2.2.3- Intensité de la pluie
On parle d'intensité des pluies pour
caractériser la quantité d'eau qui tombe dans un temps
déterminé.
L'intensité de la pluie dans la commune de Ouinhi sur
la période de 1971 à 2000 est de 2,10.
L'intensité de la pluie est un facteur qui caractérise
l'érosion hydrique et permet d'évaluer les débits
fluviaux.
L'état des maisons dans la commune, rend compte de
l'intensité des pluies de cette commune. Par conséquent, le
ruissellement est important.
2.2.4- La topographie
Elle joue un rôle fondamental dans le processus du
ruissellement et de l'inondation. En effet, pour qu'il y ait écoulement
il faut une inclinaison donc une pente. Selon que la pente est faible ou forte,
la vitesse de l'écoulement est peu ou très importante.
Ainsi, dans la commune de Ouinhi, nous avions
identifié trois ensembles de pentes à savoir : les pentes
faibles (0-5 %), les pentes moyennes (5-10 %) et les pentes fortes (10-20 %)
comme le montre le système des pentes à Ouinhi (figure 8)
L'arrondissement de Ouinhi est caractérisé par
un habitat concentré, il est caractérisé par un site
à forte pente sauf le village Ouokon est sur une faible pente. Le
ruissellement est très important et on note l'absence de la
végétation. C'est l'arrondissement le plus urbanisé et
favorise l'augmentation des surfaces imperméabilisées.
L'écroulement des maisons sont fréquents.
L'arrondissement de Dasso est caractérisé par
des pentes moyennes, l'habitat est dispersé et on note la
présence de la végétation qui inhibe le ruissellement.
L'arrondissement de Sagon est caractérisé par
une forte pente dans le village Ahizè. Mais les quartiers situés
près du fleuve Ouémé et du lac Sèlé sont
dans un site à pente faible et c'est là qu'on observe les
dégâts causés par le ruissellement et l'inondation car
c'est vers ces quartiers que les eaux de ruissellement convergent.
Enfin, tout l'arrondissement de Tohouè se trouve sur
pente faible, on assiste là aussi à la stagnation de l'eau devant
les maisons et pire quand les eaux débordent de leur lit, la
localité devient invivable.
2.2.5- Les actions anthropiques
Il s'agit de l'occupation anarchique du sol, le rejet des eaux
usées et des ordures ménagères sur les voies publiques,
mais aussi du déboisement et de certaines pratiques culturales.
Dans la commune de Ouinhi jusqu'à nos jours, aucun
quartier n'a été loti, ce qui justifie la mauvaise occupation du
sol. Chacun s'installe où il veut et parfois sur les plaines
d'inondation comme c'est le cas dans l'arrondissement de Tohouè. Les
exutoires que doivent emprunter les eaux de ruissellement sont occupés
par les maisons. La conséquence directe est le sapement des
soubassements des maisons (photo1).
Photo1 : Maison dont la
fondation est complètement sapée à Sagon
Cliché AKPO (Novembre
2009)
On assiste parfois au rejet des eaux usées sur la voie
surtout à Ouinhi. Le ramassage de sable en bordure de la voie est une
activité très fréquente.
Notons que l'accumulation du sable dans les canaux de passage
des eaux de ruissellement après la pluie rend la circulation
pénible.
L'homme est un facteur qui favorise le ruissellement de par
ses activités. Chaque fois que l'homme prélève du bois, de
la terre, aménage un espace pour y habiter, il favorise volontairement
ou non la progression de l'érosion.
En somme, l'occupation anarchique du sol du fait de la
poussée démographique favorise la destruction du couvert
végétal et l'augmentation des surfaces
imperméabilisées qui accélèrent le ruissellement
des eaux pluviales.
Ainsi, la combinaison de ces facteurs permet de
connaître le sens de l'écoulement des eaux pluviales sur le bassin
et d'apprécier les risques du ruissellement des eaux pluviales dans la
zone (figure 9)
Comme l'indique cette figure, les arrondissements de Sagon et
Tohouè sont sujettes aux risques du ruissellement. La plupart de ces
eaux sont orientées vers le fleuve Ouémé et d'autres
parts vers les bas-fonds mais une bonne partie est laissée pour
compte.
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