CHAPITRE 3 : PRESENTATION,
ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS
Les résultats que nous présentons dans cette
partie viennent de l'étude menée auprès de : 63
producteurs de safou, repartis sur trois axes différents en partant de
Kimpese, considéré comme centre névralgique pour la
filière safou dans le Bas-Congo, il s'agissait des axes
Kassi-kolofuma, Kilueka et Lukala ; 105 commerçants de safou dans la
province du Bas-Congo(1) et la ville province de Kinshasa(2), (Soit 55
commerçants pour le site (1) et 50 commerçants pour le site
(2)) ; 75 consommateurs du safou (dont....dans le Bas-Congo et.... dans la
ville province de Kinshasa).
En termes de lieux de collecte des données proprement
dites, au Bas-Congo neuf endroits ont été retenus sur base de la
place qu'ils occupent dans la production de ce produit agroforestier. A
Kinshasa, l'enquête a été effectuée dans
différents marchés, parking et dépôt où sont
vendues les grandes quantités de safou. Cette enquête s'est
déroulée du 29 janvier au 23 février 2011.
3.1. DESCRIPTION DE LA CHAINE DE
VALEURS DU SAFOU AU NIVEAU DE LA PRODUCTION
3.1.1. Profil des producteurs
La production de safou est une activité
réalisée plus par les hommes (84%) que les femmes. C'est surtout
des personnes ayant dépassé la cinquantaine d'âge, suivies
de celles de la tranche de trente à cinquante ans d'âge qui s'y
intéressent.
A regarder leurs niveaux d'instruction, aucun d'entre eux, du
moins ceux qui ont été interrogés, n'a atteint le niveau
supérieur d'instruction. Plus de la moitié soit 53,2% ont
effectué les études secondaires, 33,9% ont juste le niveau
primaire et les autres n'ont pas d'éducation formelle.
Ces conditions ne les empêchent pas d'assumer des
responsabilités familiales, car la majorité des producteurs de
safou (74,2%) sont des chefs de ménage et ayant en moyenne quatre
à sept personnes à leur charge.
3.1.2. Organisation de la
production
Le safoutier est l'un des arbres dont la domestication
connaît un grand succès en milieu rural comme en milieu urbain. En
milieu rural, il est souvent planté dans les jardins de cases ou
directement en champs. Dans le premier cas, il procure un double avantage aux
planteurs : l'ombrage pendant les jours très ensoleillés et
les fruits qui restent avant tout le principal objectif de cette culture.
Dans les environs de Kimpese où cette étude a
été effectuée, plus de la moitié des producteurs
(53%) pratiquent cette culture près des habitations. Pour ceux qui la
font aux champs, la distance à parcourir peut atteindre les six
kilomètres.
La plupart des producteurs (96,8%) ont mis en place
eux-mêmes leurs plantations en procédant par des semis direct des
grains sélectionnés. Très rarement ils passent par les
pépinières et la transplantation. En termes de nombre de pieds
d'arbres, le record est tenu par 12,9% des producteurs, ceux-ci ont mis
déjà sur pied au moins cinquante arbres. Mais la grande tranche
des producteurs représentant 54,8% de l'échantillon a dans son
actif dix à trente arbres de safoutier. De tous ces arbres
plantés, la moyenne d'arbres déjà en production est de
trente arbres par producteur.
3.1.2.1. La récolte des fruits
La récolte des safou est une étape aussi
importante que, les producteurs devraient y apporter une touche
particulière. Elle influence souvent la qualité des fruits et par
conséquent, le prix de vente. La récolte des safou se fait
à la main libre pour les arbres dont la hauteur n'est pas importante, ou
alors, à l'aide d'un bâton après avoir grimpé sur
une branche de l'arbre. Même si ces deux méthodes ont
semblé être les seules possibilités à être
utilisées, les producteurs ne sont pas restés indifférents
lorsqu'il fallait réfléchir sur leurs désavantages. Il y a
eu heureusement six producteurs sur dix conscients du risque
d'altération de la qualité des fruits en utilisant un bâton
pour la cueillette. Les risques inhérents se rapportent à des
blessures des fruits mais aussi à la récolte des fruits non
mûrs.
Même si les pertes lors de la récolte sont
difficiles à quantifier, les productions obtenues au cours de
l'année 2009 ont étés satisfaisantes pour les producteurs.
Les rendements les plus élevés ont été
réalisés par très peu des producteurs (9,7%). Ceux-ci ont
pu récolter plus de vingt cinq caisses de 25 kg en moyenne par
récolte (le nombre de récoltes pour le safou varie souvent entre
trois et quatre par saison et par arbre dans cette région du Bas-Congo).
Les producteurs qui ont franchi la barre de dix caisses jusqu'au maximum vingt
cinq caisses ont été les plus nombreux, soit 45,1%. Ces deux
groupes réunis font un peu plus de la moitié de
l'échantillon des producteurs.
De cette production, la part réservée à
l'autoconsommation, y compris les dons, ne dépasse pas souvent les 15%
du rendement total. La plus grande part est orientée vers le
marché pour accroître le revenu.
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