cours de l'humanité,
l'être humain qui est le garant de la création doit
nécessairement se mettre à jour quotidiennement,
c'est-à-dire qu'il lui est demandé de s'informer sur son
entourage, ses centres d'intérêt, ses congénères, et
même son propre corps. C'est une tâche exogène qui revient
à d'autres personnes, plus particulièrement aux journalistes.
Etant donné que l'homme recourt toujours à
l'extérieur pour s'informer, il est fort probable qu'il reçoive
de façon intempestive surtout sans garantie sur le fond ce qu'il
désire car comme lui, l'informateur est un être humain
exposé aux sentiments et pression des plus influents pour qui il
travaille et dont il doit servir l'intérêt jusqu'à taire
des détails qui entraineraient des complications ou des questions sans
réponse seulement pour protéger un régime, un lobby ou un
manipulateur. C'est cette détermination de protéger coute que
coute un intérêt qui remet en question la
crédibilité des médias.
A ce stade, l'information prend la forme mensongère
qu'on appelle « Désinformation » qui est un
processus de communication qui consiste à utiliser les médias
pour transmettre des informations entièrement ou partiellement
erronées dans le but de tromper ou d'influencer l'opinion publique et de
l'amener à agir dans une certaine direction selon la volonté des
manipulateurs.2(*)
La désinformation hostile à la cohérence
sociale ne fait que gagner du terrain dans la société congolaise
en général et Kinoise en particulier. Etant occultée, elle
résulte malheureusement des journalistes dont la profession exige le
respect du code déontologique.
Synonyme d'une information trompeuse, la désinformation
peut avoir plusieurs connotations notamment : information fausse,
erronée, manipulation, propagande, induire en erreur, ou fabrication de
consentement mais aussi le silence au moment où les
désinformateurs reçoivent des informations susceptibles de
contrer l'action des manipulateurs. Pour couper court à cette
propagation, les désinformateurs décident parfois de se taire.
Bref, garder le silence.3(*)
VladimirVolkoffa révélé une
définition restreinte de la désinformation dans le domaine de la
politique comme « Une manipulation de l'opinion publique, à
des fins politiques, avec une information traitée par des moyens
détournés »4(*).
En parlant de l'information
traitée,Volkoffévoquait un « processus »
qui consiste à dénaturer l'information initialement
collectée. Il s'est intéressé à une facette de la
désinformation politique, qu'est la Propagande mise en oeuvre
par un Etat, un lobby, une multinationale ou un groupe financier. Il la
qualifie de désinformation consciente et
« planifiée », celle-ci s'exerce avec plus ou moins
de complicité de la part des médias selon le niveau de
démocratie ou leur degré d'indépendance5(*).
Ainsi, lorsqu'on parle de processus, il est logique qu'il y
soit des méthodes et procédés pour sa mise en oeuvre,
entre autres :
· Dénaturer l'information initiale ou la
présenter en ne disant qu'une partie de la vérité, celle
qui va dans le sens qu'on veut défendre ou qui provoque le plus
d'émotions ;
· Donner à certaines informations une importance
et un poids bien plus important que leur poids réel
(désinformation par exagération ou
« sur-médiatisation ») ;
· Opérer des regroupements intempestifs ou
illogiques, etc. ;
· Utiliser des faux documents,
La désinformation peut s'appuyer sur tous les types de
médias : radio, télévision, journaux, cinéma,
internet, etc. l'internet qui est souvent présenté comme un
média alternatif, susceptible de contrer la désinformation, est
fort malheureusement vecteur de propagande, de rumeurs ou des fausses
nouvelles. Etant donné que les médias contribuent plus ou moins
volontairement à la désinformation avec :
v L'Autocensure,
v La Course à l'audimat,
v Les Sources non vérifiées,
v L'Informations non basées sur des faits, Etc.
Ces éléments sus évoqués sont
souvent à la base de la désinformation médiatique. Cette
autre tournure que prend l'information a des graves préjudices sur la
quiétude, l'harmonie, l'ordre social parce que, dit-on,
« l'information est une infraction à l'ordre de la
société ».6(*) Car sans trouble, sans événements
socialement significatif, le journaliste ne peut se permettre de transmettre ce
qui est mieux connu du grand public. A ce que l'on sache l'habitude tue la
surprise. Etant entièrement dépendante des médias comme
source par excellence d'information, la population Kinoise est quasiment
victime de cette manipulation de l'information au quotidien. C'est pourquoi
notre travail se propose de répondre à la question de recherche
suivante :
· Quelles sont les conséquences observables de
la désinformation au sujet de la libération de J-P Bemba sur la
population Kinoise ?
0.2 HYPOTHESE
Nous émettons l'hypothèse selon laquelle la
désinformation a des effets néfastes, perturbateurs sur la vie du
congolais en générale et du kinois en particulier. Le cas de
l'arrestation et de la libération de Jean-Pierre Bemba en fait partie.
0.3 OBJECTIF
Dans un monde où l'information sature tous les supports
médiatiques, nous croyons qu'elle peut avoir des conséquences
néfastes sur l'harmonie de la société kinoise
lorsqu'elle est traitée pour manipuler l'opinion publique. Ainsi
convient-il de développer certaines habilités en lien avec la
pensée critique.
En choisissant ce sujet, nous voulons aider le kinois à
acquérir des connaissances et des compétences en matière
de critique et d'analyse des informations qui lui sont déversées
quotidiennement.
0.4 DELIMITATION DU SUJET
0.5 METHODOLOGIE
Concernant les techniques de recherche, nous nous sommes
référées aux techniques d'investigation en journalisme
notamment : la collecte, la découverte, le dépistage et
l'analyse documentaire.
0.6 CANEVAS DE TRAVAIL
En plus de l'introduction générale et de la
conclusion, ce travail s'articule en trois chapitres. Le premier chapitre est
destiné à la définition des concepts ; le
deuxième présente la période allant de l'arrestation
à l'emprisonnement de 2008 à mai 2015 de Mr. Bemba et le
troisième procède à l'analyse des informations
délivrées par la presse à propos de la libération
de J-Pierre Bemba et leurs conséquences sur la population kinoise.
Chapitre 2 : APPROCHE
CONCEPTUELLE
Ce présent chapitre procède
à l'élucidation sémantique des concepts autour desquels
gravite la compréhension de notre sujet.
Chapitre 3 SECTION
1 : LA DESINFORMATION
1.1.
BREF APPERCU HISTORIQUE
Du latin « de », préfixe
de cessation, et «informare », façonner,
former.
Désinformer signifie communiquer sciemment de
l'information fausse destinée à tromper. Synonyme de
manipuler.
Dans le dictionnaire de l'Académie Française, le
mot « Désinformation » n'a fait son entrée
qu'au début des années soixante-dix. Mais d'après un
cliché « la désinformation » est
peut-être le plus vieux média du monde. En effet le
stratège chinois Sun Tzu en a jeté les bases il y a vingt-cinq
siècles7(*).
On le sait au moins 2500 ans que « l'art de la
désinformation fait partie intégrante de l'art de la guerre.
Paraitre toujours plus fort que l'ennemi, plus valeureux, animé d'une
meilleure morale, mieux aimé du peuple, dépositaire d'une
légitimité supérieure. Ces armes traversent des
siècles. Les guerres changent de forme et d'objets mais les parties en
guerre restent par essence désinformatrices »8(*).
Ainsi désinformer c'est déformer.
Il s'agit d'information, mais une information dont on a
escamoté ou falsifiés certains faits. Tout est le contraire en
apparence de ce qui est entendu des journalistes. La guerre si propice aux
facettes nouvelles, demi-vérité et d'autres francs mensonges
impose théoriquement à la presse un surcroit de rigueur dans le
traitement de l'information et de sources notamment militaire dans leur
croissance et recoupement.
D'où la frontière entre l'information et la
désinformation reste ainsi soumis à des contraintes de
négociation aussi à des multiples échecs dans la
conscience du journaliste au sein de sa rédaction, dans l'espace
élargi de ce rapport entre la presse et la
société.9(*)
En d'autres termes la désinformation passe aussi par le
« silence pesant» qui accueille certaines informations
vraies, importantes mais dont la véracité et l'importance
pourraient précisément contrecarrer les objectifs des
manipulateurs10(*).
VladimirVolkofffut l'un des pionniers ayant
révélés une définition restreinte de la
désinformation dans le domaine de la politique en la qualifiant
d'« Une manipulation de l'opinion publique, à des fins
politiques, avec une information traitée par des moyens
détournés »11(*).
La désinformation, c'est-à-dire le fait de
désinformer est un mot qui est apparu dans la langue française au
cours du dernier quart du XXe siècle. Contrairement à ce que ce
mot suggère de prime à bord, la désinformation n'est pas
nécessairement la perte d'une ou plusieurs données
(« désinformation » comme pour défaire). Mais
le sens de ce mot est encore fluctuant et il connait des variantes importantes
selon les auteurs qui les emploient. Il est extrêmement proche du terme
« propagande »12(*).
Une désinformation n'implique pas nécessairement
un complot ni même une visée consciente. Mais il est possible que
des désinformations conscientes soient exercées, par exemple
comme technique de propagande. Ce type de
désinformation « planifiée » est
exercé principalement par influence des autorités
étatiques, des groupes financiers ou industriels et des lobbys en
collusion ou pas avec les journalistes.
L'internet et les nouvelles technologies de la communication
multiplient de manière considérable et exceptionnelle
l'échange d'informations plus ou moins importantes. Si certains
considèrent que ces nouveaux moyens permettent de construire des
médias alternatifs, qui seraient capables de contrer la
désinformation institutionnelle, on doit tout de même faire un
tri, ce qui peut prendre du temps, puisque pour chaque sujet différentes
interprétations sont proposées. Ainsi l'internet véhicule
un large éventail de rumeurs, canulars et donne de nouvelles
possibilités à différents types de propagande, y compris
par des petits groupes politiques.13(*)
En France V. Volkoff a révélé au grand
public, les principaux mécanismes de la
désinformation. Il raconte des anecdotes qui depuis
l'antiquité jusqu'à nos jours, ces opérations ou
mécanismes de la désinformation allant du cheval de Troie
à internet, des villages Potemkine à la guerre en Bosnie. Et
donne un aperçu des méthodes utilisées par les
désinformateurs.
Il sied de noter qu'une partie de ces connaissances est de nos
jours utilisés par des acteurs économiques pour
déstabiliser leurs adversaires.
1.2. DEFINITION
La désinformation est l'action de désinformer.
C'est un processus de communication qui consiste à utiliser les
médias pour transmettre des informations partiellement erronée
dans le but de tromper ou d'influencer l'opinion publique et de l'amener
à agir dans une certaine direction. Synonyme d'information trompeuse,
erroné ou fausse, manipulation, propagande, fabrication de
consentement.14(*)
La désinformation ne fonctionne toujours que si elle
est reprise par quelqu'un qui apparait comme neutre (un
journal « réputé de
référence » par exemple). Donc elle se camoufle
toujours. Toujours par définition, il est difficile à
l'observateur de distinguer s'il est en présence d'une véritable
opération de désinformation ou d'une erreur de fait, plus au
moins encouragée par l'aveuglement idéologique ou la
naïveté.
Dans le premier cas, qui stipule que le journaliste est
neutre, nous réduisons la croyance aux effets d'un complot
destiné à occulter la vérité (si les gens
savaient...). Dans le second, il peut s'avérer qu'une erreur aurait
été commise parrainé nous ignorons les stratégies
dont nous sommes victimes.
Pour analyser la désinformation, procédé
apparenté à la ruse, au mensonge et au secret, il faut
vérifier la vérité d'énoncés de fait, donc
pouvoir trancher entre thèse du désinformateur et déceler
ses mensonges. Mais il faut aussi prouver comment il a fait : la
désinformation n'est pas qu'une contrevérité, elle
requiert un processus de propagation de relais en relais (souvent comme la
rumeur qui peut être son relais). Pour désinformer, il ne suffit
pas d'affirmer.
La désinformation est une attaque
délibérée par l'arme de L'information. Elle traduit des
rapports des organisations matérialisées (partis, clans,
entreprise, Etats, armées) mais aussi une réalité
technique, les modes de matériels de propagation et de transmission
propres à une époque. Il n'est donc pas indifférent que
nous soyons placés entre deux : celui des « mass
media » et celui des Nouvelles Technologies de l'information et de la
Communication. Si la désinformation n'est facile ni à
établir, ni à prouver dans un cas particulier, c'est pourtant en
tant que phénomène stratégique et technique
générale qu'il faut la considérer.
Le dictionnaire de l'Académie française,
définit la désinformation comme le fait « d'induire un
public en erreur en vue d'affaiblir un adversaire ». La
désinformation ainsi comprise suppose quatre composants: fausseté
de l'énoncé, préméditation de l'initiateur, dommage
qui doit en résulter pour un adversaire, méditation d'un public
trompé15(*)
Alors que Le Petit Robert lui considère que la
« désinformation » consiste à utiliser des
techniques de l'information, notamment de l'information de masse, pour induire
en erreur, cacher ou travestir les faits. Elle peut aussi signifier
l'intoxication.
Le verbe désinformer, signifie informer de
manière à cacher certains faits ou les falsifier.
Quant à nous, nous proposerons la définition qui
suit : « La désinformation consiste à propager
délibérément des informations fausses pour influencer une
opinion et la pousser à agir dans une certaine
direction ».
Pour une bonne compréhension de cette
définition, nous nous proposons d'analyser chaque terme compris dans
cette définition.
1.2.1 PROPAGER
Synonyme de rependre, vulgariser, populariser, colporter.
Propager sous-entend un caractère public. Plus que le simple
Bouche-à-oreille ou l'usage des messages privés, il faut avoir
recours à des médias et à des vecteurs.
1.2.2 DELIBEREMENT
Délibérer ici c'est faire un choix libre
d'orienter son information vers la désinformation. C'est décider
librement, opter pour la désinformation pour répondre à un
but précis ou une finalité précise. Cela demande au moins
chez l'acteur, sa volonté, la connaissance de sa finalité,
même si ceux qui reprennent ou les propagateurs de l'information peuvent
être inconscients du processus. Il est important de noter que celui qui
se ment à soi-même par erreur ou aveuglement idéologique ne
peut en aucun cas désinformer mais seulement répandre la
désinformation.
1.2.3 INFORMATIONS
L'information est du ressort de la description ou des
reportages de la réalité ou des faits réels. C'est aussi
ce qui requiert des relations des faits, de descriptions de la
réalité, non des simples jugements moraux ou opinions. La
désinformation a pour base la description d'événements
fictifs; c'est le contraire de l'information.
1.2.4 FAUSSETE
La fausseté est le contraire de la
réalité. Elle implique que l'information comporte des
affirmations contraires à la réalité ou recadrées
de façon en altéré l'interprétation. Il ne s'agit
pas de simple rhétorique, d'exagération, qui ne constitue pas un
processus de falsification. Il ne s'agit pas non plus de constructions ou
explications de la réalité à l'aide de
stéréotypes ou catégorie idéologique. La
fausseté c'est le mensonge. Ce dernier dans la désinformation
porte sur la réalité qu'il décrit, la personne ou
l'appartenance de qui la rapporte et sur le but de son énonciation qui
est de provoquer un dommage. Et un jeu à trois : initiateur, public
et victime.
La désinformation fait souvent appel à des
véritables mises en scène ou la construction d'apparences de
réalité. Cela marque la frontière entre la falsification
et la simple illusion. Les politiques de « deux poids deux
mesures » dans la présentation des faits par les
médias, lorsqu'ils donnent le plus de place à ce qui accable un
camp plutôt qu'un autre ou les procédés de ceux qui
n'appliquent pas les mêmes critères d'indignation en fonction d'un
régime ne constituent pas la désinformation.
1.2.5 INFLUENCER UNE OPINION
Cela revient à dire que l'on cherche à imposer
une croyance ou des attitudes à un public plutôt qu'une
décision à un responsable, même si les deux peuvent se
combiner. Ce publique peut être l'opinion adverse, des alliés, des
neutres ou l'opinion internationale en générale ; on peut
viser le grand public ou des cercles restreints. La désinformation se
distingue de ce fait de l'intoxication qui est la fourniture
délibérée d'éléments de décision
erronée. La désinformation n'est possible que là où
existe un public, un lieu de débat et une pluralité d'opinions et
de connaissances. Elle n'a de sens que là ou sont en concurrence
diverses sources de savoir et diverses interprétations16(*).
Dans la même d'influence d'opinions, un exemple pour
illustrer le concept de désinformation se situerait dans les pays
à régime totalitaire. Sous ce régime, on trouve la
vérité officielle au côté de la quelle il y a aussi
la rumeur clandestine. Le dictateur dicte ce qui doit être su et cru, et
pour y résister, on ne peut que recourir à la propagation
clandestine d'une contre-information. La désinformation n'est
donc possible que là où il y a connaissance imparfaite de la
réalité, non-fiction absolue, là où règne au
moins un pluralisme apparent17(*).
La désinformation, toujours négative et
agressive, diffère de la publicité commerciale, de
l'endoctrinement, etc. dont la finalité est d'obtenir l'adhésion.
C'est pourquoi elle recourt à l'imputation d'actes ou d'intention
inavouables. En termes simples, la désinformation accroit la confusion
et le désordre. Elle devient sans nul doute, le contraire de
l'information au sens étymologique : qui consiste à la mise
en forme des connaissances. Ceci se réalise à travers deux
dimensions de la croyance qu'elle suscite : d'une part, comme incitation
propageant des passions et des sentiments de manière quasi
épidémique, telle de la haine, et, d'autre part, comme
représentation erroné, confuse, biaisée de la
réalité.
1.3. LIMITE DE LA DESINFORMATION
Le délire idéologique, la faculté d'auto
hallucination, la clôture informationnelle, l'hallucination
interprétative, et tant d'autres de déni de la
réalité dont il existe de multiples exemples ne constituent pas
de la désinformation, pour autant qu'elles ne sont pas dirigés
contre un public visé.
La désinformation se distingue ainsi du mensonge, de la
ruse, de la rumeur, de la publicité, du bobard journalistique, du faux
bruit, du trucage, de la rhétorique, et de la propagande mais en fait
appel constamment.
1.4.
OBJECTIF DE LA DESINFORMATION
Notez que cette doctrine abondamment exploité par les
communistes, pendant trois quart de siècle, est en passe d'être
reprise par les islamistes, avec, une fois de plus, certains connivences avec
les occidentaux. Pour les désinformateurs, le plus important ne
réside pas dans les réalités de la vie, mais plutôt
dans ce que les gens croient.
Trouver les mots qui portent est plus important que d'analyser
les données objectives. L'action subversive vise
généralement trois buts :
Ø Démoraliser la nation visée et
désintégrer les groupes qui la composent ;
Ø Discréditer l'autorité, ses
défenseurs, ses fonctionnaires, ses notables ;
Ø Neutraliser les masses pour empêcher toute
intervention spontanée générale en faveur de l'ordre
établi, au moment choisi, pour la prise non violente du pouvoir par une
petite minorité.
Chapitre 4 : PRESENTATION ET BIOGRAPHIE DE
JEAN-PIERRE BEMBA GOMBO
Ce
chapitre se propose de présenter la vie de Jean-Pierre Bemba. De sa
naissant à son emprisonnement.
Chapitre 5 SECTION 1 : PRESENTATION
DE JEAN-PIERRE BEMBA
Jean-Pierre Bemba Gombo, né le 4 novembre 1962
à Bokada dans la province de l'équateur, est un homme politique
de la République démocratique du Congo. Il a été
vice-président de la République durant la période de
transition après avoir été dirigeant d'un mouvement de
rébellion. Il est le fils du millionnaire Jeannot Bemba Saolona. Il a
installé son quartier général à Gbadolité,
ancien fief de Mobutu Sese Seko.
Surnommé le chairman, il est le fondateur et l'actuel
homme fort du Mouvement de Libération du Congo (MLC) qu'il
représentait, en tant que vice-président, au sein du Gouvernement
de transition depuis le 30 juin 2003. Il est sénateur depuis 2007,
malgré sa détention à la Haye, aux Pays-Bas, pour crimes
contre l'humanité
1.1.
BIOGRAPHIE
Bemba est issu de l'entourage de l'ancien président
Mobutu Sese Seko, auquel il est apparenté (sa soeur est l'épouse
d'un des fils de l'ancien président, Nzanga Mobutu). Père de cinq
enfants, cet homme mesurant 1,90 m 18(*) a fait ses études secondaires au
collège Boboto à Kinshasa, et ses études
supérieures à Bruxelles en Belgique, où il est
licencié en sciences commerciales et consulaires de l'ICHEC au
côté d'Olivier Kamitatu. Il a travaillé dans leurs
entreprises familiales, dont la richesse est de nombreuses spoliations.
En 1997, il s'exile lors de la prise du pouvoir par
l'Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo
(AFDL) menée par Laurent-Désiré Kabila. En 1998, il
crée le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et son bras
armé, l'Armée de Libération du Congo (ALC) avec le soutien
des troupes ougandaises.
En 2002, il est fortement soupçonné de
continuer à acquérir des armes. Il aurait permis à ses
milices quelques interventions de l'autre côté de la
frontière, en république centrafricaine, avec le colonel Kadhafi,
dans le but de soutenir le régime d'Ange-Felix Patassé. Lors de
ces interventions, ses milices réputées sous-payées se
sont livrés à des exactions : vols, viols, pillages19(*).
En 2003, il dément les accusations de cannibalisme de
la part de ses milices émises par les Nations-unies. Il démet de
leurs fonctions les miliciens qui ont été accusés d'avoir
contraint sous la menace d'armes des femmes pygmées à cuisiner
puis manger leurs maris.
Un an plus tard, d'autres pygmées qui affirmeront
être ceux qui étaient supposés être mangés
comparaitront vivant devant la presse, créant un doute sur les
patronymes. C'est l'affaire de « Mambasa ».
Il est nommé vice-président du gouvernement de
transition dans le cadre du processus de paix le 30 juin 2003.
Candidat à la présidentielle d'octobre 2006, il
arrive au premier tour à la deuxième place derrière Joseph
Kabila Kabange avec plus de 20 pourcents des suffrages exprimés. Il a
réalisé de bons scores dans sa région d'origine
l'Equateur, mais aussi à Kinshasa principalement dans les quartiers
populaires et dans le Bas-Congo. Selon certaines rumeurs, reportées dans
le Potentiel, Bemba aurait utilisé 20 millions dollars US pour sa
campagne. Il se présente comme « le fils du pays »
par rapport à son opposant Joseph Kabila traité de «
Mupaya » (étranger), d'enfant illégitime20(*).
Le 21 aout 2006, alors que Jean-Pierre Bemba est en compagnie
d'ambassadeurs des pays membres du Comité international d'Accompagnement
de la Transition (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et Belgique par Johan
Swinnen), ainsi que du chef de la Mission de l'Organisation des Nations unies
en République démocratique du Congo et du diplomate
américain William Swing, il échappe à un bombardement de
sa résidence par la Garde Présidentielle. Deux enquêtes ont
été ouvertes par les deux parties en présence (la force de
joseph Kabila et de Jean-Pierre Bemba) pour déterminer les raisons du
bombardement. Deux hypothèses s'affrontent : un coup monté
par les miliciens de Bemba qui auraient kidnappé deux policiers afin de
provoquer un accrochage en présence des occidentaux ; ou une
attaque délibérée et un dérapage des militaires de
Kabila, voir une tentative d'assassinat.
Au deuxième tour, il arrive en tête à
Kinshasa, dans l'équateur, dans le Bas-Congo, dans le Bandundu et dans
le deux Kassaï. Cependant, au niveau national, il n'obtient que 42
pourcents des suffrages exprimés. Il introduit plusieurs recours
auprès de la Cour suprême, mais il n'obtient pas gain de cause.
Jean-Pierre Bemba a été élu
sénateur lors des élections sénatoriales du 19 janvier
200721(*).
1.2.
VIOLENCE DE MARS 2007 ET EXIL
Après sa défaite face à Joseph Kabila
lors de la présidentielle d'octobre 2006, Jean-Pierre Bemba
s'était engagé à mener une « opposition
républicaine » au gouvernement de celui-ci. Son refus de
fondre sa garde personnelle au sein de l'armée gouvernementale, au
début 2007, l'a conduit à un affrontement direct avec le
pouvoir.
Une altercation avec la garde rapprochée de Bemba a
conduit le 22 mars 2007 à des combats aux environs de la
résidence de Bemba (promenade de la Raquette à Gombe) et de ses
bureaux (milieu du boulevard du 30 juin)22(*).
Les gardes de Bemba n'avaient pas obéi à un
ultimatum dont le terme avait été fixé au 15 mars
d'accepter leur incorporation à l'armée régulière,
craignant pour la sécurité de Jean-Pierre Bemba23(*). Bemba a ensuite appelé
au cessez-le-feu, et trouvé refuge en l'ambassade d'Afrique du
sud24(*). Avec la
poursuite des combats le 23 mars, un mandat d'arrêt a été
lancé contre Jean-Pierre Bemba désormais accusé de haute
trahison25(*). Ces
affrontements ont fait plus de de 200 morts à Kinshasa.
Jean-Pierre Bemba a quitté la République
démocratique du Congo le 11 avril 2007 pour se rendre au Portugal,
officiellement pour y soigner une vieille blessure à la jambe.
1.3.
JUSTICE INTERNATIONALE
Jean-Pierre Bemba est la cible de la justice internationale
depuis de nombreuses années. En 2003, une cour belge le condamnait par
contumace à un an de prison ferme pour « traite d'êtres
humains ». Procès qui s'est conclu par un non-lieu.
Les Nations unies ont aussi accusé les miliciens de
J-P Bemba de viols en série, de pillages, de massacres voire même
de cannibalisme26(*).
Il est arrêté à Bruxelles le 24 mai 2008
à la suite d'un mandat établi à la veille par la Cour
pénale internationale aux Pays-Bas, en raison d'accusations de crimes
sexuels, crimes de guerre et crime contre l'humanité commis lors de des
incursions de ses troupes en République centrafricaine pendant la
période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 200327(*). Il est ensuite
transféré à La Haye le 3 juillet 200828(*).
Le 4 juillet 2008 à 15 heures, Bemba comparait pour la
première fois devant les juges de la chambre préliminaire
présidée par la juge président malienne Fatoumata
Dembélé Diarra. Les avocats de J-P Bemba n'ont pas demandé
la mise en liberté provisoire de leur client, attendant d'être en
possession de toutes les pièces transmises par le procureur avant de se
prononcer. L'audience de confirmation de charges initialement prévue
pour le 4 novembre 200829(*), a été reportée à la
demande du procureur Moreno Ocampo au 8 décembre 2008, pour être
une fois reportée à la demande de la CPI, pur empêchement
lié à des motifs familiaux de l'un des juges. L'ouverture du
procès est prévue le lundi 22 novembre 2010 à la Haye
devant la cour Pénale internationale.
Une audience pour confirmer des charges s'est tenue du 12 au
15 janvier 2009.30(*)Le 15
juin 2009, les juges confirment que la preuve est suffisante pour accuser Bemba
de deux chefs d'accusation pour crimes contre l'humanité et de trois
chefs d'accusation pour crimes de guerre31(*). Le procès de Bemba a débuté
à la Haye le 22 novembre 2010.
1.4.
VIE PRIVEE
En rapport avec sa vie privée, Jean-Pierre Bemba est
marié à Liliane Bemba avec qui il a eu cinq enfants. Il est aussi
auteur d'un ouvrage intitulé « Le choix de la
liberté » aux éditions Vénus, à
Gbadolite.
Chapitre 6 : ANALYSE
DES INFORMATIONS DELIVREES PAR LA PRESSE A PROPOS DE LA LIBERATION DE JP BEMBA
ET LEURS CONSEQUENCES SUR LA POPULATION KINOISE
Ce chapitre se proposera d'analyser les informations que la
presse locale et internationale a délivrées sur JP Bemba au
moment où les engouements de sa libération ont fait la Une de
l'actualité.
Chapitre 7 SECTION
1 : LES ELEMENTS QUI CONCOURENT ALA DESINFORMATION
Beaucoup ne font pas confiance à ce qu'ils lisent ou
entendent dans les médias. Lors d'un sondage réalisé en
2012 aux Etats-Unis, on a demandé aux gens s'ils pensaient que les
informations diffusées par les journaux, la télévision et
la radio étaient « complètes, exactes et
objectives ». Résultat : 6 personnes sur 10 ont
répondu soit « pas vraiment »,
soit « pas du tout ». Une telle méfiance
est-elle justifiée ? 32(*) Nous tenterons de répondre à cette
question dans le présent chapitre à travers l'analyse des
informations.
Des nombreux journalistes et organisme de presse se sont
engagés à publier des informations exactes et de qualité.
Il faut aussi dire que d'autres journalistes se sont aussi engagé sous
conditionnement, à publier des informations erronées C'est parce
que la prudence s'impose. Il sied de noter qu'il y a des
éléments qui interviennent durant le parcours de l'information
notamment :
1.1.
LES GRANDES ENTREPRISES
Les principaux organismes de presse ont une forte influence
sur le choix des événements à couvrir, la façon de
faire et l'importance à leur accorder. Or, ils appartiennent à
une poignée d'entreprises très puissantes, qui cherchent bien
sûr à faire du chiffre. Les décisions des organismes de
presse peuvent donc être motivées par des intérêts
économiques. Si une affaire menace les profits d'un grand patron, elle
est souvent passée sous silence.33(*) Le danger pour la presse à ce niveau, c'est
qu'elle se fasse servante des grandes entreprises et que son action s'oriente
vers l'obéissance aux demandes des entreprises.
1.2.
LES GOUVERNEMENTS
Beaucoup d'informations concernent les politiciens et les
affaires gouvernementales. Les gouvernements veulent convaincre le public
à soutenir ses actions, ses idéologies et ses
représentants. Ainsi ils constituent une source importante d'information
pour les médias. Journalistes et gouvernement sont parfois amenés
à collaborer. Mais il se fait que cette collaboration ne soit pas
toujours aisée à cause de la différence des
finalités.
1.3.
LA PUBLICITE
Dans la plupart des pays, les organismes de presse doivent
gagner de l'argent pour survivre, et leurs revenus proviennent pour une large
part de la publicité. En République Démocratique du Congo,
la publicité va est au-delà de 60% pour les revues, de 80% pour
les journaux et de 100% pour les chaines de télévision et de
radio privées. On le comprend, les marques ne vont pas financer des
émissions qui présentent sous un mauvais jour leurs produits ou
leur politique d'entreprise. Si elles n'aiment pas ce qu'un organisme de presse
publie, elles peuvent en utiliser un autre pour diffuser leurs
publicités. Sachant cela, le directeur de la rédaction fera
peut-être l'impasse sur des informations «
gênantes » pour ces marques. 34(*)
1.4.
L'INTERPRETATION
Les faits ont beau être solides comme du roc, la
façon dont un journaliste les présentera dépendra
beaucoup de son point de vue. Quels détails devraient être
mentionnés et lesquels devraient être laissés de
côté ? Par exemple, une équipe de football, a perdu
un match 2-0. C'est un fait. Mais pourquoi a-t-elle perdu ? C'est une
autre histoire, que le journaliste peut raconter de bien de
manières...35(*)
les explications qu'il donnera de ce fait ne seront pas des
interprétations des faits plutôt son commentaire.
1.5.
LA MALHONNETETE
Tous les journalistes ne sont pas honnêtes. Certains
fabriquent leurs histoires. Il y a quelques années, par exemple, un
journaliste japonais a voulu montrer, preuves à l'appui, que les
plongeurs abimaient le corail à Okinawa. N'ayant trouvé aucun
corail endommagé, il en a lui-même saccagé et a
photographié les dégâts. Par ailleurs, les photos
elles-mêmes peuvent être truquées de façon à
tromper le public. Les logiciels de retouche sont devenus très
performants, et certains trucages sont presque impossibles à
déceler. L'être humain est sujet au sentiment et à la
subjectivité. 36(*)
1.6.
LES OMISSIONS
Lorsqu'ils assemblent des faits pour réaliser un
reportage convaincant, les journalistes taisent souvent des détails qui
entraineraient des réactions ou des questions sans réponse. Par
conséquent, certains faits prennent une importance
exagérée tandis que d'autres sont minimisés.
Présentateurs et journalistes doivent parfois parler une minute ou
deux, d'importants détails peuvent tomber aux oubliettes.37(*) Il y a donc plusieurs facteurs
qui peuvent contribuer aux omissions : réactions, temps...
1.7.
LA CONCURENCE
Ces dernières décennies, les chaines
télévisées s'étant multipliées, le temps
qu'un téléspectateur passe devant une seule chaine a beaucoup
diminué. Pour capter l'attention, les chaines d'information doivent
offrir quelque chose d'inédit ou de divertissant. A ce propos, le livre
parti pris médiatique (angl.) constate : « Les
journaux (télévisés) sont devenus de véritables
films, avec des images sélectionnées pour choquer ou
séduire et des textes réduit pour coller au temps de
concentration toujours plus réduit du téléspectateur.
1.8.
LES IDEES FAUSSES
Rapporter des faits avec exactitudes n'est pas aussi simple
qu'on pourrait le croire. Ce qui semble être un fait aujourd'hui n'en
sera peut-être pas un demain. La terre, par exemple, était
considérée comme le centre de notre système solaire. Nous
savons aujourd'hui qu'elle tourne autour du soleil. 37(*)
1.9.
LES ERREURS
Comme tout humain, les journalistes sont sujets à
l'erreur. Une faute d'orthographe ou de grammaire, une virgule mal
placée... tout cela peut changer le sens d'une phrase. Les faits ne sont
pas toujours bien vérifiés. Pressé par le temps, un
journaliste peut facilement se tromper sur un chiffre et taper par exemple
10000 au lieu de 100000.
Chapitre 8 SECTION 2: ANALYSE
APROFONDIE DES INFORMATIONS DELIVREE PAR LA PRESSE ECRITE SUR JP BEMBA
2.1.1. JOURNAL LA REPUBLIQUE (Groupe de presse Nyota)
2.1.1.1.
NUMERO 802 DU 14 MAI 2015
Dans son numéro 802 du jeudi 14 mai 2015, le journal
« la République » quotidien d'information
générale du groupe de presse Nyota paraissant à Kinshasa a
titré à sa Une « Bemba fait sa Valise pour
Kinshasa38(*) ».
Un titre très incitatif, attractif et très accrocheur. A la
lecture de ce titre, le lecteur intéressé sera poussé
à se poser mille et une questions du genre : quand est-ce qu'il y a
eu procès ? A-t-il été acquitté ? Et si
tel est le cas, quand atterrira-t-il à Kinshasa ? Un tas de
questionnements surgira suite à la lecture de ce titre. Les effets que
produira ce titre seront diverses suivant qu'on se place du côté
des partisans de Bemba, du côté de ses opposants et du coté
des simples citoyens. Placé du côté des partisans, ce titre
aura un effet de soulagement total à ces gens qui sont, si on peut le
dire, fatiguer d'attendre un procès qu'ils qualifient d'injuste. Par les
opposants de Bemba, ça sera une surprise désagréable. De
l'étonnement pour les simples citoyens.
En général, les journaux ou groupes de presses
sont des entreprises enquête des bénéfices. Pour ce faire,
les journalistes font tout leur possible pour écouler leur produit
qu'est l'information. C'est sans nul ombre de doute que s'explique le fait
qu'on y trouve trop souvent des titres sur les « Une » qui
affirment une information qu'on ne sait pourtant pas vrai ou impossible. De
plus ahurissant encore, le corps de l'article vient dire le contraire ou avec
un peu plus de chance de ne pas contredire catégoriquement le titre,
mais plutôt d'atténuer l'ampleur, la densité
évènementielle qu'on pourra de prime à bord comprendre du
titre.
Le problème est pour le lecteur du journal qui n'aura
pas le temps de lire tout l'article et qui ne se contentera que de contempler
l'attrait du titre. Si l'article est intitulé « Bemba fait sa
valise pour Kinshasa », cela veut dire que J-P Bemba quitte
déjà les geôles de la cour pénale internationale.
Pour celui qui ne lira que ce titre accrocheur, sans chercher à lire le
contenu; ira sans ambages répandre de la fausse information et des
rumeurs qui peuvent être à l'origine d'une désorientation
populaire.
Avant de répandre les informations sur un titre
donné, il est important de lire d'abord son article ensuite remonter
à ses origines dans la personne du journaliste concepteur. Tout comme
à l'origine de chaque oeuvre il y a l'artiste, de même à
l'origine de chaque article il y a un journaliste. C'est ce dernier qui
conçoit un titre à partir des éléments qu'il a
collecté et parfois selon son interprétation propre. Il est assez
intelligent de savoir que pour tel ou tel évènement, il faut tel
ou tel titre pour ses lecteurs. Pour un journaliste, il sait que
l'intérêt de son article dépend du titre qu'il lui donne
car le titre résume l'article, c'est l'essentiel de l'essentiel. Il
incite à la lecture et, à la rigueur, doit pouvoir en dispenser.
Le titre donnera donc l'essentiel du texte, ni plus ni moins39(*).
Cela peut être justifié par le caractère
subjectif que possède tout être humain qui n'épargne pas
non plus le journaliste. Sentiment qui s'accompagne des motivations comme la
concurrence, la course à l'audimat, la politique éditoriale et le
scoop. Etre le premier à publier sur tel ou tel évènement.
Posséder l'exclusivité de l'actualité. Le journaliste le
sait très bien que son action peut être vectrice de
désinformation et de manipulation.
Alors que le titre visible sur le
« ventre » du journal La République de jeudi 14 mai
affirme sans détour que « Bemba fait ses valises pour
Kinshasa », information qui sous-entend qu'il y a eu procès
à la Haye et qu'il a été acquitté raison pour
laquelle il fait sa valise pour regagner Kinshasa et redémarrer ses
activités, le corps de l'article comme nous l'avons mentionner plus haut
emploie le conditionnel pour atténuer la densité soit le poids de
l'information qu'affirme le titre pourtant tous du même article. Ici le
corps de l'article utilise un jeu de langage capable de dissiper toute
interprétation et toute tentative de la dépréciation du
rédacteur.
Dans les notes du cours de la méthodologie de
l'information I (Presse Ecrite) publié en 2011 par le professeur
NtondaKileuka à l'université pédagogique nationale de
Kinshasa, nous pouvons lire ce qui suit : tous les éléments
qui sont utilisés dans le titre doivent se trouver explicitement figurer
dans le texte. Il ne faut jamais considérer que le titre supplée
au texte.
Le titre doit cependant être conçu comme
strictement indépendant, du corps même de l'article. Il annonce
l'article et en condense les faits essentiels mais n'en constitue ni le
début ni même une sorte de préface : le titre est une
chose, l'article en est une autre40(*). Dans le titre le journaliste emploie le
présent contrairement dans le corps ou il use du conditionnel.
Voici ce qu'on pouvait lire dans le corps du même
article : « A en croire des sources, le sénateur
Jean-Pierre Bemba serait plus que jamais proche de la sortie des geôles
de la Cour pénale internationale de la Haye où il vit depuis 7
ans. Selon ses proches, une bonne partie de ses effets personnels ont
déjà été évacués de sa cellule de la
CPI ». Déjà cette formulation détourne
l'attention du lecteur de l'affirmation catégorique du titre. Elle
s'appuie sur des rumeurs s'il faut dire ainsi, des soupçons qui selon le
journaliste aurait été émis par des proches anonymes du
détenu.
En employant le conditionnel, le journaliste traite, informe
d'une manière incertaine. Il responsabilise les proches du chairman. A
contrario avec le titre, l'article se veut les éloges des signes
annonciateurs de la libération au lieu de la libération pure et
simple évoqué dans le titre. En ce qui concerne le public
visé, le journaliste vise une multitude de direction et répond
aux préoccupations des uns et des autres: les partisans du chairman par
exemple, attendent à ce que les journalistes les informent au sujet de
leur intérêt : la libération de Jean-Pierre Bemba qui tarde
à venir.
Une façon d'informer qui oriente à son
gré l'opinion de son public, en la poussant à agir selon le
vouloir de l'informateur qui dit que Bemba fait sa valise alors que ce n'est
pas le cas. De la manipulation pure et simple. On peut aussi dire que cette
information est une pure désinformation car fausse qu'elle est, elle
vise à atteindre des objectifs.
A tout considérer, le moment pendant lequel cette
nouvelle est diffusée est aussi un atout pour bien désinformer,
manipuler ou orienter l'opinion selon ses intérêt. Nous nous
trouvons à une période ou le pays se prépare à
organiser les échéances électorales. Période
pendant laquelle toutes les classes politiques se mobilisent pour pouvoir
espérer un poste au prochain quinquennat du gouvernement.
La plus part des partisans du mouvement de Libération
du Congo (MLC) avaient depuis l'incarcération de leur leader,
déserté si pas quitter leur parti cher. Une telle nouvelle va
sans contrainte alerté toutes ces brebis égarées à
regagner et mener ensemble la conquête du pouvoir. Donc pour cette
catégorie de public, cette information bien que fausse, a une fonction
récupératrice et mobilisatrice pour le Mouvement de
libération du Congo.
Cette même nouvelle est une arme que ce parti utilise
pour déstabiliser leurs conquérants. Du moins avec cette
mobilisation dont la fausse information est responsable, les autres partis bien
qu'ayant oeuvrés dans la quiétude absolue pendant l'absence de
leur belligérant fragilisé par l'arrestation du Chairman.
Pour bien illustrer cette mobilisation du à cette
nouvelle au sein du parti et atténuer le surpoids que le titre donne
à cette information, le même article poursuit : «
Un autre signe qui annonce l'imminence de la libération du patron du
MLC, c'est la forte délégation des cadres de son parti et des
proches qui s'apprêtent à effectuer le voyage pour la Haye.
Proches parmi lesquels, le député Fidèle Babala, sera du
voyage. Son vol est booké pour la semaine prochaine. Un autre proche,
Jacques Lungwana, doit lui s'envoler pour la Haye déjà le
dimanche prochain. La secrétaire générale Eve Bazaiba,
nous apprend-t-on des sources proches du MLC, s'y rendra aussi. Personne ne
veut donc rater la sortie de Bemba de taule41(*) ».
Comme nous l'avons signalé un peu plus haut, le fond
est destiné aux signes annonciateurs de la sortie de bemba de la prison
qu'à ce que le journaliste a voulu faire croire à son public a
priori avec son titre. C'est pour autant dire que pour manipuler à son
gré l'opinion publique il a préféré oser en
évoquant la libération dans le titre pour captiver l'attention
de son public parce qu'il connait ses centres d'intérêts et ses
attentes. Dans le corps il atténue au lieu d'affirmer sa sortie, il
évoque les signes annonciateurs de sa libération qui n'est pas
encore effective comme le fait entendre le titre.
Pour bien dévoiler les objectifs visés par le
journaliste en livrant cette information sur la libération du chairman,
nous examinerons la chute de cette article qui présente en termes
claires et prouve à suffisance que l'article vise la mobilisation des
partisans et la déstabilisation des partis adverses. « Au MLC
c'est déjà presque l'euphorie avec la perspective de la sortie de
Jean-Pierre Bemba. Au cours d'un meeting le mois passé, à
l'occasion du lancement de la campagne MLC aux provinciales dans la commune de
Limete avec le cadre Yves Bapa comme tête de la liste, Babala avait dit
qu'au plus tard, le 30 juin 2015, Bemba alias Igwe sera parmi nous.
C'était la date butoir qu'avait avancée son ancien directeur de
cabinet. Cela avait provoqué la joie des milliers des militants MLC
venus soutenir Yves Bapa ». Ici se dévoile le pourquoi de
cette information. C'est une perspective de libération plutôt
qu'une libération comme l'a fait savoir le journaliste dans son
titre.
Cette présentation touche la déontologie
journalistique qui se voit négligée. A l'image d'une compagnie
d'assurance qui va se rendre sur le lieu d'un accident pour en
déterminer les causes et en dégager les responsabilités
éventuelles, la mainmise sur la presse se montre au grand jour.
Le mensonge, qu'il soit conditionné ou
délibéré, n'est jamais une opération de bonne foi.
Plusieurs causes entre en connivence pour expliquer une situation dommageable.
Le drame du journalisme est d'être trop souvent un métier aux deux
visages : celui que l'on présente au public,
idéalisé, presque idyllique, et celui que l'on cache ou que l'on
omet par peur de contrer les objectifs des manipulateurs et maintenir leur
influence sur le public car l'influence c'est le pouvoir. Pourtant c'est
incontestablement ce dernier qui est à l'origine des multiples exemples
présentés aux cours de cette analyse.
Manque de formation, manque de culture, conformisme
intellectuel, volonté de céder aux modes, autant de raisons qu'il
faut avoir à l'esprit lorsque l'on essaie de comprendre le
fonctionnement de la presse, pour ne pas dire son dysfonctionnement.
Le pluralisme que l'on s'accorde à souligner dans notre
pays depuis le début de la troisième république n'est trop
souvent que de façade. Evidemment, la République
démocratique du Congo n'est pas un pays à régime
totalitaire. Mais la source à ce que l'on sache est toujours unique. Ce
sont les sources officielles qui disent la vérité. Le journalisme
d'investigation tel qu'il a pu être popularisé aux débuts
du journalisme par certains grands noms dont on ne sera pas obligé de
citer ici, a pratiquement disparu, ne serait-ce que pour des raisons
financière. Avoir un tel traitement d'information en faveur d'une
catégorie privilégié des gens, et au détriment
d'une autre que le premier manipule, désinforme, nous voyons la
mainmise sur la presse fait des ravages.
2.1.1.2 NUMERO 792 DU 04 AVRIL 2015
« Le verdict renvoyé au 1 avril : Jean-Pierre
Bemba à la porte de sortie »42(*), titre à sa Une ce numéro de la
république à propos de cette affaire de libération de
Bemba qui tarde à venir. Déjà à ce que l'on sache
pourquoi le journaliste tient à ce titre, c'est parce que c'est un titre
qui pour lui, va faire booster ses ventes. A priori celui-ci laisse
sous-entendre que l'éventualité de la libération du
chairman à contrario avec le premier article dont on a
évoqué dans ce travaille. Pour plus de précision ces
journalistes qui font tout pour vendre, savent pourquoi ils mettent du poids
dans leurs articles. Tout le monde sait que Bemba est prêt à
être libéré mais que c'est la cour qui n'est pas
prête.
Pour ce journaliste qui est à l'origine de cette
nouvelle qu'il édulcore de son gré, il veut nous faire croire
qu'avant son information, il y aura eu une nouvelle qui serait répandu
dont il s'est proposé de démentir grâce à son
article paru dans ce numéro 792. Concernant cet article paru dans le
numéro précité, nous pouvons lire ce qui suit :
« contrairement à ce qui a été
dernièrement, plusieurs sources concordantes annoncent que le verdict de
Jean-Pierre Bemba, président du MLC, incarcéré depuis plus
de 7 ans à la CPI à la Haye aux Pays-Bas pourrait être
prononcé le 16 Avril prochain alors qu'il était programmé
à partir du 15 Mars »43(*).
Comme l'on vient de le lire dans cette attaque, nous
comprenons que c'est une information destinée à contrer une autre
information déjà répandu et enraciné dans
l'opinion. Une information qui est devenue mieux connu des Kinois
influençant selon le vouloir des manipulateurs ses agissements. A vrai
dire, c'est une information destinée à entraver, à couper
court à une rumeur dont sont responsables les médias. Au moment
où l'opinion public Kinoise y compris ceux dont cette nouvelle concerne
le plus, (les partisans du MLC) était saturé des
informations au sujet de la libération de J-P Bemba. Il s'agit s'il faut
dire ainsi, d'une sorte de désinformation qui n'est autre que Bemba est
libre ; Bemba est acquitté et toutes sorte d'informations qui
sous-entend qu'il est libéré.
« Mais quelques accrocs seraient signalés
à la suite d'une discordance entre l'avocat de Jean-Pierre Bemba qui
devrait recouvrer sa liberté et le procureur de la CPI. En effet,
Jean-Pierre Bemba refuserait de signer l'accord lui proposer par la CPI
à ne pas poursuivre le procureur et renoncer à des avantages ou
dommages-intérêts qu'il exigerait auprès du procureur. Ce
dont le leader du MLC refuserait. Initialement prévu le 15 mars 2015, la
liberté tendue à Jean-Pierre Bemba tarde à se
concrétiser au grand dam des membres du MLC »44(*).
En grosso mo do, cet article se propose un objectif noble pour
son auteur. Il vise un public bien précis. C'est une sorte de
manipulation qui va dans le sens contraire d'une autre qui serait intervenue
avant elle. Pour cet auteur, il s'agit de nettoyer s'il faut ainsi dire, dans
les têtes des gens que Bemba est déjà libre. Et lui ne veut
pas s'écarter de ce que la rédaction entière se veut de
défendre. Il passe l'éponge sur une rumeur forte répandue.
Chose qui s'était déjà planté dans les têtes,
laquelle le journaliste constate que s'il s'en charge, il fera le best-seller.
En se faisant passer pour un sauveur et dire la vérité à
propos de ce qui aurait été déjà dit.
La santé de la presse dans notre pays n'est pas
particulièrement florissante. Et c'est un euphémisme si on peut
le qualifier ainsi. Ce qui soutient cet euphémisme c'est aussi les
finances, parce qu'envoyer des journalistes couvrir le procès de Bemba a
la Haye aussi longtemps que cela pourra durer, enquêter à ce
sujet, dire réellement aux gens ce qui se trame là-bas, est un
tout autre pion complétant l'échiquier de la
désinformation. C'est un luxe que non seulement le quotidien La
république mais la quasi-totalité des organes de presse
chargés d'informer la population Kinoise ne peuvent pas se permettre.
Raison pour laquelle nous nous retrouvons devant une information dont le
journaliste nie toute responsabilité et rejette tout sur des sources
anonymes.
Dans cet article il fait mention des amis proches de
Jean-Pierre Bemba par manque de moyen de déployer ses journalistes
à la Haye pour pouvoir collecter la vraie information au lieu de se
contenter à interpréter ce que les médias et organes de
presse étrangère collectent et traitent selon leur vouloir.
Cherchant ainsi à gagner la confiance de son publique qui pense que les
seules vraies informations proviendraient des proches du
« chairman ».
Ce qui est sure et vrai pour la presse écrite, l'est en
grande partie pour l'audiovisuel, en particulier la télévision.
De très nombreuses images et informations diffusées chaque jour
sur le petit écran congolais et qui paraissent dans les journaux locaux
sont en réalité achetées et si je ne m'abuse pas prisent
d'autres medias étrangers, sans autorisation. Ces informations sont
principalement traitées dans les rédactions des chaines comme
RFI, la BBC, OKAPI, etc. Et d'ailleurs ce sont principalement ces
organes de presse qui ont été les premiers à diffuser les
exactions de Bemba en République Centrafricaine aux yeux du monde ainsi
de la presse locale, aidant le public à comprendre l'importance du
problème. Même si cette façon de travailler ne correspond
pas au stéréotype de la profession, le journaliste congolais
attend trop souvent que l'information lui parvienne à la place de se
rendre lui au-devant elle.
Chapitre 9 SECTION 3 : PAR LE WEB
JOURNALISME ET L'INTERNET
Dans cette section il s'agira d'analyser les informations
publié via internet prises comme sujet de désinformation
bien que l'internet ici vient faire du balai aux rumeurs et manipulations
dont lui-même est responsable, nous comprendrons que l'internet est en
grande partie responsable de vulgarisation des faux messages.
3.1.
L'AVENIR QUOTIDIEN 23 juillet 2010
Ces numéro intitulé « Selon un de ses
avocats, JP Bemba libéré : Aucune confirmation de la
rumeur » le titre nous en dit plus sur une rumeur qui confirme une
libération, au fait une rumeur qui parle de la libération dont on
ne s'entendait pas. Selon le quotidien, le porte-parole de la Cour
pénale internationale contacté par leur rédaction, n'est
pas au courant de la rumeur. La recherche sur différents site de la CPI,
même ceux qui donnent des informations minute par minutes démontre
que peut-être le confrère qui a donné cette information a
été trompé de bonne fois par sa source. Une
télévision de la place, canal Congo TV a annoncé hier une
information qui a fait l'effet d'une bombe. Telle décision de la part
des juges de la CPI aurait pour conséquence que le leader du Mouvement
de libération du Congo devrait être libéré sans
autre forme de procès dans la mesure où, le procureur ne pourrait
plus s'interposer pour faire appel. C'est pour cette raison que, selon toujours
le confrère de Canal Congo tv, les avocats de JP Bemba ont
demandé que leur client soit libéré hier même.
45(*)
Dans l'opinion, on n'a pas senti un accueil particulier
de cette information. Sans doute parce que jusque-là, une seule chaine
de télévision a donné l'information. Les autres un peu
plus sérieuse ont fouillé toutes les sources crédibles
sans succès. Le fait que les médias internationaux captés
à Kinshasa soient restés muets à ce sujet n'a pas
crédibilisé l'information qui est apparue aux yeux de beaucoup
d'observateurs comme une rumeur de mauvais goût. Déjà la
dépendance des médias congolais à leur paire
étrangère est quasi-totale. Pour les médias locaux un peu
plus sérieux, surtout le public qui n'a plus confiance aux médias
parce qu'il estime que les médias nous trompent :
« bemba libéré selon un de ses
avocats ».46(*)
Le fait que l'étranger puisse rester de marbre, a eu
un effet de doute et de méfiance à l'égard des
médias locaux bien que ceux-ci soient la principale source d'information
pour la population locale et a une influence négative sur la
consommation des médias au niveau national. D'autant plus que la CPI a
une représentation très active à Kinshasa, on attendait
que, comme de coutume, les chevaliers de la plume et de micro aient la
primauté de cette information.
Le porte-parole de la CPI, Paul Madidu, étant absent de
la capitale, il lui était impossible de réunir la presse pour
relayer cette décision des juges de la CPI. Cependant, la
rédaction de l'Avenir a réussi à le joindre au
téléphone. Il s'avère qu'il n'est pas informé lui
qui était censé l'être avant tout le monde. C'est
plutôt la rédaction qui selon lui a appris cette nouvelle, mieux
cette rumeur. Nous avons alors entrepris la recherche dans différents
sites de la CPI, même ceux ou l'information est donnée minute par
minute. Nulle part on parle de cette annulation de l'acte d'accusation du
procureur de la CPI contre JP Bemba. Apparemment, le confrère Canal
Congo tv aurait été trompé de bonne fois par une source.
Laquelle et pour quel but ? L'on se souviendra cependant que les avocats
de JP Bemba avaient sollicité l'annulation des poursuites contre leur
client. La raison qu'ils avaient avancée, c'est qu'une affaire
déjà jugée par une justice nationale, ne peut être
rejugée par la CPI. C'est une disposition légale de la convention
de Rome qui est constitutive de la Cour pénale internationale (CPI).
Pour la défense de JP Bemba, l'affaire des crimes
commis par les hommes du MLC à Bangui en République
centrafricaine avait fait objet de poursuites par la justice centrafricaine. Le
procès contre JP Bemba se serait terminé par un non-lieu. Mais,
les juges n'avaient pas suivi les avocats du chairman sur cette voie. C'est
pourquoi ils avaient pris la décision qualifiant la CPI pour juger
Bemba. Selon les informations en notre possession, le conseil est allé
en appel. Est-ce la chambre d'appel qui a pris la décision de confirmer
la requête des avocats ? Il faut attendre que cette information soit
confirmée par des sources autorisées. Une chose est vraie, in
n'est pas impossible que la chambre d'appel prenne telle décision aux
nombreuses conséquences sur la population.
3.2. DIGITALCONGO.net
Pour ce journal online, le sort politique du chairman
détenu à la CPI poursuivi pour le génocide commis en
Centrafrique par les soldats du MLC est loin d'évoluer. L'ancien
vice-président de la RDC sera contraint à garder la prison de la
Haye et de ce fait ne pourra pas se présenter aux prochaines
présidentielles de 2016. Chose grave parce qu'en se confiant à ce
qui circulait comme information à Kinshasa, l'espoir ne peut que prendre
la poudre d'escampette.47(*) Une information dont on ne peut qualifier que de la
« rumeur ». Cette derrière qu'on a qualifié
de folle par la rédaction du site ivoirien Connection ivoirienne.net a
envahi depuis peu certains milieux africains évoquant la
libération de Jean-Pierre Bemba, l'ex vice-président de la
République Démocratique du Congo incarcéré par la
CPI à la prison de Scheveningen au Pays-Bas aux cotés des Laurent
Gbagbo et de Blé Goudé.48(*)
« Bemba est en route pour Kinshasa après
avoir bénéficier d'une liberté provisoire ». Une
rumeur qui a gagné la capitale congolaise la semaine du 19 janvier et
chacun y allait à sa manière. Mais il ne s'est agi que d'une
simple rumeur et rien de plus parce qu'elle est sans fondement. Au stade actuel
des informations, ni la CPI encore moins les avocats de Jean-Pierre Bemba ne
confirment cette information. « Il s'agit d'une rumeur » a
encore clamé un membre de la famille depuis la Belgique contacté
un certain samedi 24 janvier par la rédaction ivoirienne.
Pour sa consoeur congolaise digitale Congo, la seule raison
justifiant la piste de « rumeur » est que Bemba ne peut pas
être libre sans qu'il soit acquitté et cette liberté
provisoire est liée à une affaire secondaire de subornation des
témoins. La principale, opposant le procureur a Jean-Pierre Bemba pour
crime de guerre et crime contre l'humanité demeure pendante, en
attendant le verdict de la cour dans un délai raisonnable et dont la
rumeur précède. Donc fausse alerte, fausse rumeur.
En ce qui concerne l'objectif visé par « La
rumeur, celle-ci pourrait avoir pour origine une volonté de
certains milieux de mettre la pression sur Kabila qui s'apprête à
briguer un 3ème mandat en modifiant la loi électorale
en RD Congo 49(*)». Le sénateur Bemba a
bénéficié, la semaine dernière, d'une
liberté provisoire dans l'affaire de subornation des témoins,
affaire dans laquelle il était poursuivi d'ailleurs au même titre
que certains de ses proches dont les députés Fidel Babala,
Aimé Kilolo et bien d'autres.
La rumeur a pris racine lorsque la CPI a arrêté
plusieurs proches du « Chairman » qui avait
été acheminé à la Haye pour être
relâché par la suite. Grâce à la liberté
provisoire qui a été également accordée à
Jean-Pierre Bemba par la chambre III de la Haute cour internationale.
Voilà qui avait suffi pour que certains interprètent
l'événement à leur manière créant ainsi de
la confusion dans l'opinion publique Kinoise.
C'est qui est certain est que Jean-Pierre Bemba reste et
demeure en détention à la Haye. La liberté provisoire
accordée à Bemba Gombo la semaine dernière, ne suffit pas
pour lui permettre de regagner son pays alors que les médias locaux ont
essayé de nous faire avaler le contraire.
Pour plus de précision, dans le cadre de cette affaire,
la liberté provisoire sollicitée par l'ancien
vice-président de la RDC avait été purement et simplement
rejeté.Ses avocats sont allés en appel en espérant obtenir
gain de cause. Il faudra attendre le verdict pour voir s'il sera
acquitté ou condamnée. La vérité est que s'il s'est
acquitté, le numéro un du MLC bénéficiera de tous
ses droits civiques et politiques pour briguer l'élection
présidentielle parce que son casier judiciaire demeura vierge. Mais s'il
est condamné et même s'il parvient à quitter la CPI dans
peu de temps suite à la déduction de sa peine par rapport aux
années déjà passées en prison il ne sera pas du
tout éligible.50(*)
L'accès ou la portée à l'information est
réduit à un niveau tellement bas poussant ainsi la population
Kinoise à douter de la crédibilité des médias. Et
pire encore, aux nouvelles délivrée par ces derniers. Une
situation compromettante pour la population Kinoise qui après
s'être laissé amener à croire à une information
fausse d'une telle envergure, ne sait plus à quel sort se vouer par ce
que toutes les nouvelles que les médias annoncent ne peuvent être
perçues que comme de la désinformation. Une information
visant un objectif bien précis, un public bien déterminé
qui, comme nous l'avons souligné un peu plus haut qu'elle pourrait avoir
pour origine une volonté de certains milieux. Ces derniers visaient de
mettre la pression sur Kabila qui s'apprête à briguer un
3ème mandat en modifiant la loi électorale en RD
Congo. Un exemple bien illustré de la manipulation de masse et surtout
dans le domaine de la politique par le biais de l'information.
Pour être claire, cette information est un
éloge, une propagande sur le leader du Mouvement de Libération du
Congo sous prétexte de faire pression au régime actuel et garder
à l'esprit de la population kinoise sa candidature aux élections
présidentielles et dont on doit à tout prix préserver
l'image et la dignité.
Une longue absence qui pourrait couter cher au parti juge
certains. Le MLC mise sur la libération de Bemba avant les
élections générales de 2016. Le MLC tente de se mettre en
ordre de bataille pour préparer un retour réussi pour son
poulain, possible candidat à la prochaine présidentielle. La
tâche est lourde.
En 16 ans d'existence, le MLC a été privé
de son leader pendant 8 ans déjà. Une absence qui n'a
causé que des pertes au parti notamment : plusieurs cadres ont
quitté le navire et se sont rapprochés de la majorité
présidentielle, comme olivier Kamitatu, aujourd'hui ministre ou
François Muamba, actuellement coordonnateur du mécanisme national
de suivi de l'accord d'Addis-Abeba. Dernier départ en date : le
numéro 2 du parti, Thomas Luhaka, qui rejoint le gouvernement de
cohésion nationale, souhaité par le président Joseph
Kabila. Pour Le MLC, faire croire en ses partisans à la
libération avant 2016 du numéro un, pourrait avoir un impact
positif sur la population qui semble perdre tout espoir et sens de combat.
Surtout en voyant aussi les dignitaires du parti jeter l'éponge et
rejoindre le camp adverse.
L'informateur qui veut orienter la population à agir
selon le vouloir des manipulateurs, sait aussi à quel résultat
s'attendre. Il sied aussi de noter qu'à l'origine de cette information
était un journaliste d'une chaine locale dont le sénateur
Jean-Pierre Bemba est propriétaire (cctv). On comprend clairement qu'il
a voulu manipuler l'opinion kinoise aux intérêts de son camp.
Déjà pour fragiliser les partis adverses, le boom informationnel
s'est avéré un atout pour le parti de J-P Bemba qui sait qu'avec
telle nouvelle, le parti peu gagner en compétitivité et fera
entendre de lui pour ses élections qui avancent à grand pas.
Comme tous les partis, ils doivent tout faire pour conquérir et
conserver le pouvoir de la gestion de la chose publique.
La population est ce qu'on peut appeler ici, le terrain sur
lequel tout se joue, tout se parie. C'est aussi elle seule qui a le droit
d'élire et de choisir ses dirigeants. Et pour gagner ce pari, tout
se mise sur l'opinion publique. Laver son image devant elle, rendre l'opinion
favorable à son égard est un combat auquel se livre les
politiciens. L'arme principale demeure l'information. Et comme c'est le cas
ici : une informant de mensongère, une désinformation.
C'est dire qu'autant d'enjeux pour son procès dont
chaque parti (opposants, partisans et citoyens simples) s'attend à un
objectif. En attendant cette échéance, la détention du
chairman du mouvement de libération du Congo se poursuit sans ambages
à la cour pénale internationale à la Haye.
Chapitre 10 SECTION
4 : LA SOURCE DE TOUS LES MAUX
4.1.
LES AGENCES DE PRESSE
Au fil des ans, le poids des agences de presse dans le monde
n'a cessé de s'accroitre. Le même mouvement de croissance est
aussi observable en République Démocratique du Congo. Il faut
savoir que quatre de ces agences mondiales ont tenu le marché, et ont
pris sur leurs rivales plusieurs longueurs d'avance il s'agit bien
de : United Press international aux Etats-Unis, Reuters en Grande-Bretagne
et l'Agence France Presse en France.51(*)
Pour nous en République démocratique du Congo
c'est l'Agence Congolaise de Presse qui détient le monopole de la
couverture nationale qui est loin d'égaler le quatre géant de la
presse mondiale. Contrairement à ses consoeurs régionales,
mondiales, l'ACP est la seule à disposer d'un statut hybride en
République Démocratique du Congo qui fait d'elle plus une agence
d'Etat, du moins soumise au pouvoir politique, qu'un organe de presse
privé ou étranger. Le monopole de l'ACP, est depuis un temps
été écorné par l'avènement de l'internet et
de la prolifération des médias étrangers qui ont acquis
auprès de nombreux journaux et groupes de presse locaux une
réputation suffisante de fournisseur des informations jusqu'à ne
plus se soucier de ce que l'Agence Congolaise de Presse propose comme
produit.
Mais jusque-là cette géante de la presse locale
est devenue muette, laissant ainsi l'internetfournir toute sorte de rumeurs
anonymes et que pas mal des organes de presse locale diffusent à
leur gré. L'internet qui pourrait paraitre comme un média
alternatif susceptible de contrer la désinformation est
malheureusement vecteur des rumeurs et des propagandes.
Pour se faire une idée précise de l'importance
de cette agence de l'Etat, il suffit de se remémorer un chiffre :
approximativement 70% des informations diffusées en République
Démocratique Congo quel que soit le canal utilisé, ont pour
source l'internet et les médias étrangers suite à cette
fragilisation de l'Agence Congolaise de Presse. Tout le monde est conscient du
caractère malsain d'une telle situation. Que l'ACP et les autres sources
(internet, administrations, institutions) pour une raison ou une autre
décide de donner à une information une importance qu'elle ne
mérite pas, et le reste de la presse s'en suivra, victime d'un
côté panurge indéniable. A l'inverse, et les exemples ne
manquent pas, si l'ACP décide de censurer ou d'occulter, même
partiellement, une information importante, celle-ci restera l'apanage de
quelques initiés, sans être portée, comme elle aurait
dû l'être, à la connaissance du grand public.
Dans des cas de figure de cette nature, les journalistes
essaient sempiternellement de trouver la même parade. Ils
préfèrent comme nous l'avons bien souligné plus haut, ils
mettent en avant des critiques venues de bords opposés pour en conclure
que leur objectivité ne peut être niée52(*).
Admirable hypocrisie destinée à camoufler des
dérapages quotidiens. En deux mots, les patrons de presse
détiennent la majorité au sein du conseil
d'administration53(*).
Mais l'Etat est le principal investisseur de l'agence qui lui doit plus de
70%de ses rentrées financières. C'est dire que, dans un cadre
habituel ou l'on voit une entreprise quelconque travailler pour ses clients,
l'ACP a tendance à privilégier l'intérêt du pouvoir
publics.
La dérive de cette institution que l'on ne peut nier,
à la lumière de nombreux exemples, s'explique sans nul ombre
de doute par la présence d'un contre-pouvoir. De ce fait cela
s'explique par le fait que la présence des journalistes qui parlent pour
le régime en exercice. A l'évidence, de nombreuses erreurs
relevées dans les dépêches de l'ACP ne s'inscrivent pas
dans une logique de désinformation. Dans la forme, il
était effectivement permis de s'interroger sur les répercussions
d'un jugement. L'irresponsabilité qui semble servir de seconde carte de
presse à un grand nombre de journalistes s'est
révélé au grand jour. Comme l'écrit avec pertinence
Jean-François Revel dans son livre la connaissance
inutile : « Lorsqu'un journaliste vient à
être critiqué parce qu'il manque à l'exactitude ou
l'honnêteté, la profession rugit en feignant de croire qu'on s'en
prend au principe même de la liberté d'expression et qu'on veut
museler la presse... Que dirait-on d'un restaurateur qui vendant de la
nourriture avariée, s'écrierait pour repousser la critique :
" ah! Je vous en prie, laissez-moi remplir ma mission nourricière, ce
devoir sacré. Etes-vous donc pour la famine ? ". »
Lorsque les informations leur parviennent à l'agence,
ils ne mettent pas le temps de tout lire. Ce qui n'est pas normal.
4.2.
LE POIDS DE L'ARGENT
La République Démocratique du Congo a la
réputation de ne pas lire. Ce qui est vrai pour les livres l'est aussi
pour les journaux. En particulier les quotidiens qui n'ont pu ou su
résister à la concurrence de la radio et de la
télévision. L'écueil supplémentaire
représenté dans la puissance de l'imprimerie et les circuits de
distribution n'étant sans doute pas étranger à cette
absence de compétitivité. Il est paradoxal dans un pays à
démocratie nominale que ce soit les journaux de l'opposition qui
connaissent le tirage plus important bien avant les journaux dite de la
majorité dont la diffusion ne cesse de s'amenuiser.54(*)
Les quotidiens congolais tout titres confondus,
dépassent à peine la barre des 3 milles exemplaires, loin des
tirages de la presse français et encore moins britannique. Pour faire
face aux revers qu'ils subissent, les patrons de presse n'abordent pas
nécessairement le problème sur de bonnes bases. « Les
journaux paraissant à Kinshasa 80% des recettes proviennent de la
publicité ». Le poids des lecteurs dans cette perspective est
donc particulièrement faible. Ce qui pourrait explique l'absence
apparente à certains changements de ligne rédactionnelle.
La plupart des spécialistes savent qu'un journal figure
parmi les rares produits qui ne sont pas proposés à leur prix de
revient. Un quotidien devrait en grosso modo être vendu entre
500 et 1000 francs congolais pour être équilibré, sans
ressources publicitaires. Prix que le publique n'est pas prêt à
accepter. En résulte aussi les difficultés que l'on connait pour
la presse dite d'opinion, malgré le soutien limité dont elle
bénéficie de la part des pouvoir publics.
L'analyse de Philippe Villin directeur général
du Figaro dans une interview accordée par l'Echo de la
presse, le 13 janvier 1989 ne s'est pas arrêtée en signalant
que les quotidiens étaient financés à 80% par la
publicité. A terme, l'objectif poursuivi était le
journal « gratuit », la publication
intégralement payée en amont grâce aux ressources
publicitaires et aux petites annonces. Mais l'essentiel réside sans
doute dans une certaine dérive intellectuelle qui condamne
peut-être une telle approche. Sans entrer dans les détails, le
fait de financer un journal, sans l'aide de ses lecteurs ou de ses
abonnés, s'apparente à l'action menée par les chaines de
télévision privées qui ne peuvent compter que sur la
redevance pour équilibrer leur budget.
La course bien connue à l'audimat risque donc de se
transformer, pour les quotidiens qui s'engagent dans cette voie, en une remise
en cause de leur spécificité afin de plaire au plus grand nombre.
En clair, le rôle de contrepoids qu'ils pouvaient jouer risque de
disparaitre très rapidement. Nous touchons là l'un des aspects
les moins connus : le financement de la presse. Mais il est
évident que le fait de diffuser une publicité dans un journal
n'est pas un geste innocent même si tout prouve qu'économiquement,
il est rarement rentable. Le fait que des campagnes publicitaires prennent en
compte des journaux et d'autres publications politiques, aux tirages pourtant
comparables, contribue à une certaine désinformation, du moins
sous l'angle le plus inattendu, celui des rentrées
financières.55(*)
Tout le monde connait le slogan publicitaire cher à
Paris Match : «Le poids des mots, le choc des
photos. » Règle de conduite à laquelle se tiennent de
nombreux magazine ».56(*) Pour dire vrai, la concurrence est saine lorsqu'elle
permet, dans un esprit de compétition, d'améliorer la
qualité des informations qui sont fournis au public. Il peut
s'avérer aussi qu'elle risque de déboucher sur des excès
lorsque, dans le désir forcené d'être les premiers sur un
événement, des journalistes perdent à la fois tout sens de
la mesure et de la déontologie. La désinformation les
guette à chaque pas. Le drame, c'est que les multiples leçons
qu'ils peuvent recevoir ou qu'ils ont déjà reçues sont
oubliées immédiatement après et ne leur permettent pas
d'éviter de manifester le même comportement lorsqu'une affaire
similaire se présente.57(*) Ce qui est certain est que le poids de l'argent a
une influence non négligeable sur l'information.
Les organes de presse sont confrontés à leur
plus gros défis : « leur financement ». Ils
doivent assurer leur fonctionnement qui implique notamment beaucoup de
moyen. En la circonstance, un autre domaine essentiel est l'image de marque
à laquelle tout journaliste s'est attaché, au point qu'il
préfèrera observer le silence sur une opération de
désinformation dont il aura été le complice
involontaire, plutôt que de reconnaître qu'il a été
trompé, au risque, à ses yeux, de perdre ainsi sa
crédibilité. Dans le cas d'espèces, le journaliste de la
chaine de télévision CCTV, à l'origine de cette
information de libération de JP Bemba, a pris ce risque. Il a
informé au profit de la marque à laquelle il s'est
rattaché, le Mouvement de libération du Congo. Un parti dont il
se sent coute que coute obligé de préserver les
intérêts et se taire si l'information va en l'encontre des
idéaux du parti.
4.3. FAITS ET MEFAITS D'UNE PROFESSION QUI A PERDU TOUT
SENS.
Les révélations de la Radio France
Internationale (Rfi) des exactions commises par JP Bemba en République
Centrafricaine 2002 et 2003 étaient peut-être un modèle du
genre, ne serait-ce que dans la mesure où même les publics les
plus virulents, Congolais comme Centrafricains sont entrés dans le jeu
de la Rfi. Pour eux, il n'y avait évidemment aucune raison de douter de
la réalité des atrocités commises par une milice
étrangère qui était censé leur venir en aide suite
à la demande de leurs autorités qu'ils avaient été
les premiers à dénoncer.
Pourtant, la première équipe de reportage
occidentale réputée et qui fait montre d'une
honnêteté à outrance dans ce métier en Afrique,
reste toujours la Rfi. Cette dernière a réussi à gagner la
confiance du public local plus que même les chaines locales. Elle a
l'habitude de fournir les bonnes informations en ce qu'on se croirait. Son
équipe est toujours la première à être sur le
terrain. En couvrant les événements dans des contrées les
plus reculées dans l'arrière-pays. Interrogeant les
témoins les plus sures : les familles des victimes. Le plus
important est de noter que c'est suite à ces révélations
des médias étrangers que la milice de JP Bemba a commencé
à être vue sous un oeil différent. Et être
présenter comme responsable de toutes ces exactions jusqu'en
étant qualifié de milice meurtrière que de
libératrice.
Accusé de cannibalisme par les Nations-Unis, le
chairman démettra de leurs fonctions les miliciens qui ont
été accusés d'avoir contraint sous la menace d'armes des
femmes pygmées à cuisiner puis manger leurs maris. Une situation
qui a tant ému les foules, a incité le monde libre, les
sympathisants de Jean-Pierre Bemba à accepter malgré lui
l'inculpation de leur leader dans cette affaire car selon un dicton militaire,
il n'existe pas de mauvais soldat, il n'y a que de mauvais maître.
Un an plus tard, est apparu ce qu'on redoutait le plus.
D'autres pygmées ont affirmés être ceux qui étaient
supposés avoir été mangés comparaitront
vivant de la presse, créant un doute sur les patronymes. C'est
ce qui sera appelé l'affaire Mambasa. Une affaire que les
manipulateurs ont fabriquée de toute pièce. Ceci fut une double
manipulation du fait que Mme Mutandji, la mère d'Amuzati a
déclaré n'avoir jamais entendu parler d'actes de cannibalisme
à Mambasa ou elle vivait et encore moins de sa propre mort. Moi,
j'ai fui dans la forêt lorsque les combats ont éclaté.
C'est à Mangina (80 km, plus au sud de Mambasa) que j'ai
été mise au courant de la nouvelle de ma mort. J'ai alors
décidé de regagner Mambasa ».
La vieille dame semble pourtant dire la vérité
mais les journalistes n'ont pas l'air convaincus. BanzaTiefelo,
président de « Info Plus , une ONG chargée de la
défense et de la liberté de la presse : « Le
MLC veut nous faire croire que, la première fois, les pygmées
avaient été victimes d'actes d'anthropophagie de la part de ses
militaires et maintenant que devons-nous croire quand visiblement, ils sont
venus à Kinshasa dans les bagages du MLC, soignés aux petits
oignons, logés, nourris et blanchis par Jean-Pierre
Bemba ? »58(*).
Si nous nous sommes permis ce récapitulatif, c'est pour
illustrer les faits que la manipulation peut avoir à créer pour
orienter l'opinion selon son gré et les méfaits que cela a pu
occasionner. Changer le quotidien de tout un peuple, transformer le rêve
d'un grand mouvement qu'est le MLC en une autre façon de voir les choses
et d'agir. La manipulation peut désorienter tout un peuple.
A une époque où toutes les chaines de
télévision s'échangent, s'achètent, se vendent les
reportages qu'elles réalisent, les chaines de télévisions
congolaises et Kinoises en particulier n'avaient évidemment aucun mal
à acquérir ces reportages et à remettre ainsi,
visuellement, les choses au point. Elles se sont bien gardées de le
faire, préférant entretenir le flou sur cette affaire
d'importance titanesque aux yeux de congolais. Ce silence complice des
médias locaux a permis à Jean-Pierre Bemba d'oeuvrer comme tout
congolais innocent dans sa carrière de politicien.
Lorsque l'on connait la popularité dont jouit
Jean-Pierre Bemba, les modestes 20 pourcents des suffrages obtenus lors des
élections présidentielles de 2006 et dont il se glorifiait
d'avoir remporté les élections. Mais ne nous y trompons pas, le
silence et les informations complices de la presse occidentale, après
l'exploitation des événements post-électoraux de 2006, a
permis au nouveau régime de s'installer confortablement et de se
maintenir au pouvoir.
Les vertus de la concurrence ne sont plus à
démontrer. Mais certains effets pervers sont peut-être en train de
se manifester à la télévision dans la perspective de la
course à l'audimat. Dans le cadre de reportages qui se veulent de plus
en plus attractifs ou de plus en plus racoleurs, les chaines n'hésitent
plus à se livrer à des véritables mises en scène,
voire à payer des figurants, comédiens professionnels ou non,
afin d'attirer le grand public. Phénomène que l'on connait
déjà depuis plusieurs années aux États-Unis.
Dans le numéro du 29 septembre 1990 de
Télérama, Marc Lecarpentier écrivait avec
raison : « lorsque le journaliste se sert des armes de la
fiction sans le dire, lorsqu'il manipule l'espace scénique et invente la
dramaturgie pour mieux émouvoir, ce sont les
téléspectateur qui sont méprisés. Ce qui vaut bien
un vrai débat... faute de quoi, tout en s'accusant mutuellement des
pires bidonnages, les reporters réussiront peut-être des
coups. Mais ils en prendront peut-être aussi qui seront
justifiés ».59(*) L'importance de l'image est qu'elle peut occulter un
certain nombre d'informations.
Mais en plus de ça, ce qu'il faut noter est que les
bornes de la déontologie sont franchies lorsque le journaliste,
abandonnant son rôle de témoin, se veut acteur et qu'à
l'occasion, il paie d'autres professionnels dans certains cas, pour
bénéficier des images les plus saisissantes et créer, si
besoin est, le scoop. Nous ne nous empêcherons pas de garder à
l'esprit l'effet boule de neige qu'a eue la révélation de la
libération de Jean-Pierre Bemba des geôles de la cour
pénale internationale par un journaliste de CCTV.
De même, plusieurs journalistes des grands organes de
presse ont pataugés dans cette boue de désinformation.
Ces exemples montrent à quel point la télévision peut
être partiale. Le phénomène en soi est grave. Il a
accentué par la propension des congolais à ne pas lire. Nous
l'avons dit, contrairement à un pays comme l'Afrique du sud, le poids de
la presse écrite en république démocratique du Congo, pour
ne pas dire ridicule, face à ce mastodonte que représente
l'audiovisuel. Ce moloch, surtout quand il s'agit des chaines publiques a
toujours besoin d'argent.
Lors des Assises Internationales de la Désinformation
de Nice, Pierre Médecin, le directeur de l'Opéra de la ville
notait à ce propos : « La mainmise
idéologique de la gauche (particulièrement en France, parti
opposé aux conservateurs) s'est imposée grâce à un
esprit de prospective qui lui a fait saisir très vite l'importance
capitale des médias dans le monde moderne. Le bouche à l'oreille,
la presse écrite, ont été longtemps la seule
publicité accordée aux découvreurs et aux créateurs
jusqu'à ce que la radio et puis la télévision, deviennent
des formidables instruments qui, permettant d'atteindre chez eux 50 millions
d'individus en pantoufles, dispensent à leur guise information et,
surtout, désinformation. Empruntons à Cavanna cette
citation : « les cuistres étaient instruits. Les petits
maitres et beaux esprits avaient un vernis sur leurs talons rouges.
Les gens qui causent dans le poste sont trop souvent des
ânes boursouflés ou des baratineurs flatte-couillon, l'un
n'empêches pas l'autre. Le peuple ingurgite mais il ne digère
plus. Il répète mot pour mot ce qu'il entend et avec la mimique.
Voilà parfaitement décrite l'arme offensive dont s'est
inspirée la pensée de gauche grâce au tacite acquiescement
général. »60(*) Voilà d'où est allé la rumeur.
S'il s'agissait d'un article de la presse écrite à l'origine de
la nouvelle, le temps qu'elle aurait mise à atteindre un maximum de
lecteurs serait cent fois insignifiantes que ce qu'elle a réussie
à atteindre lorsqu'elle a été balancée à la
télévision. Et pas n'importe quelle télévision. La
télévision dont lui-même Jean-Pierre Bemba est
Propriétaire. Une chaine qui est le canal par lequel l'opposition peut
s'exprimer et être sure d'atteindre ses objectifs, d'être
écouté et dont le public pense qu'on ne pourrait mentir au sujet
de l'une des grandes figures de l'opposition si ce n'est leur dire la
vérité.61(*)
Certaines vedettes de la radio ou du petit écran ont
beau jeu aujourd'hui de prétendre que les pressions politiques ont
disparu. Et pour cause. L'opposition a du mal à faire entendre sa voix.
Quant au pouvoir, il a le monopole de la presse ; notamment le malaise
provoqué par l'amnistie des scandales politico-financiers, il n'a aucune
raison de vouloir morigéner des journalistes qui globalement lui sont
acquis et qui, sans aucune intervention extérieure, se placent
délibérément dans la ligne qu'il a choisie ;
exception faite des querelles internes qui se répercutent partiellement
sur le monde médiatique.
Les chaines de radio, de télévision et des
journaux qui, dans leur ensemble, avaient superbement ignoré les
critiques et se sont brutalement passionnée pour l'affaire
libération de Bemba, dès lors que les opposants et une grande
partie du public la jugent importante. En d'autres termes, le public qui
n'avait pas eu connaissance de la mise en cause du pouvoir en place, est
abreuvé des réactions des autorités politiques
concernées.
Devant un tel tir de barrage, la personnalité du
Chairman du mouvement de libération du Congo ainsi
désignée à la vindicte, ne peut se réfugier dans le
silence dans un monde où l'information circule comme de l'air en
attendant la fin des événements. Chacun de ses gestes sont
communiqué au grand public. Et le comble est que chacun s'y prend en sa
manière. Quant à ses amis politiques, censé voler à
son secours par simple solidarité, ils se gardent bien de le faire de
crainte d'attirer la foudre sur eux. De plus, ils n'oublient pas la
leçon et se disent, notamment pour ceux qui auraient eu l'idée de
se lancé dans une opération similaire, qu'ils ont tout
intérêt à ne pas se faire remarquer s'ils ne veulent pas
subir le même sort.
Ainsi, assiste-t-on au spectacle d'une opposition totalement
anesthésiste et qui préfère, au moins partiellement, se
couper de ses électeurs de plus en plus stupéfaits d'une telle
attitude plutôt que de prendre le risque de s'opposer à l'actuel
pouvoir médiatique. Voilà qui rend sans doute vaine toutes les
tentatives faites pour dénicher « l'homme
providentiel » susceptible de remédier à la situation
que nous connaissons. Un mensonge qui provient des médias. C'est en
quelque sorte mettre la charrue avant le boeuf. Dans l'état actuel des
contraintes que la classe médiatique fait régner sur les hommes
politiques, il ne faut pas espérer en trouver parmi eux qui soient
prêt à briser les chaines. Le voudraient-ils qu'ils seraient
immédiatement cloué au pilori ou tout simplement ignoré
par la presse qui prendrait au malin plaisir à ne plus rendre compte de
leurs initiatives. Ce qui équivaudrait, dans le contexte actuel à
une mort politique à moyenne échéance.62(*)
Le débat apparait donc dans toute son ampleur, mais
aussi dans ses différentes priorités. C'est nécessairement
une action sur le monde médiatique qui peut, dans un deuxième
temps, favoriser l'émergence d'une véritable opposition. Vouloir
recréer cette dernière autour d'une personnalité, quelle
qu'elle soit, sans avoir, au préalable, dénoncé la
mainmise idéologique sur les médias et sans y avoir
remédié, relève purement et simplement de l'utopie.
63(*)
La presse s'est toujours voulu un pouvoir, le quatrième
le dit-on. Mais peu importe la place dans une perspective où ordre et
désordre peuvent se confondre. Ce qui est sûr, en revanche, c'est
que dans une société de liberté, un pouvoir ne peut se
concevoir sans contre-pouvoir. C'est ce qui fait, à terme, sa force, sa
légitimité. Contrairement à ce que certains croient, la
désinformation est par essence l'arme utilisée par des esprits
totalitaire pour remettre en cause nos libertés les plus fondamentales,
pour déstabiliser les fondements de notre société. Elle
est aussi l'expression d'un incommensurable mépris pour le public,
ravalé au rang d'un simple pion sur un échiquier. Elle est enfin
un véritable poison pour ceux qui ont la tâche d'informer.
Les journalistes devraient être les premiers à en
avoir conscience. C'est notre mérite de poser un regard sans
complaisance sur notre métier, y compris sur la façon dont nous
pouvons nous-même l'exercer lorsque par inattention, par manque de
rigueur ou de conviction, par paresse intellectuelle, du faite d'une formation
inadaptée, nous nous faisons à notre insu les complices d'une
désinformation qui a pu nous échapper.64(*)
Certains en ont publié des ouvrages, pour explique
comment ils avaient pu être trompés et pour se refaire ainsi
à bon compte une virginité. Mais qu'importent ces accès
plus ou moins vrais de sincérité s'ils ne débouchent pas
sur une réflexion à long terme et sur une volonté de faire
preuve d'un plus grand scepticisme face aux informations qui nous
assaillent ?
A quoi bon avoir regretté l'affaire de Mambasa
pratiqué en république Centrafricaine par la milice de
Jean-Pierre Bemba dans les années 2002-2003, si l'objectif était
d'inculper l'ex- rebelle Jean-Pierre Bemba bien que les présumés
pygmées contraint à être manger tout cru ont
témoignés vivant devant la presse ? Clamer tout que bemba
est libre pour venir dire que c'étaitplutôt ses proches
collaborateurs et lui devrait encore garder sa geôle de la Haye ?
Chapitre 11 CONCLUSION
Les journalistes sont en permanent contact avec les
événements du monde. C'est ainsi qu'ils restent souvent trop
sensibles aux effets de mode, à l'air du temps, à un certain
conformisme intellectuel qui leur ont fait choisir les sujets sur lesquels ils
peuvent exercer leur verve ou manifester leur agressivité. Il fallut
qu'un seul journaliste parle de la soi-disant libération de Jean-Pierre
Bemba pour qu'il y ait prolifération d'informations à ce sujet.
Pour que les journalistes interprètent en leur manière cette
information pourtant sans fondement.
La concurrence et le pluralisme figurent sans doute parmi les
antidotes à la désinformation. Mais ils ne pourront
jouer leur rôle que si le public prend conscience du sien. Pourquoi les
actions des mouvements des consommateurs devraient-elles se limiter à
l'étanchéité des couches-culottes, à la fraicheur
des conserves ou au prix de l'essence ? Lorsque les lecteurs, les
auditeurs ou les téléspectateurs s'apercevront qu'ils constituent
le dernier maillon de cette véritable chaine que forme le
déroulement de l'information, ils ne seront sans doute plus les
habituels laissés-pour-compte, ceux que l'on peut informer ou
désinformer en toute impunité, à l'image d'un paysan qui
nourrit son bétail.
Pour le public, il n'est pas étonnant qu'il se tienne
à une rumeur. Car pour lui, le plus important c'est ce qui va en
harmonie avec ce qu'il connait déjà. D'où la
théorie de filtrage sensoriel qui stipule que l'être
humain est toujours exposée à une multitude d'information et
à la faculté de trier parmi cette mer d'information ce qui
l'intéresse. Les journalistes informent d'une manière ou d'une
autre et l'informé retient selon son vouloir et ses
penchants.65(*)
Les journalistes, exception faite de quelques agents
d'influence, ne sont généralement pas les concepteurs de la
désinformation. Mais même s'ils n'en constituent que les vecteurs,
leur responsabilité est indéniable. La lutte contre la
désinformation, loin de constituer une atteinte à la
liberté de la presse, en est finalement la garante. 66(*)
La désinformation comme certains l'appellent, est un
crime médiatique. Elle tue des innocents. Aux citoyens de rendre leurs
journalistes comptables de celle-ci lorsque cette désinformation est
volontaire, à défaut d'en accepter la part d'ombre pour
soi-même et de démobiliser sa conscience face à la
brutalité du monde. Aux citoyens de s'organiser pour faire tomber les
tyrannies médiatiques qui dominent les opinions publiques congolaises.
Pour que cessent les crimes des mass media.
Il ne faut pas non plus autant détester les
médias au point d'en douter de tout. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne
peut jamais leur faire confiance. Puisqu'on a besoin d'être informer, il
faut trouver le juste milieu, en se montrant prudent avec l'esprit ouvert
assaisonné d'esprit critique.
Etant donné que le journaliste n'arrive pas à
se défaire de toutes ces contraintes jusqu'à saper sa conscience
pour les intérêts autres que ceux du public en se laissant
trainer vers la désinformation, la tâche revient au citoyen de
s'interroger sur les éléments suivants face à une
information pour se garder de la désinformation:
· L'émetteur : l'information
provient-elle d'une personne ou d'un organisme fiable ? L'émission
ou la publication est-elle sérieuse ? Ou fait-elle dans le
sensationnel ? Qui finance l'organisme de presse en question ?
· Les sources : l'information repose-t-elle
sur des recherches minutieuses ? Provient-elle d'une seule source, ou de
plusieurs ? Les sources sont-elles fiables et objectives ? Sont-elles
représentatives ? De chaque point de vue, ou ont-elles
été choisies pour n'en transmettre qu'un seul ?
· L'objectif : « le reportage
est-il surtout destiné à informer, ou à divertir ?
A-t-il pour but de faire vendre quelque chose ? Défendre une
cause ?
· La cohérence : L'article
concorde-t-il avec d'autres articles qui parlent du même
évènement ? Si vous relevez des contradictions,
méfiez-vous.
· Le ton : Lorsqu'une information est
donnée sur un ton virulent, méprisant ou très critique,
cela laisse entendre qu'il s'agit plus d'une attaque que d'un exposé
objectif des faits.
· Le facteur temps : L'information est-elle
suffisamment récente pour être digne de foi ? Quelque chose
qu'on pensait être vrai il y a 20 ans a peut-être été
rectifiée depuis. A l'inverse, s'il s'agit d'une nouvelle de
dernière minute, est-elle une information complète ?
Voilà quelques pistes pouvant nous aider à
démanteler tout réseau de désinformation au sein de
l'univers médiatique.
Références bibliographiques
1. OUVRAGES
· V. VOLKOFF, Petite histoire de la
désinformation, Paris, 1997
· D. TRINQUET, Une presse sous influence : comment
la presse manipule l'opinion, éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
2. REVUES ET ARTICLES
· Journal la République, numéro 702 du 04
avril 2015.
· Journal la république, numéro 806 du 25
mai 20130.
· Peut-on croire les médias ?,
réveillez-vous, décembre 2013, publié par les
témoins de Jéhovah.
3. NOTES DE COURS
· MUNSOKO WA BOMBE, Méthodologie de la
radiotélévision G1, notes de cours, Kinshasa, IFASIC,
2011-2012.
· P. NTONDA KILEUKA, Méthodologie de
l'information de la presse écrite, notes de cours, Kinshasa,
Université pédagogique nationale, 2011-2012.
· J-C, EKAMBO, Théorie de la communication G3,
notes de cours, Kinshasa, IFASIC, 2014-2015.
4. MEMOIRES
· P.F. BINTENE, Problématique du rôle
controversé des médias dans la résolution des conflits en
RD Congo : analyse critique de l'opération concrète des
médias dits pour la paix, mémoire, Université de Kinshasa.
Inédit.
5. WEBOGRAPHIE
· La désinformation,
www.toupie.org
· F. HUYGHE, Information, pouvoir et usage : info
stratégie ; stratégie information,
www.huyghe.fr
· 10.000 pages pèsent, Bemba paie les pots
cassés, sur congoPlanet, 13 janvier 2009
· Les armes de Kadhafi,
www.Rfi.fr , 13 décembre 2002
· Pourquoi Joseph Kabila et J-P Bemba au second
tour ?
www.lepotentiel.org
· Jean-Pierre Bemba élu sénateur, xinhua,
2006,
www.radiookapi.net
· Sun stainedgun firereported in Congo's capital, mars
2007, Associatedpress
· Congolesearmies not backing down, mars 2007,
Associatedpress
· DR Congo rebel chef seeks refuge, 23 mars 2007, BBC
News
· Bemba wanted for high treason, mars 2007, Reuters
· Les cas de cannibalisme secouent la RDC, 21 janvier
2003,
www.Afrik.com
· Communiqué de la CPI : Arrestation de J-P
Bemba Gombo pour les crimes qu'il est présumé avoir commis en
République centrafricaine, Google.com
· L'ex-rebelle Bemba de la vice-présidence de la
RD Congo à la CPI, 3 juillet 2008, la Libre Belgique
· Les 50 personnalités qui font la RD Congo :
J-P Bemba président du MLC, 12 mai 2010, Jeune Afrique
· Première comparution du congolais Bemba devant
les juges de la CPI, juillet 2008, AFP
· Cour pénale internationale : situation en
République Centrafricaine, 15 juin 2009, Cpi.int
·
www.digitalecongo.net
·
www.connectionivoirienne.
· Les pygmées de Mambasa déclarent n'avoir
pas été mangés,
www.Afrik.com
Table des matières
EPIGRAPHIE..........................................................................................................1
DEDICACE.............................................................................................................2
REMERCIEMENTS................................................................................................3
INTRODUCTION...................................................................................................4
0.1. PROBLEME
............................................................................................4
0.2.
HYPOTHESE...........................................................................................7
0.3.
OBJECTIF...............................................................................................7
0.4.
DELIMITATION.....................................................................................7
0.5.
METHODOLOGIE...................................................................................7
0.6.
CANNEVAS............................................................................................8
Chapitre I : APPROCHE CONCEPTUELLE
9
SECTION 1 : LA DESINFORMATION
9
1.1. BREF APPERCU HISTORIQUE
9
1.3. LIMITE DE LA DESINFORMATION
15
1.4. OBJECTIF DE LA DESINFORMATION
16
Chapitre II : PRESENTATION ET BIOGRAPHIE DE
JEAN-PIERRE BEMBA GOMBO
17
SECTION 1 : PRESENTATION DE JEAN-PIERRE
BEMBA
17
1.1. BIOGRAPHIE
17
1.2. VIOLENCE DE MARS 2007 ET EXIL
19
1.3. JUSTICE INTERNATIONALE
20
1.4. VIE PRIVEE
21
Chapitre III : ANALYSE DES INFORMATIONS DELIVREES
PAR LA PRESSE A PROPOS DE LA LIBERATION DE JP BEMBA ET LEURS CONSEQUENCES SUR
LA POPULATION KINOISE
22
SECTION 1 : LES ELEMENTS QUI CONCOURENT ALA
DESINFORMATION
22
1.1. LES GRANDES ENTREPRISES
22
1.2. LES GOUVERNEMENTS
23
1.3. LA PUBLICITE
23
1.4. L'INTERPRETATION
23
1.5. LA MALHONNETETE
24
1.6. LES OMISSIONS
24
1.7. LA CONCURENCE
24
1.8. LES IDEES FAUSSES
25
1.9. LES ERREURS
25
SECTION 2: ANALYSE APROFONDIE DES INFORMATIONS
DELIVREE PAR LA PRESSE ECRITE SUR JP BEMBA
25
2.1.1. JOURNAL LA REPUBLIQUE (Groupe de presse
Nyota)
25
SECTION 3 : PAR LE WEB JOURNALISME ET
L'INTERNET
33
3.1. L'AVENIR QUOTIDIEN 23 juillet 2010
33
3.2. DIGITALCONGO.net
35
SECTION 4 : LA SOURCE DE TOUS LES MAUX
39
4.1. LES AGENCES DE PRESSE
39
4.2. LE POIDS DE L'ARGENT
41
4.3. FAITS ET MEFAITS D'UNE PROFESSION QUI A PERDU
TOUT SENS.
43
Chapitre 12
CONCLUSION.....................................................................................................50
Chapitre 13
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................53
* 1 Journal la République
numéro792 du 04 avril 2015 ; numéro 806 du 25 Mai 2015.
* 2
Www.wikipédia.fr, 31
juillet 2015
* 3 Idem
* 4 V.VOLKOFF, Petite
histoire de la désinformation, Paris, 1997
* 5 Idem
* 6 MUNSOKO WA BOMBE, Notes
de cours sur la Méthodologie de la radiotélévision
G1, Kinshasa, IFASIC, 2012-2014, p.2, Inédits.
* 7D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 8P.F.BINTENE
« Problématique du rôle controversé des
médias dans la résolution des conflits en RDC : analyse
critique de l'opérationnalité concrète des médias
dits pour la paix », mémoire, Université de
Kinshasa 2010
* 9 Idem
* 10D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 11 V.VOLKOFF, petite
histoire de la désinformation, Paris, 1997
* 12 Idem
* 13 Idem
* 14 « La
désinformation », www.toupie.org
* 15 F. Bernard HUYGHE
«Information, pouvoir et usage : l'info stratégie;
stratégie information », sur www.huyghe.fr
* 16 F. Bernard Huyghe
«Information, pouvoir et usage : l'info stratégie;
stratégie information », sur www.huyghe.fr
* 17 Idem
* 18CongoPlanète,
« 10.000 pages pèsent, Bemba paie les pots
cassés », 13 janvier 2009
* 19 « Les armes
de Kadhafi », sur RFI, 13 décembre 2002
* 20« Pourquoi J.
Kabila et JP Bemba au second tour », sur le Potentiel, aout
2006,
* 21
« Jean-Pierre Bemba élu sénateur »,
Xinhua, 20 janvier 2006 relatant des informations de Radio Okapi
(République démocratique du Congo)
* 22
« Sunstainedgunfirereported in Congo's capital »,
mars 2007, sur AssociatedPress
* 23
« Congolesearmies not backing down », mars 2007,
sur AssociatedPress
* 24« DR Congo
rebelchiefseeks refuge », BBC News, 23 mars 2007
* 25 « Bemba
Wanted for high treason », mars 2007, sur Reuters
* 26 « Les cas de
cannibalisme secouent la RDC », sur Afrik.com, 21ja nvier 2003
* 27
« Communiqué de la CPI : Arrestation de Jean-Pierre
Bemba Gombo pour des crimes qu'il est présumé avoir commis en
République centrafricaine », Google
* 28 «
L'ex-rebelle Bemba de la vice-présidence de la RDC à la
CPI », La Libre Belgique, 3juillet 2008
* 29
« Première comparution du congolais Bemba devant les juges
de la CPI », juillet 2008 sur AFP
* 30 « Les 50
personnalités qui font la RD Congo : Jean-Pierre Bemba
Président du Mouvement de libération du Congo »,
sur Jeune Afrique, 12 mai 2010
* 31 « Cour
pénale internationale : situation en République
Centrafricaine », sur Icc-cpi.int, 15juin 2009
* 32 Réveillez-vous,
Décembre 2013,
www.jw.org
* 33 Idem
* 34 Réveillez-vous,
Décembre 2013,
www.jw.org
* 35 Idem
* 36 Idem
* 37 Réveillez-vous,
Décembre 2013,
www.jw.org
* 38 La République,
quotidien d'information générale-Série III numéro
802 du 14 mai 2015
* 39 P. NTONDA
KILEUKA ; Notes de cours sur la Méthodologie de
l'information I (Presse Ecrite), Kinshasa ; Université
pédagogique nationale ; 2011-2012, p. 28
* 40 Idem
* 41 La République,
quotidien d'information générale-Série III numéro
802 du 14 mai 2015 ; p. 12
* 42 La République,
quotidien d'information générale-Série III numéro
792 du 04 avril 2015 ; p. 12
* 43 Idem
* 44 Idem
* 45 CongoTribune.net
* 46 Idem
* 47 Digitalcongo.net ;
Kinshasa, 26 janvier 2015, Politique
* 48 ConnectionIvoirienne.net,
samedi 24 janvier 2015
* 49 Idem
* 50 Digitalcongo.net ;
Kinshasa, 26 janvier 2015, Politique
* 51 D.TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 52 D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 53 Idem
* 54 D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 55D. TRINQUET
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 56 Idem
* 57 Idem
* 58« RDC :
les pygmées de Mambasa déclarent n'avoir pas été
mangés » ; Afrik.com, 10 septembre 2015
* 59 D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 60 D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 61 Idem
* 62 D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 63 Idem
* 64 D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
* 65 J-C. EKAMBO, Note de
cours Théorie de la communication G3, IFASIC, 2015
* 66D. TRINQUET,
« Une presse sous influence, comment la presse manipule
l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992
|