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Mobilisation et gestion des eaux pluviales dans la commune de Ouinhi au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Marius Afouda AKPO
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Maà®trise en géographie et aménagement du territoire 2010
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A

Mes parents, Symphorien AKPO et Soubératou YABI, le succès de vos enfants a été votre première préoccupation, que ce travail vous réconforte et que DIEU vous prête longue vie ;

Ma belle mère, Céline BIAOU tu m'as considéré comme ton propre fils, que ce travail te réconforte et que DIEU te prête longue vie.

Sigles et acronymes

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et au Madagascar

DG- Eau  : Direction Générale de l'Eau

ETP : Evapotranspiration Potentielle

ETR : Evapotranspiration Réelle

FSA  : Faculté des Sciences Agronomiques

IGN : Institut géographique National

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

LACEEDE: Laboratoire Pierre PAGNEY Climat, Eau, Ecosystème et Développement

PDC : Programme de Développement Communal

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH  : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SERHAU : Société d'Etude Régional d'Habitat et d'Aménagement Urbain

Avant-propos

La présente étude est réalisée pour l'obtention d'une maîtrise de Géographie Physique au DGAT à l'Université d'Abomey Calavi. Le sujet est intitulé «mobilisation et gestion des eaux pluviales dans la commune de Ouinhi».

L'accomplissement du présent mémoire n'a été possible que grâce à la participation active de plusieurs personnes à qui nous exprimons notre profonde gratitude. Ainsi nos remerciements vont particulièrement à l'endroit :

- du Professeur Christophe S. HOUSSOU, Enseignant chercheur au DGAT, Doyen de la FLASH. Malgré vos multiples préoccupations vous avez accepté superviser nos recherches de formation. Recevez notre profonde gratitude pour tout ce que vous avez fait pour l'aboutissement de ce travail,

- du Docteur Expédit VISSIN, Enseignant chercheur au DGAT. Malgré vos nombreuses multiples sollicitations, vous avez accepté diriger ce travail. Recevez notre profonde gratitude pour votre contribution à ce travail,

- des membres du Jury, pour l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail malgré vos multiples préoccupations,

- du Docteur Euloge OGOUWALE, Enseignant chercheur au DGAT pour ses sages conseils, son attention et multiple services qui ne sont pas priés. Recevez ici nos sincères remerciements,

- du Docteur Fidèle YABI pour les soutiens de toutes natures dont nous avons bénéficiés,

- de tous les personnels du DGAT pour leurs sacrifices à nous faciliter la documentation disponible,

- de tous les personnels de LACEEDE, pour leurs sages conseils,

- de tous les membres de «REDAS » pour leurs attachements et leurs soutiens moraux,

- de tous mes frères notamment Hospice, Oscar, Christian, Achille, Franck, Roméo et mes soeurs Christelle, Nadège et Hermine ce travail est le fruit de vos soutiens affectifs, fraternellement à vous,

- de tous les aînés Sabin, Ruffine, Gaspard, pour tous les sacrifices consentis,

- Toutes mes tantes, Mariam, Florence, Sylvie et les autres pour vos soutiens,

- de mon amie, Roselyne pour son soutien moral,

- Tous les amis de mon papa notamment Pierre, Adolphe et l'Inspecteur Joseph,

- Tous mes amis notamment Francis, Philippe, Damien, Abraham, Romaine, Dine, Safiou, Mathieu, Jules, Wabi, Samson, Prisca, Nestor, Malaque, Dieudonné pour votre attachement,

- de toute ma promotion et particulièrement notre groupe d'étude. Je tiens à leur dire ma joie d'avoir appartenir à ce groupe et leurs exprimé notre attachement,

- de tous ceux qui de loin ou de proche ont contribué à l'élaboration de ce document et dont les noms ne figurent pas ici, nous exprimons nos meilleurs sincères et profonds remerciements.

Résumé

La présente étude a été effectuée à Ouinhi dans le Département du Zou. Cette étude vise à contribuer à une meilleure gestion des eaux pluviales.

La démarche méthodologique appliquée à cette étude se subdivise en trois points essentiels à savoir : la recherche documentaire, interview des populations cibles et des visites de terrains. Ces visites ont permis d'apprécier les effets du ruissellement sur la vie sociale des populations de ladite localité.

L'étude des facteurs de ruissellement montre qu'en dépit des facteurs naturels, les facteurs anthropiques notamment la mauvaise appropriation des infrastructures d'évacuations des eaux pluviales par les riverains ajoutés au dysfonctionnement des déchets (liquides et solides) urbains jouent un rôle important dans les dégâts liés à la mauvaise gestion des eaux pluviales dans Ouinhi.

L'évaluation des ressources en eau potentielle permet de conclure que Ouinhi dispose d'une potentialité en eau assez importante avec un volume moyen d'eau annuel de 4191,5625 m3 dans le bassin du fleuve Ouémé.

Mots clés: commune de Ouinhi, eaux pluviales, ruissellement, suggestions.

Abstract

This actual study has been effective in Ouinhi, Zou department. It has as target the best management of river water. It was based on these methologies:

Documentary research, population's interview, and lands study. This study helps us to appreciate the effects of rain water on population life.

Study of rain water factors shows us not only the natural factor but also the anthropologies ones mainly the bad appropriation of rain water evacuation infrastructures from inhabitant added to the ill working of dirties (liquids and solids) by urban services of hygiene and taking care of play an important role in matter domages that causes the rain water in Ouinhi.

The estimation of potential water resources allows us to say that Ouinhi has an important capacity of wich can be estimated in 4191, 5625 m3 year in average. So only Ouémé river can supply all the population of community.

Key words: community of Ouinhi, streaming, rain water, suggestion.

Introduction

L'eau, source de vie, est une denrée extrêmement importante dans l'accomplissement des besoins vitaux, sociaux et économiques de l'homme (Arayé, 2008). Cependant force est de constater qu'en dépit de son importance, elle est inégalement repartie à la surface du globe et de surcroît se fait rare dans d'autres régions. Selon l'Organisation des Nations Unies, 2,6 milliards de personnes dans le monde en 2006 n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement de base parmi elles, 450 millions en Afrique.

Au Bénin, moins de 60 % de la population urbaine ont accès à l'eau de consommation et 30 % seulement en milieu rural (PNUD, 2002).

Malgré que le septième objectif du millénaire pour le développement vise à réduire de moitié d'ici à 2015 la proportion de la population n'ayant pas accès de manière durable à un approvisionnement en eau potable et à un système d'assainissement de base, la pénurie d'eau ne cesse de s'accroître surtout dans les pays en voie développement.

Au Bénin, ce problème est d'une grande ampleur dans les régions des plateaux de terre de barre où le captage des eaux souterraines est très difficile à cause du substratum géologique du milieu.

La commune de Ouinhi n'est pas épargnée de ces problèmes d'approvisionnement en eaux potables. Cette commune est surtout sujette aux problèmes de manque d'eau en saison sèche et de l'érosion hydrique en saison pluvieuse. Le phénomène de l'érosion hydrique se manifeste dans la commune par la dégradation de l'environnement et des infrastructures socio-économiques (Agoï, 2000). Malgré toutes les actions entreprises notamment par la mairie de la commune et le gouvernement il reste beaucoup à faire car la maîtrise des eaux pluviales urbaines contribuera à un meilleur développement. C'est dans cette optique que s'inscrit la présente étude intitulée : « mobilisation et gestion des eaux pluviales dans la commune de Ouinhi » dans le cadre du mémoire de maîtrise.

Le présent mémoire est structuré en trois chapitres.

Le premier est consacré à la problématique du sujet, à ses objectifs et hypothèses et à la description de la démarche méthodologique. Le second chapitre fait la description du cadre d'étude et les facteurs du ruissellement pluvial. Enfin, le troisième chapitre traite des résultats obtenus suivis des suggestions.

Chapitre I : Problématique du sujet et démarche méthodologique

Ce chapitre présente de façon successive la problématique qui met en exergue les problèmes soulevés par le sujet et la démarche méthodologique qui, expose les données collectées et les différentes méthodes utilisées pour avoir les résultats escomptés.

1.1- Etat des connaissances

Divers documents ont été réalisés sur la problématique de la gestion des eaux par les chercheurs en sciences humaines. Ainsi, Gandin (1995), dans son ouvrage sur la question de l'eau, a évoqué la notion de l'eau dans toutes ses dimensions dont spirituelle, domestique, agricole, économique, sociale etc.... Il a montré l'importance et le rôle de l'eau dans les différents domaines et a mis en exergue la manière dont cette précieuse ressource est gérée par les gens surtout lors de son exploitation.

Morel (1996) : montre que les politiques d'assainissement et de maîtrise du ruissellement pluvial dans les villes africaines en pleine croissance démographique et en pleine extension spatiale, devraient s'appuyer sur l'approche alternative c'est-à-dire cette technique d'assainissement qui consiste à déconcentrer les flux pluviaux en redonnant aux surfaces sur lesquelles se produit le ruissellement un rôle régulateur fondé sur la rétention et l'infiltration. Celui-ci estime également que cette approche alternative est bénéfique et elle est bien adaptée aux conditions naturelles de l'Afrique et pour cela, cette technique devrait être prise en compte et intégrée aux systèmes d'aménagement et d'assainissement des petites et moyennes agglomérations en Afrique.

Arayé (2008) en étudiant le ruissellement pluvial dans la ville de Dassa affirme que les précipitations, la topographie et l'occupation du sol constituent les principaux facteurs qui favorisent le ruissellement pluvial, elle montre également l'impact de ce dernier sur la vie sociale des populations enfin elle a procédé à l'inventaire des techniques de mobilisation des eaux pluviales et à l'estimation des ressources en eau de surface disponible pour toute la commune.

Adjobo (2005) estime pour sa part que le développement d'une localité doit forcement passer par la maîtrise des eaux pluviales.

Après avoir montré les dégâts que causent les eaux de ruissellement dans la ville de Savè, il a proposé des techniques modernes de gestion des eaux de ruissellement.

Abdoulaye (2006) Parle dans son mémoire de DEA de la gestion des eaux pluviales dans la municipalité de Parakou pour un développement durable. Il a beaucoup mis l'accent sur l'eau de consommation, les différents ouvrages hydrauliques disponible, la mise en valeur des eaux usées et il a enfin parlé de l'impact des eaux stagnantes des bas-fonds sur la vie sociale des populations de Parakou.

Abordant les réseaux d'assainissement des eaux de ruissellement dans la ville, il a beaucoup mis l'accent sur le fait que ces réseaux sont insuffisants et pire le peu qui existe, son entretien n'est pas assuré et cela incombent aux autorités en charge de la ville.

Marsalek & Rochfort ont constaté que les effets combinés de l'urbanisation, de l'industrialisation et de la croissance démographique modifient les paysages naturels et la réponse hydrologique des zones concernées en entraînant des retombées sur l'environnement et l'écologie. Il a ensuite mis l'accent sur les effets locaux des grandes zones urbaines sur le microclimat. Ces effets sont les modifications du régime énergétique, de la pollution de l'air, des circuits de circulation de l'air et de l'émission de gaz à effet de serre. En fin ils ont parlé de l'impact des rejets d'eaux usées urbaines sur les milieux récepteurs. Dans cette partie de leur document les auteurs ont mis un accent particulier sur les causes à savoir les rejets d'eaux d'égouts des municipalités, qui comprennent les eaux pluviales de ruissellement, des surverses d'orage, des rejets des stations d'épuration et des effluents industriels.

En somme, toutes ces études qui ont porté sur la problématique de gestion de l'eau n'ont pas touché les approches de solutions concrètes face aux nombreux défis en matière d'approvisionnement et d'assainissement en eau et surtout des effets des eaux pluviales mal maîtrisées sur la vie sociale des populations. Voilà la spécificité et l'originalité du choix du présent sujet.

1.2- Problématique du sujet

L'eau est une ressource vitale indispensable à la vie. Elle constitue un bien précieux et nécessaire à tous les écosystèmes (Arayé, 2008). C'est pourquoi l'un des principaux défis auxquels se heurtent la plupart des pays en général et le Bénin en particulier en matière de lutte pour le développement économique et social est la gestion de l'eau (Ahamidé, 2007). Ainsi, Barret et al (2003) trouve que l'accès à l'eau et à ses bénéfices a toujours été une préoccupation centrale des sociétés humaines qui cherchent à disposer de la qualité d'eau dont elles ont besoins.

Le gouvernement béninois, conscient de l'ampleur des problèmes de pénuries, d'inondations, de détérioration de la qualité de l'eau et des divers enjeux de développement liés à l'eau, a opté pour la « Gestion Intégrée des ressources en Eau » (Ahamidé, 2007).

Le Bénin dispose d'une potentialité en eau très importante qui s'explique par la présence d'un réseau hydrographique très important et de son climat. Au Bénin la Direction Générale de l'Eau estime les ressources en eau de surface disponible pouvant alimenter toute la population en eau potable, à 13 milliards de m3 en moyenne de ressources renouvelable chaque année avec deux millions de m3 de recharge. Le niveau de mobilisation de ces ressources est de l'ordre de 5 % (Arayé 2008).

Située sur le plateau d'Abomey dans le département du Zou, la commune de Ouinhi est caractérisée par un climat de type subéquatorial (Adam et Boko, 1993) et enregistre en moyenne 1200 mm de pluie par an (Wokou, 2007). C'est une commune entourée presque d'eau surtout en période de saison pluvieuse. Il se pose avec acuité depuis des années, de sérieux problèmes d'approvisionnement en eau surtout en saison sèche ; ceci en raison :

· du sous-sol sableux qui est en contact avec la nappe phréatique par conséquent leur exploitation devient difficile sauf sur une frange bordière. Même les bas-fonds qui parviennent à s'assécher durcissent à cause de la forte teneur en argile, et ne peuvent donc pas être mise en valeur ;

· de l'évolution démographique galopante ;

· et de la non maîtrise des eaux pluviales qui exposent les populations à la vulnérabilité du phénomène de pénurie d'eau en saison sèche.

En dehors des problèmes suscités, la quantité d'eau moyenne tombée annuellement, quoique apparemment pas forte, pose de sérieux problèmes à l'environnement urbain lorsque les facteurs anthropiques et la topographie lui sont défavorables (Adjobo, 2005). Et Ouinhi est un lieu typique où ces conditions sont réunies. Puisque sous l'action conjuguée du ruissellement des eaux pluviales, de la topographie de son site et de certaines activités des hommes, Ouinhi affiche de façon notoire un aspect fortement dégradé et des cas d'inondation saisonnière sont enregistrés.

Ouinhi connaît donc, un problème d'assainissement notamment celui du drainage des eaux pluviales, source de l'érosion qui l'affecte dangereusement.

Si en plus de cela, l'on sait que l'érosion pluviale, aidée d'autres conditions naturelles du milieu et de certaines actions anthropiques, freine le développement économique de la commune et réduit presque à néant, les actions menées pour améliorer les conditions de vie des populations si rien n'est fait (Agossou et Odoulami, 1994) il importe de s'interroger sur l'aménagement urbain adéquat que doit subir Ouinhi.

Eu égard à l'ampleur du problème de dégradation avancée, il devient urgent qu'une action de freinage, à défaut d'éradiquer le phénomène, soit menée pour un aménagement durable du cadre de vie des populations de Ouinhi. Enfin, il faudra expliquer les facteurs naturel et anthropique qui expliqueraient l'évolution foudroyante du site de la commune.

Tous ces problèmes qui entravent le développement socio-économique et environnemental de la commune suscitent les interrogations suivantes :

- mobilise t-on les eaux pluviales dans la commune ?

- comment les eaux pluviales sont- elles gérées ?

- comment maîtriser ses eaux pluviales pour réduire l'effet de l'érosion et l'inondation dans le secteur d'étude ?

Les résultats de ce travail permettent d'appréhender les dégâts liés à la mauvaise gestion des eaux pluviales et évaluer les potentialités en eau que disposent la commune afin qu'elles puissent être mises en valeur.

1.3- Objectifs et hypothèses

1.3.1- Hypothèses de travail

1- Le contexte géographique de la commune de Ouinhi favorise le ruissellement pluvial ;

2- Les modes endogènes de mobilisation et de gestion des eaux pluviales ne sont pas efficaces ;

3- Les eaux perdues par ruissellement et évaporation sont assez importantes pour êtres valorisées à des fins socioéconomiques.

1.3.2- Objectifs

1.3.1.1- Objectif global

De façon générale, l'étude vise à contribuer à une meilleure gestion des eaux pluviales dans la commune de Ouinhi.

1.3.2.2- Objectifs spécifiques

1. Etudier les facteurs de ruissellement des eaux pluviales dans le secteur d'étude ;

2. Identifier les différentes méthodes endogènes de mobilisation et de conservation des eaux pluviales dans la commune de Ouinhi ;

3. Evaluer la disponibilité potentielle en eau de surface dans le secteur d'étude.

1.4- Démarche méthodologique

La démarche méthodologique adoptée s'articule autour de trois points essentiels à savoir : la collecte des données, techniques de collecte des données et les méthodes de traitement et d'analyses des données.

1.4.1- Collecte des données

Elle a permis de collecter les données en vue d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.

1.4.1.1- Données collectées

Elle regroupe la nature des différentes données collectées.

1.4.1.1.1- Données climatologiques

Les données climatologiques utilisées concernent les hauteurs de pluie.

Les hauteurs de pluie sont celles de la station de Zagnanado de 1971-2000. Ces données nous ont permis d'apprécier la pluviométrie de notre milieu d'étude (commune de ). Ces données ont été prises au LACEEDE et à l'ASECNA.

Par contre, les données telles que les ETP et ETR sont celles de la station de Bohicon. Ces données ont été prises au LACEEDE.

1.4.1.1.2- Données topographiques

Ces données concernent la carte topographique de l'Afrique de l'ouest feuille de Zagnanado N.B.31-XXI au 1/200000 de 1967. Elle a permis d'identifier les unités topographiques sur le terrain.

1.4.1.2- Matériels et outils de collecte des données

L'étude a nécessité des outils constitués :

§ d'une carte topographique pour avoir une idée de la topographie du milieu ;

§ d'un clisimètre pour la mesure des pentes ;

§ d'un double décamètre ;

§ d'un matériel d'informatique pour le traitement des données et la rédaction du mémoire ;

§ d'un matériel photographique pour la prise des vues ;

§ des questionnaires : ils sont adressés aux autorités de la mairie de Ouinhi et à la population. Il porte sur les risques liés à la mauvaise gestion des eaux pluviales, l'efficacité des réseaux d'assainissement, les mesures endogènes d'évacuation des eaux pluviales et sur la politique de mobilisation et gestion des eaux pluviales.

§ d'une grille d'observation : Elle permet d'observer les conditions physiques et les actions humaines qui contribuent à l'évolution des dégâts causés par les eaux de ruissellement.

§ d'un guide d'entretien : il contient les points essentiels sur les systèmes de mobilisation et gestion des eaux de ruissellement et pluviales existants et leurs modes de gestions dans la commune.

Par ailleurs des techniques ont été adoptées sur le terrain pour la collecte des données utilisées.

1.4.2- Techniques de collecte des données

Les techniques ci-après ont permis d'avoir les résultats escomptés.

1.4.2.1- Recherche documentaire

Elle a permis d'avoir des connaissances générales se rapportant au thème de l'étude choisi et de savoir quelle orientation donner à notre étude. Des informations pouvant contribuer à notre recherche ont été obtenues dans les centres de documentation comme l'indique le tableau I :

Tableau I : Centres de documentation parcourus et informations recueillies

Centres parcourus

Natures des documents

Informations recueillies

Centre de documentation de la FLASH

Mémoire de maîtrise, DEA, Thèse.

Les techniques de l'élaboration de la démarche méthodologique, comment rédiger un mémoire etc....

Bibliothèque de l'Université

Ouvrages généraux

Les risques liés à la mauvaise gestion des eaux de ruissellement

Centre de documentation de l'ONG Protos Bénin

Articles, rapports d'étude et publication

Connaitre les techniques de gestion moderne des eaux pluviales

Bibliothèque de la DGE

Ouvrages généraux, article et publication

Les données hydrographiques

INSAE

Atlas monographique des communes du Bénin, rapport et publication

Les données démographiques des communes de Karimama, Malanville, Kandi, et Banikoara.

Cette recherche documentaire nous a permis de faire le point des recherches antérieurs se rapportant au thème afin d'enrichir nos réflexions. Elle a été complétée par les enquêtes de terrain.

1.4.2.2- Enquête de terrain

Les enquêtes de terrain consistaient à nous rendre dans les différentes localités de la commune et interroger les populations à base d'un échantillon.

ü Echantillonnage

L'échantillon a été constitué de façon aléatoire simple et proportionnellement à la taille de la population sur la base d'un certain nombre de critères. Pour ce faire, nous avons travaillé sur les quatre arrondissements que compte la commune à savoir : Ouinhi, Sagon, Dasso et Tohouè. Un accent particulier a été mis sur les chefs lieux de chaque arrondissement du fait de l'ampleur de l'occupation du sol et de la poussée démographique.

Dans le souci de recueillir le maximum d'informations, 155 ménages ont été ciblés dans les quatre arrondissements sur les 5496 ménages que compte la population de la commune de Ouinhi sur la base d'un questionnaire conçu en tenant compte des objectifs que nous poursuivons. Le taux d'échantillonnage étant de 2,82 %, les chefs de ménage ont été donc privilégiés.

Quant aux autorités en charge de la commune, le chef service technique, tous les chefs d'arrondissement, le président de la commission eau et assainissement et les chefs quartiers des quartiers ciblés de la commune ont été tous interviewés. La taille de l'échantillon a été obtenue à partir de la sommation de l'effectif de chaque individu ciblé.

Sur les 155 individus ciblés, 121 personnes ont été enquêtées et sont présentées comme suit dans le tableau II :

Tableau II : Répartition de la population enquêtée

Arrondissements

Quartiers enquêtés

Nombre de personnes ciblées

Nombre d'Autorités étatiques et municipales

Nombre de ménages enquêtés

Ouinhi

Holli

30

2

23

Ouokon 2

20

1

11

Sagon

Dolivi

20

1

17

Ahizè

15

1

15

Dasso

Bossa 1

10

1

8

Bossa 2

20

1

11

Tohouè

Gangban

20

1

13

Midjannangan

20

1

14

Total

8

155

9

112

Source : Résultats d'enquête, novembre 2009

En somme, 121 personnes ont été enquêtées dans le cadre de cette étude.

Cependant les observations directes ont été faites sur le terrain.

1.4.2.3- Observation directe

Elle nous a permis de toucher du doigt les réalités du terrain à savoir les divers problèmes liés à la mauvaise gestion des eaux pluviales et les différentes techniques de mobilisation des eaux pluviales.

ü L'interview directe faite auprès des populations à domicile et au service a permis d'appréhender les moyens de lutte contre les effets néfastes du ruissellement.

Les méthodes ci-après ont permis de traiter et d'analyser les informations collectées sur le terrain.

1.4.3- Méthode de traitement des données et analyse des résultats

Les données collectées ont été traitées à l'ordinateur grâce au logiciel de traitement Excel et Word par les méthodes suivantes.

1.4.3.1- Détermination des moyennes pluviométriques

L'étude de la détermination des hauteurs de pluie a été utilisée pour apprécier le régime pluviométrique inter mensuel dans la commune de Ouinhi. Elle est donnée par la formule ci-après :

=

Avec

 : Moyenne,

n : nombre d'années sur la période d'étude.

Õ: pluie mensuelle.

1.4.3.2- Détermination de l'intensité de la pluie

Les pluies étant ponctuelles à Ouinhi, on a exploité les paramètres pluviométriques de la station de Zagnanado pour déterminer l'intensité de la pluie à Ouinhi. Il exprime le nombre de jour de pluie sur la moyenne annuelle (Eténé, 2005). La formule utilisée, s'exprime de la façon suivante.

1.4.3.3- Evaluation de la disponibilité en eau de consommation

Pour cette évaluation, la méthode utilisée est celle de le BARBE et al, (1993) qui se base sur la régionalisation des mesures de débit des rivières au niveau du réseau hydrométrique national.

Elle permet d'obtenir la lame d'eau écoulée, c'est-à-dire qu'elle estime la lame d'eau écoulée au niveau des sites jaugés. Elle s'exprime par la formule suivante :

Ea = Ph × e (-0, 75 × (á Nh/Ph) ^0, 75)

Avec :

Ph : la somme des mois de saison des pluies. On aura à considérer dans le cas de cette étude, les totaux pluviométriques des mois d'avril à octobre sur la période 1990-2005.

Nh : la somme des nombres d'averses les plus probables ou nombre d'évènement pluvieux

á : une décroissante de Ph à déterminer pour chaque région homogène, à la fois du point de vue du paysage et de celui de la répartition temporelle des pluies.

Ces données ont été collectées au Service de l'hydrologie à la DG-Eau sur support informatique. Ce sont les données de la station hydrométrique de Ahlan sur la période de 1990 à 2005.

1.4.3.4- Estimation de la population de la commune de Ouinhi

Pour estimer les besoins en eau de la population dans les cinq années à venir, nous avions estimé la population de la commune à base des données du recensement de 2002 (INSAE, 2006).

Connaissant l'accroissement de la population en quatre ans, la population des autres années a été déterminée par la formule suivante :

Pt = Po (1+r)t

Avec :

Po : la population à l'instant de départ

r : le taux d'accroissement de la population

1 : la constante

t : nombre d'années

1.4.3.5- Détermination du volume d'eau dans le fleuve Ouémé

Le volume moyen d'eau annuel a été évalué sur le bassin du fleuve Ouémé et s'exprime par la formule suivante :

V= Ea × S

Avec :

Ea : lame d'eau

V : volume d'eau

S : superficie du bassin du cours d'eau

1.4.3.6- Le bilan climatique réel

En hydrologie, le ruissellement est donné par la formule suivante :

Bcr = P- ETR

Avec :

Bcr : bilan climatique réel

P : précipitation (mm)

ETR : évaporation réelle (mm)

1.4.3.7- Détermination des classes d'évènements pluvieux

La répartition des différentes classes d'évènements pluvieux a été obtenue en tenant compte des données journalières de pluie sur une période de dix ans (1990-2000). Ces données varient de 0 à 35 mm et ces deux valeurs ont constituées l'intervalle à partir de laquelle toutes les classes ont été obtenues.

Compte tenu des classes obtenues, les évènements pluvieux ont été comptés mensuellement et répartis dans ces classes.

Conclusion partielle

Le problème fondamental qui se décline de la démarche méthodologique est l'insuffisance des données pouvant permettre de déterminer l'intensité, la durée de pluie et la lame d'eau écoulée propre à notre zone d'étude. Néanmoins, l'application des méthodes suscitées a conduit aux résultats présentés dans les chapitres suivants.

Chapitre II : Description du cadre d'étude et facteurs du ruissellement pluvial

Ce chapitre présente le cadre d'étude, les différents éléments du milieu physique et l'environnement humain qui favorise le ruissellement pluvial dans la commune de Ouinhi.

2.1- Description du cadre d'étude

2.1.1- Localisation de la commune de Ouinhi

Situé au Sud-est du département du Zou, la commune de Ouinhi s'étend entre 6°57' et 7°12' de latitude Nord et 2°23' et 2°34' de longitude Est (Wokou, 2007). Elle est limitée au nord par la commune de Zagnanado, au sud par la commune de Bonou dans le département de l'Ouémé, à l'ouest par la commune de Zagnanado et Zogbodomè et à l'est par la commune de Adja-Ouèrè toujours dans l'Ouémé (INSAE, 2002). (Figure 1)

La commune de Ouinhi est constituée de quatre (4) arrondissements dont :

Ø l'arrondissement de Ouinhi qui est le chef lieu de la commune. Il compte huit villages à savoir : Ahicon, Akantezaloho, Akantezoungo, Holli, Monzoungoudo, Ouokounahlan, Ouokon 2, Zoungomè.

Ø l'arrondissement de Dasso comporte neuf villages notamment : Agonkou, Bossa1, Bossa2, Tozoungo, Gbokpago, Gnanli, Houanwé, Yaogo, Zounguè.

Ø l'arrondissement de Tohouè compte cinq villages : Gangban est le chef lieu de l'arrondissement, il comprend : Akassa, Allanbande, Gangban, Midjannangan et Mounnoumè.

Ø enfin l'arrondissement de Sagon qui est l'arrondissement le plus peuplé compte six villages à savoir : Adomé, Ahogo, Dolivi, Ahizè, Houédja et Tevédji.

Cette structure de la commune nous permet de connaître l'occupation du sol qui constitue un facteur important de la dégradation. Plus l'espace est anarchiquement occupé, plus l'espace pour drainer l'eau diminue. Les différents aménagements construits par l'homme constituent un handicap pour la canalisation des eaux pluviales.

2.1.2- Etude du cadre physique

2.1.2.1- Facteur géologique

La morphologie du relief présente un plateau qui traverse la commune de façon longitudinale suivant la direction NNE - SSN, ayant pour point culminant 62 mètre au Nord de Ouokon. A l'Ouest de ce plateau bordent de part et d'autres des bas-fonds qui favorisent le développement de la culture de riz (Wokou, 2007).

A Ahizè dans le secteur Nord de la commune, se trouve une dénivellation laissant place à une large plaine d'inondation de 7 km sur une pente de 1,5 % alors qu'à 5 km de Ouokon s'observe un talus de 20 mètres de dénivellation. Cependant quelques poches de marais intérieurs existent autour des points d'eau et des secteurs à sols argileux ou marno-argileux. Les sols de Ouinhi ont des caractéristiques très variées (Agoï, 2000).

2.1.2.2- Contexte géomorphologique

La commune de Ouinhi appartient au plateau d'Abomey. Elle est traversée par la partie centrale de la dépression médiane, communément appelée dépression de la Lama. Vers le Nord elle s'étend légèrement sur le plateau de Zagnanado, la plus forte altitude y est de 41 m alors que celle la plus faible est de 12 m. Cette faible altitude favorise le débordement des cours d'eau et l'inondation d'une grande partie de la commune pendant la saison pluvieuse.

2.1.2.3-Réseau hydrographique

La commune de Ouinhi présente un réseau hydrographique très dense et mal maîtrisé. Elle dispose d'une section de 40 km du fleuve Ouémé, tributaire des rivières Ouègbo, Esselè, ahokon, Mouzoun grossies de quelques ruisseaux et complété par une quarantaine de lacs étangs et plans d'eau de cuvette ou bas-fond couvrant un peu plus de 600 ha. Les énormes masses d'eau ruisselées pendant les saisons pluvieuses sont encore mal maîtrisées par les populations qui subissent des sinistres qu'elles occasionnent lors des eaux exceptionnelles, seul le village de Tévédji est épargné. Mais il est entouré d'eau. Le pont établi sur le fleuve Ouémé est complètement submergé. La route Sagon -Dove-Covè est également occupée par l'eau sur près de trois kilomètres.

Tout au long de la rive gauche du fleuve Ouémé et de part et d'autre des autres rivières et lacs, des champs inondés, des routes coupées par l'eau etc.....Une grande partie de l'arrondissement de Sagon est entourée d'eau, c'est pour cela qu'un élu local nous affirme que Sagon est une île. L'arrondissement Tohouè est envahi par l'eau, transformant les villages en villages lacustres (Figure 2).

2.1.2.4- Occupation du sol (végétation) et composantes pédologiques

2.1.2.4.1-Végétation

La végétation de ce milieu a subi de profondes modifications sous l'action anthropique. Ces modifications ont abouti à la disparition des formations végétales naturelles. La végétation est composée de la savane boisée, de palmerais (Elaeis guineensis), des forêts galeries et quelques rares forêts naturelles en voie de disparition sous l'influence anthropique.

Les îlots de forêts encore existants se résument aux forêts galerie de petites étendues, des forêts associées au culte du fétiche Oro. Le mot Zoun désignant forêt ressort dans les dénominatifs de nombreux villages (Tozoungo, Zonguè, Zoungomè, Monzoungoudo...) et montre l'importance des ressources sylvicoles dans cette commune, il y a encore une vingtaine d'années. Mais, le bois de chauffe utilisé pour les transformations agroalimentaires, l'installation des cultures (surtout le coton) et feux de végétation non contrôlés sont les principaux éléments responsables de la dégradation des forêts. A côté, le culte Oro, présent dans la plus part des villages a permis de conserver une certaine partie des forêts dont la superficie par localité avoisine parfois le demi hectare.

Au total, cette végétation est une formation arbustive plus ou moins touffue composée d'espèces assez variées. On note encore une régression de la végétation laissant surtout aux champs et aux habitations des espaces imperméabilisés à cause de l'évolution actuelle de la population (Wokou, 2007). La végétation n'est plus dense et est ainsi exposée au phénomène d'érosion.

2.1.2.4.2-Composantes pédologiques

Dans la commune de Ouinhi, on rencontre généralement deux types de sols :

- le sol argilo-sableux remanié sur grès du crétacé. Cette composition sablo argileux rend difficile l'installation des infrastructures à caractère définitif. En effet, la présence de l'argile qui se gonfle en saison pluvieuse et qui se rétracte en saison sèche a de graves conséquences sur les bâtiments en matériaux définitifs dont les murs sont très vites lézardés (Agoï, 2000). D'où, on assiste à la stagnation des eaux partout dans la localité après les pluies favorisant le sapement des soubassements et l'écroulement des maisons dans la ville de Ouinhi et le village Sagon.

De même, le sol argileux devient très glissant après les pluies. Cela rend difficile le déplacement des biens et des personnes, car plusieurs routes sont boueuse et glissante pendant la saison des pluies. C'est le cas des routes Dasso-Gangban et Ouinhi-Kpédékpo.

- les sols hydromorphes que l'on rencontre par endroits sont de loin les plus riches de la région car ils contiennent assez de matières organiques. Mais l'infiltration de l'eau y est difficile à cause de la présence de l'argile. De plus leurs sous-sols sableux sont en contact avec les lits des cours d'eau. Cela entraîne la formation d'une nappe phréatique à faible profondeur empêchant ainsi l'assèchement des bas-fonds source des inondations saisonnières auxquelles les populations sont victimes surtout dans les arrondissements de Tohouè et de Dasso. Notons aussi que tous les champs sont emportés par les eaux de ruissellement.

2.1.2.5- Contexte climatique

Les facteurs du climat sont les vents, la température, et surtout la pluie. Mais ici nous nous contenterons uniquement de la pluie.

Les eaux de ruissellement qui rejoignent les cours d'eau, proviennent des précipitations.

2.1.2.5.1- Les précipitations

La commune de Ouinhi est caractérisée par un climat de transition entre le subéquatorial et le tropical humide de type soudano guinéen à quatre saisons dont une petite saison sèche (août), une petite saison de pluie (septembre à octobre), une grande saison sèche (novembre à mars) et une grande saison de pluie (mars à juillet) (Wokou, 2007).Les hauteurs annuelles des précipitations sont de l'ordre de 1100 à 1500 mm d'eau. La fraction de l'eau qui ruisselle dépend de nombreux facteurs, tels que la pluie, la pente et l'occupation du sol.

2.1.3- Etude du cadre humain

Cette étude tiendra compte de l'évolution démographique et des différentes activités que la population mène dans la commune en rapport avec le sujet traité.

2.1.3.1- La population

La population de Ouinhi est composée de groupes socioculturels dont la mise en place s'est faite à des époques différentes. Les principaux groupes anciennement installés sont les Mahi (89,4 %), les Holli (4,3 %), et les Yoruba (3,3 %).

La situation démographique révèle une population totale estimée en 2002 à 38319 habitants répartis dans 5496 ménages dont 4869 ruraux (88,59 %) ayant une taille moyenne de 5,1. La population de la commune a augmenté de 74,47 % entre 1979 et 2002 comme l'indique la figure 3. Le taux d'accroissement moyen est de 2.42 % par an, conséquence d'un taux d'accroissement élevé consécutif à une augmentation sensible du taux de natalité : 50,96 %o en 2002 contre 41,05 %o en 1992 et une augmentation remarquable du taux de fécondité : 220,90 %o en 2002 contre 190,72 %o en 1992 (INSAE 2002).

Figure 3 : Evolution démographique de la population dans la commune de Ouinhi

L'analyse de cette figure montre l'augmentation anarchique de la population dans la commune. Dans l'intervalle de 23 ans soit de 1979 à 2002 la population de Ouinhi a augmenté de 16032 habitants. L'évolution démographique par arrondissement est illustrée par la figure 4.

Figure 4 : Evolution de la population par arrondissement de 1979-2002

L'analyse de la figure permet de constater l'évolution anarchique de la population de la commune de Ouinhi. L'arrondissement de Sagon est l'arrondissement le plus peuplé. Ce qui nous permet de dire que cette évolution a des retombées sur les écosystèmes urbains, en particulier les eaux urbaines, et les dégradent (Marsalek et al., 2001).

Aussi d'après l'ONG Belge Protos, 2006 « le besoin en eau propre croît deux fois plus vite que la population », la poussée démographique que connaît la commune de Ouinhi constitue donc une des causes fondamentales des problèmes d'approvisionnement en eau. La disponibilité en eau est très insuffisante surtout en saison sèche tandis que la population ne cesse de s'accroître. 

2.1.3.2- Les activités économiques

La population active est essentiellement agricole. En effet, la population active de la commune de Ouinhi exerce en grande majorité le secteur primaire (l'agriculture, la pêche, la chasse et l'exploitation du vin de palme) soit 92,48 % de la population active. Quant au  secteur secondaire, il est très peu développé, nous dénombrons l'industrie manufacturière 13 %, les entreprises BTP 0,30 %. Enfin, le secteur tertiaire est alimenté par le commerce : la restauration et les hôtels (35,13 %), les services (bureau d'études, transporteurs auto ou moto etc....). Il faut noter que le secteur informel domine car il n'y a aucune entreprise immatriculée (Atlas monographique, 1999).

En définitive, les différents aménagements routiers et urbains augmentent les surfaces imperméables, la géologie du sol qui ne facilite pas l'infiltration des eaux pluviales et le relief sont autant d'éléments qui favorisent le ruissellement des eaux pluviales et par conséquent l'inondation et l'action dégradante de l'érosion dans la commune de Ouinhi.

Pour endiguer ce phénomène, un réseau d'assainissement efficace doit s'appuyer d'une part sur sa gestion pour éviter les problèmes qu'il engendre et d'autre part sur sa valorisation. D'où la particularité du concept mobilisation c'est-à-dire collecte des ressources en eaux pluviales.

Il faut signaler que les précipitations et les facteurs anthropiques associés aux autres facteurs comme la topographie accentuent le ruissellement dans la commune.

2.2- Les facteurs de ruissellement

2.2.1- La variabilité saisonnière des hauteurs de pluie

La pluie est l'élément de départ du phénomène du ruissellement et la première étape de ce qu'on appelle cycle urbain de l'eau (Morel, 1996 cité par Eténé 2005).

Pour déterminer la période pendant laquelle le ruissellement peut être observé, on a étudié l'évolution pluviométrique à l'échelle mensuelle comme l'indique la figure 5.

Figure 5 : Variabilité mensuelle des hauteurs de pluie à Ouinhi : station de Zagnanado

La saison des pluies couvre les mois d'avril à octobre avec une hauteur de pluie qui varie entre 101 mm et 144 mm en moyenne par mois.

Les plus grandes hauteurs de pluies sont enregistrées aux mois de Juin (144 mm) et de Septembre (139 mm). C'est pendant ces mois qu'on enregistre un nombre assez important de jours de pluie. Le régime pluviométrique mensuel est globalement bimodal et permet de distinguer deux périodes : la période humide d'avril à octobre et la période sèche d'octobre à mars.

La saison pluvieuse constitue alors une période de disponibilité permanente de l'eau et de destruction des productions agricoles et d'autres dégâts dans la commune de Ouinhi.

La variation interannuelle des pluies est retracée par la figure 6.

Figure 6 : Variation interannuelle des pluies (1971-2000) 

La figure ci-dessus traduit la variation interannuelle des précipitations et de sa moyenne sur la période de 1971 à 2000. Elle permet de constater que les années 1975 ; 1978 ; 1979 ; 1980 ; 1984 ; 1987 ; 1988 ; 1990 ; 1991 ; 1995 ; 1996 ; 1997 ; 1999 et 2000 sont les années les plus arrosées car leur hauteur sont supérieures à la moyenne. Quant aux autres années elles représentent les années les moins arrosées sur notre période d'étude.

Pour apprécier l'importance des eaux de ruissellement dans la commune de Ouinhi, il est nécessaire d'étudier l'évolution du nombre d'évènement pluvieux.

2.2.2- Les classes d'évènements pluvieux

L'étude de la classe d'évènements pluvieux a été abordée en considérant les données pluviométriques journalières de la période de (1990-2000). Les figures 7a 7b, 7c et 7d retracent l'évolution des classes d'évènements pluvieux.


Figure 7a Evolution du nombre d'évènements pluvieux par classe de ] 0-5[et [5-10[

Figure 7b : Evolution du nombre d'évènement pluvieux par classe de [10-15[et [15-20[

Figure 7c Evolution du nombre d'évènement pluvieux par classe de [20-25[et [25-30[

Figure 7d : Evolution du nombre d'évènement pluvieux par classe de [30-35[et >35

Les figures 7a, 7b, 7c et 7d montrent que le nombre d'évènements pluvieux de classe de [20-25[est élevé (39 %) par rapport au nombre total des évènements pluvieux des autres classes. Avec cette hauteur le ruissellement est déjà observable.

Quant aux autres classes, on observe une grande variation au niveau du nombre d'évènement comme l'indique le tableau III.

Tableau III : Variation des évènements pluvieux à Ouinhi

Classes

] 0-5[

[5-10[

[10-15[

[15-20[

[20-25[

[25-30[

[30-35[

>35

Evènements

Pluvieux %

21,78

13,38

6,84

6,63

39

3

2,17

7,15

Source : Résultats du traitement des données pluviométriques.

L'analyse de ce tableau permet de constater qu'on observe une très grande variation au niveau des évènements pluvieux des classes] 0-5[, [5-10[, [20-25[ sur l'ensemble total des évènements. Ils sont plus importants pendant la grande saison des pluies (avril-juillet) où de fortes pluies sont enregistrées. Par conséquent le ruissellement est important pendant cette saison et moindre dans la petite saison (septembre octobre).

Le ruissellement se produit quand l'intensité de la pluie excède le taux d'infiltration (Dupriez et Leener, 1990). Avec le substratum géologique argilo-sableux qui ne facilite pas l'infiltration, on peut affirmer que tous ces évènements pluvieux peuvent entraîner le ruissellement dans la commune.

2.2.3- Intensité de la pluie

On parle d'intensité des pluies pour caractériser la quantité d'eau qui tombe dans un temps déterminé.

L'intensité de la pluie dans la commune de Ouinhi sur la période de 1971 à 2000 est de 2,10. L'intensité de la pluie est un facteur qui caractérise l'érosion hydrique et permet d'évaluer les débits fluviaux.

L'état des maisons dans la commune, rend compte de l'intensité des pluies de cette commune. Par conséquent, le ruissellement est important.

2.2.4- La topographie

Elle joue un rôle fondamental dans le processus du ruissellement et de l'inondation. En effet, pour qu'il y ait écoulement il faut une inclinaison donc une pente. Selon que la pente est faible ou forte, la vitesse de l'écoulement est peu ou très importante.

Ainsi, dans la commune de Ouinhi, nous avions identifié trois ensembles de pentes à savoir : les pentes faibles (0-5 %), les pentes moyennes (5-10 %) et les pentes fortes (10-20 %) comme le montre le système des pentes à Ouinhi (figure 8)

L'arrondissement de Ouinhi est caractérisé par un habitat concentré, il est caractérisé par un site à forte pente sauf le village Ouokon est sur une faible pente. Le ruissellement est très important et on note l'absence de la végétation. C'est l'arrondissement le plus urbanisé et favorise l'augmentation des surfaces imperméabilisées. L'écroulement des maisons sont fréquents.

L'arrondissement de Dasso est caractérisé par des pentes moyennes, l'habitat est dispersé et on note la présence de la végétation qui inhibe le ruissellement.

L'arrondissement de Sagon est caractérisé par une forte pente dans le village Ahizè. Mais les quartiers situés près du fleuve Ouémé et du lac Sèlé sont dans un site à pente faible et c'est là qu'on observe les dégâts causés par le ruissellement et l'inondation car c'est vers ces quartiers que les eaux de ruissellement convergent.

Enfin, tout l'arrondissement de Tohouè se trouve sur pente faible, on assiste là aussi à la stagnation de l'eau devant les maisons et pire quand les eaux débordent de leur lit, la localité devient invivable.

2.2.5- Les actions anthropiques

Il s'agit de l'occupation anarchique du sol, le rejet des eaux usées et des ordures ménagères sur les voies publiques, mais aussi du déboisement et de certaines pratiques culturales.

Dans la commune de Ouinhi jusqu'à nos jours, aucun quartier n'a été loti, ce qui justifie la mauvaise occupation du sol. Chacun s'installe où il veut et parfois sur les plaines d'inondation comme c'est le cas dans l'arrondissement de Tohouè. Les exutoires que doivent emprunter les eaux de ruissellement sont occupés par les maisons. La conséquence directe est le sapement des soubassements des maisons (photo1).

Photo1 : Maison dont la fondation est complètement sapée à Sagon

Cliché AKPO (Novembre 2009)

On assiste parfois au rejet des eaux usées sur la voie surtout à Ouinhi. Le ramassage de sable en bordure de la voie est une activité très fréquente.

Notons que l'accumulation du sable dans les canaux de passage des eaux de ruissellement après la pluie rend la circulation pénible.

L'homme est un facteur qui favorise le ruissellement de par ses activités. Chaque fois que l'homme prélève du bois, de la terre, aménage un espace pour y habiter, il favorise volontairement ou non la progression de l'érosion.

En somme, l'occupation anarchique du sol du fait de la poussée démographique favorise la destruction du couvert végétal et l'augmentation des surfaces imperméabilisées qui accélèrent le ruissellement des eaux pluviales.

Ainsi, la combinaison de ces facteurs permet de connaître le sens de l'écoulement des eaux pluviales sur le bassin et d'apprécier les risques du ruissellement des eaux pluviales dans la zone (figure 9)

Comme l'indique cette figure, les arrondissements de Sagon et Tohouè sont sujettes aux risques du ruissellement. La plupart de ces eaux sont orientées vers le fleuve Ouémé et d'autres parts vers les bas-fonds mais une bonne partie est laissée pour compte.

2.2.6- Bilan climatique réel dans la commune

Lorsque la pluie est d'une forte intensité, l'excès d'eau utilise la moindre pente pour s'écouler. Cet écoulement se fait suivant la ligne de la plus grande pente et alimente le réseau de drainage naturel : rivière, marigot, fleuve.

Les variations inter mensuelles du ruissellement à Ouinhi de 1971-2000 sont retracées par les figures 10.

Figure 10 : Variation inter mensuelle du ruissellement de 1971-2000 : Station de Zagnanado

Les variations inter mensuelles du ruissellement à Ouinhi sur la période de 1971 à 2000. Elle met en évidence un fort ruissellement qui représente les mois les plus arrosés. Les mois de juin et septembre sont les mois qui connaissent assez de ruissellement. Ce sont donc les mois à risque quant aux mois de novembre à mars ils sont les mois les moins arrosés.

Nous pouvons affirmer que c'est pendant les mois de Juin et de Septembre les eaux de ruissellement créent d'énormes dégâts.

2.2.7- Les actions des eaux pluviales

Lorsqu'une goutte tombe du ciel, elle acquit une énergie cinétique proportionnelle à la hauteur de sa chute. Cette énergie transférée au sol est semblable à un coup de manteau sur une pierre que l'homme frappe (Bouegui, 2007)

On observe :

Les éléments lourds comme les graviers et les sables grossiers encaissent le choc des gouttes sans être entraînées.

Les éléments fins (argiles et limon) sont saisis en suspension par l'eau qui rebondit et ils retombent à la surface du sol.

Lorsque le sol est structuré en agrégats et décolle les particules qui le composent, l'effet de bousculade détruit le sol et de sa désagrégation est proportionnelle à l'énergie dégagée par les gouttes de pluie.

Les gouttelettes d'eau ayant rebondi tombe sur le sol et forme une lame d'eau. C'est à ce moment précis que la topographie et la structure du sol à l'endroit de la chute détermineront les mots qui vont suivre : ruissellement, infiltration, stagnation, avec les trois types de conséquences qui peuvent en résulter : l'érosion, colmatages ou lessivage du sol.

Mais l'effet de l'érosion affecte toute la commune de Ouinhi même si c'est à des degrés variés. Il faut noter que l'effet de l'inondation frappe également presque toute la commune.

Au niveau des zones érodées, nous avons des rigoles, des déchaussements, des habitations et des infrastructures, des bassins versants et des retenues d'eau.

Enfin, au niveau des effets de l'inondation, elle crée beaucoup de sinistres chaque année et expose les populations à des maladies liées à des infections.

La connaissance du sens d'écoulement des eaux pluviales et de la quantité d'eau ruisselée constitue un outil de base pour l'installation d'un réseau d'assainissement pluvial dans la commune.

Chapitre III : Gestions des eaux pluviales

Ce chapitre aborde les systèmes d'évacuation et de drainage des eaux pluviales dans la commune de Ouinhi, leurs impacts sur la vie sociale et l'environnement et les suggestions.

3.1- Méthodes de réception et d'évacuation des eaux pluviales

3.1.1- Méthode de réception des eaux pluviales

Dans cette commune, il existe plusieurs manières de réceptionner les eaux pluviales. En effet dans la ville de Ouinhi beaucoup de maisons sont couvertes de tôles dotées des gouttières qui conduisent les eaux de pluie dans les jarres, les bassines et dans les citernes (très rares) comme l'indique la photo 2.

Photo 2 : Dispositif de réception des eaux pluviales

Cliché AKPO (Septembre, 2009)

Mais force est de constater que ces eaux ne subissent aucun traitement avant leurs consommations. Ces réalités sont observées dans les arrondissements de Dasso et Sagon.

Mais à Tohouè où toutes les maisons sont couvertes de chaume (figure 3), ces populations recueillent de l'eau à base des plastiques, des bassines, mais la qualité d'eau recueillie est très sale.

Photo 3 : Exemple d'une maison à Tohouè

Cliché AKPO (Septembre, 2009)

Ces eaux subissent de traitement avec l'alun qui permet de décanter les eaux avant leurs consommations.

3.1.2- Evacuation des eaux pluviales

Les systèmes d'évacuation des eaux pluviales se font sur deux méthodes :

3.1.2.1- Les méthodes d'adaptation empirique de la population

Ces méthodes varient selon les catégories socioprofessionnelles et selon les arrondissements.

Dans l'arrondissement de Ouinhi les populations creusent des rigoles qui servent des canaux pour le drainage des eaux de ruissellement suivant le sens de la pente. Ces rigoles conduisent les eaux de ruissellement dans les bas-fonds qui servent à la production du riz. Pendant la saison sèche, les eaux de certains bas-fonds sont destinées à la production des cultures maraîchères (photo 4).

Photo  4: Canal qui sert à drainer les eaux de ruissellement dans les bas-fonds

Cliché AKPO (Septembre, 2009)

Pour protéger leur habitation contre le ruissellement, la plus part des habitants de Ouinhi creusent des fosses autour de leur maison. Ces fosses conduisent les eaux qui ruissellent des toitures dans les bas-fonds comme l'exemple de ce vieux qui creuse une fosse pour protéger sa maison (photo5).

Photo 5 : Protection d'une maison contre l'érosion après la pluie à Ouinhi

Cliché AKPO (septembre, 2009)

Dans l'arrondissement de Dasso, il n'existe aucune technique car cet arrondissement est plus ou moins épargné par les problèmes d'inondation. Mais, les eaux de ruissellement font écrouler beaucoup d'habitats.

Quant à l'arrondissement de Sagon, l'arrondissement le plus proche du fleuve Ouémé où l'on constate l'avancé du fleuve Ouémé sur le village alors que du côté opposé se trouve encore le lac Sèlé qui avance sur le village comme le montre la photo 6.

Photo 6 : Avancé du fleuve Ouémé sur le village Sagon

Cliché AKPO (Novembre, 2009)

On déplore beaucoup de dégâts matériels et toutes les semences sont inondées. Pendant la saison pluvieuse ces populations ne vivent que de la pêche.

Enfin, à Tohouè aucune mesure n'est prise par les populations sauf le chef d'arrondissement qui sensibilise ces dernières à vider le village pendant les mois de Juin et de Septembre, car les mesures de lutte contre l'inondation et l'érosion dans ces localités nécessiteront assez d'investissements et nous ne pensons pas que ni la mairie et l'arrondissement peuvent prendre des dispositions pour palier à ces problèmes parce que la commune ne dispose même pas un schéma directeur d'aménagement.

3.1.2.2- Les méthodes classiques

Ces méthodes consistent à la construction des réseaux d'assainissement qui ne sont rien d'autres que les collecteurs.

3.1.2.2.1- Les caractéristiques des réseaux d'installation dans la commune

Seul l'arrondissement de Ouinhi dispose d'un réseau de drainage des eaux de ruissellement. Ces réseaux sont faits à l'aide des fosses dotées des ponceaux faits en maçonnerie qui drainent les eaux dans les bas-fonds (photo 7).

Photo 7 : Réseau d'évacuation des eaux pluviales sur l'axe Ouinhi- Kpédékpo

Cliché AKPO (Septembre, 2009)

Comme nous l'avons déjà dit, les autres arrondissements ne disposent pas de réseaux d'évacuation des eaux de ruissellement.

3.1.2.2.2- La gestion des réseaux d'assainissements

D'une manière générale, ces réseaux ne sont même pas fonctionnels et sont inefficaces. Leurs entretiens incombent à la mairie mais en réalité dans l'arrondissement de Ouinhi où se trouvent ces réseaux, on a l'impression qu'ils sont abandonnés. Il faut noter également que ces réseaux sont des dépotoirs d'ordures ménagères et sont très ensablés (photo 8).

Photo 8 : Pont complètement bouché par le sable à Holli

Cliché AKPO (Septembre, 2009)

3.1.3- Discussions

La non maîtrise des eaux pluviales à de graves impacts sur la vie sociale et sur l'environnement.

Sur la vie sociale l'action dégradante de l'érosion dans la commune prend de l'ampleur et cela est dû au ruissellement pluvial et du fait de la quasi inexistante du réseau d'assainissement pluvial.

Le ruissellement allant de pair avec l'érosion, nos travaux de terrains nous ont permis de confirmer l'effet de la dégradation des fondations des maisons et des infrastructures selon l'intensité de la pluie (Batcho, 2004).

Les arrondissements de Sagon et de Tohouè sont les arrondissements les plus touchés par ces problèmes. Mais les arrondissements de Dasso et Ouinhi ont une érosivité moyenne.

Les eaux pluviales ruisselantes exposent les populations à de graves infections des orteils car ces eaux transportent des déjections animales et humaines.

Il faut noter également que les eaux réceptionnées destinées à la consommation exposent les populations à des maladies diarrhéiques. Ces eaux ne suffisent même pas pour la consommation pendant une seule journée. La plupart des femmes utilisent ces eaux à des fins de production d'huile de palme et les hommes pour la fabrication du vin de palme. Ces femmes abandonnent leurs productions d'huile de palme en saison sèche ou déjà quand les pluies cessent deux ou trois jours. La photo 9 montre un atelier abandonné à cause du manque d'eau.

Photo 9 : Atelier de fabrication d'huile abandonné à Ouinhi

Cliché AKPO (Novembre, 2009)

Pendant les mois de Juin et Septembre, période de haute pluie les paysans abandonnent leurs champs également du fait que l'eau envahie les champs et créent beaucoup de dégâts.

Parlant des impacts du ruissellement sur l'environnement il faut retenir que les eaux pluviales qui ruissellent alimentant les eaux de surface dans la commune de Ouinhi proviennent des eaux usées, des toitures et des chaumes.

Les réseaux d'assainissements pluvieux existants dans la ville ne sont pas des réseaux séparatifs permettant de distinguer ceux de collectes des eaux usées domestiques des eaux de ruissellement ce qui fait que les rejets urbains en temps de pluie polluent le milieu naturel. Les eaux de ruissellement qui coulent dans ces collecteurs sont polluées et peuvent s'expliquées par l'apport des eaux usées de temps sec, des rejets d'ordures ménagères ou des dépôts directs ou indirects qui finalement provoquent ou aggravent la pollution des eaux de surface en modifiant leurs caractéristiques physiques, chimiques ou bactériologiques.

Aussi, les eaux de ruissellement qui proviennent des toitures sont assez chargées de particule et de matière organique. Elles constituent en revanche une source considérable de métaux via la corrosion des parties métalliques des toits qui polluent l'eau de surface. Cette maison montre l'exemple d'une maison à toiture rouillée.

Photo 10 : Toiture d'une maison rouillée à Holli arrondissement de Ouinhi

Cliché AKPO (Novembre, 2009)

En somme, il est clair maintenant que le réseau d'évacuation et les méthodes de réception des eaux de ruissellement sont inefficaces.

3.2- Evaluation des ressources en eaux potentielles pour la commune de Ouinhi

3.2.1- Les ressources en eaux souterraines

Les eaux souterraines existent en grande quantité mais sa mise en valeur est très difficile car les sols constituants le substratum géologique du milieu sont contraignants. Les aquifères affleurent la surface de la terre. Cependant en saison pluvieuse les forages sont très difficiles ceci en raison du fait que l'eau se trouve à quelques centimètres d'où on assiste à l'écroulement des puits et causent assez de manque à gagner aux populations. En saison sèche le sol étant argileux il devient très difficile pour le forage et pire cet investissement n'est pas à la bourse de toutes les populations.

Aussi, les ressources en eaux souterraines peuvent être alimentées à partir d'infiltration car il n'y a pas de terrain parfaitement imperméables puisse que ces terrains sont plus ou moins fissurés, constituant des poches d'eau malheureusement soumises à l'évaporation.

D'après nos travaux de terrain, le chef service technique de la mairie de Ouinhi nous a informé que la population est alimentée en eau par les AEV qui ne sont fonctionnelles que par les eaux souterraines mais ces AEV ne sont que quatre dans toute la commune et n'arrive pas à couvrir les besoins en eau de la population et pire encore ces eaux tarissent rapidement en saison sèche.

Selon la population, Ouinhi et Tohouè sont les arrondissements les plus touchés par la pénurie d'eau surtout en saison sèche. Il faut noter également que la plupart des anciennes pompes manuelles ne fonctionnent plus.

Photo 11 : Pompe abandonnée dans la brousse à Tohouè

Cliché AKPO (Novembre, 2009)

Compte tenu de cette modicité, elles ne constituent qu'un appoint dans le système d'approvisionnement en eau dans la commune.

3.2.2- Les ressources en eaux superficielles

Les eaux superficielles sont représentées par des formes d'écoulement que sont les fleuves et les rivières. Elles constituent des appoints bruts et sont alimentés par les précipitations.

Au nombre des cours d'eaux qui drainent la commune, nous retenons le fleuve de Ouémé, les rivières telles que : Ouègbo, Esselè, Ahokon et Monzoun. Leur période d'écoulement correspond à la saison des pluies sauf le fleuve Ouémé qui ne tari pas dans toutes les saisons.

L'évolution de la disponibilité en eau de surface dans la commune de Ouinhi consiste à l'utilisation du modèle de Le Barbé et al (1993) précédemment décrit. Ce modèle nous permet de déterminer la lame d'eau moyenne écoulée obtenue dans la commune de Ouinhi sur la période d'étude. Elle s'élève à 123,28125 mm.

L'Ouémé étant le principal cours d'eau qui draine la commune de Ouinhi, l'évaluation de la disponibilité en eau de surface s'est faite à son niveau. Avec une superficie de 34,28 km² le volume moyen d'eau annuel s'estime à :

V = 4191,5625 m3

Le volume moyen qu'on peut alors enregistrer s'élève à 4191,56 m3 avec un maximum d'une valeur de 7884,6 m3 obtenue en 2003 et un minimal de 771,8 m3 en 1995.

La figure 12 montre la variation des volumes d'eaux enregistrés chaque année de 1990 à 2005 dans le bassin de l'Ouémé.

Figure 12 : variabilité du volume d'eau dans le bassin de l'Ouémé

Le maximum de volume est obtenu en 2003 (Reconnues comme année exceptionnelle excédentaire dans la zone) et un minimal obtenu en 1995 (Reconnue comme une année exceptionnelle déficitaire dans la zone).

3.2.3- Politique d'exploitation de l'eau de surface.

Au regard des difficultés de mise en valeur des aquifères dans la commune de Ouinhi, les eaux souterraines ne pourront pas aider la commune à endiguer les problèmes d'approvisionnement en eau à long terme. Il faudra alors recourir aux eaux de surface par alimenter la population. En somme, le problème de l'adéquation ressources besoins à long terme se posent, non pas en terme de déficit de la ressource, mais en terme de maîtrise de ressource existante.

Au regard du fait que les eaux souterraines disponibles sont difficiles à exploiter car elles deviennent boueuses et créent beaucoup de dommages en saison pluvieuse, il serait utile, en vue de l'alimentation public, de faire recours aux eaux de surface véhiculées par les cours d'eau ou eau contenues dans les lacs ou même dans les réserves.

Le potentiel en eau des cours d'eau du Bénin, non compris les eaux partagées est estimé en moyenne à 13 (treize) milliards de mètres cube par an mais l'utilisation actuelle de ces eaux de surface est très peu significative et ne concerne que l'alimentation en eau potable de quatre villes (Parakou, Djougou, Savalou et Savè) Arayé (2008).

Aujourd'hui, l'exploitation des eaux de surface s'est généralisée dans les pays ou les besoins en eau se font réellement sentir.

La commune de Ouinhi qui connaît chaque année des problèmes d'approvisionnement en eau qui contraint la population à abandonner certaines de leurs activités telles que la fabrication de l'huile de palme etc.... dispose d'une énorme potentialité en eau. Il est alors impérieux de connaître les besoins en eau de la population en vue de préconiser des approches de solutions pour les besoins en eau de la commune.

3.2.4- Besoin en eau de population

D'après nos enquêtes de terrain, il faut au moins 35L d'eau par personne par jour. La population de la commune de Ouinhi étant en évolution croissante, elle est estimée à 45300 habitants en 2009 contre 38319 en 2002. La population a donc augmentée en 6981 en sept ans avec un taux d'accroissement annuel de 2,43 % selon la mairie de la commune. Les besoins en eau de cette population au cours de l'année 2002 s'élevaient à 1341,165 m3.

Connaissant la population en 2002 et l'estimation faite par la mairie de la commune en 2009, nous avions estimé la population dans les cinq prochaines années en tableau.

Tableau IV : Estimation de la population de Ouinhi de 2010 à 2014

Année

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Population

45300

46433

47561

48717

49901

51114

Source : AKPO M., Travaux de terrain novembre 2009

Concernant la population, une estimation des besoins en eau a été faite sur ces cinq années.

Tableau V : Estimation du volume d'eau consommée dans la commune de Ouinhi

Année

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Besoin en eau de pop (m3)

1585,5

1625,15

1664,63

1705,05

1746,53

1788,99

Source : AKPO M. Travaux de terrain novembre 2009

Les besoins en eau augmentent donc en fonction de l'évolution de la population. Ces besoins sont inférieurs au volume moyen d'eau évalué pour le cours d'eau principal dans la commune. Ceci constitue déjà un espoir pour l'exploitation de cette eau de surface à défaut d'exploiter les aquifères. Il ne reste qu'aux autorités à divers niveaux d'évaluer les études de faisabilité des exploitations de ces ressources de surface.

3.2.5- Exploitation de l'eau de surface dans la zone

Une ressource en eau de surface est renouvelable chaque année et ne peut être en aucune mesure exploitée entièrement.

Le volume moyen d'eau potentielle disponible évalué au sous-bassin du fleuve Ouémé est supérieur aux estimations faites jusqu'en 2014 pour les besoins en eau de la population. L'exploitation de cette eau de surface est alors possible à l'instar des communes environnantes.

Face à la récession pluviométrique qui frappe toute la région depuis plusieurs années, cette ressource peut constituer un appoint pour l'alimentation.

Les eaux de surface sont consommées directement dans la commune de Ouinhi sans aucun traitement préalable. Ce qui provoquait la prolifération de certaines maladies hydriques chez les populations. Des mesures ont été alors prises dans ce sens pour décourager cette pratique de la population.

La période d'écoulement de ces cours d'eau correspond à la saison des pluies et les eaux qui ruissellent dans la commune participent à son grossissement. Il parait alors opportun que le ruissellement des eaux pluviales soit maîtrisé de manière à drainer toutes les eaux pluviales qui se perdent par ruissellement vers ces derniers.

Somme toute, les systèmes de canalisation des eaux pluviales qui ruissellent dans la commune ne sont pas efficaces ni fonctionnels. Il faut noter également que les méthodes endogènes de mobilisation et de conservation des eaux de pluie n'existent presque même pas. Ce qui accentue l'effet de l'érosion hydrique qui s'observe dans la commune surtout dans l'arrondissement de Sagon et Tohouè engendrant des dommages matériels à la population. Aussi, ces eaux se chargent de diverses infections et les transmettent dans le milieu naturel. Etant une source d'alimentation en eau les cours d'eau de la commune, une bonne politique doit s'appuyer sur la récupération de ces eaux dans des retenues d'eau afin que la population puisse l'exploiter pour ses besoins. C'est à cet effet que des propositions ont été faites.

3.3- Propositions : l'approche alternative

L'approche alternative consiste à déconcentrer les flux pluviaux en redonnant aux surfaces sur lesquelles se produit le ruissellement, un rôle régulateur fondé sur la rétention et l'infiltration. Les techniques répondant à ce principe proposent de nouvelles structures intégrées dans le système d'évacuation des eaux pluviales. Elles sont fondées sur les principes de rétentions (stockage), de retardement de l'écoulement (allongement du temps de concentration) et d'infiltration.

Ces techniques peuvent réaliser :

- un stockage sur place (toits ou parking) ;

- une infiltration sur place (fossé filtrant, chaussé et tranchées drainantes) ;

- une infiltration après concentration du ruissellement (bassin d'infiltration) ;

- un écoulement superficiel.

Ces différentes techniques peuvent être réalisées de deux manières : l'assainissement à la parcelle et l'assainissement par groupe de parcelles.

3.3.1-Assainissement à la parcelle

C'est un type d'assainissement des eaux qui s'effectue à l'intérieur de la parcelle. Son objectif est de réduire considérablement les volumes d'eau de ruissellement à évacuer ainsi que les débits de pointe qui présentent des effets néfastes sur l'environnement.

Entre autres techniques nous avons le stockage sur la parcelle, l'infiltration, l'écoulement superficiel...

3.3.1.1- Le stockage sur la parcelle

L'eau qui circule dans la ville sur les voies de communication et dans les caniveaux provient à plus de 60 % des toits des maisons et des surfaces imperméables (dallages).

Ainsi, la réduction des volumes d'eau de ruissellement passe nécessairement par le stockage de cette eau sur les parcelles. En effet, il s'agit pour les populations, d'aménager des gouttières autour des toitures afin de recueillir les eaux qui en sont issues. Cette eau est ensuite canalisée vers des puits-citernes construits pour la circonstance.

Cette technique présente un double avantage ; d'une part elle permet de réduire le volume d'eau qui devrait alimenter le circuit du ruissellement à l'extérieur des maisons et d'autre part, elle permet de disposer de l'eau stockée qui pouvait être utilisée par les ménages.

Par ailleurs, lorsqu'on sait que la commune de Ouinhi souffre d'une pénurie chronique d'eau en saison sèche, il est clair que ce type d'aménagement de l'eau pluviale est bénéfique car elle permet de résorber un temps soit peu à ce manque d'eau.

Toutefois, il faut reconnaître que cette technique est coûteuse et demande beaucoup d'investissement.

3.3.1.2- Le système d'infiltration

Une autre technique de limitation de ruissellement pluvial est la création des puits et des jardins d'infiltration.

Les puits d'infiltration recueillent l'eau des toitures des concessions qu'ils infiltrent vers les couches profondes du sous-sol. Il est généralement constitué d'une fosse peu profonde remplie de matériaux graveleux ou de sable fin qui favorise l'infiltration rapide de l'eau.

Son avantage est de permettre la réduction du volume d'eau à évacuer.

Quant aux jardins d'infiltration, ce sont des aménagements gazonnés ou herbacés qui permettent non seulement de réduire le phénomène de ravinement mais aussi, de favoriser l'infiltration en créant une plus grande perméabilité des sols. Mais ce genre d'aménagement est très coûteux et demande beaucoup plus de service et ne concerne que des habitations à faible densité d'occupation humaine.

3.3.1.3- Utilisation de l'écoulement superficiel

Ce procédé consiste à aménager les concessions de telle sorte que toutes les eaux soient évacuées vers les caniveaux de la voirie par une tranchée drainante.

Ce système a l'avantage de permettre l'augmentation du temps de concentration ; ce qui favorise l'écoulement rapide de l'eau sans qu'il ait débordement ou crue au niveau des caniveaux et des collecteurs.

3.3.2- Assainissement par groupe de parcelle

Il s'agit ici de procéder à l'ouverture des caniveaux, des grands collecteurs d'évacuations des eaux pour permettre l'écoulement plus rapide. Dans ce cadre, le système sera établi de telle sorte qu'il ait raccordement des différents types de voie d'eaux jusqu'à l'exutoire naturel.

3.3.3- Proposition des types d'ouvrages d'évacuation des eaux pluviales

Il s'agit des caniveaux et des collecteurs.

3.3.3.1- Les caniveaux

Ils sont de deux types : caniveaux en moellon de type1 et caniveaux en moellon de type2.

Caniveau en moellon de type1 : il a 1 m de hauteur et de 0,80 m de largeur. Il est à ciel ouvert et a pour avantage de permettre l'évacuation des grandes quantités d'eaux.

Caniveau en moellon2 : il a une hauteur d'environ 0,60m et une largeur de 0,60 m également. C'est un caniveau des habitations de faible densité et des secteurs de faible pente.

3.3.3.2- Les collecteurs

Ils sont aussi de deux types : collecteur en terre CT et collecteur en terre CT'

Collecteur en terre CT' : c'est un grand de forme trapézoïdale dont la petite base et la grande base sont respectivement 1,50 et 3 m et la hauteur est de 1,50 m. Il est très performant et bien adapté aux grands débits.

Collecteur de terre CT : il mesure 1,20 m de hauteur et 1,20 et 2,20 m comme petite base et grand base. Il est moins volumineux que précédent. Il a l'avantage de permettre une évacuation rapide des eaux pluviales.

Les deux types de collecteurs vont rassembler et donner les eaux des caniveaux vers les exutoires naturels.

3. 4- Suggestions

L'ampleur des effets liés à l'intense ruissellement pluvial à Ouinhi exige certaines suggestions à l'endroit de tous les acteurs impliqués dans le processus de l'assainissement et de l'aménagement. Il s'agit des autorités locales et des populations riveraines.

3.4.1- Suggestions à l'endroit des populations

Etant donné que les populations sont des victimes directes de ce phénomène, alors pour une vie paisible et un environnement sain et viable, il faut que les populations :

· de l'arrondissement de Tohouè et Sagon quittent définitivement leurs zones pour aller s'installer ailleurs à défaut que le gouvernement intervienne dans la lutte contre l'inondation et l'érosion dans cette localité ;

· aménagent les concessions de façon que toutes les eaux soient normalement dirigées vers les collecteurs ;

· s'informent davantage sur les techniques d'assainissement autonome et leur mise en application ;

· Acceptent et respectent scrupuleusement les lois et les dispositions mises en place pour un assainissement sain dans la commune.

· Accompagnent l'administration locale dans sa politique d'assainissement ;

· se portent garantes de propreté des abords immédiats des concessions et des voix publiques ;

· rangent et collectent convenablement les déchets ménagers dans des poubelles en vue de leurs évacuations par les structures en charge d'assainissement ;

· s'abonnent aux ONG de collecte des déchets ménagers ;

· organisent chaque mois une journée de nettoyage des voies publiques dans chaque quartier.

3.4.2- Suggestion à l'endroit des autorités administratives

Pour promouvoir un bon drainage des eaux pluviales et éviter les dommages qu'elles engendrent au niveau des infrastructures urbaines, les autorités communales doivent :

· mettre sur pied une politique adéquate d'assainissement de la commune ;

· revoir et réfectionner le dispositif de canalisation des eaux de ruissellement ;

· renforcer le système d'évacuation déjà existant par une canalisation plus ramifiée ;

· offrir les caniveaux et les collecteurs dans les zones d'extension suivant l'écoulement naturel afin de permettre une évacuation plus normal des eaux ;

· revoir l'occupation du sol au niveau de certains exutoires naturels notamment les zones marécageuses ;

· accompagner le lotissement urbain par une politique d'ouverture de caniveau et de collecteur ;

· sensibiliser les collectivités à la base pour une meilleure évacuation des déchets solides et liquides ménagers ;

· associer les populations à la politique d'assainissement ;

· créer des ONG de gestion des ordures ménagères par l'extension de leurs champs d'action dans la commune ;

· initier et assurer la formation des populations sur les techniques d'assainissement des eaux pluviales ;

· tenir rigoureusement compte des données topographiques et édaphiques dans toutes les opérations de lotissement ;

· créer une police environnementale et la doter de tous les moyens nécessaires afin de dissuader tout contrevenant aux principes élémentaires en matière d'environnement.

Conclusion

Le ruissellement des eaux pluviales constitue un phénomène important qui accentue l'érosion hydrique dans la Commune de Ouinhi et qui n'est toujours pas encore maîtrisées.

La présente étude a permis de constater que :

· les collecteurs en place, sont insuffisants et mal gérés ;

· les hauteurs de pluies sont importantes pendant les mois de juin et de septembre qui correspondent aux mois où les eaux de ruissellement créent d'importants dégâts et par conséquent des risques d'érosion dans la commune ;

· la vitesse de sapement par les eaux de ruissellement montre que l'intensité de la pluie n'est pas négligeable et qu'on assiste parfois à des pluies très intenses ;

· les événements pluvieux favorisent un ruissellement très important sur le substratum géologique dont les roches constituant l'armature du sous-sol sont très indurées et dénuées de porosité ;

· les eaux de ruissellement participent au grossissement du réseau hydrographique, en l'occurrence le fleuve Ouémé qui draine un volume moyen annuel de 4191, 56 m3 d'eau ;

· l'estimation des besoins en eau de la population sur les cinq années à venir nous amène à proposer l'exploitation de l'eau de surface dans le fleuve Ouémé pour contribuer à l'alimentation en eau de la population.

Ainsi pour maîtriser les eaux de ruissellement dans la commune, il est important que :

· le plan d'aménagement de la ville soit effectivement mis en application afin d'assurer la construction des infrastructures routières, la réhabilitation des voies existantes et la couverture de toute la commune en réseau d'assainissement adéquat et de collecteurs des eaux pluviales pouvant conduire les eaux de ruissellement vers l'exutoire naturel le mieux indiqué ;

· le plan d'occupation du sol soit bien défini car il constitue un document dont la conception et la mise en oeuvre devra faciliter l'exécution et l'efficacité du programme d'assainissement. Il doit énoncer les principes et les normes de l'aménagement de la zone urbaine ;

· les zones à pente faible soient préservées de toute construction compte tenu de leur vulnérabilité à résister aux eaux de ruissellement. Aussi faut-il avoir beaucoup de moyens pour assurer l'assainissement de ces régions ;

· la population soit sensibilisée et informée sur la protection et la gestion de leur environnement immédiat et associée à tout programme d'assainissement et d'aménagement afin de l'empêcher d'encombrer les collecteurs.

La gestion des eaux de ruissellement dans la commune de Ouinhi revient à :

· la conception et la construction des réseaux séparatifs de drainage des eaux usées et des eaux de ruissellement ;

· l'entretien régulier des collecteurs ;

· la construction des barrages selon les schémas directeurs dans la commune dans le respect de la configuration orographique de la commune pour la gestion intégrée des ressources en eau ;

· la protection des ouvrages hydraulique ;

· la mise au point d'un système performant de traitement pour rendre potable les eaux retenues au niveau des barrages.

Face au concept de « décentralisation » de nos jours, les nouveaux élus locaux se doivent de prendre à coeur ce phénomène de ruissellement qui ronge à grande vitesse la commune et de chercher à résoudre localement les problèmes d'approvisionnement en eau de la population en utilisant les ressources en eau de leur territoire. Mais, pour atteindre ce but, la population à la base doit être associée.

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Annexes

Bilan annuel de l'eau dans la commune de Ouinhi de 1971 à 2000

Années

Pluie (mm)

ETP (mm)

á

ETR (mm)

Ruissellement (mm)

1971

626,3

1461,3

0,42

613,74

12,55

1972

760,4

1552,0

0,48

744,9

15,44

1973

646,7

1641,8

0, 39

640,3

6, 33

1974

910,3

1547,6

0,58

897,6

12,69

1975

1076,9

1504,7

0,71

1068,3

8,56

1976

758,6

1555,1

0,48

746,44

12,15

1977

857,3

1588,9

0,53

842,11

15,18

1978

1195

1584,7

0,75

1188,5

6,47

1979

1288,2

1586,8

0,81

1285,3

2,89

1980

1354,8

1574,4

0,86

1354

0,73

1981

839,8

1566,3

0,53

830,13

9,66

1982

710,6

1571,0

0,45

706,95

3,65

1983

776,5

1638,0

0,47

769,86

6,64

1984

1012,2

1605,2

0,63

1011,27

0,92

1985

901

1595,7

0,56

893,59

7,4

1986

814,5

1577,4

0,51

804,47

10,02

1987

1075,4

1571,0

0,68

1068,28

7,12

1988

1531,5

1497,0

1

1497

34

1989

947,9

1454,0

0,65

945,1

2,8

1990

1016

1494,5

0,67

1001,31

14,68

1991

1087,5

1461,8

0,74

1081,73

5,76

1992

904,5

1468,1

0,61

895,54

8,95

1993

698,7

1477,6

0,47

694,47

4,22

1995

1053,9

1422,9

0,74

1052,94

0,95

1996

1077,2

1434,0

0,75

1075,5

1,7

1997

1168,3

1417,2

0,82

1162,10

6,19

1998

796,2

1488,8

0,53

789,04

7,13

1999

1377

1473,5

0,93

1370,35

6,64

2000

1026,5

1548,0

0,66

1021,68

4,82

Bilan mensuel de l'eau dans la commune de Ouinhi

Mois

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Pluie (mm)

77,6

754

908,5

3567,1

3719,7

4199,1

3391,4

2865,8

4016,6

2928,3

558,7

302,9

ETP (mm)

3751,5

3951,8

4375,9

4180,8

3974

3416,9

3219,5

3166,6

3280,5

3689

3764,3

3588,5

Á

0,02

0,19

0,43

0,85

0,93

1

1

0,9

1

0,79

0,14

0,08

ETR (mm)

75,02

750,84

1881,63

3553,68

3695,82

3416,9

3219,5

2849,94

3280,5

2914,31

527

287,08

Ruissellement (mm)

2,57

3,15

26,86

13,42

23,88

782,2

171,9

15,86

736,1

13,99

31,69

15,82

Liste des figures

Figure 1: Carte de localisation de la commune de Ouinhi 25

Figure 2: carte du réseau hydrographique de Ouinhi................................ 29

Figure 3 : Evolution démographique de la population..............................32

Figure 4 : Evolution de la population par arrondissement ..........................33

Figure 5 : Variabilité mensuelle des hauteurs de pluie..............................37

Figure 6 : Variation interannuelles des pluies (1971-2000) 38

Figure 7 a: Evolution du nombre d'évènements pluvieux par] 0-5[et [5-10[ . 39

Figure 7b : Evolution du nombre d'évènement pluvieux par classe de [10-15[et [15-20[.........................................................................................................................39

Figure 7c: Evolution du nombre d'évènement pluvieux par classe de [20-25[et [25-30[........................................................................................................................39

Figure 7d: Evolution du nombre d'évènement pluvieux par classe de [30-35[et >35..............................................................................................................................40

Figure 8: Carte du système de pente à Ouinhi 42

Figure 9: Carte du sens de l'écoulement des eaux de ruissellement 45

Figure 10: Variation interannuelles du ruissellement 46

Figure 12: Variabilité du volume d'eau dans le bassin de l'Ouémé 60

Liste des photos

Photo 1: Maison dont la fondation est complètement sapée à Sagon 44

Photo 2 : Dispositif de réception des eaux pluviales 50

Photo 3: Exemple d'une maison à Tohouè 51

Photo 4: Canal qui sert à drainer les eaux de ruissellement dans les bas-fonds ..52

Photo 5: Protection d'une maison contre l'érosion après la pluie à Dasso 52

Photo 6: Avancé du fleuve Ouémé sur le village de Sagon 53

Photo 7: Réseau d'évacuation des eaux pluviales sur l'axe Ouinhi- Kpédékpo 54

Photo 8: Pont complètement bouché par le sable à Holli 55

Photo 9: Atelier de fabrication d'huile à Ouinhi 56

Photo 10: Toiture d'une maison rouillée à Holli arrondissement de Ouinhi 57

Photo11 : Pompe abandonnée dans la brousse à Tohouè ..................................58

Liste des tableaux

Tableau I : Tableau montrant les centres de documentation parcourus et les informations receuillies 15

Tableau II : Répartition de la population enquêtée..........................................18

Tableau III: Variation des évènements pluvieux à Ouinhi 40

Tableau IV: Estimation de la population de Ouinhi de 2010 à 2014 61

Tableau V: Estimation du volume d'eau consommée dans la commune de Ouinhi 62

Questionnaires

Je suis étudiant en quatrième année de géographie, option géographie physique au Département de Géographie et Aménagement de Territoire à la Faculté des Lettres et sciences Humaines.

Questionnaire adressé à la population

I- Identification

Nom ........................................Prénoms.........................................................

Profession ..................................Age...............Ethnie.......................................

Sexe .....................Arrondissement.......................Quartier........................................

II- Mobilisation des eaux pluviales

Combien de saison(s) pluvieuse(s) connaissez-vous dans votre localité ?

...............................................................................................................

Quels sont les mois les plus pluvieux dans votre localité ?

...............................................................................................................

3-Quels sont les méthodes de mobilisation des eaux pluviales dans votre localité ?

Jarres bassines citernes autres à préciser

4- Ces instruments font-ils objet de soins ou de traitement particulier ? Oui Non

5- Quelles sont selon vous les difficultés liées à la mobilisation des eaux pluviales ?

................................................................................................................

III- Gestion des eaux pluviales

6- Quels sont les divers usages des eaux pluviales dans votre localité ?

Boisson .........................................usage domestique..................................

Usage hydro agricole..........................Autres à préciser...................................

7- Quelles sont les modes de protection des eaux pluviales mobilisées ?

...............................................................................................................

8- Vous arrive-t-il de traiter les eaux pluviales avant leur boisson ? Oui..............Non ........

9- Si oui, quels sont les produits...........................................................................

10- Connaissez-vous les maladies liées à l'usage des eaux pluviales ?

.................................................................................................................

11- Que préconisez- vous pour une gestion rationnelle des eaux pluviales ?

..................................................................................................................

12- Votre commentaire sur le sujet........................................................................

Date ............................

Questionnaire adressé aux personnels de la mairie

1- Date de l'enquête.................................................................................

2- Aviez-vous des problèmes d'inondation

Si oui quels arrondissements ?......................................................................................................

Quelles sont les années où ce phénomène a été observé ?............................................................

3- Quelles sont les mesures qui ont été prises pour lutter contre ce phénomène ?

..............................................................................................................................................................................................................................

4- Existe-t-il des collecteurs d'eau pluviale dans votre localité ?

...............................................................................................................................................................................................................................

5- Par quels fonds ces ouvrages sont installés ?

...............................................................................................................

6- Comment l'entretien des ouvrages d'évacuation des eaux pluviales est assuré ?

.............................................................................................................................................................................................................................

7- Quelle est la structure qui en a la charge ?

..............................................................................................................................................................................................................................

8- Quel Schéma Directeur d'Aménagement envisagez-vous pour la commune ?

................................................................................................................................................................................................................................

9- La commune de Ouinhi connaît des problèmes d'approvisionnement en eau

Si oui en quelle saison ....................................................................................

10- Que préconisez-vous faire pour lutter contre ce phénomène ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Votre nom ................................................................................................

Votre fonction à la Mairie.................................................................................






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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"