3.2.2 Mode d'évacuation des eaux usées
Le mode le plus repandu est « le tout dans la rue »
concept développé par Bontianti et Sidikou (2008) qui
caractérise la ville de Niamey. Pays-bas est dépourvu de tout
système d'évacuation des eaux usées du coup
l'assainissement liquide est essentiellement autonome dans un milieu naturel
favorable au système. La nature est le principal réceptacle des
déchets liquides comme l'a démontré G. Haoua, les
déchets sont déversés dans les ruelles, les ravins et les
espaces vides.
Les résultats de nos enquêtes confirment cet
état de fait avec 52,5% des ménages qui déversent les eaux
usées dans la rue ; 35,8% l'évacuent dans les ravins ; 12,5%
utilisent les alentours et enfin ceux qui l'évacuent dans les espaces
vides et la douche font respectivement 1,7% de notre échantillon. Les
populations se sont adaptées à ce système malgré
tous les risques sanitaires et environnementaux qui y sont.
Les eaux pluviales quant à elles s'évacuent
naturellement à travers les nombreux ravins et dépressions qui
parsèment le quartier (Cf. carte du relief). La situation en pente du
quartier favorise également l'évacuation de ces eaux mais
certaines deviennent des mares temporaires favorisant la multiplication des
moustiques. Il faut noter aussi qu'il y'a des risques d'effondrement lors de
l'écoulement des eaux pluviales. Il y'a également des risques de
pollution de la nappe phréatique par infiltration des lixiavits avec les
eaux de pluie qui ont traversé les déchets. Ces derniers se sont
chargés biologiquement et chimiquement de substances organiques et
minérales si on sait que les dépressions et les ravins sont les
dépotoirs par excellence du quartier. Il en est de même pour
l'évacuation des eaux des fosses (des douchières) qui se fait
à la volée en cas de pluie ou la nuit, souvent la « fosse
» se vide d'elle-même comme le montre la photo n°3. Presque
dans chaque coin du quartier on rencontre des « fosses » remplies qui
coulent dans la rue au mépris des passants et des voisins.
L'évacuation des eaux vannes se fait soit à l'intérieur ou
à l'extérieur de la concession comme dans beaucoup de quartiers
traditionnels de la ville. On creuse une fosse dans laquelle on les verse puis
on recouvre avec du sable quelques jours après, ce qui donne
déjà une idée sur la nature des lieux de
défécation.
![](L-acces--l-eau-potable-et--l-assainissement-dans-les-quartiers-precaires-de-Niamey-cas-de-Pay17.png)
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Photo n°3 : exemple de fosse remplie qui coule dans la
rue Source : Younsa Harouna Hassane (2010)
3.2.3 Les lieux de défécation
L'existence des latrines est une réalité au
quartier Pays-bas, les statistiques sont formelles. Sur les 120 ménages
enquêtés, seuls 6 n'ont pas de latrines soit 5% de notre
échantillon. L'occupation de l'espace qui se fait de manière
exponentielle peut expliquer cet état de fait car les espaces vides
servant de lieu de défécation sont entrain de disparaitre. Parmi
ceux qui n'ont pas de latrines (6), les 4 vont chez les voisins pour se
soulager et les 2 autres vont directement dans le ravin ce qui porte atteinte
à l'environnement.
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