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L'information diffusée par ISTC FM: quel intérêt pour les auditeurs

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par Akissi Marthe Bénédicte Kra
Institut des sciences et techniques de la communication - Licence professionnelle 2012
  

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II. La revue de la littérature

I.1. Les écrits théoriques

Les radios de proximités en France ont connu une naissance difficile.

« Si quelques radios  libres émettaient déjà avant 1981, c'est à partir du 9 novembre de cette année qu'elles ont pu prétendre à une existence légale.»2(*) nous dit Jean Kouchner. Selon lui la loi dite « loi Mauroy » autorise alors pour la première fois les dérogations au monopole d'Etat. Elles sont accordées par le ministère de la communication, après avis de la commission consultative des Radios Locales Privées.

Cependant, la loi Fillioud du 29 juillet 1982 vient abolir le monopole d'Etat de programmation pour la radio, la télévision et le câble. Elle autorise les radios privées associatives, mais leur interdit le recours à des ressources publicitaires. Ce n'est que le 2 aout 1984 qu'elle sera modifiée, introduisant une différenciation entre radio à caractère associatif, à but non lucratif, qui pourra percevoir une aide de l'Etat, et les radios gérées par une association, qui reçoivent l'autorisation de diffuser des messages publicitaires, sans toutefois que le total des produits de la publicité puissent excéder 80% de leurs ressources. Dès lors, naissent des RLP (Radios locales Privées) et l'anarchie totale règne pendant quelques mois.

Chaque radio cherche à imposer sa présence, à prendre le rang pou obtenir de la commission consultative l'autorisation tant convoitée. C'est une véritable guerre des ondes qui touche la région parisienne même les métropoles régionales. Sans doute ces batailles traduisent la conscience de posséder un instrument majeur de communication quand bien même on en détourne la portée : en lieu et place de studios tranquilles feutrés et d'animateurs gentils parés d'écouteurs, apparaissent casques de moto et blousons de cuir. Cette explosion de radios a permis également que se forme bon nombre d'animateurs et de journalistes, dont beaucoup exercent aujourd'hui leur profession sur les ondes des radios locales de Radio France ou des stations périphériques.

Quant en Afrique noire, l'histoire de la radio démarre avec l'installation des premiers postes émetteurs en 1924 dans l'Union sud africaine. Mais, l'implantation de la radio est tardive dans les colonies françaises d'Afrique noire.

« L'existence d'un poste émetteur différent du T.S.F. remonte seulement à 1936. Un Européen, M. Boileau, diffuse alors sans autorisation et installe une radio-club. En 1937, Radio Léo est lancée. En 1939, la radio relie Pointe Noire à Brazzaville. Le premier véritable poste émetteur apparaît dans la capitale de l'ex AOF, Dakar, seulement en 1939. A Madagascar, le Gouvernement colonial installe et exploite le premier poste également en 1939»3(*)

Les émissions de radio - qu'elles soient distribuées de la métropole, redistribuées ou émises en Afrique même - apparaissent vite comme un moyen de renforcer la colonisation auprès des cadres indigènes. Les premiers contacts avec la radio sont établis par des Africains qui fréquentent les missions ou les écoles, et par ceux qui ont été en métropole en tant que soldats ou étudiants.

M. Twinnings, assistant du Gouverneur de Kampala en Ouganda, indique dans son rapport que la radio apparaît comme un instrument de l'administration mais aussi comme un instrument d'éducation sanitaire et agricole, les cibles étant les citadins. En définitive, la radio en Afrique était implantée dans un premier temps par les colonisateurs et les missionnaires. Après les autochtones s'en ont suivis, et  le premier apport des radios de proximité concerne la démocratisation de la parole publique. En s'inspirant du modèle européen, la quasi-totalité des États de l'Afrique avaient instauré un monopole public sur l'audiovisuel.

Malgré ce contrôle total des ondes, qui confine souvent à un « giottisme » médiatique, les radios publiques de nombre de pays n'arrivaient pas à couvrir tout l'espace territorial. De sorte que des pans entiers de populations étaient des "oubliés de l'information". La création des radios de proximité a ainsi permis l'accès à l'information à des populations qui sont, soit délaissées par les médias publics. Elle a permis également aux populations des régions éloignées des centres urbains d'accéder à des stations qui expriment "la voix des sans voix". De plus, les radios de proximité ont contribué incontestablement au pluralisme médiatique. De nouveaux espaces démocratiques permettant aux populations à la base et aux organisations populaires de s'exprimer sont créés. Ces radios fournissent une information de proximité produite par des gens du terroir.

Et si aujourd'hui la télévision et les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication sont fortement présentes dans le paysage, il n'en demeure pas moins que la radio continue d'être le media le plus populaire et le utilisé sur les continents grâce à ses différents programmes. Avec elle, les populations peuvent s'informer, s'éduquer, se distraire, participer à la vie sociale en donnant leurs opinions, en participant aux débats radiophoniques avec le sentiment de ne pas être délaissée.

* 2 Kouchner Jean, Radio locale : mode d'emploi paris CFPJ, 1992 p.60

* 3 André TUDESQ, Journaux et radios au XIXe et XXe siècle, collection Gret ,198p

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