2.2.3.6 Les coupures
Elles constituent un calvaire pour les populations qui
s'approvisionnent aux forages fonctionnant avec l'electricité et
auprès des VE. Ces derniers temps les coupures sont devenues
quasi-quotidiennes en privant beaucoup de ménages d'eau potable alors
que certains sont privés d'eau fraiche dans les quartiers reguliers.
35,5 % des ménages ont declaré avoir comme problèmes ces
coupures qui peuvent durer parfois toute une journée voir plus.
2.2.4 L'isolement physique du quartier
Par isolement physique il faut entendre intégration au
tissu urbain par rapport aux services urbains. Pays-bas est isolé car
installé sans planification au préalable par les populations
acculées par le problème de logement et l'envie d'être chez
soi qui animent les citadins. Le réseau d'adduction d'eau de même
que celui d'évacuation des eaux usées ne passe pas par Pays-bas
du fait que ces infrastructures même à l'échelle de la
ville sont insuffisantes.
La position géographique du quartier lui a
été très défavorable pour un raccordement facile au
réseau d'eau. En effet, la commune IV est celle qui occupe la
dernière position tant au niveau du linéaire de conduite
d'alimentation (en eau potable) primaire par habitant qu'au niveau du potentiel
de raccordement dans un rayon de 50 mètres (Communauté Urbaine de
Niamey, 2007). La topographie du site constitue aussi un obstacle avec toutes
les dépressions transformées en carrière à banco et
qui sont soumises à des effondrements incessants. Comment fournir ce
service dans cet espace à travers un véritable réseau qui
va souffrir de l'érosion qui s'accentue au fil du temps ? C'est
certainement ce qui explique la réticence de la SEEN à faire face
au surcoût qu'entrainerait la réalisation d'un réseau dans
ce quartier corolaire de l'urbanisation mal maîtrisée. A cela il
faut ajouter aussi la précarité financière des habitants
qui n'encourage pas la SEEN à se retrouver avec une clientèle
risquant d'être insolvable. A propos, Issaka Hamadou (2004) disait qu'il
est difficile pour une société (SEEN) de mettre en place un
réseau d'adduction d'eau potable du fait de la disposition
désordonnée des constructions et du relief parfois
accidenté qui ne facilitent pas la mise en place d'un système
d'approvisionnement efficace. Il conclut que fournir de l'eau potable à
ces populations (des quartiers précaires) relève d'un tour de
force. Seule une politique publique via la SPEN semble être le moyen
d'améliorer la situation de Pays-bas à l'instar des autres
quartiers de la commune insuffisamment desservis.
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Les ménages du quartier Pays-bas accèdent
difficilement à l'eau potable. L'isolement physique ne permettant pas
l'installation d'un véritable réseau constitue un facteur
limitant pour une vie épanouie en milieu urbain pour ces habitants
mi-ruraux mi-urbains. Il apparait clairement que notre hypothèse selon
laquelle : l'isolement du quartier serait à l'origine de l'insuffisance
des points d'eau potable au quartier Pays-bas dont les ménages
rencontrent des problèmes d'accès à l'eau potable se
vérifie.
Ces comportements (mi-ruraux mi-urbains) n'auront-ils pas des
effets néfastes sur la qualité des eaux consommées ?
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