Introduction
L'usage de poisons dans la pêche est une pratique
courante, quand bien même la loi relative à l'institution d'un
Code de la Marine marchande en interdit formellement l'utilisation. La forte
demande en produits de pêche liée à la démographie
galopante en milieu littoral ces dernières années et le niveau de
chômage de plus en plus important dans la population des jeunes
expliquent le recours fréquent au poison dans la pêche. L'objectif
de cette pratique est d'accroître le volume des captures pour faire face
à la demande (Anoh, 2007).
C'est dans les eaux lagunaires de l'espace littoral et sur les
plans d'eau continentale que cette forme de pêche est observée. La
pêche par empoisonnement est efficace dans les milieux clos où les
eaux sont soumises à un faible brassage. C'est pourquoi elle est
quasiment inexistante en mer. La forte agitation et la grande étendue
des eaux marines rendent ce milieu impropre à la pratique de la
pêche par empoisonnement. Les produits toxiques qui s'y retrouvent et qui
causent malheureusement d'énormes dégâts, le sont le plus
souvent accidentellement et sont le fait d'autres usagers de l'espace maritime
(Anoh, 2007).
La planète est actuellement peuplée de plus de
sept milliards d'humains et cette explosion démographique ne cesse de
croître. La croissance de la population et revenue dans le monde entier
associé à l'évolution des préférences
alimentaires, stimulant un accroissement rapide de la demande de
protéines d'origine animales (viande, lait, oeufs, poissons, insectes et
autres). L'usage des tous ces piscicides n'est plus contrôlé
coutumièrement (Stauch, 1960).
De ce seul point de vue, la pêche a pour l'individu une
importance particulière telle qu'elle a motivé chez l'homme
sauvage, la recherche des végétaux propres à lui assurer,
par l'empoisonnement des cours d'eau, des pêches faciles, fructueuses et
sans risques. Le risque à courir paraît, en effet d'importance qui
consiste à manger un poisson intoxique, et partout, le fait est
là : les poissons capturés par ces procédés
sont dans la plupart des cas d'une innocuité absolue. (Kerharo et
al, 1960)
Il est certain qu'en raison de la grande quantité de
poissons récoltés, ces pêches coutumières
fournissent un apport notable en protéines animales, aux populations
riverains ainsi qu'à celle des villes à voisinant. Cependant,
malgré leur caractère traditionnel et leur efficacité, ces
actions peu contrôlées n'ont pas qu'un aspect
bénéfique. D'une part, les poissons pêchés par
empoisonnement se conservent mal ; leurs chairs se dégradent
rapidement et l'écoulement du produit de ces pêches sur les
marchés locaux ne peut pas toujours s'effectuer dans un bref
délai. Il en résulte que cette nourriture, consommée
souvent avariée loin du lieu de pêche, n'est pas sans risque pour
les consommateurs. D'autre part, les poisons végétaux, s'ils sont
administrés par voie orale, sont extrêmement toxiques, même
à dilution très faible et par simple contact pour les animaux
à sang froid. L'ensemble des organismes constituant les
écosystèmes dulçaquicoles est donc susceptible
d'être affecté du fait de la faible sélectivité de
ce produit. (Elouard et al. 1982 ; Stauch, 1960; Monod, 1928, Kerharo
et al., 1960).
Ce caractère remarquable d'être, d'une
façon générale, toxique par l'homme et les animaux
à sang chaud, devrait suffire pour faire prendre en considération
l'intérêt présenté par les drogues ichtyotoxiques
(Amakoe, 2011). Notre étude a pour objectif global de contribuer
à la lutte contre la pêche traditionnelle par empoisonnement des
cours d'eau. Ce travail vise donc à changer le système de
production paysanne, car comme l'affirment Whittemore et Elsley (1976):
«lorsqu'on veut insérer une information nouvelle dans le
système d'alimentation d'une population, l'un des principaux
problèmes est que, au lieu d'être une question de nutrition, c'est
le système de cette population qui est mis en cause par l'information.
Tout devient alors une question de système tandis qu'il s'agissait d'une
information qui touche essentiellement la nutrition et qui aurait pu
déboucher sur un développement riche de succès».
Cette zone n'a pas encore fait l'objet de suivi
régulier de l'utilisation des plantes ichtyotoxiques. Il est donc
difficile de montrer l'impact de cette application des ichtyotoxiques sur la
richesse aquatique. La question qui se pose alors est de savoir comment se
présente l'impact de l'application des plantes ichtyotoxiques sur la
richesse aquatique du milieu?
C'est pourquoi devant cette problématique, dans le
cadre de cette étude, nous allons présenter les méfaits
de l'application des plantes ichtyotoxiques par empoisonnement des cours d'eau
et leur impact sur la biodiversité aquatique. Pour répondre
à ces questions les hypothèses suivantes peuvent être
formulées :
ü Est-il vrai que ces plantes «Amblyogonocarpus
schweinfuthii Harms, Diospyros mweroensis et Luffa
cylindrica » sont-elles toxiques ?
ü Quel a été le taux de mortalité
des poissons à l'effet de chacune de ces plantes ?
ü Laquelle de ces trois plantes présente un taux
élevé de toxicité ?
ü Quels sont les comportements affichés par les
poissons après inoculation de la poudre ichtyotoxique ?
C'est dans l'optique de répondre aux questions ci-haut
et vérifier les hypothèses ci-dessus posées que nous avons
choisi pour thème : « d'étudier de la
toxicité des poudres des fruits des plantes ichtyotoxiques
« cas de Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms, Diospyros
mweroensis et Luffa cylindrica » sur les Tilapias de la
Lukuga ».
Pour confirmer ces hypothèses il s'agira de comparer
spécifiquement l'ichtyo toxicité de ces plantes
(Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms, Diospyros mweroensis et
Luffa cylindrica), de relever la dose létale de la plante qui
s'illustrera plus toxique en fonction du temps et de d'observer les
comportements affichés par les poissons après inoculation de la
poudre toxique.
Vivre dans un environnement sain et de lutter pour contribuer
à la protection de la nature constitue le principal enjeu de nombreuses
recherches scientifiques. Il intéresse aussi bien les organisations
paysannes que urbaines qui engagent aujourd'hui tant d'efforts pour remettre
l'environnement à l'état naturel. Cette présente
étude constitue un document qui pourrait aider la population
utilisatrice des plantes indigènes à protéger la
biodiversité aquatique.
A côté de l'introduction, de la conclusion et
recommandations, le présent travail s'articule autour de quatre
chapitres. Le premier chapitre est consacré à la revue de la
littérature. Le deuxième chapitre parle sur le milieu,
matériel et les méthodes. Le troisième chapitre est
consacré aux résultats. Le quatrième chapitre est
consacré à la discussion.
Chapitre 1. Revu de littérature
1.1. Historique
La notion des toxiques de pêche paraît aussi
vieille que les hommes. Elle est connue des peuplades les plus primitives du
monde et doit dater de l'époque où les hommes vivaient de la
simple cueillette des végétaux, des produits de la chasse et de
la pêche.
Pour (Chevalier, 1937) cette notion serait antérieure
à l'agriculture et remonterait peut être même au
paléolithique. L`homme préhistorique, simple récolteur de
végétaux, a dû apprendre à ses dépens la
reconnaissance des plantes toxiques. De l'application de ses expériences
à la capture des animaux il n'y avait qu'un pas, qui fut sans doute vite
franchi. La pêche est dans ses débuts, liée à la
chasse car tous les peuples primitifs considèrent la pêche comme
la chasse appliquée aux animaux aquatiques. Nous suivons, au cours des
âges préhistoriques, l'évolution de la pêche :
d'abord la simple capture à la main, puis la naissance du harpon
lancé vigoureusement d'un bras solide, l'homme s'est aperçu bien
vite que la force de pénétration de l'instrument et la
précision de l'oeil était insuffisante pour lui assurer la
capture du gibier ou du poisson. C'est à ce moment qu'il eut sans doute
recours aux plantes toxiques mettant ainsi à profit ses
expériences alimentaires (Gruvel, 1928) ayant trouvé les toxiques
de chasse, l'homme les applique à la pêche. Le problème
était plus complexe, car ce n'était plus un projectile, ni un
appât qu'il fallait empoisonner, mais une grande masse aqueuse,
d'où la nécessité de traiter le minimum de volume
d'eau.
1.2. Les origines de la
pêche par empoisonnement
Dans les temps anciens, des feuilles et des écorces
d'arbre étaient utilisées pour enivrer le poisson,
l'étourdir et le capturer. Cauvin (1973) faisait remarquer, en ce qui
concerne le pays adioukrou que la pêche collective était
pratiquée par tout le village. Au cours des parties de pêche, l'on
se servait d'une poudre de feuilles pilées dont on saponifiait l'eau
pour aveugler et empoisonner les poissons qui sont par la suite ramassés
par toute la communauté présente sur le lieu de la
randonnée.
1.3. Avantage et
désavantage de l'application des ichtyotoxiques
La pêche aux plantes ichtyotoxiques favorise la capture
d'un grand nombre de poissons sans grand effort. Par contre un réel
danger de cette méthode c'est souvent la destruction inutile des jeunes
qui sont trop petits pour être ramassés (Monod, 1928). I1 ne
faudrait pourtant pas exagérer le péril et on peut se demander si
la destruction par le poison est même appréciable à
côté de celle par les causes naturelles (ennemis: dessiccation des
mares, etc.) nous considérons comme d'autant moins utile l'interdiction
de la pêche au poison que l'application d'une telle décision
serait dans la pratique absolument inopérante étant donné
l'impossibilité matérielle de tout contrôle sérieux
(Stauch, 1960).
1.4. Les plantes
ichtyotoxiques
Les plantes ichtyotoxiques sont des plantes qui peuvent
occasionner des lésions, internes ou externes, à l'organisme
humain ou animal en cas de contact ou d'ingestion d'une quantité
relativement faible de graines, de racines, de feuilles, de fruits ou de
sève.
Les plantes ainsi employées, dont le choix judicieux a
donné à l'usager un sévère travail de
discrimination entre les différents végétaux toxiques
possibles, ont donné naissance, qu'on le veuille ou non, à une
classe spéciale de poisons : Les Poisons de
Pêche. Ce caractère remarquable
d'être, d'une façon générale, toxiques pour les
animaux à sang froid et atoxiques pour l'homme et les animaux à
sang chaud, devrait suffire pour faire prendre en considération
l'intérêt présenté par les drogues ichtyotoxiques.
On comprendrait mieux alors que si l'identification intéresse le
botaniste, la connaissance des principes actifs, le chimiste et l'action
physiologique le pharmacopée, les applications doivent intéresser
entre autres le phyto pathologiste pour la lutte anti-insecticide,
l'hygiéniste pour la lutte anti-larvaire, le médecin pour les
propriétés thérapeutiques, plus particulièrement
anthelminthiques, l'agriculteur et le pédologue pour le
développement et la création des cultures. (Kerharo et al.,
1960).
Leur pouvoir ichtyotoxique s'accompagne souvent de
propriétés insecticides qui ont depuis longtemps retenu
l'attention des chimistes. Les piscicides sont employés dans beaucoup de
régions du monde pour étourdir ou tuer des poissons. Les nombres
d'usines ont des propriétés piscicidales, dont certaines ont
été largement utilisé pour la nettoyer-commande
d'étang des poissons prédateurs (Tiwari et Singh, 2003).
1.5. Nature des principes actifs
ichtyotoxiques
De tout temps, les hommes ont utilisé les plantes pour
se soigner, cependant, il était impossible d'expliquer rationnellement
comment ces plantes agissaient. On choisissait souvent plante et animaux pour
leur apparence qui évoquait Un organe ou une affection et il
s'avère souvent que cette similitude indiquait mystérieusement un
effet thérapeutique.
La nature des produits actifs conférant à la
plante des propriétés piscicides est variable. Au milieu des
corps les plus divers deux groupes de composés, fournissant les
meilleurs ichtyotoxiques, dominent tous les autres; ce sont: les
dérivés roténones, d'une part, et les saponosides, d'autre
part (Kerharo et al., 1960).
La substance active de la majorité de poisons d'usine
sont la résine, le tannin, la roténone, la saponine etc. (Morah,
1985).
1.5.1 Roténone et
roténoïdes
a) La roténone
(C23 H22 O6)
ü masse molaire : 394,41 g/ml ;
ü densité : 1,27 g/cm3.
b) Propriété
physique
ü Température de fusion : 165 à
166oc ;
ü Température d'ébullition : 210
à 220oc ;
ü Solubilité : 0,2 mg/l-1dans
l'eau ;
ü Masse volumique : 1,27 g/cm-3 ;
ü Pression de vapeur saturante : < 0,01 ì
bar à 20oc
La roténone est une molécule organique qui fait
partie de la classe des ichtyotoxines, naturelle produite par certaines plantes
tropicales, qui est toxique pour de nombreuses espèces d'animaux
à sang froid. Elle entre dans la composition de nombreux pesticides et
insecticides.
La roténone et ses dérivés ont la
propriété d'asphyxier les poissons. En fait, elles agissent sur
tous les animaux en bloquant la respiration au niveau des mitochondries, mais
les animaux à sang chaud sont protégés par leur
revêtement cutané qui empêche la résorption du poison
alors que les animaux à sang froid (insectes, poissons, serpents) y sont
au contraire très sensibles
1.5.2. Roténone et
dérivés
La roténone se rencontre surtout dans les
Légumineuses Papilionacées, et, depuis les premiers travaux de
Bud tenant en 1928, a fait l'objet de nombreuses recherches en raison de son
pouvoir insecticide.
OMS (2007) a rapporté que la toxicité plus
élevée de la roténone dans les poissons et les insectes
est due au fait que la roténone lipophile est facilement prise par les
ouïes ou la trachée, mais pas en tant que facilement par la peau ou
par l'appareil gastro-intestinal.
La roténone se présente sous forme de cristaux
orthorhombiques incolores et transparents, de P.F = 1630c
lévogyres (aD=230 dans le benzène), Très
soluble dans le chloroforme, le benzène, le tétrachlorure de
carbone et autres solvants organiques, elle est pratiquement insoluble dans
l'eau. Ses solutions s'oxydent à l'air, passent au jaune, puis à
l'orangé, puis au rouge et précipitent des cristaux de
déhydroroténone et de roténone inactifs comme
insecticides.
1.5.3. Saponosides
Les saponosides sont extrêmement répandus dans le
règne végétal puisqu'on les a signalés dans plus de
120 familles différentes. On les trouve aussi bien dans les racines que
dans les écorces, les fruits et les fleurs. Ce sont des substances de
nature hétérosidique donnant avec l'eau des solutions
colloïdales qui moussent par agitation et jouissent de
propriétés émulsionnantes et détersives.
Les sapogénols peuvent se classer en deux groupes :
ü les uns en C27 ont une structure
stéroïde. Ils se rattachent aux stérols, aux acides
biliaires, aux hormones génitales et dérivent du même noyau
que toutes ces substances ;
ü les autres en C30 ont une structure
triterpénique. Ils dérivent de carbures triterpéniques
(C10H16) 3 ouC30 H48 (Golse,
1955).
1.5.3.1 Réactions
Les réactions colorées des saponosides sont peu
spécifiques ; elles varient en fonction du saponoside et de son
degré de pureté.
ü indice mousse: C'est la concentration minima, en poids,
d'une solution de saponoside telle que 10 ml produise par agitation dans une
éprouvette de dimensions déterminées, une mousse de 1 cm
persistante après un quart d'heure;
ü indice poisson : C'est la concentration du saponoside
qui pour 100 ml de solution détermine après une heure de contact,
la mort d'un poisson d'espèce et de poids donnés.
1.5.3.2 Dosages
Comme pour la roténone, les méthodes de dosages
sont nombreuses, mais ici elles sont en général peu
Précises et fonction des saponosides eux-mêmes et de leur
purification.
1.5.4. Composés
divers
Parmi les nombreux corps isolés dans les plantes
piscicides, on peut attribuer le pouvoir ichtyotoxique à :
· des essences comme dans
Illiciumreligiosum ;
· des sénevols comme dans
Pifivieraalliacea ;
· des résines (Euphorbes, Daphnegnidium,
Anonasquamosa) ;
· des toxalbumines(Hura crepitam) ;
· des alcaloiides comme.dans Piscidiaerythrina,
Antiariscoxicaria, Strychnos, Nicotiana,Erythrophleum ;
· des glucosides (Strophanthus,
Bu.&leia,Antìaris) ;
· des acides, des tanins, des principes amers. Leur
diversité est telle, qu'il est en dehors de nos moyens d'en faire une
étude préliminaire plus complète,
1.6. Activité
physiologique des principes ichtyotoxiques
Le mode d'action des produits actifs sur le poisson est
à étudier pour le plus grand nombre d'entre eux. Le fait que les
pêcheurs les consomment laisse la porte ouverte à bien des
hypothèses : transformation du produit en un composé atoxique,
quantité de toxique insuffisante pour incommoder le consommateur,
élimination du poison par le rejet des viscères et de la
majorité du sang avant la préparation culinaire, destruction du
produit nocif par la cuisson autant de problèmes à
élucider.
Dans l'ensemble mal connus, certains composés
présentent entre eux une grande analogie pharmacodynamique, et c'est
sans doute pour cela que dans toutes les régions du monde, on les a
choisis comme poisons de pêche.
1.6.1. Roténone et
dérivés
Sur le poisson, la roténone est extrêmement
active puisque une solution de roténone de 75 milligrammes dans 100
litres d'eau tue des poissons rouges en 2 heures. On constate après une
courte période d'excitation, un ralentissement des mouvements
respiratoires, puis une incoordination motrice très nette : le poisson
ne peut nager qu'en rond, ou penché sur le côté; peu
à peu les mouvements sont plus lents, et le poisson meurt
paralysé. Par ingestion chez l'homme sain ou les animaux à sang
chaud la roténone n'est pas toxique.
1.6.2 Saponosides
Les saponosides sont tensio-actifs et cette
propriété explique leur action sur le poisson : la diminution de
la tension superficielle des couches limitantes cellulaires l'empêche de
respirer. Placé ainsi dans un milieu hypertonique, le poisson meurt
asphyxié, les échanges respiratoires ne pouvant plus avoir lieu.
On constate, en effet, que le poisson manifeste d'abord une mobilité
exagérée des ouïes, une excitation légère puis
faiblit peu à peu et meurt.
Mis dans l'eau pure des poissons en état d'intoxication
avancée se rétablissent rapidement leur action sur les animaux
à sang chaud paraît plus complexe : par ingestion, les saponosides
provoquent une congestion considérable du tube digestif
accompagnée d'hémorragies et de néphrites aiguës ;
par injection, ils provoquent une nécrose des tissus aux points
d'inoculation. Mélangés à d'autres substances toxiques,
les saponosides en favorisent l'action en augmentant d'une part leur
dispersion, et d'autre part, leur absorption au niveau des parois intestinales.
(Vellard, 1935).
1.6.3. Composés
divers
1.6.3.1 .Alcaloïdes et
Hétérosides
Etant donné la diversité des alcaloïdes mis
en évidence dans les plantes ichtyotoxiques, il est difficile d'avoir
une vue d'ensemble sur leur mode d'action. I1 semble cependant, que la plupart
des alcaloïdes isolés appartiennent au groupe des poisons du
système nerveux : soit qu'ils agissent sur les centres corticaux comme
la picrotoxine, soit sur les centres médullaires comme la strychnine et
la brucine, soit sur les terminaisons nerveuses comme la gelsémine ou
les alcaloïdes de Piscidia ergthrina.
Soit enfin sur les systèmes sympathiques comme
l'érythrophleïne. Les hétérosides paraissent surtout
appartenir au groupe des poisons cardiaques digitalines (Antiaris,
Strophanthus, Adénium, Thevetia, ...).Signalons enfin le
rôle des hétérosides cyanogénétiques dans des
plantes telles que Pangiumedule, Adeniacissampeloïdes et
Parkia f iliaoïdea.
1.6.3.2.
Résines-Principes amers
Leur mode d'action est assez mal connu : la plupart des
résines agissent sur le tube digestif par les principes acres et
rubéfiants qu'elles contiennent. Purgatifs drastiques(Croton) ou
cathartiques, elles produisent souvent des gastro-entérites
hémorragiques à syndromes microbiens. Les principes amers
semblent agir dans certains cas comme paralysant des centres respiratoires et
dans d'autres, comme hypotenseur et hypothermisant.
1.6.3.3. Tanins - essences
Souvent associés dans les drogues ichtyotoxiques, ils
agissent de façon différente des autres principes piscicides :
leur action est lente et nécessite une importante concentration du
produit dans l'eau (Eucalyptus, Acaciasdivers, Parkia).I1 se peut toutefois que
les tanins agissent en précipitant les protéines cellulaires.
Tous les corps ne présentent pas le même intérêt et
celui-ci porte plus particulièrement sur ceux qui sont vraiment toxiques
pour les animaux à sang froid et les animaux inférieurs en raison
des applications nombreuses auxquelles, à ce titre, elles sont
susceptibles de donner lieu.
1.7. Effets de la pêche
par empoisonnement sur l'écosystème lagunaire et sur la
santé des populations
1.7.1. Sur
l'écosystème
La pêche toxique a des effets multiples sur les
espèces aquatiques et sur l'homme. En ce qui concerne les plantes
toxiques, les principaux composés actifs signalés sont la
roténone (Roark, 1932), la saponine et la tephrosine (Bishop et
al., 1982). La roténone et des composés voisins sont des
poisons d'absorption sans aucune nocivité pour l'homme et les animaux
à sang chaud. En revanche, ils sont très efficaces contre
certains animaux aquatiques. Ce sont des enzymes d'inhibition de la respiration
qui tuent les poissons en bloquant le processus d'échange
d'oxygène. Toutefois, selon Eldredge (1987), ces composés
seraient sans effet immédiat sur de nombreux invertébrés
aquatiques.
La saponine est un composé soluble dans l'eau qui, au
contact des branchies des poissons, les paralysent. Mais des recherches ont
montré que malgré qu'ils soient très ichtyocides, les
poisons à base de plantes présentent une bonne tolérance
pour les animaux à sang chaud aussi bien mammifères qu'oiseaux
(Anonyme, 1997).
1.7.2. Sur la santé des
populations
Sur le plan socio-économique, des chercheurs
relèvent que la consommation des produits aquatiques contaminés a
des conséquences sur la santé. En effet, (Olishifski, 1979) note
que les hydrocarbonés chlorés ont des effets sur le foie, les
reins et le système nerveux de l'homme. Par ailleurs, ils sont
cancérigènes et peuvent plonger l'homme dans un coma et le
conduire à la mort. Malheureusement, le fumage du poisson selon la
méthode traditionnelle ne permet pas de distinguer un produit sain d'un
produit intoxiqué.
Mais l'utilisation du poison dans la pêche est loin
d'être l'unique cause de la présence de pesticides en milieu
lagunaire. (Sankaré et al., 1994) relevant que
généralement les plantations agro-industrielles localisées
en bordure des fleuves et sur le bassin versant des lagunes affectent la
qualité des eaux par le lessivage des produits phytosanitaires et des
fertilisants qui y sont répandus. Toutefois, certains auteurs avancent
que l'apport modéré de l'azote et du phosphate issus des terres
agricoles augmente les potentialités trophiques du milieu côtier
et entretient sa qualité (Corlay, 1993).
1.8. Pratique et rites de
pêche
Beaucoup de plantes contiennent les produits chimiques, qui
ont été traditionnellement employés pour moissonner des
poissons dans presque toute la partie du monde. (Jenness, 1967).
Les pratiques de pêches aux stupéfiants
réalisées dans les contrées les plus diverses, sont
partout comparables. Le cas le plus simple est celui de la pêche en eau
douce et stagnante. L'opérateur se contente alors de répandre
dans l'eau le toxique broyé ou une macération aqueuse de la
plante, On peut obtenir ainsi une grande concentration de principes toxiques.
Ce sera le cas de la pêche à l'Eucalyptus,
telle que la pratiquent les australiens. Le poisson est alors
intoxiqué par des principes peu actifs. Le problème se complique
un peu lorsque le courant disperse le toxique; il faut alors des produits
réellement nocifs, à action rapide; on essaiera, en outre, de
lutter contre le courant par différentes pratiques : dérivations,
pêches pendant la période des basses eaux, barrages, etc.
1.9. Applications
Les applications des poisons de pêche, essentiellement
antiparasitaires, s'intègrent et débordent par le fait même
dans le domaine de la médecine et l'hygiène.
1.9.1. Applications
pharmaceutiques
L'utilisation dominante est, incontestablement, l'utilisation
insecticide qui conditionne toutes les autres. Elle s'explique surtout pour les
produits fruitiers et maraîchers destinés à être
consommés par l'homme. On distingue classiquement, selon leur mode
d'action, deux catégories d'insecticides : les insecticides d'ingestion
et les insecticides de contact. Qu'il s'agisse de l'une ou l'autre
catégorie, l'action varie non seulement avec l'origine du
végétal utilisé et son mode d'emploi, mais aussi avec
l'insecte visé et son stade de développement. D'une façon
générale, l'activité des poudres appliquées en
pulvérisations augmente avec la finesse des particules, le
véhicule utilisé à une influence particulièrement.
Importante, surtout lorsqu'il s'agit, non plus de poudres, mais de solutions ou
d'émulsions (Kerharo, 1960).
1.9.2. Application à
l'hygiène
Les applications des végétaux ichtyotoxiques
à l'hygiène; découlent directement de leurs
propriétés vermicides, arthropicides, raticides et antiseptiques.
En passant rapidement en revue les vers, arthropodes et rongeurs pouvant
être considérés, soit comme réservoirs de virus,
soit comme hôtes intermédiaires, soit comme agents vecteurs de
différentes maladies, nous soulignerons au passage
l'intérêt que pourrait présenter l'emploi de certains
ichtyotoxiques.
1.9.3 Applications
médicales
Les applications à la médecine prennent leur
source, d'une part dans le caractère général
pharmacodynamique de cette catégorie de végétaux, et on
aura alors affaire aux antipsoriques, aux vermicides, aux antiseptiques,
d`autre part, dans les propriétés particulières des
principes actifs, et on aura alors affaire à toute une série, de
médicaments doués de propriétés
thérapeutiques diverses.
1.10. Les poissons
Les poissons sont par excellence des animaux aquatiques
à sang froid c'est-à-dire que son métabolisme (le
fonctionnement de son corps) dépend de la température de l'eau
qui l'entoure, à corps plus ou moins fusiforme, souvent couvert
d'écailles et muni de mangeoires. Ils font partie des
vertébrés mais à eux seuls ils surpassent par le nombre
l'ensemble des batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères, à
l'heure actuelle, on en connaît plus de trente milles espèces
vivant tant les eaux douces que marines. Cette suprématie des poissons
sur les autres vertébrés s'explique facilement si l'on se
souvient que les trois quarts de notre globe sont occupés par les
océans et que les surfaces terrestres comportent de vastes
étendues fluviales et lacustres. (Arnoult, 1967).
1.10.1 La morphologie des
poissons
La forme générale d'un poisson varie selon son
habitat, son mode de vie, son mode d'alimentation, son mode de nage, ainsi nous
avons :
· Les poissons plats vivent généralement
sur le fond ;
· Les poissons « fusiformes » vivent dans la
colonne d'eau et peuvent nager de longues distances ;
· Les poissons « anguilliformes » vivent
généralement dans les interstices des roches ;
· Les poissons ayant de grandes nageoires ou aux formes
extravagantes (hippocampe, diodon) sont généralement
sédentaires, etc.
La plupart des poissons sont de forme fusiforme, ce qui leur
permet de mieux se déplacer dans l'eau. L'eau est beaucoup plus dense
que l'air ce qui rend les déplacements plus difficiles d'où une
forme hydrodynamique.
1.10.2. La classification des
poissons
Un rapide aperçu de la classification est indispensable
même dans un ouvrage ou priment dessins et photographies. Nous adopterons
ici une classification simplifiée en rapport avec les caractères
et les affinités des familles et nous grouperons l'ensemble des poissons
en trois classes :
ü Classe des Cyclostomes ou poissons sans
mâchoire qui est caractérisée par l'absence de nageoires
paires et un corps à allure serpentiforme. La bouche est une puissante
ventouse circulaire sans mâchoire, on remarque six ou sept paires
d'ouvertures branchiales ;
ü Classe de Sélaciens ou poissons
cartilagineux qui sont caractérisée par un squelette
essentiellement cartilagineux, dont les disques vertébraux sont peu
individualisés ;
ü Classe de poissons osseux.
1.11. Les poissons du lac
Tanganyika
1.11.1. Les
poissons-cichlidés
A elle seule, la famille des cichlidés compte selon le
rapport CRRHA (1993-1994), 187espèces dont 183 sont endémiques.
Cette endémicité élevée s'explique par le fait que
ces cichlidés ont pu s'adapter à la salinité, aux
changements géo-climatiques et physicochimiques qui ont eu lieux au
cours du temps (Bqedle, 1962).Selon Patterson et (Makin, 1998), le nombre de
poissons cichlidés dans le lac Tanganyika au début du 19èS
était estimé à 79 espèces dont (Boulenger, 1905) en
a décrit 60. (Poll, 1958) a trouvé 127 espèces de
cichlidés dans le lac Tanganyika.
1.11.2. Poissons
non-cichlidés
Vingt et une familles de poissons non-cichlidés sont
représentées dans le bassin du lac Tanganyika (De Vos et Snoeks,
1994). Sur les 145 espèces enregistrées réparties en 51
genres différents, 61 espèces sont endémiques. La
diversité des poissons non-cichlidés est donc proche de celle des
poissons cichlidés plus célèbres, bien que le nombre
d'espèces enregistrées pour ces derniers soit peut être
considérablement sous-estimé (172 espèces dont 167
endémiques; Coulter, 1991. Le nombre de genres et d'espèces
non-cichlidés varie légèrement de ce que Coulter a
rapporté car plusieurs genres ont été renommés dans
des travaux ultérieurs et plusieurs nouvelles espèces ont
été décrites (De Vos et Snoeks, 1994).
1.12. Oreochromis
tanganicae
Est une espèce de poisson, endémique du lac
Tanganyika, en Afrique. Il est possible également de le rencontrer dans
les estuaires du lac Tanganyika. Il fait partie de la famille des Cichlidae et
il est une des nombreuses espèces regroupées sous le nom de
Tilapia. Il est un Cichlidae herbivore, qui se nourrit donc plus d'une
alimentation à base de verdure, il est une espèce incubatrice
buccale maternelle. Le mâle est très territorial en période
de reproduction. (Günther, 1894).
1.13. Les plantes
utilisées dans l'expérimentation
Au cours de notre expérimentation nous avons
utilisé les plantes ci-après :
1.13.1. Amblyogonocarpus
schweinfuthii Harms
C'est un arbre de savane, feuillage de teinte vert Veronese,
jeunes pousses vert clair, pétiole des feuilles de teinte rouge
carminée. Fructification : gousses de forme quadrangulaire, de teinte
brun foncé, à pulpe odorante et contenant neuf graines, la
graine, réduite en poudre, est un stupéfiant à poisson. La
décoction de la racine est un puissant vomitif, employé parfois
contre la toux, mais surtout comme antidote des poisons végétaux,
champignons, etc.
Avant de jeter dans l'eau la poudre des graines pour
stupéfier les poissons, on jette d'abord des cendres du gui de cette
plante et on en plante un morceau sur le bord de l'eau, morceau qu'on retire et
qu'on emporte après la pêche (Vergiat, 1970).
1.13.2. Diospyros
mweroensis
C'est une espèce d'arbre de la famille des
Ebénacée, originaire de la forêt tropicale humide des
Philippines appartenant au règne Plantae, sous-règne de
Tracheobionta, division de Magnoliophyta, classe de Magnoliopsida, sous-classe
de Dilleniidae, ordre d' ébénales et du genre Diospyros. Son
fruit est comestible, mais localement jugé d'intérêt
discutable en raison de son odeur. Il est couvert d'une peau à texture
de velours fin, habituellement brun rougeâtre. (Roger B., 2006). Le
composant le plus présent est le méthyle butyrate (32,9%), devant
l'éthyle butyrate (10,7%), le butyle butyrate (10,2) et le benzyle
butyrate (10,0%), 4 des éthers détectés étaient des
composés sulfurés (Wong et al, 1997). En laboratoire,
des extraits ont démontré un effet anti-inflammatoire et de
réduction de la bronchite allergique asthmatiforme, avec dans ce cas une
administration orale (Kyoung-youlLee, 1990). De feuilles séchées
à l'air de diospyros mweroensis contient deux molécules
(squalenes) qui ont en laboratoire montré des effets
intéressants : la première (ß-amyrinpalmitoleate) a
des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires
importantes, et la seconde, l'isoarborinol méthyle esther a une
activité antimicrobienne (Ragasa et al., 2009).
1.13.3. Luffa
cylindrica
Curasson (1936) signale la toxicité des graines et leur
usage comme ichtyotoxique. Le fruit est employé par les tanneurs
Haoussas et Yorubas pour épiler les peaux : ils les font tremper pendant
vingt-quatre heures dans un bain contenant des cendres et des morceaux de
fruits (Dalziel, 1937). L'utilisation de ce végétal à
Madagascar en guise de savon pour laver le linge laisse supposer la
présence de saponosides. Les graines contiennent 41 à 48p. 100
d'une huile analogue à celle des graines du
Luffa cylindrica (Howesf, 1930) Les fruits
contiennent un saponoside et un principe amer, amorphe, appelé Luffeine,
ces deux corps étant peut être identiques. Le principe amer
n'étant pas soluble dans l'huile, seul les tourteaux sont toxiques.
(Gaudin e al, 1938) en ont étudié l'action physiologique
sur des cyprins dorés et des cobayes. Le digesté aqueux à
1 p. 1000 produit la mort des poissons en douze heures. Un digesté
contenant 1 g. de plante par kilogramme d'animal, donné à des
cobayes, produit au bout d'une heure et demie des phénomènes
d'intoxication caractérisés par un essoufflement, une respiration
rauque et de violentes contractions thoraciques. Au bout de trois heures, ces
phénomènes s'accentuent, la respiration semble très
difficile et l'animal ne peut presque plus se déplacer. La mort survient
en sept heures et demie.
Chapitre 2. Milieu,
matériels et méthode de recherche
Ce chapitre présente le cadre du travail et la
méthodologie de recherche appliquée. Il s'agit notamment de la
localisation géographique, du relief, du climat, de la
végétation, de l'hydrographie, et des sols de la ville de
Kalemie.
2.1. Milieu
2.1.1. Site et période
d'étude
Notre expérimentation a été menée
en République Démocratique du Congo, province du Tanganyika,
précisément dans le site universitaire. Ce site a pour
coordonnées géographiques 5o54' 48,9'' latitude sud et
029o11' 55,2'' longitude Est à une altitude de 782''. Notre
étude a débuté de Javier au juillet 2015.
2.1.2. Situation physique de la
ville de Kalemie
Entièrement localisée dans
l'hémisphère Est de la province du Katanga, non loin de la
frontière Tanzanienne, elle s'étend à côté du
lac Tanganyika, ce lac forme une richesse pour la population de cette ville, la
température est un facteur dans les régimes au centre de la
ville. Elle a 10° 37' de latitude sud et 27° 30' de longitude
Ouest.
Du point de vue climat, la ville de Kalemie se situe dans la
zone à climat tropical humide. D'une manière
générale elle jouit d'un climat tropical
caractérisé par l'alternance de deux saisons bien
marquées. La ville de Kalemie compte tenu de ses altitudes, constitue un
microclimat, qui connait les mêmes fluctuations que le climat de
Kinshasa. Ce micro climat tropical et humide modéré tire son
origine des influences de brises des vallée qui, à certains
moments de la journée, soufflent de bas vers les sommets des collines en
y apportant une certaine fraîcheur.
La ville de Kalemie en général, fut couverte par
une forêt, malheureusement à cause de fortes activités
anthropiques dues à l'explosion démographique, cette foret a
disparu pour laisser place aux lambeaux ou recrus forestiers et à la
galerie forestière qu'on retrouve encore à travers la ville.
Le réseau hydrographique de la ville de Kalemie est
dominé par une multitude de petites rivières, de direction Nord-
Est qui se jette dans le lac Tanganyika à l'Est. Le territoire
présente une étendue importante (riche) qui est drainée
par des cours d'eau dans son entièreté. Nous trouvons le lac
Tanganyika, la rivière Lukuga l'exutoire et plusieurs autres. En rapport
avec son origine et sa forme, le lac Tanganyika est classé dans la
catégorie du lac de cratère (de fossé d'effondrement
tectonique). Il est le plus grand des lacs de la vallée du rift. Il
couvre une superficie d'environ 32900 km2 avec une profondeur
moyenne de 570 m et mesure 650 km en longueur sur 40 à80 Km en largeur
mesures qui le place comme second lac le plus profond du monde après le
lac Baïkal.
L'indépendance
« climat-végétation » détermine les
types de sols de ville de Kalemie. C'est ainsi que l'ensemble de la superficie
du Tanganyika est caractérisée par des sols à faible
teneur en humus, pauvres en élément de base et en
éléments nutritifs c'est-à-dire un sol argilo-sablonneux
(Anonyme, 2012).
2.2. Matériels
2.2.1. Matériel
végétal
Le matériel végétal est constitué
des fruits de trois plantes pries pour notre expérimentation dont
l'Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms, Diospyros mweroensis
et Luffacylindrica.
2.2.2. Matériel
biologique
Le matériel biologique est composé d'une part de
90 poissons (soit 30 poissons par type de produit ichtyotoxique à
tester) et d'autre part de trois types de produits ichtyotoxiques dont les
fruits séchés de l'Amblyogonocarpus schweinfuthii
Harms, Diospyros mweroensis et Luffa cylindrica. Les poissons (90
poissons soit 5 poissons par bocal pour 6 bocaux prévus pour chaque type
de produit) soumis aux expériences sont des fingerlings du tilapia
d'Oreochromis tanganicaedu lac Tanganyika pêchés dans la
rivière Lukuga au moyen des nasses.
Les fruits frais de l'Amblyogonocarpus schweinfuthii
Harms, Diospyros mweroensis et Luffa cylindrica ont
été récoltées dans le voisinage de la ville de
Kalemie. Nos concentrations pour nos produits ichtyotoxiques ont
été de 0.5g/l et 1g/l d'eau afin d'atteindre les effets toxiques
souhaités.
2.2.3. Equipements
Les équipements utilisés sont les
suivants : balance électronique de précision, les bacs en
plastique de 20 litres d'eau, les bocaux de 3 litres d'eau, l'appareil
photographique, la pompe à air, la pompe à oxygénation,
les trousses, les lestes, sachets du marque PE-LO, tuyau de conduit
d'oxygène, le filet, les tables.
2.3. Méthode
recherche
2.3.1. Dispositif
expérimental pour la phase première de
l'expérimentation
Cette première phase de l'expérimentation
consiste à comparer la capacité à tuer les poissons que
possèdent les trois plantes utilisées en fonction du temps.
C'est pour quoi elle a été pilotée sous un dispositif
factoriel avec un facteur principal (plantes) à trois niveaux et un
facteur secondaire (doses) à deux niveaux tous
répétés trois fois.
Figure 1. Schémas du dispositif
expérimental premier phase
Légende : P1 =
Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms ; P2 =
Diospyros mweroensis ;
P3 = Luffa cylindrica ;
D1 = 0.5 g/l ; D2 = 1 g/l; R1= première
répétition R2= deuxième
répétition
R3= troisième
répétition
2.3.2. Dispositif
expérimental pour la seconde phase d'expérimentation
Cette seconde expérimentation consiste à relever
la dose létale de la plante qui nous a semblé plus toxique, c'est
la raison pour laquelle elle a été conduite sous un dispositif
mono factoriel avec trois traitements (doses) et trois
répétitions.
Figure 2. Schémas du dispositif
expérimental seconde phase d'expérimentation
Légende : R1= première
répétition ; R2= deuxième
répétition ;R3= troisième
répétition
D1 = 0.5 g/l ; D2 = 0.3 g/l ; D3 = 0.1
g/l
2.3.2. Conduite
expérimentale
2.3.2.1. Récolte et
préparation de l'échantillon
Les fruits ont été choisis comme partie de la
plante ichtyotoxique à utiliser. La récolte des fruits
était effectuée au mois de février 2015 pour être
préparée avant l'expérimentation. Par cette même
occasion un herbier (feuilles, fruits et écorces) était
constitué.
L'échantillon (fruits) était
récolté en date du 15 février 2015 dans les environs de
Kalemie. Le séchage au soleil s'est déroulé du 16
février au 32 mars 2015 à Kalemie. Pendant cette période
les fruits étaient exposés au soleil chaque matin jusqu'au soir
pour tous les jours pour être enlevés le soir manière
à éviter qu'ils soient mouillées par la rosée ou la
pluie comme c'était en saison de pluie. Après les fruits ont
été broyés afin d'obtenir la poudre pour une utilisation
ultérieur.
2.3.2.2. Montage d'une batterie
d'oxygénation
La batterie d'oxygénation était composée
de tuyaux et de trousses qui permet d'apporter de l'air (oxygène) dans
de bocaux où il y avait les poissons et d'un aérateur
branché sous tension électrique.
2.3.2.3. Pêche de
poissons
Les poissons étaient pêchés à
l'aide des nasses de pêcheurs de Kalemie. Après que les poissons
furent pêchés, ils étaient transportés dans des
sachets bien aérés en plastique jusqu'à l'endroit de
l'expérimentation puis acclimataient pendant 24 heures avant
l'inoculation de la poudre ichtyotoxique. Les poissons étaient
acclimatés dans de grand bac en plastique de 20 litres aussi
aérés.
2.3.2.4. Préparation de
la poudre à inoculer
Vue l'expérimentation indique l'utilisation des
différentes doses, il était question des doser par une balance
électronique de précision les deux doses retenues pour la phase
première de l'expérimentation notamment : 0.5 g/l et 1
g/l pour la seconde phase nous avions : 0.5 g/l, 0.3 g/l et 0.1 g/l.
Après l'acclimatation d'une heure dans les bocaux, l'eau était
inoculée par les différentes doses de la poudre puis passer
à l'observation en suivant le chronomètre fixé.
2.3.2.5. Paramètres
observés
Le comportement des poissons dans les bocaux après
inoculation dont (; la détresse respiratoire, engloutissement d'air,
arrangeant à la natation immobile et erratique inférieure. Sauts
vigoureux à la surface de l'eau en accélérant les
mouvements operculaires et buccaux pour piper la fine couche supérieure
d'eau en contact avec l'air. Ils adoptent par ailleurs une position plus ou
moins verticale. L'agonie du poisson débute par une perte
d'équilibre, le poisson nage de manière excentrique en tournoyant
de part et d'autre du bocal) et le taux de mortalité de 50 % et 100 %
aux différents traitements.
2.3.2.6. Analyse des
données
Les résultats bruts obtenus étaient soumis
à l'analyse de la variance (ANOVA) et à la comparaison des
moyennes à la probabilité 5% en utilisant le logiciel
Statview.
Chapitre 3. Résultats
Ce chapitre présente et interprète les
résultats réalisés au cours de nos
expérimentations.
Les comportements suivants ont été
montrés durant nos deux expérimentations
définitives ; la détresse respiratoire, engloutissement
d'air, arrangeant à la natation immobile et erratique inférieure.
Sauts vigoureux à la surface de l'eau en accélérant les
mouvements operculaires et buccaux pour piper la fine couche supérieure
d'eau en contact avec l'air. Ils adoptent par ailleurs une position plus ou
moins verticale. L'agonie du poisson débute par une perte
d'équilibre, le poisson nage de manière excentrique en tournoyant
de part et d'autre du bocal ; il finit par se déposer au fond et meurt
la bouche ouverte. Outre le changement de comportement des poissons, nos deux
expérimentations nous on permit d'obtenir les résultats bruts qui
sont présentés en annexes, tandis que, les moyennes relatives aux
résultats des paramètres de la mortalité où 50%
et/ou 100% des poissons meurent sont reprises ci-dessous.
3.1. Taux de mortalité
des poissons pour la première expérimentation (durée en
minute)
Il provient du tableau 1 que la mortalité des poissons
à 50% entre 34,2 minutes et 72,5 minutes. C'est-à-dire
qu'à partir de 34,2 minutes pour la plante 1 il y avait 50% des
poissons qui sont mort par contre avec la plante 3 c'est à partir de
72,5 minutes.
Tableau I : Effets de plantes sur le taux de
mortalité des poissons à 50% (durée en minutes)
Plantes
|
Durée de survie en minutes
|
P1
|
34,2
|
P2
|
72,5
|
P3
|
0
|
Les résultats de l'analyse de variance ont
montré qu'il existe une différence significative entre les
plantes ceux qui a occasionnée la mortalité de 50% des
poissons.
Le tableau 2 montres que la mortalité des poissons
à 50% a variées avec la dose entre 48,2 minutes et 58,5 minutes.
Cela explique qu'à partir de 48,2 minutes pour la dose 2 il y avait la
mortalité de 50% des poissons par contre la dose 1 est à partir
de 58,2 minutes.
Tableau 2. Effets de doses sur la mortalité des
poissons à 50% (durée en minutes)
Doses
|
Durée de survie en minutes
|
D1
|
58,2
|
D2
|
48,5
|
Les résultats de l'analyse de la variance attestent
qu'il existe une différence significative entre les doses qui a
occasionnée la mort de 50% des poissons.
Le tableau 3 démontre que la durée de survie
où 50% des poissons meurent a variées avec les effets interactifs
entre 32,3 minutes et 80,3 minutes. Cela atteste qu'à partir de 32,3
minutes pour la P1D2 il y avait 50% de la mortalité des poissons par
contre avec la P2D1 c'est à partir de 80,3 minutes
Tableau 3. Effets interactifs entre plantes et doses
sur la durée de survie (en minutes) où 50% des poissons
meurent
Plantes et Doses
|
Durée de survie en minutes
|
P1D1
|
36
|
P1D2
|
32,3
|
P2D1
|
80,3
|
P2D2
|
64,7
|
P3D1
|
0
|
P3D2
|
0
|
Les résultats de l'analyse de la variance
démontrent qu'il existe une différence signification entre les
plantes et les doses.
3.2. La mortalité
à 100% des poissons (durée en minutes)
Il provient du tableau 4 que le taux de mortalité
à 100% des poissons meurent a variés entre 50,85 minutes et 94,35
minutes. C'est-à-dire qu'à partir de 50,85 minutes pour la
plante 1 il y avait 100% des poissons qui sont mort par contre avec la
plante 3 c'est à partir de 94,35 minutes.
Tableau 4. Effets de plantes sur la durée de
survie (en minutes) où 100% des poissons meurent
Plantes
|
Durée de survie en minutes
|
P1
|
50,85
|
P2
|
94,35
|
P3
|
00
|
Les résultats de l'analyse de variance ont
montré qu'il existe une différence significative entre les
plantes ceux qui a occasionnée la mortalité de 100% des
poissons.
Le tableau 2 montres que la mortalité des poissons
à 100% a variées avec la dose entre 69.85 minutes et
75,35minutes. Cela explique qu'à partir de 69,85 minutes pour la dose 2
il y avait la mortalité de 100% des poissons par contre la dose 2 est
à partir de 75,35minutes.
Tableau 5. Effets de doses sur la mortalité des
poissons à 100% (durée en minutes)
Doses
|
Durée de survie en minutes
|
D1
|
75,35
|
D2
|
69,85
|
Les résultats de l'analyse de la variance attestent
qu'il existe une différence significative entre les doses qui a
occasionnée la mort de 100% des poissons.
Le tableau 3 démontre que la mortalité des
poissons à 100% a varié avec les effets interactifs entre 50,66
minutes et 99,66 minutes. Cela atteste qu'à partir de 50,66 minutes pour
la P1D2 il y avait 100% de la mortalité des poissons par contre avec la
P2D1 c'est à partir de 99,66 minutes
Tableau 6. Effets interactifs entre plantes et doses
sur la durée de survie (en minutes) où 100% des poissons
meurent.
Plantes et Doses
|
Durée de survie en minutes
|
P1D1
|
51
|
P1D2
|
50.66
|
P2D1
|
99.66
|
P2D2
|
89
|
P3D1
|
0
|
P3D2
|
0
|
Les résultats de l'analyse de la variance
démontrent qu'il existe une différence signification entre les
plantes et les doses.
3.3. Le taux de
mortalité des poissons à 50% pour la seconde
expérimentation
Il provient du tableau 5 que le taux de mortalité des
poissons à 50% a variés entre 27 minutes et 49 minutes.
C'est-à-dire qu'à partir de 27 minutes pour la dose 3 il y avait
50% de mortalité des poissons par contre avec la dose 1 c'est à
partir de 49 minutes.
Tableau 7. Effets de doses sur la mortalité des
poissons à 50% (durée en minutes)
Plantes
|
Durée de survie en minutes
|
D1
|
49
|
D2
|
31
|
D3
|
27
|
Les résultats de l'analyse de la variance attestent
qu'il existe une différence significative entre les doses qui a
occasionnée la mort de 50% des poissons.
Il provient du tableau 5 que le taux de mortalité des
poissons à 100% a variés entre 40,7 minutes et 66,3 minutes.
C'est-à-dire qu'à partir de 40,7 minutes pour la dose 3 il y
avait 100% des poissons qui sont mort par contre avec la dose 1 c'est à
partir de 66,3 minutes.
Tableau 8. Effets de doses sur la mortalité des
poissons à 100% (durée en minutes)
Plantes
|
Durée de survie en minutes
|
D1
|
66.3
|
D2
|
47.3
|
D3
|
40.7
|
Les résultats de l'analyse de la variance attestent
qu'il existe une différence significative entre les doses qui a
occasionnée la mort de 100% des poissons.
Chapitre 4. Discussion
Dans cette étude, les juvéniles
d'Oreochromis tanganicae exposés à la poudre des fruits
d'Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms, Diospyros mweroensis et
Luffa cylindrica. Exhibent les changements comportementaux marqués
en raison de l'effort physiologique. L'intoxication des poissons par les trois
produits à différentes concentrations se manifeste par d'intenses
activités de nages après un temps de latence (1 heure en moyenne)
qui varie selon la dose et le produit utilisé: les sujets remontent
à la surface de l'eau parfois par des sauts vigoureux en
accélérant les mouvements operculaires et buccaux pour piper
l'eau d'interface eau-air. Ils adoptent par ailleurs une position plus ou moins
verticale. L'agonie du poisson débute par une perte d'équilibre,
le poisson nage de manière excentrique en tournoyant de part et d'autre
de baucal ; il finit par se déposer au fond et meurt la bouche ouverte.
Des changements comportementaux semblables ont été
rapportés par Kabre et al. (2011) chez l'Oreochromis
niloticus (Tilapia du Nil) soumis aux macérations des feuilles et
tourteau de Balanites aegyptiaca et de tourteau de thé. Kabre
et al. (2013) chez l'Oreochromis niloticus (Tilapia du Nil)
soumis aux macérations des feuilles du pommier de Sodome du
Sénégal et du tourteau de graines de thé. Jothivel et
al. (2008) chez Clarias batrachus (Linn), Channa
stritus (Bloch) et Mystus vitattus (Bloch) soumis à des
macérations des graines de Anamirta cocculus. Akpaet
al. (2010) chez le Coptodon zilli soumis aux extraits des
feuilles du Tephrosia vogelii. En fin Muniyan (2009) chez le
Clarias gariepinus soumis à la toxicité de la
poussière de feuille de Nicotiana tabaccum et Channa
punctatusa exposé à l'extrait méthanolique du
Stylosa capparis respectivement.
Du point de vue le taux de mortalité aux
différents traitements les résultats obtenus relèvent des
différence significative entre les plantes utilisées,
Amblyogonocarpus schweinfuthii paraît plus toxique mais
Diospyros mweroensis vient en second lieu tandis que Luffa
cylindrica s'est illustrée inefficace, cela pourrait s'expliquer
par les différents principes actifs que contenaient ces plantes, pour
l'Amblyogonocarpus schweinfuthii plante de la famille de
légumineuse mimosacée qui paraît une famille d'une
importance capitale car elle fournit un nombre élevé de poisons
de pêche et la présence de la roténone et les saponosides
conditionnent l'agressivité des plantes de cette famille, Sur le
poisson, la roténone est extrêmement active puisque une solution
de roténone de 75 milligrammes dans 100 litres d'eau tue des poissons
rouges en 2 heures. On constate après une courte période
d'excitation, un ralentissement des mouvements respiratoires, puis une
incoordination motrice très nette : le poisson ne peut nager qu'en rond,
oupenché sur le côté; peu à peu les mouvements sont
plus lents, et le poisson meurt paralysé. Les saponosides sont
tensio-actifs et cette propriété explique leur action sur le
poisson : la diminution de la tension superficielle des couches limitantes
cellulaires l'empêche de respirer. Placé ainsi dans un milieu
hypertonique, le poisson meurt asphyxié, les échanges
respiratoires ne pouvant plus avoir lieu. On constate, en effet, que le poisson
manifeste d`abord une mobilité exagérée des ouïes,
une excitation légère puis faiblit peu à peu et meurt
(Vellard, 1935). A l'opposé le Luffa cylindrica qui est une
plante purgatif drastique selon (Peckolt, 1906), le fruit contient un
saponoside et un principe amer amorphe appelé Luffeine, ces deux corps
étant peut être identiques. Les graines contiennent un saponoside
mis en évidence par Bouvelot, et que selon les études
particulières de (Guichard et Buding, 1931) : il possède : un
indice mousse (Kofler) de 1/8000, un indice poison de Kobler de 1/100.000 et un
indice hémolytique de 1/165.000. Le traitement apporté à
cette plante, de la séché et la moudre est responsable de son
inefficacité face aux poissons.
Par rapport aux effets entre dose, le résultat ont
montré qu'il y a des différences significatives, qui
s'interprète par l'effet que la mortalité était fonction
de la concentration plus la concentration de la poudre de fruit ont
augmenté plus est haute critique des effets nuisibles ont
été enregistrés. Ceci est soutenu par Jegede et Olanrewaju
(2012) et Fagbenro et Akinduyite (2011) dans les études semblables sur
effet piscicidal de la poussière de feuille de Nicotiana tabaccum
sur des poissons jeunes de Heterobranchus bidorsalis et
toxicité d'aqueux. Extraits de feuille de Morinda
bidorsalislucidaaux poissons jeunes d'Oreochromis niloticus
respectivement.
Les résultats qui a sanctionné la comparaison
plante et dose ont montrés qui a des différences significatifs et
à 50% de mortalité aussi à 100% ceci s'explique par la
toxicité que détient ces plantes.
Notre seconde expérimentation a donné les
résultats selon lesquels, l'Amblyogonocarpus schweinfuthii
Harms plante qui nous a paru très toxique, s'est illustré
réellement toxique car à la plus petite dose utilisée
(0.1g/l) il a eu 100% de mortalité des poissons en 66 minutes
Conclusion
Cette étude a été menée en
République Démocratique du Congo dans la province du Tanganika
précisément dans la ville de Kalemie.
Ce travail qui s'est basé sur la toxicité des
poudres des fruits de (Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms,
Diospyros mweroensis et Luffa cylindrica) exposées chez les
poissons d'eau douce de Kalemie : cas du Tilapia du Tanganyika
(Oreochromis tanganicae) avait pour objectif global de contribuer
à la lutte contre la pêche traditionnelle par empoisonnement des
cours d'eau en utilisant des plantes ichtyotoxiques. Donc ce travail consiste
à démontrer si les trois plantes sont toxiques ;
découvrir la plante la plus toxique afin de dénicher la dose
létale ; observer les comportements affichés par les
poissons après inoculation des produits ichtyotoxiques.
Les expériences qui ont consisté à tester
dans les mêmes conditions de laboratoire les effets toxiques de ces trois
plantes sur des juvéniles du tilapia Oreochromis tanganyicae en
utilisant la poudre des fruits de (Amblyogonocarpus schweinfuthii
Harms, Diospyros mweroensis Luffa cylindrica) ont permis d'une part de
déterminer leur toxicité. D'autre part, l'étude a
révélé notamment que la poudre de l'Amblyogonocarpus
schweinfuthii Harms à la concentration de 0.1 g/l tue 100% des
poissons en 1 h 6 mn ; à l'opposé la poudre de Diospyros
mweroensis à la concentration de 0,5 g/l causent la mort de 100%
des poissons en 1 h 39 mn.
Du fait que l'Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms
soit prolifique dans cette étude, il est souhaitable de poursuivre des
investigations sur son utilisation: des études ichtyo toxicologiques des
autres parties de la plante ou de leurs extraits sont envisageables ; il est
bien connu que la roténone est utilisée comme déparasitant
et nos futures investigations peuvent se pencher sur l'usage de
l'Amblyogonocarpus schweinfuthii Harms dans la lutte contre les
Pathogènes.
Les résultats obtenus ont montré que deux de ces
trois plantes sont toxiques et l'autre plante, est toxique mais le traitement
(séchage et la moudre) a rendu la plante inefficace.
Du point de vue le taux de mortalité les
résultats ont montrés qu'il a des différence significative
entre les plantes utilisées, Amblyogonocarpus schweinfuthii
paraît plus toxique mais Diospyros mweroensis vient en second
lieu tandis que Luffa cylindrica s'est illustrée inefficace,
cela pourrait s'expliquer par les différents principes actifs que
contenaient ces plantes, pour l'Amblyogonocarpus schweinfuthii plante
de la famille de légumineuse mimosacée qui paraît une
famille d'une importance capitale car elle fournit un nombre
élevé de poisons de pêche et la présence de la
roténone et les saponosides conditionnent l'agressivité des
plantes de cette famille, Sur le poisson, la roténone est
extrêmement active puisque une solution de roténone de 75
milligrammes dans 100 litres d'eau tue des poissons rouges en 2 heures. On
constate après une courte période d'excitation, un ralentissement
des mouvements respiratoires, puis une incoordination motrice très nette
: le poisson ne peut nager qu'en rond, ou penché sur le
côté; peu à peu les mouvements sont plus lents, et le
poisson meurt paralysé. Les saponosides sont tensio-actifs et cette
propriété explique leur action sur le poisson : la diminution de
la tension superficielle des couches limitantes cellulaires l'empêche de
respirer. Placé ainsi dans un milieu hypertonique, le poisson meurt
asphyxié, les échanges respiratoires ne pouvant plus avoir lieu.
A l'opposé le Luffa cylindrica qui est une plante pulgatif
drastique le fruit contient un saponoside et un principe amer amorphe
appelé Luffeine, ces deux corps étant peut être identiques.
Les graines contiennent un saponoside mis en évidence et que selon les
études particulières il possède : un indice mousse
(Kofler) de 1/8000, un indice poison de Kobler de 1/100.000 et un indice
hémolytique de 1/165.000. Le traitement apporté à cette
plante, de la séché et la moudre est responsable de son
inefficacité face aux poissons.
Par rapport aux effets entre dose, le résultat ont
montré qu'il y a des différences significatives, qui
s'interprète par l'effet que la mortalité était fonction
de la concentration plus la concentration de la poudre de fruit ont
augmenté plus est haute critique des effets nuisibles ont
été enregistrés.
Partant de la seconde expérimentation, les
résultats ont montré que l'Amblyogonocarpus schweinfuthii
Harms plante qui nous a paru très toxique, s'est illustré
réellement toxique car à la plus petite dose utilisée
(0.1g/l) il a eu 100% de mortalité des poissons en 66 minutes.
Au terme de cette étude, il semble approprié
pour l'avenir :
1. D'étendre l'évaluation des risques potentiels
pour la santé de l'homme et pour l'environnement ;
2. Que l'université soit munie d'un laboratoire pouvant
aider aux futurs chercheurs d'identifier les principes actifs des
différentes plantes indigènes.
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