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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
I. INTRODUCTION
1.1 Problématique
Selon les statistiques de l'OMS, chaque année,
1,2 millions de personnes trouvent la mort sur la route soit plus de 3.000
personnes tuées par jour ; en plus de celles-ci, il y a 140.000
blessées dont 15.000 personnes resteront handicapées à
vie. 85% de l'ensemble des décès et 90 % des années de vie
corrigées de l'incapacité (AVCI) perdues à la suite
d'accidents de la circulation sont enregistrés dans des pays à
revenu faible ou intermédiaire (1) (2). On y estime à US $65
milliards le coût des accidents de la route dans les pays a revenu faible
ou intermédiaire, c'est-à-dire plus que le montant total de
l'aide au développement que reçoivent ces pays. Les accidents de
la route coûtent aux pays entre 1%, et 2% de leur produit national brut,
soit US $518 milliards par an (3).
Selon les projections, entre 2000 et 2020, les
décès dus aux accidents de la circulation diminueront d'environ
30 % dans les pays à haut revenu mais augmenteront exponentiellement
dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (3). Si elles se
confirment, on assistera selon l'OMS d'ici à l'an 2020 à une
augmentation de 60% du nombre des personnes tuées. Ce fardeau
pèse plus lourdement sur les pays à faible revenu où nous
recensons aujourd'hui 90% des décès et des incapacités
résultant d'accidents de la route et où ne compte que 48 % parc
mondial de véhicules.. Si l'on ne prend pas des mesures
appropriées, les accidents de la circulation devraient
représenter d'ici 2020 la troisième principale cause mondiale de
maladies et traumatismes (4). C'est dire combien les accidents de la route
constituent aujourd'hui un enjeu majeur de santé publique à
l'échelle mondiale.
La RDC, après une longue période de
lethargie économique, traverse actuellement une phase de rehabilitation
intensive de son infrastructure. La modernisation du traffic routier en est une
priorité, corrollaire de la nécessité de
mécanisation de tous les secteurs de l'économie (5). les ATR sont
vraiment une épidémie négligée selon DOCS blessures
Programme d'études alors que les gens sont tués, blessés
graves et des personnes handicapées sur une base quotidienne
(6).
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
La fin de la guerre a favorisé un nouveau
souffle économique dans les principales villes de l'Est du pays. Et, de
nombreux travaux de réhabilitation des routes ont été
initiés. Avec eux, l'augmentation du trafic routier urbain est certaine
par conséquent une hausse du nombre d'accidents de la circulation. Un
patrimoine humain considérable se trouve ainsi anéanti,
entraînant avec lui de très lourdes conséquences sociales
et économiques.
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
1.2 Hypothèses
La ville de Bukavu,comme le reste de la
République Démocratique du Congo, pays de l'Afrique
sub-saharienne, subit d'énormes changements dans tous les secteurs
notamment économiques avec la mécanisation, d'une part. une
réhabilitation du reseau routier est en cours, d'autre part.
De cela, nous pensons et tenons à vérifier
ce qui suit :
Les ATR sont responsables d'une morbidité
importante au sein de la population de Bukavu.
Les personnes les plus touchées par les ATR
sont les piétons avec une place préponderante pour les jeunes de
sexe masculin.
La prolifération des motos et leur usage sans
protection appropriée expliqueraient le grand nombre de
décès.
Les soins d'urgence après l'accident sont
insuffisants.
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
1.3 Objectifs
1.3.1 Objectif général :
Relever l'importance des ATR dans la morbidité
et la mortalité de la population de la ville de Bukavu.
1.3.2 Objectifs spécifiques :
Dans un groupe de personnes victimes des ATR admis au
service des urgences de l'HPGRB ,
1. déterminer le profil
épidémiologique des victimes (âge, sexe, lieu de
l'accident)
2. déterminer les causes et circonstances des
ATR (liées aux usagers, à l'état des routes, à
l'engin roulant)
3. évaluer la prise en charge clinique
(délai ATR-consultation, bilan lésionnel, durée du
séjour hospitalier, traitement reçu)
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
1.4 Subdivision du travail :
Notre travail comporte deux parties : lere Partie :
Considération théorique Elle passera en revue succintement les
généralités sur les ATR et leurs conséquences
cliniques.
2ème Partie : Considération
pratique
Celle-ci rapporte des renseignements sur la
méthodologie , suivis de la présentation des résultats ,
leur discussion, la conclusion ainsi que les récommandations avant les
références de l'étude.
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Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
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1ère PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES
Généralités sur les
ATR
ivouon ue traumatologie rouuere
ATR
Selon Wallar, un accident arrive lorsqu'il se crée un
déséquilibre entre le potentiel de l'organisme et les exigences
de l'environnement. Ce potentiel peut être insuffisant par rapport
à l'environnement normal ou exceptionnel (accident de la circulation) ou
une situation inhabituelle (7).
L' accident du trafic routier , ATR,(ou
accident de la voie publique : AVP) est un choc qui a lieu sur le réseau
routier entre un engin roulant (automobile, moto, vélo, etc.) et tout
autre chose ou personne et qui engendre des blessures humaines et/ou des
dégâts matériels, que ces dégâts soient
occasionnés aux véhicules, à un élément de
la route (chaussée, panneaux, barrières de protection, etc...) ou
un élément extérieur à celle-ci (bâtiment,
mobilier urbain, cabine de téléphone, arbre) (8).
Un accident corporel (mortel et non mortel) de la circulation
routière est un accident qui :
· provoque au moins une victime, c'est-à-dire un
usager ayant nécessité des soins médicaux (avec ou sans
hospitalisation) ;
· survient sur une voie ouverte à la circulation
publique ;
· implique au moins un véhicule terrestre.
Usagers
Un accident corporel implique un certain nombre d'usagers. Parmi
ceux-ci, on distingue :
· les indemnes : impliqués non
décédés et dont l'état ne nécessite aucun
soin médical ;
· les victimes : impliqués non
indemnes.
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Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu. Parmi les victimes, on distingue :
· les tués : toute personne qui
décède sur le coup ou dans les trente jours qui suivent
l'accident ;
· les blessés : victimes non
tuées.
Parmi les blessés, on distingue :
· les blessés hospitalisés :
victimes admises comme patients dans un hôpital plus de 24
heures;
· les blessés légers :
victimes ayant fait l'objet de soins médicaux mais n'ayant pas
été admises comme patients à l'hôpital plus de 24
heures.
On peut aussi distinguer :
· Incarcéré : la victime est
dite « incarcérée » dans un véhicule si la
déformation du véhicule cause elle-même une blessure (par
exemple : membres inférieurs comprimés par l'avancée du
tableau de bord) ;
· piégé : une victime est
dite « piégée » dans un véhicule si la
déformation du véhicule l'empêche de sortir, sans que cela
lui cause de traumatisme (par exemple : portière bloquée) ;
· polyblessé : personne
présentant plusieurs blessures, dont aucune ne met en danger le
pronostic vital ;
· polyfracturé : personne
présentant plusieurs fractures, dont aucune ne met en danger le
pronostic vital ;
· polytraumatisé : personne
présentant plusieurs traumatismes dont au moins un met en danger le
pronostic vital.
Facteurs de risque influant sur les
accidents
· Vitesse : La probabilité d'accident avec
blessures est proportionnelle au carré de la vitesse. La
probabilité d'accident grave est proportionnelle au cube de la vitesse.
La probabilité d'accident mortel équivaut à la vitesse
à la puissance 4 (9) (10).
· Piétons et cycliques
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Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
· Jeunes conducteurs et motocyclistes
· Alcool et Médicaments et drogues à usage
récréatif
· Fatigue du conducteur
· Téléphones cellulaires
· Manque de visibilité
· Facteurs relatifs à la route
· Facteurs de risque liés aux véhicules
· Facteurs de risque influant sur la gravité des
traumatismes
> Manque de protection anti-collision intégrée
au véhicule
· Défaut de port du casque par les utilisateurs de
deux-roues motorisés
· Défaut de port de la ceinture et non-utilisation
de sièges pour enfants
· Objets en bord de route
Mécanisme des traumatismes (11) (8)
Le mécanisme de l'accident conditionne le type
d'atteinte.
Piéton ou deux-roues
renversé
Un piéton ou un deux-roues renversé par un
véhicule peut présenter deux sources de traumatismes :
· traumatismes primaires : ce sont les traumatismes dus au
choc entre le piéton (ou le passager du deux-roues) et le
véhicule ;
· traumatismes secondaires : le piéton (ou le
passager du deux-roues) est projeté, et le choc sur le sol provoque des
traumatismes dits secondaires.
Les dégâts sont en général d'autant
plus importants que le véhicule est rapide et massif (12), dans l'ordre
: bicyclette, vélomoteur (scooter), motocyclette, voiture de tourisme,
véhicule utilitaire (camionnette), poids-lourd (camion).
Dans le cas d'un accident piéton contre voiture de
tourisme, le mécanisme de l'accident va dépendre de la taille du
piéton et de la vitesse du véhicule :
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
· piéton de petite taille (enfant, ou
adulte contre 4x4) : le choc initial touche le haut du corps (torse,
tête) et le piéton est projeté vers l'avant ;
· piéton de grande taille (adulte contre
voiture non réhaussée) : le choc initial touche le bas du corps
(membres inférieurs),
o voiture roulant à allure
modérée : le piéton est projeté vers l'avant
;
o voiture roulant à vive allure : le
piéton est fauché, il bascule sur le capot puis est
projeté.
Deux-roues seul
N'étant pas intrinsèquement stable, un
deux-roues peut chuter seul (défaut de la route, perte
d'adhérence, manoeuvre d'évitement d'un obstacle ou d'un
véhicule, malaise). On s'attend bien sûr aux traumatismes
habituels des chutes de faible hauteur (en premier lieu le « cisaillement
intra-cérébral » (13), amplifiés par la vitesse,
auxquels viennent s'ajouter les traumatismes résultant de la percussion
de l'engin (par exemple le guidon qui percute l'abdomen ou le cou) ou de
l'écrasement par l'engin.
On peut aussi avoir des traumatismes des pieds si
ceux-ci touchent le sol lorsque l'engin roule. Dans le cas d'un passager sur le
porte-bagages d'un vélo, les pieds peuvent se prendre dans la roue
arrière.
Enfin, la chute d'un deux-roues motorisé peut
entraîner une glissade qui peut occasionner des plaies et brûlures
par frottement, et se terminer par un choc contre un obstacle (trottoir,
véhicule, rembarde de sécurité...).
Choc avant d'une voiture ou d'un
poids-lourd
Lorsqu'une voiture ou un poids-lourd subit un choc
avant, il faut considérer deux situations : le passager porte ou ne
porte pas la ceinture.
Les traumatismes décrits ci-après
dépendent bien sûr de nombreux paramètres dont la vitesse
au moment du choc, et ne surviennent pas tous
systématiquement.
Le passager ne porte pas la ceinture
Lors du choc, l'occupant est projeté violemment
vers l'avant :
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Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
· ses genoux rencontrent le tableau de bord ou le
siège de devant, provoquant des plaies aux genoux ainsi que
potentiellement des fractures du fémur (« éclatement »
en compression) ;
· les genoux étant en butée, l'occupant
bascule vers l'avant ; s'il s'agit du conducteur, son thorax vient percuter le
volant (ou alors le coussin gonflable de sécurité (Airbag) dont
la toile se tend à une vitesse de 300 km/h), provoquant un traumatisme
thoracique ;
· sa tête heurte le pare-brise (conducteur ou
passager avant) ou bien le siège avant, provoquant des plaies à
la face, un traumatisme crânien et un traumatisme des vertèbres
cervicales ; s'il s'agit d'un pare-brise non feuilleté (anciens
modèles), la tête peut traverser le pare-brise, les bris de verre
provoquant de multiples blessures, notamment au cou ;
· la décélération au moment du
choc, si elle est importante, peut provoquer une rupture ou une
désinsertion des organes internes ;
· dans le cas du passager arrière, la percussion
du siège avant va provoquer des traumatismes sur l'occupant de ce
siège, notamment au niveau de la colonne vertébrale ;
· la personne peut subir d'autres chocs dans l'habitacle
;
· la personne peut être éjectée sur
la chaussée ou le bas côté, et donc subir des traumatismes
secondaires (la mortalité d'une victime éjectée est
multipliée par dix).
Le passager porte une ceinture
La ceinture permet le couplage de l'occupant avec le
siège. Il s'exerce donc une force de la ceinture contre le passager
(c'est cette force qui le retient), et qui peut occasionner un traumatisme
typique dit « traumatisme de ceinture » : brûlure sur le trajet
de la ceinture, notamment en travers de la poitrine, traumatisme de la
clavicule et des côtes . Si un objet dur se trouve entre la ceinture et
le passager (par exemple un objet dans la poche, la ceinture passant sur cet
objet), ce point dur peut provoquer un traumatisme spécifique.
La décélération, si elle est importante,
peut provoquer une rupture ou une désinsertion des organes internes,
avec hémorragie interne, ainsi qu'un traumatisme des vertèbres
cervicales (flexion du cou).
11
Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
Si la ceinture est mal réglée, ou
si la décélération est suffisamment importante pour
distendre la ceinture ou pour provoquer une rupture des points d'attache du
siège, le conducteur ou le passager avant peut percuter le haut du
pare-brise ou le volant.
Généralités sur les
mécanismes et les atteintes du corps humain lors des ATR
Selon les régions ou segments du corps concernés,
on observera :
Traumatisme du crane
Le crâne est une boîte osseuse inextensible
entourant l'encéphale. Le TC peut est la
conséquence de types de choc :
· Soit direct : choc sur le crâne. (Coup)
· Soit indirect : choc du cerveau contre les parois de
la boite crânienne. Lors d'un trauma crânien il peut se produire un
saignement. cet hématome comprime le cerveau, ce qui a pour effet
d'augmenter la pression intracrânienne entraînant une souffrance
des cellules.
Traumatismes du rachis
Lors d'un choc de la colonne il peut se produire une fracture
sur une Ou plusieurs vertèbres . Il se peut que cette fracture par le
fait de sa Localisation et de sa violence endommage la moelle
épinière ; ce qui Pourrait entraîner une incapacité
de mobilité ou bien la mort d'une victime (13).
Traumatismes du thorax
Mécanisme du trauma thoracique
Par : un choc direct sur la cage thoracique La ceinture de
sécurité
Écrasement lors d'effondrement
Etc
12
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Lors d'un trauma thoracique , il peut se produire une ou
plusieurs fractures de côtes.celles-ci pourraient de par leurs
localisation percer un organe (les poumons par exemple)
Le trauma thoracique reste comme les autres traumatismes
très difficile à déceler, cependant une respiration
paradoxale est l'un de ces signes.
Il peut y avoir des déformations et des douleurs
localisées i raumatismes ae u aaaomen
et/ou au pelvis
Les éléments de gravité d'un
traumatisé de l'abdomen sont l'âge du blessé ; la nature du
traumatisme ; une association à d'autres lésions thoraciques,
cranio céphaliques, ou des membres ; la nature du viscère atteint
; la septicité des lésions abdominales; la condition et la
rapidité des soins (évacuation, décision chirurgicale), et
les antécédents pathologiques et traitements suivis (anti
coagulants ou anti aggrégants).
Les volumes nécessaires pour équilibrer
l'état hémodynamique n'ont pas de valeur pronostique à
proprement parler. C'est le temps passé en hypotension qui a une valeur
pronostique.
Les signes généraux et fonctionnels concernent
les grandes constantes vitales (pouls, TA, diurèse horaire,
température...) qui mesurent l'efficacité de la
réanimation, la survenue d'un ictère ou d'une fièvre; la
surveillance du transit.
Les signes locaux, relevés à intervalles
rapprochés, sont l'état de la paroi abdominale, des fosses
lombaires, des hypocondres, le toucher rectal.
Certains signes peuvent volontiers orienter vers l'atteinte de
tel organe.
Pour la rate ou le foie, le siège du traumatisme est
en regard de l'hypocondre correspondant. La fracture des basses côtes
gauches ou droites est évocatrice de plaie de la rate (20 %) ou du foie
(10 %). Le diagnostic et le traitement se font par la laparotomie en cas
d'instabilité hémodynamique (14).
Pour le pancréas et le duodénum, le traumatisme
est volontiers épigastrique. Les clichés d'ASP et la scanographie
abdominale sont en faveur d'un épanchement gazeux
rétropéritonéal. A la laparotomie on peut découvrir
une ecchymose de la loge pancréatique avec ou sans taches de bougie
(cytostéatonécrose). En cas de plaie du duodénum, il
peut
13
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
exister un épanchement rétroduodénal
à la fois biliaire et gazeux (la tache « verte »
rétropéritonéale)
En cas de plaie du grêle, il peut exister un
pneumopéritoine.
Le diagnostic de rupture des organes creux risque
d'être méconnu en cas de traitement non opératoire de
traumatisme des organes pleins (rate ou foie) diagnostiqués par la
scanographie. En cas de suspicion la ponction lavage du péritoine avec
étude chimique, cytologique et bactériologique du liquide est
indiquée.
Les examens complémentaires comportent
l'échographie à réaliser en urgence avant la radiologie
ASP.
Enfin, des examens biologiques peuvent être utiles :
numération globulaire, amylasémie et amylasurie.
Traumatismes des membres
Lors d'un trauma des membres ,il peut se produire une entorse,
une luxation ou une fracture
Les facteurs de de génèse des accidents de
la route
Se réferant aux travaux systémiques de Haddon
(1968) sur l'identification des moyens de prévention efficace des
traumatismes dus aux ATR, on mit au point l'interaction de trois facteurs "la
matrice de Haddon" permettant d'expliquer un accident : L'homme, l'engin et
l'environnement. Ainsi neuf cellules imaginées par Haddon,
modélisent l'accident comme un système organisé en trois
phases : avant, pendant et après le choc. Chacune des cellules du
système offre des possibilités d'interaction pour réduire
les traumatismes causés par un accident de la circulation.
Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
Tableau H : Matrice de Haddon
(15)
FACTEURS
PHASE
|
HUMAIN
|
VEHICULE ET EQUIPEMENT
|
EVIRONNEMENT
|
Avant
|
Prévention des
|
Information
|
Aptitude à rouler
|
Aménagement
|
|
accidents
|
|
Eclairage
|
routier
|
L'accident Attitudes
|
|
|
|
|
Freins Maniement
|
Limite de vitesse
|
|
Diminution des
|
|
|
|
facultés
|
Gestion de la vitesse
|
Aménagement piétons
|
|
|
Application de la loi
|
|
|
Accident
|
Prévention des
|
Utilisation de
|
Ceintures
|
Accotements
|
|
traumatismes en
|
moyens de
|
résistants
|
|
cas d'accident
|
contention
|
Autres dispositifs de sécurité (airbags,
...)
|
|
|
Diminution des facultés
(alcool, téléphone...)
|
Conception de protection en cas d'accident
(casque pour moto,...)
|
|
Après
|
Maintien en vie
|
Notions de
|
Faculté d'accès
|
Equipement de
|
l'accident
|
|
secourisme
|
|
secours congestion
|
|
|
|
Risque de feu
|
|
|
|
Accès à
des médecins
|
|
|
|
14
Cette approche qui a permis de réaliser des
progrès importants dans la compréhension des facteurs
comportementaux, des facteurs liés à la route et aux
véhicules, a influencé le nombre et la gravité des
traumatismes subis dans les accidents de la circulation.
Elle cherche alors à mettre en évidence
et à corriger les principales sources d'erreur ou les défauts de
conception des véhicules causant des accidents graves ou mortels et en
conséquence des traumatismes survenus au cours des ATR.
15
|
Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
|
|
2ème PARTIE : CONSIDERATIONS PRATIQUES
CHAPITRE I. METHODOLOGIE
1.1 Cadre de l'étude
|
|
|
L'étude fut réalisée au sein de
l'HPGRB, de novembre 2010 à Mars 2011.
1.2 Population d'étude et Echantillonnage
Notre étude a porté sur 202 sujets
victimes d'ATR, quelque soit le sexe, le niveau social, les convictions
religieuses et l'appartenance ethnique.
3-1) Critère d'inclusion
· Patients victimes d'accident de la route et ayant
consultés aux services des urgences de l'HPGRB et pris en charge en
Chirurgie ou à l'unité des soins intensifs.
3-2) Critère d'exclusion
· Patients décédés avant
l'admission aux urgences.
· Patients victimes d'ATR n'ayant pas
consultés à l'HPGRB.
1.3 Nature de l'étude
Il s'agit d'une étude prospective de type
descriptif réalisée au niveau des services des Urgences, de
chirurgie et à l'unité des soins intensifs de l'HPGRB du
1er novembre 2010 au 31
mars 2011.
Pour chaque sujet, les paramètres suivants ont
été recherchés :
· les paramètres démographiques
(âge, sexe),
· l'histoire de l'ATR (mode de survenue,
),
· le bilan lésionnel (lésion ou
traumatisme physique retenu par l'examen physique).
16
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
La méthode de collecte des données a recouru
à l'Interview et aux Fiches questionnaires. Les données ont
été obtenues directement chez les individus concernés par
l'étude et au sein des fiches d'hospitalisation des malades.
1.4 Analyses statistiques
Les données sont présentées sous forme de
moyenne (#177; déviation standard) ou de fréquences (pourcentage)
selon le cas.
Les données recueillies ont été
compilées et analysées grâce aux logiciels IBM SPSS
16® et
EPI INFOTM 2008 version 3.5.1.
Les variables quantitatives et qualitatives ont été
comparées respectivement par les tests t
de Student et le X2.
Le seuil de signification statistique rétenu, pour notre
étude était de p<0,05.
1.5 Contraintes.
Matériel d'examen indisponible
Fausses déclarations des patients sur leur état
pouvant être à l'origine de l'accident. Fausses
déclarations sur le déroulement de l'accident par
l'accompagnateur.
Femmes
Hommes
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
CHAPITRE II. RESULTATS
11.1 Caractéristiques générales de
la population d'étude
Repartition selon l'âge et le sexe
Figure I : Catégorisation selon le sexe et
l'âge (sur l'effectif total)
40 35 30 Da 25
20
o.
10
5
0
17
moins de 15-29 ans 30-44 ans 45-59 ans plus de 55
15 ans ans
Tranche d'âge
Des 202 patients qui constituent notre population
d'étude, 146 (72,3%) étaient des hommes pour 56 (27,7%) femmes,
donc un sexe ratio de 2,6/1.
L'âge moyen est de 29,6 #177; 14,02 ans. Il n'y
a pas de différence statistiquement significative entre les moyennes
d'âge des hommes et femmes (p=0,1661).
Soixante-dix pourcents de la population d'étude
ont un âge compris entre 15 et 44 ans avec plus de 75% des hommes
concernés par l'étude.
18
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
11.2 Facteurs de survenue de l'accident
Répartition selon le lieu de l'accident
Tableau I : localisation des ATR
Lieu de l'accident
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Zone Kadutu
|
86
|
42,6
|
(banda
|
45
|
22,3
|
Hors ville
|
41
|
20,3
|
Bagira
|
30
|
14,9
|
Total
|
202
|
100
|
Près de la moitié (42,6%) des victimes d'ATR ont
connu l'accident dans la zone urbaine de Kadutu.
Causes de l'accident rapportées
Fig II : Causes d'accident
Cause principale de l'ATR
excès de vitesse · mauvaise manoeuvre
conducteur
autres · defectuosité engin
visibilité r mauvais
état de la route
Dans plus de la moitié (52%) des cas, l'excès de
vitesse est rapporté comme la cause majeure de l'accident.
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Etat de la victime de l'ATR
Figure III : implication de la
prise d'alcool dans la survenue d'ATR
Alcool Drogues
Autres drogues
aucun
Alcool et ATR
100,0
,0
Un état d'ébriété avec
prise importante d'alcool est retrouvé chez 13,4% des victimes
d'ATR.
11.3 Différentes caractéristiques
épidémiologiques des ATR
Repartition des victimes
Tableau ll : catégorisation des victimes
d'ATR
Victime
victime Effectifs Pourcentage
piéton
124 6614
passager moto
|
43 21,3
|
passager auto
|
26 12,9
|
conducteur moto
|
8 4,0
|
conducteur auto
|
1 0,5
|
total 202 100
|
19
Soixante-un pourcents des 202 sujets de l'étude
victimes des ATR sont les piétons.
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Repartition selon les mécanismes d'accidents
Tableau Ill : Principaux mécanismes
d'accident
Mécanisme de l'AIR
Implication moto-piéton
auto-piéton
chute-moto
auto-moto
auto-obstacle
tonneau auto
chute de l'auto
moto-moto
moto-vélo
Total
Effectifs
|
Pourcentage
|
82
|
40 6
|
|
47
|
23,3
|
27
|
13,4
|
20
|
9,9
|
12
|
5,9
|
6
|
3
|
4
|
2
|
2
|
1
|
2
|
1
|
202
|
100
|
Des 202 sujets de l'étude, 41% (82 ATR) des
accidents decoulent d'une collision entre une moto et un
piéton.
Rapport entre les mécanismes et l'issu
Tableau V : Rapport entre le mécanisme et l'issue
de l'ATR
Mécanisme
|
moto-piéton auto-piéton chute-moto auto-moto
auto-obstacle
tonneau auto
chute de l'auto moto-moto moto-vélo
|
|
|
|
|
|
Total
Mécanisme et Issue
Issue
|
|
|
|
En hospitalisation
|
Décédé
|
Guéri
|
Refus de soins
|
Total n(%)
|
7
|
19
|
51
|
5
|
82(40,6)
|
2
|
1
|
34
|
10
|
47(23,3)
|
0
|
4
|
23
|
0
|
27(13,4)
|
1
|
8
|
11
|
0
|
20(9,9)
|
0
|
0
|
10
|
2
|
12(5,9)
|
0
|
2
|
3
|
1
|
6(3)
|
0
|
0
|
1
|
3
|
4(2)
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2(1)
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2(1)
|
10(4,9)
|
34(16,8)
|
135(66,8)
|
23(11,4)
|
202(100)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
21
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Dans 82% des cas, l'accident découle d'une collision d'un
piéton et d'une moto. L'impact entre moto et piéton
représente un OR de decès de 2,31 (seuil .05). Un taux de
létalité de 16,8% est observé.
Rapport entre l'usage de la moto et les décès
Tableau vI : Usage de la moto et survenue des
decès
Issu
|
|
décès
|
survivants
|
total
|
|
Effectif (%)
|
|
|
|
moto
|
|
31(91,2)
|
102(60,7)
|
133(65,8)
|
Autres
|
|
3(8,8)
|
66(39,3)
|
69(34,2)
|
|
total
|
34(16,8)
|
168(83,2)
|
202(100)
|
Plus de 90% de décès impliquent l'usage d'une
moto.
Il existe une relation de dépendance entre le
décès des usagers de la route et l'implication de la moto lors
des ATR [X2 corrigé 10,3519 > X2 théorique : 3.841;
.05 ; ddl 1; avec p=0,0013]. Et, l'OR de cette implication dans la survenue est
de 6,69 (1,85-28,65) [seuil .05] alors qu'il est de 0,39 pour les automobiles
[khi carré 8,028 > khi carré théorique 3.841; .05 ; ddl
1]
22
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
11.4 Conséquences des ATR
Durée du séjour à
l'hôpital
La durée moyenne d'hospitalisaton était de
14,5 #177; 27,7 jours avec une médiane de 2 jours (55,30%).
Figure IV : Concernant les victimes
tués'
Concernant les decès
autres
--3%
Victimes tués
97%
Parmi les 34 patients décédés
suite à un ATR, 97% l'ont été endéans les 30 jours
de l'accident.
Figure V : Catégories des
blessés
catégorie de blessés
catégorie Effectif Pourcentage
blessés hospitalisés 153 75,75%
blessés légers2 49
24,25%
Total 202 100,00%
Des 202 patients concernés par cette étude, 153
(75,75%) ont nécessité un suivi de plus de 24 heures à
l'hôpital.
' Victimes décédés endéns les 30
jours de l'ATR 2 Blessés non hospitalisés 2
Blessés non hospitalisés
23
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Bilan lésionnel
Tableau VII : catégorisation des lésions ou
traumatismes
Bilan lésionnel
Selon le nombre de lésion
Lésion multiple 150(74,3)
(p<0,0001)
Lésion unique ou 52(25,7)
négligeable
Selon le segment du corps concerné
tête et cou
|
107(53)
|
MI
|
69(34,2)
|
MS
|
35(17,3)
|
abdomen
|
17(8,4)
|
thorax
|
12(5,9)
|
Bassin
|
4(2)
|
Selon le type de lésion ou traumatisme
Fracture 71(35,1)
type fracture fermée 43(21,3)
fracture ouverte 28(13,9)
Gustillo I 5(2,5)
Gustillo II 7(3,5)
Gustillo Illa 10(4,9)
Gustillo Illb 6(3)
os/partie concernée tibia
|
27(13,4)
|
péroné
|
13(6,4)
|
crâne
|
12(5,6)
|
fémur
|
12(5,6)
|
cotes
|
8(4)
|
cubitus
|
7(3,5)
|
radius
|
7(3,5)
|
os pied
|
7(3,5)
|
clavicule
|
3(1,5)
|
iliaque
|
3(1,5)
|
rachis
|
2(1)
|
humérus
|
2(1)
|
os main
|
2(1)
|
Plaie Superficielle
|
44(21,8)
|
TCE avec PCI
|
41(20,3)
|
Plaie Profonde
|
28(13,9)
|
Luxation
|
7(3,5)
|
Autres lésions°
|
128(63,4)
|
a Polyblessé, polytraumatisé,
polyfracturé
a Ecchymoses, hématomes, abrasions, égratignures,
contusions
24
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Soixante-quinze pourcents des victimes ont
nécessité un séjour en milieu hospitalier de plus de 24
heures, pour une durée moyenne d'hospitalisaton de 14,5#177; 27,7 jours.
Les décès observés, 16% de la population d'étude,
ont eu lieu dans les 30 jours qui ont suivi l'accident soit 97% des
décès. Plus de la moitié des victimes présentait de
multiples traumatismes (74%), allant de simples ecorchures aux fractures (35%)
et aux TCE avec PCI(20%). Les MI sont les plus affectés au cours des
accidents (69% des cas).
25
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
CHAPITRE III. DISCUSSION
111.1 Caractéristiques générales
de la population d'étude
De notre étude, il ressort que 72,3% de la population
d'étude est représenté par les hommes avec un sexe ratio
de 2,6/1.
D'autres études ont confirmées cette
prédominance masculine : OMS 2002 (1), Diarra A
(16) : 77, 64%, Setodji K (17) : 70, 66%, Chékaro B et Lassarre S (18):
83%, Diakité S.K (19) : 66,95%, en Algérie :
sexe ratio 2,10.
Cette différence entre les sexes est probablement
liée à l'exposition et à des comportements à risque
que manifestent les hommes : conduite à grande vitesse, l'état
d'ébriété sur la route...
La tranche d'âge la plus touchée est celle
comprise entre 15 -- 29 ans comme dans l'étude réalisée
par Diarra A (16) et Sanogo A (20).
Néanmoins, des différences avec beaucoup
d'autres études sont constatées. Selon une étude en
COTE D'IVOIRE, les ATR concernent surtout les jeunes
d'âge compris entre 26 et 35ans, quant à celle
réalisée au Benin (21) entre 25 à
34ans, enfin citons une étude en Algérie
(22) où la tranche d'âge entre 20 et 30 ans fut la plus
touchée. L'OMS (23) rapporte une prédominance mondiale de la
tranche d'âge entre 15 et 44 ans.
Mais il faudra remarquer que même nuancée c'est
toujours la tranche d'âge des jeunes adultes qui est la
plus exposée dans toutes les différentes études, plus
particulièrement les hommes.
111.2 Facteurs de survenue de l'accident.
De notre étude, il ressort que l'excès de
vitesse est rapporté comme la cause majeure de l'accident (52%).
D'autres études corroborent ces résultats : en Chine, en 1999, la
vitesse était la principale cause des accidents de la circulation (24).
Au Kenya, des erreurs telles que la perte de maîtrise du véhicule,
la vitesse, le mauvais jugement et les dépassements
26
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
intempestifs avaient un rôle dans 44 % des
accidents signalés à la police (25). Au Ghana, entre 1998 et
2000, la vitesse était le principal facteur incriminé dans 50 %
des accidents de la circulation (26), en Afrique du Sud, 50 % de ces accidents
sont liés à la vitesse (27), en Algérie, 46,85% (22) ;
pour ne citer que ceci.
L'alcool est impliqué dans 13% des ATR au cours
de notre étude. Son importance est relevée dans la
littérature notamment dans une étude faite à New Delhi
(Inde, 1984) (28) où un tiers des motocyclistes hospitalisés
admettaient être sous l'influence de l'alcool.
Des études menées dans des pays à
faible revenu, il ressort qu'entre 8 % et 29 % de conducteurs impliqués
dans un accident non mortel avaient consommé de l'alcool. Peden et al.
concluent qu'en Afrique du Sud, l'alcool joue un rôle chez plus de 52 %
des personnes accidentées victimes d'ATR (29) (30) (31).
Néanmoins des remarques doivent être
mises en évidence concernant notre étude sur ce facteur. Pour
ressortir l'importance de celui-ci, il serait plus pratique de procéder
à un dosage de l'alcoolémie car le risque d'accident y est
proportionnel. Ceci n'a pas été le cas faute de matériel,
ce qui a réduit sensiblement le rôle de ce facteur dans la
genèse des ATR, constituant ainsi une des limites de notre
étude.
L'alcool, ainsi que les autres drogues
(médicaments ou à usage récréatif) diminuent les
facultés mentales des individus (32) d'où son importance dans la
survenue des accidents surtout dans les pays où la législation en
la matière n'est pas mis en vigueur.
En outre, la plupart des ATR ont eu lieu dans la zone
de santé de Kadutu. Cela s'explique par le fait que l'HPGRB est
situé dans Kadutu, en plus du fait que les grands axes routiers vers le
Nord passent non loin de l'hôpital.
111.3 caractéristiques
épidémiologique de l'ATR
Plus de deux tiers de la population victimes des ATR
au cours de notre étude étaient des piétons. Des 202
sujets de l'étude, 40,6% (82 ATR) des accidents découlent d'une
collision entre une moto et un piéton, comportant un OR de decès
de 2,31. La moto présente un OR de décès de 6,69
[p=0,039].
27
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Plusieurs études ont rapporté un nombre
disproportionné de piétons victimes d'ATRs dans les pays à
faible revenu (33) (34). Une étude kenyane a rapporté que les
piétons et les passagers sont les plus vulnérables des usagers de
la route, comptant pour plus de 80% des décès au cours des ATR
(34).
Le principal facteur de risque, pour les piétons, tient
à l'association de personnes non protégées et de
véhicules motorisés pouvant rouler vite (35). En RDC, comme dans
la plupart des pays à revenu faible, les aménagements pour les
piétons sont rudimentaires, voire inexistants (2).
En outre, en plus de l'excès de vitesse des conducteurs
d'engins motorisés, cité précédemment, les autres
facteurs de risque pour les piétons sont la mauvaise visibilité
dans les rues, la mauvaise connaissance de la sécurité
routière de la part des piétons, mais aussi l'état
d'ébriété de ces derniers.
Des études hospitalières thaïlandaises
révèlent que 75 % à 80 % des accidentés de la route
et 70 % à 90 % des morts sont imputables aux deux-roues motorisés
(36). Cela serait attribuable à leur taille et de leur forme, les deux
roues motorisés sont moins repérables que d'autres
véhicules automobiles et peu visibles le jour (37).
En outre il ressort, d'une étude américaine que
le taux d'état d'ébriété est plus
élevé chez les motocyclistes que chez les conducteurs de
véhicule (38).
111.4 Conséquences des ATR
De notre étude, il ressort que 75% des victimes ont
nécessité un séjour en milieu hospitalier de plus de 24
heures, pour une durée moyenne d'hospitalisaton de 14,5#177; 27,7 jours.
Les décès observés, 16% de la population d'étude,
ont eu lieu dans les 30 jours qui ont suivi l'accident soit 97% des
décès. Plus de la moitié des victimes présentait de
multiples traumatismes (74%), allant de simples ecorchures aux fractures (35%)
et aux TCE avec PCI(20%). Les MI sont les plus affectés au cours des
accidents (69% des cas).
Mahugnon J. et al rapporte des résultats comparables,
les fractures concernées 40% des victimes mais les TCE seulement 10%.
Ici encore le segment inférieur subit le plus de traumas. 80% des
victimes ont bénéficié de soins en hospitalisation pendant
plus de 24h.
28
Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
111.5 Limites du travail
La limite majeure de ce travail est d'être
transversal, ce qui n'a pas permis d'extrapoler tous les résultats
obténus à la population générale et
d'établir un lien de cause à effet entre le décès
et les différents facteurs de risque supposés. le Manque de moyen
adéquat pour la mesure de certains paramètres a limité
leurs analyses à des considérations qualitatives (vitesse, prise
d'alcool...)
29
Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
CHAPITRE IV. CONCLUSION
Les ATR sont responsables d'une grande morbidité
au sein de la population.
Les hommes sont les plus concernés. Et, les jeunes
constituent la population la plus touchée.
La majorité des ATR ont eu lieu dans la zone
urbaine de K adutu.
La cause rapportée la plus importante est
l'excès de vitesse.
Les motos sont responsables d'une importante part dans
les décès et la morbidité. Les lésions les
rencontrées concernent les membres inférieurs juste après
les TCE.
30
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
CHAPITRE V. SUGGESTION ET RECOMMANDATION
Au terme de cette étude, les recommandations suivantes
sont proposées et s'adressent : Aux autorités politiques,
administratives et médicales
Etudier et intégrer les plans de mobilité des
piétons dans tout plan de réhabilitation du réseau
routier.
Automatiser la gestion et le contrôle des flux routiers
par un réseau de signalisation, de caméras et de centres de
contrôle performants reliés à des brigades mobiles sur
terrain.
Encourager les études faites par les
spécialistes du domaine (médecins, brigade routière) pour
comprendre les mécanismes de l'accidentologie par une politique
inconditionnelle acquise à la cause de la lutte contre
l'insécurité routière.
Recueillir rigoureusement toutes les données des
accidents de la circulation et les analyser par des méthodes fiables
pour l'élaboration des stratégies de lutte contre les ATR. Cela
suppose l'octroi des moyens appropriés.
Lutter contre l'insécurité routière en y
conférant une place accrue dans les structures gouvernementales, compte
tenu des enjeux qu'elle représente.
Intensifier les campagnes de sensibilisation sur la
sécurité routière par des spots audiovisuels à
l'instar de la malaria, du SIDA, du diabète, etc.
Assurer une éducation en milieu scolaire par
l'enseignement des bases de la sécurité routière à
l'école pour préparer l'enfant à devenir un usager
respectueux des prescriptions routières.
Assurer une prise en charge adéquate des accidents en
mettant en places des services d'urgence hospitalières bien
équipés
Appliquer des mesures coercitives voire répressives en
cas de nécessité.
31
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Aux conducteurs d'engins
Respecter les lois et réglementations en matière de
la sécurité routière notamment : la signalisation, la
priorité à céder si besoin, le ralentissement à la
vue des piétons, le respect de la distance de sécurité, la
réduction de la vitesse,...
Au grand public (Piétons)
Respecter scrupuleusement le code de la route.
Se déplacer uniquement sur des passages
réservés aux piétons et sur les trottoirs.
Attirer autant que possible l'attention de
l'automobiliste/motard, avant de traverser la route, pour être certain
d'être vu.
Eviter les comportements à risque : marcher au beau milieu
de la route, changer de direction pendant la traversée de la route...
32
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
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Profil épidémiologique des accidents du trafic
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high-income countries. Melbourne : Global Traffic Safety Trust., 1998.
35
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Table de matières
PRELUDE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
RESUME V
I. INTRODUCTION 1
1.1 Problématique 1
1.2 Hypothèses 3
1.3 Objectifs 4
1.3.1 Objectif général : 4
1.3.2 Objectifs spécifiques · 4
1.4 Subdivision du travail : 5
1ère PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES 6
Généralités sur les ATR 6
Notion de traumatologie routière 6
Facteurs de risque influant sur les accidents 7
Mécanisme des traumatismes 8
Généralités sur les mécanismes et les
atteintes du corps humain lors des ATR 11
Traumatisme du crane 11
Traumatismes du rachis 11
Traumatismes du thorax 11
Traumatismes de l'abdomen et/ou du pelvis 12
Traumatismes des membres 13
Les facteurs de de génèse des accidents de la route
13
2ème PARTIE: CONSIDERATIONS PRATIQUES 15
CHAPITRE I. METHODOLOGIE 15
1.1 Cadre de l'étude 15
1.2 Population d'étude et Echantillonnage 15
1.3 Nature de l'étude 15
1.4 Analyses statistiques 16
CHAPITRE II. RESULTATS 17
11.1 Caractéristiques générales de la
population d'étude 17
11.2 Facteurs de survenue de l'accident 18
36
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
11.3 Différentes caractéristiques
épidémiologiques des ATR 19
11.4 Conséquences des ATR 22
CHAPITRE Ill. DISCUSSION 25
111.1 Caractéristiques générales de la
population d'étude 25
111.2 Facteurs de survenue de l'accident 25
111.3 caractéristiques épidémiologique de
l'ATR 26
111.4 Conséquences des ATR 27
111.5 Limites du travail 28
CHAPITRE IV. CONCLUSION 29
CHAPITRE V. SUGGESTION ET RECOMMANDATION 30
REFERENCES 32
Table de matières 35
Annexes 37
37
Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
Analyses statistiques
Moyennes
Répartition d'age selon le sexe
Aae
sexe
|
Moyenne
|
N
|
Ecart-type
|
Variance
|
Maximum
|
Minimum
|
F
|
31.7679
|
56
|
15.35873
|
235.891
|
65.00
|
6.00
|
M
|
28.7123
|
146
|
13.42923
|
180.344
|
63.00
|
4.00
|
Total
|
29.5594
|
202
|
14.01878
|
196.526
|
65.00
|
4.00
|
Descriptive Statistics for Each Value of Crosstab
Variable
Obs Total Mean Variance Std Dev
F 56
|
1779,0000
|
31,7679
|
235,8906
|
15,3587
|
M 146
|
4192,0000
|
28,7123
|
180,3443
|
13,4292
|
Minimum 25% Median 75% Maximum Mode
F
|
6,0000
|
19,5000
|
31,5000
|
44,5000
|
65,0000
|
18,0000
|
M
|
4,0000
|
19,0000
|
26,0000
|
36,0000
|
63,0000
|
23,0000
|
ANOVA, a Parametric Test for Inequality of
Population Means
(For normally distributed data only)
Variation SS df MS F statistic
Between 377,8872
|
1
|
377,8872
|
1,9317
|
Within 39123,9000
|
200
|
195,6195
|
|
Total 39501,7871
|
201
|
|
|
T Statistic =1,3899 P-value = 0,1661
38
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Rapport entre les decès et le type d'engin
motorisé
Issu
|
décès survivants total
|
moto
|
31
|
102
|
133
|
pas d'implication
|
3
|
66
|
69
|
total
|
34
|
168
|
202
|
Test Khi 2
1°) Hypothèses
Ho = L'usage de la moto, comme moyen de transport n'influe pas
sur la survenue des déces.
H1= L'usage de la moto influe sur la mortalité
due aux moyens de transports.
2°) Seuil de signification :
0,05
3°) Degré de liberté : (C-1)(L-1)
=(2-1)(2-1) =1
4°) Khi 2 théorique :
3,841
5°) Khi 2 calculé = ((AD -- BC) --
n/2)2x n
(A+B)(C+D)(A+C)(B+D)
Khi carré calculé : 10,351907 [
khi théorique : 3,841; IC 95%; ddl :1] ; RR =
5,360902
Concernant les automobiles
Issu
|
décès
|
survivants
|
total
|
auto
|
8
|
81
|
89
|
autre
|
26
|
87
|
113
|
total
|
34
|
168
|
202
|
Khi carré calculé : 8,028301 [ khi
théorique : 3,841; IC 95%; ddl :1] ; RR = 0,3906655
Etat vaccinal anti-tétanique
Etat vaccinal Effectif Pourcentage
nul
|
187
|
92,60%
|
incomplet
|
6
|
3,00%
|
bon
|
9
|
4,50%
|
Total 202 100,00%
39
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
95% Conf Limits
bon 2,1% 8,3% incomplet 1,1% 6,4%
nul 88,0% 95,8%
88% de victimes d'accidents de la route n'ont pas
bénéficié d'une prophylaxie anti tétanique au
préalable.
causes de l'accident
causes de l'accident Effectif Pourcentage
excès de vitesse
|
104 51,50%
|
mauvaise manoeuvre du conducteur
|
54 26,70%
|
autres
|
21 10,40%
|
défectuosité de l'engin
|
10 5,00%
|
visibilité
|
7 3,50%
|
mauvais état de la route
|
6 3,00%
|
Total 202 100,00%
95% Conf Limits
autres 6,20% 14,90%
defectuosité engin 2,40% 8,90%
excès de vitesse 44,40% 58,60%
mauvais état de la route 1,10% 6,40%
mauvaise manoeuvre conducteur 20,80% 33,40%
visibilité 1,40% 7,00%
|