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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique: l'exemple de l'élection présidentielle française 2012

( Télécharger le fichier original )
par Antoine GAMAIN
Université Nanterre Paris X -  Master 1 économie et société 0000
  

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Université Nanterre-Université Paris X -
UFR de Sciences Sociales et Administration (SSA)
Master 1 Economie et Société
Année universitaire 2011/2012
Session de juin 2012

Utilisation des réseaux sociaux dans la

sphère politique et médiatique :

L'exemple de l'élection présidentielle

Française 2012

Antoine GAMAIN

Mémoire de recherche conduit sous la direction de :
Christian LAVAL

Professeur de sociologie à l'université Paris X-Nanterre

Remerciements:
Nanterre-Université, Pierre des MJS,
ma maman, mes amis et
Google®

Antoine GAMAIN

08 juillet 1987

Numéro étudiant Nanterre Université : 30009303 Numéro INE : 2598011117C

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Résumé:

L'arrivée des réseaux sociaux représentés, en France, par Facebook et Twitter a considérablement changé notre façon de communiquer.

Libres, instantanées et gratuits, ils permettent une ouverture totale sur le monde et représentent aujourd'hui l'avènement du web participatif.

L'élection de Barack Obama en 2008 est en grande partie due à une stratégie web orientée vers les réseaux sociaux.

Cette nouvelle technique de communication a excité la curiosité des politiques et des médias français.

Les premiers y voient un nouveau lieu d'exposition permettant de séduire de nouveaux électeurs, les seconds, une nouvelle source d'information.

L'élection présidentielle 2012 accueille pour la première fois cette variable technologique, qu'elle a été le rôle des réseaux sociaux durant la campagne électorale ?

Mots clés: réseaux sociaux, élection présidentielle 2012, e-militantisme, blog, médias de

masse

Abstract:

The arrival of social networks represented in France by Facebook and Twitter has considerably changed the way we communicate.

Open, instantaneous and free, they allow a complete opening to the world and represent the advent of participatory web.

The election of Barack Obama in 2008 is largely due to a web strategy oriented on social networks.

This new communication technology has excited the curiosity of politicians and the French media.

The first see a new exhibition space to attract new voters, the latter, a new source of information

The 2012 presidential election open for the first time this new technological variable, what was the role of social networks during the election campaign?

Keywords: social networks, presidential election 2012, e-activism, blog, mass media

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

GLOSSAIRE

Boule puante : Information circulant sur le net, vraie ou fausse, ayant pour but de décrédibiliser un candidat. p.43

Buzz : Faire le buzz. Stratégie de marketing viral. Action de créer l'événement sur internet pour ensuite être repris médiatiquement par les médias traditionnels. p.50, p.51, p.52, p.53, p.54, p.55

E-militantisme : Action d'encourager politiquement un candidat ou une cause. p.39, p.40, p.41, p.42

Followers : Propre à Twitter. Action de suivre un utilisateur sur Twitter et de se tenir informé de son actualité. p.16, p.32, p.33

Gamer : Individu passionné par l'univers du jeu-vidéo. p.54

Geek : Individu passionné par l'univers de l'informatique et des nouvelles technologies. p.54, p.41

Like : Propre à Facebook. Action visant à montrer son soutient par rapport à un commentaire posté sur Facebook. p.13, p.14, p.30, p.31, p.32, p.54

Microblogging : Propre à Twitter. Technique de communication se rapportant aux blogs visant à rédiger un billet en 140 caractères maximum. p.16, p.17, p.18, p.47, p.49, p.50, p.58, p.62

Mur : Propre à Facebook. Interface de l'utilisateur centralisant tout les messages postés par l'ensemble de son propre réseau social. p.13

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Smartphone : Téléphone portable nouvelle génération directement connecté à l'internet. p.14

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Hashtag : Sujet tendance en Français. Précédé d'un # sur Twitter, il permet de centraliser tous les tweets par rapport à un mot ou un événement. p.18, p.59, p.62

Tracting : Technique de communication de masse visant à distribuer des tracts dans la rue ou dans les boites aux lettres. p.37

Tweet : Commentaire publié sur Twitter, il doit faire 140 caractères au maximum. p.16, p.32, p.33, p.57, p.61

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

SOMMAIRE

? Introduction 9

? Première partie :

Présentation générale des réseaux sociaux

et utilisation faite par le politique ..14

1. Facebook : Principe d'utilisation et statistiques d'utilisation : 14

a. Historique 14

b. Principe d'utilisation 15

c. Facebook en chiffres dans le monde et en France 16

d. Facebook : plus qu'un simple outil de communication 17

2. Twitter : Principe d'utilisation et statistiques d'utilisation : 18

a. Historique 18

b. Principe d'utilisation et description d'un tweet 19

c. Twitter en chiffres dans le monde et en France 20

d. Twitter et le journalisme citoyen 21

3. La naissance de la communication politique par les réseaux sociaux : 22

a. L'investiture démocrate et le duel Clinton/Obama 22

b. Une stratégie 2.0 22

c. Une nouvelle communication 23

d. Une stratégie marketing 24

e. Remise en cause des Mass médias 25

f. Conséquences 25

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

4. Liens entre les réseaux sociaux et la sphère politique

dans le monde anglo-saxon, un état des lieux en mars 2010 : 26

a. Du web 1.0 au web 3.0 26

b. Utilisation par les politiques et la population 26

c. Exemples de démocratie représentative sur Facebook 27

d. Banalisation du politique 27

e. Instrumentalisation des réseaux sociaux 27

f. Légitimité et consommation de l'information sur internet 28

g. Les trois étapes de l'utilisation d'internet lors de campagnes

électorales présidentielles en France 28

? Deuxième partie :

Les candidats à l'élection présidentielle 2012 actifs sur

les réseaux sociaux . 30

1. Présentation des candidats à l'élection présidentielle 2012 et

30

présence sur Facebook :

a. Présence des candidats sur les réseaux sociaux 31

b. Analyse de la popularité sur Facebook 32

c. Présence des candidats sur Twitter 34

2. Coûts d'une campagne électorale présidentielle sur internet en France :

2007 et2012 :

 
 

37

 
 
 
 
 
 

a. Budget total de la campagne présidentielle 2007 38

b. Budget de la campagne présidentielle 2007 internet par candidat 38

c. Budget de la campagne présidentielle 2012 internet des « principaux »

candidats 38

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

? Troisième partie :

De nouvelles formes de mobilisation politique 41

1. L'e-militantisme : 41

a. Tentative de définition 41

b. Un outil au service de la mobilisation 41

c. Entretien avec Pierre des MJS 43

d. Ethnographie d'un débat entre internautes au lendemain du premier

tour 44

e. Les effets de l'e-militantisme sur l'abstention 45

2. Le blog et l'émergence du microblogging dans les médias : 47

a. Tentative de définition 48

b. L'émergence du blog politique 49

c. Analyse sociologique du blog 49

d. Du blog au microblogging 50

3. Le buzz et le marketing viral : 52

a. Tentative de définition 52

b. Une stratégie calquée sur le marketing viral 52

c. Derrière les apparences, une communication ciblée

et réfléchie : l'exemple des chats d'Eva Joly 53

d. Analyse du message politique 54

55

4. La course à l'innovation :

a. « Vos idées pour la France forte » 55

b. « En avant ! » 55

c. « Le Konami code » 56

d. De nouvelles stratégies de communications

difficiles à évaluer sur le scrutin final 57

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

? Quatrième partie :

Twitter réinvente le média politique ..59

59

1. Twitter : un nouvel outil au service du sondage :

a. Un débat d'entre-deux tours largement commenté sur Twitter 59

b.

63

Un débat arbitré et évalué via Twitter 60

2. Naissance d'un nouveau média :

a. Légitimité nouvelle et incorporation aux médias traditionnels 63

b. #Radiolondres 64

? Conclusion : 66

? Bibliographie : 72

a. Livres 72

b. Articles 72

c. Site internet statistiques réseaux sociaux 74

d. Sondages et infographies 75

e. Blogs politiques 75

? Annexes : 76

a.

Annexe A : Statistiques évolution candidats Facebook

 

;

72

b.

Annexe B : Chiffres sur l'utilisation internet des jeunes

 

;

73

c.

Annexe C : Analyse web-série Mélenchon

 

;

75

d.

Annexe D : Ethnographie d'un débat sur Facebook

 
 

77

e.

Annexe E : Entretien avec Pierre des MJS

;;

 

85

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

INTRODUCTION :

2012 marque une étape importante pour la démocratie française : c'est une année d'élection présidentielle et législative.

Traditionnellement, les campagnes électorales menées par les différents candidats s'appuient sur des stratégies de communication visant à rallier le plus d'électeurs à leur cause.

Cette année, la campagne présidentielle est différente des autres : elle accueille une nouvelle variable issue d'internet qui excite la curiosité des partis politiques et dont les effets sont jusque là inconnus : l'arrivée des réseaux sociaux virtuels symbolisés en France par Twitter et Facebook.

Le début du XXIème siècle aura été marqué par l'expansion d'internet et de sa propagation dans les cultures occidentales.

Véritable outil de communication et de mémoire collective, internet aura grandement participé au développement économique et intellectuel du monde contemporain dans lequel nous vivons et aura définitivement changé notre façon de communiquer et d'échanger.

L'époque de la création d'internet (1967 avec l'Arpanet) qui, à la base, permettait d'établir un réseau de communication afin de servir les intérêts de la défense Américaine est désormais bien loin.

Aujourd'hui, les sites internet sont de véritables vitrines, aussi bien à usage commercial que politique, exposées au monde entier. Désormais, l'information fait le tour de la terre en une poignée de secondes.

Internet ne sert plus uniquement à faire ces achats ou à télécharger de la musique. L'arrivée du web 2.0 ou web participatif dans les années 2000 a changé la donne : l'internaute devient acteur et n'est plus spectateur sur la toile.

En 2012, il est impossible dans les civilisations développées et équipées d'internet de ne pas avoir connaissance des réseaux sociaux virtuels que représentent Facebook ou twitter.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Ces nouveaux modes de communication et de partage d'opinion sont les plus élaborés qu'ait connus notre société.

Ils ont modifié notre conception de la communication publique et de la vie politique1. Dans un futur proche l'humanité peut envisager le concept de cyber-citoyenneté dans un système e-démocratique2.

Désormais, l'Histoire et la démocratie se jouent en partie sur la toile.

L'essor des blogs au début années 2000, suivi de l'éclosion de Facebook ou encore Twitter à la fin de la décennie, ont permis à l'internaute de disposer aujourd'hui d'un espace où les idées et les opinions s'échangent.

Des manifestations y sont organisées, des pétitions y circulent, des courants politiques en découlent (Parti Pirate Suédois et Allemand) et internet est même devenu un outil au service de la liberté (Printemps Arabe).

En 2008, les réseaux sociaux se sont invités pour la première dans des élections présidentielles aux Etats-Unis.

Barack Obama, alors outsider des primaires démocrates, a gagné un pari risqué.

Le futur vainqueur de l'élection a misé une grande partie de sa stratégie de campagne sur un nouveau média alors en pleine explosion : les réseaux sociaux. En s'appuyant sur leurs forces, il a réussit à faire pencher l'électorat de son coté.

Son équipe de campagne s'en est servis comme outil d'e-militantisme, de récolte de fond ou tout simplement pour communiquer et débattre avec la masse électorale.

La campagne de l'ancien Sénateur de l'Illinois a excité la curiosité des professionnels du marketing, de la communication et de toute la sphère sociologico-politique.

Une riche littérature Anglo-Saxonne a largement analysé et commenté la nouvelle force que représentent les réseaux sociaux.

Désormais, dans les pays Nord-Américains de nombreux investissements sont effectués par les équipes de campagne pour pouvoir s'exposer sur ces réseaux virtuels et séduire le plus d'électeurs possible.

1 Flichy Patrice, Internet et le débat démocratique, Réseaux, 2008

2 Eudes Yves, la clicocratie, Le Monde édition, 2009, p.16

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

L'exemple Obama et le phénomène de société que représentent les réseaux sociaux aujourd'hui en France poussent les candidats aux élections présidentielles 2012 à les investir massivement.

La communication politique Française traditionnelle va donc rentrer dans une nouvelle ère numérique.

L'élection ne se limitera donc pas seulement au traditionnel meeting et apparition publique ; l'exemple américain a montré que pour devenir président, il faut savoir dompter le net.

Historiquement, plusieurs tentatives timides de stratégies internet dites « participatives » ont été mises en place lors des élections Présidentielles Françaises de 2007. Le Parti socialiste avait notamment mis en place le très coûteux Coopol, sorte de réseau internet communautaire rassemblant uniquement les militants de la rose où chacun était libre de donner son opinion. Cette innovation s'est soldée par un échec mais l'équipe de communication de la rue Solferino l'avait bien compris : pour gagner une élection, internet représente une source de communication à ne pas négliger.

Annoncée par de nombreux médias comme numérique, l'élection 2012 a massivement investi internet. Certains journalistes et analystes politiques pariant même sur un scrutin pouvant se jouer sur Facebook et Twitter.

Le monde politique est-il en train d'assister à une véritable révolution électorale ou assiste-il à une illusion technologique : la révolution des réseaux sociaux changent-elles la donne des élections 2012?

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

J'ai choisi ce sujet pour analyser les modifications apportées par l'arrivée des réseaux sociaux dans la sphère sociologico-politique en période d'élection présidentielle. La création de connaissance est l'objectif principal d'un mémoire : c'est pourquoi j'ai décidé de traiter ce thème très peu abordé jusqu'à présent et dont les conséquences en juin 2012 sont encore difficilement identifiables.

L'analyse de cette campagne électorale sur les réseaux sociaux est divisée en plusieurs points qui me semblent essentiels.

Tout d'abord, il est important de comprendre pourquoi et comment les partis politiques Français investissent les réseaux sociaux.

Les équipes de communication agissent très certainement par mimétisme aux élections américaines de 2008. Il est essentiel de prendre en compte les expériences précédentes Anglo-Saxonne mêlant réseaux sociaux, élections et démocratie pour comprendre les raisons de l'emploi de telles stratégies en France.

L'objectif principal d'une bataille électorale est de séduire le plus grand nombre d'électeurs en particulier les jeunes et les abstentionnistes qui représentent une réserve importante de voies3 4.

Pour parvenir à ce résultat, quels sont les mécanismes mis en place par les équipes de campagne pour réaliser ces objectifs ? Dans une stratégie internet, comment parviennent-elles à se démarquer de la concurrence ? Y-a-il un renouveau de l'action militante en France grâce aux ces nouveaux outils numériques ?

Outre le changement en stratégie politique, l'apparition des réseaux sociaux change-telle la main mise des médias dits « traditionnels » lors des batailles électorales ? Et si oui, pourquoi et comment ?

Aujourd'hui, le contenu des tweets postés par les internautes est analysé par des instituts de sondage spécialisés. Est-il possible grâce à ce nouveau type de sondage d'avoir une approche plus moderne et virtuelle de l'opinion publique?

3 Descoings Richard, « L'abstention chez les jeunes mine notre démocratie », Challenges, avril 2010

4 Etude IFOP, « L'indice de participation au premier tour de l'élection présidentielle, résultat détaillée », le journal du dimanche, 21 mars 2012

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

De son côté Facebook semble jouer un rôle important dans le débat politique entre internautes. Pour comprendre la façon dont s'opèrent ces interactions au sein ce nouvel espace d'échange, il faut en réaliser une rapide ethnographie.

Un des nombreux intérêts de Facebook réside en la présence nouvelle des candidats à la présidentielle sur ce réseau.

Il semble essentiel d'analyser d'un point de vue sociologico-politique leur apparition sur les réseaux sociaux. Ce nouveau type de communication change-t-il le statut de l'homme politique et favorise-t-il son rapprochement avec la population?

Le terrain de recherche pour mener à bien ce travail se situe en grande partie sur la

toile.

Pour comprendre les concepts de stratégies électorales basées sur internet, un éclairage sur l'historique des précédentes campagnes numériques dans le monde et leurs conséquences étaient primordiales. Sur ce point là, la littérature sociologique Américaine reste très fournie et est régulièrement mise à jour.

Une campagne électorale est en constante mutation : le suivi quotidien des candidats à la présidentielle sur le terrain physique et virtuel est indispensable pendant toute la durée de l'élection.

L'étude technique et historique des réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter est nécessaire pour comprendre et analyser ce phénomène de société.

Des outils statistiques Facebook et Twitter (Semiocast, Socialbakers,..) sont utiles pour donner une image d'ensemble de la population virtuelle Française.

Pour parvenir à assimiler ces nouvelles stratégies de communication, il a été nécessaire de les mettre en relation avec des théories empruntées à la sociologie politique (Bourdieu, Lazarsfeld, Elihu, Lagroye, Champagne,...).

Afin de mieux comprendre le phénomène d'e-militantisme, il est utile d'effectuer des entretiens physiques avec des militants présents sur le terrain. Mon entretien avec les jeunes du Mouvement Jeunesse Socialiste (MJS) m'a permis d'avoir une meilleure compréhension de ce nouveau type de propagande.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

PREMIERE PARTIE :

Présentation des réseaux sociaux et

utilisation faite par le politique

1. Facebook : Principe d'utilisation et statistiques

Facebook en trois chiffres (janvier 2012)5 :

? 800 millions d'utilisateurs dans le monde
? 24 millions d'utilisateurs en France

? 6 millions d'entre eux ont entre 18 et 24 ans

a. Historique

Impossible de ne pas débuter ce mémoire sans évoquer les spécificités techniques et les statistiques se rapportant aux deux réseaux sociaux les plus populaires en France : Facebook et Twitter.

Crée en février 2004 par 4 étudiants de l'université d'Harvard (Etats-Unis), l'idée principale émanant de Mark Zuckerberg (actuel PDG de Facebook), the Facebook avait pour ambition de regrouper virtuellement les étudiants présents sur le campus de Harvard. Son succès grandissant, il s'est ensuite ouvert à l'ensemble de la population Américaine en septembre 2006.

5 Socialbakers.com, « infographie Facebook statistiques France », www.socialbakers.com, janvier 2012, www.socialbakers.com

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Très vite, le site connait un succès important et devient un phénomène de société, c'est aujourd'hui le réseau social virtuel le plus important au monde.

Depuis, l'activité de la firme de Palo Alto en Californie s'est considérablement étendue, mais a gardé pour base ce qui fait sa force initiale, un authentique réseau social où les interactions entre les individus sont sans limites, gratuites et instantanées.

La communication y est horizontale, les données soumises par l'utilisateur au site peuvent être commentées, jugées et partagées par tout le monde présent dans votre réseau.

b. Principe d'utilisation

Pour accéder au site, il suffit de s'y inscrire, de renseigner ses informations personnelles (date de naissance, lieu de naissance, étude,...) et y ajouter des « amis ». L'utilisateur se crée alors son propre réseau virtuel constitué de ses relations plus ou moins proches et y décrit, si il le souhaite, ses centres d'intérêts (politique, musique, littérature, cinéma,...).

En renseignant ses centres d'intérêts, l'utilisateur reçoit quotidiennement des feeds (nouvelles actualités) sur son mur, il peut alors les commenter, les « liker » (apprécier en Français) voir les partager à l'ensemble de son réseau social virtuel.

Tout peut être partagé et mis à la vue de tout le monde sur Facebook que ce soit un commentaire, une photo, une vidéo ou un lien internet.

Les candidats à l'élection présidentielle possèdent tous un compte Facebook cependant l'image qu'il souhaite donner d'eux sur le réseau social diffère, les investissements ne sont pas les mêmes, tous les comptes Facebook ne sont pas nécessairement dirigés par les candidats eux-mêmes mais par des agences de communication.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Figure 1 : Message posté par Nicolas Sarkozy sur Facebook

Les options permettent à l'utilisateur de commenter l'information (« rédiger un commentaire »), de la partager (« partager »), de l'apprécier via le bouton « j'aime ». Le 79 à droite montre le nombre d'utilisateur ayant partagé cette information à des individus de leur propre réseau.

c. Facebook en chiffres dans le monde et en France

En mars 2012, le site compte 900 millions de comptes actifs dans le compte (à différencier des utilisateurs quotidiens) et est en constante progression, plus de 37% d'inscriptions pour l'année 2011.

La révolution Smartphone y est également pour quelque chose, plus de 350 millions d'individus se connectent grâce à leur appareil nomade6.

La France est 9ème au rang des nations Facebook, elle compte en février 2012 pas loin de 23,6 millions d'inscrits soit environ un tiers de sa population7. Un Français passe en moyenne 5 heures sur Facebook par mois soit plus que sur Google (3 heures)8. Le réseau social est passé

6 Gérem, « les 20 statistiques de ce début d'année 2012 », toutfacebook, le 27 janvier 2012, www.toutfacebook.fr

7 Socialbakers.com, « Facebook statistics by country », www.socialbakers.com, le 9 février 2012, www.socialbakers.com

8 Sanyas Nil, « les Français ont passé 5h sur Facebook en décembre, loin devant Google », PC INpact, le 23 janvier 2012,

www.pcinpact.com/news/68491-francais-temps-facebook-google-microsoft.htm

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

de phénomène de société pour finalement se fondre dans le quotidien des Français, au point d'être comparé à une drogue9.

Dans l'imaginaire collectif, Facebook est considéré comme un moyen de communication peu évolué voir puéril appartenant exclusivement à la génération Y hors des études ont montré que cela était variable. (Annexe B)

En janvier 2012, Facebook concerne environ 50% des 18-34 ans mais touche également les classes plus « matures »10.

d. Facebook : Plus qu'un simple outil de communication

Etre en constante relation avec ses proches, partager, commenter, se tenir au courant des choses que l'on apprécie, Facebook est un moyen de communication sans limites.

Une des principales forces de Facebook réside également dans sa base de données forte de 900 millions d'utilisateurs à travers le monde.

En renseignant leur âge, opinion politique, lieu de résidence, les utilisateurs fournissent des informations précieuses aux institutions et aux partis politiques en campagne.

Ces derniers peuvent donc cibler plus facilement une population.

Cette stratégie de segmentation a notamment servi pour la campagne électorale 2008 de Barack Obama pour communiquer directement avec certaines communautés (jeunes, asiatiques,...). Facebook est alors passé d'outil de communication à outil de promotion électorale.

Facebook s'inscrit également dans un rôle similaire aux blogs et au microblogging.

Pendant le printemps Arabe de 2011, le réseau social a constitué un moyen de revendication pour les révolutionnaires et permis d'organiser la résistance contre les pouvoirs dictatoriaux en place.

En contournant la censure et en montrant au monde entier la situation dans les pays touchés par les révolutions, Facebook a agit comme une véritable caisse de résonance.

La propagation d'internet à travers le monde ne pourra qu'accroître ce pouvoir sans limite et sans censure.

9 « Symptômes de dépendance à Facebook », ifigaro, le 18 juillet 2009 http://www.ifigaro.com/symptomes-de-dependance-a-facebook-499

10 Socialbakers.com, « infographie Facebook statistiques France », www.socialbakers.com , janvier 2012 http://www.socialbakers.com

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

2. Twitter : Principe d'utilisation et statistiques d'utilisation

Twitter en trois chiffres (janvier 2012)11 :

? 383 millions d'utilisateurs dans le monde

? 3,3 millions d'utilisateurs en France

? 140 : le nombre de caractères maximum contenus dans un tweet

a. Historique

Twitter fait partie de la grande famille des réseaux sociaux, c'est un outil de communication dit de microblogging, il est le successeur des blogs traditionnels des années 2000.

Le concept est simple : l'internaute doit résumer une pensée, un message, un sentiment en 140 caractères maximum.

Tout est résumé dans le slogan de l'entreprise : « Que faites-vous ? Découvrez en temps réel ce qui se passe partout dans le monde. Suivez vos passions ».

Ce système de communication a été crée en mars 2006 par Jack Dorsey (soit deux ans après Facebook). Comme pour son homologue, le succès a été inattendu et immense au point de devenir, aux USA, un média à part entière concurrent direct de la télévision ou de la radio.

Twitter est un réseau social dit « asymétrique », l'utilisateur délivre mais ne peut pas commenter l'information. Il peut cependant la partager à ses followers (son propre réseau social).

11 Etude Semiocast, « Une étude de géolocalisation des utilisateurs de Twitter par Semiocast », sémiocast, le 1 janvier 2012,

http://semiocast.com/publications/2012_01_31_5_2_millions_d_utilisateurs_de_twitter_en_france?lg=fr

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Le système de communication se base sur le principe du K.I.S.S (Keep It Simple Stupid), il s'agit d'une ligne directrice de conception se rapportant à définir une idée, une information de façon simple, rapide et efficace sans aucune fioriture « la simplicité est la sophistication suprême ». Par ce système, l'internaute est obligé d'être synthétique et clair.

La simplicité, la disponibilité et l'instantanéité font la force de Twitter:

Simplicité car le système de message est basé sur le principe du K.I.S.S.

Disponibilité car l'information est disponible à tous, sur tout support.

Instantanéité car l'outil évolue en temps réel au fur et à mesure des tweets.

L'émergence de l'internet mobile et des applications Twitter sur Ios et Androïd (systèmes d'exploitations mobiles) a contribué à rendre le microblogging encore plus instantanée, désormais l'utilisateur peut twitter, retwitter ou lire des tweets dès qu'il le désire. Ecrire un tweet prend 10 secondes la où la création de blog prend une heure et nécessite un minimum de connaissances informatiques.

b. Principe d'utilisation et description d'un tweet

Twitter est en Français depuis octobre 2009 et est en pleine expansion dans l'hexagone. Pour suivre, c'est-à-dire, devenir followers d'un compte, il faut être abonné à ce compte.

Le réseau social au petit oiseau bleu est cependant grandement différent de Facebook, l'utilisateur ne peut pas commenter directement l'information postée par un utilisateur qu'il suit cependant il peut la partager en émettant un jugement dessus.

La possibilité d'envoyer des messages en privé à seulement quelques abonnés est possible mais cela est à l'encontre du principe de la plate forme : c'est un réseau communautaire, toutes les informations doivent être accessibles par tout le monde.

Voici l'exemple type d'un tweet posté par Francois Hollande, le 7 février 2012 :

Figure 1 : Message tweeté par Francois Hollande

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Parmi les options disponibles, l'utilisateur peut répondre directement à François Hollande via « Répondre », de partager à son réseau social le tweet via « retweeter » , de classer l'information dans ces favoris.

Le message contient l'information principale. Le hashtag (#FH2012), sorte de mot clé, permet de regrouper les messages autour de la campagne du candidat socialiste12.

Un bouton voir la photo permet de découvrir l'image se rapportant au tweet.

c. Twitter en chiffres dans le monde et en France

Au 1er janvier 2012, on comptait 383 millions de profils crées dont 108 millions aux Etats-Unis, 33 millions au Brésil, 29 millions au Japon, 24 millions au Royaume-Uni et 20 millions en Indonésie. En France, on compte 3,3 millions d'utilisateurs de Twitter pour un total de 37,54 millions d'internaute13.

L'incertitude principale est la même que pour Facebook, quelle est la part réelle de comptes actifs? Une étude de Semiocast montre qu'environ la moitié des utilisateurs français de Twitter sont réellement actifs (voir infographie).

Les autres utilisateurs consultent seulement les tweets et s'en servent comme média d'information virtuel.

Le nombre d'utilisateurs de Twitter est, certes peu élevé, mais reste très populaire en France : 80% des internautes avouaient connaître le réseau social en octobre 201014. En aout 2009, ils n'étaient que 28%15.

12 CMIC, « Qu'est-ce qu'un hashtag dans Twitter ? », cmic.ch, mars 2009 http://www.cmic.ch/2009/03/27/quest-ce-quun-hashtag-dans-twitter/

13 Etude Semiocast, « Une étude de géolocalisation des utilisateurs de Twitter par Semiocast », Semiocast, le 1 janvier 2012

http://semiocast.com/publications/2012_01_31_5_2_millions_d_utilisateurs_de_twitter_en_france?lg=fr

14 Etude IFOP, « observatoire IFOP des réseaux sociaux - Vague 5 », IFOP, le 14 octobre 2010 http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=1279

15 Olivier Chicheportiche, « France : Twitter de plus en plus connu mais reste très peu utilisé », ZDNet France, le 25 aout 2009

http://www.zdnet.fr/actualites/france-twitter-de-plus-en-plus-connu-mais-reste-tres-peu-utilise-39705147.htm

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

d. Twitter et le journalisme citoyen

Twitter gomme les principaux défauts des blogs (surplus d'information, long à lire et à écrire, peu centralisé).

Le site a aujourd'hui acquis une certaine légitimité et s'apparente même parfois à du journalisme citoyen notamment par rapport aux événements lors du printemps Arabe. L'outil permet également de rajouter, en temps réel, de la précision sur de l'information journalistique.

Les inscrits de Twitter peuvent alors contribuer à la rendre plus précise. Un bon niveau en rédaction n'est pas nécessaire, l'information doit simplement être claire et précise, tout le monde peut apporter sa pierre à l'édifice.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

3. La naissance de la communication politique par les réseaux sociaux: L'exemple de l'investiture démocrate aux élections présidentielles américaines 2008

a. L'investiture démocrate et le duel Clinton/Obama

Il est nécessaire d'évoquer ces deux élections lorsque le sujet porte sur l'utilisation des réseaux sociaux par le politique.

L'investiture démocrate de 2007 casse les règles traditionnelles de la communication politique en accueillant une nouvelle variable qui pèsera finalement sur le résultat du scrutin : les réseaux sociaux.

Facebook, Twitter, Youtube sont les grands acteurs de cette course à la maison blanche version 2008.

Dès le début des primaires démocrates, Hillary Clinton, ex-première dame des Etats-Unis et sénatrice de l'Etat de New-York est la grande favorite des médias de masse traditionnel (la radio et les grands networks tels que CNN ou NBC), il était alors difficile pour les experts politiques de penser que Barack Obama avait une chance de remporter cette investiture.

b. Une stratégie 2.0

Le sénateur de l'Illinois décida alors, avec son équipe de campagne, de bouleverser les codes de promotion électoraux en misant une grande partie de sa campagne sur le net.

L'idée principale est de s'intéresser au concept de resocialisation, sur internet tout le monde est à armes égales, n'intéressant que très peu les mass médias, Obama doit se consacrer aux réseaux sociaux, territoire virtuel encore jamais sollicité par une élection présidentielle.

Très vite, Obama investit les réseaux sociaux classiques mais également les réseaux sociaux ethniques (BlackPlanet et AsianAve) et comprend rapidement que cet outil de communication

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a deux caractéristiques importantes : il permet de récolter des fonds16 et permet de trouver de nouveaux électeurs.

Très rapidement, un vent de fraicheur souffle sur la politique Américaine et Barack Obama devient la superstar du net. Quelques mois après le lancement de sa campagne, les journalistes politiques en font le favori de l'investiture démocrate17.

c. Une nouvelle communication

Barack Obama se met en scène sur son profil Facebook et casse avec l'idée préétablie de l'homme politique monarque de Tocqueville qui est différent du citoyen.

Le candidat y décrit ses goûts musicaux, parle de son amour pour le basketball ainsi que de ses livres préférés. Ce procédé met l'homme politique au même niveau hiérarchique que l'internaute : la communication avec la population y est horizontale.

Son équipe de campagne a également basé sa campagne sur la jeunesse. En 2008, les jeunes américains se documentent à 50% sur le net pour des informations politiques18.

La génération milléniale (génération internet et réseau sociaux) représente, en 2010, la même part dans la population américaine que les baby-boomers, cette génération interagit via le web. (Annexe B)

Afin de pouvoir toucher et séduire une partie de cet électorat, les partis politiques investissent la toile.

En s'appuyant sur les réseaux sociaux, le sénateur de l'Illinois participait à la création de débat entre le candidat et la population entrainant ainsi une suppression de la barrière politico-hiérarchique.

Cette nouvelle proximité transforme la population en émissaire du parti : elle diffuse les idées, les vidéos et les points de vue.

La participation active des internautes les transforment en acteurs centraux de l'action militante : c'est la naissance de l'e-militantisme.

16 Ellen MC Girt, «The Brand Called Obama», Fastcompany.com, le 19 mars 2008 http://www.fastcompany.com/magazine/124/the-brand-called-obama.html

17 Catherine Holahan, « On the Web, Obama Is the Clear Winner», business week.com, le 5 mars 2008 http://www.businessweek.com/technology/content/mar2008/tc2008035_280573.htm

18 National Annenberg Election Survey of University of Pennsylvannia, étude réalisée de janvier à mars 2008

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Ce coté new look aboutit à une vedettisation de l'homme politique.

Les stars américaines entrent alors en campagne pour parrainer Obama, un stratagème est alors mis en place : le buzz. Le but de cet outil est de propager de façon virale (par partage) une vidéo, une idée. La superproduction en l'honneur de Barack Obama « yes we can »19 en est l'exemple type : des acteurs, chanteurs, artistes américains reprennent un célèbre discours de l'homme politique et en font une chanson.

Cette vidéo visionnée 23 millions de fois a été produite par le chanteur Will I Am puis mise en ligne sur Youtube20.

Ce buzz permis de mettre en évidence que le candidat démocrate était soutenu par une vaste communauté d'artistes. Devant ce phénomène, les mass médias traditionnels ont repris l'information d'internet pour la transmettre à l'ensemble des citoyens, le net devient donc une passerelle vers le grand public.

d. Une stratégie marketing

Souffrant, à l'origine, d'un déficit de popularité sur les médias traditionnels, la campagne de Barack Obama est comparée par Keith Reinhard à une marque qui voudrait s'imposer sur un marché concurrentiel, « Barack Obama a les trois choses que vous attendez d'une marque : il est nouveau, attractif et différent »21.

Cette stratégie 3.0 fait déjà référence pour les experts du marketing qui y voient la recette magique pour imposer un produit challenger face à une marque leader, internet est un mécanisme de compensation, grâce à internet les cartes sont redistribuées, tout le monde a sa chance.

19 Yes we can - Barack Obama music video, www.youtube.com/watch?v=jjXyqcx-mYY

20 Fraser Matthew, Dutta Soumitra, « Barack Obama and the Facebook Election », usnews.com, 19 Novembre 2008

http://www.usnews.com/opinion/articles/2008/11/19/barack-obama-and-the-facebook-election

21 Reinhard Keith, Fastcompany.com, avril 2008

http://www.fastcompany.com/magazine/124/the-brand-called-obama.html

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e. Remise en cause des Mass médias

Certes les médias traditionnels permettent une exposition parfaite et visible par tous. Le public a une confiance aveugle en eux cependant ils restent trop surchargés et contrôlés par le pouvoir en place.

Internet échappe à ce contrôle : pas de censure, pas de quotas de temps en période électorale.

Le grand avantage de ces réseaux sociaux réside également dans la transmission des informations, le modèle des mass médias est vertical, l'information ne peut y être commentée par le citoyen. En revanche, le modèle des réseaux sociaux permet un échange latéral plus direct et interactif.

f. Conséquences

L'élection américaine 2008 est devenue un exemple en matière de communication politique et marketing.

En investissant un nouvel espace virtuel, Barack Obama a profité d'un facteur qui, a priori, n'existe plus aujourd'hui : l'effet de surprise. En 2012, tous les partis politiques et candidats à l'élection présidentielle Française dispose d'un site officiel, d'un ou plusieurs comptes Facebook, Twitter ou Youtube.

Outre les élections, le web social a également modifié la démocratie traditionnelle anglo-saxonne désormais les institutions et politiques se servent de ce moyen de communication pour interagir directement avec les électeurs.

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4. Liens entre les réseaux sociaux et la sphère politique dans le monde anglo-saxon, un état des lieux en mars 2010

a. Du Web 1.0 au web 3.0

Bien sur, les politiques n'ont pas attendu le succès des élections présidentielles Américaines 2008 pour utiliser internet afin de communiquer avec la population.

Dès la création du net, les premiers sites internet dit « politiques » étaient de réelles vitrines pour les partis. L'entrée dans le web 2.0 a ouvert la voie au blog et à un nouveau concept de démocratie représentative.

L'apparition des médias sociaux et son éclosion sur le continent nord-américain dans les années 2007-2008 a permis aux institutions et aux sociologues de s'intéresser aux conséquences de ces plateformes virtuelles sur la relation entre la population et la sphère politique.

Une des premières études Francophone sur la relation entre les réseaux sociaux et le politique a été menée au Canada par Amanda Clark en mars 201022.

Ce document s'interesse aux nouvelles relations possibles entre le politique et les internautes via internet et les réseaux sociaux populaires aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne (Facebook, Twitter, Myspace, Flickr).

b. Utilisation par les politiques et la population

Les médias sociaux (Canada) ou réseaux sociaux (France) offrent aux institutions politiques de nouvelles possibilités d'interactions novatrices23.

L'utilisation faite par les politiques est très variable, les réseaux sociaux permettent la diffusion de messages politiques, de découvrir les domaines d'intérêts et les besoins des

22 Clark Amanda, « Les médias sociaux. 4. Utilisations politiques et conséquences pour la démocratie représentative », Bibliothèque du parlement, étude générale, le 22 mars 2010

23 La notion de média social est définie dans Dewing (2010) - Les médias sociaux - Introduction

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électeurs, de recueillir des fonds, de constituer des réseaux de soutient, de développer l'E-militantisme (envoie de messages ciblés à son entourage pour soutenir un candidat) et de constituer des bases de données pour les partis politiques.

De son coté, la société civile l'utilise pour favoriser le débat politique avec les institutions, pour influencer les décideurs et les gouvernements, demander des comptes aux gouvernements, constituer des groupes soutiens afin de recueillir des fonds pour des causes particulières (catastrophe humanitaire, ...) et enfin pour encourager le débat publique, pour créer une sorte de e-agora (politique publique sur le net).

c. Exemples de démocratie représentative sur Facebook

De nombreux exemples au Canada montrent que les groupes de soutient peuvent fonctionner et donc que les réseaux sociaux peuvent peser sur les gouvernements.

Michael Geist, avocat, a réussit à former un groupe de 90000 personnes via Facebook pour annuler le projet de loi sur les droits d'auteur au canada24.

Le gouvernement Britannique sollicite régulièrement les internautes via Facebook pour faire participer les citoyens au débat politique public25.

Ces deux exemples montrent l'importance du rôle que peuvent jouer les réseaux sociaux dans les démocraties. Ils facilitent grandement l'intéraction par leur rapidité d'action cependant comme toute nouveauté des avantages et limites sont mis en exergue par Amanda Clark.

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24 Geist Michael, « Critics misjudged the power of digital advocacy », Toronto Star, 18 janvier 2010 http://www.thestar.com/business/article/751957--geist-critics-misjudged-the-power-of-digital-advocacy

25 Voir le site « e-Consultations » du parlement du Royaume-Uni

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d. La banalisation du politique

D'un point de vue général, les réseaux sociaux peuvent favoriser un plus grand pluralisme dans le discours politique pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, les médias traditionnels n'ont plus le monopole de l'information, toutes les idées peuvent être communiquées à la population via internet, internet représente donc une nouvelle tribune politique.

Via les réseaux sociaux, l'homme politique semble plus proche de la population, il se met en scène, on assiste à une vedettisation de l'homme politique. Cela a pour effet le renforcement de la confiance de la population envers les politiques26.

Cette nouvelle approche interactionniste pousse l'internaute à s'intéresser à la politique et donc à ce qu'il vote pour un candidat 2.027.

Derrière cette illusion de proximité crée par le web 2.0, se cache d'autres réalités montrant que les réseaux sociaux sont parfois instrumentalisés par les politiques.

e. Instrumentalisation des réseaux sociaux

Plusieurs éléments tendent à cette supposition :

Les moteurs de recherche peuvent être par exemple, manipulés par les militants spécialisés en informatique pour soutenir leur préférence politique.

Création d'un « fossé numérique » volontaire ou involontaire par les politiques, tout le monde n'a pas accès à internet, il y a donc une inégalité dans la participation politique28.

26 Ferguson & Griffiths, 2006, p.367

27 Lazer David, « Online Town Hall Meetings :Exploring Democracy in the 21st century », Congressional Management Foundation, 2009 http://www.egov.vic.gov.au/focus-on-countries/north-and-south-america-and-the-caribbean/united-states/hashtags-and-issues-united-states/community-engagement-united-states/online-town-hall-meetings-exploring-democracy-in-the-21st-century-in-pdf-format-1228kb-.html

28 Dewing Michael, les médias sociaux - 2. Qui les utilise ?, Bibliothèque du parlement, étude générale, le 22 mars 2010

http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2010-05-f.pdf

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

L'individu non présent sur internet se sent donc délaissé de la vie politique et aura tendance à moins voter.

Il est donc dans l'intérêt pour le pouvoir en place de conserver ce fossé afin de conserver l'écart de voie29. Une autre étude démontre le constat suivant : dans le futur plus les individus auront accès au web plus ils participeront à la vie politique30.

f. Légitimité et consommation de l'information sur internet

Présente de manière abondante sur le net, l'internaute consomme énormément d'information : cela ne contribue pas nécessairement à rendre l'information plus riche et plus pertinente.

La qualité de la démocratie représentative est donc touchée, le surplus d'information tue l'information31. L'étude met en avant le questionnement suivant : Internet est-il une source fiable d'information politique pour l'individu?

En Février 2010, une étude met en avant que les Canadiens pensent que Facebook a un impact minimal sur la politique32.

g. Les trois étapes de l'utilisation d'internet lors de campagnes électorales présidentielles en France

En France, la campagne présidentielle 2002 était la première du nom à se servir du net : apparition du site web comme vitrine du parti politique laissant l'électeur spectateur. L'élection 2007 avait placé une partie de l'électorat 2.0 au centre de la campagne grâce au blog et à l'apparition de l'e-militantisme.

29 Lusoli Wainer, Ward Stephen & Gibson Rachel, « (Re) Connecting Politics? Parliament, the public and the internet », Parliament Affairs, vol. 59, n°1, 2006

http://www.ingentaconnect.com/content/oup/parlij/2006/00000059/00000001/art00024

30 Di Gennaro Corinna & Dutton William, « The internet and the public : Online and offline political participation in the UK », Parliamentary affairs, 2006, vol.59, n°2 http://pa.oxfordjournals.org/content/59/2/299.short

31 Prior Markus, « News vs. Entertainment : How Increasing Media Choice Widens Gaps in Political Knowledge and Turnout », American Journal of Political Science, vol. 49, n°3, 2005 http://www.jstor.org/discover/10.2307/3647733?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=476989 88722147

32 Nanos Research, « Les Canadiens sont divisés sur leurs impressions des groupes politiques facebook, plusieurs indécis », Nanos, le 18 février 2010, p.2

http://www.nanosresearch.com/library/polls/POLNAT-W10-T413F.pdf

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

L'élection 2012 voit l'apparition des réseaux sociaux qui étaient à leurs premiers balbutiements en 2007. Le web social, fort de ces dizaines de millions d'utilisateurs en France peut jouer un rôle dans la course à l'Elysées.

La campagne électorale suivra-t-elle les modèles Anglo-saxon ou restera-t-elle conservatrice en se limitant à la politique « classique » et aux médias traditionnels ?

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

DEUXIEME PARTIE :

Les candidats à l'élection présidentielle sur

actifs 2012 les réseaux sociaux

1. Présentation des candidats à l'élection présidentielle 2012 et présence sur Facebook

a. Présence des candidats sur les réseaux sociaux

Cette élection présidentielle Française 2012 se déroule en deux tours, le premier a lieu le 22 avril 2012 et le second tour le 6 mai 2012. Elle met en scène dix candidats.

Il est important d'analyser leur présence et popularité sur le réseau social Facebook et cela avant même le début officiel de la campagne électorale.

Le tableau (tableau 1) ci-dessous démontre la popularité des hommes politiques candidats à l'élection présidentielle 2012. Cette popularité est mesurée en nombre de « likers » (sympathisants en Français).

L'internaute qui soutient un candidat ou qui souhaite se tenir informer de son programme « like » le profil Facebook de l'homme politique. Il s'agit d'un acte de semi-militantisme car en se portant virtuellement sympathisant d'un candidat, l'internaute affirme ses convictions politiques sur Facebook.

L'annexe A montre des statistiques plus précises.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

b. Analyse de la popularité sur Facebook

Premier constat : les partis politiques ont réussi en 6 mois à mobiliser les internautes. Au soir de la victoire de François Hollande, ils sont presque deux fois plus à être devenu des sympathisants politiques virtuels sur Facebook qu'en décembre 2011.

Parmi les trois candidats ayant accru leur popularité sur Facebook entre juillet 2011 et le 7 mai 2012, François Hollande arrive premier (+2156%), Jean-Luc Mélenchon second (+1355%) et Eva Joly troisième (+454%), Marine Le Pen arrive quatrième de ce classement (+403%).

Ces évolutions montrent, entre autre, la popularité virtuelle du candidat mais donne également une idée sur le résultat de la campagne électorale internet 2012. Pendant plusieurs mois, les partis politiques se sont livrés une véritable course au nombre de « likes ».

Plus l'évolution en nombre de sympathisants est important plus les stratégies de communication misent en place par les partis semblent avoir réussies.

Une réflexion sur les chiffres de la droite et de la gauche est nécessaire. La droite avait jusqu'à octobre 2010 dix fois plus de e-sympathisants que la gauche. Aujourd'hui, elle n'en possède plus que le double, la fracture numérique se rééquilibre33.

Jean-Luc Mélenchon (+2623%) et Marine Le Pen (+2111%) sont dans le top 3 des candidats ayant conquis le plus de sympathisants internautes depuis novembre 2010.

Ces chiffres montrent que les deux partis d'extrême gauche (Front de Gauche) et d'extrême droite (Front National) cassent avec l'image de partis dits « radicaux » : en ayant séduit un grand nombre d'internautes, les deux partis semblent tournés vers l'avenir.

La course à la popularité sur Facebook avait été anticipée par les médias avant même le début de la campagne électorale. Les partis politiques ont donc réussi leur premier pari : récolter le plus de sympathisants via le profil Facebook de leur candidat.

Cette anticipation des médias les à pousser à envisager que le candidat qui se servirait le mieux des réseaux sociaux aurait une chance supplémentaire pour se retrouver au second tour.34

33 Louis Maurin, Patrick Savidan, L'état des inégalités en France. Données et analyses, Belin, 2008, Page 12

34 « Vers un duel Le Pen - Mélenchon au second tour », 20 minutes online, le 16 janvier 2012

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

 

FB

novembre

2010

FB juillet

2011

FB 15
décembre

2011

FB 7 mai

2012

Extrème Gauche

 
 
 
 

Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) Philippe Poutou (NPC)

NA NA

NA NA

NA

536

1202

5389

TOTAL

 
 

536

6591

Gauche

 
 
 
 

Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) François Hollande (PS)

Eva Joly (EELV)

François Bayrou (MoDEM)

4119 NA 2769 3015 10547

7974 NA 6674 5467 12909

13418 NA

24 400

12965

15706

108035 107

143 919

24799

31041

TOTAL

20450

33024

66489

307901

Droite

 
 
 
 

Nicolas Sarkozy (UMP)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

340427

4972

441267

6375

488104

7938

647648

13011

TOTAL

345399

447642

496042

660659

Extrême droite

 
 
 
 

Marine Le Pen (FN)

3468

18148

26468

73205

TOTAL

3468

18148

26468

73205

TOTAL

369317

498814

589535

1048356

Tableau 1 : présence et popularité, en nombre de « likes » des candidats à l'élection
présidentielle 2012

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http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Vers-un-duel-Le-Pen---Melenchon-au-2e-tour----10666345

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

c. Présence des candidats sur Twitter

Twitter, comme Facebook, permet à l'internaute suivant le compte d'un candidat d'être proche de l'homme politique et de se tenir informer des dernières actualités le concernant. Le tableau 235 ci-dessous montre l'évolution en followers des comptes Twitter des différents candidats à l'élection présidentielle.

Comme pour Facebook, l'évolution des followers est très importante, en l'espace de 3 mois le nombre total a plus que doublé.

François Hollande est cette fois-ci le candidat le plus populaire sur Twitter à l'inverse de Nicolas Sarkozy qui est le candidat le plus populaire sur Facebook.

Jean-Luc Mélenchon est le plus actif (6863 tweets postés), la plus belle progression revient à Philippe Poutou qui a multiplié par 7 son nombre de followers.

Nom du candidat

Nombres de followers

Au 7 février 2012

Nombres de followers

Au 18 mai
2012

Tweets postés

Au 18 mai
2012

Nicolas Sarkozy

72389

242352

4101

François Hollande

137411

351435

4333

Marine Le Pen

32241

78236

1351

François Bayrou

68375

114536

607

Jean-Luc Mélenchon

16329

74367

6863

Eva Joly

38280

65294

1593

Nicolas Dupont-Aignan

12925

25173

2357

Philippe Poutou

1985

15034

235

Nathalie Arthaud

408

775

1

Jacques Cheminade

NA

2418

1187

Total

442334

969620

22628

Tableau 2 : Evolution en followers des comptes Twitter des différents candidats à
l'élection présidentielle 2012

35 Chiffres recueillis manuellement sur Twitter

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Beaucoup de candidats sont bavards sur les réseaux sociaux. Cela leur permet d'entretenir une relation privilégiée avec leurs followers et de les nourrir quotidiennement en information, de les fidéliser.

Les candidats entretiennent cependant le mystère concernant le réel rédacteur des tweets.

Ce mystère vise à maximiser ce qui est la base de cette communication entre politique et l'internaute : l'illusion de proximité36.

Candidats rédigeant en partie leurs propres tweets :

Francois Bayrou, ( https://twitter.com/#!/bayrou) ancien professeur de français, est un fervent supporter de Twitter, comparant cela à de la « poésie ».

L'homme politique préfère adopter la transparence, lorsque les tweets publiés sur son compte proviennent de son équipe de campagne, ils sont signés d'un « CM » pour community manager.

Depuis le début de la campagne, le député des Pyrénées Atlantique assure être le seul des candidats à la présidentielle à rédiger lui-même ses tweets.

Le candidat centriste a déjà rencontré Jack Dorsey (directeur général de la firme de Palo Alto). Les deux hommes partagent la même opinion concernant l'utilisation par certains politiques de Twitter. Pour eux, l'homme politique se doit de jouer la transparence concernant leurs tweets et ne pas entretenir l'illusion de proximité qui constitue une tromperie envers l'internaute37.

En rédigeant ses propres tweets, Bayrou se pose en homme du 21ème siècle, proche des nouvelles technologies et ouvert à la culture numérique. Il se pose en technophile.

Nicolas Sarkozy ( https://twitter.com/#!/NicolasSarkozy), le candidat UMP adopte, en partie, la même stratégie que Francois Bayrou : son compte est géré par son équipe de campagne et ses tweets personnels sont signés d'un NS (« Ce compte est piloté par mon équipe de campagne #NS2012 . Mes tweets personnels seront signés - NS »). Pour Jacques Cheminade ( https://twitter.com/#!/Cheminade2012), le constat est le même, il signe ses tweets par un JC.

36 Yanoshevsky Galia, « Les réseaux sociaux et l'échange entre l'homme politique et les internautes », Argumentation et analyse du discours, 2010

37 « Twitter est formidable, en ce qu'il nous oblige à être concret, simple et direct », bayrou.fr, le 14 mars 2012

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Tous les candidats à la présidentielle 2012 sont présents sur Twitter cependant beaucoup ne tweetent pas eux-mêmes.

Ils délèguent cette tâche à des agences spécialisées de communication.

Francois Hollande ( https://twitter.com/#!/fhollande) s'est déjà fait surprendre en tweetant alors qu'il était en plein discours lors d'une émission télévisée sur France 2.

Le candidat socialiste ne rédige pas lui même ses tweets, peu technophile, le candidat socialiste délègue cette tâche à Ariane Vincent, chargée d'animation de son compte twitter38

39.

Jean-Luc Mélenchon ( https://twitter.com/#!/melenchon2012) adopte la même idéologie de la transparence que Francois Bayrou, il est le seul des dix candidats à le stipuler dans l'intitulé de son compte « JLM ne tweete pas en personne ».

Pour la candidate Frontiste Marine Le Pen ( https://twitter.com/#!/mlp officiel), très populaire sur Twitter, aucune information ne confirme officiellement si elle est l'auteur de ses propres tweets.

Le constat est le même pour Eva Joly ( https://twitter.com/#!/EvaJoly), la candidate du parti Europe Ecologie Les Verts.

Candidats peu actifs sur Twitter :

Les deux candidats d'extrêmes gauches, Nathalie Arthaud (seulement 1 tweet de rédiger) et Philippe Poutou (265 tweets) sont très peu actifs sur le réseau social.

38 Deslandes Mathieu, « Primaires PS : des campagnes web pas super modernes », rue 89, le 11 aout 2011

39 Bourmaud Francois-Xavier, « @fhollande, avatar numérique de Francois Hollande », le Figaro, le 3 février 2012

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

d. Chiffres sur la fréquentation des sites officiels de campagne

Les premiers chiffres d'audience des sites internet des candidats à la présidentielle

sont globalement décevants40 par rapport à des chiffres en constante évolution de popularité

sur les réseaux sociaux :

francoishollande.fr 660000 vues

lafranceforte.fr 337000 vues

bayrou.fr 220000 vues

marinelepen2012.fr 182000 vues

placeaupeuple2012.fr 135000 vues

La consultation de ces sites est variable selon les âges : sur les 660000 visiteurs de francoishollande.fr environ deux tiers des visiteurs ont plus de 50 ans et seulement 10% ont moins de 25 ans.

Le site « vitrine » s'adresserai donc à une classe d'âge élevée tandis que, du fait de leur nouveauté, les réseaux sociaux intéresseraient d'avantage les classes d'âge jeune.

- 37 -

40 Martin Michel, « Web campagne 2012 : le flop des clics », Electronlibre.info, le 30 mars 2012 http://electronlibre.info/spip.php?page=article&id_article=1592

- 38 -

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

2. Coûts d'une campagne électorale présidentielle sur internet en France : 2007 et 2012

a. Budget total de la campagne présidentielle 2007

Les élections 2007 marquent l'apparition de stratégies de communication basées sur internet, un budget est alloué par chaque partis politiques, il représente 3% du total des dépenses déclarés par les candidats à l'élection présidentielle 2007.

Comparé aux méthodes traditionnelles tels que les meetings ou au tracting, la communication par internet est globalement bon marché.

 

Montant

%

Propagande

réunions publiques

31932892

42%

Propagande imprimée

14622429

19%

sites internet

2569986

3%

autres moyens de propagande

4073131

5%

études communication

2496176

3%

Sous-total

55694614

73%

Fonctionnement

frais de personnel

8834814

12%

permanences locaux -

téléphone - matériels -
fournitures

5251426

7%

frais postaux et de

distribution

570725

1%

honoraires et frais divers

3780926

5%

frais de déplacements -

restauration - hôtellerie

2203028

3%

Sous-total

20640919

27%

Total

76335533

 

Tableau 1 : Récapitulatif des dépenses déclarées par l'ensemble des candidats pour l'élection
présidentielle 2007 (en euros)41

41 Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, dixième rapport d'activité, séance du 26 mai 2008

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

b. Budget de la campagne présidentielle 2007 internet par candidat

 

Montant

% du budget

Ségolène Royale (PS)

866 220

4

Francois Bayrou (MoDEM)

720 511

7

Nicolas Sarkozy (UMP)

675 571

3

Dominique Voynet (Les verts)

130 172

9

Jean-Marie Le Pen (FN)

29 741

0

Besancenot (NPA)

5 404

1

 

Tableau 2 : Budget internet par candidat élection présidentielle 2007 (en euros)42

Il est important de s'intéresser au dépense par candidat, Francois Bayrou est celui qui a le mieux anticipé la future force d'internet en concentrant 7% de son budget tandis que Jean-Marie Le Pen en a consacré un peu moins de 1%.

c. Budget de la campagne présidentielle 2012 internet des « principaux » candidats

 

Montant 2012

Montant 2007

Evolution

Nicolas Sarkozy (UMP)

2 000 000

675 571

296%

Francois Hollande (PS)

1 800 000

866 220

208%

Francois Bayrou (MoDEM)

700 000

720 511

97%

Eva Joly (EELV)

200 000

130 172

154%

Marine Le Pen (FN)

180 000

29 741

605%

Jean-Luc Mélenchon (FDG)

100 000

-

-

Tableau 3 : Budget de campagne internet 2012 (en euros)43

Le budget numérique pour l'élection 2012 a explosé, Nicolas Sarkozy a triplé son investissement dans cette course au numérique, François Hollande l'a, quant à lui, doublé.

42 Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, dixième rapport d'activité, CNCCFP, séance du 26 mai 2008

http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2007.pdf

43 Digimind.fr, « les chiffres clés des net candidats », digimind.fr, le 26 janvier 2012 http://www.digimind.fr/actu/1073-presidentielles-2012-top-des-candidats-sur-internet-budget-audience-facebook-twitter.htm

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Seul Francois Bayrou a stabilisé son budget. Les candidats d'extrême gauche (Jean-Luc Mélenchon) et d'extrême droite (Marine Le Pen) tendent vers la modernité en investissant massivement sur le net.

Il est difficile à l'aide ces chiffres de connaître les sommes allouées spécifiquement à la communication pour les réseaux sociaux.

Les partis politiques ont donc bien tous cet objectif commun : s'imposer à tout prix sur

internet et les réseaux sociaux et cela pour trois raisons principales:

? Séduire les internautes,

? Séduire les internautes abstentionnistes,

? Séduire les jeunes.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

TROISIEME PARTIE :

De nouvelles formes de mobilisation

politique

1. L'e-militantisme

a. Tentative de définition

Internet est aujourd'hui un nouvel espace social sans frontière, les partis politiques et les réseaux militants (syndicats, écologistes, sympathisants,...) intègrent peu à peu cette nouvelle sphère pour y transmettre leurs idées et les répandre librement44.

Certes les politiques utilisent internet pour promouvoir leur image, cependant cet outil a également permis la création d'un véritable espace de mobilisation. Cet espace, bien que virtuel, sert également de contre-pouvoir citoyen (parti pirate, les anonymous, les hacktivistes).

L'e-militantisme représente toutes les stratégies misent en place par les équipes de campagnes et militants indépendants sur les réseaux sociaux pour séduire et rassembler le plus d'électeurs.

Facebook et Twitter deviennent-ils des outils symbolisant le renouveau du militantisme ?

b. Un outil au service de la mobilisation

La dynamique de mobilisation n'est possible que s'il existe préalablement des réseaux de solidarité entre les militants. Les liens sociaux connectant les groupes et permettant l'éclosion d'un réseau social de mobilisation sont dit « faibles » (Granovetter, 1973).

L'action collective dépend donc de l'existence de réseaux sociaux, plus ils sont importants et structurés plus ils possèderont une légitimité et auront une emprise sur le système : Marx parlait de conscience collective.

44 Keck Margaret et Sikkink Kathryn, activists beyond borders, Ithaca-London, Cornel University Press, 1998 http://www.gppi.net/fileadmin/gppi/Thorsten/Rezsikkinkmillennium.pdf

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

La communication ainsi que les outils qui s'y rapportent conditionne la survie et la force d'un groupe.

Selon une étude quantitative faite aux Etats-Unis sur les processus de recrutement effectués par divers mouvements sociaux politiques et religieux, la puissance des réseaux sociaux est plus importante que les campagnes médiatiques ou les apparitions en public (Snow, Zurcher Jr. Ekland-Olson, 1980). La sollicitation des institutions poussent l'individu à rejoindre une cause, il le fait rarement de lui-même. Il est donc dans l'intérêt des partis politiques de créer des stratégies pour développer leur cellule militantiste.

L'éclosion de Facebook facilite donc grandement le fonctionnement des groupes de mobilisation. D'un point de vue purement technique, Facebook est un outil au service du militantisme et de l'information dans la mesure où il permet, par internet, de toucher directement et massivement l'électorat.

· Facilité à créer des événements pour mobiliser les électeurs

· Le fonctionnement de Facebook est calqué sur la théorie des liens faibles

· Absence de frontières

· Coût moindre pour les organisations

· Instantanée, gratuit, disponible

· Echange d'information (articles, sondages) facilité

Le fondateur de Linkfluence (site de stratégie de communication sur le web social) Guilhem Fouetillou pense que l'e-militantisme est adapté aux réseaux sociaux virtuels45.

Selon lui, ils poussent les partis à vouloir gagner la « bataille des chiffres ».

La rapidité et le grand nombre d'utilisateurs de ces plateformes permettent de créer un effet de masse tandis que le blog diffuse une idée à un niveau inférieur d'audience sur internet.

Pour Fouetillou, le plus important dans le web social n'est pas l'idée mais le nombre d'individus qui vont consulter et partager l'idée.

45 Untersinger Martin, « RIP, le blog politique en état de mort clinique », Rue 89, le 8 mars 2012 http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/03/08/rip-le-blog-politique-en-etat-de-mort-clinique-229967

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

c. Entretien avec Pierre des MJS

Pour mesurer l'impact d'internet chez les militants, j'ai décidé de me confronter directement au terrain en interviewant Pierre en décembre 2011. Il milite au sein du mouvement des jeunesses socialistes (MJS) et est en charge de la question économique au siège du PS rue Solferino à Paris (Annexe E).

Pierre a 25 ans, il a toujours été de gauche, ses parents aussi. Après un an d'étude dans le cinéma, il décide de devenir militant et de s'inscrire au MJS en 2007. Il est aujourd'hui étudiant-salarié-militant en quatrième année de droit à l'université Paris-Descartes.

Selon lui internet et les réseaux sociaux font partis du quotidien d'un militant, « c'est partager tel article sur Facebook, tweeter tel événement » (ligne 228).

Cependant, il reste mesurer sur le pouvoir de ces nouvelles techniques « c'est un facteur intéressant, après ce n'est qu'un facteur, il ne va pas y avoir de recette miracle » (ligne 99). Pierre admet que ce moyen de communication est désormais important dans une campagne électorale, « on active tous les leviers [...] c'est évident qu'il y a des gens qui seront touchés par internet » (ligne 100).

Pour lui, internet est « un nouvel espace de socialisation » « des informations circulent et des opinions s'y forment » (ligne 109). Un « travail politique » (ligne 111) est donc nécessaire.

Pierre revient ensuite sur le rôle du militant et de l'e-militantiste : il doit être celui qui « tape » (ligne 162) sur l'opposition ce qui permet, par exemple, au candidat François Hollande de se dédouaner de cette tâche et de garder une image propre.

Internet permet également la constitution de base de données pour cibler un large panel de classes sociales : les «étudiants » (ligne 167), les « écologistes » (ligne 170) voir les « geeks ».

Il est nécessaire d'établir « une stratégie propre à ces gens là » (ligne 177).

Autre communication numérique très peu abordée lors de cette campagne électorale, l'envoie de chaîne de SMS « à destination du public, à des gens qu'on a rencontré, à des gens militants, [...], à votre cercle proche » (ligne 191).

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Ces différentes techniques de communication tels que l'envoie massif de message via des newsletters et des SMS permet aux militants trois choses essentielles qui sont la base de l'e-militantisme « développer notre communication et ne pas être dépendant des médias dominants » (ligne 207) et « mobiliser les gens » (ligne 206).

Lors de cet entretien, Pierre a insisté sur le besoin de proximité que le militant devait créer avec l'électorat.

Pour lui, les techniques traditionnelles comme par exemple le porte à porte sont la base du militantisme « on peut y revenir, on y trouve les mêmes personnes et donc on commence à tisser un lien avec elle ».

Dans l'ensemble, Pierre a un avis tempéré sur le pouvoir d'internet : internet ne révolutionnera pas le militantisme mais il s'agit aujourd'hui d'une variable à prendre en compte.

d. Ethnographie d'un débat entre internautes au lendemain du premier tour

Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle 2012, énormément de messages commentant les résultats étaient présents sur Facebook. Ils contenaient l'humeur de l'internaute, parfois critique, parfois euphorique sur le résultat du scrutin.

Il m'a semblé intéressant de procéder à une rapide ethnographie (Annexe D) de ce type de discussion : les utilisateurs interagissent en donnant tour à tour leur point de vue donnant lieu à des joutes politiques tantôt pro-Sarkozy, tantôt pro-Hollande par rapport à un statut (commentaire) posté sur Facebook.

Il en est ressorti trois constatations :

La première demeure dans l'échange d'information : les internautes donnent tour à tour leur point de vue en s'appuyant sur des articles tirés d'internet pour confirmer leur dire.

Le second est que, globalement, les cybernautes ont conscience que les articles venant de sources n'émanant pas de sites internet médias traditionnels (Figaro.fr, rue89.fr) sont souvent remis en cause dans leur authenticité.

L'utilisateur prend les informations avec des pincettes car très souvent la source n'est pas fiable et l'information qu'elle contient soutient une cause politique (phénomène des boules puantes de groupes d'e-militant).

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

La dernière, plus générale et sociologique, met en avant la structure même de la discussion. Un parallèle doit être fait avec les conversations de café du commerce d'antan.

Cette position rejoint une théorie naissante : aujourd'hui les médias de masse seraient à la fin d'un cycle du à l'avènement du web participatif46.

Le point d'origine en serait la conversation de café où l'échange d'information et de rumeur faisaient légions à l'époque de pré-industrialisation des médias au 19ème siècle.

L'apparition des médias de masse auraient agis de façon néfaste empêchant le débat entre les individus et contribuant en partie à un contrôle social47.

Les réseaux sociaux sont donc un moyen de communication d'expression libre pour l'internaute permettant un renouveau de la discussion politique.

e. Les effets de l'e-militantisme sur l'abstention

L'objectif premier du militant virtuel est de séduire le plus possible l'électorat.

Cet électorat vise, non seulement les internautes votants et abstentionnistes, mais également les jeunes présents en nombre sur les réseaux sociaux. En France, l'électorat national est constitué de 43 millions d'individus.

L'abstentionnisme, est souvent mis en avant, notamment depuis le premier tour de l'élection présidentielle 2002 en raison de son record historique (28,4%) et des conséquences directes sur le second tour (présence du Front National). Depuis, plusieurs campagnes de sensibilisation sont mises en place pour lutter contre ce phénomène anti-démocratique.

Pour les élections présidentielles 2012, différentes polémiques ont vu le jour, le gouvernement soutiendrait l'abstention pour conserver l'écart de voies qui le maintiendrait au pouvoir48. Il est donc dans l'intérêt de l'opposition d'inciter au vote49 50.

46 « The end of mass media : Coming full circle », The economist, 7 juillet 2011 http://www.economist.com/node/18904158?story_id=18904158&fsrc=rss

47 Herman Edward , Chomsky Noam , La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Agone, 2008

48 Hermelin Ariane, « débat : le gouvernement encourage-t-il l'abstention », newring, décembre 2011

49 Gross Estelle, « L'inscription sur les listes électorales, un enjeu pour les partis », Le nouvel observateur, le 16 décembre 2011

50 Le nouvel observateur, « Bayrou appelle à l'inscription sur les listes électorales sur Twitter », Le nouvel observateur, le 29 décembre 2011

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Les réseaux sociaux, bien que facilitant la mobilisation n'ont pas permis de faire baisser le taux d'abstention, il a même augmenté par rapport à 2007 (Tableau 1).

Années

Premier tour

Second tour

200751

16,22

%

16,03

%

2012

19,66

%

20,52

%

Tableau 1 : Abstention au premier et second tour des élections présidentielles 2007 et 2012

Les équipes de campagnes avaient également l'ambition, via les réseaux sociaux, de toucher les jeunes qui sont souvent stigmatisés par la société comme abstentionnistes.

Les chiffres du Tableau B montrent ce constat : la génération 1980, qui représente grosso-modo les 20-30 ans, place les jeunes largement en dessus de la moyenne nationale.

Génération

Élections présidentielles

2007

Élections présidentielles

2002

Taux de

participation au 1er tour

Taux de

participation au 2e tour

Taux de

participation au 1er tour

Taux de

participation au 2e tour

Génération 1920

76,8

78,2

73,0

79,8

Génération 1930

87,5

87,9

81,0

86,3

Génération 1940

91,0

90,8

79,7

86,4

Génération 1950

89,9

89,6

76,5

85,3

Génération 1960

87,4

88,1

72,3

81,6

Génération 1970

84,5

84,0

63,7

73,9

Génération 1980

80,9

79,8

68,4

78,1

Moyenne nationale

85,4

85,5

73,5

81,6

Tableau 2 : Participation en pourcentages aux élections présidentielles de 2002 et 2007 par

génération52

Les e-militants et les équipes de campagnes ont donc intérêt à cibler les jeunes.

Cette volonté de séduire les jeunes s'expliquent également par la présence en masse des jeunes Français sur internet53 (annexe C - Tableau 1) et sur les réseaux sociaux54 (annexe C - Tableau 2).

51 Insee, « abstention aux élections présidentielles depuis 1965 », Insee, le 1er janvier 2012 http://www.tns-sofres.com/points-de-vue/7EB7E45F23E545629454F8FDF2A44E3F.aspx

52 Insee, enquête participation électorale 2007, enquête participation électorale 2002-2004, mars 2008 http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATSOS05525

53 Etude France Info.fr, « la France en chiffre : internet », FranceInfo.fr, décembre 2011

54 Socialbakers.com, «France Facebook statistics», socialbakers.com, juillet 2011 http://www.socialbakers.com/facebook-statistics/france

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Aux Etats-Unis, internet est devenu le principal média utilisé par les 18-29 ans, en 2010, 65% des moins de 30 ans ont cité le web comme première source d'information55 (annexe C - Tableau 3).La génération Y a grandi avec l'avènement des médias de masse, de l'internet, des blogs puis plus récemment des réseaux sociaux56.

Le changement en communication politique apporté par ces nouveaux outils technologiques rappelle l'arrivée de la télévision qui avait marqué la génération baby-boom (après guerre). La naissance du marketing politique mis en place par le média télévision lors de la campagne électorale Française de 1974 avait, en partie, influencée le résultat final de l'élection57.

Cette nouvelle technique de communication avait permis à Valéry Giscard d'Estaing de l'emporter de peu car plus efficace à l'écran notamment lors du premier débat télévisé d'entre- deux tours et le célèbre « vous n'avez pas le monopole du coeur »58.

Les partis politiques ont un double objectif justifiant les efforts consentis dans leur stratégie de communication politique. Ils souhaitent séduire les jeunes en rentrant dans leur foyer via internet et les intéresser à la politique.

Malgré une présence accrue sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Youtube, Dailymotion, Flickr) des candidats pour les élections présidentielles 2012, un sondage IFOP du 21 mars 2012 met exergue que l'abstention chez les jeunes demeurera tout de même élevée et supérieure à la moyenne nationale (Tableau 3). Le taux de participation est également en baisse par rapport à 2007 et est semblable aux élections de 2002, il est donc possible de penser que les réseaux sociaux n'influencent pas directement le taux d'abstention des jeunes.

Age de

l'interviewée

Indice de

participation

Indice d'abstention

18 à 24 ans

53%

47%

25 à 34 ans

65%

35%

18 à 34 ans

60%

40%

Moyenne Nationale

71%

29%

Tableau 3 : Estimation de l'abstention des 18-34 ans au 1er tour des élections
présidentielles 201259

55 Etude Pew Research center, « internet gains on television as public's main news source », Mashable, janvier 2011

56 Rollot Olivier, « la génération Y », PUF Paris, 2012

80),

57 Agnès Chauveau « L'homme politique et la télévision », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, avril2003 (no

p. 89-100.

58 Azéma Jean-Pierre, « La campagne présidentielle », François Mitterrand. Les années de changement 19811984 in Paris, Perrin, 2001, p. 48-49

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2. Le blog et l'émergence du microblogging dans les médias

a. Tentative de définition

L'émergence du blog (abréviation de weblog, carnet de bord internet en français) au début des années 2000 casse avec l'image du web traditionnel et devient alors un outil de communication à part entière.

Jusqu'à son arrivée, le web ne servait qu'à rechercher et fournir informations jusque là établis par des instances « traditionnelles » telles que les journaux, les entreprises et les institutions, l'utilisateur restait passif et n'intervenait pas.

Les premières plateformes blogs sont gratuites et restent relativement simple d'utilisation pour l'internaute lambda, elles se nomment Blogger (1999) ou Skyblog (2002) en France. La naissance du web 2.0 ou participatif place l'internaute au centre de la toile, il en devient l'acteur principal.

Thierry maillet invente deux termes pour définir cette mutation de l'internet, le communic'acteur et la communic'action60.

Le blog se décompose en deux phases bien distinctes, le bloggeur prend la parole et ouvre le sujet de discussion en rédigeant un billet. Les internautes donnent ensuite leur point de vue. Cette page web dynamique est en constante mutation. Elle est régulièrement enrichie de contenus multimédia, d'hyperliens et de textes.

Le débat porté permet la création d'une véritable communauté virtuelle et du partage des idées.

Lors des élections présidentielles de 2007, les partis politiques ainsi que leurs candidats tenaient tous leur propre blog devenant ainsi un véritable outil de démocratie participative61. Le phénomène était cependant marginal en France et souffrait d'un manque de visibilité à l'égard du grand public : il n'était que très peu repris par les médias traditionnels.

59 IFOP, « l'indice de participation au premier tour de l'élection présidentielle, résultats détaillés », le journal du dimanche, 21 mars 2012

60 Thierry Maillet, Génération Participation, M2 édition, 2008

61 Ruette-Guyot Emmanuelle, Leclerc Serge, Web 2.0 : la communication Iter-active, Economica, 2009, page 49

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b. L'émergence du blog politique

Très vite, les billets englobent un large spectre de sujets, certains bloggeurs s'en servent comme journal intime tandis que d'autres partagent leurs idées politiques.

Les blogs font aujourd'hui parti du quotidien des Français et représentent une source d'information à ne pas négliger.

Echappant à toute forme de censure, les blogs permettent à l'individu d'échanger librement ses opinions, ils incarnent en quelque sorte l'idéal de la liberté d'expression.

En 2005 par exemple, ils servaient de contre-pouvoir en faveur du « non » lors du référendum sur le traité européen à l'instar des médias de masse qui préconisaient le « oui ».

De nombreux journalistes (Nicolas Vanbremeersch62, Guy Birenbaum63) décident alors de publier leur propre billet, certains rencontrent énormément de succès et sont suivis par des milliers d'internautes.

c. Analyse sociologique du blog

Les bloggeurs de part leur influence grandissante, notamment depuis le référendum de 2005, rappellent certaines théories sociologico-politiques.

La théorie du leader d'opinion ou opinion leadership en est une. Elle découle d'une branche de la sociologie de la communication qui renvoi à analyser le comportement de l'individu qui joue un rôle dans la transmission d'opinion64.

Paul Lazarsfeld et Elihu Katz sont à l'origine de ce concept.

Lors des élections américaines de 1940, les deux sociologues remarquent que le leader d'opinion n'est pas nécessairement le candidat. Ils démontrent alors l'influence des médias et des interactions sociales sur les comportements électoraux.

Ce concept casse avec l'idée de l'influence verticale opérée par les classes dominantes sur la société.

62 Vanb.typepad.com/versac/

63 Guybirenbaum.com

64 Dictionnaire de Sociologie, « définition : leader d'opinion », Le Robert, octobre 1999, p305

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

L'opinion se construit par palier de leader d'opinion, on peut émettre l'hypothèse que les bloggeurs ou e-influencer en font partis65 même si cela reste relativement difficile à estimer.

Ecoutés et légitimés par l'audience, ils agissent comme relais entre les médias traditionnels et la population et rappelle l'analyse sociologique de Katz dans son ouvrage « two step flow theory » (1973) 66.

La théorie à double étage, réfute la légitimité acquise par les médias traditionnels (radio). Cette théorie met en avant la force des médias faibles qui sont aujourd'hui symbolisés par les blogs présents désormais sur les réseaux sociaux.

Certains blogs ont un fort pouvoir de contestation certains ironisant même sur le pouvoir en place (tourner à droite67, la droite la plus bête du monde68) et d'autres se sont spécialisés devenant même des médias à part entière gratuits (Rue 89, Mediapart).

Ces sites permettent une liberté d'expression totale indépendante des médias traditionnels et permettent une opposition au régime en place (Affaire Kadhafi-Sarkozy par exemple69). Cette influence exercée par les blogs ne peut permettre de gagner une élection cependant elle peut faire perdre l'élection si l'affaire est trop importante. On peut aisément imaginer les conséquences si Dominique Strauss Khan avait été le candidat socialiste pour les élections 2012 (les affaires du Sofitel de New-York, du Carlton de Lille ou Banon70).

d. Du blog au microblogging

La magnifique ascension des réseaux sociaux en France et ces quelques 24 millions d'utilisateurs sur Facebook71 (chiffres mars 2012) et les 5,2 millions d'utilisateurs sur Twitter 72 (chiffres février 2012) ont permis aux blogs de changer de dimension et de se démocratiser.

65 Magloire Laurent, « qui sont les leaders d'opinion sur le web », Opinion Watch, 7 aout 2008 http://www.opinion-watch.com/qui-sont-les-leaders-d-opinion-sur-le-web/

66 Katz Elihu, The Two-Step Flow of Communication: an up-to-date report of an Hypothesis, Marketing Classics, 1973, p. 175-193

67 Tournez-a-droite.over-blog.net/

68 Ladroitelaplusbetedumonde.typepad.fr/

69« Kadhafi-Sarkozy : Mediapart publie une note », Europe 1 avec l'AFP, 28 avril 2012 http://www.europe1.fr/Politique/Kadhafi-Sarkozy-Mediapart-publie-une-note-1059223/

70 Marc de Boni, « Sofitel, Banon, Carlton : l'année où DSK a chuté », le Figaro, le 15 mai 2012 http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/05/14/01016-20120514ARTFIG00528-sofitel-banon-carlton-l-annee-o-dsk-a-chute.php

71 www.toutfacebook.fr/statitiques

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Désormais, les bloggeurs novices comme les plus influents rédigent également leur billet sur les structures de microblogging de Twitter.

Le grand nombre d'inscrits sur Facebook à permis de démocratiser le blogging en le rendant plus simple d'utilisation et surtout visible de tous : pas besoin d'être un ancien journaliste pour ouvrir son blog politique.

Pour Christophe Carigano, les réseaux sociaux ne créent pas forcément de l'information mais contribue à « l'émergence d'un système d'attaque/défense »73 donnant lieu à de véritables joutes verbales sur les plateformes virtuelles entre politiques et/ou journalistes politiques74. Certains politiques ont acquis une certaine notoriété grâce aux outils de microblogging, Nadine Morano75 est l'exemple le plus marquant depuis l'apparition de Twitter.

La politique de l'instantané est désormais ce qui fait la différence, le premier individu à lancer une information, même non-vérifiée, accroît sa légitimité sur le réseau social.

Les sites d'informations journalistiques (Le Monde, l'Equipe,...) ouverts au grand public ont, suite au succès des blogs, peu à peu intégrés à leurs structures une ouverture permettant aux individus de commenter les articles.

Cette fonction a contribué à diriger les internautes vers les médias internet traditionnels et à les délaisser du blog qui manque parfois d'exposition sur la toile.

Aujourd'hui, les blogs ont réussit leur pari : rendre l'information plus libre et ouverte au débat.

Les réseaux sociaux permettent donc une amplification considérable dans l'émission du message porté par le bloggeur et cela au détriment de l'information qui, dans la course à la rapidité, perd en consistance.

72 Provost Lauren, « Twitter : 5,2 millions d'utilisateurs en France », HuffPost, le 31 janvier 2012

73 Untersinger Martin, « RIP, le blog politique en état de mort clinique », Rue 89, le 8 mars 2012 http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/03/08/rip-le-blog-politique-en-etat-de-mort-clinique-229967

74« Clash entre Stéphane Guillon et Nadine Morano sur Twitter », le parisien.fr, le 09 avril 2012 http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/clash-entre-stephane-guillon-et-nadine-morano-sur-twitter-09-04-2012-1946593.php

75 Mandin Benoit, « Nadine Morano: sa nouvelle gaffe sur Twitter », buzzmédias.com, le 5 février 2012 http://buzzmedias.net/2012/02/05/10641_nadine-morano-son-spa-eric-besson-sur-twitter/

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3. Le buzz et le marketing viral

a. Tentative de définition

Le buzz est un procédé stratégique de communication permettant de diffuser une information de façon virale et exponentielle sur le net.

Cette technique est empruntée au « bouche à oreille », l'internaute est le relais du message. Il permet donc de toucher les internautes de façon indirecte plus facilement et rapidement. Les partis politiques se servent du buzz pour multiplier leur présence sur le web.

Cette méthode présente des similitudes avec les stratégies de vente d'un produit : les équipes de campagnes essaient de vendre à l'internaute un candidat.

b. Une stratégie calquée sur le marketing viral

Cette stratégie de communication est la même que celle basée sur le marketing viral,

dont voici les quatre piliers essentiels76:

? Connaissance de la cible visée : ne se concentrer que sur un client à la fois en le fidélisant

pour garder une relation commerciale (Don Peppers, Rogers Martha, 1999),

? Jouer sur un ton décalé, sur l'humour,

? Travailler sur la curiosité du client pour lui donner envie d'en savoir plus,

? Respecter l'internaute : absence de spam.

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76 Möec Christophe, « Marketing viral et buzz », e-marketing.fr, 2011

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c. Derrière les apparences, une communication ciblée et réfléchie : l'exemple des chats d'Eva Joly

Voici un exemple de ce nouveau type d'outil respectant, à la lettre, les piliers présentés précédemment : les chats d'Eva Joly. Totalisant début avril 2012 environ 300000 vues sur le site, cette minisérie est un succès sur la toile et a pour but principal de créer du buzz.

Cette série de vidéos présente sur le site Dailymotion s'appuie sur le succès de vidéos où des chats sont régulièrement mis en scène sur internet (chat faisant du piano, jouant avec une pelote de laine par exemple). Ce phénomène se nomme lolcats (traduction : chat mort-de-rire)77.

Titres et résumés de ces vidéos :

a. L'abstention fait peur aux chatons - Le bond : un chat approche de la caméra et bondi lorsqu'il entend Sarkozy.

b. L'abstention fait peur aux chatons - A voté ! : Un chat est mis dans une poubelle par une vielle dame.

c. L'abstention fait peur aux chatons - Inscrivez-vous : des chats chantent entre eux « Marine et Sarko ont pris la France d'assaut ».

d. L'abstention fait peur aux chatons - Je crois que je ne vais pas aller voter : un chat

écoute un homme qui déclare ne pas vouloir aller voter, le chat recule et fait les gros

yeux.

En toute fin de vidéo, le message final est diffusé et est suivi de l'adresse Web du site EELV

ainsi que du logo du parti.

Les messages finaux sont les suivants :

a.

« L'abstention fait peur aux chats »

b. « Protégez les chatons, en 2012, glissez un chaton dans l'urne »

c. « Si tu ne veux pas avoir peur en 2012, inscrit toi sur les listes électorales »

d. « s'il le pouvait les chats iraient voter, pourquoi pas vous »

77 RTL.fr, « 2012 : le "lobby des chatons" roule pour Eva Joly », RTL.FR, 13 décembre 2011

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d. Analyse du message politique

Après visionnage de ces quatre vidéos, la constatation est simple : les quatre piliers du marketing sont amplement respectés :

a. La cible visée est représentée par les internautes.

b. Le ton est décalé : l'humour est présent, les chats sont mignons et représentent l'image même du buzz sur internet.

c. La curiosité : l'internaute doit attendre le dernier moment de la vidéo pour entrevoir la chute et le message final qui en découle.

d. Le respect de l'internaute : cette vidéo n'est pas imposée par le parti politique lui-même mais par les internautes qui la partage.

Le caractère bon enfant de cette vidéo cache en réalité une stratégie marketing savamment organisée et à moindre coût.

De plus, derrière le message, certes louable de l'incitation au vote, le parti EELV cherche également à conquérir de nouveaux électeurs.

Par leur grandeur, les réseaux sociaux ont réellement permis d'amplifier ces nouvelles techniques de communication basée sur la participation de l'internaute.

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4. La course à l'innovation

a. « Vos idées pour la France forte »

Pour se démarquer de la concurrence, les équipes de campagne ont rivalisé d'inventivité pour cette élection 2012, en voici des exemples marquants. Le but final de la créativité est de créer le plus de buzz pour avoir une visibilité ensuite maximale sur les médias de masse.

L'UMP a crée une application intéractive sur Facebook nommée « vos idées pour la France forte ». Chaque internaute publie une idée sur le réseau social, celle qui obtient le plus de votes peut rencontrer le candidat UMP pour influencer son programme78. Aucune information n'est disponible pour savoir si un internaute a réellement rencontré Nicolas Sarkozy. Pour les militants de gauche, il s'agit d'une manoeuvre de l'UMP pour gonfler son capital de « likes » en s'appuyant sur un pseudo web participatif.

b. « En avant ! »

De son côté, le Front de Gauche a également innové en mettant en place la première web-série électorale. La série nommée « en marche » est constituée de 22 épisodes. Cette série a rencontré un grand succès sur le net et a été globalement saluée par les journalistes pour son inventivité.

Le concept est simple : Jean-Luc Mélenchon est suivi lors de tous les événements marquants de sa campagne présidentielle (Premier meeting, prise de la Bastille, salon de l'agriculture,...)79.En s'appuyant sur le modèle du feuilleton, cette stratégie novatrice, fidélise l'internaute

Voir le résumé et l'analyse de l'épisode 1 en annexe C.

78 Gouritin Thomas, « Sarkozy récolte vos idées sur Facebook : une utilisation malsaine du 2.0 », Le Nouvel Observateur, le 3 avril 2012

79 Vidéo disponible sur : http://www.placeaupeuple2012.fr/ep-1-en-marche-le-premier-meeting-de-la-campagne/

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Jean-Luc Mélenchon a également pendant la campagne électorale profiter d'un clic musical spécialement dédié à sa cause intitulé « prend le pouvoir sur moi Jean-Luc»80.

Ce clip ne servait pas, en réalité, les intérêts du Front de gauche mais d'une société de communication qui a profité de la popularité naissante du candidat sur le web pour se faire connaître.

La vidéo, visionnée environ 1,3 million de fois, a été le buzz de cette campagne électorale 2012 et a servi de façon indirecte la cause du candidat d'extrême gauche

c. « Le Konami code »

Le Parti Socialiste avait été le premier a lancé ce nouveau mode de communication politique spécialement adressé aux geeks ou autres gamers (joueurs de jeux vidéos), le MoDEM l'a amélioré.

Le principe d'un « Konami code » est simple : en effectuant une série de manipulation à partir de son clavier sur le site http://www.bayrou.fr/ (manipulation : haut, haut, bas, bas, gauche, droite, gauche, droite, b, a), l'utilisateur peut débloquer une partie cachée du site.

Le secret est resté entier jusqu'au moment ou un internaute l'a découvert en fouillant sur le site.

Cette partie dévoile une animation jeux vidéo façon arcade des années 80 présentant François Bayrou en héros venu libérer la France.

Pour l'aider il sollicite les internautes : « L'heure du combat final approche et le héros du Béarn sait qu'il ne peut vaincre les sirènes des extrêmes seul. Il compte sur la sagesse de son peuple pour l'aider dans cette épreuve ».

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80 Vidéo sur : http://www.youtube.com/watch?v=1LMEvmVplxY

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Tableau 4 : Konami code caché sur le site de François Bayrou

Ce concept original a réussi son pari, il a crée le buzz dans la sphère internet et de l'informatique lui permettant d'être repris par de nombreux médias81 et également d'être cité par le prestigieux Times82.

Grâce, en partie, à ce script caché ensuite relayé sur les réseaux sociaux, François Bayrou a effectué une campagne réussie dans la lignée de celle de 2007.

d. De nouvelles stratégies de communications difficiles à évaluer sur le scrutin final

Les exemples ci-dessus ne représentent qu'un simple échantillon des innovations mises en place pendant la campagne électorale pour séduire la population.

Nul doute que la campagne présidentielle 2017 reprendra les trois exemples cités et les améliorera : l'imagination étant sans limite, il y a fort à parier que la marge de progression technologique reste tout de même importante.

Il serait trop long, trop difficile, de répertorier toutes les stratégies 2.0 agencées lors des élections présidentielles 2012. Il est cependant possible que cette multitude de choix déboussole finalement l'internaute.

Il est difficile d'évaluer la portée de telles stratégies sur le choix final de l'électeur, les cybernautes peuvent-ils réellement être influencés par la communication politique par internet ?

81 Guillou Clément, « Un « cheat code » sur le site de François Bayrou », rue 89, le 16 avril 2012 http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/04/16/un-cheat-code-sur-le-site-de-francois-bayrou-231244 http://techland.time.com/2012/04/17/hey-politicians-this-is-how-you-get-the-gamer-vote/

82 Aamoth Doug, « Hey, Politicians: This Is How You Get the Gamer Vote», Time, le 17 avril 2012

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Quatrième partie :

Twitter

réinvente le média politique

1. Twitter : Un nouvel outil au service du sondage

a. Un débat d'entre-deux tours largement commenté sur Twitter

Très populaire tout au long de la campagne, le réseau social de microblogging s'est notamment distingué lors de la très attendue soirée du débat d'entre deux tours télévisée entre Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Cet événement diffusé le 2 mai 2012 a été suivi par pas moins de 17,79 millions de téléspectateurs et est parvenu à affolé la blogosphère.

Sur les deux heures cinquante minutes de débat pas moins de 500000 tweets ont été publié sur Twitter par plus de 90000 internautes : cela constitue un nouveau record en termes de commentaires pour une émission télévisée en France.

Le précédent record (250000 tweets) avait eu lieu lors de l'émission « des paroles et des actes » du 26 avril 2012 lors du débat interposé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande83. Ces deux records en l'espace d'une semaine montrent, en premier lieu, que les émissions politiques passionnent Twitter et qu'elles suscitent de très nombreuses réactions.

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83 http://www.replay-tv.net/replay-des-paroles-et-des-actes-26-avril-2012.html

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b. Un débat arbitré et évalué via Twitter

Les sondages d'opinion politique sont extrêmement courants et populaires dans les démocraties. Le sondage classique consiste à l'aide d'un échantillon représentatif de la population, d'obtenir, par exemple, une estimation du pourcentage de vote ou de dégager une opinion publique.

L'arrivée de Twitter marque une évolution dans la sociologie politique en permettant de créer un nouveau type d'opinion virtuelle basée sur l'analyse des tweets postés.

En 2009, une équipe de chercheurs munichois a mis en avant cette force insoupçonnée de Twitter : en analysant 100000 tweets, ils ont pu prédire avec précision le résultat des élections fédérales allemandes du 27 septembre 2009.

Pour parvenir à un tel résultat, les chercheurs ont simplement comptabilisé les tweets contenant le nom des partis politique et les tweets se rapportant aux responsables politiques Allemand et cela dans le mois précédant l'élection84.

Les procédés traditionnels permettent de donner la parole à l'opinion publique et de la faire transparaitre dans les médias de masse. Ce type de sondage est souvent remis en cause par une partie de la population qui doute de la partialité des médias lors de leur publication.

Twitter étant indépendant des médias de masse, il ne peut, en théorie, ne souffrir d'une quelconque influence.

Les mécanismes de mesure ont souvent été critiqués par les sociologues notamment par Pierre Bourdieu qui les considère comme un artefact et comme peu sérieux scientifiquement85.

Paul Champagne analysera dans les années 90 le pourquoi d'une telle croyance au sondage de la part de la masse électorale. Il mettra également en avant que l'homme politique ayant la meilleure communication se trouve en général au plus haut dans les sondages86.

L'arrivée des réseaux sociaux et de différents organismes d'analyse de statistiques Facebook et Twitter (Semiocast, Netscouade,...) changent la donne et permettent un renouveau du sondage.

84 Barthélémy Pierre, « Pouvait-on prédire l'issue de la présidentielle avec Twitter ? », Le Monde, le 7 mai 2012 http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/05/07/pouvait-on-predire-lissue-de-la-presidentielle-avec-twitter/

85 Bourdieu Pierre, « l'opinion publique n'existe pas », les temps modernes, n°318, 1973, p.30

86 Agrikoliansky Eric, Champagne Patrick, Faire l'opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Minuit, coll. "Le sens commun", 1990, p.154

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En analysant par hashtags (représentés par un # sur Twitter, mot clé) et algorithmes les quelques 500000 tweets postés (Tableau 1), un vainqueur virtuel ressort du débat (Tableau 2).

Tableau 1 : Flux de Tweets en fonction de différents hashtags (mots clés, se rapportant à
une discussion, utilisés sur Twitter)

Tableau 2 : Indice de popularité des candidats calculés par analyse des tweets lors du
débat télévisé de 2 mai 201287

Le tableau 1 détermine le flux de tweets pour certains hashtags pour commenter le débat ainsi que l'influence des e-militants de François Hollande (#VoteHollande) et de Nicolas Sarkozy (#AvecSarkozy).

Le tableau 2 met en exergue les commentaires positifs (en abscisse) par rapport à une échelle de temps (durée du débat).

87 « Sarkozy-Hollande : 500.000 tweets pour les départager », le nouvel Observateur, le 3 mai 2012 http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20120502.OBS9654/sarkozy-ou-hollande-qui-gagne-le-debat-l-analyse-sur-twitter.html

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En analysant les deux tableaux, le candidat socialiste domine virtuellement le débat et est massivement soutenu par les équipes d'e-militants.

Vers 22 heures 45, heure de la séquence sur l'immigration, Nicolas Sarkozy passe pour la première fois devant son opposant (Tableau 2). Ce moment précis montre que le président sortant rapporte le plus d'adhésion sur une des questions centrales de cette élection présidentielle 2012.

Les résultats de ces deux courbes sont toutefois à tempérer car Twitter, bien que média libre, aurait une orientation plutôt à gauche. Premièrement, François Hollande a largement plus de followers sur Twitter que Nicolas Sarkozy (350000 contre 240000).

Ensuite, sur les réseaux sociaux, l'opinion basculerait plutôt à gauche pour une raison qui semble essentielle : le gouvernement étant de droite au moment des élections et le blog représentant une source de pouvoir contestataire, il semblerait possible que Twitter penche à gauche88.

Cette analyse donnerait donc un avantage au candidat socialiste, l'impartialité serait donc en partie remise en cause.

Pour rééquilibrer les débats, différentes cellules (la cellule « riposte » UMP par exemple) ont été spécialement misent en place par les équipes de campagne (Tableau 3). Elles ont pour objectif d'attaquer les tweets de leurs opposants et permettent d'appuyer leur candidat fétiche lors de certains événements publics89 ou débats télévisés.

Tableau 3 : Message posté par Eric Woerth (cellule riposte UMP) lors du débat télévisé
en référence au « Moi, président » de François Hollande

88 Doucet David, Lisarelli Diane « Twitter est-il de droite ou de gauche », les Inrocks, le 24 mars 2012, http://www.lesinrocks.com/2012/03/24/actualite/twitter-est-il-de-droite-ou-de-gauche-11618/

89 Berteloot Tristan, « Vincennes vs Concorde : guerre des meetings et guerre du web », le nouvel observateur, le 16 avril 2012 http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-la-bataille-du-web/20120416.OBS6283/vincennes-concorde-guerre-des-meetings-et-guerre-du-web.html

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2. La naissance d'un nouveau média

a. Légitimité nouvelle et incorporation aux médias traditionnels

Les courbes de Sémiocast ont été reprises par de nombreux médias (Nouvel Observateur par exemple). Le Twittoscope90 a également permis tout au long des élections présidentielles d'analyser la popularité des candidats sur le réseau de microblogging.

Aujourd'hui, une grande partie des médias télévisuels et journalistiques reprennent les tweets. Ils les analysent au cours de rubrique spécialement dédiées pour modifiant du même coup le paysage audiovisuel français (rubrique tweet-o-mètre de la nouvelle édition surs Canal+ par exemple).

Les tweets ont également permis d'égayer et d'ironiser sur une campagne électorale jugée globalement décevante91 en commentant sur un ton décalé les événements marquants (voir liste de tweets remarquables92).

L'explosion des réseaux sociaux et leur incorporation directe dans les médias traditionnels ne semble pas tirer à la baisse les audiences télévisuelles (Tableau 4 et Tableau 5).

 

2 mai 2012

2 mai 2007

2 mai 1995

2 8 avril 1988

5 mai 1981

Audiences

17,79

20,46

16,78

#177;30

#177;30

Tableau 4 : Audience (en millions de téléspectateurs) des débats télévisés d'entre deux-
tours depuis 1981

 

2nd tour 2012

2nd tour 2007

2nd tour 2002

Audiences (toutes chaines
comprises)

31,5

30,2

27,6

Tableau 5 : Pic d'audience (en millions de téléspectateurs) lors des soirées électorales
télévisées de second tour93

90 http://www.tns-sofres.com/twittoscope/

91 « Une campagne électorale décevante », le Figaro.fr, le 16 avril 2012

http://elections.lefigaro.fr/flash-presidentielle/2012/04/16/97006-20120416FILWWW00591-une-campagne-electorale-decevante.php

92 Liste des tweets remarquables sur : http://www.minutebuzz.com/2012/05/03/le-debat-du-second-tour-vu-par-twitter/

93 « France 2 gagne la présidentielle face à TF1 », l'expansion, le 7 mai 2012

http://lexpansion.lexpress.fr/election-presidentielle-2012/france-2-gagne-la-presidentielle-face-a-tf1_293607.html

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Il reste difficile à l'heure actuelle de savoir si la montée des réseaux sociaux empiétera un jour sur les sources traditionnelles d'information.

Aujourd'hui, Twitter est devenu un véritable outil de complément d'information désormais légitimé par la population et les médias de masse.

b. #Radiolondres

Twitter et internet se sont notamment distingués quelques heures avant les premières estimations officielles du scrutin électoral devant normalement être rendues publiques à 20 heures pile.

En effet, dès 17 heures les sites internet de médias Belges et Suisses étaient pris d'assaut par les internautes Français et rapidement saturés. Ils permettaient de connaître avec précision les premières estimations concernant les résultats et cela pendant les deux tours des élections présidentielles du 22 avril 2012 et du 3 mai 2012.

Selon une enquête BVA-Avanquest Software près d'un Français sur deux connaissaient les résultats avant l'heure officielle94.

Pour connaître les résultats, les Français ont eu un choix relativement large : 66% sont passés par les médias internet étrangers, 40% l'ont su grâce à leur entourage et finalement 14% pas les réseaux sociaux.

Il s'agit d'un des événements internet les plus frappants de cette élection présidentielle 2012. Comme pour les révolutions Arabes de 2011, le réseau social a permis de contourner la censure opérée par l'Etat et le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Cette défaillance dans le système institutionnel Français, montre que l'Etat ne semble plus maîtriser ni protéger les résultats électoraux.

Pour pouvoir librement divulguer les résultats sur la Twittosphère sans payer d'amende (75000€ maximum), les internautes ont mis en place un stratagème

94 AFP, « Présidentielle: près d'un Français sur deux au courant du résultat avant 20h », France 24, le 12 mai 2012

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C'est en rendant hommage à la « Radio Londres » de juin 1944 que les internautes ont divulgué à travers le hashtag #Radiolondres sur Twitter les résultats à travers des messages codés remplis de créativité95.

Cet exemple, bien qu'isolé, montre que pour les prochaines élections, l'Etat devra prendre en compte ce nouveau type de danger venu d'internet pouvant fausser le scrutin final d'une élection (les bureaux de votes étant ouverts jusqu'à 20 heures dans les grandes agglomérations).

95 Cimelière Olivier, « Radio Londres, sur Twitter : tricherie ou vrai défi démocratique », Le nouvel observateur, le 6 mai 2012 http://leplus.nouvelobs.com/contribution/537774-presidentielle-radio-londres-sur-twitter-tricherie-ou-vrai-defi-democratique.html

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CONCLUSION

Comme prévu par de nombreux analystes politiques, l'élection présidentielle 2012 s'est mise en avant sur les réseaux sociaux.

Après plusieurs mois de campagnes, il est possible de tirer un premier bilan sur l'influence de ces nouveaux moyens de communication en période électorale.

Ce bilan sera découpé en deux parties bien distinctes, l'impact des réseaux sociaux sur les résultats finaux du scrutin et l'impact sur le média politique.

Avec toute l'humilité que confèrent mon statut d'étudiant-chercheur et le manque de données statistiques à ce jour sur ce nouveau phénomène, il est tout de même possible de s'avancer.

Pour débuter, il est intéressant de remarquer les modifications au niveau des codes de promotion électoraux apportés par ces nouveaux moyens de communication : la présence inédite et massive des partis politiques et des candidats à l'élection présidentielle 2012 sur internet et les réseaux sociaux.

Cette conquête d'un nouvel espace virtuel répond par mimétisme à l'élection Américaine de 2008.

Leurs objectifs principaux sont de séduire le maximum d'internaute, de récolter des fonds et de promouvoir leurs programmes électoraux.

Proche de l'amateurisme en 2007, la campagne internet 2012 marque donc la professionnalisation d'un marketing politique nouvelle génération tournée vers le numérique et le virtuel.

Excitées par la campagne victorieuse de Barack Obama, les équipes de campagne imaginaient faire la différence sur le net : un phénomène d'illusion technologique s'est installé. Malheureusement, au vue des premiers chiffres sur l'abstentionnisme des électeurs et plus particulièrement des jeunes, cette stratégie 2.0 ne semble pas avoir eu l'impact espéré.

L'effet de surprise de la campagne Obama de 2008 ne s'est donc pas produit en France.

Ce constat ne signifie aucunement que l'influence des réseaux sociaux lors de cette élection présidentielle 2012 a été nulle.

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Aujourd'hui, un parti politique ne semble pas être en mesure de gagner une élection grâce ce nouvel espace social cependant il peut la perdre.

Il est difficile d'imaginer la tournure que cette campagne aurait prise si Dominique Strauss-Kahn avait été candidat socialiste. Le phénomène des « boules puantes » auraient certainement mis à terre l'ancien directeur du fond monétaire international (FMI).

Si les réseaux sociaux n'ont pas permis de faire basculer l'électorat, les réseaux sociaux se sont affirmés comme un puissant module complémentaire venant renforcer les stratégies de communication politique existante.

Facebook, par exemple, est un outil au service du militantisme politique d'un point de vue purement technologique et sociologique.

Basés sur la force des liens faibles (Granovetter, 1973), les réseaux sociaux permettent, techniquement, une meilleure organisation dans la mobilisation de masse (Sow, Zurcher, Jr Eklend-Olson, 1980). Ils facilitent également l'échange d'information tout en restant peu coûteux par rapport aux techniques traditionnelles telles que le tracting par exemple.

Théoriquement, ces nouveaux outils facilitent le fonctionnement des groupes de mobilisation, le militantisme s'est donc naturellement porté sur le web et les réseaux sociaux.

La naissance de l'e-militantisme permet donc un renouveau de l'acte militant qui se différencie en deux groupes bien distincts :

- Les militants classiques des partis politiques investissent le web via les réseaux sociaux et développent l'idée d'un militantisme moderne, jeune et résolument tourné vers les nouvelles technologies (Mouvement Jeunesse Socialiste, Jeunes Populaires)

La communication y apparait tout de même de façon latérale : l'information première émanant des partis politiques qui la transmettent aux militants, pour les internautes.

- Un nouveau type de militantisme est apparu, il est constitué de simples sympathisants internautes. Désormais, plus besoin d'adhérer à un parti politique pour promouvoir son candidat ou son parti fétiche. De ce fait, une libération de la mobilisation et du débat politique se produit. Les e-militants expriment et partagent librement leurs idées sur Facebook ou sur les blogs de façon horizontale.

Le blog et le microblogging de Twitter permettent également une démocratisation de la pensée politique.

Médiatisé pour la première fois pour le traité Européen de 2005 puis délaissé médiatiquement par la campagne électorale de 2007, le blog revit notamment grâce au microblogging. Les

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

caractéristiques techniques de Twitter permettent à cet outil de communication de devenir un outil journalistique simple, instantané et accessible à tout le monde.

Le nombre de followers de certains microbloggeurs journalistes ou non-journalistes politiques détermine la popularité, on peut légitimement les assimiler à des leaders d'opinion du monde virtuel (Lazarsfeld, Katz, 1940 ; Katz, 1973).

Cette modification des codes en sociologie politique permet de limiter l'influence des médias traditionnels ainsi que des candidats à l'élection présidentielle sur la population.

Le microblogging prime par son instantanéité permettant l'apparition de joutes politiques par tweets interposés. La twittosphère devient alors une sorte d'e-agora où politiques, journalistes et citoyens échangent librement leurs idées.

Ce dernier point montre également que les politiques ne sont plus désormais obligés de passer par les médias traditionnels pour s'exprimer, Twitter est une passerelle directe pour communiquer avec leurs homologues et la population.

L'e-militantisme et les blogs permettent donc de faciliter la diffusion du message et du débat politique.

Les réseaux sociaux donnent l'illusion aux internautes de participer de façon active à la politique. Profitant de cette nouvelle tendance, les équipes de communication, s'inspirent de stratégies empruntées au marketing pour faire participer indirectement les internautes à la promotion de leur parti politique.

Le buzz, technique de marketing virale, est un outil de communication permettant la transmission d'un message politique ou commercial de façon indirecte en utilisant l'internaute comme relais du message. Pour cette élection 2012, les équipes de campagnes se sont lancées dans une course à l'innovation sans précédent dans l'histoire de la communication politique pour se distinguer de la concurrence et faire le plus de buzz.

En faisant participer l'internaute au débat, en le plaçant au centre de l'élection, les partis politiques souhaitent faire évoluer et corriger leur image du politicien décrit par l'Abbé Sieyès (1789).

Pour se faire, ils se veulent plus proche de l'électorat en jouant notamment sur l'illusion de proximité (Yanoshevsky, 2010).

Cette illusion de proximité se retrouve sur Facebook, en s'y installant, l'homme politique donne l'illusion d'être proche et l'égal du citoyen. Le politique est alors désacralisé, on assiste de ce fait à une vedettisation de l'homme politique.

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Cette stratégie fidélise et renforce la confiance que possède l'électeur envers le candidat (Clarks, 2010 : 4).

Même si il reste difficile de mesurer, avec certitude, l'impact réel de ces nouvelles stratégies sur une élection présidentielle et le scrutin final, internet et les réseaux sociaux apparaissent clairement comme des méthodes complémentaires de stratégies politiques venant renforcer les anciennes.

Le second point important de cette campagne 2.0 se concentre sur l'évolution du média politique.

Twitter a, par exemple, permis tout au long ces élections d'apporter un regard neuf et détaché sur la manière dont été traitée l'information politique en 2012.

L'outil de journalisme-citoyen qu'il représente aujourd'hui n'est plus a présenté notamment depuis le printemps Arabe. Les analyses de Tweets en direct font désormais parti des émissions politiques permettant ainsi à chacun de s'exprimer. Cette campagne aura permis à Twitter de devenir un média à part entière légitimé par les mass médias.

Malgré un grand succès durant la campagne 2012, Twitter ne reste cependant qu'un module complémentaire d'information, la télévision restant, largement, le média de référence en France.

La deuxième nouveauté intervient au niveau de l'analyse de la structure même des tweets publiés. En les analysants sur un certain laps de temps (pendant une émission politique par exemple), il est possible d'en déduire une opinion publique.

Souvent critiqués par la sociologie politique (Bourdieu, 1973 ; Champagne, Agrikoliansky 1990), les sondages classiques voient peut-être arriver aujourd'hui de nouveaux types de sondages basés sur l'analyse des flux de messages et des hashtags.

Ces nouveaux sondages représentent-ils de manière plus réaliste la population Française ? Quelles sont véritablement les orientations politiques de ces réseaux sociaux, sont-ils de gauche ou de droite, quelles sont les classes sociales qui les utilisent ?

L'analyse du tweet a fait passer les réseaux sociaux et les sondages dans une nouvelle ère, d'outil de communication il est devenu outil de sondage.

Ce renouveau médiatique laisse cependant entrevoir des points négatifs qui ébranlent désormais nos institutions.

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La libéralisation de l'information et l'absence de censure sur internet ont permis à environ 50% des citoyens français d'obtenir les premières estimations lors des deux tours de l'élection présidentielle et cela avec trois heures d'avance par rapport à l'heure légale.

Le résultat des élections est-il faussé par ce simple fait ?

Ce dernier point soulève les limites du système des réseaux sociaux sur les institutions déjà pointé par de nombreux journalistes quelques semaines avant le premier tour96.

L'Etat est-il dépassé par cette technologie et surtout doit-il la légiférer?

L'internaute peut également y afficher virtuellement ses convictions politiques librement : le prosélytisme politique virtuel peut-il se révéler dangereux pour la vie sociale réelle97 ?

Les réseaux sociaux ont un rôle important dans la transmission d'information. Elle devient plus rapide, plus grande malheureusement elle semble parfois perdre en qualité au profit de l'instantanéité.

Ce sujet est à l'image d'internet, il est sans frontière et difficile à cerner par son immensité et sa complexité.

Ce mémoire « utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique » apporte en définitif plus de questions que de réponses, il représente le début d'une réflexion ouvrant la voie à une nouvelle analyse sociologico-politique réticulaire basée sur le virtuel.

Les politiques et les sociologues devront, dans le futur, s'interroger sur la portée de telles technologies sur nos sociétés, sur la démocratie en règle générale et sur ce qu'elle deviendra dans les prochaines années.

En 2010, Amanda Clark dans son analyse Anglo-saxonne des réseaux sociaux (médias sociaux en Québécois) mettait en avant dans sa conclusion le constat suivant « les médias sociaux sont en voie de devenir rapidement des outils de communication courants pour les personnalités et les institutions politiques ainsi que pour les citoyens qu'ils servent »98.

96 Bourdeau Thomas, « Des fuites sur les réseaux sociaux peuvent-elles influencer », RFI.fr, le 17 avril 2012 http://www.rfi.fr/france/20120417-presidentielle-2012-twitter-facebook-sarkozy-melenchon-hollande-le-pen-cheminade-ips

97 MK Stray, « Pourquoi il faut arrêter les statuts politiques sur Facebook ? », éteignezvotreordinateur.com, le 29 avril 2012

http://www.eteignezvotreordinateur.com/pourquoi-il-faut-arreter-les-statuts-politiques-sur-facebook/

98 Clark Amanda, « Les médias sociaux. 4. Utilisations politiques et conséquences pour la démocratie représentative », Bibliothèque du parlement, étude générale, le 22 mars 2010

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Les réseaux sociaux sont effectivement en 2012 un outil au service de la promotion électorale et du média politique cependant la thèse de l'e-agora préconisée par Clark me semble avoir été idéalisée.

Il est certes possible d'envisager un lien entre internet, la démocratie et les institutions ainsi que la mise en place dans les prochaines années d'une e-agora, sorte de plateforme virtuelle spécialement dédiée à la démocratie, qui serait gérée par les institutions afin d'être en relation avec la population.

Deux ans après ce constat, très peu de concepts se rapportant à la création d'une e-démocratie gérée par les institutions ont vu le jour en France. L'excitation technologique qui a suivi l'apparition du web participatif ne s'est pas retranscrite au sein des institutions, la clicocratie annoncée par Eudes (2009) n'a toujours pas vu le jour.

Il est donc difficile d'imaginer ce que représenteront les réseaux sociaux dans le futur, seront-ils encore plus présents dans nos sociétés, dans nos institutions ou laisseront-ils place à un nouveau système de communication plus élaboré qui reléguera les réseaux sociaux au rang d'antiquité ?

D'un point de vue personnel, le travail et l'analyse que j'ai portés tout au long de mon mémoire représentent une expérience de recherche importante et inoubliable pour mon futur universitaire et professionnel.

J'ai essayé, avec toute la modestie qui m'entoure et cela malgré un sujet vaste et en constante mutation, d'ouvrir des pistes de réflexion qui, je l'espère, seront étudiés dans les prochaines années.

Malgré tout le travail accompli au cours de ces six derniers mois, les réseaux sociaux demeurent toujours un mystère et exercent une puissante fascination à mon égard.

Leur immensité et les milliards intéractions qui s'y produisent représentent un champ de recherche quasi-illimité.

Je souhaite, dans le futur, passer de la théorie à la pratique en m'investissant professionnellement dans la communication réticulaire marketing ou médiatique pour mettre en pratique mes nouvelles connaissances acquises au cours de ce mémoire.

Initialement, je souhaitais enquêter sur l'utilisation des réseaux sociaux à des fins électoraux en insistant sur les nouvelles stratégies de communication misent en placent pour y parvenir. J'ai finalement remarqué que le sujet traité était plus profond qu'il n'en avait l'air. Il est surprenant de constater à tel point les réseaux sociaux s'étaient imposés dans notre société

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sans faire de bruit. Cela a eu pour effet d'étendre mon champ de recherche à la sphère médiatique.

D'un point de vue purement méthodologique, j'ai essayé de construire un mémoire respectant les auteurs cités, qui puisse être compris par tous avec l'ambition de le rendre à la fois technique et pédagogique.

Je remercie chaleureusement mon directeur de mémoire Christian Laval pour son savoir et sa gentillesse tout au long de ce travail. J'espère avoir été le plus complet possible envers le jury et les lecteurs et ainsi, avoir contribué, humblement, à la recherche en sociologie.

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Bibliographie

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- www.socialbakers.com

- www.sémiocast/baromètre_politique

- www.toutfacebook.fr/

- www.digimind.fr/

- http://www.lanetscouade.com/

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e. Sondages et infographie :

- Chicheportiche Olivier, « France : Twitter de plus en plus connu mais reste très peu utilisé »,

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- Digimind.fr, « Les chiffres clés des net candidats », digimind.fr, le 26 janvier 2012

- Etude IFOP, « L'indice de participation au premier tour de l'élection présidentielle, résultat

détaillée », le journal du dimanche, 21 mars 2012

- Etude IFOP, « Observatoire IFOP des réseaux sociaux - Vague 5 », IFOP.fr le 14 octobre

2010

- Etude Pew Research center, « Internet gains on television as public's main news source »,

Mashable, janvier 2011

- Etude Semiocast, « Une étude de géolocalisation des utilisateurs de Twitter », Semiocast, le 1

janvier 2012

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- Socialbakers.com, « Facebook statistics by country », Socialbakers.com, 9 février 2012

- Socialbakers.com, « infographie Facebook statistiques France », Socialbakers.com, janvier

2012

f. Blogs politiques :

- Guybirenbaum.com

- Vanb.typepad.com/versac/

- Tournez-a-droite.over-blog.net/

- Ladroitelaplusbetedumonde.typepad.fr/

- fr.ulule.com/humourdroite/

g. Twitters politiques :

- Arthaud Nathalie: https://twitter.com/#!/ Nathalie Arthaud

- Bayrou Francois : https://twitter.com/#!/bayrou

- Cheminade Jacques : https://twitter.com/#!/Cheminade2012

- Eva Joly : https://twitter.com/#!/EvaJoly

- Hollande Francois : https://twitter.com/#!/fhollande

- Le Pen Marine: https://twitter.com/#!/mlp_officiel

- Mélenchon Jean-Luc : https://twitter.com/#!/melenchon2012

- Nadine Morano : https://twitter.com/#!/nadine_morano

- Poutou Philippe : https://twitter.com/#!/ Philippe Poutou

- Sarkozy Nicolas : https://twitter.com/#!/NicolasSarkozy

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ANNEXES

Annexe A - Evolution (en nombre de likes) des comptes Facebook des différents
candidats à l'élection présidentielle

Annexe B : Présence des jeunes sur internet et les réseaux sociaux :

Tableau 1 : part des internautes en France par âge se connectant quotidiennement au net99

Tableau 2 : Répartition par classe d'âge des utilisateurs sur Facebook en juillet 2011100

99 Etude France Info.fr, « la France en chiffre : internet », FranceInfo.fr, décembre 2011

100 Socialbakers.com, «France Facebook statistics», socialbakers.com, juillet 2011 http://www.socialbakers.com/facebook-statistics/france

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Tableau 3 : Consommation de média par classe d'âge aux Etats-Unis101

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101 Etude Pew Research center, « internet gains on television as public's main news source », Mashable, janvier 2011

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ANNEXE C : En avant !

Analyse de l'épisode 1 de « en avant », la web-série de Jean-Luc Mélenchon
« En avant », épisode 1 « le premier meeting de la campagne », du 19/11/2011
Nombre de vu le 15/12/2011 = 14000 vues sur Dailymotion
Nombre de vue au 22 mai 2012 = 20000 vues sur Dailymotion

Durée : 10 minutes

Générique :

Beaucoup de plan de foule de la CGT, images du QG de campagne de JLM, JLM est représenté comme un leader devant la foule. Il a l'air sérieux et déterminé.

Titre faisant penser à un épisode de « 24 heures chrono », les lieux aussi sont inscrits en bas de l'écran facon « 24 heures chrono », ainsi que le nom des responsables.

Descriptif de l'épisode :

1 Préparatif

* -Premier plan, des militants s'affairent à préparer le meeting. Présentation des responsables du front de gauche, ils sont souriants.

-Second plan, JLM est entouré de ses responsables, réunion, dernières recommandations. -Arrivé du public, déjà en nombre, des militants font chauffer l'ambiance pour préparer l'arrivée de JLM. JLM se prépare dans sa loge en chantant une chanson tout en lisant son discours.

2 Le discours

-Arrivée de JLM, un peu à la manière d'un sportif. Discours rythmé par de la musique de fond.

-JLM fait son discours, des « Mélenchon président » sont entonnés par la foule.

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3 Le flashback, défaite au primaire du PS

-3 ans auparavant lors de la réunion préparatoire du PS à Béthune, mise en scène du réalisateur avec musique de fond triste. On y voit un JLM toujours aussi combattant, il donne tout pour transmettre ses idées.

On entend ensuite JLM parler du PS et de son attachement à ce parti. Il réitère ses revendications.

A la suite des primaires socialistes quatre jours plus tard, il claque la porte du PS pour créer son propre parti « le front de gauche », il semble plus fort.

4 Retour au discours

On revoit ensuite JLM prononcer la fin de son discours

Générique de fin

Dans le prochain épisode...

NB : J'ai ensuite regardé un deuxième épisode, il y a un résumé au début des épisodes précédents.

Lien :

http://www.dailymotion.com/video/xmfg86_ep-1-en-marche-le-premier-meeting-de-la-campagne_news?start=535#from=embediframe

>> Analyse :

Modèle de réalisation calqué sur les séries Américaines, on y voit un JLM fidèle à lui-même, revendicatif, abattu par sa défaite aux primaires socialistes de 2007 mais qui est remonté pour parvenir à ses fins en 2011, il semble encore plus fort.

On le voit très entouré et adulé par la foule, il donne l'image d'un homme fort et simple à la fois.

Largement inspiré des séries US, JLM affirme pourtant sur son blog que ce concept est nouveau est non pas copié façon « aux-Etats-Unis-dans-la-campagne-d'Obama » et qu'il souhaite mettre en place une nouvelle facon de communiquer.

Les internautes peuvent également commenter la vidéo.

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Annexe D : Analyse d'un débat politique entre internautes sur Facebook

1) Contexte

Analyse d'un débat entre internautes après le 1er tour des élections présidentielles 2012 du 22 avril 2012 sur le réseau social Facebook.

Les résultats du scrutin place Francois Hollande (PS) en tête des suffrages suivis de près par Nicolas Sarkozy (UMP).

L'engouement médiatique de cet événement pousse un très grand nombre de personnes à réagir et à dévoiler leur opinion après ce premier tour. D'eux-mêmes les internautes sont menés à commenter les résultats du scrutin.

Cette analyse a pour but de montrer comment une discussion, un débat s'articule sur un réseau social en générale.

Ce type de débat est présent en masse sur les réseaux sociaux et démontre l'intérêt certains de certains jeunes non-militants pour la politique.

Très souvent, ce type de débat se crée après des événements médiatiques très suivi impliquant d'avoir une opinion.

Les commentaires sont ici divisés en deux partis, ceux qui se disent anti-Sarkozy, ceux qui se disent anti-Hollande.

Ce statut posté le 23 avril 2012 est un exemple de discussion « entre amis » présent sur les Facebook :

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

2) Le débat

Première Partie du débat :

Le statut posé pas Matthias (« Quelqu'un aurait le C.V. de Francois Hollande ? C'est pour me faire une idée sur ces capacités à gérer un pays ... ») montre, par son ironie, l'orientation politique de Matthias qui semble douter des capacités de Francois Hollande à diriger un pays.

En publiant un tel profil, l'internaute cherche certainement l'approbation des autres internautes mais aussi à susciter le débat en invitant les sympathisants du candidat PS à réagir. La question semble rhétorique et les points de suspension à la fin du commentaire montrent une certaine déception à l'annonce des résultats.

Il est soutenu par 8 personnes qui partagent cette opinion (Chloé, Vincent et 6 autres personnes).

Profitant de cette ironie, Jean-Baptiste et Antoine en profite pour répondre à la requête de Matthias en lui suggérant la biographie du candidat PS.

Cette démarche leur permet d'afficher leur conviction politique, les deux internautes semblent soutenir l'homme politique mis en cause.

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Deuxième partie du débat :

Cette deuxième partie met en avant plusieurs éléments nouveaux :

Lionel répond directement à Matthias cette fois-ci sans ironie. Dans son commentaire, il montre un peu plus le fond de sa pensée en s'attaquant à Nicolas Sarkozy et son attitude de souverain monarque (« On demande pas à un président de 5eme république de gérer le pays tout seul comme a voulu le faire M. Sarkozy Matthias »).

Son message est supporté par deux individus qui ne sont pas encore rentrés dans le débat (Sus et Jo), les deux pouces levés montrent ce soutient.

Très rapidement, un soutient de Matthias (Jessie) arrive afin de rééquilibrer le débat.

Jessie répond aux sympathisants de Francois Hollande en publiant une bibliographie sarcastique ayant pour but de critiquer la carrière du candidat socialiste.

Cette longue tirade ou « devinette politique » est très certainement

issue d'un groupe de militant UMP qui s'est répandue de façon virale sur les réseaux

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sociaux et qui est repris en masse par les anti-Hollande.

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Troisième partie du débat :

- 85 -

Le précédent message militant de Jessie à eu pour effet d'inviter d'autres internautes à se joindre au débat (Jean-Baptiste, Jo et Pierre). La dimension participative des réseaux sociaux prend alors tout son sens.

La critique contenu dans le long

message de Jessie sur Francois Hollande rappelle selon Jean-Baptiste et Jo les manoeuvres engagés plusieurs fois par l'UMP

Copé » et « Morano ») en termes de communication sarcastique.

Ces commentaires répondent de facon direct aux attaques de Matthias et Jessie : les deux internautes (Jean-Baptiste et Jo) se déclarent anti-Sarkozy.

Jo rappelle le bilan de la présidence de Nicolas Sarkozy pour appuyer sa thèse de désir de changement (« J'aimerai avoir la même analyse de ces 5 ans de présidence, juste pour rire »). Jessie répond timidement aux deux attaques et étonnamment elle se montre en partie d'accord avec Jean-Baptiste et Jo. Son acte anti-Hollande a perdu en intensité.

De son coté Pierre répond directement à l'attaque de Jessie (@Jessie), en citant cette fois-ci une source : Le Figaro. Avant de rentrer dans le débat, l'internaute s'est auparavant documenté sur les informations fournis par Jessie.

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Quatrième partie :

et grossier.

Jo continue le débat en expliquant en dix lignes sa conception de la gauche et de la droite.

Antoine est quand à lui plus direct dans son opinion en citant Nicolas Sarkozy par un diminutif « Sarko » et en répétant une phrase célèbre se rapportant à l'homme politique (« casse toi pauv' con »).

Cette distinction entre les deux individus montrent que le débat peut être long et argumenté comme rapide

- 86 -

Les sympathisants de Francois Hollande se soutiennent également entre eux, chacune de leur intervention est apprécié par l'un d'entre eux (symbolisé par le pouce bleu, le chiffre désignant le nombre de personnes adhérant au commentaire).

Matthias s'étonne finalement de la portée du débat qu'il a lancé et s'en réjouit (« Quelle surprise de voir autant de commentaires ! J'en suis très content »).

L'acte qui se voulait anti-Hollande s'est transformé en contre-offensive virtuelle des sympathisants de l'autre camp.

Il demande alors directement à certains intervenants des explications pour comprendre le résonnement des débatteurs (@Pierre, @Jessie, Dako).

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Cinquième partie :

Cette cinquième et dernière partie de la conversation montre l'interrogation des internautes sur la transmission et le bien fondé des informations circulant sur Facebook durant les élections électorales

j'ai vu circuler cette chaîne (NDRL : la devinette politique) fréquemment ces derniers jours mais plusieurs fois se terminant par "source : Cour des Comptes" », « l'article ne cite pas ses sources malgré un joli "Ces chiffres sont officiels et prouvables »).

Les auteurs des informations publiées sont rarement les vrais et proviennent souvent de stratégie établie par les groupes d'e-militants. Ici, Pierre souligne cette faiblesse de Facebook « J'ai donc tendance à prendre ces informations avec d'énormes pincettes ».

Le débat semble maintenant être retombé, l'auteur principal Matthias décide de discuter de cela en vrai et non pas en virtuel, Pierre continue de chercher l'exactitude des informations postées dans le débat.

Le débat semble être clos mais se poursuit sur de milliers d'autres comptes Facebook.

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3) Analyse

Premier constat : les individus intervenants dans ce débat ne cherchent pas à influencer le vote de la partie adverse pour le second tour mais tende plutôt à légitimer leur opinion politique.

Le fait de publier une impression sur Facebook est un appel aux autres pour débattre politiquement et pour connaître les opinions de son entourage virtuel.

Sur ce dernier point, le réseau social permet à Matthias d'organiser un débat politique à la va-vite pour rapidement récolter des points de vue sur les résultats du scrutin du premier tour.

Dans ce débat Jessie et Jo ne se connaissent pas physiquement cependant ils peuvent échanger leur point de vue en toute liberté, le débat sur internet n'a pas de frontière. Cet exemple d'interaction virtuelle montre la réelle force de Facebook en matière d'ouverture au débat politique.

Dans cet espace microsociologique caractérisé par le réseau social virtuel de Matthias différents aspects sont à retenir.

Les individus discutent et respectent les opinions politiques des uns et des autres. Ils ne cherchent pas à influencer le futur vote de leur interlocuteur à l'inverse des groupes d'e-militantisme dont le seul but est de rassembler des voies.

Les internautes sont soucieux de connaître les sources des informations publiées lors du débat et souhaitent échapper à la rumeur. Ils se soucient de la qualité des renseignements circulant sur Facebook, beaucoup sont conscients que les réseaux sociaux la détériorent.

Cette discussion ressemble étrangement aux conversations de café du commerce d'antan. Cette position rejoint une théorie naissante : aujourd'hui les médias de masse seraient à la fin d'un cycle du à l'avènement du web participatif102. Le point d'origine en serait la conversation de café où l'échange d'information et de rumeur faisaient légions à l'époque de pré-industrialisation des médias au 19ème siècle.

102 « The end of mass media : Coming full circle », The economist, le 7 juillet 2011 http://www.economist.com/node/18904158?story_id=18904158&fsrc=rss

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L'apparition des médias de masse tels que la radio ou la télévision ont agis de façon néfaste empêchant le débat entre les individus et contribuant en partie à un contrôle social103.

Les réseaux sociaux sont donc un moyen pour l'individu de contourner cette propagande virale grâce à des technologies plus libres venant d'internet.

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103 Herman Edward , Chomsky Noam , La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Agone, 2008

Annexe E : entretien avec Pierre

Entretien avec Pierre le 08/12/2011 à 14h30 Siège du PS, locaux des MJS, rue Solferino à Paris. Le but de cet entretien était de traiter différentes questions se rapportant au 5 militantisme.

Pierre, 25 ans est militant au MJS, il est en charge de la question économique :

Début entretiens >> 00 minute 00 seconde

10 Antoine :

00'00

- Je m'intéresse à l'engagement des jeunes militants socialistes, la communication, l'engagement,... ca te dérange si j'enregistre ?

15 Pierre :

00'12

- Non, pas de soucis, avant je m'occupais de Paris, et c'est un truc que j'ai fait souvent, et en plus souvent des gens de Nanterre donc je vois tout à fait ce que c'est, en plus la, l'engagement et les jeunes, c'est un truc que l'on voit souvent, la comme je suis un peu 20 nouveau dans cette maison donc voila.

Antoine :

00'20

- Ca fait combien de temps que tu fais ça ?

25

Pierre :

00'25

- Que je suis aux jeunesses ? Ca fait à peu près quatre ans, je me suis inscrit en 2007, oui donc sur les questions de communication, si tu veux on pourra te mettre en rapport avec Antony Ali 30 qui s'occupe de ca pour nous, nationalement et voila.

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35

40

Antoine : 1'00

- Je suis allé à un bureau du PS, qui est dans le 11ème au 32 rue Alexandre Dumas, je ne me rappelle plus trop du nom du coordinateur.

Pierre :

1'10

- T'as du tomber sur Alexander GLOGOWSKI ?

Antoine : 1'13

45 - Oui, c'est ca. Jeudi dernier (le 02/12/2011)

Pierre :

1'15

- J'ai vu passer ca et je sais que ( ? 1 :12) de Paris à ton contact mais je ne sais pas ce qui c'est

50 passé depuis mais tu voir avec les Parisiens, soit ici ou à Antony (là où j'habite) après si t'as
quelques questions, je peux t'accorder un petit moment.

Antoine : 1'50

55 - Donc ca fait quatre ans que tu es ici, Pourquoi cet engagement si tu as une réponse...

Pierre :

1'54

- Ben moi, j'ai toujours été de gauche et mes parents ont toujours été de gauche sauf que le

60 déclic, en 2007, de l'engagement je me suis rendu compte que y compris dans mes amis les plus proches, ils y avaient des gens qui avaient voté Nicolas Sarkozy parce qu'il le trouvait plus crédible que Ségolène Royale à l'époque et face à ca je n'avais pas d'argument. Ca me révoltais et donc j'ai voulu trouver à la fois des arguments et à la fois envie d'en créer. Je me suis engagé pour changer la famille socialiste telle que je la connaissais à l'époque et pour

65 qu'elle soit plus en phase avec la société et que la prochaine fois on ne se retape pas Nicolas
Sarkozy.

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Antoine : 2'30

70 - T'étais à quelle université à l'époque ?

Pierre :

2'35

- Je n'étais pas à l'université, j'étais metteur en scène à l'époque et depuis je me suis réorienté 75 en droit un an après dans la même continuité, dans l'idée de faire des choses de facon concrète pas simplement par le théâtre, l'art, etc....

Antoine :

2'55

80 - Du coup, maintenant, tu fais ca à temps plein (militantisme) ?

Pierre :

2'58

- Ben la je suis en quatrième année de droit, je travaille un peu à coté pour survivre à peu près

85 mais ca me prend beaucoup de temps ouais (le militantisme).

Antoine : Combien de temps surtout en période présidentielle ?

Pierre :

3'09

90 - C'est difficile à estimer mais il est évident que sur les deux derniers mois ca va être des
jours de 8h à minuit mais en tant normal c'est comme un travail, 40-50h par semaines, qu'il faut aménager autour des études, des petits boulots, etc....

95

100

Antoine :

14'30

- Penses tu qu'internet va redonner le gout pour les jeunes de s'intéresser à la politique, penses-tu que c'est un facteur intéressant ?

Pierre :

14'39

- 93 -

Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

- C est un facteur intéressant, après ce n'est qu'un facteur. Il ne va pas y avoir de recette miracle quelle soit. C'est ce qui explique d'ailleurs que on active tous les leviers qu'ont peut activer. C'est évident qu'il y a des gens qui seront touchés par internet.

Je crois que c'était en 2009 pour les européennes, une étude montrait à l'époque que 13% de

105 la population s'était déterminé en fonction de ce qu'elle avait vu sur internet, ce n'est pas
négligeable mais c'est pas la panacée donc ca veut dire qu'il faut y être comme on le fait ailleurs dans la rue. Et nous, on définit internet, parce que la question s'était beaucoup posée pour les révolutions Arabes, est-ce que c'était Twitter et Facebook qui avait fait la révolution ou pas ?

110 Nous notre vision c'est dire que internet est un nouvel espace de socialisation par conséquent comme tout espace il peut y avoir des rapports de force qui s'y instaurent. Y a de la communication donc il y a des informations qui circulent et y a des opinions qui se forment donc faut faire un travail politique la dessus comme on fait ailleurs. Et c'est ni mieux ni moins bien, c'est juste un nouvel espace.

115

Antoine :

15'48

- Je ne sais pas si tu as lu le 20 minutes d'aujourd'hui, il y a un article qui montre internet risque de jouer un rôle important dans les élections. J'ai vu que le Ps risquait d'investir 2 120 millions d'euros sur la campagne internet, à l'époque Ségolène Royale s'en servait pour atteindre les jeunes, est-ce que je me trompe ?

Pierre :

125 16'21

- Je ne peux pas bien te dire parce que moi je suis arrivé après coup

[...]

18'30

- Sur Ségolène Royale, moi le sentiment que j'en avais à l'époque est qu'elle parlait des

130 jeunes sans complètement les écouter. La difficulté qu'il y avait eu à l'époque s'était le fait, vu que SR était un objet extérieur au parti, ca avait coloré toute la campagne. D'abord le fait qu'elle avait des réseaux superposés au parti avec Désir d'avenir et y compris chez les jeunes avec la Ségosphère qui doublait les jeunes socialistes et ca posait le problème très concret de

- 94 -

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où vont les financements, qui a le matériel, qui maîtrise le message délivré dans la campagne

135 etc.

Antoine :

19'00

140 - Et la au niveau du financement ca se passe comment ?

Pierre :

19'06

- Ce qui se passe c'est que les jeunes socialistes ou bien mènent leur campagne propre qui

145 sont des élections hors élections présidentielles ca va rentrer dans nos comptes de campagne.
Soit si on parle de François Hollande ou d'autres ca rentrent dans les comptes de campagne et ca se fait en lien avec l'équipe de Francois Hollande avec le parti etc....

On est dans la phase où on se met en rapport on n'est pas dans l'hypothèse d'il y a cinq ans maintenant dans la mesure où les jeunes socialistes pilotent les jeunes avec François Hollande 150 donc il n'y a pas de doublette en terme d'organisation, c'est Thierry Marchal Beck qui est en charge de l'animation jeunesse pour Francois Hollande...

[...]

155

160

Antoine :

22'00

- Quels sont tes moyens d'action pour la campagne ? En termes de communication est-ce que c'est des tracts, l'affichage ?

Pierre :

22'04

- Ce qui est important c'est notre façon de fonctionner, on définit la cible et c'est une vraie question est-ce que on se concentre vraiment sur les jeunes ? C'est une campagne qu'on doit mener et après on peut aussi éventuellement parler un peu plus à nos ainés par exemple pour la critique de Nicolas Sarkozy, il est bon que notre candidat ne soit pas celui qui va taper

165 et c'est important que ce soit nous les jeunes qui portent le fer contre la droite et l'extrême droite.

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

Il y a en plus une thématique, les jeunes contre l'extrême droite qui touche quelque chose dans la conscience du pays et dans les médias, on peut être pertinent la dessus et après la cible s'affine parler à ? C'est pas comme parler à un étudiant, c'est pas parler comme à un jeune

170 actif, c'est pas comme parler quelqu'un qui est sorti de tout ces cadres la et qui concernent quand même une centaine de milliers de jeunes tous les ans et au-delà de ca c'est pas la même chose que de parler à quelqu'un qui à une sensibilité écologique...

[...]

23'30

175 On a aussi des sensibilités Geek104, tout le monde s'est posé la question de savoir comment
parlait de ces gens qui luttent pour l'égalité numérique et eux mêmes se définissent comme ca donc le terme peu paraitre bizarre pour la plupart du public, le terme Geek parle à ces gens donc on doit faire une stratégie propre à ces gens là. On a ni les moyens, ni la volonté d'ailleurs de trop individualisé le message mais disons que par tribu, par classe d'âge, on peut

180 quand même un peu crée des messages un peu différent et ensuite il faut trouver les bons canaux.

C'est pour ca que je dis en termes de moyen, par exemple, internet et le tract, y en a pas un qui est meilleur que l'autre. La question c'est comment on s'en sert et comment on fait pour que l'un et l'autre soit le plus efficace. Donc on a un certain nombre d'outil, la newsletter,

185 l'envoie de SMS en direct probablement pour dire aller voter...

Antoine :

24'36

- Ca va être juste pour les militants les SMS ?

190

Pierre :

24'40

- Ca va être à destination du public, à des gens qu'on a rencontré, à des gens militants sur, voila, le message à faire passer dans votre famille votre cercle proche.

195 Soit on fait par relais, soit on prend une base de données et on envoie massivement comme on fait avec notre newsletter interne.

Mais comme on a une stratégie où autour des militants socialistes on essaye d'organiser la mobilisation de ce qu'on appelle « les volontaires du changement », c'est-à-dire des gens qui

104 Geek : Individu féru d'informatique

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Utilisation des réseaux sociaux dans la sphère politique et médiatique : l'exemple de l'élection présidentielle Française 2012

ne sont pas des membres de l'organisation mais des membres qui sont plus que sympathisants

200 car ils ont envie de faire campagne pour faire gagner la gauche et donc nous évidemment dans la mesure où nous, le candidat du PS est celui qui indéniablement apparait celui qui va être le candidat de la gauche, on a une force, une facilité du candidat écologiste ou du front de gauche, c'est qu'on peut dire aux gens de gauche que pour qu'elle gagne soutenait François Hollande ,etc....

205 Y a de fait une place pour un militantisme qui est, un militantisme plus ponctuel ou qui est un militantisme moins partisan au sens adhésion, prise de carte mais qui peut y conduire, ces gens la, on est quand même en rapport avec eux. On a une base de données de leur contact, de où ils militent, et ces gens là on va les mobiliser et donc les contacter via newsletter, envoie de SMS, avec cette idée que l'on veut développer notre communication et ne pas être

210 dépendant des médias dominants.

Même si les médias dominants sont utiles, Thierry a fait peut être en 3 semaines au moins une demi douzaines d'interviews souvent en débat avec Benjamin Lancar des jeunes populaires, on active ce canal la mais on essaie aussi de toucher directement les gens pour pas subir de biais dans le message qu'on veut délivrer entre nous ce qu'on raconte et ce que les médias

215 répètent. On fait assez peu de tractages par contre on a plutôt tendance à faire du porte à porte pour toucher les gens.

C'est-à-dire aller frapper dans une résidence universitaire, frapper aux portes et discuter avec les gens 5 minutes, leur donner un tract mais le tract est un support, un instrument, ce qui est important c'est le discours délivré par le militant et donc la campagne de porte à porte permet

220 de cibler territorialement, évidemment c'est pas pareil de faire du porte à porte dans une cité où il y a beaucoup d'enfant d'immigrés où de le faire dans une cité U où il n'y a que des étudiants ou dans un foyer où il y a de jeunes travailleurs. Donc ca permet d'être plus efficace en plus comme on peut y revenir on y trouve les mêmes personnes et donc on commence à tisser un lien avec elle, ce n'est pas la même chose que de faire une bouche de métro

225 n'importe où où les gens on ne les revoit jamais, les gens prennent le tract mais il n'y a pas
d'échange verbal donc le tract est un support en lui-même faible, c'est le bon prétexte pour discuter avec les gens

E...]

28'53

230 Ce qui fait après le quotidien du militant c'est partager tel article sur Facebook, tweeter tel événement, faire une diffusion de tract, du porte à porte, etc.,... après il y a les meetings E...]






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus