WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La cooperation entre Radio Okapi et ses sources de financement. Cas de la fondation hirondelle

( Télécharger le fichier original )
par Jiji-Jiresse Motukola Esimo
IFASIC - Licence 2 2015
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

EPIGRAPHE

« La seule voie qui offre quelque espoir d'un avenir meilleur pour toute l'humanité est celle de la coopération et du partenariat. »

Kofi Annan

DEDICACE

A mon cher père bien aimé Christophe Motukola Assawa, semeur de bon grain, qui ne peut qu'être fier et trouver ici le résultat de longues années de sacrifices et de privations.

A mes mères biens aimées Hélène Mondela Pele et Honorine Kibaka qui ont oeuvré pour ma réussite par leurs amours incontournables et leurs précieux conseils.

A ma future épouse, Patmic Monkango, qui en peu du temps, m'as donné plus d'amour que je n'en avais reçu depuis mon existence.

A vous mes frères et soeurs de la famille Motukola, qui m'ont toujours poussé et motivé de parfaire mes études. Sans vous, je n'aurais probablement pas fait des longues études.

Jiresse- JiJi Motukola

REMERCIEMENTS

Nulle oeuvre n'est exaltante que celle réalisée avec le soutien des autres. Cette partie peut être l'occasion, pour moi, d'exprimer ma gratitude sincère envers les personnes qui ont apporté une aide, une écoute ou simplement une chaleur bénévole et généreuse à sa réalisation.

Si nous avons pu mener à terme cette étude, c'est pour une large part de grâce de mon Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, Dieu de Neema qui ajoute le souffle de vie, l'intelligence, la sagesse, le courage et la hardiesse à notre engagement.

Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements au Professeur Henri Kokolo Thamba pour nous avoir honoré en acceptant de diriger ce travail. Il a su comprendre, orienter et préciser les objectifs de notre ambition.

Qu'il nous soit permis également de rendre un vibrant hommage au Chef de Travaux Hubert Temina Moke Taty pour son aide et sa précieuse attention. Ses conseils et ses commentaires nous ont permis de surmonter les difficultés afin de progresser dans ce travail.

Que les enseignants, les administratifs, les ouvriers, bref, tout le personnel de l'IFASIC trouve ici l'expression de notre gratitude pour la disponibilité et le zèle dont il a fait preuve tout au long de notre parcours universitaire.

Tous nos sincères remerciements sont adressés également aux membres du jury qui vont pleinement consacrer leur temps et leur attentions afin d'évaluer ce travail qui, espérons-le, sera à la hauteur de leurs attentes.

Nos remerciements vont tout droit aussi à nos frères, soeurs, neveux et cousins Olivier Ekamba, Ritha Amba, Bibiche Mboli, Sandra, Cédric, Arnold, Joséphat, Naomie, Monica, Sarah, Valerie, Dorcas, et Plamedi Motukola, Elenga et Nadine Makombo, Trésor Bisia, Persidi Mboli, Rosette Olonga, Salem Ekamba, Edith Ngalula, Eletre et Elphie Mbuyi, Euridis et Véronique Okako pour leurs regards particuliers et qui ont cru en nous. Ils nous ont encouragé et donné la force d'aller jusqu'au bout en dépit de tous les obstacles.

Nous disons merci à nos tantes et oncles, Josée Makombo Ndase, Bisia et Julio Mondanga, Pauline Azongo, Bienvenue Mpyame pour le privilège immense qu'ils ont partagé avec nous durant ces moments intenses.

Nous profitons de cette tribune pour témoigner notre reconnaissance au personnel de la Fondation Hirondelle et de Radio Okapi, notamment, Innoncent Bulambembe, Patric Busquet, Léonard Mulamba, et Alain Irung Mushinj. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre reconnaissance pour leur soutien.

Que nos amis et camarades, Martin Nomapungu, Esther Mukombozi, Wynnie Lifaelli, Annastasie, Davina, Milka Monokuami, Sec. Désire, Véronique Mushiya, Gisèle Mboyanto et Musau, Magalie Shamavu, Merveille Makanzu, Junior Mutombo, Horson Fasso, Trésor Botshele, Merveille Mbala, Jerry Mangala, Bob Tshipamba, Flavien Kyakwyima, Sarah Iris, Florence, Ben Muteba, Akeem Kombo, Alpha Ndamusu, Désire Mongala, Jessica, Tshiam's, Lauranne et Christophe Kabeya, trouvent dans ces lignes l'expression de notre gratitude.

Nos sincères gratitudes sont adressées à nos frères et soeurs de l'Eglise du Dieu vivant, Jésus-Christ, Dieu de Neema, Christian Betha, Emile Ndjolo, Jerry Baku, Rabby et Hénoc Bokwale, Oney Wamba, Willy et Obed N'Demba, Didier Musiboko pour leurs extrêmes soutien divin.

A tous ceux dont les noms n'ont pas pu être consignés dans cette rubrique, retrouvent ici l'expression de toute notre reconnaissance.

Jiresse- JiJi Motukola

GLOSSAIRE DES PRINCIPAUX SIGLES ET ACRONYMES UTILISES

- ACP : Afrique caraïbe et pacifique

- ASBL : Association sans but lucratif

- CICR : Comité International de la Croix Rouge

- Db : Décibel (Unité de mesure de son)

- DDCS : la Direction de Développement et de la Coopération Suisse

- FEI: France Expertise Internationale

- FH : Fondation Hirondelle

- FTP : Folders transfert Protocole (Protocole de transfert des fichiers)

- IFASIC : Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la communication

- IFES : Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux.

- IHEID : Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement

- KW : kilowatt

- MD : Mini Disque

- MLC : Mouvement de Libération du Congo

- MONUC : Mission d'observation des Nations Unies au Congo

- MONUSCO : Mission d'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo

- Multichoise (Multichoice) DSTV : un boitier électronique qui réalise la restitution de signaux cryptés ou compressés pour capter le signal analogique ou numérique su satellite

- NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

- OIG : Organisation Intergouvernementale

- ONU : Organisation des Nations Unies

- PDSM : Programme de Développement du secteur Médiatique

- RCA : République Centre Africaine

- RCD : Rassemblement de Congolais pour la Démocratie

- RDC : République Démocratique du Congo

- SA : Société en Action

- SARL : Société à responsabilité limitée

- SIC : Sciences de l'information et de la Communication

- TFC : Travail de fin de cycle

- UE : Union Européenne

- UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'éducation et la science

- UNIKIN : Université de Kinshasa

- USAIDI : United States Agency International Development

INTRODUCTION

1. Problématique

Le présent travail s'articule autour du thème : « La coopération entre Radio Okapi et ses sources de financement. Cas de la Fondation Hirondelle ».

La coopération ne date pas d'aujourd'hui. D'aucuns peuvent le croire, car elle remonte de l'époque où les anciennes civilisations entraient en contact les unes avec les autres. La naissance de la coopération dans sa figuration actuelle remonte donc de la période comprise entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle quand la révolution industrielle et ses abus apparurent au grand jour.

Ainsi, il ressort que ce sont les causes économiques qui fondent la coopération entre les Nations, les organisations, les institutions, les structures. Autrement dit, les intérêts économiques qui se trouvèrent à l'avant plan ont été à la base de toute politique de coopération. Et comme le dit le Général Français Charles De Gaule: « la France n'a pas d'amis sinon des intérêts !1(*) ».

Aussi, la coopération se réalise-t-elle par voie contractuelle ; chaque partenaire conservant ses objectifs propres et ses intérêts particuliers mais trouvant profit à harmoniser sa poursuite avec ceux des autres.

Du point de vue financement, les médias ont la lourde charge de bien coopérer avec leurs partenaires financiers afin de soutenir leur missions d'informer, de former et de divertir. Car le fonctionnement d'un média requiert d'importants financements qui permettent à ces institutions d'atteindre leurs objectifs.

En ce qui concerne Radio Okapi, cette dernière est principalement financée par la Monusco via l'Onu. Il existe également d'autres partenaires qui sont des organisations internationales et humanitaires comme les Britanniques (CAFADI), les Américains (COTI et USAIDI), la France expertise internationale (FEI), la Direction du développement et de la coopération Suisse (DDCS), etc.

Mais c'est surtout la Fondation Hirondelle qui joue un rôle de taille au sein de Radio Okapi, en y déversant son expertise en matière de journalisme, de la politique des émissions etc. Elle prend également en charge la rémunération d'un certain nombre des journalistes de la radio.

Le domaine de la coopération s'étend à l'ensemble de l'activité engageant les organes de presse, les Etats et bien d'autres institutions privées ou publiques à la réalisation de fins communes. Il peut s'agir d'objectifs matériels, financiers, sociaux, économiques. Les Etats ou les institutions, leurs partenaires dans ce cas précis, peuvent convenir d'agir en commun en fonction des besoins à satisfaire.

La coopération peut être comprise ici comme un mode des relations internationales qui implique la mise en oeuvre d'une politique (donc d'une stratégie et d'une tactique) poursuivie pendant un temps et destinée à rendre plus intime des unités concernées.

La présente étude se fonde sur cette constatation. Les agents de Radio Okapi (journalistes, animateurs, techniciens, etc.) disposent d'une enveloppe mensuelle (salaire) régulière, bien consistante, assez suffisante pour leur bien-être et le bon fonctionnement de leur organe.

Notre motivation porte également sur le fait que Radio Okapi n'aligne aucune tranche publicitaire d'un produit ou d'un service quelconque pour assurer sa survie ainsi que la diffusion de ses différents programmes. Et comme nous le savons très bien, la publicité dans un média constitue une source de financement efficace pour sa survie. Cette situation paradoxale n'a fait qu'attirer notre curiosité et notre attrait pour la compréhension de ce fait. Cependant nous disons que le manque à gagner proviendrait de la coopération.

Notre problématique de recherche tient au fait que nous ignorons les modalités de coopération entre les stations radios et leurs sources de financement. Cette recherche sera à visée qualitative.

En effet, Alex Mucchielli postule que : « l'objet d'une recherche qualitative en communication est d'étudier non pas des phénomènes généralement visibles à travers des instruments de mesure. Ils ne sont pas non plus pour fixer les idées comme les indicateurs de la composition chimique d'un minéral ou comme la vitesse d'un capsule atomique ; ce sont plutôt des phénomènes qu'il faut construire intellectuellement à partir des données brutes recueillies2(*) ».

Les recherches qualitatives visent la compréhension d'un phénomène pris dans son contexte et se caractérisent par leur ouverture sur le monde, par la capacité à décrire un phénomène dans toute sa complexité, par leur souplesse et dans la capacité de combiner les différentes techniques de collecte de données (entrevue, observation, groupe de discussions et analyse de document). De plus, la recherche qualitative repose sur un raisonnement inductif et la démarche de recherche se veut souple et itérative. Le chercheur se trouve alors dans un positionnement intellectuel visant la compréhension d'un phénomène et il accordera une attention toute particulière aux données qualitatives, c'est-à-dire qu'il cherchera à comprendre les significations des actions auprès des sujets concernés. Ainsi la spécificité fondamentale des recherches qualitatives vient de leur inscription dans un paradigme compréhensif.

De ce qui précède, nous posons la question générale de recherche suivante : Comment la coopération financière intervient-elle dans le fonctionnement des stations de radios ?

La question de la coopération entre les institutions, organes de presse ou Etats ne concerne pas essentiellement la présente réflexion. Certains travaux de fin d'étude au sein de notre « alma mater » l'ont déjà traitée sous différents angles.

Dans son mémoire réalisé en 2003 à l'IFASIC intitulé « les NTIC dans les relations de coopération entre l'UE et les Etas ACP », Sandra Tshisuku Muiku3(*)pose la question spécifique ci-après : face aux intentions officielles affichées, quels mécanismes l'UE utilise-t-elle pour que l'aide au développement profite réellement aux pays ACP ?L'auteur postule l'hypothèse selon laquelle, les relations entre les Etats et les différents ensembles économiques sont fonction de rapports de force qui régissent la coopération entre les uns et les autres.

Aussi retenons avec l'auteur que grâce à leur grande capacité de mise en commun, de comprimer le temps et les distances, bref d'aplanir les bannières entre les hommes, les NTIC constituent un élément essentiel dans la réalisation d'un partenariat réciproquement avantageux entre l'UE et les Etats ACP.

Pour vérifier son hypothèse, elle s'est servie de la méthode analytique. Les résultats de ces investigations démontrent que l'UE ne ménage aucun effort aussi bien financier que communicationnel pour faire aboutir les projets allant dans le sens du renforcement de sa puissance économique et politique.

Le développement des Etats ACP basé sur la coopération avec l'Europe ne sera réalisable que dans la mesure où les deux parties évolueront sur la base d'un véritable partenariat. Car lorsque les partenaires étrangers arrivent à coopérer, ce n'est pas pour les beaux yeux du pays hôte, encore moins pour lui apporter le développement. Ils ont des intérêts à sauvegarder.

Nous pouvons par conséquent, affirmer que les rapports entre l'UE et les Etats ACP revêtent essentiellement la forme linéaire. Et dans ces contributions, il est tout à fait incorrect de parler de partenariat.

Une autre étude retenue est celle menée par Thérèse KankuKwila4(*) réalisée en 2002 et intitulée « la coopération Franco-Congolaise, Etat des lieux ». L'auteur pose les questions de départs de la manière suivante : la France a besoin de la Rép. Dém. du Congo en dépit des hommes au pouvoir, quitte à ceux-ci de donner une faveur relative à la coopération entre les deux pays ? La Rép. Dém. du Congo représente-t-elle un intérêt pour la France ? Le chercheur postule l'hypothèse selon laquelle le temps de coopération dans le domaine culturel est toujours marqué par une intensification des échanges et des communications. Sur ce, nous admettons que la coopération culturelle s'intéresse à l'ensemble des biens immatériels échangés par des Etats. Elle procède en se faisant de la communication.

La coopération, dans le domaine culturel, va visiblement au-delà d'une simple politique linguistique qui consisterait à diffuser systématiquement les productions culturelles notamment en langue française pour embrasser bien d'autres domaines de création intellectuelle tels les arts, l'enseignement, etc.

Au terme de sa recherche, elle aboutit à la conclusion selon laquelle, la Rép. Dém. du Congo n'a pas souffert seul, mais la France également, dans la mesure où elle a, dans le passé, nourri l'espoir d'avoir un jour la RDC parmi ses territoires d'Afrique et surtout la Rép. Dém. du Congo représente un intérêt stratégique pour la France. En ce qui concerne l'aide, la France favorise la reconstruction du pays et son développement.

Mais de façon générale, nous pouvons affirmer que l'aide est également révélatrice de la volonté des pays industrialisés d'intervenir dans les affaires intérieures des pays du Sud, lorsqu'on sait parfois qu'une partie importante de cette aide est destinée aux dépenses militaires.

L'aide permet ainsi aux grandes puissances de maintenir des régimes corrompus au pouvoir et de se faire des alliés utiles. Bref, il n'y a rien pour rien, il n'existe donc pas d'aide mais plutôt échange.

Ces deux travaux font ressortir la nécessité de coopération entre Etats.

Notre préoccupation tourne autour de Radio Okapi, instrument de la Monusco dans son dessein de promouvoir la culture de la paix en RDC. En effet, au terme de la résolution 1201 du 24 février du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Monuc va se muer en Monusco à la suite des effets de la résolution du Conseil de Sécurité des Nation Unies, au regard de la situation sécuritaire de la RDC. L'ONU va décider de faire de la Monuc une mission de stabilisation de maintenir la paix en RDC et d'accompagnement de la transition politique vers une sortie de crise.

L'accord entre le gouvernement congolais et les Nations Unies prévoyait la mise en place d'une radio aux fins d'informer la population congolaise de sa situation humanitaire et de la transition. Ils ont été Convaincus que cette radio allait jouer un rôle capital en RDC, les services onusiens au sein du Département de maintien de la paix à New York, ont contacté la Fondation Hirondelle pour solliciter son concours à la conception et à la mise place d'une radio pour la paix.

En 2001, un projet d'une radio organisée en réseau à travers le pays avec une tête de réseau à Kinshasa et des studios régionaux en provinces, sera présenté aux Nations Unies par la Fondation Hirondelle. Ce projet sera suite accepté et exécuté.

Aussi la Fondation Hirondelle, une ONG suisse spécialisée dans l'information en zone de crise, sera désormais associée à la Monuc en vue d'apporter son professionnalisme journalistique et son savoir-faire dans la formation des métiers de la radio et la gestion des médias.

La mission des Nations Unies créera ainsi en RDC avec l'appui de la Fondation Hirondelle et ses donateurs internationaux, une radio de la paix à vocation nationale et généraliste. Elle sera dénommée Radio Okapi. La création de cette radio est intervenue au moment où le pays était divisé en zones de guerre et il fallait donner à la population l'accès à une information crédible et non partisane.

Notre problème général de recherche tient au fait que nous ne connaissons pas ce que peut gagner en retour et en termes d'argent une organisation non gouvernementale en finançant une radio dont la spécificité et la particularité est de promouvoir la culture de la paix dans un pays post-conflit.

Finalement, notre question spécifique de recherche peut être formulée de la manière suivante : Quel est le bénéfice que tire la Fondation Hirondelle en mettant ses moyens pour financer Radio Okapi ?

2. Hypothèse de travail

Selon Pierro Rogne, l'hypothèse constitue la proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de recherche, formulées en termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse.5(*)

Le gain pour la Fondation Hirondelle rime avec les réalisations liées à la paix. Cette structure veut à tout prix que les gouvernants et les belligérants incarnent la culture de la paix qui privilégie le dialogue. C'est pourquoi elle recourt à la communication à travers les médias de masse pour faire entendre les deux parties en conflit et les conduire à la culture de la paix.

3. Choix et 'intérêt du sujet

Notre étude présente un double intérêt à savoir : scientifique et pratique.

Sur le plan scientifique, elle veut se constituer en une source des connaissances susceptible d'aider d'autres chercheurs qui seraient intéressés à l'étude des stratégies de performance de la coopération entre les organes de presse et des structures de financement.

Sur le plan pratique, ce travail offre aux organes de presse un outil de référence pouvant servir de modèle pour tout organe de presse désireux de coopérer avec le monde extérieur.

4. Méthodes et techniques

Tout travail scientifique doit se réaliser sur base de méthodes et techniques appropriées.

En vue de mener nos investigations et de vérifier notre hypothèse de recherche, nous avons recouru à l'étude de cas.

Giroux souligne que l'étude de cas est particulièrement féconde pour les recherches de type diachronique, processuel et contextuel. L'étude de cas tient compte des dimensions historiques, contextuelles, circonstancielles du phénomène observé. Pour la mise en oeuvre de cette étude de cas, nous avons recouru aux techniques suivantes : l'observation, l'entrevue et l'analyse de contenu.

5. Cadre théorique

Dans cette partie, nous avons circonscri cette recherche dans la théorie systémique renforcée par celle du constructivisme de la communication.

6. Délimitation du sujet

Pour des raisons de précisions et de clarté, notre étude est limitée dans le temps et dans l'espace. Sur le plan temporel, notre travail prend en compte la période qui va de 2002, date de la création de Radio Okapi jusqu'à l'année 2014.

En ce qui concerne l'espace, notre étude se limite à Kinshasa, où sont installés la direction de Radio Okapi et le bureau de la Fondation Hirondelle.

7. Structure du travail

À l'exception de l'introduction, et de la conclusion générale, notre travail comprend trois chapitres.

Le premier chapitre pose les assises conceptuelles et théoriques.

Le deuxième chapitre présente notre champ d'investigations, à savoir: Radio Okapi et la Fondation Hirondelle.

Le troisième et dernier chapitre est consacré aux résultats empiriques de notre recherche.

CHAPITRE I : ASSISES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES

Le premier chapitre de notre travail traite des assises conceptuelles et théoriques. Il sera question d'une part, de définir les différents concepts fondamentaux qui fondent l'intitulé de notre sujet. D'autre part, nous proposerons un cadre théorique susceptible de soutenir notre démarche épistémologique.

Section 1 : Définition des concepts

Cette section définit les concepts ci - après : Coopération, radio, sources de financement.

I.1. Coopération

Etymologiquement, la coopération trouve son origine dans la combinaison de deux mots : « CO » et « Opération ». « Co »vient du latin « CUM » qui signifie participation, réunion ; ou tout simplement avec ; tandis que « Opération », tiré du latin « Opus - eris » qui signifie travail ou intervention.

Par le terme coopération, nous entendons généralement le fait d'opérer ensemble, d'agir conjointement avec quelqu'un, de joindre des efforts pour des objectifs communs.

Le terme coopération désigne, d'après le dictionnaire encyclopédique, une méthode d'action par lequel des individus ou des familles ayant des intérêts communs constituent une entreprise où les droits de tous sont égaux et où le profit réalisé est reparti entre les seules associées, au prorata de leur participation à l'activité sociétaire6(*).

Le mot coopération désigne aussi une politique par laquelle un pays apporte sa contribution au développement économique, culturel, à des Nations moins développées7(*).

La coopération est l'action de coopérer, de collaborer, c'est - à - dire de travailler ensemble pour réaliser quelque chose, agir conjointement avec quelqu'un...

Partant de ces trois définitions ci-haut, nous tentons de proposer une définition de ce concept.

C'est la mise ensemble des idées, des projets d'au moins de deux partenaires portant intérêt aux membres de la communauté, mais aussi de ces deux parties en vue d'atteindre les objectifs poursuivis et d'intensifier les relations de ces partenaires.

Coopérer, c'est également participer à un travail commun. Cette expression fait également penser à une aide économique, technique, culturelle apportée à certains pays en développement par les pays développés.

De ce qui précède, nous retenons que le concept coopération renvoie à la politique de collaboration entre au moins deux parties par lequel l'une apporte la contribution financière, matérielle ou morale à l'autre, afin que ce dernier atteigne ses objectifs.

I.1.1. L'origine de la coopération

D'emblée, nous pouvons-nous permettre de dire que la coopération avait toujours existé depuis l'apparition de l'homme sur la terre. Comme celui -ci ne pouvait pas à lui seul se suffire, il avait besoin de l'aide, du concours des autres.

Cette complémentarité entre les individus d'une même société donna naissance à la « coopération », c'est-à-dire l'inter dépendance entre les membres d'une même cité.

 I.1.2. L'évolution de la coopération

Les causes économiques du siècle présent et passé ont rendu les économies nationales de plus en plus dépendantes, et une économie mondiale est née. La preuve en est aujourd'hui que les produits que nous utilisons pour notre alimentation, notre habillement, les objets de luxe, les découvertes scientifiques, les matières premières dont l'industrie naissante a besoin, viennent des diverses parties de l'univers et vice versa.

C'est pour dire que la coopération internationale, a été occasionnée par les grandes inventions ainsi que par la naissance de la bourgeoisie. L'invention de la boussole développa la navigation en haute mer et la construction des bateaux plus perfectionnés. C'est ce qui a abouti à la découverte de nouveaux continents. Les compagnies commerciales, soutenues par les Rois, pilleront systématiquement les réserves d'or du nouveau monde, et élevèrent ainsi le capitalisme naissant. Finalement au XVIIIème siècle, le capitalisme s'établit définitivement en tant que système économique international.

I.1.3. La coopération selon les différentes disciplines

En sociologie, il y a coopération quand il se réalise les interactions entre les personnes, les groupes sociaux ayant pour but d'associer leurs activités, de prêter, de s'entraider et de réaliser un travail en commun.

En relations internationales, la coopération désigne les rapports d'entraide économique, d'assistance technique entre les Etats. Dans ce cas, c'est une action conjointe de plusieurs Etats pour réaliser le développement.

La coopération revêt donc plusieurs aspects qui sont la coopération économique, technique militaire etc. Mais le plus souvent c'est l'aspect économique qui prime dans les relations internationales.

Les philosophes, quant à eux, pensent que la coopération suppose l'action commune conjointe de partenaires indépendants, agissant chacun pour son compte, mais associant leurs conduites de façon commune pour la mise en oeuvre des opérations limitées.

Jean Austry, dans son ouvrage, le scandale du développement8(*), souligne que la coopération est comme l'ensemble des activités engageant les Etats à la réalisation de fins communes qu'il s'agisse d'objectifs matériels, sociaux, économiques, financiers ou humanitaires.

I.1.4. Les buts de la coopération

La coopération est entretenue lorsque les personnes, les entreprises, les pays ont un objectif commun à réaliser dans un domaine bien déterminé. Le but visé par les partenaires est de promouvoir des échanges multilatéraux équilibrés et de rompre les barrières de l'isolement. La coopération internationale doit aider les pays en développement à réaliser leur insuffisance9(*).

Jean Bosco Mamba, dans son cours de théorie de coopération internationale,10(*) soutient que les échanges économiques, les transferts de technologies, les communications culturelles et l'information, constituent un processus qui aboutit à tisser une interdépendance mondiale à laquelle aucun Etat ne peut se soustraire. Ce processus ne se réalise que par la coopération internationale.

I.1.5. Les types de Coopération

Le professeur Jean Bosco Mamba inventorie deux types de coopération : la coopération interétatique d'une part, et la coopération transnationale, d'autre part.11(*)

Dans les relations inter étatiques, la coopération peut être directe ou médiatisée. Dans le premier cas, elle a lieu entre les Etats eux-mêmes. Dans le second cas, elle s'opère par l'intermédiaire d'organisations intergouvernementales (O.I.G) que les Etats concernés ont créé à cette fin. Elle est alors désignée sous le nom de coopération institutionnelle.

La coopération inter étatique directe constitue la matrice de toutes les formes de coopération internationale. Son contenu comme son étendue et ses modalités dépendent des caractères du système international du moment.

Pour ce qui est des modalités de la coopération inter étatique, il faut noter que l'adoption d'une certaine procédure pour traiter une question qui requiert une coopération entre les Etats anticipe toujours sur le fond qu'elle détermine en partie. Ainsi, la négociation est porteuse d'un accord virtuel tandis que le choix des comportements unilatéraux relève d'une méthode compétitive, voire conflictuelle.

Ce terme « modalité » signifie ici les différentes méthodes utilisées pour traiter un objet déterminé de la coopération, et plus précisément l'adéquation d'une méthode à un objet.

Quant aux relations transnationales, ce sont des rapports internationaux entre individus ou groupes d'individus relevant des Etats différents et n'empruntant pas des canaux interétatiques. Pour autant, ces relations ne sont pas étrangères aux Etats qui tentent toujours de les canaliser, voire de les maitriser ou de les utiliser à leur profit. La trans-nationalisation ne crée donc pas une société internationale sans Etats et qui croissent par la même complexité de cette société, puisqu'ils s'ajoutent aux relations interétatiques classiques avec de nouveau partenaires.

La coopération transnationale comporte donc des modalités multiples qui en rendent l'appréhension rationnelle délicate. Elle en existe de tous ordres : les relations commerciales, la circulation des informations, les échanges intellectuels, religieux, sportifs, le tourisme, l'immigration, divers trafics, etc.

I.2. Radio

Le terme radio est une association du vocable radiodiffusion qui désigne toute radiocommunication à usage public qui comporte les programmes sonores (radiodiffusion sono), de programme de télévision12(*). Il est d'usage courant de parler de radiodiffusion sonore ou radio par opposition à la télévision.

Ce même concept renvoie aussi à tout organisme spécialisé dans l'activité de radio communication, c'est-à-dire dans la télécommunication réalisée à l'aide d'ondes radioélectriques13(*).

Warren Aggée définit la radio comme un système de transmission par ondes consistant à assurer la diffusion des émissions.

Pour Donal Upham, l'émission radiophonique est transportée instantanément d'un endroit à un autre, au moyen d'ondes électriques14(*).

La radiodiffusion est donc « l'émission et la transmission, par ondes hertziennes, de programmes variés. Elle désigne aussi l'organisation qui prépare et effectue cette transmission ». L'on comprendra dès lors, que « la radiodiffusion » est désignée par « la radio » tout simplement par cette apocope.

La radio désigne aussi le poste récepteur portatif appelé parfois « transistor ». Elle est aussi une organisation qui prépare et effectue la transmission par la voie des ondes hertziennes des messages, un émetteur collectif de communication des masses que les sociologues appellent aujourd'hui « mass - média ».

Judith Lazare15(*) écrit que la radio est considérée à juste titre, comme « dispensateur universel de la distribution de l'information ».Ce qui fera dire à Georges Friedman16(*) que la radio est un « instrument de présence », car elle met à la disposition d'hommes et des femmes de milieux très divers et très étendus des réalités, des informations, des oeuvres dont ils demeureraient certainement éloignés et privés sans l'apport de cette communication de masse.

Dans cette même optique, Georges Davy17(*) affirme que « la radio nous permet de participer à des événements, des cérémonies qui se déroulent loin de nous, et elle nous amène à prendre conscience d'une vie qui déborde et d'intérêts qui ne sont pas les nôtre ».

Dans le contexte de ce travail, la radio est considérée comme « une organisation, un moyen de communication de masse diffusant des sons (messages) par les ondes ».

I.2.1. Historique de la radio

Parmi toutes les techniques nouvelles qui ont plus ou moins modifié ou bouleversé le comportement social de l'homme, il y a peu qui soient chargées d'une aussi grande signification sociologique que la diffusion des sons et des images par les ondes18(*)», note Jean Cazeneuve.

C'est grâce à la prompte évolution des recherches dans le domaine de la télégraphie vers la fin du 18ème siècle qu'elle a vu le jour.

La communication par la radio fut le résultat de multiples recherches menées par de nombreux savants. Dans les années 1860, l'Ecossais James Clerk Maxwell avait révélé l'existence des ondes électroniques.

Vingt ans après, en Allemagne, Heibrich Hertz démontre que les variations rapides d'un courant électrique pouvaient être propagées dans l'atmosphère sous forme d'ondes semblables à celles de la lumière et de la chaleur. Les expériences qu'il émit firent de Hertz le premier homme à créer ce qu'on appelle aujourd'hui des ondes radio19(*).

En 1985, Guglieno Marconi transmi des signaux radio à petite distance, et en 1901 et 1902, il réussit à envoyer des messages à travers l'atlantique20(*).

En 1907 ; Lee Deforest, que certains considèrent comme le père de la radio, fit breveter son invention qu'on appelle aujourd'hui le tube à vide21(*). La première utilisation de la radio fut la communication télégraphique sur les navires et la côte. Ce nouveau moyen de communication fut baptisé « télégraphie sans fil ».

L'Amérique utilisera le terme radio à partir de 1912 :  la marine considère que l'expression « télégraphie sans fil » était trop limitative et décida d'employer le terme « radio télégraphie ». Bien que les Britanniques se servent toujours de l'ancienne appellation, le terme « radio » reste la désignation américaine.

Mais il sied de retenir le double apport des américains, Lee de Forest et David Sornoff ont perçu, séparément, que les recherches consistant à progresser de la radiotélégraphie à la radio télégraphonie, pouvaient aboutir à la « radiodiffusion ».

I.2.2. Typologie classique

On peut classer les radios selon différentes catégories. Ce classement peut être géographique, selon l'échelle d'émission, ou bien organisé selon les projets et missions spécifiques des différentes radios22(*).

I.2.2.1. Sur le plan de l'aire de couverture
a) Les radios internationales

Les radios internationales ont pour vocation d'émettre pour et sur le monde entier. A titre d'illustration, on peut citer la Radio France Internationale (RFI), la Voix de l'Amérique. Elles ont souvent un statut parapublic bénéficiant des financements et subventions importants des pouvoirs publics de leur pays d'origine. Il faut noter que certaines radios internationales ont un statut privé et sont spécifiquement centrés sur l'Afrique, à l'exemple de Africa n°1 qui émet depuis Libreville au Gabon.

b) Radios nationales

Les Etats se sont dotés d'une radio censée couvrir l'ensemble de leur territoire avec l'utilisation de réseaux des ondes courtes. Dans la plupart des pays africains, les radios nationales sont des radios publiques.

Il est également installé aux chefs-lieux de certaines provinces des radios provinciales qui disposent de rayon d'émission en Fréquences modulées qui dépassent rarement la capitale et ses environs, mais devraient avoir des émetteurs dans d'autres villes.

c) Radios régionales ou provinciales

Ce sont généralement des radios publiques qui, jusqu'à une certaine période, ont joué le rôle de substitution. Etant donné que l'Etat est en train de se désengager de ce monopole de la couverture régionale pour un public qu'il ne maitrise pas, il a été préconisé l'installation des radios avec la production des émissions pour et avec le public rural.

d) Radios locales

Les radios locales fonctionnent dans un district, une ville et ses environs immédiats avec un faible rayon de couverture. La plupart des radios locales se retrouvent en provinces, dans les villes secondaires où elles émettent à la fois pour un public de citadins et des ruraux de la province. On les appelle alors parfois des radios rurales.

Il y a lieu de signaler que dans certaines capitales, ces radios locales émettent seulement sur un ensemble de quartiers, en général des quartiers populaires comme celles installées dans les grands marchés.

I.2.2.2. Sur le plan du statut juridique

Le choix des statuts d'une radio n'est pas neutre. Ils doivent être cohérents avec le projet de la radio (son public, son positionnement, son format). Ce statut porte principalement sur le mode de gestion qui préside à l'intérieur de la structure. Ainsi, on distingue les radios de type public et de type privé.

1°La radio publique

Elle appartient à l'Etat et son objectif est de rendre un service radiophonique à l'ensemble ou à une partie de la population du pays conformément aux instructions ou directives de l'Etat.

Les radios publiques, nationales, provinciales ou locales, ont toutes un mandat et une mission de service public qui est celle de former, informer et divertir.

2°Les radios de types privés

Ce sont des propriétés d'un individu ou d'un groupe d'individus dans le cadre d'une société anonyme à responsabilité limitée.

Les orientations sont données par un conseil d'administration. L'actionnaire majoritaire y détient le pouvoir réel. L'objectif est de tirer un bénéfice d'exploitation de la radio pour le redistribuer aux propriétaires.

Cette catégorie englobe les radios commerciales, les radios associatives, les radios confessionnelles ainsi que les radios d'opinion.

§ Les radios commerciales

Ce sont des radios généralistes, radios d'information ou radios culturelles très différentes. Quelles que soient leur mission ainsi que la qualité de leur émission et la qualité de leur programmation, elles sont censées poursuivre leur objectif qui est de faire de l'audience et de faire de l'argent. Elles sont aussi caractérisées par l'indépendance dans leur gestion.

§ Les radios confessionnelles

Les radios confessionnelles ont pour objectif de promouvoir leur religion d'obédience avec une couverture en priorité plus ou moins grande à d'autres préoccupations. Au-delà de ce souci exprimé par les adeptes, elles deviennent et se transforment en outils de mobilisation, de conviction pour les adeptes à des fins mercantiles en faveur des promoteurs.

§ Les radios associatives

Les radios associatives sont des radios appartenant à des associations sans but lucratif (ASBL). Elles sont utilisées comme outil d'échange entre les membres d'une communauté dans la poursuite de leurs objectifs. Dans ces types de radios, les décisions sont prises par les auditeurs à travers des organisations représentatives. Elles veulent libérer la parole auprès de cette population souvent piégée en décentralisant les messages à radiodiffuser et en encourageant sa volonté de se l'approprier réellement dans une approche de participation.

§ Les radios d'opinion

Les radios d'opinion se retrouvent nombreuses parmi les radios privées, directement ou indirectement liées à des idéologies, à des partis politiques ou de groupes de pression, parfois à caractère ethnique souvent cachées par derrière de masque d'une radio communautaire associative ou radio commerciale indépendante.

I.2.2.3. Sur le plan du format

La recherche de l'identité de la radio passe finalement par la définition de son format. Ce format est une étiquette finale, synthèse des étapes précédentes. Les critères de formulation du format peuvent être l'âge des auditeurs ciblés, leur identité culturelle ou tout simplement les contenus des programmes qui leur sont proposés.

Les trois formats les plus fréquemment rencontrés sont les suivants : les radios d'information, les radios musicales et les radios généralistes.

a) Les radios d'information

Les radios d'information sont des radios thématiques qui abordent un seul thème principal alternant journaux d'information et débats. Ce type de production de journaux nécessite des journalistes nombreux, compétents et dotés de moyens tels qu'ils puissent chercher l'information sur le terrain ou dans le système d'information international (agence, journaux, internet ; etc.)

b) Les radios musicales

Les radios musicales diffusent beaucoup de musique à longueur de journée. Le slogan le plus connu des stations musicales est « Davantage de musique, moins de blablas ». La recette est donc simple : des disques et encore des disques. Le tout présente l'avantage de coût de fonctionnement réduit.

c) Les radios généralistes

Les radios généralistes sont des radios qui ne ciblent pas un public particulier dans leur zone de diffusion. Au contraire, elles cherchent à satisfaire l'ensemble de ce public, à savoir les jeunes, les retraités, les femmes, les chefs d'entreprises ; les amateurs de musique traditionnelle auront tous une ou plusieurs émissions à leur intention, programmées selon leurs habitudes d'écoute. Les généralistes nécessitent une équipe aux compétences variées que leurs émissions, informations, magazines, jeux, production des programmes musicaux, animation, se sont généralement de contenus qu'on l'écoute avec d'avantage d'attention que les radios musicales.

d) La radio rurale communautaire

C'est un moyen de communication sont but lucratif qui appartient à une communauté particulière qui la gère, en général par le biais d'une société, une fondation ou d'une association. Son but est de servir les intérêts de cette communauté.

Il s'agit en réalité d'une forme de service public de diffusion, mais qui servirait une communauté plutôt que la nation toute entière. Ce qui correspond à la forme habituelle du service public décrite plus haut, d'autant qu'elle repose et doit reposer essentiellement sur les sources de la communauté.

I.3. Sources de financement

Le dictionnaire encyclopédique le Petit Robert renseigne que, c'est l'origine d'une action de financer quelque chose, d'en assurer le paiement. C'est également l'action de procurer à une entreprise, un organisme public ou semi-public les moyens financiers nécessaires à son fonctionnement, à son développement ou à l'accomplissement de sa tâche23(*).

Le dictionnaire Larousse indique à son tour que c'est ce qui produit quelque chose : une source de profit. Une opération par laquelle un agent économique se procure des ressources nécessaires à son activité24(*).

Le financement est l'opération qui consiste, pour celui qui finance, à consentir des ressources monétaires, matérielles et morales, pour celui qui est financé à se procurer des ressources monétaires nécessaire à la réalisation d'un projet25(*).

Un concept plus proche et simple à celui-ci est « finance ».

Elle est l'ensemble des professions qui ont pour objet de contribuer au développement économique par des activités de conseil et de prêt en matière d'argent, destinées à valoriser un capital.

Dans le cadre de ce travail, nous retenons que le concept « sources de financement » renvoie à l'opération qui consiste, pour celui qui finance, à consentir des ressources monétaires importantes, pour celui qui est financé afin que ce dernier atteigne ses objectifs.

I.3.1.Sources de financement pour une entreprise.

Il n'est pas simple pour une société seule de lever des capitaux, il lui faut généralement trouver des investisseurs qui acceptent de risquer une partie de leurs fonds dans une nouvelle entreprise, peu connue et souvent jeune. Le fait d'apporter des capitaux propres à une entreprise est qualifié d'opération de capital-d'investissement, ou privateequity26(*). Ces opérations consistent à investir dans une entreprise pour une durée indéterminée, en achetant tout ou partie de leur capital.

En général, pour convaincre un investisseur de prendre une partition dans une entreprise, le dirigeant doit lui démontrer qu'il croit au succès de cette dernière. Cette démonstration peut être résumée dans un plan, document (confidentiel) qui détaille la stratégie envisagée par le marché, les produits et les avantages comparatifs dont dispose l'entreprise. Mais la démonstration la plus convaincante reste encore l'investissement financier personnel qu'à consenti l'entrepreneur dans son entreprise. Différents types d'acteurs interviennent dans les opérations de capital d'investissement.

Pour beaucoup d'entreprises, dès sa mise en place surtout dans le secteur des hautes technologies, des particuliers fortunés, appelés Business Angels, sont les premiers investisseurs externes à accepter d'entrer dans le capital de l'entreprise. Ceux-ci connaissent en général bien le secteur d'activité dans lequel ils investissent. Dans la mesure où ils sont près et dès le départ, les Business Angels obtiennent une part importante du capital de l'entreprise. Ils exerceront donc une influence notable sur sa gestion, un réseau de contacts et une expérience qui peuvent se relever précieux pour le développement de l'entreprise.

Si les Business Angels sont presque cinq cents milles (500.000) aux Etats-Unis, ils sont moins de cinq milles (5000) en France bien que leur nombre augmente rapidement27(*).

Cependant, le financement peut être aussi assuré par les capitaux extérieurs à l'entreprise qu'il faut gérer. Il peut s'agir notamment des apports financiers des partenaires, des crédits empruntés auprès des organismes de crédits spécialisés, des prises de participations dans le capital de l'entreprise.

I.3.2. Objet et but de financement

Le financement a pour objet essentiel de fournir de capitaux à l'entreprise. Ces capitaux sont des moyens financiers permanents prélevés dans les ressources de gestion de l'entreprise : résultat conservé, amortissement et provision ; c'est l'épargne dégagé par l'entreprise elle-même pendant l'exercice comptable.

Le financement a pour but d'accroître la capacité de l'entreprise. Ce qui ne peut qu'aiguiser indirectement l'intérêt du fisc. Celui-ci peut être amené, en effet, à comparer cet accroissement de capacité par rapport au résultat obtenu.

I.3.3. Enjeux de financement

Le financement permet notamment :

v Pour les particuliers tels qu'il soit : achat ou construction immobilière de consommation et autres besoins privées d'investissement ou consommation double ;

v Pour les entreprises et les professionnels : création ou achat d'entreprise, investissement productif ou commercial, besoins d'exploitation (financement du fond de roulement) ;

v Pour les autres collectivités et institutions : dépenses de fonctionnement et d'investissement d'une collectivité publique, d'un organisme social, ou d'une association ou fondation privée à but non lucratif (culture, humanitaire...).

I.3.4. Obligation des sources de financement

Pour bien décrypter et saisir le faisceau des relations tissées par l'entreprise avec les tiers, il faut partir des opérations réalisées grâce à des sources de financement. Pour atteindre ses objets, l'entreprise est constamment en relation avec multiples partenaires, avec lesquels elle effectue des opérations : achats et vente des biens, financement propre, emprunt, investissement.

Toutes ces opérations entrainent inexorablement des contacts et des flux d'échanges divers entre l'entreprise et ses sources de financement.

Kibuey Mulambu de L'Université de Kinshasa catégorise les sources de financement de l'entreprise de la manière traditionnelle suivante : clients, fournisseurs, établissements de crédit, les apporteurs de capitaux et les salariés28(*).

a) Les clients

Ce sont des personnes physiques ou morales qui achètent les biens et/ou les services produits par l'entreprise moyennant paiement des prix correspondant en contre partie de ces opérations.

b) Les fournisseurs

Les fournisseurs de l'entreprise sont des personnes qui approvisionnent l'entreprise en matériels, finance, mobiliers, matière première, fournitures diverses, marchandises et services divers notamment : transports, prestations des services publicitaires, conseil, entretien etc.

c) Les établissements de crédits

Ces établissements de crédits mettent les disponibilités financières à la portée de l'entreprise et prêtent des capitaux à l'entreprise qui peut aussi financer son propre développement. De même, ils permettent de déposer l'argent encaissé des clients et d'en disposer pour régler leur fournisseurs. C'est le cas de la société de crédit, de banques, de chèques Postaux, de coopératives de crédits etc.

d) Les apporteurs des capitaux

Les apporteurs des capitaux mettent à la disposition de l'entreprise des capitaux nécessaires à son développement. En échange de leurs apports, ils obtiennent des parts du capital social : soit les parts sociales dans les SARL, soit des actions dans les sociétés anonymes.

Ainsi, ils sont appelés associés quand ils détiennent une part du capital d'une SARL et actionnaire lorsqu`ils obtiennent une action du capital d'une SA (Société Anonyme).

e) Les salariés de l'entreprise

Les salariés sont des travailleurs de l'entreprise liés par un contrat de travail à celle-ci. De ce fait, ils apportent à celle-ci leurs forces de travail ou intellectuelles et reçoivent, en récompense de toutes les actions professionnelles, une rémunération conséquente en fonction de leur capacité, de leurs spécialisations et de leurs productions.

Toutes ces sources de financement interagissent à travers les différentes actions qu'elles entreprennent à l'égard de l'entreprise.

Les relations nouées entre l'entreprise et ses sources de financement sont, par nature, de plusieurs types et varient en fonction des opérations effectuées séparément ou ensemble.

En résumé, les opérations réalisées entre l'entreprise et ses partenaires sont très diversifiées, et par ce fait, génèrent nécessairement des échanges appelés "flux".

I.3.4. la gestion financière

Le vocable gestion financière est beaucoup utilisé dans le langage courant mais habituellement méconnu dans la mise en pratique de son contenu.

Nous prenons la liberté de nous attarder un peu pour donner, à titre exemplatif, une synthèse de cette notion. Le but recherché est de démontrer que dans toutes les gestions proposées par l'entreprise, il y a un espace qui est réservé au fisc pour accréditer son inséparabilité avec l'entreprise.

Retenons que la gestion financière de l'entreprise a pour objet de prévoir les besoins de financement d'une entreprise et de lui procurer les moyens monétaires nécessaires à la couverture de ces besoins. Elle a, en outre, pour attribution de définir une politique de résultat et une stratégie de développement du capital susceptible de garantir son autonomie.

L'analyse financière s'appuie sur la technique comptable qui lui fournit les éléments d'information que l'exploitation utilise à la compréhension de données dégagées.

On peut dire déjà, que tous les comptes et stratégies relevés ici peuvent ne pas servir directement le fisc. Cependant ils constituent des indications utiles pour apprécier la gestion comptable même de l'entreprise. Le fisc tient souvent compte de cette gestion lors de ses investigations pour certifier les données récoltées. Toutefois, ses jeux restent rivés surtout sur la gestion comptable, spécialement sur les résultats nets avant impôt de l'entreprise.

A travers ces données de gestion consolidées, le fisc peut, pourvu qu'il dispose d'un personnel qualifié et compétent, décrypter la situation réelle de l'entreprise et, par-là, pour déterminer le résultat correspondant ainsi que revenu qui lui revient à titre d'impôt.

En fait toutes ces données de gestions différentes appliquées à l'entreprise ont pour objectif final la recherche et la fixation du meilleur résultat possible.

Le fisc s'y intéresse beaucoup, mais toute son attention reste focalisée, il est vrai, vers la gestion comptable qui constitue son outil de travail de prédilection, son point d'encrage et qui lui présente, de surcroit, le miroir de la situation nette de l'entreprise.

Cela étant, l'entreprise ne peut se soulager ni se départir des autres éléments de gestion pour cette seule raison. Moins encore, elle n'a pas la latitude d'écorner ses comptes et gestions pour ce motif.

De ce qui précède, on est en droit de dire que la gestion du patrimoine de l'entreprise est presqu'inséparable de la fiscalité tellement les notions auxquelles recourt la gestion sont justement celles qu'utilise la fiscalité pour déterminer le résultat imposable. D'ailleurs, l'entreprise est presque tenue d'assurer, à côté de sa propre gestion, une gestion quasi séparée et portée sur sa fiscalité. Les dispositifs particuliers sont mis en place par certaines entreprises pour souligner, en quelque sorte, le poids que représente l'impôt dans la gestion régulière de l'entreprise.

Pour expliciter l'attachement de la fiscalité avec toutes les marques de sa gestion, nous allons considérer, à titre d'exemple, la gestion financière et y découvrir, sans nécessairement le nommer et le souligner, des préoccupations de la fiscalité contenues dans celle-ci.

Section 2. Construction des concepts de l'hypothèse

Notre étude s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle le gain pour la Fondation Hirondelle rime avec les réalisations liées à la paix. Cette structure veut à tout prix que les gouvernants et les belligérants incarnent la culture de la paix qui privilégie le dialogue. C'est pourquoi elle recourt à la communication à travers les médias de masse pour faire entendre les deux parties en conflits et les conduire à la culture de la paix.

De cette hypothèse, nous proposons d'opérationnaliser les concepts suivants : paix, communication, médias et conflit. Un concept non figurant dans l'hypothèse mais d'importance capitale fera aussi objet : « coopération » de notre préoccupation.

Tableau n°1 

I.2.1. Paix

Concept

Dimensions

Composant

Indicateurs

Paix

Calme

Dialogue

Négociation

Quiétude

Amélioration

Attente

Compromis

Echange

Tableau n°2

I.2.2. communication

Plusieurs acteurs ont défini le terme « communication » dont Gongrand : « La communication consiste à un échange des messages entre deux pôles, deux parties. Ainsi la communication comporte également des actions visant à transmettre des messages à des différents publics cibles ou à influencer leur comportement29(*)».

Concept

Dimensions

Composant

Indicateurs

Communication

Discours

Autocentré

Contenu

Moyens

Discours des acteurs

eux-mêmes, ses vertus et ses activités.

Ecrits, visuels,

Sonores, audio visuelles, électroniques.

Tableau n°3

I.2.3. Médias

Le média renvoi à une technique ou à un support de diffusion massive de l'information (presse, radio, télévision, cinéma). D'où, nous le considérons comme moyens, c'est-à-dire tout ce qui sert pour arriver à un résultat, à une fin vers la population autrement dit, grand public.

Concept

Dimensions

Composants

Indicateurs

Média

Technique, support

Ecrit

Sonore

Visuel

Audiovisuel

Multimedia

ou

Electronic

Mobilisation

Sensibilisation

Changement

Comportement

Education

Tableau n°4

1.2.4. Conflits

Ce concept désigne « une lutte, un combat, de sentiment contraire qui s'oppose ; une contestation entre deux puissances qui disputent un droit ou encore une contestation de compétence juridique »30(*).

Concept

Dimensions

Composants

Indicateurs

Conflit

Politique,

armée

Différend

Diplomatie

Médiation

Guerre

Négociation

Compromis

Le conflit est l'une des caractéristiques centrales de la vie politique en général, sinon de la vie en société. De ce fait, il marque la vie internationale.

Tableau n°5

I.2.5.Coopération

La coopération peut être définie comme « un mode de relation qui implique la mise en oeuvre d'une politique (donc d'une stratégie et d'une tactique) poursuivie pendant un temps et destinée à rendre plus intime, grâce à des mécanismes permanents, les relations internationales, dans un ou plusieurs domaines déterminés, sans mettre en cause l'indépendance des unités concernées ».31(*)

Concept

Dimensions

Composant

Indicateurs

Coopération

Mode de relation

Politique

technique

Aide

Assistance

Echange

Transfert de connaissance

Correspondances, contacts, réunions

Section 3. Cadre théorique

Le cadre théorique est, par définition, la perspective ou l'ouverture que le chercheur se détermine pour traiter le problème posé dans la question de départ. Ce cadre, par son importance, remplit trois fonctions.

- Il permet au chercheur de reformuler éventuellement sa question de recherche ;

- Il permet de donner de l'éclairage au problème pour éviter l'éparpillement ;

- Il fonde enfin les hypothèses de recherche.

Notre étude a pour fondement la théorie systémique. Elle sera appuyée par la théorie constructiviste de la communication. Et cela pour des raisons ci-après :

Premièrement, nous sommes en face d'un système qui est tissé à travers la coopération. Il s'agit du cadre relationnel entre Radio Okapi d'une part, et la Fondation Hirondelle d'autre part. Ces deux ensembles peuvent être érigés en sous-ensembles.

Deuxièmement, la systémique nous permet de plancher sur l'approche constructiviste dans la mesure où les relations entre les deux systèmes (Radio Okapi et Fondation Hirondelle) ne peuvent porter des fruits que s'il y a Co-construction des objectifs à atteindre. Étant une théorie assez jeune, puisque née dans les années 1980, cela a fait l'objet de préoccupation d'un certain nombre d'auteurs à savoir :

Pour Alex Mucchielli : « Le système de communication est récurent, régulier et responsable des formes d'échanges existant dans une certaine temporalité entre les acteurs participants d'un cadre d'action pertinent et l'ensemble qui entraine les acteurs dans le dynamique propre32(*) ».

Pour De Rosnay « la notion de système apparait sous deux aspects complémentaires :

Permettant l'organisation des connaissances et rendre l'érection d'une action plus efficace. Un système est donc un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d'un but33(*)».

Dans tous les cas, la notion essentielle à retenir dans l'approche systémique est celle du réseau rationnel. Ainsi, l'ensemble des partenaires d'une organisation ou d'une structure se trouve pris dans une toile aux ramifications multiples.

Pour couper court, la systémique est une théorie qui essaie d'expliquer la dynamique qui caractérise les éléments complexes que l'on appelle «  système ». Ceux-ci étant composés d'éléments ou sous-systèmes en perpétuelle relation. Elle offre certains avantages au chercheur, au nombre desquels on peut citer les suivants :

a) Elle porte essentiellement sur les transactions qui ont eu lieu entre le système et son environnement sociétal. Cet environnement constitue une source d'influences nombreuses qui créent et modèlent les conditions dans lesquelles le système va fonctionner.

b) Elle rompt avec l'analyse statistique traditionnelle. Elle dépeint la dynamique du système en tant que flux d'activités liées les unes aux autres. La communication étant elle-même un processus dynamique, le systémisme est l'approche la mieux outillée pour fournir une plus claire compréhension de ce type de phénomène sociétal.

1.1. Approche constructiviste de la communication

Cette approche aborde la notion de la causalité circulaire dans un système vivant ainsi que la construction de la communication. Deux notions à retenir :

Ø Causalité circulaire et

Ø Causalité de la communication

L'une de figures du constructivisme est le physicien philosophe Von Forester. On part d'une idée fondamentale : la communication est un acte construit (construction commune) entre le système émetteur et le système récepteur.

a) La causalité circulaire

Modèle explicatif du phénomène de la communication selon lequel il s'établit une réflexivité entre deux personnes en contexte de communication. Cette réflexivité est sous-tendue par l'altérité complémentaire à partir de laquelle la communication de l'un est conditionnée par celle de l'autre.

Cette altérité fait qu'un émetteur devient simultanément récepteur et vice-versa. Ce modèle de causalité circulaire s'oppose à celui de causalité linéaire ou causalité à sens unique qui implique un rapport de cause à effet (la grammaire de l'enseignement classique ou de tout régime directif). La causalité circulaire est créative et fondement des aspirations démocratiques et du dialogue34(*).

b) La causalité de la communication

Ces précédents cheminements puisent dans les aspects cognitifs (théories cognitives). Elle débouche sur les théories de communications pour enfin fonder les théories organistes de la communication, sous un angle constructiviste. La communication induit donc une interprétation faite par un observateur, de l'interaction de deux organismes ou une représentation (interne) d'une relation entre soi (une représentation interne de soi) et l'autre. Le lieu fédérateur des aspirations communes est dit lieu d'intersubjectivité, étant entendu que chaque retour sur soi ou toute interprétation renferme toujours une part de subjectivité35(*).

Conclusion partielle

Le présent chapitre a servi de cadre pour donner la définition des prérequis de base en rapport avec notre objet d'étude. De là, il nous a permis de clarifier les concepts clés du travail.

Outre le cadre conceptuel, le cadre théorique a tourné autour de la théorie systémique qui était renforcée par celle du constructiviste de la communication.

Dans le chapitre suivant, nous présentons notre cadre d'analyse constitué par Radio Okapi et la Fondation Hirondelle.

CHAPITRE II. CHAMP D'INVESTIGATION : RADIO OKAPI ET FONDATION HIRONDELLE

Ce chapitre comprend deux sections. La première concerne la présentation de Radio Okapi. La seconde section la Fondation Hirondelle. Les deux organes représentent le terrain de notre déploiement empirique.

Section 1. Présentation de Radio Okapi

Nous présentons dans les lignes qui suivent Radio Okapi à travers sa trame historique, son objectif, sa structure, son fonctionnement, et bien d'autres aspects.

II.1.1. Esquisse historique

Radio Okapi est née du partenariat entre la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) et la Fondation Hirondelle36(*). Radio Okapi est une initiative de cette dernière. Elle émet depuis le 25 février 2002 en République Démocratique du Congo

Elle tire son nom de l'animal Okapi qui vit essentiellement en RDC. Cette bête est sauvage et inoffensive. On la trouve dans la réserve naturelle du parc national de Kahuzi-Biega, situé dans l'ex-province du Sud Kivu en RDC. Le nom a été choisi pour d'une part, symboliser la paix qu'incarne cet animal et d'autre part, traduire le rôle que devait jouer Radio Okapi dans ce pays en pleine crise.

Quant à la Fondation Hirondelle, elle a emprunté son nom à celui de la première station de radio qu'elle a dirigée dans la région des Grands lacs africains à Goma vers les années 1994-1995. Il s'agit de la radio « Agatashya » qui veut dire « Hirondelle ». La Fondation a gardé la traduction française de ce nom au motif qu'elle lui semble simple et universelle37(*). Nous y reviendrons avec force détail lors de la présentation de cette dernière.

Radio okapi est donc l'aboutissement d'un vieux projet, le plus ambitieux jamais entrepris par les Nations Unies et la Fondation Hirondelle. Cette radio implantée en République Démocratique du Congo est devenue l'un des média de référence38(*).

Elle a été Créée le 25 février 2002 au moment où les discussions entre plusieurs acteurs politiques congolais de tenaient à Sun City en Afrique du Sud. C'est en ce moment crucial que la radio a commencé à émettre. Parmi les objectifs que prône cette station, il sied d'épingler l'accompagnement du processus de la paix et de reconstruction de la RDC.

Soutenue par l'Organisation de Nations Unies (ONU) et la Fondation Hirondelle, cette initiative s'inscrit dans l'optique de l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Selon cette disposition, « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, des informations et idées par quelques moyens d'expression que ce soit39(*) ».

Au terme de la résolution 1201 du 24 février 2000 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la MONUC est mandatée de maintenir la paix en RDC et d'accompagner la transition vers une sortie de crise qui a déchiré le pays par au moins quatre groupes armés. A l'Ouest, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) avec Jean-Pierre Bemba ; à l'Est, le RCD de Ruberwa, le Mai-Mai, Arthur Zahidi Ngoma et son groupe armé ; et de l'autre côté l'ancien vice-président Erodia qui contrôlait également une partie de territoire de la RDC. Enfin, le gouvernement Central qui contrôlait la capitale Kinshasa et quelques provinces sous la commande du président Joseph Kabila.

C'est dans cette optique que l'accord entre le Gouvernement congolais et les Nations Unies a prévu la mise en place d'une radio pour informer la population congolaise de la situation humanitaire et du déroulement de la transition40(*).

Convaincu que cette radio allait jouer un rôle capital en RDC, des personnes au sein du Département de maintien de la paix à New York, ont contacté la Fondation Hirondelle afin qu'elle participe à la conception et à la mise en place de ladite radio. C'est à ce titre que dès le 1erjour de son fonctionnement (le 25février 2002), Radio Okapi avait déjà dépêché ses reporters à Sun City qui ont fait beaucoup de direct sur le déroulement de ces travaux.

Elle a eu le privilège de réunir autour de son micro des personnalités aux visions opposées, et qui se battaient ou qui faisaient la guerre dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Radio Okapi dite la radio onusienne a contribué en 2004, 2005,2006 et 2011 à l'éducation civique et la sensibilisation des congolais pour les élections législatives et présidentielles libres, démocratiques et pluralistes.

II.1.2. Localisation

A Kinshasa, Radio Okapi émet sur 103.5fm, ses émissions sont diffusées 24h/24. Le siège national de Radio Okapi est situé dans la commune de la Gombe, sur l'avenue des Aviateurs au numéro 12 non loin de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique41(*).

Radio Okapi émet sur l'ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo et ses environs.

II.1.3. Structure et Fonctionnement

Radio Okapi assure donc la couverture de l'actualité du processus en cours en République Démocratique du Congo de la manière la plus complète et rigoureuse possible. Son souci le plus ardent est celui d'obtenir un fort crédit auprès de la population ; car des sujets d'information comme la politique ont toujours suscité des réactions de tout genre42(*).

Il convient néanmoins de souligner que Radio Okapi est quelque peu singulière dans la mesure où elle ne se définit pas comme une radio de l'élite. Elle se veut une radio de masse populaire dans ce sens qu'elle vise, à travers la diffusion de ses programmes, un grand nombre des auditeurs. En clair, elle s'adresse à tout le monde : les élites, les gens instruits mais marginalisées, les travailleurs ou ouvriers sans diplômes43(*).

II.1.4.Objectifs

Une entreprise audio-visuelle qui n'a pas de but va droit à la faillite. Car son évaluation est faite en fonction de ses objectifs. En tant que média indépendant, Radio Okapi s'est fixé un rôle immense dans la reconstitution de la paix : dissiper les rumeurs, maintenir l'attention sur les faits réels et éviter les propagandes.

Radio Okapi entend collaborer à l'émergence d'une société démocratique et tolérante. Elle veut contribuer à la formation d'une opinion publique responsable, citoyenne et ouverte au dialogue. Aussi demeure-t-elle singulièrement attachée à la justice, condition de la réconciliation. Sous ce rapport, elle offre un cadre où la raison peut parvenir par l'argumentation, à un accord entre les sujets en vue d'une action commune. Ce cadre n'est rien d'autre que l'espace public, lieu par excellence du débat, et des interactions, du triomphe de la rationalité, de l'objectivité et de la neutralité, au service de la société.

Par ailleurs, Radio Okapi se fait le devoir de présenter à la population qui en est souvent privée, une information impartiale, rigoureuse et crédible. Ce qui du reste n'est rien d'autre que reconnaître à cette population son droit fondamental, en l'occurrence, celui à l'information.

II.1.5. Statut Juridique

La décision de créer Radio Okapi résulte de la résolution 1355 du Conseil de Sécurité, adoptée le 15 juin 2001 à sa 4.329eme séance et agissant en vertu du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies.

Par ailleurs, le projet de Radio Okapi remonte au 04 mai 2000 lorsque la RDC et l'ONU ont signé l'accord régissant les rapports entre la MONUC et l'Etat congolais. Il faut noter que c'est le plus grand projet radiophonique que les Nations Unies et la Fondation Hirondelle aient conduit jusqu'ici44(*).

II.1.6. La ligne éditoriale

La ligne éditoriale de Radio Okapi est fondée sur le respect des règles professionnelles et l'indépendance de la rédaction. Elle s'appuie aussi sur la vérification des sources, la rigueur professionnelle et l'altérité des points de vue. L'offre éditoriale privilégie les faits au plus près, sans subjectivité, et en établissant une distinction entre fait et commentaire.

Le traitement de l'actualité dans différentes tranches d'information permet de donner aux auditeurs des informations factuelles, mais aussi des séquences pour mieux comprendre les enjeux de l'actualité au quotidien sur le plan politique, social, culturel, etc. Ce sont ces rendez-vous qui ont fait la notoriété de Radio Okapi, notamment les émissions interactives. Toutes ces affirmations ont été prouvées ou évaluées au cours des années par des études d'audiences. C'est évident que dans le projet d'installation de Radio Okapi, des mesures ont été prises pour qu'elle dure.

Nul n'est sans ignorer que la RDC a été long temps soumise à des agressions étrangères, à une instabilité économique souvent résultant de ces agressions. Beaucoup d'ONG ont travaillé pour aider d'une manière ou d'une autre les populations victimes de ces agressions. Mais, rares sont celles qui ont pensé dénoncer, défendre ou aider par l'installation d'un média durable qui véhiculerait des idées constructrices d'une nouvelle société.

Les rôles d'un média en zone de crise sont nombreux. Mais, Radio Okapi joue un rôle précis, celui de reconstruction nationale et de maintien de la paix. En implantant un media à un moment aussi crucial que se décidait l'avenir du pays, la Fondation Hirondelle ne pensait pas s'occuper principalement de la guerre mais de ses effets sur la population.

II.1.7. Les destinataires de Radio Okapi

Avec une diversité d'émissions d'informations, d'éducation et de divertissement, elle vise tous les publics par son offre de programmes et de sujets. Radio Okapi cherche à atteindre une audience plus large possible. Elle a une diffusion nationale et couvre la totalité du pays en modulation de fréquences. Elle arrose tout le pays par onde courte à certaines heures de la journée. Elle est accessible aussi par internet45(*). Et pour rejoindre tous les publics, elle diffuse en quatre langues nationales ainsi qu'en français.

Radio Okapi est perçue comme une valeur sûre. Elle est reconnue par les auditeurs parce que ses programmes sont liés à tous les problèmes de la vie. La radio crée les liens, qui donnent l'idée d'une communauté partagée de destin. Elle introduit à la fois la différence et le respect des autres.

Dans une situation de guerre, la population a besoin de s'informer pour prendre des décisions vitales sur sa sécurité. Cette opportunité, Radio Okapi l'a donnée à la population du Nord Kivu et surtout à toute l'étendue du pays. La valeur première pour arriver à cette fin est son professionnalisme

II.1.8. Les différents contrats qui lient Radio Okapi à son public.

Radio Okapi exploite cinq différents contrats bien qu'il en existe six. Dans les lignes qui suivent, nous allons énumérer lesdits contrats et tenter leurs explications. Il s'agit du :

1. contrat d'information (informatif) ;

2. contrat d'explication (explicatif) ;

3. contrat d'éducation (éducatif ou pédagogique) ;

4. contrat d'assistance et ;

5. contrat de divertissement.

En quoi consistent - ils ?

1. Le contrat d'information

Il permet aux médias de rendre les faits ou les événements accessibles au public. La radio, comme la télévision, restituent plus ou moins les faits qui se déroulent dans le monde. Il s'agit de les rendre actuels selon le principe de transparence. Le direct, avec ses aléas, illustre bien cette transparence actuelle du monde. Ce contrat implique deux impératifs particuliers à savoir : l'exigence de crédibilité et l'exigence d'attractivité.

a) L'exigence de crédibilité

L'information doit être crédible. Cette exigence va de pair avec l'objectivité. Celle - ci consiste à énoncer les actes de langage. Il en existe 5 d'après J. Searle :

§ Les assertifs : ils sont soumis à ce qui peut être dit vrai ou faux, ils servent à affirmer (cas des informations).

§ Les promissifs : ils engagent le locuteur à agir selon le contenu (promesses) (cas désannonces. Au revoir et à la prochaine !).

§ Les directifs : Ils obligent l'interlocuteur à faire quelque chose par rapport au locuteur (cas de Magazines).

§ Les déclaratifs : ils rendent actuel le contenu de ce qui est énoncé. Ils réalisent ce qui est énoncé. Ex. : la séance est ouverte. Ils font advenir une réalité par le fait de le déclarer. Le locuteur doit en avoir le statut dans les conditions matérielles requisses.

§ Les expressifs : ils rendent compte des émotions (dans les reportages).

Tous ces actes de langages constituent le modèle narratif qui met en scène les faits, les situations pour laisser à l'auditeur (téléspectateur) le choix d'en tirer ses inférences, ses conclusions.

N.B. : les assertifs (affirmatifs) sont des actes d'objectivité par excellence. L'objectivité étant définie comme le fait d'asserter, d'affirmer (relater les faits tels quels). Ils remplissent la fonction de la vérifonctionnationalité (fondée sur le vrai ou faux).

b) L'exigence d'attractivité

Elle est liée à l'immédiateté et à l'ubiquité. Les médias peuvent nous amener partout dans le monde. Ils concourent aussi à la mise en forme.

Ce contrat peut donc s'actualiser à travers le journal, le flash, le bulletin d'information. Il fonctionne selon le principe de sérieux et de réalité.

2. Le contrat d'explication

Il prolonge l'actualité pour la rendre beaucoup plus intelligible, compréhensible pour le public. C'est celui qui est rempli dans les magazines, les débats et documentaires.

3. Le contrat d'éducation

Il est animé par les principes de sérieux et de vérité. Aussi vise-t-il à faire acquérir des connaissances grâce à la médiation d'un expert. C'est le cas des «émissions scolaires, émissions pour ménagères, etc.

4. Le contrat d'assistance

Ce contrat recourt aux principes de sollicitation, de mobilisation, d'interpellation, de médiatisation parce qu'il s'agit d'amener les publics à agir en adhérant à une cause. C'est le cas des Magazines de sensibilisation.

5. Le contrat de divertissement

Il est fondé sur les principes de récréation, de plaisir, d'affectivité. Ce contrat vise à susciter des affects et à créer des émotions. On y trouve les programmes de variétés musicales, de sport, etc.

Ce sont là les contrats que remplit Radio Okapi vis-à-vis de son public.

Comme nous l'avons évoqué ci-haut, il existe un sixième contrat auquel Radio Okapi ne souscrit pas. C'est en l'occurrence le Contrat Commercial. Tout simplement parce qu'elle est une émanation de l'ONU. Cette dernière ne fait de la publicité d'aucun produit, d'aucune entreprise privée ou publique etc.

Pour être plus précis et complet, retenons que le Contrat Commercial est d'un côté dominé par des visées informatives, émotionnelles et factitives et de l'autre, par le principe de plaisir et de sérieux

A partir de ces contrats, se dégagent quatre orientations du contenu de la radio (télévision) qu'Abraham Moles46(*) distingue comme suit :

· L'orientation démagogique et publicitaire

· L'orientation dogmatique

· L'orientation éclectique et culturaliste

· L'orientation socio-dynamique

1er : l'orientation démagogique et publicitaire

Les programmes s'adressent à l'individu afin de lui fournir les plaisirs et des motivations économiques. Selon cette orientation, les contrats de divertissement et commercial prédominent. C'est le domaine de la publicité et des émissions sponsorisées.

2ème : l'orientation dogmatique

Elle est déterminante dans les médias qui appartiennent aux Eglises, aux Etats et même aux hommes politiques. Ici, l'orientation est dictée par la volonté de montrer le chemin à la masse. La plupart des médias adoptent ici, une posture pédagogique. Franesco Cazetti appelle de tels médias, les médias de la paléo - télévision ou la néo - télévision. Cette dernière est plus conviviale car, elle ouvre ses portes aux appels tandis que la première est éducative.

3ème : l'orientation éclectique ou culturaliste

Les médias visent à mettre l'individu en contact avec l'univers des connaissances diverses. C'est ce qu'Abraham Moles considère comme une utopie. Pourtant, la technique ou mieux la technologie aujourd'hui le permet. Encore faut-il que les faits ou les événements correspondent aux critères. A la réception, on observe que ces médias semblent adresser à un public beaucoup plus d'électifs.

Dans cette orientation, on retrouve le contrat d'information et d'explication.

4ème : l'orientation socio - dynamique

Il s'agit ici, pour Moles, d'agir sur certains thèmes culturels selon qu'ils peuvent contribuer à freiner ou accélérer l'évolution de la société. Cette orientation vise à faire-faire, faire agir, inviter, pousser ceux qui suivent (auditeurs) à mener des actions qui vont dans le sens d'une mutation sociale à tout point de vue.

C'est le champ de contrats d'assistance et d'éducation (ou pédagogique). L'objectif ici est de faire acquérir pour faire agir.

II.1.9. Cadre organique et fonctionnel

Radio Okapi étant un projet conjoint de la Monusco et de la Fondation Hirondelle, sa physionomie hybride fait que ses structures d'organisations comprennent des cadres aussi créés dans le but de venir en appui au mandat de la Monusco. Radio Okapi rentre dans l'organisation générale de la Monusco. Et dans cette vaste structure, Radio Okapi dépend de la division de l'information publique de la Monusco.

L'organisation de la radio repose sur les structures ci-après : directeur de l'information publique, chef de projet de la Fondation Hirondelle, rédacteur en chef, directeur technique, chef d'antenne, rédacteur en chef adjoint et des secrétaires de rédaction.

Le Directeur de l'information publique et le Chef de projet : la haute direction de Radio Okapi est assurée par ces deux personnalités qui travaillent en collaboration et coordonnent toutes les activités de la radio ;

Le rédacteur en chef : supervise la production et la diffusion des journaux, coordonne aussi les stations régionales ;

Le responsable technique : s'occupe de tout ce qui concerne les équipements ;

Les chefs d'antennes : c'est lui le premier responsable de la radio en province dont il coordonne le programme ;

Les secrétaires de rédaction : ils assistent le Rédacteur en Chef et les Rédacteurs en Chefs Adjoints. Ils coordonnent l'arrivée des papiers des stations régionales et encadrent les journalistes de la station centrale47(*). D'une manière générale, voici la représentation de l'organigramme dans lequel se résument les structures de Radio Okapi.

Pour mémoire, Radio Okapi a vu le jour à Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo en 2002 suite à un accord de partenariat signé entre le Fondation Hirondelle et la Monuc ancêtre de la Monusco. La signature de cet accord avait eu lieu lors du dialogue inter congolais à Sun City en Afrique du Sud.

Son but primordial était d'informer le peuple congolais sur le processus de pacification et le déroulement transitoire jusqu'à la tenue des élections libres et démocratiques de 2006 dont le duel au 2eme tour avait opposé Joseph KABILA KABANGE et Jean-Bemba Gombo. Radio Okapi a un programme qui, du reste, est apprécié par la plupart de ses consommateurs. Dans la section qui s'additionne, nous allons décrire notre deuxième site, l'univers de notre enquête empirique.

Section 2. Description de la Fondation Hirondelle

Nous consacrons cette section à la description de la Fondation Hirondelle. Nous nous limiterons à fournir son aperçu historique, sa mission, son financement mais aussi ces zones d'intervention.

II.2.1. Aperçu historique

La Fondation Hirondelle emprunte son nom à celui de la première radio qu'elle a dirigée, radio « Atagashya ». Atagashya signifie « une petite hirondelle »48(*).La fondation a gardé ce nom parce qu'il est simple, universel et facile à retenir.

Créée depuis 1995 par les journalistes Philippe Dahinden, Jean-Marie Etter et François Gross, la Fondation Hirondelle est une organisation non gouvernementale suisse de journalistes et de professionnels de l'action humanitaire. Elle crée ou soutient des médias d'informations généralistes, indépendants et citoyens, dans des zones de guerre, des situations de crise endémique ou des situations de post-conflit.49(*)

La Fondation Hirondelle développe des médias populaires et recherche une forte audience. Elle donne la plus grande importance à la crédibilité de ces médias.

Tout est parti du constat malheureux du génocide rwandais en 1994, La Fondation Hirondelle a voulu, à travers un journalisme rigoureux et factuel, créer ou soutenir des médias durables qui puisent remplir leur rôle social au-delà de la prise en charge ou de l'assistance de la Fondation Hirondelle et de ses bailleurs. La Fondation Hirondelle défend la liberté de la presse dans le monde et le droit individuel à l'information.

Les émissions sont diffusées dans toute la mesure du possible, dans des langues nationales. Les radios de la Fondation Hirondelle sont dotées de chartes éthiques et professionnelles. La ligne «éditoriale privilégie la défense concrète, dans le quotidien, des droits humains. Les collaborateurs de la Fondation Hirondelle sont internationaux. Le français et l'Anglais sont les langues principales de travail de la Fondation Hirondelle.

Chaque jour, la Fondation Hirondelle permet à ceux qui souffrent des conséquences des conflits et de la pauvreté, de connaître la réalité de leur pays. La Fondation Hirondelle leur donne une voix, leur offre la possibilité de faire des choix pour leur vie quotidienne.

La Fondation Hirondelle ne s'est pas arrêtée là. Depuis 1995, elle a piloté ou apporté son soutien à de nombreux projets. La Fondation Hirondelle est traduite en anglais Média for peace and humane dignité : Médias pour la paix et la dignité humaine.

II.2.2. Son siège social

Bien que fondée à Genève, le siège social de la FH se trouve à Lausanne en Suisse.

II.2.3. Mission

La Fondation Hirondelle défend le droit à l'information. Dans les situations de guerre ou de crise, le manque d'information, la rumeur et la propagande ont un effet dévastateur sur les populations civiles. ONG des journalistes, la fondation crée des médias indépendants en offrant une information impartiale, elle s'engage pour la reconstruction, le maintien de la paix et l'émergence des sociétés démocratiques.

Chaque jour des millions des citoyens découvrent la réalité de leur pays et surtout se font entendre. En leur donnant la parole, les médias de la FH respectent et restituent leur dignité.

II.2.4. Financement

Plusieurs gouvernements et organisations internationales financent les projets de la Fondation Hirondelle. Il s'agit notamment de la Suisse, des Etats-Unis, de la Hollande, de la Suède, de la Grande Bretagne, de la France, du Canada, du Luxembourg, du Japon, de la République Fédérale Allemande et de la Norvège.

Il s'agit également des organisations telles que la Communauté Européenne, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, la Fondation Internationale pour les Systèmes électoraux (IFES), l'Organisation des Nations Unies pour l'Education et la Science (UNESCO, sigle anglais), le Comité International de la Croix Rouge (CICR).

II.2.5. Relations avec les pays hôtes

La Fondation Hirondelle respecte le cadre politique du pays ou de la société au sein de laquelle elle opère. Mais elle refuse à être soumise à des pressions qui peuvent violer ses normes. En cas d'index politique, elle prend l'option d'arrêter un projet qu'elle menait dans ledit pays.

Le sens de la liberté d'expression et de la démocratie des journalistes d'une rédaction de la Fondation Hirondelle fournit souvent des repères les plus efficaces pour définir le cadre des relations avec les autorités d'un pays hôte.

Les relations avec les pays hôte sont telles que, pour chaque projet, les bailleurs de fond sont rendus publics. Le média subventionné informe régulièrement ses lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs de l'identité des sponsors du projet. La FH est de taille modeste et entend le rester.

II.2.6.Gouvernance et structure de la Fondation Hirondelle

Ici, nous présentons la structure ainsi que les membres du Conseil de la Fondation Hirondelle.

Organigramme de la Fondation Hirondelle

Représentant National

Administration et finance

Hirondelle communication

PDSM

Radio Okapi

Logistique

Comptabilité

Assistant des achats

Ressources Humaines

Caisse

Assistant de paiements

Technique

Logistique et Webmaster

Chauffeurs

Les animateurs au niveau international, il s'agit de :

Serge Chappattis : Président de Conseil. Ancien Vice-directeur de la Direction du Développement et de la Coopération, Chef de la coopération multilatérale et de la politique de développement.

Paul grossière : Chef de la Direction des Ressources Humaines. Ancien Directeur général du comité international de la Croix-Rouge (CICR) de 1998 à 2002.

Romaine Jean : Rédactrice en Chef Adjoint de l'Actualité à la télévision suisse Romande.

Olivier Vodoz : Avocat, Membre du conseil d'Administration notamment de l'Union Bancaire privée ; député au Grand conseil de Genève de 1977 à 1989 et ancien conseiller d'Etat de 1989 à 1997.

Serge Michel : créateur du Bondy Blog ; depuis juin 2011, directeur adjoint des rédactions au monde.

Jacques Forster : Directeur des coopérations. Vice-président du comité international de la Croix-Rouge (CICR) de 1999 à 2007 ; depuis 2010, président du conseil de fondation de L'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève.

Dick Maty : Ancien Procureur, Conseiller d'Etat dans le canton du Tessin et Conseiller aux Etats ; ancien président les commissions des Questions juridiques ; de l'économie et de la politique étrangère ; ancien Député à l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe dont il a présidé la commission des droits de l'homme.

II.2.7.Réalisation graduelle

En 1995, les journalistes Philippe Dahinden, Jean-Marie Etter et François Grass créent la Fondation Hirondelle afin de reprendre Radio Agatasthya (« Radio hirondelle »), initialement lancée par Reporters sans Frontière après le génocide au Rwanda en 1994.

Peu à peu en 1996, la Fondation Hirondelle étend sa présence au Tribunal pénal International pour le Rwanda à Arusha en y créant Hirondelle News Agence.

Depuis 1997, en collaboration avec IFES, la Fondation Hirondelle lance STAR radio au Liberia. Suite à une intervention armée ordonnée par Charles Taylor, la station est contrainte à la fermeture en 2000 à cause des injonctions des gouvernants dudit pays non conforme à la vision de la fondation.

En 1999, Sergio veira de Mello, représentant spécial des Nations Unies au Kosovo, demande à la Fondation Hirondelle de créer la radio de l'ONU à Pristina. Alors appellée radio Blue Sky, elle fera plus tard partie du service public du Kosovo. Un an plus tard, soit en 2000, après le départ de la mission de l'ONU de la République Centrafricaine, la Fondation Hirondelle reprend la radio des Nations Unies. Radio Ndeke Luka est née.

En 2001, la Fondation Hirondelle crée un programme radio pour les réfugés du Timor oriental qui s'appelle Moris Hamutuk. Plus tard, de 2002 à 2006, la Fondation Hirondelle va mener un projet de soutien au service public de l'Etat de Timor-Leste nouvellement constitué.

La création de Radio Okapi en République Démocratique du Congo va intervenir en 2002, dans le but d'accompagner les processus de paix et de reconstruction. C'est le projet radio le plus ambitieux jamais entrepris par l'ONU et la fondation Hirondelle.

Après trois ans, la FH va étendre son savoir-faire, d'où en 2005 au Liberia, le gouvernement de transition autorise à nouveau STAR radio à émettre. STAR radio est aujourd'hui totalement autonome.

Dès l'an 2006, la Mission des Nations Unies au Soudan et la Fondation Hirondelle lancent Miraya FM, qui émet ses programmes depuis Juba dans le Sud du pays.

Finalement, par rapport aux informations mises à notre disposition, c'est en 2008 que la Fondation Hirondelle est présente aux Népal pour soutenir la radio du service public Radio Népal durant les élections à l'Assemblée constituante.

II.2.8. Les valeurs qui fondent la Fondation Hirondelle

Dans les lignes qui suivent, nous allons énumérer quelques six points qui fondent la FH pour mieux mener sa politique.

a) Le professionnalisme et l'excellence favorisent une action crédible, concrète et utile, ils privilégient en toute circonstance la qualité de leur action et sa rigueur de gestion.

b) L'indépendance à l'égard des pouvoirs public et économique garantit l'impartialité de leur activité journalistique et en assure sa crédibilité auprès du public.

c) La rigueur professionnelle serre les faits au plus près, sans subjectivité, avec la distinction nette entre faits et commentaires.

d) L'altérité permet la tolérance et le respect des différences entre les cultures.

e) La dignité humaine place l'individu au centre de leur préoccupation.

f) L'ouverture sur le monde implique que les équipes éditoriales soient composées de journalistes de différentes nations, ethnies et groupes religieux. Cette mixité et la représentation multiethnique contribuent à renforcer la crédibilité dont jouissent les rédactions de la fondation Hirondelle.

II.2.9. Les zones d'intervention et les priorités stratégiques de la Fondation Hirondelle

La Fondation Hirondelle, comme décrit ci-haut, a piloté et dirigé plusieurs projets partout dans le monde. Mais ses interventions sont plus centrées en Afrique à cause du fait que les gouvernements occidentaux disposent de fonds et de structures pour contribuer à la paix en Afrique, mais ne misent pas sur les radios indépendantes. Aussi, l'Afrique est considérée comme une zone du monde au coeur des conflits.

La Fondation Hirondelle a lancé des dizaines de projets en 15ans, presque toujours des radios de dimension nationale. Dans ses domaines d'intervention, la Fondation Hirondelle travaille en zone de conflit endémique, de conflit ouvert, ou de post-conflit. Elle agit aussi dans des situations où les données politiques, économiques ou sociales sont dissuasives pour les interventions orientées vers le développement. La fondation Hirondelle assure des missions de consultante dans des situations plus ordinaires, mais ce n'est pas le coeur de son activité. La fondation Hirondelle choisit les médias les mieux adaptés à une situation donnée, qu'ils soient. Ce sont ces circonstances qui l'on conduite à créer des radios et agence de presse.

L'une de ses spécialités, c'est de créer des médias de proximité. Ils s'expriment dans les langues des usagers.

Trois de ses radios assurent aujourd'hui l'essentiel de l'information des populations de la RDC, du Sud Soudan et la RCA, couvrant une trentaine de millions d'auditeurs réguliers.

II.2.9.1.Les priorités stratégiques de la Fondation Hirondelle

Construire des médias durables est l'une des préoccupations majeures de la FH. La Fondation Hirondelle accompagne ses médias au jour le jour tant qu'ils ne sont pas auto-suffisants. Elle s'attache au développement des capacités locales, à la création de rentabilité qui garantiront leur indépendance. Les projets de la Fondation Hirondelle sont construits dans la perspective de cette remise aux collaborateurs nationaux.

Les budgets prévoient des formations nécessaires tant pour le journaliste, les techniciens que pour le management. Une attention particulière est accordée à la création de régies publicitaires et de toutes les activités génératrices de revenus susceptibles d'assurer à terme la pérennité de ces projets. La Fondation Hirondelle est reconnue comme pionnière dans ce domaine.

L'autre est d'accompagner le développement géographique. Le manque d'information indépendante concerne des millions de personnes à travers le monde. L'objectif de la Fondation Hirondelle est donc de créer ou soutenir 15 médias d'ici fin 2015. La Fondation Hirondelle travaille actuellement avec des journalistes locaux pour envisager de nouvelles collaborations notamment en Guinée, à Madagascar, dans les territoires ou en Europe auprès de la communauté Rom. Des partenaires locaux sont identifiés, des études de faisabilité sont menées ou en cours. La Fondation Hirondelle s'attache aujourd'hui à réunir des donateurs pour construire des médias durables et répondre à la demande de ses partenaires institutionnels et de diversifier ses ressources financières.

II.2.10. Bref historique du partenariat de l'ONU et la Fondation Hirondelle

Les Nation Unies, première instance de maintien de la paix dans le monde, a accompagné la Fondation Hirondelle et continue à l'accompagner dans sa mission. Outre l'appui logistique des matériels didactiques et la sécurisation des locaux, l'ONU a aidé la Fondation Hirondelle à l'implantation des médias en zone de crise.

En 1999, à la demande de Sergio Vieira de Mello, alors Représentant de l'Organisation des Nations Unies au Kosovo, la Fondation Hirondelle crée une radio dans la région ; ensuite à Timon-leste en 2001, sous l'égide des missions des nations. A Pristina, Blue Sky fait aujourd'hui partie de la radiotélévision du nouvel Etat. La demande est similaire en Centrafrique où Radio Ndeke Luka a été créée par l'Organisation des Nations Unies et remise à la Fondation Hirondelle pour jouer un rôle civique dans le cadre du processus électoral qui s'est mis en place en 2004.

L'effort majeur de la Fondation Hirondelle se situe au Congo Kinshasa, avec les neuf stations de Radio Okapi montées en 2002 sous l'égide de la MONUC (actuelle MONUSCO), seul média qui dessert l'ensemble de cet immense pays menacé par les rébellions depuis plus 10ans. Les liens étroits qui existent entre les entreprises de la Fondation Hirondelle et les missions de l'organisation des Nations Unies se renforcent et sont d'une (juste cause) importance capitale, d'autant plus que cette dernière assure la logistique et la sécurité, fournit les générateurs électriques et souvent les transports.

Ces relations font en rien des radios de la Fondation Hirondelle, des « radio casque bleu »50(*).

L'indépendance des radios de la Fondation Hirondelle garantit leur crédibilité.

Radio Okapi, par exemple, n'a pas hésité à réaliser des émissions sur les cas de viols et de pédophilie qui a mis en cause le personnel des Nations Unies. Actuellement, toujours en partenariat avec l'ONU, un projet de radio au Soudan est en train d'être mis en place. D'autres pays émergeants de guerres civiles sont intéressés.

Il sied de savoir que la Fondation Hirondelle joue un rôle de leadership et moteur pour le développement des médias locaux. Hormis la structure de cette dernière, nous avons pu relever les zones d'interventions pour l'exécution de projets.

De ce qui précède, notons que la Fondation Hirondelle a intervenu dans beaucoup de pays d'Afrique suite aux conflits armés.

Conclusion partielle

Ce deuxième chapitre a consisté à faire découvrir nos champs d'investigations à savoir : Radio Okapi et la Fondation Hirondelle. Ainsi nous avons passé en revue leurs aperçus historiques, missions, gouvernances et autres.

A présent, nous allons passer à la vérification de notre hypothèse de travail dans le troisième chapitre.

CHAPITRE III : CADRE DES RESULTATS EMPIRIQUES DE L'ETUDE

Le présent chapitre a pour but de vérifier notre hypothèse. Pour mémoire, nous avons formulé l'hypothèse selon laquelle le gain pour la Fondation Hirondelle rime avec les réalisations liées à la paix. Cette structure veut à tout prix que les gouvernants et les belligérants incarnent la culture de la paix qui privilégie le dialogue. C'est pourquoi elle recourt à la communication à travers les médias de masse pour faire entendre les deux parties en conflits et les conduire à la culture de la paix.

Le contenu de ce chapitre s'articule autour de trois sections. La première présente le protocole méthodologique. La deuxième section concerne la présentation des résultats de notre enquête empirique. La troisième et dernière section interprète ces résultats.

Section 1 cadre méthodologique

Dans cette étude, il est question de ressortir les différentes étapes à suivre pour aboutir à la vérification de notre hypothèse de départ. Notre recherche porte sur la coopération entre Radio Okapi et ses sources de financement. Cas de la Fondation Hirondelle.

Nous sommes partis de la question spécifique ci-après : Quel est le bénéfice que tire la Fondation Hirondelle en mettant ses moyens pour financer Radio Okapi ?

En guise de réponse à notre question spécifique de recherche, nous tenons à rappeler que nous avons formulé l'hypothèse de la manière suivante : le gain pour la Fondation Hirondelle rime avec les réalisations liées à la paix. Cette structure veut à tout prix que les gouvernants et les belligérants incarnent la culture de la paix qui privilégie le dialogue. C'est pourquoi elle recourt à la communication à travers les médias de masse pour faire entendre les deux parties en conflit et les conduire à la culture de la paix.

Pour vérifier notre hypothèse, nous nous appuyons sur les techniques de collectes des données ci-après : l'observation, l'analyse qualitative de contenu et l'entrevue.

1.1. L'observation

L'observation est un mode de collecte de données à travers lequel le chercheur observe de lui-même, de visu, des processus ou des comportements se déroulant au sein d'une organisation pendant une période de temps délimitée. 51(*)

L'observation constitue une importante technique pour recueillir les données nécessaires à un travail de recherche. En effet, elle permet un contact direct entre l'enquêteur et l'enquêté. Elle permet aussi de vivre la réalité sur terrain.52(*)

Il existe deux types d'observations : l'observation non participante et l'observation participante. La première permet au chercheur de conserver un point de vue externe et la seconde permet de conserver une approche interne.

En tant que chercheur, nous avons opté pour cette dernière approche. Celle-ci comporte trois degrés : le participant complet, le participant l'observateur et l'observateur participant.

Sans pour autant vouloir expliciter les trois degrés, nous exploitons seulement celui qui nous concerne à savoir : l'observateur participant. Ici, le rôle du chercheur est clairement défini dans son milieu empirique.

1.2. L'analyse qualitative de contenu

De manière générale, l'analyse qualitative de contenu est utilisée à des fins de description ou d'explication d'un phénomène. Elle interprète le matériel étudié à l'aide de quelques catégories analytiques, en faisant ressortir et en décrivant leur particularité spécifique. L'objectif de cette analyse est de faire découvrir la signification du message étudié. Cette technique repose sur la classification dans diverses catégories des éléments des documents analysés, afin d'en extraire différentes caractéristiques afin d'en comprendre le sens précis. Par conséquent, l'analyse qualitative de contenu permet d'expliciter le ou les sens d'un contenu.

Ce sont donc des phénomènes qu'il faut construire intellectuellement à partir des données brutes recueillies à la source, et à travers ces données, fournir des efforts intellectuels de compréhension.

1.3. Entrevue

Ce terme correspond mieux à la notion anglaise d'interview. Cette dernière revêt un aspect journalistique. L'entrevue est une sorte de discussion, qui peut être structurée autour de la question spécifique préalablement formulée par le chercheur dans un canevas ou grille d'entrevue.

Un autre mot proche de l'entrevue est l'entretien. Ce dernier concerne un caractère sérieux et confidentiel d'échange entre au moins deux personnes.

L'élément commun qui nous intéresse est constitué par le fait qu'il s'agit dans les deux cas d'un tête-à-tête, d'un rapport oral entre deux personnes au minimum dont l'une transmet à l'autre des informations.

Selon Madeleine Grawitz53(*), l'entrevue est « un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale en vue recueillir des informations en relation avec le but fixé ».

Cet auteur catégorise les entrevues en six groupes, à savoir :

v l'entrevue en profondeur (étude de motivation) ;

v l'entretien à question ouverte ;

v l'entretien à question fermée ;

v l'entretien clinique (psychanalyse, psychothérapies) ;

v l'entretien concentré ou (focus et interview) ;

v l'entretien à réponse libre.

Vu l'importance de notre travail, nous avons opté pour l'entretien en profondeur. Ce dernier a pour but d'examiner à moindre détail, jusqu'au fin fond des données des sujets sources d'informations. Il centre aussi bien son attention sur l'expérience que les effets d'un ou plusieurs stimuli particuliers.

Ainsi, le chercheur est appelé à questionner une ou plusieurs personnes à propos de ses croyances, de ses sentiments, de ses opinions, de ses motivations ou expériences afin de mieux comprendre le phénomène qu'il étudie.

Le but de l'entrevue est de savoir ce que la personne pense et d'apprendre les choses qu'on ne peut observer directement, comme les sentiments, les idées, les intentions.

Par ailleurs, les personnes interrogées sont celles qui sont impliquées dans la situation concrète que l'on veut étudier ou analyser. Ceci se tient dans le cadre de notre recherche sur la coopération entre Radio Okapi et la Fondation Hirondelle.

A ce sujet, nous avons choisi comme personnes-ressources :

ü le responsable des partenariats, Innocent Bulambembe,

ü le représentant de la Fondation Hirondelle en République Démocratique du Congo, Patrick Busquet,

ü le Rédacteur en Chef de Radio Okapi, Léonard Mulamba Kalala.

Aussi, avons-nous élaboré le guide d'entretien reprenant les matières ci-après :

1. les axes d'intervention de la Fondation Hirondelle

2. les raisons de la FH de coopérer avec les médias en zones de crises.

3. la raison d'être une radio de la paix

4. la programmation des thèmes de la paix

5. l'indépendance financière de Radio Okapi

Section 2. Présentation des résultats

Dans cette section, notre démarche consiste à présenter les résultats tels que décrits dans le protocole méthodologique. Il sera question d'étaler les résultats issus de l'observation, de ressortir les résultats de l'analyse qualitative de contenu, ainsi que les résultats de l'entrevue.

2.1. Résultat issu de l'observation

L'observation directe effectuée au sein du bâtiment (Rédaction) de Radio Okapi, nous a permis de nous faire une idée sur les liens entre ladite radio et ses principales sources de financement notamment la Fondation Hirondelle et la Monusco.

La radio est située au sein du Quartier général de la Monusco. Les macarons pour les visiteurs portent le nom de la Monusco. (Monusco visitor).

A l'entrée du bâtiment de la radio, sur la table de la réception est écrite « Fondation Hirondelle ». Sur certaines machines (ordinateurs), nous constatons des papiers autocollants signés Fondation Hirondelle ou Monusco. Les ordinateurs, les armoires notamment dans le bureau du Rédacteur en Chef de Radio Okapi sont également cachetés par des autocollants de la FH.

Les documents officiels de Radio Okapi que vous trouverez sur les tables sont souvent signés à côté : « Fondation Hirondelle » ou « Monusco ». De même, dans les documents de Radio Okapi, ils ne manquent pas le nom de la Fondation. Comme ceux qui ont été mis à notre disposition, notamment « le rapport d'activités de la Fondation Hirondelle », vous constaterez, dès l'entrée que la présence de Radio Okapi est mise en exergue.

Sur l'internet, là où la FH parle d'elle-même, elle dit toujours un mot sur la Radio. Et vice versa.

Nous nous sommes convaincu que la technique d'observation à elle seule présente beaucoup de limites pour comprendre la signification de cette coopération entre Radio Okapi et ses partenaires. C'est pourquoi nous avons voulu compléter cette lacune par deux autres techniques qui sont : l'analyse qualitative de contenu et l'entretien.

2.2. Résultats de l'analyse qualitative de contenu

Dans cette partie, il est question de procéder à l'analyse des données (des documents) recueillies auprès des instances de Radio Okapi et de la FH. L'objectif poursuivi est de dégager les aspects de financement dont bénéficie Radio Okapi auprès de ses collaborateurs, spécifiquement la Fondation Hirondelle.

2.2.1. Les axes prioritaires de la coopération Radio Okapi - FH

Promouvoir le professionnalisme dans le domaine journalistique et le droit de l'information dans les zones fragiles sont les raisons d'être de la Fondation Hirondelle. Elle a acquis un savoir-faire et une expérience dans ce domaine. Dans les régions de guerre ouverte, cette tâche est poussée à des niveaux élevés d'intensité et de risques graves.

a) Le secteur de l'information

Son rôle consiste à dissiper les rumeurs en maintenant l'attention sur les faits et en évitant tout recours aux discours propagandistes. L'information non partisane est donc au coeur de son action.

Cette fondation travaille dans des zones de conflits endémiques, de conflits ouverts et en même en situation de post-conflit.

Les informations de Radio Okapi sont fournies par les agences de presse, les correspondants, les envoyés spéciaux, les ministères, des agences de l'ONU etc. En dehors de ces sources, Radio Okapi recourt à la Monusco comme source et utilise un réseau d'informations des Nations Unies à New York et collabore aussi avec toute la famille onusienne (système des Nations Unies).

Les crises ou les conflits sont souvent associés au manque d'information, à la rumeur ou à la propagande. Dans ces situations, une information indépendante est essentielle pour redonner espoir et confiance aux populations victimes surtout dans la prise des décisions vitales et de confortations de leurs propres opinions. Elle s'implique donc dans le réarmement moral des populations victimes.

1ère : Dialogue entre Congolais (DEC)
a) Contexte de création

La République Démocratique du Congo inaugure, le 25 février 2002, en République Sud-Africaine, un des événements marquants de son histoire : le Dialogue Inter Congolais. Ce dernier constitue un cadre propice du règlement pacifique de la crise que le pays a connu à la suite de la guerre qui a débuté le 23 octobre 1996 pour se terminer le 17 mai 1997.

C'est cette guerre qui débouche sur la chute du maréchal Mobutu et à l'accession au pouvoir de Laurent Désiré Kabila. Une autre guerre sera déclenchée le 02 août 1998 et consacrera la partition du pays. Désormais, l'Est de la RDC est administrée par :

- le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) dont le quartier général se trouve à Goma (province du Nord Kivu);

- le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Kisangani, Mouvement de Libération (RCD/KML) basé à Bunia (Province Orientale) ;

- le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Nationale (RCD basé à Isiro (Province Orientale).

Au Nord, le pays est contrôlé par le Mouvement de Libération du Congo (MLC), dont la ville de Gbadolite constitue le Quartier Général. Cependant, l'Ouest est sous l'autorité du Gouvernement central qui continue à y exercer effectivement son imperium.

Le 25 février 2002 constituait donc une date mémorable dans l'histoire de la République Démocratique du Congo d'autant que ce jour marque le début du dialogue Inter Congolais à Sun City (Afrique du sud). Celui-ci est l'aboutissement de nombreux contacts et pourparlers initiés par la communauté Internationale pour la résolution pacifique de la crise congolaise.

Ces contacts et pourparlers sont consécutifs à la signature le 10 juillet 1999 des Accords de Lusaka entre le Gouvernement Central, les belligérants et les protagonistes du conflit congolais. C'est donc dans ce contexte particulier que l'Emission « Dialogue Entre Congolais » était pour la première fois diffusée marquant ainsi le début effectif de Radio Okapi.

b) Objectif de l'émission

« Dialogue Entre Congolais » est un magazine d'actualité politique.

Elle poursuit un certain nombre d'objectifs, notamment :

- Faire comprendre le processus de pacification : RDC vient de connaître plusieurs années de guerres. Il était donc opportun de vulgariser le discours que la logique de la paix sous-entendait.

- Expliquer à la population les enjeux de ce processus. Aider la population à comprendre les avantages à travers des analyses faites par les acteurs politiques ou les forces vives de la nation.

- Contribuer à la réunification du pays.

- Favoriser la solution de la crise par le dialogue.

- Faciliter réconciliation nationale.

c) Critères de sélection des invités

Les invités sont choisis en fonction du sujet et de leurs points de vue en tenant compte de la diversité des vues. Les invités sont souvent politiques étant donné que les thèmes exploités relèvent plus de la politique. Cependant, il y a lieu de savoir que des acteurs sociaux, des analystes sont aussi invités pour des sujets qui impliquent le pouvoir. Tel est le cas des sujets à caractère économique, social etc. mais qui sont à la base de certaines décisions politiques qui impliquent le pouvoir. Ce sont des sujets d'actualité mais d'obédience souvent politique qui y sont traités. La rédaction de Dialogue Entre Congolais s'inspire des sujets traités dans la rédaction news.

d) Moyens mis en oeuvre

L'émission « Dialogue Entre Congolais » fait partie des programmes de Radio Okapi. Elle émerge donc de son budget. Mais, elle bénéficie aussi d'un budget autonome qui est celui des pigistes. Ces derniers sont payés avec le budget alloué à l'émission Dialogue Entre Congolais.

2ème : Parole aux auditeurs

C'est une émission de réflexion et d'analyse sur des questions d'actualité. Il peut s'agir de l'actualité chaude ou non périssable dans le temps, c'est-à-dire le factuel. La particularité de cette émission est qu'elle met en exergue un débat, un échange et un partage.

Ce sont notamment les auditeurs qui participent à l'émission et qui débattent à travers leurs commentaires et préoccupations sur les questions de société, c'est-à-dire politiques, sécuritaires, économiques, etc.

Les questions abordées revêtent souvent un caractère national. Dans chaque débat et après filtrage, en moyenne, une quinzaine des auditeurs réagissent en direct. Ce chiffre varie lorsqu'il s'agit de débat ouvert sans invité précis. Par ailleurs, d'autres auditeurs postent leurs réactions sur la page Facebook de l'émission ou à l'adresse pa@radiookapi.net.

a. La place de l'émission dans la société
b. Fonctionnement et structure de l'émission
c. Origine de l'émission « Parole aux auditeurs »
3ème : Okapi Services
Préambule
a. Le rôle de l'émission
b. Traitement du sujet
c. Le choix du sujet

b) Le secteur logistique (Apport Matériel)

L'actualisation du schéma de la communication par Harold Lasswell55(*) part d'une série des questions qui marquent le processus de communication à savoir : Qui a dit quoi ? A qui ? Par quel canal ? Et avec quel effet ?

Radio Okapi a occupé la première place dans le paysage médiatique de la République Démocratique du Congo, selon le dernier sondage réalisé en octobre 2012 par l'Institut Français Immar pour le compte de France Expertise International (FEI), grâce aux informations objectives et impartiales.

Dès la création de Radio Okapi, la FH l'a doté sur le plan logistique des émetteurs, des ordinateurs, des téléphones fixes et portables, des enregistreurs, des groupes électrogènes, consoles...

Bien plus, ces ordinateurs sont interconnectés à l'internet et permettent aux journalistes d'accéder directement aux informations d'ailleurs. Le local de la rédaction est aménagé de telle sorte que le travail du journaliste soit bien exécuté. En conséquence, la diffusion est assurée par cinquante-neuf (59) émetteurs FM dont trente et un (31) en propres et vingt-huit (28) à travers les radios partenaires, équipées par la FH.

L'appui aux radios partenaires, le développement des partenariats avec les radios associatives congolaises a permis de partager le savoir-faire ainsi que les valeurs de Radio Okapi avec davantage de journalistes et de managers de médias locaux dans le but de renforcer le réseau.

Ces activités se sont développées dans le cadre du programme de développement du secteur médiatique (PDSM) mis en oeuvre dans quatre (4) provinces de la RDC par Internews avec la FH. Ce projet complément a permis de multiplier les soutiens journalistiques et techniques que les appuis en génération de revenus apportés par la Fondation Hirondelle à ces radios. A travers notamment la diffusion de campagnes de communication institutionnelle menées à travers le projet hirondelle communication, dont le développement s'est poursuivi en 2013.Tous les déplacements des journalistes sont assurés par le charroi automobile de Monusco.

Des avions de la Monusco assurent la rotation des journalistes. Sur terrain, surtout en temps de guerre, le déplacement des journalistes se fait en véhicule, sous escortes des blindés de la Monusco en vue d'atteindre certaines localités. Quant aux endroits les plus éloignés, enclavés, le déplacement s'effectue en hélicoptères convoyés par des militaires casques bleus.

Bien que placée sous la gestion collégiale de Radio Okapi, celle-ci est sous la responsabilité des Nations-Unies via la Monusco qui prend en charge une grande partie des aspects matériels, techniques, financiers. Radio Okapi utilise le bâtiment de la Monusco. Avec la Fondation Hirondelle, elle gère, outre les aspects matériels, la partie rédactionnelle qui est son cheval de bataille.

C. Apport financier (secteur financier)

Le travail de Radio Okapi repose sur le partenariat qui existe entre la Fondation Hirondelle et la Monusco. Ainsi, les moyens financiers important ont été disponibilisés. Si pour la première année, en 2002, le budget global de Radio Okapi était de 4 millions de dollars, celui-ci a été doublé en 2006, soit près 8 millions de dollars américains. Le budget annuel de la Fondation Hirondelle pour Radio Okapi est de plus de 4 millions de dollars américains56(*).

D'où le budget de la F.H pour la radio Onusienne dès sa création en 2002 jusqu'en décembre 2014, s'élève à au moins cinquante millions de dollars.

Il sied de savoir que tous les journalistes en déplacement dans des zones de conflits armés bénéficient d'un frais de mission d'au moins 50 dollars par jour à chaque rotation au déplacement de reportage dans des zones en conflit, généralement à l'intérieur du pays (Est de la RDC).

Ainsi, signalons-nous en passant que pour la période entre juillet 2003 et juin 2004, le budget de la Monuc, ancêtre de la Monusco, était de 677 312 300 dollars. Tandis que la période entre le 1èr juillet 2004 au 30 juin 2005, le budget global de la Monusco était de 1 milliard de dollars américain selon un communiqué de presse, à l'issue de la réunion de la cinquième commission des Nations Unies, tenue à New York en mai 2004.

2.3. Résultats de l'entretien

Nous prenons en compte ci-dessous, les retombées de résultats de notre entretien avec les personnes ressources respectivement :

ü le responsable des partenariats de la Fondation Hirondelle, Innocent Bulambembe,

ü le représentant de la FH en République Démocratique du Congo, Patric Busquet,

ü le Rédacteur en Chef de Radio Okapi, Léonard Mulamba.

Rappelons que lors d'une interview, il s'établit un échange aux cours duquel un enquêteur interroge une ou plusieurs personnes sur leurs opinions, leurs expériences et leurs perceptions. Il s'agit d'un tête-à-tête oral entre deux personnes ou une personne et un groupe de personnes dont l'une transmet à l'autre des informations recherchées.

1° Les axes d'intervention de la Fondation Hirondelle

Elle oriente son action sur quatre axes distincts :

Le premier, est celui de la production ainsi que de la diffusion d'informations et de programmes propres à tout auditeur. Le deuxième est le soutien aux médias tiers et à la formation. Le troisième c'est celui de la pérennisation stratégique pour la FH. Il porte sur la pérennisation de ses médias, d'une part, et sur celle de la Fondation, d'autre part. Enfin, le quatrième entend développer ses réseaux et partenariats, et mettre son crédit à profit pour favoriser l'émergence de normes internationales reconnues.

2° Les justifications pour la FH de coopérer avec les médias en zones de crise

Les crises ou des conflits sont souvent associés au manque d'informations, à la rumeur ou à la propagande. Dans de telles situations, une information indépendante est essentielle pour redonner espoir et confiance à la population en péril. Elle permet aux populations victimes de prendre des décisions et de forger leurs propres opinions.

3° la raison d'être d'une radio de la paix

Parmi les objectifs que vise Radio Okapi, il y a celui premièrement d'accompagnement au processus de la paix mais aussi la reconstruction des Etats dévastés par la guerre. C'est dans ce même ordre d'idées que suite à l'accord entre le gouvernement Congolais et les Nations Unies, les deux parties ont prévu la mise en place d'une radio pour informer la population Congolaise située dans les quatre coins du pays et même celle qui vit à l'étranger, du déroulement du dialogue qui visait le rétablissement de la paix en République Démocratique du Congo.

4° Programmation des thèmes de la paix

Radio Okapi n'a pas inscrit dans le contenu de sa grille de programmes une émission intitulé « paix... ». Mais cette radio, à travers ces nombreuses émissions fait la promotion de la paix. Bien que le terme « paix » soit inexistant sur sa grille de programmes, la radio développe cet aspect de chose sous une forme implicite. Tout ceci passe sous l'impulsion, l'orientation et le contrôle de la FH.

5° L'indépendance financière de Radio Okapi

L'indépendance, dont il est question ici résume le fait qu'un média, comme Radio Okapi ne dépende d'aucune institution financière pour fonctionner. C'est pourquoi, les termes de son budget ont été bien définis dans son cahier de charges dès sa création.

Radio okapi est un facteur de paix et d'éclosion d'une démocratie au même titre que son parrain la FH. Elle s'évertue à partir de ses programmes à instaurer le dialogue entre ennemis et ainsi permettre à chacun de s'exprimer librement.

Section 3. Interprétation des résultats.

Comme l'intitulé l'indique, cette section nous conduit au dépouillement des données récoltées sur terrain et y apporter quelques explications. L'interprétation représente, en quelque sorte, un système rattachant les réponses fournies par analyse des documents, aux connaissances dont dispose le chercheur sur le plan théorique et sur le plan concret du milieu étudié. Et cela, en vue de donner une réponse plus générale à ces préoccupations.57(*) D`où l'interprétation constitue la lecture de ces données. L'interprétation est complexe du fait qu'elle repose beaucoup sur les qualités du chercheur (l'intelligence, faculté d'observation, intuition, expérience, imagination...) que sur les moyens techniques.

Après avoir analysé toutes les données, nous voulons y apporter l'interprétation de ces résultats. Ceux-ci nous amènent à faire des constatations suivantes :

v Les projets de la Fondation Hirondelle facilitent le dialogue entre les zones rurales et urbaines. Il ne s'agit pas de stations exclusivement basées dans la capitale et qui diffusent les informations nationales vers l'intérieur du pays. Il ne s'agit pas non plus de stations rurales destinées aux communautés locales. Il s'agit plutôt d'un mélange dynamique de ces deux modèles, pour le but d'informer et de donner la parole à l'ensemble des citoyens et auditeurs à travers le pays. Les sujets qui sont discutés à l'antenne sont ceux qui font l'actualité. Il s'agit de thème dont les gens parlent entre eux avec leurs familles, leurs voisins et leurs amis. C'est le cas de l'émission « Dialogue entre congolais », un des programmes les plus populaires de Radio Okapi. Ceux-ci se consacrent aux grands sujets du moment, ceux qui préoccupent l'ensemble de la population.

v La force de Radio Okapi à livrer l'information neutre résulte du fait qu'elle ne dépende d'aucune institution financière de l'Etat Congolais pour fonctionner. Les termes de son budget sont bien déterminés par des organisations qui ne dépendent pas des ressources de l'Etat Congolais. Et cette stratégie a été mise en exergue dès la création de Radio Okapi.

v Radio Okapi est facteur de paix et d'une éclosion démocratique dans la mesure où elle met en vigueur à partir de ces programmes des émissions interactives et instaure des dialogues pour permettre à chacun de ces auditeurs quel que soit son niveau social de s'exprimer librement. En dehors des objectifs d'une information impartiale, la FH en coopération avec Radio Okapi a également contribué à la transformation des populations dans les endroits où ils sont implantés.

v La Fondation Hirondelle, cas type de notre étude, a vivement contribué pour la formation de journalistes de Radio Okapi. Ceux-ci sont formés à la gérance de la politique de la radio (ligne éditoriale) hormis les contributions financières dont la grande partie est prise en charge par la Monusco.

v la radio, à travers de la Fondation Hirondelle amène aux populations des informations sur l'actualité politique, économique et sociale. Elle s'occupe aussi de l'ensemble du fonctionnement du processus électoral. La radio se relève être particulièrement efficace dans les situations de crise.

v En vue de relever le niveau social du pays, longtemps courbé par les atrocités de la guerre, Radio Okapi, fruit de la FH et de la Monusco joue également le rôle de quatrième pouvoir. Il est donc urgent de rendre aux médias (Radio Okapi) leur place dans la reconstruction des sociétés paralysées ou mutilées par des guerres, par des régimes dictatoriaux et corrompus. Cela passe par des prises de conscience politique.

v Les qualités que nous attribuons à Radio Okapi riment également avec le travail des journalistes surtout dans les zones des conflits armés. L'idéal serait donc que le journaliste s'arme de la rigueur, de l'honnêteté et de la précision dans le traitement de l'information. C'est ce qui implique le professionnalisme dans son action.

3.1. Suggestion pour les perspectives d'avenir

Il est temps de penser sérieusement aux médias lorsqu'on envisage que l'on mette en place des mécanismes pour le développement d'un pays. Et, ces médias doivent jouer un rôle principal dans ce processus.

Ainsi, faut-il qu'il soit économiquement indépendant pour permettre la liberté d'expression dans la diffusion de ses contenus. Il faudrait aussi penser à la formation adéquate des journalistes à travers le monde, pour qu'en évidence, ils apprennent les procédés pour rendre comptent à travers un papier d'information à l'antenne.

L'on devrait également penser aux médias en termes d'outils de' fonctionnement démocratique. Une démocratie qui s'ouvre vers l'avenir constructeur doit être fondée sur des bases solides. L'indépendance de ces médias doit être à l'égard des pouvoirs politiques et économiques. C'est ce qui garantira l'impartialité des journalistes et assurera leur crédibilité auprès du public.

Ainsi, doivent-ils poursuivre les objectifs suivants :

v Pour les investisseurs, ils doivent créer les capacités de management et la rentabilité nécessaires à l'indépendance économique des médias.

v Ce projet nécessite l'amélioration des capacités des autres acteurs médiatiques à couvrir l'actualité, surtout celle liée à des conflits de guerres armées.

v Les investisseurs ont le devoir de faire vivre des médias au jour le jour.

v Et pour finir, les actionnaires ont la responsabilité de faire évoluer les technologies.

Conclusion partielle

Le présent chapitre a constitué la charpente de notre étude. Nous avons, à travers ces lignes, démontré la part que les partenaires peuvent jouer dans le fonctionnement d'une radio qui privilégie la paix. Cette analyse a été renchérie par les entretiens fructueux que nous avons eus avec les responsables de ces établissements.

Nous pouvons nous résumer en ce sens. Radio Okapi, en soi, ne mobilise ni un budget, ni des entrées lors des diffusions de ces programmes. C'est pourquoi, nous remarquons l'absence de la publicité dans la grille de programmes de la radio. Radio Okapi en elle-même n'organise pas la formation des journalistes pour leur mise en niveau. Mais, elle se base sur la coopération qui existe entre la Fondation Hirondelle et la Monusco pour être à mesure d'assurer avec facilité les couvertures médiatiques dans l'ensemble de la République Démocratique du Congo avec professionnalisme et gaité.

De cela, sont sorties des suggestions pour les perspectives d'avenir. Ces suggestions aideraient ceux qui souhaiteront travailler dans le secteur médiatique, surtout en temps de guerres ou de situations de crise (conflits).

CONCLUSION GENERALE

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

GLOSSAIRE DES PRINCIPAUX SIGLES ET ACRONYMES UTILISES V

INTRODUCTION 1

1. PROBLÉMATIQUE 1

2. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL 7

3. CADRE THÉORIQUE 8

4. RAISON ET CHOIX D'INTÉRÊT DU SUJET 7

5. DÉLIMITATION DU SUJET 8

6. MÉTHODES ET TECHNIQUES 8

7. STRUCTURE DU TRAVAIL 8

CHAPITRE I : ASSISES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES 10

SECTION 1 : DÉFINITION DES CONCEPTS 10

I.1. Coopération 10

I.1.1. L'origine de la coopération 11

I.1.2. L'évolution de la coopération 11

I.1.3. La coopération selon les différentes disciplines 12

I.1.4. Les buts de la coopération 13

I.1.5. Les type de Coopérations 13

I.2. Radio 14

I.2.1. Historique de la radio 16

I.2.2. Typologie classique 17

I.2.2.1. Sur le plan de l'aire de couverture 17

a) Les radios internationales 17

b) Radios nationales 18

c) Radios régionales ou provinciales 18

d) Radios locales 18

I.2.2.2. Sur le plan du statut juridique 18

1°La radio publique 19

2°Les radios de types privés 19

I.2.2.3. Sur le plan du format 20

a) Les radios d'information 20

b) Les radios musicales 21

c) Les radios généralistes 21

d) La radio rurale communautaire 21

I.3. Sources de financement 22

I.3.1.Sources de financement pour une entreprise. 22

I.3.2. Objet et but de financement 23

I.3.3. Enjeux de financement 24

I.3.4. Obligation des sources de financement 24

a) Les clients 25

b) Les fournisseurs 25

c) Les établissements de crédits 25

d) Les apporteurs des capitaux 25

e) Les salariés de l'entreprise 26

I.3.4. la gestion financière 26

SECTION 2. CONSTRUCTION DES CONCEPTS DE L'HYPOTHÈSE 28

I.2.1. Paix 28

I.2.2. communication 29

I.2.3. Médias 29

1.2.4. Conflit 30

I.2.5.Coopération 30

SECTION 3. CADRE THÉORIQUE 31

1.1. Approche constructiviste de la communication 33

a) La causalité circulaire 33

b) La causalité de la communication 33

CONCLUSION PARTIELLE 34

CHAPITRE II. CHAMP D'INVESGATION : RADIO OKAPI ET FONDATION HIRONDELLE 35

SECTION 1. PRÉSENTATION DE RADIO OKAPI 35

II.1.1. Trame historique 35

II.1.2. Localisation 37

II.1.3. Structure et Fonctionnement 37

II.1.4.Objectifs 37

II.1.5. Statut Juridique 38

II.1.6. La ligne éditoriale 38

II.1.7. Les destinataires de Radio Okapi 39

II.1.8. Les différents contrats qui lient Radio Okapi à son public. 40

1. Le contrat d'information 40

a) L'exigence de crédibilité 40

b) L'exigence d'attractivité 41

2. Le contrat d'explication 41

3. Le contrat d'éducation 41

4. Le contrat d'assistance 41

5. Le contrat de divertissement 41

1er l'orientation démagogique et publicitaire 42

2eme l'orientation dogmatique 42

3eme l'orientation éclectique ou culturaliste 42

4eme l'orientation socio - dynamique 43

II.1.9. Cadre organique et fonctionnel 43

SECTION 2. DESCRIPTION DE LA FONDATION HIRONDELLE 46

II.2.1. Aperçu historique 46

II.2.2. Son siège social 47

II.2.3. Mission 47

II.2.4. Financement 47

II.2.5. Relations avec les pays hôtes 48

II.2.6.Gouvernance et structure de la Fondation Hirondelle 48

II.2.7.Réalisation graduelle 50

II.2.8. Les valeurs qui fondent la Fondation Hirondelle 51

II.2.9. Les zones d'intervention et les priorités stratégiques de la Fondation Hirondelle 52

II.2.9.1.Les priorités stratégiques de la Fondation Hirondelle 52

II.2.10. Bref historique du partenariat de l'ONU et la Fondation Hirondelle 53

CONCLUSION PARTIELLE 54

CHAPITRE III : CADRE DES RESULTATS EMPIRIQUES DE L'ETUDE 55

SECTION 1 CADRE MÉTHODOLOGIQUE 55

1.1. L'observation 56

1.2. L'analyse qualitative de contenu 56

1.3. Entrevue 56

SECTION 2. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS 58

2.1. Résultat issu de l'observation 58

2.2. Résultats de l'analyse qualitative de contenu 59

2.2.1. Les axes prioritaires de la coopération Radio Okapi - FH 59

a) Le secteur de l'information (Expertise journalistique) 59

1ère : Dialogue entre Congolais (DEC) 60

b) Contexte de création 60

c) Objectif de l'émission 61

d) Critères de sélection des invités 62

e) Moyens mis en oeuvre 62

2ème : Parole aux auditeurs 62

a. La place de l'émission dans la société 62

b. Fonctionnement et structure de l'émission 63

c. Origine de l'émission « Parole aux auditeurs » 63

3ème : Okapi Services 63

Préambule 63

a. Le rôle d'émission 64

b. Traitement du sujet 64

c. Le choix du sujet 65

a) Le secteur logistique (Apport Matériel) 65

C. Apport financier (secteur financier) 67

1° Les axes d'intervention de la Fondation Hirondelle 68

2° Les justifications pour la FH de coopérer avec les médias en zones de crise 69

3° la raison d'être d'une radio de la paix 69

4° Programmation des thèmes de la paix 69

5° L'indépendance financière de Radio Okapi 69

SECTION 3. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS. 70

3.1. SUGGESTION POUR LES PERSPECTIVES D'AVENIR 72

CONCLUSION PARTIELLE 72

CONCLUSION GENERALE 73

TABLE DES MATIERES 79

* 1 VERNIERES, M., Nord-Sud renouveler la coopération, Paris, éd. économica, 1995, p.6.

* 2 MUCHIELLI, A., Théories systémiques de communication. Principes et applications, Paris, Armand Colin, 1999, p.17.

* 3 TSHISUKU, S., les NTIC dans les relations de coopération entre l'UE et les Etats ACP, mémoire de licence, Kinshasa, IFASIC, 2003.

* 4 KANKU, T., la coopération Franco-Congolais, Etat des lieux, mémoire de licence, IFASIC, Kinshasa, 2002.

* 5 RONGERE, P., Méthodes des Sciences Sociales, Paris, éd. Dalloz, 2001, p.398.

* 6ENCYCLOPEDIE LAROUSSE, Paris, Harmattan, 2011, p. 2599.

* 7Dictionnaire le petit Robert, Paris, Cedex Ob., 2013, p. 527.

* 8 AUSTRY, J., Le scandale du développement, Paris, éd. du Seuil, 1987, p.76.

* 9 UNESCO, Rapport mondial sur la communication et l'information, Kinshasa, 2000, p.118.

* 10 MAMBA, JBD, cours de coopération internationale, Kinshasa, IFASIC, 2003.

* 11 Idem.

* 12 ENCYCLOPEDIE, Op.cit. p.4281.

* 13 DICTIONNAIRE LAROUSSE, Op.cit., p.462.

* 14BAIR, L., La radio et la télévision dans les progrès de la technique, Madrid, éd., Christophe Colomb, 1943, p.116.

* 15 LAZARD, J., 100 mots pour introduire aux théories de la communication, Paris, les empêcheurs de penser en rond. 2004, p. 14.

* 16 FRIEDMAN, G., Télévision et démocratie culturelle, Québec, Harmattan, 1989, p.8.

* 17 Davy, G., La géographie de la radio dans le service des populations, PUQ, 1984, p. 36.

* 18 CAZENEUVE, J., « sociologie de la radiotélévision », qui suis-je ?, Paris, éd. Corrigée, Presse Universitaire de France, 1986, p.3.

* 19 MARTINEZ, E., la radio dans la société moderne, Paris, éd. Sociales Franeaseb, 1996, p.2.

* 20 GUILLET, JP., Radio communautaire Catholique, Vatican, service missionnaire, OCIC, 1995, P.2.

* 21 JONGEN, F., Le droit de la radio et de la télévision, Bruxelles, éd. Gret, 1998, p.113.

* 22 BROSSEAU, J.M et SONCIN, J., Gérer et animer une radio, Paris, éd. Gret, 1998, p.113.

* 23 Encyclopédie, op.cit., p.4281.

* 24 Dictionnaire Larousse, op.cit., p.462.

* 25 KRUGMAN, P, et OBSTFELD, M., Economie internationale, Paris, les presses de la SEPDC, 2010, p.385.

* 26 BERK, J., et DERMAZO, P., Finance d'entreprise, Paris, la source d'Or, 2011, p.880.

* 27 BERK, J., et DERMAZO, P., Op. Cit. p.879.

* 28 KIBUEY, M., la fiscalité et la gestion de l'entreprise, Kinshasa, Média St Paul, 2012, p.85.

* 29 GONRARD, l'information dans l'entreprise et les organisations, Paris, éd. du Seuil, 1990, p. 335.

* 30 KOKOLO, H., cours de Sociologie des conflits en relations internationales, cours, inédit, IFASIC, 2014, p.2.

* 31 BOURGI, A., La politique française de coopération en Afrique « cas du Sénégal » tome xxx, Paris, Abidjan, librairie générale du droit et de jurisprudence et nouvelles éditions, 1979.

* 32MUCCHEILLI, A., Op.cit., p.19

* 33 DE ROSNAY, J., le macroscope, vers une vision globale, Paris, Ed. du Seuil, 1975, p.91.

* 34 HABERMAS, J., Théorie de l'agir communicationnel. Rationalité de l'agir et la rationalisation de la société, Paris, Fayard, 1987, P.18.

* 35 HABERMAS, J., Op. Cit., P.20.

* 36 Entretien en date du 12 février avec le Rédacteur en Chef de Radio Okapi, Léonard MULAMABA.

* 37 Document administratif de la fondation Hirondelle.

* 38 Léonard MULAMBA idem.

* 39 Article 19 de la déclaration universelle de droit de l'homme.

* 40 Léonard MULAMBA idem.

* 41 Document administratif de la Radio Okapi.

* 42 Document administratif de la radio okapi mis en ligne sur www.radiookapi.net. Consulté le 14 février 2015.

* 43JEANNOT MATWAKI, Chef de programme de Radio Okapi.

* 44 Propos de CHARLES-ANTOINE BAMBARA Directeur de l'information public de Radio Okapi, recueillis en mars 2015.

* 45 www.radiookapi.org.

* 46MOLES A., cité par MATUMWENI, Radio et Télévision, cours de 1ère licence journalisme, journalisme, IFASIC, 2014.

* 47 Information recueillie à la Radio Okapi par JEANNOT MATWAKI, Directeur de programme Op. Cit.

* 48 Entretien en date du 13 Février 2015 à 14 h 05' avec le responsable des partenariats de la Fondation Hirondelle INNOCENT BULAMBEMBE.

* 49 Document administratif de la Fondation Hirondelle mise en ligne sur www.ennonglele. org. Consulté le 15.février 2015.

* 50 BOISIEZ, N., publication dans http.www.hirondelle.org.

* 51GRAWITZ, M., Méthode des sciences sociales, Paris, 7ème éd. Dalloz, 2001, P.358

* 52 Idem

* 53GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, Paris, édition Dalloz, 2000, p. 74-75.

* 54 ETTER, J-M, Rapport d'activité 2013, Lausanne, Temple du savoir, 2013, p.3.

* 55 LASWELL, H., cité par EKAMBO, J.C., Cours inédit de théories de communication, de 3ème graduant, IFASIC, 2013

* 56 Document administratif de la Fondation Hirondelle mise en ligne sur www.hirondelle.org consulté le 14 février 2015 à 18h30'.

* 57 LE RAY, C., L'analyse de contenu : de la théorie à la pratique, Ottawa Morin Chartier, PUQ, 2008, p.48.

.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote