1.3.4. Composition des fruits de
safou
L'essentiel des travaux menés sur la composition
chimique de l'huile de safou et sur ses propriétés physiques
(Ucciani et Busson, 1963 ; Tchendji et al., 1981 ; Umoti et
Okyi, 1987 et Silou, 1994), sont unanimes sur les possibilités et la
rentabilité d'une exploitation industrielle de l'huile de safou. Giacomo
(1982) estime à 7 tonnes par hectare le rendement en huile et compare ce
rendement aux 3 tonnes par hectare de l'huile de palme.
Umoti et Okyi (1987), cité par Kengué (2002),
ont pu démontrer dans leurs travaux que les fruits de Dacryodes
edulis sont riches en divers éléments minéraux
(le calcium, le magnésium, le potassium et le sodium) et en acides
aminés (protéines, lysine, histidine, phénylalanine,
leucine, isoleucine, thréonine, méthionine, valine et arginine).
La richesse en protéine et en matières grasses
des safou montre que ces fruits peuvent être utilisés dans les
industries agro-alimentaires pour la production des huiles et des biscuits.
(Busson 1965 ; Mbofung et al., 2002 ; Avane et al.,
2002) ont montré dans leurs travaux que le safou présente une
potentialité dans la fabrication des produits cosmétiques et
pharmaceutiques.
1.3.5. Commercialisation de
Dacryodes edulis
Le marché, atout majeur de l'écoulement des
produits, sert de courroie de transmission entre la production et la
consommation. Il permet d'établir des échanges et liens
socio-économiques entre les campagnes productrices et les villes
consommatrices des produits agricoles et forestiers tels que Dacryodes
edulis. Le marché est donc la condition sine qua non pour tout
développement qui se veut fiable et viable. On pourrait même dire
que la vie dans notre contexte de mondialisation, se résume en terme de
vente et d'achat ; personne ne produisant tout ce qui est
nécessaire pour sa survie.
Le fonctionnement d'une filière comme celle de
Dacryodes edulis, nécessite une analyse du circuit de
commercialisation, des prix, des revenus, des contraintes et des
opportunités.
La figure 1 ci-dessous illustre les différents flux
ainsi que les principaux acteurs impliqués dans la commercialisation de
Dacryodes edulis dans notre étude. Il en ressort que,
hormis la part allouée à l'autoconsommation, les producteurs
écoulent leurs produits de deux façons. La première
étant d'établir une liaison directe avec les acheteurs de la
ville de Kinshasa (commerçants et consommateurs). A ce stade, deux cas
sont possibles: soit les acheteurs se rendent eux-mêmes dans les villages
à la recherche du produit, soit les producteurs apportent leur
marchandise à Kinshasa. Le deuxième cas consiste pour les
consommateurs et/ou les entreprises jouant le rôle de structure de
liaison entre les zones de production et celles de grande consommation comme la
ville de Kinshasa.
Les grossistes opèrent de deux façons, ils
vendent leurs produits, soit aux détaillants, soit directement aux
consommateurs. Pour ce qui est de détaillants, ils sont
généralement des commerçants assez clairement
recensés dans les marchés. Ils vendent généralement
plus d'un produit ce qui explique leur stabilité. Les détaillants
stables, suivent le cycle saisonnier des cultures fruitières car ils
sont dans la plus part de cas spécialisés dans le commerce de
fruit. S'ils ne vendent pas le safou, ils vendent les oranges, les avocats, ou
tout autre fruit.
Marché
Don
Autoconsommation
Marché local
Kinshasa
Consommateurs
Grossistes
Détaillants stables
Détaillants ambulants
Grossistes
Consommateurs
PRODUCTEUR
Figure 1. Circuit de commercialisation de Dacryodes
edulis
Ce chapitre a porté sur la clarification conceptuelle,
au cadre théorique ainsi qu'à la revue de la littérature.
Nous aimerions ainsi aborder dans le chapitre suivant la méthodologie
que nous avons suivie dans cette recherche.
|