Les rites d'investiture d'un chef coutumier comme espace communicationnel chez les Lega du territoire de Shabunda en RDC( Télécharger le fichier original )par Junior KYANGALUKA LUMPEMPE Université pédagogique nationale de Kinshasa RDC - Graduat 2012 |
Section 3 : Après l'investitureIl ya lieu de signaler que la cérémonie d'investiture chez les lega n'est pas suivi de chansons y afférentes. Cela s'explique par le fait que le peuple lega dans son esprit d'indépendance profondément ancrée lui en abhorre tout ce qui pourrait inspirer le culte de personnalité. La difficulté provient du fait que contrairement à d'autres peuples comme les Bashi, les lunda du Katanga, les Bakuba du Kasaï, les lega n'ont jamais connu de chefs héréditaires au départ. Le territoire de Shabunda connaît deux collectivités dont l'une est une collectivité secteur et l'autre est une collectivité-chefferie. Si pour la première citée le pouvoir du chef est exercé pour un mandat résultant d'un vote, il n'en est pas de même pour la seconde où le pouvoir est devenu héréditaire Les problèmes de gouvernance se posent moins dans le premier cas que dans le second, car la contestation se rumine dans les esprits de la population de la collectivité chefferie dont la tendance actuelle serait d'adopter comme type d'entité la collectivité secteur. 3.1. Le discours d'investiture et la personne qui le prononceCe discours est, en principe, prononcé par l'aîné de la famille s'il le peut ou par une personne mandatée parmi les membres de la famille. Tout compte fait, le fait d'exiger que le successeur du chef mort soit connu avant l'enterrement de celui-ci, n'est pas de la coutume Lega. 3.2. Communication observée pendant l'investitureNous allons relever dans cette investiture, les indices de la communication en tenant compte de l'impossibilité de ne pas communiquer et les niveaux de la communication : contenu et relation. 1. L'impossibilité de ne pas communiquerLors de l'investiture du chef, nous avons relevé plusieurs actes de communication notamment les rires, les cris, l'apport de certains objets tels que les masques, la chaise etc. et d'autres faits que nous n'avons pas relevés constituent une communication. Aussi, pendant la cérémonie, on pouvait être renseigné de l'endroit où se tenait cette dernière grâce aux sons des instruments traditionnels qu'on jouait pour la circonstance. Ces cris, ces applaudissements qui relèvent de la communication analogique étaient les moyens d'expressions de l'enthousiasme les plus utilisés dans cet espace. Il ya entre autre le refus d'adhérer aux différents échanges entre individu comme c'était le cas dans une partie de la cour, lors de l'investiture de l'actuelle chef, où nous avons remarqué un groupe de sages qui s'étaient retranchés de la foule ; ce comportement relève aussi de la communication. Nous avons constaté des comportements particuliers de la communication par les jeunes gens du village qui s'adonnaient aux bruits, aux amusements et à l'exhibition des danses obscènes. Etant donné que dans une interaction, tout comportement a la valeur d'un message, c'est-à-dire qu'il est une communication. Il suit qu'on ne peut pas ne pas communiquer qu'on veuille ou non. Ainsi, l'affirme Francis VONEYE, des personnes en présence communiquent toujours. Tout comportement y compris celui qui constitue l'indifférence((*)48). * (48) VONEYE, F., Presse dans la Société Contemporaine, Paris, Armand Collin, 1945. |
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