DISCUSSIONS
La production et la vente du safou est fonction de la
répartition de rôle ente les hommes et les femmes le long de la
filière. On observe une dominance masculine dans la production
(84%) ; au niveau de la vente, on observe une dominance des
féminines (69%) dans le détail et les hommes eux interviennent
beaucoup lors de vente en gros (31%). Nos résultats confirment ceux de
Biloso et Lejoly (2006).
La pyramide des âges dénote que dans l'ensemble,
l'âge des vendeurs tout comme des producteurs varie entre 14 à 64
ans. Quant à la production, c'est surtout des personnes ayant
dépassé la cinquantaine d'âge qui s'y intéressent.
Ses résultats rejoignent ceux de Liengola (2001), Biloso et Lejoly
(2006) et Toirambe (2007) sur l'exploitation des PFNL en RDC. Notre
étude révèle aussi que la majorité des acteurs au
sein de la filière ont reçu une éducation formelle. Ce qui
est intéressant pour la transmission des innovations et les
concertations au sein de la filière safou.
Quant à l'ancienneté dans l'activité, nos
résultats révèlent que les enquêtés
interviewés exercent la vente tout comme la production des PAF en
générale et de Dacryodes edulis en particulier depuis
plus de 5 ans, et ont d'autres activités lucratives en dehors de la
vente et la production de safou. Ces résultats ne rejoignent pas les
conclusions de Biloso (2010) dans le cas de Gnetum africanum.
Nos résultats se justifié par le fait qu'en milieu
rural tout comme en milieu urbain, il est rare que les producteurs ou vendeurs
des produits saisonniers vivent du revenu provenant d'une seule
activité.
Cette étude relève que, le safou est
essentiellement produit pour le marché. Les résultats montrent
que 43,3% des paysans le destinent à la vente et 57,6% destinent ce
produit à la vente et à l'autoconsommation. Mais les
quantités consommées ne sont pas grandes car seules les safou
présentant les fissures lors de la récolte sont laissées
pour la consommation familiale. Au niveau des zones de production, deux
modalités de vente sont pratiquées : les ventes groupées
au village et dans le marché le plus proche, les ventes individuelles
dans les maisons, la vente dans les marchés ruraux et parfois dans les
marchés des villes.
Avec le prix bas moyen (période d'abondance) et
élevé moyen (période de rareté) de vente de la
caisse du safou respectivement de 22548,4 FC et de 27451,6 FC, les coûts
de revient respectivement de 9333,3 FC soit 10,65$ US; nos
résultats obtenus dénotent les marges nettes respectivement de
13215,1 FC et 18118,3 FC par caisse soit 14,7$ US et 20,1$ US pour les
producteurs-vendeurs du Bas-Congo selon qu'on est à la période
d'abondance ou de la rareté. En procédant par la vente
groupée au niveau des marchés de Mbanza-Ngungu, le niveau
d'investissement diminue à 9583,3 FC soit 10,65 $ US; la marge
bénéficiaire nette par caisse s'élève
respectivement à 25316,7 FC soit 28,1$ US et 20316,7 FC soit 22,6$ US
par caisse selon qu'on est en période d'abondance ou de rareté de
safou dans les zones étudiés. Ce qui représente 264,2 % et
212,0 % de la rentabilité financière de la production dans les
zones d'étude.
Le prix de vente à Kinshasa est relativement
supérieur par rapport au Bas-Congo, aussi bien pour le coût
d'acquisition compte tenu au payement d'un bon nombre de taxes et autres
perturbations socio-économique.
Il sied de signaler que les marges ainsi obtenues en 2010 sont
basses par rapport à celles de Biloso et Lejoly (2006). Toutefois, les
marges bénéficiaires dans le Bas-Congo sont inférieures
par rapport à Kinshasa. L'atomicité de vendeurs et des acheteurs,
le caractère principal du marché expliquent cet avantage.
Notre étude dénote que les taux de
rentabilité sont respectivement de 15,74 % et 15,67 % pour les
commerçants de Kinshasa tandis que pour ceux du Bas-Congo, le taux de
rentabilité sont respectivement de 10,99 % et 1,97 %. En comparant ce
taux de rentabilité de deux zones concernés par la
présente enquête, il s'avère que ce taux est
supérieur pour les vendeurs du marché de Kinshasa par rapport
à ceux du Bas-Congo, bien que leurs coûts semblent être
considérables.
Notre étude à aussi démontre que les
acteurs du système de production et du système de
commercialisation supportent plusieurs charges. Ces charges sont liées
aux différentes étapes de la production et de la
commercialisation des safou d'une part, et au coût d'opportunité
du temps mis par voyage, au transport, au taxes, au ticket de place, à
la manutention, à l'emballage, à la location de place, au
gardiennage et aux frais de téléphone d'autre part.
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