3. Les séries, un atout majeur pour la
télévision du XXIème siècle.
Longtemps considéré comme un art mineur, la
télévision est en passe de prendre le dessus sur le cinéma
grâce à ses productions et qui relèvent en premier lieu de
la fiction.
Pendant des décennies les principales chaînes
américaines (network) et françaises misaient sur les programmes
de variétés, le sport ou encore le cinéma pour renforcer
leurs audiences. Désormais la recette du succès est la diffusion
de séries, principalement américaines.
Ainsi entre le 3 janvier 2011 et le 1er janvier 2012, 72 des
cent meilleures audiences en France étaient réalisés par
cinq séries américaines diffusés sur TF17. Il
s'agit soit de fiction basées sur des intrigues policières
(Mentalist, Les Experts, Esprits criminels) soit
médicales (Dr House, Grey's Anatomy,
Urgences)
La fiction française ne représente que quatre
petites places et il ne s'agit que de comédies familiales à
contrario des séries US destinés à un public plus avertis
ou adultes. En effet nous pouvons visionner dans ces productions des
scènes de crimes, d'autopsies, d'opérations chirurgicales,
entendre des dialogues plus crus, bien qu'édulcorés à la
traduction.
Les succès planétaires des différentes
déclinaisons de CSI (en France Les Experts), de
Lost, 24h Chrono et aujourd'hui Terra Nova ou encore
Mad Men le prouvent. Toutes ces séries sont unanimement
encensées par la critique et figurent désormais dans les pages de
magazines culturels tels que Télérama ou encore Les
Inrockuptibles.
Ces séries bénéficient toutes de
signatures cinématographiques, que ce soit les producteurs (Steven
Spielberg, Quentin Tarantino, Bryan Singer, Martin Scorsese...) ou les acteurs
(Kiefer Sutherland, Laurence Fishburne). Et désormais les séries
TV sont des tremplins vers le cinéma. Ainsi J. J. Abrahams, producteur
des séries Lost, Heroes ou encore Alias, est
devenu un des réalisateurs les plus prisés d'Hollywood, notamment
en adaptant les séries Star Trek et Mission Impossible
pour le grand écran.
Elles traitent de sujets réservés jusqu'ici au
cinéma tels que la drogue, l'homosexualité, la mafia, la mort,
etc.
La situation en France était encore différente
au début des années 2000. Les héros étaient soit
des familles sympathiques usant des ficelles du Vaudeville telles que
l'adultère, le quiproquo, les problèmes d'héritage, soit
des policiers intègres, père ou mère de famille, se
remettant très
7 TF1 réalise sur cette période 99 des
100 meilleures audiences. Source Médiamétrie
Brossard Sébastien Kaamelott : humour
télévisuel et série intertextuelle 15
rarement en question ainsi que leur profession. Par ailleurs,
ils n'étaient que trop rarement crédibles principalement à
cause de leur ancienneté, par exemple Navarro et Cordier ont
passé la soixantaine depuis plus de vingt ans8 ! Tous ces
héros sont politiquement corrects, intègres (Joséphine
ange gardien, L'instit) et n'emploient que très rarement un
vocabulaire familier. Tous les héros de ces séries sont
déjà connus du grand public qu'ils s'agissent des sitcoms
françaises portés par des figures du théâtre et de
l'humour comme Rosy Varte, Jean Marc Thibaud, Marthe Vilalonga pour la
série à succès d'Antenne2 Maguy ou encore
Gérard Rinaldi l'ancien leader de la troupe comique Les Charlots
et héros de la série phare des années quatre vingt de
TF1 intitulée Marc et Sophie.
Seules les sitcoms de TF1 produites par AB Production comme
Hélène et les garçons, Le miel et les
abeilles pour ne citer que les plus connues mettaient en scène une
majorité d'acteurs totalement inconnus du grand public. Ce fut
également le cas en 2004 sur France3 avec le feuilleton Plus belle
la vie.
Les choses changent dans les années 2000 avec la
concurrence des séries américaines citées
précédemment. Elles vont mettre en porte à faux les
fictions françaises et les obliger à se remettre en question.
Ainsi, TF1 produira des épisodes de ses séries phares Julie
Lescaut et Brigade Navarro dans un format 52 minutes «
à l'américaine » contre 90 minutes auparavant. La
première évolution notoire survient avec Caméra
Café qui présente sous un jour critique le monde de
l'entreprise et impose ses dialogues dans la veine de Michel
Audiard9 sur M6 à 20h05 en 2001.
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