2.1.2.2- Contexte géomorphologique
La commune de Ouinhi appartient au plateau d'Abomey. Elle est
traversée par la partie centrale de la dépression médiane,
communément appelée dépression de la Lama. Vers le Nord
elle s'étend légèrement sur le plateau de Zagnanado, la
plus forte altitude y est de 41 m alors que celle la plus faible est de 12 m.
Cette faible altitude favorise le débordement des cours d'eau et
l'inondation d'une grande partie de la commune pendant la saison pluvieuse.
2.1.2.3-Réseau hydrographique
La commune de Ouinhi présente un réseau
hydrographique très dense et mal maîtrisé. Elle dispose
d'une section de 40 km du fleuve Ouémé, tributaire des
rivières Ouègbo, Esselè, ahokon, Mouzoun grossies de
quelques ruisseaux et complété par une quarantaine de lacs
étangs et plans d'eau de cuvette ou bas-fond couvrant un peu plus de 600
ha. Les énormes masses d'eau ruisselées pendant les saisons
pluvieuses sont encore mal maîtrisées par les populations qui
subissent des sinistres qu'elles occasionnent lors des eaux exceptionnelles,
seul le village de Tévédji est épargné. Mais il est
entouré d'eau. Le pont établi sur le fleuve Ouémé
est complètement submergé. La route Sagon -Dove-Covè est
également occupée par l'eau sur près de trois
kilomètres.
Tout au long de la rive gauche du fleuve Ouémé
et de part et d'autre des autres rivières et lacs, des champs
inondés, des routes coupées par l'eau etc.....Une grande partie
de l'arrondissement de Sagon est entourée d'eau, c'est pour cela qu'un
élu local nous affirme que Sagon est une île. L'arrondissement
Tohouè est envahi par l'eau, transformant les villages en villages
lacustres (Figure 2).

2.1.2.4- Occupation du sol (végétation)
et composantes pédologiques
2.1.2.4.1-Végétation
La végétation de ce milieu a subi de profondes
modifications sous l'action anthropique. Ces modifications ont abouti à
la disparition des formations végétales naturelles. La
végétation est composée de la savane boisée, de
palmerais (Elaeis guineensis), des forêts galeries et quelques
rares forêts naturelles en voie de disparition sous l'influence
anthropique.
Les îlots de forêts encore existants se
résument aux forêts galerie de petites étendues, des
forêts associées au culte du fétiche Oro. Le mot Zoun
désignant forêt ressort dans les dénominatifs de nombreux
villages (Tozoungo, Zonguè, Zoungomè, Monzoungoudo...) et montre
l'importance des ressources sylvicoles dans cette commune, il y a encore une
vingtaine d'années. Mais, le bois de chauffe utilisé pour les
transformations agroalimentaires, l'installation des cultures (surtout le
coton) et feux de végétation non contrôlés sont les
principaux éléments responsables de la dégradation des
forêts. A côté, le culte Oro, présent dans la plus
part des villages a permis de conserver une certaine partie des forêts
dont la superficie par localité avoisine parfois le demi hectare.
Au total, cette végétation est une formation
arbustive plus ou moins touffue composée d'espèces assez
variées. On note encore une régression de la
végétation laissant surtout aux champs et aux habitations des
espaces imperméabilisés à cause de l'évolution
actuelle de la population (Wokou, 2007). La végétation n'est plus
dense et est ainsi exposée au phénomène
d'érosion.
2.1.2.4.2-Composantes pédologiques
Dans la commune de Ouinhi, on rencontre
généralement deux types de sols :
- le sol argilo-sableux remanié sur grès du
crétacé. Cette composition sablo argileux rend difficile
l'installation des infrastructures à caractère définitif.
En effet, la présence de l'argile qui se gonfle en saison pluvieuse et
qui se rétracte en saison sèche a de graves conséquences
sur les bâtiments en matériaux définitifs dont les murs
sont très vites lézardés (Agoï, 2000). D'où,
on assiste à la stagnation des eaux partout dans la localité
après les pluies favorisant le sapement des soubassements et
l'écroulement des maisons dans la ville de Ouinhi et le village
Sagon.
De même, le sol argileux devient très glissant
après les pluies. Cela rend difficile le déplacement des biens et
des personnes, car plusieurs routes sont boueuse et glissante pendant la saison
des pluies. C'est le cas des routes Dasso-Gangban et
Ouinhi-Kpédékpo.
- les sols hydromorphes que l'on rencontre par endroits sont
de loin les plus riches de la région car ils contiennent assez de
matières organiques. Mais l'infiltration de l'eau y est difficile
à cause de la présence de l'argile. De plus leurs sous-sols
sableux sont en contact avec les lits des cours d'eau. Cela entraîne la
formation d'une nappe phréatique à faible profondeur
empêchant ainsi l'assèchement des bas-fonds source des inondations
saisonnières auxquelles les populations sont victimes surtout dans les
arrondissements de Tohouè et de Dasso. Notons aussi que tous les champs
sont emportés par les eaux de ruissellement.
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