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L'accès à  l'eau potable et à  l'assainissement dans les quartiers précaires de Niamey: cas de Pays-bas (commune IV).

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par Hassane YOUNSA HAROUNA
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise de géographie 2011
  

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L'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les quartiers précaires de Niamey : cas de Pays-Bas (Commune IV)

1

 

République du Niger

MESS/RS

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE Maîtrise

Présenté par :

YOUNSA HAROUNA Hassane

Sous la direction de : Président : Pr BOUZOU M.I

Dr BONTIANTI Abdou Dép. Géo/FLSH/UAM

Chargé de recherches GAME/IRSH

Codirection Assesseur : Dr DAMBO Laouali

Dr ISSAKA Hamadou Assistant Dép. Géo FLSH/UAM

Attaché de recherches GAME/IRSH

Année académique 2010-2011

2

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES 1

TABLE DES CARTES 5

TABLE DES TABLEAUX 6

TABLE DES PHOTOS 6

SIGLES ET ABREVIATIONS 7

DEDICACE 8

REMERCIEMENTS 9

RESUME 10

ABSTRACT 11

INTRODUCTION GENERALE 12

1. PROBLEMATIQUE 14

1.1 Contexte et justification 14

1.2. Revue de la littérature 15

1.3 Les hypothèses de l'étude 17

1.4 Les objectifs de l'étude 18

1.4.1 Objectif global 18

1.4.2 Objectifs spécifiques 18

1.5 Délimitation du sujet 18

1.5.1 Champ d'étude 18

1.5.2 Définition des mots clés 22

2. Méthodologie de l'étude 23

2.1 La recherche documentaire 24

2.2 L'observation du terrain 24

2.3 Les entretiens et enquêtes par questionnaire 24

2.4 Les travaux de cartographie 25

3

2.5 Les difficultés rencontrées

CHAPITRE 1 : TYPOLOGIE DES ACTEURS DE L'HYDRAULIQUE URBAINE

 
 
 

27

28

1.1 Les acteurs institutionnels Etatiques

 
 
 
 
 

29

1.1.1 Le Ministère de l'eau, de l'environnement

et

de

la

lutte

contre

la

désertification

 
 
 
 
 

29

1.1.2 Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM)

 
 
 
 
 

29

1.1.3 La Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN)

 
 
 
 
 

30

1.1.4 La Société d'Exploitation des Eaux du Niger (SEEN)

 
 
 
 
 

30

1.1.5 La communauté urbaine de Niamey (CUN)

 
 
 
 
 

30

1.1.5 Les partenaires techniques et financiers du secteur de l'eau et l'assainissement

31

1.1.7 Les ONG et Associations nationales et internationales 31

1.2 Les acteurs locaux 31

1.2.1 Les promoteurs privés 31

1.2.1.1 La promotion à but lucratif 31

1.2.1.2 La promotion à but caritatif 32

1.2.2 Les fontainiers ou gérants de châteaux 32

1.2.3 Les vendeurs d'eau (VE) ou Garoua en haoussa 33

CHAPITRE2:SOURCES D'APPROVISIONNEMENT ET ACCES A L'EAU AU QUARTIER PAYS-BAS

36

2. 1 les sources d'approvisionnement en eau 37

2.1.1 Les points d'eau moderne 37

2.1.1.1 Les bornes fontaines 37

2.1.1.2 Les châteaux 37

2.1.1.3 Les vendeurs d'eau (Garoua) 38

2.1.2 Les points d'eau traditionnels 40

2.1.2.1 Les puits 40

2.1.2.2 La dynamique des points d'eau traditionnels 42

4

2. 2 L'accès à l'eau potable au quartier Pays-Bas 43

2.2.1 L'accès à diverses sources d'approvisionnement 43

2.2.2 Les quantités d'eau potable consommées par personne et par jour 44

2.2.3 Les problèmes liés à l'approvisionnement en eau potable des ménages 48

2.2.3.1 Le coût de l'eau 48

2.2.3.2 Les longues files d'attente 49

2.2.3.3 Les distances parcourues 49

2.2.3.4 Les contraintes liées à la situation topographique de Pays-Bas 50

2.2.3.5 Les conflits (bagarres) 50

2.2.3.6 Les coupures 51

2.2.4 L'isolement physique du quartier 51

CHAPITRE 3 : INFLUENCE DE L'INSALUBRITE SUR L'EAU 53

3.1 Les conditions de stockage et risques de contamination de l'eau 54

3.1.1 Les ustensiles utilisés pour la collecte de l'eau 55

3.1.2 La durée de stockage de l'eau 55

3.1.3 Les distances entre les ménages et le point d'eau potable 56

3.2 Les dangers liés à la contamination des eaux de la nappe phréatique par les eaux

vannes et excréta 57

3.2.1 Mode d'évacuation des ordures ménagères 57

3.2.2 Mode d'évacuation des eaux usées 59

3.2.3 Les lieux de défécation 60

3.2.4 La prédominance des latrines traditionnelles 60

3.3 La perception des populations par rapport aux maladies liées à l'eau insalubre 61

3.3.1 Les maladies causées par l'insalubrité selon les habitants 61

3.3.2 Les différentes maladies citées 62

3.4 Le développement social durable en question ? 63

CONCLUSION GENERALE 65

5

Bibliographie 66

Annexes 72

TABLE DES CARTES

Carte n°1 : localisation de Pays-Bas dans la ville de 19

Niamey 19

Carte n°2 : Relief du quartier Pays-bas 21

Carte n°3 : Ilots du quartier Pays-bas 26

Carte n°4 : Répartition des points d'eau modernes 39

Carte n°5 : Répartition des points d'eau traditionnels 41

Figure n°1 : quantité d'eau potable consommée par personne/jour (en litre) 45

Figure n°2 : Quantité d'eau potable en fonction de la source d'approvisionnement 46

Figure n°3 : Corrélation entre les variables quantité eau potable et distance 47

Figure n°4 : problèmes d'approvisionnement en eau des ménages 48

6

TABLE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Usages de l'eau de puits 43

Tableau n°2 : critère de qualité retenu pour la classification des échantillons retenus 54

Tableau n°3 : Durée du stockage de l'eau 56

Tableau n°4 : Mode d'évacuation des ordures ménagères 58

TABLE DES PHOTOS

Photo n°1 : château situé au centre du quartier 38

Photo n°2 : longue file d'attente au niveau du forage (château) 49

Photo n°3 : exemple de fosse remplie qui coule dans la rue 60

Photo n°4 : exemple de latrine située à côté de la « cuisine » 61

7

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGD : Assainissement et Gestion des déchets

BF : Borne Fontaine

CUN : Communauté Urbaine de Niamey

FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

GAME : Département de Géographie et Aménagement de l'Espace

IRSH : Institut de Recherches en Sciences Humaines

L : Litre (s)

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non gouvernementale

PTF : Partenaires Techniques et Financiers

RAIL : Réseau d'Appui aux Initiatives Locales

SEEN : Société d'Exploitation des Eaux du Niger

SIG : Système d'Information Géographique

SPEN : Société de Patrimoine des Eaux du Niger

UAM : Université Abdou Moumouni

VE : Vendeur d'Eau

8

DEDICACE

Je dédie ce travail à ma mère Halimatou Marou qui m'a accompagné le premier jour à l'école et qui m'a quitté 4 ans plus tard (le 12 janvier 1992).

A ma soeur Ramatou Younsa Harouna emportée par l'Ostéosarcome (cancer) malgré l'immense espoir qu'on avait de vaincre cette maladie, le 20 mai 2009.

Ma satisfaction aurait été infinie si seulement vous aviez été là.

9

REMERCIEMENTS

Ce travail n'aurait pu aboutir sans le concours de plusieurs personnes que je m'en vais remercier du fond du coeur. Ça serait un manquement de ne pas commencer par Dr Bontianti Abdou chef du département de Géographie et Aménagement de l'Espace (GAME), qui a bien voulu nous encadrer et nous accepter dans son équipe. Sa disponibilité, ses conseils conjugués à son appui logistique ont été déterminants.

Nous sommes reconnaissants au Département de Géographie de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines qui a assuré notre formation, au GAME pour le stage puis le service civique.

Nos remerciements vont également à tous les collègues du GAME en particulier Dr Hamadou Issaka pour le coencadrement et Abdou Issa Yonlihinza pour les multiples conseils techniques ; à Moussa Yayé pour la mise en forme du document, Ali Noma, Siddo, Rahina je ne vous oublie pas. S'il y'a quelqu'un à remercier spécialement c'est sans doute Abdoulaye Seyni Ibrahim qui nous a aidé à administrer les questionnaires et a mis à notre disposition sa machine. Adamou Sani Mamane Mansour merci pour les conseils techniques. Hilary Hungerford merci pour le GPS, Melody Midiliya Féo merci pour la traduction en anglais.

Motion spéciale à la cellule Assainissement et Gestion des Déchets (AGD) du Réseau d'Appui aux Initiatives Locales (RAIL) qui nous a accepté en stage de cartographie et l'appui logistique. Merci Mr Mali Sanoussi et Ali Mamane et tout le personnel du RAIL.

Les bibliothécaires de l'IRSH à savoir Salmou Salifizé, Djaratou Ibrahim, Hamsatou Hassane et Fati Idé sont à remercier sincèrement pour leur patience pour les multiples prêts.

Comment dire merci à toute ma famille en particulier à mon père Monsieur Younsa Harouna qui m'a tout donné et toujours soutenu et encouragé. Mon frère jumeau Seyni, mes adorables soeurs Mariama, Aminata, Fatoumata, Hafissatou, Samira et Aissata merci pour la confiance. Comment oublier les familles Kamara et Sori du quartier liberté ; Halidou Arzaka et Bontianti de gamkallé, Louis de zongo et enfin Yacine Diallo de wadata. Le colonel Ali Harouna et tout le personnel de la direction nationale de la pêche et de l'aquaculture merci pour tout. Sadikou Abdoulaye de la SPEN et tous les habitants de Pays-Bas qui ont répondu à nos questions malgré leurs occupations, retrouvez ma gratitude. Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités sachent que nous les remercions aussi sincèrement.

10

RESUME

Ce travail d'étude et de recherche (TER) présente l'un des problèmes les plus cruciaux engendrés par l'urbanisation anarchique dans les villes d'Afrique Noire. Il s'agit du problème d'accès aux services urbains de base qui se pose avec plus d'acuité dans les quartiers précaires symbole de la mauvaise gestion urbaine.

Pays-Bas est un quartier précaire de Niamey situé sur un site accidenté qui a accentué son isolement physique. Ce dernier ne facilite pas l'installation d'un véritable réseau d'adduction d'eau potable et d'évacuation des déchets. Les stratégies mises en place par les ménages pour faire face au vide infrastructurel, les problèmes quotidiens rencontrés par les ménages pour s'approvisionner en eau, les risques sanitaires et environnementaux sont les aspects développés par ce travail pour une contribution à la recherche sur les quartiers précaires de la ville.

Mots clés : quartiers précaires, eau potable, assainissement.

ABSTRACT

This study presents one of the most critical problems caused by urban sprawl in African cities. This is the problem of limited access to basic urban services that confront, in particular, marginalized neighborhoods, a symbol of urban mismanagement.

The Pays-bas is one such marginalized neighborhood located on a rugged site that accentuates its physical isolation and complicates the task of installing a water supply and waste disposal system. This paper contributes to the research on marginalized city neighborhoods in its discussion of the strategies developed by households to cope for the lack of infrastructure, their daily complications for water supply, and the health hazards and environmental aspects.

11

Key words: marginalized neighborhoods, potable water, sanitation

12

INTRODUCTION GENERALE

L'accès à l'eau potable et à l'assainissement constitue l'un des défis majeurs du XXIème siècle. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, 2006), plus d'un milliard d'individus se voient privés du droit à l'eau salubre et 2,6 milliards d'êtres humains sont sans accès à un dispositif d'assainissement adéquat. Chaque année, près d'1,8 million d'enfants meurent des suites directes de diarrhées ou d'autres pathologies causées par la consommation d'eau insalubre ou par un assainissement inadéquat.

Cette situation est plus dramatique dans les pays en voie de développement situés en Afrique subsaharienne, marqués par une forte urbanisation depuis quelques années. Fournir de l'eau potable et un assainissement est devenu problématique dans les villes de ces pays enregistrant une prolifération des quartiers précaires corolaire de la mauvaise gestion urbaine.

Ces quartiers installés sans planification urbaine au préalable, ne peuvent bénéficier de ces équipements indispensables à la vie en milieu urbain. Beaucoup de citadins n'ont pas accès à l'eau potable et à un assainissement de base, ils font recours à des équipements traditionnels comme les puits malgré les risques liés à la pollution de la nappe phréatique. Du coup, beaucoup de personnes habitant les quartiers précaires se voient aussi priver du minimum social requis en matière d'accès à l'eau salubre qui est de 20 litres L (PNUD,2006) par personne et par jour pour la satisfaction des besoins élémentaires. Combien de citadins n'ont pas accès à ce minimum social ? L'assainissement autonome, nonobstant son cortège de dangers pour les populations et l'environnement, est le système mis en place par les habitants pour faire face au manque d'équipements.

Les quartiers précaires de Niamey n'échappent pas à cette situation, reflet de la pauvreté qui pousse des personnes à occuper des sites inconstructibles pour y habiter. Les municipalités n'arrivent même pas à satisfaire les quartiers réguliers de la ville en équipements collectifs d'assainissement : ramassage des ordures par les camions de la mairie, caniveaux, réseau d'adduction d'eau...etc.

Le quartier Pays-Bas est un exemple de ce dysfonctionnement du système urbain qui lance les habitants dans un combat quotidien pour l'accès à ces services publics. Dans le contexte de Pays-Bas, comme dans la plupart des quartiers de Niamey, la problématique de l'eau est de plus en plus liée à l'assainissement ; c'est pourquoi ce travail d'étude et de recherche les lie pour une contribution aux travaux antérieurs sur le thème de la gouvernance urbaine.

13

Une typologie des acteurs intervenant dans le secteur de l'eau et l'assainissement est faite dans le premier chapitre ainsi que les rôles et attributions de chacun et enfin une analyse conclut le chapitre.

Le deuxième chapitre consacre une typologie des sources d'approvisionnement en eau du quartier ainsi que conditions d'accès à l'eau potable au niveau des ménages.

Le troisième chapitre, quant à lui, fait la radiographie de l'impact de l'assainissement autonome sur la qualité des eaux consommées et lance le débat sur le développement social durable.

14

1. PROBLEMATIQUE

1.1 Contexte et justification

A l'instar des autres capitales de l'Afrique de l'Ouest, Niamey aussi connaît une croissance urbaine sans précédent. Elle se traduit par une extension spatiale rapide et démesurée et une démographie galopante.

La rapidité et l'ampleur de croissance démographique et spatiale n'ont pas permis aux pouvoirs publics de doter la capitale du Niger des infrastructures nécessaires à la vie quotidienne des citadins (Motcho, 2005). Il s'en est suivi une aggravation des problèmes existants : insalubrité, crise de logements, prolifération des quartiers informels (précaires), difficile accès aux services urbains de base dont l'eau potable et l'assainissement. En fait, il s'agit d'une détérioration du cadre de vie dans un contexte de pauvreté.

Les effets pervers de cette « urbanisation déréglée » se ressentent plus dans les quartiers précaires où les problèmes liés à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement se posent avec plus d'acuité.

En effet, comme évoqué plus haut ces quartiers, installés sans planification préalable ne peuvent bénéficier d'un véritable réseau d'eau et d'assainissement. La précarité du statut foncier, conjuguée à la topographie de ces espaces habités pour faire face à la crise du logement, ne facilite pas l'accès à ces services urbains de base. La réalisation de ces services entrainerait des coûts importants dans un contexte où la mal gouvernance, l'affairisme et les passes droit caractérisent les municipalités. Pays-Bas n'est-il pas illustratif de ce dysfonctionnement et ses conséquences sur les services urbains (eau et assainissement)?

Situé sur un site accidenté, Pays-Bas n'est quasiment pas branché au réseau d'eau. Quelles sont les conséquences de cette ségrégation de la distribution de l'eau ?

Les conséquences immédiates de cette situation sont la cherté du litre d'eau qui peut coûter jusqu'à dix fois plus chères que dans les quartiers réguliers (I. Hamadou (2004), I. Seybou (2005), O.Chekaraou Amina (2008)).

La faiblesse des points d'eau potable entraîne une polarisation d'où de longues files d'attente qui peuvent amener des conflits entre usagers. Quelle serait la situation des points d'eau pendant la canicule où les besoins en eau des ménages croissent ?

Certains ménages font recours à des équipements traditionnels plus accessibles tels que les puits pour s'approvisionner en eau au risque de s'exposer aux maladies liées à l'eau insalubre telles les fièvres typhoïde et paratyphoïde, le paludisme, la schistosomiase, les amibes...etc. Ces maladies ne constituent-elles pas un véritable problème de santé publique pour une ville ?

Autres conséquences sont liées à la limitation des quantités d'eau consommées par personne et par jour mais aussi l'insuffisance d'eau pour la satisfaction des besoins

15

d'hygiènes de base. La quantité préconisée par l'OMS est de 20 litres par personne et par jour, cette quantité est-elle atteinte à Pays-bas ?

Pour Dos Santos Stéphanie (2006), le fait de disposer de faibles volumes d'eau ne facilite pas l'adoption de mesures d'hygiène adéquates. Avec le système d'assainissement actuel en vigueur à Niamey, cette situation rend du même coup les ménages qui n'ont pas accès à l'eau potable plus vulnérables aux maladies liées au péril fécal, notamment les diarrhées.

Tout comme le réseau d'adduction d'eau, ce quartier n'est pas raccordé au réseau d'évacuation des eaux usées, des excréta et ordures ménagères, du coup la nature devient le principal réceptacle des déchets liquides et solides. Face au manque crucial d'équipements que requiert la vie en milieu urbain, on est en droit de se demander

quelles sont les stratégies individuelles ou collectives développées par les
populations pour faire face à cette situation ?

L'assainissement étant fortement lié à la santé publique en raison de multiples maladies liées à un environnement malsain, quel est l'impact de l'assainissement autonome sur la qualité de l'eau de boisson ? Plusieurs facteurs peuvent avoir des effets néfastes sur la qualité de l'eau. Il s'agit notamment des récipients utilisés par les ménages pour la collecte, des distances parcourues, de la durée et des conditions de stockage de l'eau.

Pour répondre à toutes ces questions, nous sommes éclairés par la revue de la littérature qui nous a permis de formuler des hypothèses d'étude.

1.2. Revue de la littérature

Les problèmes liés à l'accès à l'eau potable et l'assainissement touchant au social, à l'économie, à la santé...corollaire de l'urbanisation galopante que connaissent les villes africaines ont fait l'objet d'étude pluridisciplinaire riche et variée.

Ainsi, KOMBASSERE Apollinaire (2007) dans son mémoire de maîtrise de géographie intitulé « l'accès à l'eau potable et les risques diarrhéiques dans les zones irrégulières de Ouagadougou : les cas de Yamtanga », a montré les facteurs de risque relatifs aux maladies diarrhéiques tels que : les faibles volumes d'eau, le transport et le mode de stockage de l'eau au sein des ménages.

MPAKAM Hernanie Grelle et al (2006), dans leur article « l'accès à l'eau potable et l'assainissement dans les villes des pays en développement : cas de Bafoussam (Cameroun) », ont étudié trois quartiers précaires de cette ville. Ils ont identifié les stratégies mises au point par les populations en matière d'assainissement et d'accès à l'eau potable, et souligné les menaces sur l'environnement en général et sur les ressources en eau et la santé des populations en particulier.

16

Au Niger, les études sur l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les villes qui subissent les effets pervers des croissances démographique et spatiale, ne sont pas récentes. Ainsi, plusieurs chercheurs se sont intéressés à la thématique avec des approches différentes dans les quartiers précaires de Niamey qui nous intéresse.

Les géographes dans leur étude classique de description de l'espace en relation avec les activités socio-économiques, ont offert aux chercheurs une documentation assez fournie ces dernières années. Quel a été le centre d'intérêt de ces études ?

La typologie des sources d'approvisionnement en eau des ménages a été l'aspect le plus développé. Ainsi, trois sources ont été identifiées il s'agit des bornes fontaines, des puits et des vendeurs d'eau. Le coût de l'eau aussi a été largement mis en exergue dans cette recherche de compréhension des quartiers précaires. Du fait que le réseau d'eau n'existe presque pas, les populations payent l'eau très chère ce qui est un calvaire à cause de la faiblesse des revenus Issaka Hamadou (2004), I. Seybou (2005), O. Chekaraou Amina (2008), G. Guirmaye Haoua (2008)). Le litre d'eau coûterait dix fois plus chères dans les quartiers précaires que dans les quartiers réguliers. Cette spéculation qui entoure le coût de l'eau dans les quartiers précaires aurait pour origine la diversification des acteurs intervenant dans la distribution de l'eau au niveau local. Qui sont ces acteurs ? Ces études n'ont pas mis l'accent sur ces derniers et le rôle de chacun d'eux sur la fluctuation du coût de l'eau en fonction de l'espace. Les bornes fontaines étant le mode largement utilisé, leur mode de gestion n'a pas été évoqué.

Toujours sur l'accès à l'eau potable, certains problèmes quotidiens des ménages n'ont pas été traités par les différents auteurs. En effet, les distances parcourues par les ménages constituent un véritable calvaire, par conséquent, la distance entre le service de l'eau et l'habitat devrait constituer une norme pour toute étude sur la thématique.

Outre les distances, les quantités d'eau consommées par personne et par jour ou par ménage de ces quartiers n'ont pas été évoquées nonobstant son importance. La quantité d'eau préconisée par l'OMS est de 20 L par personne et par jour alors on est en droit de se demander quelles sont les quantités consommées par personne et par jour dans les quartiers précaires de Niamey ?

A ces facteurs constituant pourtant des données de premier ordre, il faut ajouter aussi les conditions de transport et de stockage de l'eau par les ménages qui peuvent avoir une incidence sur la qualité de l'eau de boisson. Au quartier Golf qui n'existe plus sur la carte à l'heure où nous écrivons ces lignes, l'eau est entretenue dans des jarres mal entretenues (OUSMANE CHEKARAOU Amina (2008). La durée de stockage de l'eau n'a pas été évoquée.

Beaucoup de maladies en Afrique de l'Ouest telles que le paludisme, les fièvres typhoïde et paratyphoïde,... ont pour cause un environnement malsain alors qu'est-ce

17

que les différents auteurs ont écrit sur l'assainissement dans les quartiers précaires de Niamey ?

Tout comme le réseau d'adduction d'eau potable, ces quartiers sont dépourvus d'un réseau d'évacuation des eaux usées, alors la nature est le véritable réceptacle des déchets liquides et solides (Issaka Hamadou (2004), O. Chekaraou Amina (2008), G. Guirmaye Haoua (2008)). Les populations mettent en place des stratégies individuelles pour faire face au manque crucial d'infrastructures collectives que requiert la vie en milieu urbain en matière d'assainissement. Quelles sont les conséquences de cette situation ?

Pour G. Guirmaye Haoua (2008), l'absence d'un système d'assainissement face à l'importance de l'insalubrité entraine des risques sanitaires au quartier Pays-Bas objet de notre étude. Les déchets déversés dans les rues, les ravins favorisent la prolifération des moustiques et vecteurs de maladies. Quelle est la perception des populations sur ce système d'assainissement par rapport aux maladies ? Tel est l'aspect qu'elle n'a pas évoqué. Les risques environnementaux aussi ont été évoqués sous l'angle de la pollution de la nappe phréatique et des effets néfastes que peuvent avoir les mauvaises odeurs sur l'air lors des incinérations des déchets par les habitants. Les populations sont-elles conscientes de l'impact environnemental de ces pratiques sur le quartier en particulier et de la ville en général ? Aucune de ces études ne s'est intéressée à la perception des habitants des quartiers précaires de Niamey sur les conséquences de l'assainissement autonome.

Il ressort de ces analyses que les études menées sur les quartiers précaires de la ville de Niamey se sont plus intéressées au statut foncier de ces quartiers et les interrelations qu'il ya entre eux et les autorités politico-coutumières. L'accès à l'eau potable n'était étudié que sous l'angle de la typologie des sources d'approvisionnement en eau, son coût et la ségrégation socio-spatiale de la distribution de l'eau ; pour l'assainissement, les stratégies que développent les populations pour leur cadre de vie salubre.

En s'intéressant aux problèmes liés à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement de manière approfondie et ses conséquences sanitaires, environnementales....à travers l'exemple du quartier Pays-bas, notre TER montre ainsi son originalité.

1.3 Les hypothèses de l'étude

- Hypothèse 1 : l'isolement du quartier et l'état de pauvreté des habitants seraient à l'origine des défaillances constatées au niveau de la desserte en eau potable de Pays-Bas.

18

- Hypothèse 2 : l'assainissement autonome qui domine dans le quartier présente des risques majeurs en termes de dégradation de la qualité des eaux consommées.

- Hypothèse 3 : les problèmes liés à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement ne permettent pas un développement social durable.

1.4 Les objectifs de l'étude

1.4.1 Objectif global

La présente étude a pour objectif global de comprendre les problèmes d'accès à l'eau potable et à l'assainissement au quartier Pays-Bas ainsi que les interactions entre eau et assainissement à Pays-Bas.

1.4.2 Objectifs spécifiques

Identifier les sources d'approvisionnement en eau de Pays-Bas Connaître les différents modes d'accès à l'eau potable

Déterminer les quantités d'eau consommées par personne et par jour Déterminer l'influence de l'insalubrité sur l'eau à Pays-Bas

1.5 Délimitation du sujet

1.5.1 Champ d'étude

Pays-bas est situé dans la partie sud-est de la communauté urbaine de Niamey. Il est limité au nord par le quartier Talladjé, au sud par le quartier Saga, à l'est par l'aéroport international Diori Hamani et à l'ouest par la zone industrielle. (Cf. Carte n°1)

Son relief est caractérisé par un plateau, une plaine, de nombreux ravinements aboutissant à des mares temporaires au sud du quartier et des dépressions dans tout le quartier.

Son climat est celui de la ville de Niamey : il est de type sahélo-soudanien qui se subdivise en deux saisons distinctes :

une saison sèche d'octobre à mai (8 mois) durant laquelle souffle l'Alizé continental au Sud du Sahara ;

une saison pluvieuse de juin à mi-septembre (4 mois).

Carte n°1 : localisation de Pays-Bas dans la ville de

Niamey

Carte n°1; Localisation de Pays-bas dans la ville de Niamey

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Fleuve Niger

Limites communes _ Ceinture verte

1 Lacouroussou

2 Ban izoumbor.

3 Gandatthe

Iles

ECHELLE 0 2 Km

Johan

Say r{wllou Net.Lu

19

Source; I RSH modifiée par YOIJN5A HAROLJNA Hassane janvier 2011

20

Les sols rencontrés sont de types hydromorphes au sud du quartier, une cuirasse latéritique recouvre le plateau, la faible profondeur et la perméabilité sont les principales caractéristiques des sols.

La végétation (du quartier) est dominée par les espèces gueira senegalensis et Combretum micranthum. On trouve également dans plusieurs endroits du quartier azadirachta indica, dans les jardins situés au sud on rencontre des espèces fruitières (manguier, citronnier).

La population est de 7 551 habitants répartie entre 1 167 ménages composés de 3 830 hommes et 3 721 femmes. (RENACOM, 2006).

L'occupation de cet espace est ancienne et daterait de quelques décennies, le nom « Pays-Bas » donné au quartier est récent et serait lié à sa situation topographique et daterait des années 1990. Pour certains, le nom est le corolaire d'une aide en poteaux électriques financée par la Hollande. Ce qui est important est de retenir qu'il porte le nom administratif de « Saga Kourtey » dont le chef Ibrahim Madey (depuis 1981) habite présentement à Saga et se fait représenter par un intérimaire habitant Pays-Bas.

Carte n°2 : Relief du quartier Pays-bas

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1.5.2 Définition des mots clés

-Eau potable : selon l'Institut de Prévention des Accidents Domestiques (IPAD), une eau potable est une eau destinée à la consommation humaine, qui peut être bue toute une vie sans risques pour la santé, à l'exclusion des eaux minérales naturelles. Ces dernières possèdent des propriétés thérapeutiques justifiant leurs classements en eau minérale. [ http://www.ipad.asso.fr].

Le dictionnaire de l'Agriculture Biologique et du Développement définit l'eau potable comme une eau dont la consommation n'entraîne aucun danger pour la santé humaine.[ http://www.intelligence.org]

Pour l'OMS, l'eau potable est une eau dont la consommation est sans danger pour la santé. Pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle doit satisfaire à des normes relatives aux paramètres organoleptiques (couleur, turbidité, odeur, saveur) physico-chimiques (température, pH,...) ; microbiologiques (coliformes fécaux et totaux, streptocoques fécaux,...) et des substances indésirables et toxiques (nitrates, nitrites arsenic, plomb, hydrocarbures,....). Pour chaque paramètre, des valeurs limites à ne pas dépasser sont établies et diffèrent d'un pays à un autre (KOMBASSERE A, 2007).

Au Niger l'ordonnance 2010-06 du 1er avril 2010 portant code de l'eau, définit l'eau potable comme eau à l'état naturel ou traitée dont les caractéristiques organoleptiques (saveur, odeur, couleur, ....), esthétiques, physico-chimiques et microbiologiques sont conformes aux normes de qualités (celles de l'OMS) de l'eau en vigueur. C'est une eau apte à la consommation humaine.

De toutes ces définitions, nous retiendrons qu'une eau potable est une eau dont la consommation n'expose pas le consommateur aux maladies hydriques. Cette définition s'applique- t-elle aux quartiers précaires de Niamey où la problématique de l'assainissement est grande ?

-Quartiers précaires : les définitions sont multiples et variées car l'appellation qu'on en donne révèle le plus souvent un caractère social, économique, juridique, environnemental,...etc.

Ainsi, Durand-Lasserve définit les quartiers irréguliers (précaires) comme étant des quartiers non reconnus souvent installés hors des limites municipales puis progressivement intégrés dans le tissu urbain.

Selon Jean-François Laurent (consultant URBAPLAN), les Nations Unies prennent en considération quatre critères dans la définition d'un quartier précaire :

- l'accès à l'eau potable - l'assainissement

- la qualité du logement

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- la densité de l'occupation du logement

Si un seul des quatre critères n'est pas rempli, l'habitation est considérée comme « slum » ou précaire. Cette définition ne tient pas compte des réalités des villes des pays en développement.

Pour ISSAKA Hamadou (2004), un quartier spontané (Pays-Bas a un statut foncier informel) est une portion de la ville, un espace ayant une unité historique, fonctionnelle ou sociologique mais non reconnu par l'Etat.

-l'assainissement : selon l'encyclopédie libre Wikipedia, l'assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents domaines, tels que l'évacuation des eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des excréta et le traitement de tous ces éléments. (Définition reprise par techno-science, [ http://www.techno-science.net].

L'OMS le définit comme étant « l'action visant à l'amélioration de toutes les conditions qui, dans les milieux physiques de la vie influent ou sont susceptibles d'influencer défavorablement sur le bien être physique, moral ou social de l'Homme ». Elle ajoute que « relèvent de l'assainissement outre l'élimination des excréta et des eaux usées, l'approvisionnement en eau, le logement, les conditions atmosphériques, les conditions de travail et les vecteurs de maladies »

Au Niger, le programme eau et assainissement (2008) définit l'assainissement comme « un ensemble permettant d'améliorer les conditions de vie et d'habitat des populations, de préserver leur santé et de protéger les ressources naturelles »

La synthèse de ces deux définitions a amené Nagara M. (2009) à définir l'assainissement comme « un ensemble de techniques d'évacuation et de traitement des eaux usées et des boues résiduaires mais aussi des ordures dans le but d'assurer l'amélioration du cadre de vie des populations et protéger leur environnement ».

Nous retiendrons que l'assainissement est le processus par lequel l'Homme se dote d'un environnement sain en essayant d'atténuer les effets physico-chimiques (de ses déchets) et climatiques susceptibles de le dégrader.

2. METHODOLOGIE DE L'ETUDE

Pour cette étude nous avons adopté une méthode qui a reposé sur une recherche documentaire, une observation du terrain, des entretiens et enquêtes par questionnaire et des travaux de cartographie.

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2.1 La recherche documentaire

Elle s'est déroulée dans les différentes bibliothèques de la place. C'est ainsi nous avons été à la bibliothèque de l'Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH), du Département de Géographie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et celle du Centre Culturel Franco-Nigérien (Jean Rouch). La bibliothèque de Dr BONTIANTI Abdou nous a aussi été d'une grande aide car nous avons eu accès à des documents riches et variés traitant de notre thème. L'essentiel de ce travail s'est effectué en ligne avec le moteur de recherche Google et la visite des revues en ligne dont Vertigo,MemoireOnline ,VRM,... D'une manière générale nous avons consulté des ouvrages généraux qui traitent de l'urbanisation des villes africaines et des ouvrages spécifiques à la ville de Niamey en général et ceux qui traitent des quartiers précaires en particulier.

2.2 L'observation du terrain

Elle a été d'une importance capitale pour la réalisation de notre travail. En prélude à notre travail de terrain, nous avons assisté Hilary Hugerford pour les enquêtes de sa thèse de doctorat de Géographie traitant de la même thématique. Cela nous a permis de mieux connaitre notre terrain, c'est de là même que nous avons eu l'idée de calculer les distances entre le ménage et le point d'eau avec un GPS.

2.3 Les entretiens et enquêtes par questionnaire

Les entretiens : ils se sont passés avec les différents acteurs concernés par notre travail. Il s'agit des responsables de la SPEN, des fontainiers, et des vendeurs d'eau.

Les enquêtes : elles sont réalisées grâce à à un questionnaire constitué de quatre rubriques qui sont :

L'identification de l'enquêté (e)

Le système d'approvisionnement en eau du ménage

L'hygiène et l'assainissement

La perception des risques sanitaires.

Nous avons enquêté 120 ménages soit 1/10è de la population (RENACOM, 2006) ; du quartier choisis de manière aléatoire avec un nombre bien défini pour chaque zone du quartier en fonction de l'importance du nombre d'habitants.

La conception, la collecte, le traitement et l'analyse des données ont été réalisés grâce au logiciel Sphinx plus2 qui nous a permis de faire des tris plats et des tris croisés mais aussi des analyses en composante principale ACP.

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Pour calculer les distances entre le ménage et son point d'eau potable nous avons utilisé un GPS. Il s'agit de prendre les coordonnées du point d'eau et de l'enregistrer, une fois arrivé au niveau du ménage choisi en appliquant « go to » au GPS la distance pour joindre le point enregistré s'affiche. La distance est à vol d'oiseau ce qui veut dire que certaines distances sont au-delà de ce qu'on gagne à vol d'oiseau si l'on tient compte des nombreux virages à cause du plan désordonné du quartier , des couloirs, des pentes... néanmoins c'est plus sûr que la méthode d'à peu près.

2.4 Les travaux de cartographie

Pour l'obtention d'un fond de carte du plan des îlots du quartier nous avons dû recourir à la méthode de la photographie aérienne à travers les images de Google Earth. La première étape de cette méthode a été d'abord de survoler la zone d'étude afin de situer les limites éventuelles. La seconde étape a consisté à la photographie aérienne en balayant la zone du Nord-Sud en captant une image à une distance bien précise jusqu'à la limite. La première zone photographiée dénommée P est constituée de 4 images P1, P2, P3, P4.

Après la zone P, une deuxième zone sera photographiée par la même technique mais suivant l'axe Sud-Nord. Ainsi, la zone Q constituée de Q1, Q2, Q3 et Q4 est trouvée. En suivant l'axe Nord-Sud, la zone S sera trouvée avec ses sous-zones S1, S2, S3 et S4.

L'assemblage des images captées en bande est la troisième étape. Ainsi nous avons eu la bande P en faisant P=P1+P2+P3+P4, les bandes Q et S sont déterminées de la même manière. L'assemblage a été réalisé à l'aide du logiciel Ulead PhotoInfo.

La quatrième étape a été l'assemblage des trois bandes (P+Q+S) pour avoir un fonds cartographique du quartier Pays-Bas.

La cinquième et dernière étape a consisté à enregistrer le fonds ainsi trouvé dans le logiciel Mapinfo et de passer à une numérisation des ilots en dessinant les contours des maisons et des espaces vides (parcelles) pour constituer des ilots. C'est par cette technique que nous avons pu obtenir le plan des ilots (Carte n° 3) de ce quartier au site accidenté. Evidemment les ilots sont constitués souvent de pâté de maison. Les éléments sont représentés avec précision. Ceci a été rendu possible grâce à la géolocalisation des points d'eau qui s'est effectuée en parcourant toutes les ruelles pendant 2 journées à pieds muni d'un GPS. Sur les cartes réalisées, les puits sont tellement proches qu'ils sont confondus à cause de l'échelle. C'est ce qui nous a amené à procéder par « zonage » pour la carte des points d'eau traditionnels (carte n°5).

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Carte n°3 : hlots du quartier Pays-bas

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2.5 Les difficultés rencontrées

La réalisation de ce travail a été pour nous une odyssée car nous avons été confrontés à des difficultés comme la plupart des travaux de recherche.

Tout d'abord pour le choix de l'échantillon, nous n'avons pas eu accès à des données démographiques récentes sur le quartier ceci est accentué par la faiblesse des documents écrits sur celui-ci hormis le mémoire de Maitrise de Guirmaye Haoua (2008).

Sur le terrain, nous n'avons pas pu accéder à certains ménages pour pouvoir les interviewer et prendre les coordonnées géographiques en vue de la réalisation des cartes. Nonobstant le caractère académique de notre travail certaines portes nous étaient purement et simplement fermées : « interdit aux hommes ». Outre cela, il est important de signaler aussi la rétention de l'information par certains acteurs dont notamment les VE et certains gérants de BF qui ont refusé de nous fournir certaines informations. Nous avons été confondus à un « agent secret » par un proche du politique promoteur de la BF qui a exigé de voir notre carte d'étudiant. Nous comprenons bien leur inquiétude à l'heure de l'assainissement économique il ne faut pas se fier aux apparences dans un pays où l'on pille, l'on exploite les biens publics dès qu'on a l'opportunité.

Nous avons été marqués aussi par certains habitants du quartier qui nous confondaient aux agents des projets de développement. Certains exigeaient de savoir les retombées surtout économiques de notre travail dans l'immédiat, le court, le moyen ou le long terme. Il a fallu expliquer par plusieurs gymnastiques l'objet de notre travail.

La difficulté majeure est liée au caractère irrégulier du statut foncier il n'ya pas de fond cartographique récent. Après avoir réalisé les cartes à l'aide du logiciel Mapinfo, il nous a fallu reproduire ces cartes avec le logiciel Adobe Illustrator pour une question d'esthétique. La répartition spatiale des points d'eau traditionnels ne nous a pas permis de réaliser une carte de même qualité que les autres.

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CHAPITRE 1 : TYPOLOGIE DES ACTEURS DE
L'HYDRAULIQUE URBAINE

Comme dans la plupart des pays d'Afrique, le syndrome de la privatisation qui a touché les secteurs socio-économiques n'a pas épargné le secteur de l'eau et de l'assainissement au Niger. Ainsi, plusieurs acteurs interviennent-ils dans ce secteur, à côté des acteurs étatiques, jadis seul et unique détenteur du monopole de la collecte, du traitement et de la distribution de l'eau et de la gestion des déchets. Qui sont ces acteurs ? Et quel est le rôle de chacun ? Il s'agit des services techniques de l'Etat, des partenaires techniques et financiers (PTF) ; des organisations non gouvernementales (ONG et Associations nationales et internationales) et des acteurs locaux.

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1.1 Les acteurs institutionnels Etatiques

Il s'agit des institutions étatiques et de leurs partenaires nationaux et internationaux le soutenant dans leur mission.

1.1.1 Le Ministère de l'eau, de l'environnement et de la lutte contre la désertification

Il est chargé en relation avec les ministères concernés, de la mise en oeuvre de la politique nationale en matière d'hydraulique conformément aux orientations définies par le gouvernement. A ce titre il exerce les attributions suivantes dont voici quelques unes déterminées par le décret n°2009-305/PRN/MH du 9 septembre 2009 :

la définition et la mise en oeuvre des politiques et stratégies dans les domaines de l'hydraulique et de l'assainissement ;

l'élaboration et l'application des textes législatifs et réglementaires en matière d'hydraulique et de l'assainissement ;

l'approvisionnement en eau potable des communautés humaines et du cheptel animal ;

l'assainissement lié à la desserte en eau potable ;

la conception et le contrôle des études en matière d'hydraulique et de l'assainissement lié à l'eau ;

la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre des infrastructures hydrauliques et d'assainissement lié à l'eau ;

le contrôle et l'exploitation des infrastructures hydrauliques en collaboration avec l'Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM) ;

l'exercice de la tutelle technique sur les Etablissements Publics, Sociétés d'Etats et Sociétés d'Economie Mixte relevant de son domaine de compétence.

1.1.2 Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM)

Créée par l'ordonnance n°99-044 du 26 octobre 1999, l'ARM est chargée de la régulation des activités exercées sur le territoire du Niger dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des télécommunications et du transport. A ce titre elle a pour mission de :

o veiller à l'application des textes législatifs et réglementaires régissant les secteurs dans les conditions objectives, transparentes et non discriminatoires ;

o protéger les intérêts des utilisateurs et des opérateurs, en prenant toute mesure propre à garantir l'exercice d'une concurrence saine et loyale dans le secteur, dans le cadre des dispositions légales et réglementaires en vigueur ;

o

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promouvoir le développement efficace du secteur en veillant ; notamment, à l'équilibre économique et financier et à la préservation des conditions économiques nécessaires à sa viabilité ;

o mette en oeuvre les mécanismes de consultation des utilisateurs et des opérateurs prévus par les lois et règlements.

1.1.3 La Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN)

Créée par la loi 2000-12 du 14 aout 2000, la SPEN est chargée du patrimoine et des investissements du sous-secteur de l'hydraulique urbaine par un contrat de concession et un contrat plan qui la lient à l'Etat signé le 31 mars 2001 pour une durée de 10 ans renouvelable. Elle jouit d'une autonomie de gestion et à ce titre elle a pour mission :

· la gestion du patrimoine et sa mise en valeur, celle des immobilisations ;

· l'élaboration et le suivi du programme d'investissement, les travaux de réhabilitation et extension de l'infrastructure ;

· la recherche et la levée des fonds, l'amortissement et le service de la dette ;

· la maitrise d'ouvrage et maitrise d'oeuvre des travaux ;

· le contrôle de l'opérateur privé exploitant le service public de l'eau potable ;

· la sensibilisation du public.

1.1.4 La Société d'Exploitation des Eaux du Niger (SEEN)

Sous le contrôle de l'ARM et de la SPEN, l'Etat a confié par un contrat d'affermage la production, le transport et la distribution de l'eau dans les centres urbains er semi-urbains à la SEEN. Elle exploite et gère le service affermé depuis le 1er juin 2001, trois objectifs principaux sont visés à travers le contrat de performance entre la SPEN et la SEEN, il s'agit des indicateurs suivants :

> l'atteinte de l'équilibre financier du sous-secteur de l'hydraulique urbaine ; > l'augmentation du nombre de citadins ayant accès à l'eau ;

> les travaux de renforcement de capacité de production et de distribution de l'eau dans les centres.

1.1.5 La communauté urbaine de Niamey (CUN)

Avec ses cinq (5) communes issues de la décentralisation, la communauté urbaine de Niamey intervient dans la gestion des déchets liquides à travers son service d'assainissement. La gestion des déchets solides est assurée par les services déconcentrés de l'hygiène et de l'assainissement des différentes communes qui

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souffrent de manque de moyens adéquats pour faire face au défi (BONTIANTI.A et SIDIKOU A.H, 2008).

Elle intervient également dans la gestion des bornes fontaines à travers des personnes physiques ou morales qui gèrent au niveau local les installations de la SPEN.

1.1.5 Les partenaires techniques et financiers du secteur de l'eau et l'assainissement

Plusieurs PTF soutiennent l'Etat dans sa lutte pour la satisfaction des besoins en eau potable et assainissement des populations nigériennes à travers la coopération internationale. Il s'agit par exemple de l'Agence Française de Développement (AFD), la Banque Mondiale, le Fonds Koweitiens,... ils sont plus présents en milieu rural qu'urbain en fonction de leur domaine d'intervention.

1.1.7 Les ONG et Associations nationales et internationales

Plusieurs ONG et Associations apportent leurs concours pour l'atteinte des objectifs que l'état s'est fixé dans ce secteur, il s'agit de QUATAR CHARITY, MERCY CORPS, ISLAMIQUE RELIEF SERVICE,...

A ces ONG et Associations d'envergure nationale il faut ajouter plusieurs autres intervenant à l'échelle des communes ou des quartiers de la CUN répertoriées par Boubacar Seydou (2008) mais aussi par Bontianti Abdou et Sidikou Hamidou (2008). Le RAIL intervient également dans l'assainissement à travers la cellule AGD dans le cadre de la coopération décentralisée. Nous citons ces structures ci-dessus car elles sont inventoriées par le rapport annuel (2009) du ministère de l'hydraulique donc elles constituent des données officielles et récentes.

1.2 Les acteurs locaux

A l'échelle du quartier, les acteurs intervenant dans le secteur de l'eau et de l'assainissement se repartissent en promoteurs privés, gérants, ONG,... Certains oeuvrent de manière lucrative ce qui ne facilite pas toujours aux pauvres un meilleur accès à ces services.

1.2.1 Les promoteurs privés

Ce sont des personnes physiques ou morales qui ont installé des points d'eau en vue d'atténuer les souffrances des populations. Parmi ces acteurs, on distingue ceux dont la promotion est à but lucratif et d'autres à but caritatif.

1.2.1.1 La promotion à but lucratif

Elle à été à l'origine des trois BF du quartier, elle est exclusivement l'oeuvre des personnes physiques. Ces dernières sont des affairistes en la matière. Même si l'idée primordiale qui entoure l'installation de ces points d'eau moderne est d'aider ces populations, force est de reconnaitre que c'est en s'attendant à des retombées fructueuses. Par exemple, le promoteur de la BF Sotruni est un homme d'affaire

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spécialisé en la matière qui a demandé de lui donner un petit espace pour installer son point d'eau. Il n'habite pas Pays-Bas tout comme les deux autres promoteurs des BF Fati pompo et Tazartché mais sont sensibles à leur souffrance. Pour Tazartché, le but n'est pas que lucratif mais d'un mélange de magnanimité postélectorale d'un régime très contesté pour adhérer les populations nécessiteuses à la cause. Lors de nos investigations, il ne nous a pas été facile d'avoir des informations sur ce point d'eau car le promoteur est un politique de la place bien connu. Nonobstant le caractère mercantiliste qui entoure l'installation des BF, les populations, elles s'en sortent bénéficiaires d'une façon ou d'une autre avec l'augmentation des points d'eau.

A ce groupe il faut ajouter aussi les promoteurs des châteaux qui sont eux, des habitants du quartier. Le premier château privé a été réalisé par un yorouba en 2009 sur fonds propre, c'est un château (forage) électrique qui dispose même de filtre. Le dernier ne date que de quelques mois et est situé juste à côté de l'autre. Ces châteaux offrent les mêmes services comme les BF c'est-à-dire vente directe aux ménages et aux VE à des prix qui ne s'éloignent pas des autres à cause de la concurrence. Enfin, il faut retenir que le château (installé par l'Etat) aussi est géré par un particulier qui a pris le relais de la commune qui n'arrivait plus à faire face à sa gestion.

1.2.1.2 La promotion à but caritatif

Elle est l'oeuvre des ONG et Associations Islamiques des pays arabes qui aident les populations les plus démunies. Parmi elles, nous pouvons citer l'ONG « la vie en mieux » qui a construit un château en mars 2010 fonctionnant avec un groupe électrogène. Beaucoup de puits sont construits également par ces ONG mais la plupart sont non fonctionnels ou vétustes. Outre cette première catégorie, il ya l'ONG américaine « Mercy Corps ». Cette dernière a débuté son intervention au cours du mois d'octobre 2010, elle consiste à recruter des femmes du quartier pour le balayage des rues moyennant une rémunération hebdomadaire de 10 000 FCFA. Elle a recruté 88 femmes pour une durée de 3 mois, ce nombre va augmenter avec le temps. Cette action est salutaire en rendant salubre le cadre de vie mais aussi en procurant des revenus pour ces femmes surtout celles qui sont « chefs de ménage ». Il est important de signaler que le service au niveau des châteaux n'est pas gratuit donc le mot lucratif est utilisé à titre distinctif, les recettes servent à payer le gérant et ou pour faire face aux dépenses de fonctionnement.

1.2.2 Les fontainiers ou gérants de châteaux

Habitants du quartier, ils sont choisis par les promoteurs pour vendre et entretenir les points d'eau. Leur rémunération varie entre 15 000 à 25 000 FCFA par mois en plus de certaines indemnités comme pour le petit déjeuner ou le déjeuner. A titre

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illustratif la gérante de Sotruni1 gagne 3 500 FCFA par mois sans compter les 500 FCFA qu'elle soustrait pour elle ce qui lui donne un revenu de 18 500 FCFA/mois. Comparée à la fontainière de Fati pompo, Fati2 gagne un salaire net de 25 000 FCFA sans compter ses indemnités journalières petit déjeuner qui s'élèvent à 150 FCFA/jour. Son revenu s'élève donc à 29 500 FCFA/mois ce qui peut permettre de satisfaire certains besoins personnels sans faire recours à un parent. Cette différence de traitement s'explique par l'importance du chiffre d'affaire de la BF car à Sotruni on vend entre 3 500 à 20 000 FCFA/jour en fonction des saisons alors qu'à Fati pompo la vente tourne autour de 9 000 à 10 000 FCFA /jour.

Pour les gérants des forages, la rémunération ne dépasse guère 15 000 FCFA nonobstant l'importance de la vente. Certains gérants ont une rémunération forfaitaire c'est le cas du forage yorouba et de la BF Tazartché3. Ces revenus comparés avec le salaire minimum interprofessionnel de croissance du Niger (SMIC) qui est de 28 000 FCFA montre que seule Fati est payée conformément aux textes en vigueur. Les autres se contentent du peu même si le travail est étalé sur toute la semaine du matin jusqu'au soir.

1.2.3 Les vendeurs d'eau (VE) ou Garoua en haoussa

En général saisonniers, ils viennent du Burkina Faso, du Mali et quelques régions du Niger. Ils utilisent des bidons de 20 à 25 L déposés dans des charrettes pour transporter l'eau du point d'eau aux ménages. Ils payent les 12 bidons de 20 L constituant une charrette, entre 75 à 100 FCFA pour les revendre à 350 FCFA en temps normal. En cas de pénurie ou si le client est pressé d'avoir de l'eau le VE augmente sur le prix car certains ont des abonnés qui attendent le service quotidien. C'est ce qui explique que le coût grimpe jusqu'à atteindre un seuil inimaginable dans ce quartier pour ceux qui ne sont pas leurs clients habituels. Leurs problèmes avec les abonnés demeurent le non payement des dettes qu'ils ne peuvent cautionner à cause de la durée du séjour.

La nomenclature des acteurs intervenant dans le secteur de l'eau et de l'assainissement au Niger donne l'impression d'un secteur épanoui. Cependant, le rôle et les attributions ne sont que farces du fait du constat amer qui se dégage sur le terrain.

1 Ce nom est donné à cette BF parce qu'elle est située derrière la Société des Transports Urbains de Niamey SOTRUNI

2 C'est Fati le nom de la gérante que les usagers ont donné à la BF, en Zarma c'est la BF de Fati

3 Le mot signifie continuité en Haoussa, son installation a coïncidé avec la tentative de prolongation du mandat constitutionnel de Mamadou Tandja après le 22 décembre 2009, certains pensent qu'elle est installée pour faire adhérer les habitants du quartier au projet.

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D'abord du côté des acteurs institutionnels, le ministère de l'eau, de l'environnement et de la lutte contre la désertification ne dispose pas des moyens conséquents pour faire face à sa mission.

Il y'a une insuffisance des moyens humains : au 31décembre 2009 (Ministère de l'Hydraulique, 2010) l'effectif des agents du ministère se chiffre à 264 actifs, si on ajoute les agents en disponibilité, en position de stage,... ce chiffre s'élève à 424 pour l'ensemble du pays. A ceux-là il faut ajouter aussi les appelés du service civique national au nombre de 172 à la même date. L'écart est grand entre l'immensité du territoire national (1 267 000 Kilomètre carré), les besoins du fait de la croissance démographique (3,3%) plus rapide que les infrastructures surtout en milieu rural. Ceci s'aggrave encore avec le système de fonctionnement des services publics caractérisés par l'absentéisme et l'improductivité de certains agents. Les appelés du service civique quant à eux, passent le temps à circuler à cause du cynisme de certains chefs de service qui ne les utilisent pas. Tout ceci se répercute sur les finances du ministère.

Sur le plan financier, nous ne pouvons affirmer si les crédits alloués sont insuffisants ou pas, mais sachant le caractère budgétivore des services publics nous ne pouvons que raisonner dans ce sens. A titre illustratif, les crédits votés pour les dépenses de fonctionnement s'élèvent à 367 050 760 FCFA, crédits libérés 326 890 466 FCFA, crédits bloqués 40 160 294 FCFA ce qui donne un taux d'exécution de 98%.

Le matériel roulant, malgré l'immensité de la tâche n'est composé que de 86 véhicules et 73 motos mal entretenus à cause de l'insuffisance des crédits alloués pour leur entretien.

Comment assurer sa mission dans ces conditions marquées par des insuffisances? Tout dysfonctionnement va se ressentir sur les institutions dont il a la tutelle dont la SPEN par excellence.

La SPEN bien qu'étant autonome en principe dans sa gestion, souffre de la mauvaise gestion au niveau supérieur car elle est sous le joug du ministère.

Pour les PTF, ONG et Associations, souvent leur action ne cadre pas avec les besoins réels des populations et certaines réalisations ne sont pas soumises à des études préalables ce qui ne peut que rendre invisible leur action sur le terrain. Certaines de leurs réalisations sont le fruit des relations personnelles entre les populations et les responsables de ces structures. C'est le cas du château appelé Izala, installé grâce aux relations d'un habitant du quartier avec l'ONG la vie en mieux.

Les acteurs locaux eux, ont beaucoup soulagé les populations avec de plus en plus l'augmentation des points d'eau potable et leur intervention dans la lutte contre la pauvreté couplée à l'assainissement. Seulement l'offre du service conditionnée par le bénéfice comme celle des VE rend encore plus difficile l'accès aux services à ceux qui n'ont pas les moyens financiers.

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La carence de la gouvernance qui gangrène les services publics se ressent sur les structures dont ils ont en charge. Dans le secteur de l'eau et de l'assainissement ce problème se répercute sur les conditions d'accès à ces services par les populations surtout les plus démunies.

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CHAPITRE2:SOURCES D'APPROVISIONNEMENT ET ACCES A L'EAU AU QUARTIER PAYS-BAS

Les ménages font recours à diverses sources pour s'approvisionner en eau en fonction de la répartition spatiale des points d'eau du quartier et du choix des ménages. On distingue des points d'eau modernes et traditionnels. Les premiers sont constitués des BF, des forages « châteaux » mais aussi les VE qualifiés de point d'eau potable et les derniers, les puits que nous qualifions de point d'eau non potable. Plusieurs facteurs concourent à rendre difficile l'accès à l'eau potable dont entre autre les conditions topographiques du site, les difficultés financières ... Tout ceci favorise la pluralité des sources d'approvisionnement en eau qui a pour corolaire la faiblesse des quantités d'eau potable consommées par personne et par jour.

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2. 1 LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU 2.1.1 Les points d'eau moderne

Il s'agit des bornes fontaines et des châteaux peu nombreux par rapport aux premiers. Nous parlerons aussi des vendeurs d'eau même si eux, ils sont mobiles en apportant l'eau potable aux ménages.

2.1.1.1 Les bornes fontaines

Pays-Bas compte trois BF qui desservent tout le quartier malgré l'importance de la population qui croît de manière rapide. Ainsi, seulement 14,2 % des ménages de notre échantillon s'approvisionnent à la borne fontaine pour tous leurs besoins en eau. Qu'est-ce qui explique cette faible fréquentation des BF par rapport aux autres?

Ce choix s'explique par plusieurs raisons dont certainement la distance par rapport à la borne fontaine car 17,6% des ménages qui s'approvisionnent exclusivement à la BF sont situés seulement à moins de 40 mètres de celle-ci. La distance à elle seule ne saurait expliquer le choix des BF par les ménages. En effet, parmi ceux qui n'utilisent que la BF, il y'a 11,8% qui sont situés à une distance par rapport à la BF comprise entre 200 à 240 mètres, ce qui est un parcours de combattant surtout pour les femmes et les enfants qui sont chargées de cette corvée. La situation (géographique) des BF comme le montre la carte des points d'eau modernes exclue ceux qui ne sont pas dans les rayons immédiats. Toutes les trois sont situées au Nord et Nord-est du quartier ce qui ne facilite pas leur accès même si certains font de la qualité de l'eau une exigence.

L'exigence de la qualité par les ménages et le coût de l'eau qui diminue à travers le mode d'accès direct expliquent cet état de fait dans cet espace. On y trouve beaucoup de puits dans chaque coin mais aussi de plus en plus de forages.

2.1.1.2 Les châteaux

Appelé aussi « forage », le château situé au centre du quartier est le premier point d'eau moderne dont les habitants ont bénéficié de la part de l'état depuis 1983. On dénombre aujourd'hui 5 châteaux dont les deux derniers ne datent que du mois d'octobre à partir desquels s'approvisionnent seulement 0,8 % de notre échantillon exclusivement. Ceci s'explique par le fait que beaucoup de ménages font recours aux puits facilement accessibles en termes de coût mais aussi de position géographique. Ainsi, 14,2 % des ménages enquêtés s'approvisionnent aux forages et aux puits ce qui vient renforcer l'idée selon laquelle le choix du point d'eau est une question d'opportunité et de choix. Ce type d'approvisionnement permet aux ménages de

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minimiser le coût de l'eau dans les dépenses pour des gens qui luttent en général pour assurer le quotidien. Quoiqu'il en soit le coût est un facteur qu'il ne faut pas négliger en raison de sa souplesse par rapport aux vendeurs d'eau.

Photo n°1 : château situé au centre du quartier

2.1.1.3 Les vendeurs d'eau (Garoua)

Ils constituent des acteurs non négligeables dans l'approvisionnement en eau potable des ménages dans le quartier à l'image de la ville de Niamey. Même si le coût est un peu élevé par rapport au mode d'accès direct, beaucoup de ménages préfèrent s'approvisionner en eau potable par ces Garoua. En effet, 13,3 % de notre échantillon s'approvisionne exclusivement à travers les Garoua qui à leur tour s'approvisionnent soit aux bornes fontaines ou aux forages. Il faut noter que certains parmi ces Garoua viennent du quartier voisin Talladjé pour vendre en dépit de tout le risque que représente la traversée de la route (le boulevard du 15 avril) et son acheminement à travers la principale voie d'accès au quartier qui a une forte inclinaison. Tout ceci a un impact sur le coût de l'eau qui diffère en fonction là où on se trouve dans le quartier et du point d'eau auquel le VE s'approvisionne. En effet, 46,4 % des ménages qui ont déclaré avoir comme problèmes d'approvisionnement en eau potable la cherté s'approvisionnent exclusivement auprès des VE. A cela il faut ajouter la difficulté à trouver le vendeur d'eau à temps à cause de la forte demande qui se complique davantage si le VE doit partir chercher l'eau à Talladjé. Du coup certains ménages se retournent vers les sources d'eau non potable.

39

Carte n°4 : Répartition des points d'eau modernes

40

2.1.2 Les points d'eau traditionnels

Il s'agit essentiellement des puits disséminés dans tous les coins du quartier dont beaucoup sont en état de dégradation avancée ou très dégradé. Ce qui n'empêche pas les populations d'y faire usage multiple.

2.1.2.1 Les puits

Même s'il est certain que vivre en milieu urbain n'est pas que synonyme d'avoir tous les privilèges qu'offre celui-ci par rapport au milieu rural, il est évident que l'eau potable en est un. L'urbanité de Pays-Bas pose beaucoup de questions en raison de l'importance des puits que nous avons recensés et du nombre important des ménages qui n'utilisent que l'eau du puits en milieu urbain.

En effet, il y'a des personnes au Pays-Bas qui n'utilisent que l'eau de puits pour tous leurs usages en eau. Ils constituent 10,8 % des individus composant notre échantillon. Qu'est-ce qui explique cette situation ? Est-ce la gratuité du service des puits ou simple choix ? Faire tous ses besoins avec l'eau de puits en ville ne saurait s'expliquer que par le fait de contourner son poids financier.

Nous avons dénombré quatre vingt huit (88) puits dans ce quartier, la répartition de ceux-ci montrent à quel point jusqu'à présent certains habitants souffrent. C'est surtout au sud qu'on rencontre beaucoup de puits comme le montre la carte n°5, cette zone est éloignée des points d'eau moderne mais aussi de la zone industrielle où certains peuvent souvent avoir de l'eau potable. De ce côté, on rencontre un puits presque dans chaque maison et souvent même dans des maisons situées face à face ou alignées. La proximité de la nappe alluviale explique cet état de fait. Avoir son propre puits est sans doute la raison qui explique cette situation qui apparait comme une sorte de souveraineté mais aussi avoir un accès illimité à l'eau. Quoiqu'il en soit il est rare de voir qu'il y'ait plus de puits que de « forage » ou de borne fontaine en milieu urbain où il est utilisé en général pour faire face aux pénuries récurrentes.

Les populations de ces quartiers constituant sans doute un électorat ne peuvent bénéficier de certains équipements que par « chantage » pour soutenir tel ou tel bloc. Ce fut le cas lors des élections controversées de 2009 où les populations se sont vues offrir une borne fontaine par un homme politique de la place « très généreux ». Ce point d'eau a beaucoup soulagé les populations, ce qui montre à quel point les techniciens ne sont pas les seuls acteurs de l'aménagement du territoire au Niger.

41

Carte n°5 : Répartition des points d'eau traditionnels

42

2.1.2.2 La dynamique des points d'eau traditionnels

Une véritable dynamique est entrain de s'opérer au quartier Pays-Bas ces derniers mois. Il s'agit de la transformation des puits en forage et en château ce qui va accroitre le nombre de points d'eau moderne. Le premier puits transformé en forage appartient à un particulier un habitant du quartier qui a eu l'initiative et l'a concrétisé courant juin 2010. Le deuxième a été l'oeuvre d'une ONG Arabe qui en plus du château a construit des douches qui ne sont pas encore opérationnelles ce qui va soulager ceux qui n'ont pas de latrines et de douches. Ces ouvrages sont réalisés au cours du mois de septembre (2010).

L'enjeu de cette dynamique est qu'avec le temps beaucoup de puits seront affectés par ces transformations qui seront un soulagement surtout pour ceux qui sont dans la zone dépourvues de points d'eau moderne. Cependant, cette situation risque de décourager les habitants à chercher l'installation d'un réseau d'eau potable même si avoir son robinet chez soi n'est pas facile même dans les quartiers réguliers. Il faut user de tous les moyens, les souvent relations personnelles, la corruption, pour obtenir l'autorisation d'installer un robinet. Bien qu'il n'y ait pas de réseau, certains ménages attendent encore depuis plusieurs années déjà, ils ont rempli toutes les formalités requises pour l'installation du robinet.

L'accès à l'eau au quartier Pays-Bas est caractérisé par une forte pluralité de sources d'approvisionnement. Le critère de choix de ces dernières n'est qu'une question d'opportunité du fait de la mauvaise répartition des points d'eau potable concentrés dans une seule zone. Les points d'eau traditionnels quant à eux, sont éparpillés sur tout l'espace et plus accessible que les autres en terme de coût et de distance. La dynamique de ces sources va sans doute alléger les souffrances des ménages à travers la transformation des puits en forage. Quelles ont été les conséquences de la pluralité des sources d'approvisionnement en eau ?

43

2.2 L'ACCES A L'EAU POTABLE AU QUARTIER PAYS-BAS

2.2.1 L'accès à diverses sources d'approvisionnement

C'est l'une des caractéristiques des quartiers précaires de Niamey. Recourir à plusieurs voies pour satisfaire les besoins quotidiens du ménage en eau permet à ceux-ci d'avoir de l'eau potable pour la boisson et de faire les autres tâches domestiques avec l'eau du puits. Ainsi, 25,8 % des ménages s'approvisionnent auprès des vendeurs d'eau et des puits, 16,7 % à la BF et aux puits, 14,2 % directement au forage et aux puits, 4,2 % à la BF et aux puits et enfin 0,8 % au forage et auprès des vendeurs d'eau. Ces chiffres montrent à quel point le combat pour la satisfaction des ménages est loin d'être une chose facile dans ce quartier. L'essentiel c'est d'avoir de l'eau pour satisfaire ses besoins peu importe sa provenance. Cependant, il faut noter que la plupart des ménages utilisent l'eau du puits rien que pour les tâches domestiques notamment la lessive, la vaisselle, et le bain comme le montre le tableau n°1.

Tableau n°1 : Usages de l'eau de puits

 
 
 
 

49

 
 

44

 

Utilisation eau puits

Nb. cit.

47

Fréq.

 

3

 

Léssive

2

27,4%

Vaisselle

34

24,6%

Bain

179

26,3%

Arrosage

Abreuvage des animaux

Tous les usages de l'eau

TOTAL CIT.

Source : notre enquête

1,1%

19,0%

100%

Le tableau n°1 établi en fonction des citations, montre que 27,4 % des ménages utilisent l'eau de puits pour la lessive, 24,6 % pour la vaisselle, 26,3 % pour leur bain quotidien ; 1,7 % pour l'arrosage des arbres et des fleurs ; 1,1 % pour abreuver les animaux et enfin 19 % qui font tous leurs besoins en eau avec l'eau de puits. Ces résultats reflètent l'ampleur de la pluralité des sources d'approvisionnement en eau des ménages qui semble être une règle des quartiers précaires de l'Afrique. A Bafoussam (Cameroun), certains ménages pauvres s'approvisionnent auprès des ouvrages alternatifs tels que les puits, la source ou soit directement dans les cours d'eau. Beaucoup, d'ailleurs ont déclaré même qu'ils ne s'alimentent jamais au

44

robinet. Avec des familles nombreuses, un ménage pauvre ne peut couvrir des besoins en eau de tout le monde en achetant uniquement de l'eau du réseau (MPAKAM H.G, 2007). Les habitants des quartiers précaires développent les mêmes stratégies pour faire face à leurs besoins en eau en général et celle potable en particulier.

Au quartier Pays-Bas, les puits sont beaucoup utilisés du fait certainement de la gratuité du service et leur accessibilité ce qui n'est pas sans conséquence sur les quantités d'eau potable consommées par personne et par jour.

2.2.2 Les quantités d'eau potable consommées par personne et par jour

A l'image des points d'eau potable du quartier, les quantités d'eau consommées par personne sont faibles du fait de la pluralité des sources d'approvisionnement en eau.

Pour les besoins quotidiens en eau potable, l'OMS a préconisé 20 L par personne et par jour pour la boisson et les tâches d'hygiène. Au quartier Pays-bas, nos investigations révèlent qu'en moyenne la quantité d'eau potable consommée par personne et par jour est de 21 L. On peut vite conclure qu'un habitant du quartier atteint la quantité d'eau potable moyenne préconisée par l'OMS c'est-à-dire qu'il a un accès moyen à l'eau potable. Cependant, cette valeur cache de très fortes disparités au sein des ménages.

La figure n°1 montre que 15,8% des ménages consomment moins de 10 L d'eau potable par personne et par jour et 28, 3% entre 10 et 20 litres. L'utilisation des puits explique cette faiblesse des quantités d'eau potable consommées au niveau des ménages qui s'approvisionnent aux points d'eau moderne rien que pour la boisson. Cette affirmation se vérifie à travers HOWARD G. et BARTRAM J. (2003) qui estiment qu'une consommation minimale de 4,5 litres par jour et par personne est nécessaire à un adulte pour maintenir une bonne hydratation. L'auteur estime que la valeur de 20 litres n'est atteinte que si l'on tient compte de l'hygiène personnelle. La conséquence de l'utilisation de faible quantité d'eau potable est l'exposition de l'individu aux diarrhées.

C'est certainement ce qui a amené Motcho (1991) à choisir comme un des indicateurs permettant de définir les zones à risque (santé) de Niamey, la desserte en eau potable. Il explique cela par le fait que l'eau conditionne l'hygiène de la nutrition, de la vie familiale et collective car l'insuffisance d'une eau potable pour la boisson est une cause importante de la propagation des maladies diarrhéiques.

Il a été également démontré que consommer des quantités d'eau potable ont plus d'impacts positifs sur la prévention des diarrhées qu'avoir une eau de qualité et à faible quantité.

45

Figure n°1 : quantité d'eau potable consommée par personne/jour (en litre)

30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00%

 
 

-10 10 à 20 20 à 40 30 à 40 40 à 50 50 à 60 60 et plus

Source : notre enquête

Les plus faibles quantités (moins de 10 L par personne et par jour) sont enregistrées auprès des ménages qui s'approvisionnent auprès des forages et des puits (35,5%) suivis de ceux qui s'approvisionnent auprès des bornes fontaines et aux puits (25%) et enfin ceux s'approvisionnant auprès des vendeurs d'eau et des puits (19,4%). Ceux qui s'approvisionnent exclusivement auprès des BF et des vendeurs d'eau font respectivement 11,8% et 6,3% ce qui vient encore renforcer notre affirmation selon laquelle la pluralité des sources d'approvisionnement est la cause de la faiblesse des quantités d'eau potable consommées. La pluralité en elle seule ne saurait expliquer cette situation.

46

Figure n°2 : Quantité d'eau potable en fonction de la source d'approvisionnement

26%

20%

6%

12%

36%

Borne fontaine Forage/Puits Garoua/Puits BF/Puits Garoua

Source : notre enquête

En effet, certains facteurs comme la distance peuvent expliquer cette faiblesse des quantités d'eau potable consommées au sein des ménages.

Nos investigations révèlent que presque la moitié des ménages (42,1%) qui consomment moins de 10 L par personne et par jour sont situés entre 120 et 160 mètres du point d'eau moderne ; ceux situés entre 160 et 200 mètres représentent 10,5% ; ils font la même proportion que ceux qui sont situés entre 200 et 240 mètres. La distance peut avoir une influence sur les quantités d'eau potable utilisées au niveau des ménages mais il y'a une faible proportion (5,3%) de ménages situés à moins de 40 mètres qui consomment moins de 10 L d'eau potable par personne et par jour.

L'analyse en composante principale (figure n°3) montre qu'il y'a une faible corrélation entre les variables quantité d'eau potable et distance. Quand la corrélation est égale à 0, on conclut que la corrélation entre les deux variables étudiées est faible. Ici, le coefficient de corrélation est égale à +0,014 d'où une très faible corrélation. Même si la corrélation n'est pas synonyme de causalité, nous concluons que la distance à elle seule ne saurait expliquer cette faiblesse des quantités d'eau potable utilisées par les ménages.

47

Figure n°3 : Corrélation entre les variables quantité eau potable et distance

Qté eau par pers/jour

11,00

Source : notre enquête

Cette faiblesse des quantités d'eau potable consommée par personne et par jour apparaît comme un dénominateur commun des quartiers précaires des villes africaines.

30,80 Distance entre ménage et srce app eau

Au Burkina Faso plus précisément à Ouagadougou, les résultats d'enquête de Kombasseré A. (2007) ont montré que la quantité moyenne d'eau potable consommée par personne et par jour est de 23,9 litres à Yamtanga. Toujours à Ouagadougou, Dos Santos Stéphanie (2006) estime que la consommation d'eau potable est moindre pour un ménage vivant en zone non lotie s'approvisionnant aux sources collectives ou auprès d'un vendeur d'eau comparativement à un autre ménage disposant du même mode d'accès à l'eau mais vivant en zone lotie.

Les quartiers précaires de Niamey à travers l'exemple de Pays-Bas, montrent que les quantités d'eau consommées par personne et par jour sont légèrement au dessus de la moyenne mais des très fortes disparités existent en fonction du type d'approvisionnement en eau potable du ménage, des distances parcourues mais certainement de plusieurs facteurs comme les problèmes liés à l'approvisionnement en eau des ménages.

48

2.2.3 Les problèmes liés à l'approvisionnement en eau potable des ménages

Les problèmes liés à l'approvisionnement en eau potable des ménages sont multiples et ne permettent pas aux ménages de disposer des quantités d'eau potable suffisantes pour leurs besoins. Ils sont liés au coût de l'eau, à la distance, à l'attente, aux bagarres...comme le montre la figure n°4.

Figure n°4 : problèmes d'approvisionnement en eau des ménages

Prblèm approvisionnement eau

Coût de l'eau

56,7%

Longue file

d'attente

44,2%

Coupures

35,8%

Bagarres

20,8%

Mauvaise

qualité de l'eau

7,5%

Distance

12,5%

La situation to pographique/S ouf france phy sique

36,7%

Faible

pression

0,8%

Difficultés à

trouver

Garoua

4,2%

Source : notre enquête

2.2.3.1 Le coût de l'eau

Le cout de l'eau c'est-à-dire sa cherté est le principal problème des ménages comme le montre la figure n°4. Plus de la moitié des ménages enquêtés (56,7 %) ont affirmé qu'ils trouvent le coût de l'eau élevé voire insupportable pour certains. Quelque soit le type d'approvisionnement, la cherté de l'eau est un dénominateur commun des ménages comme problème. Ainsi, au sein de ce groupe (56 ,7%), ils font 81,7 % de ceux qui s'approvisionnent exclusivement auprès des vendeurs d'eau ; 47,7 % de ceux qui s'approvisionnent à la BF ; 61,3 % de ceux qui s'approvisionnent auprès des vendeurs d'eau et au puits ; 76,5 % au château et au puits ; et enfin 65 % à la BF et au puits. L'ensemble de ceux qui s'approvisionnent au château exclusivement et ceux qui utilisent le château et les vendeurs d'eau ont déclaré avoir comme problème le coût de l'eau. C'est surtout ce qui amène les ménages à recourir au puits facilement accessibles en termes de coût pour affecter ce qui est prévu pour l'eau à d'autres fins. La cherté comme problème est perçue aussi en fonction du nombre d'année passée dans le quartier par le ménage. Il est bien normal pour les gens qui viennent des quartiers du centre ville ou résidentiels, acculés par le souci d'avoir son propre chez-soi, de trouver l'eau chère par rapport à leurs quartiers de départ.

49

2.2.3.2 Les longues files d'attente

Le temps mis avant d'être servi au niveau des points d'eau est le deuxième principal problème des ménages dans leur approvisionnement en eau potable. Cela se traduit par des longues files d'attentes autour des points d'eau surtout pendant la canicule où les besoins en eau croissent. Les résultats de notre enquête montrent que 44,2 % des ménages ont déclaré avoir comme problème l'attente infatigable à cause de la faiblesse des points d'eau potable dans le quartier. L'attente varie en fonction des points d'eau mais aussi en fonction des saisons. A la BF Tazartché par exemple, il y a une longue file le matin entre 6h 30 et 10h 30 mn avant de régresser vers 15h ce qui correspond aux heures où la demande en eau est importante pour se laver et faire la cuisine. Cette demande augmente aussi l'après-midi après 15h enfin de compte presqu'à tout moment on n'est pas vite servi. A la BF Fati, il y a toujours une longue file car la pression est faible nonobstant le nombre important des garoua qui s'y approvisionnent. C'est certainement ce qui a poussé 52% des menages qui s'approvisionnent aux BF à citer comme problème d'approvisionnement en eau l'attente. Au château Izala, le dysfontionnement qui se traduit par la faiblesse de la pression et la mise en marche du groupe electrogène pour remplir le château chaque 30 minutes sont la pricipale cause de l'attente des usagers observée toute la journée.

Photo n°2 : longue file d'attente au niveau du forage (château)

2.2.3.3 Les distances parcourues

La distance parcourue par les ménages pour chercher de l'eau potable constitiue un véritable calvaire pour les femmes et les enfants qui sont chargées de la collecte de l'eau. Nos investigations révèlent que la distance moyenne parcourue est de 136 mètres. Mais cette valeur cache à nouveau des disparités puisque certains ménages

50

parcourent des distances extrêmes allant de 200 à 240 mètres (10%) et une infime partie pacoure plus de 240 mètres (2,5%). la distance préconisée par l'OMS pour s'approvisionner en eau est de 200 mètres en milieu urbain mais les quartiers précaires ne font certainement pas partis de ce milieu. La fréquence de l'approvisionnement en eau des ménages nous donne les distances réellement parcourues qui varient de 133 mètres à 1,4 Km par jour. D'ailleurs certains ménages n'ont même pas l'idée de la fréquence de leur prise d'eau par jour. C'est certainement à cause des distances parcourues que les ménages ont cité comme problème lié à l'approvisionnement en eau la situation topographique.

2.2.3.4 Les contraintes liées à la situation topographique de Pays-Bas

Elle constitue l'un des problèmes les plus cités par les ménages (36,7%) comme le montre la figure n° 4. Ceci n'est pas étonnant si l'on tient compte du relief accidenté (Cf carte n°2) du quartier qui se trouve sur un plateau légerement incliné avec une altitude de 210 mètres avec des depressions un peu partout et une plaine qui abrite la majorité de la population. C'est sur de très fortes pentes que les femmes et les enfants partent souvent chercher de l'eau ce qui est vraiment un véritable parcours du combattant si l'on tient compte des ménages situés sur les fortes pentes et qui prennent plusieurs fois de l'eau par jour. La souffrance physique couplée à la situation topographique montre à quel point avoir de l'eau potable est un combat quotidien pour les ménages des quartiers précaires de Niamey en général et de pays-bas en particulier. Ce combat se traduit aussi au niveau des points d'eau par des conflits entre usagers qui amènent souvent des bagarres.

2.2.3.5 Les conflits (bagarres)

Corolaire du mode d'accès collectifs aux points d'eau potable et des comportements peu enviables de certains usagers, les conflits constituent un véritable problème social. La figure n°4 montre que 36,7% ont declaré avoir comme problème d'approvisionnement en eau les conflits fréquents qui se passent au nivaeu des points d'eau. Un vieux du quartier nous a confié qu'il a empêché à ses filles d'aller prendre de l'eau au château à cause des bagarres et depuis il s'approvisionne auprès des vendeurs d'eau. Ces bagarres deviennent intenses en saison chaude et après les coupures d'electricité qui entrainent des pénuries aux châteaux. C'est surtout l'impatience de certains usagers qui sont à l'origine de ces conflits car faute de données nous ne pouvons affirmer si ces conlits sont liées à autres choses.

A Yamtanga (Ouagadougou) aussi, les conflits sont liés aux longs temps d'attente et à la volonté de s'approvisionner rapidement qui sont à l'origine des multiples querelles observées fréquemment au niveau des points d'eau (Kombasseré A,2007). La photo n°2 de la page 51 est illustrative des longues files d'attente qui causent ces

51

conlits entre usagers, il s'avère nécessaire que les points d'eau soient augmentés pour le maintien d'une quiétude sociale car un conflit petit soit-il peut degener.

2.2.3.6 Les coupures

Elles constituent un calvaire pour les populations qui s'approvisionnent aux forages fonctionnant avec l'electricité et auprès des VE. Ces derniers temps les coupures sont devenues quasi-quotidiennes en privant beaucoup de ménages d'eau potable alors que certains sont privés d'eau fraiche dans les quartiers reguliers. 35,5 % des ménages ont declaré avoir comme problèmes ces coupures qui peuvent durer parfois toute une journée voir plus.

2.2.4 L'isolement physique du quartier

Par isolement physique il faut entendre intégration au tissu urbain par rapport aux services urbains. Pays-bas est isolé car installé sans planification au préalable par les populations acculées par le problème de logement et l'envie d'être chez soi qui animent les citadins. Le réseau d'adduction d'eau de même que celui d'évacuation des eaux usées ne passe pas par Pays-bas du fait que ces infrastructures même à l'échelle de la ville sont insuffisantes.

La position géographique du quartier lui a été très défavorable pour un raccordement facile au réseau d'eau. En effet, la commune IV est celle qui occupe la dernière position tant au niveau du linéaire de conduite d'alimentation (en eau potable) primaire par habitant qu'au niveau du potentiel de raccordement dans un rayon de 50 mètres (Communauté Urbaine de Niamey, 2007). La topographie du site constitue aussi un obstacle avec toutes les dépressions transformées en carrière à banco et qui sont soumises à des effondrements incessants. Comment fournir ce service dans cet espace à travers un véritable réseau qui va souffrir de l'érosion qui s'accentue au fil du temps ? C'est certainement ce qui explique la réticence de la SEEN à faire face au surcoût qu'entrainerait la réalisation d'un réseau dans ce quartier corolaire de l'urbanisation mal maîtrisée. A cela il faut ajouter aussi la précarité financière des habitants qui n'encourage pas la SEEN à se retrouver avec une clientèle risquant d'être insolvable. A propos, Issaka Hamadou (2004) disait qu'il est difficile pour une société (SEEN) de mettre en place un réseau d'adduction d'eau potable du fait de la disposition désordonnée des constructions et du relief parfois accidenté qui ne facilitent pas la mise en place d'un système d'approvisionnement efficace. Il conclut que fournir de l'eau potable à ces populations (des quartiers précaires) relève d'un tour de force. Seule une politique publique via la SPEN semble être le moyen d'améliorer la situation de Pays-bas à l'instar des autres quartiers de la commune insuffisamment desservis.

52

Les ménages du quartier Pays-bas accèdent difficilement à l'eau potable. L'isolement physique ne permettant pas l'installation d'un véritable réseau constitue un facteur limitant pour une vie épanouie en milieu urbain pour ces habitants mi-ruraux mi-urbains. Il apparait clairement que notre hypothèse selon laquelle : l'isolement du quartier serait à l'origine de l'insuffisance des points d'eau potable au quartier Pays-bas dont les ménages rencontrent des problèmes d'accès à l'eau potable se vérifie.

Ces comportements (mi-ruraux mi-urbains) n'auront-ils pas des effets néfastes sur la qualité des eaux consommées ?

53

CHAPITRE 3 : INFLUENCE DE L'INSALUBRITE SUR L'EAU

Les quartiers précaires sont caractérisés par un manque crucial en équipements collectifs notamment en matière d'assainissement. Ce dernier étant exclusivement autonome, les populations sont laissées à elles-mêmes pour faire face à cette situation d'impuissance et de démission des autorités communales. Les déchets liquides et solides versés un peu partout, l'odeur nauséabonde des incinérations des déchets avec son atteinte à l'environnement conjugués aux conditions difficiles d'accès à l'eau potable et les comportements des ménages ont une influence négative sur la qualité des eaux consommées.

54

3.1 Les conditions de stockage et risques de contamination de l'eau

L'environnement des quartiers précaires caractérisé par l'insalubrité ne peut que favoriser la détérioration rapide de la qualité de l'eau. L'eau subit une très forte dégradation lors de son stockage et présente des risques de contamination.

En effet, une étude réalisée par une équipe pluridisciplinaire dans un quartier précaire de Yaoundé au Cameroun a établie la chaîne de contamination de l'eau à travers les facteurs suivants : la nature et l'origine du récipient, la durée de stockage de l'eau, la caractérisation de la prise d'eau, les conditions de transport (récipient et distance parcourue), l'environnement du récipient et le standing de l'habitation (Emmanuel NGNIKAM et al, 2007).

La méthodologie générale utilisée par cette équipe est l'approche éco-systémique à la santé humaine qui intègre conjointement les notions de transdisciplinarité, de participation des populations des zones d'intervention, de genre et de l'équité sociale. Pour analyser l'influence de chaque facteur sur la détérioration de la qualité de l'eau, un critère de classification des échantillons a été défini sur la base des pollutions bactériologiques liées à la présence des coliformes et des streptocoques fécaux présenté dans le tableau n°2.

Tableau n°2 : critère de qualité retenu pour la classification des échantillons retenus

 

Streptocoques (UFC/100 ml)

Coliformes (UFC/100ml)

Qualité

Niveau 1

0-20

0-20

Bonne

Niveau 2

0-20

20-200

Moyenne

Niveau 3

20-200

20-200

Suspecte

Niveau 4

20-200

200-1000

Très suspecte

Source : Emmanuel NGNIKAM et al (2007)

Ces résultats nous permettent sans doute d'analyser par extrapolation l'impact de l'insalubrité sur la qualité de l'eau au quartier Pays-bas à travers les ustensiles de la collecte de l'eau, la durée de stockage et les distances parcourues.

55

3.1.1 Les ustensiles utilisés pour la collecte de l'eau

Les ménages du quartier Pays-bas utilisent principalement trois types d'ustensiles ou récipients pour prendre de l'eau. Il s'agit des seaux non couverts qui sont les plus utilisés (63,3%) suivis des bidons jaunes de 20 à 25 litres (61,7%) et enfin des cuves communément appelés bassines non couvertes aussi (5,8%). Ces récipients non couverts qui sont beaucoup utilisés dans cet environnement caractérisé par une insalubrité extrême ne peuvent que favoriser la détérioration rapide de la qualité de l'eau.

En effet, les résultats de la recherche ont démontré que seulement 40% des échantillons contenus dans les seaux non couverts sont de bonne qualité (Niveau I) tout le reste (60%) sont de mauvaise qualité (Niveau I : 40% des échantillons, II et III : 10% respectivement). Pour les bidons, 60% des échantillons sont de bonne qualité (Niveau I) 40% des échantillons sont de mauvaise qualité. Les seaux non couverts sont plus exposés que les bidons.

Ces résultats ne sont pas surprenants du fait surtout du système d'hygiène en vigueur dans le quartier et des comportements des ménages. Même si les ménages nous ont confié dans leur écrasante majorité (98,3%) qu'ils lavent leur récipient avant chaque remplissage, ceux qui le font par semaine ne sont pas nombreux (2,5%). Le lavage avant chaque remplissage doit être pris avec beaucoup de réserve car en réalité il s'agit tout simplement que de rincer le récipient avec un peu d'eau. Ceci ne peut se substituer au lavage normal avec du savon qui peut enlever certains éléments qui peuvent se déposer à cause de la poussière ou du vent.

Le récipient utilisé pour collecter de l'eau est un facteur qui peut influencer sa qualité dans un environnement où les risques de pollution de l'air sont énormes et ceci ne peut qu'avoir une influence sur la durée de stockage de l'eau.

3.1.2 La durée de stockage de l'eau

Les ménages africains en général et des quartiers précaires en particulier n'ont pas les équipements individuels nécessaires à la vie urbaine. L'eau est en général conservée dans des réfrigérateurs ce qui la protège davantage et réduit la durée de stockage.

La durée de stockage de l'eau est un facteur de la détérioration de sa qualité car plus la durée est longue plus la qualité se détériore. Les résultats de notre enquête montrent que pour l'écrasante majorité des ménages (67,5%) la durée de stockage est d'un jour comme le montre la figure n°3. Pour ceux qui stockent l'eau pour deux jours, ils sont au nombre de 21 soit 21,7% de notre échantillon ; pour 12 ménages, l'eau ne fait même pas une journée de conservation. Et enfin un seul ménage conserve l'eau pour une semaine (0,8%).

56

Les résultats de la recherche ont démontré qu'au bout de trois jours de stockage 80% des échantillons analysés sont de mauvaise qualité. Même si au quartier Pays-bas la durée de stockage est courte il n'est pas évident que l'eau soit exempte de plusieurs paramètres indésirables avant son utilisation par les ménages. Mais c'est la pluralité des sources d'approvisionnement en eau qui explique cette situation car les ménages prennent seulement le volume nécessaire pour les besoins de la famille.

Outre la durée la durée de stockage de l'eau, la distance aussi est un facteur qui peut détériorer la qualité de l'eau.

Tableau n°3 : Durée du stockage de l'eau

 
 
 
 

Nb. cit.

12

Fréq.

Durée stockage eau

81

 

Moins d'une journée

26

10,0%

Un jour

1

67,5%

2 jours

120

21,7%

Une semaine

TOTAL OBS.

Source : notre enquête

0,8%

100%

3.1.3 Les distances entre les ménages et le point d'eau potable

La distance parcourue (136 mètres en moyenne) ne peut être sans conséquence sur la qualité de l'eau lors de son transport dans ce « quartier poubelle » où le récipient le plus utilisé pour la collecte est le seau non couvert.

Il est démontré par les résultats de la recherche qu'à plus de 30 mètres du point d'eau, 70% des échantillons analysés sont de mauvaise qualité ce qui montre qu'au fur et à mesure que la distance augmente la détérioration de la qualité de l'eau est grande.

Il est également démontré par une étude au Bangladesh qu'au-delà de 200 mètres entre l'habitation et la borne fontaine, l'impact sanitaire de la qualité de l'adduction d'eau cesse d'être sensible (DOS SANTOS S, 2006). La qualité de l'eau se dégrade en fonction de la distance alors que dire face à l'importance des distances parcourues par les ménages des villes africaines en général et ceux des quartiers précaires en particulier ?

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A la distance il faut ajouter surtout l'insalubrité qui caractérise le quartier ce qui favorise la détérioration de la qualité de l'eau consommée.

3.2 Les dangers liés à la contamination des eaux de la nappe phréatique par les eaux vannes et excréta

Les quartiers précaires en raison du manque d'infrastructures en assainissement collectif ne peuvent être que des foyers où les risques de pollution sont élevés. Il s'agit surtout de la pollution de la nappe phréatique par infiltration des eaux vannes et excréta et eaux usées même si celle-ci est fonction du type de la nappe et du relief.

Plusieurs études menées dans la CUN ont démontré qu'il y'a un lien entre la mauvaise gestion des déchets et la pollution de la nappe phréatique.

Ainsi, GROSS P (1999) a évalué le degré de pollution des nappes de la CUN et rechercher les mécanismes de la pollution. La question qu'il s'était posée était de savoir si l'origine de la pollution était liée aux modes d'exploitation de l'eau ou si elle découle de la gestion de l'assainissement. Les résultats de son étude ont montré que tous les puits de la plaine et du plateau présentent une contamination microbiologique et que la proportion de coliformes et streptocoques fécaux était alarmante. Il a déduit que la pollution bactériologique des nappes superficielles est la conséquence directe de la mauvaise gestion des déchets urbains.

DENIAU L (2002) a menée une étude dans le cadre du CERMES qui a concerné certains quartiers de la CUN dont notre quartier d'étude. Elle a révélé une pollution physico-chimique élevée et bactériologique et que la multiplication des points d'infiltration de la matière fécale (puits perdu, latrines) ou la lixiation des dépôts d'ordure entraîne une pollution localisée de la nappe. Il existe donc une corrélation entre la mauvaise gestion des déchets et la pollution de la nappe phréatique qu'il est inutile de parler des autres études menées dans ce cadre dans la CUN. Plusieurs facteurs contribuent à la vulnérabilité des populations, il s'agit de la densité, l'habitat de médiocre qualité, la pauvreté, Pays-bas est caractéristique de tous ces facteurs. Alors quel lien peut-on faire de l'assainissement autonome qui caractérise Pays-bas et les risques de pollution à travers le mode d'évacuation des ordures ménagères, eaux usées et excrétas ? Quel est le mode d'évacuation des ordures ménagères ?

3.2.1 Mode d'évacuation des ordures ménagères

A l'image de la ville de Niamey, Pays-bas est un « quartier poubelle » où tout se déverse dans la rue. Plusieurs facteurs concourent pour rendre le milieu très insalubre, il s'agit de la topographie du site qui engage les habitants dans une lutte quotidienne contre l'érosion. Les déchets solides ne sont pas perçus par les

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populations comme nuisibles à la santé humaine mais plutôt comme un matériau pour remblayer les ravins qui sont situés souvent juste derrière les habitations.

Les résultats de notre enquête rendent compte de cet état de fait dans le tableau n° 4.

Ainsi, 71,7% des ménages de notre échantillon déversent leurs déchets solides dans les ravins ce qui vient renforcer notre affirmation sur la lutte pour maintenir stable le milieu physique ; 10% des ménages les déversent tout simplement dans les espaces vides situés juste à côté de la concession, ceux qui ne veulent pas faire comme les autres passent par incinération (6,7%) pour se débarrasser de ces déchets. D'autres passent par la carrière à banco pour les déverser (10%) et enfin seulement 2,5% se débarrassent de leurs déchets juste derrière la concession.

Tableau n°4 : Mode d'évacuation des ordures ménagères

 
 
 
 

12

 
 

86

 

Mode évacuation ordures

Nb. cit.

8

Fréq.

 

4

 

Espace vide

3

10,0%

Ravin

12

71,7%

Incinération

120

6,7%

Ancien puits

Dérrrière la concession

Carrière à banco

TOTAL OBS.

Source : notre enquête

2,5%

10,0%

Au regard de l'importance de l'insalubrité causée par les déchets solides on est en droit vraiment de se demander si ce quartier est intégré dans le tissu urbain. Toutes les rues si on peut les appeler ainsi sont jonchées de déchets et de plastiques qui sont fréquemment déplacés par les vents. Comment peut-on rester insensible à cette situation d'iniquité de l'offre des services urbains de la part des autorités communales ? Le fait que les habitants du quartier sollicitent les ordures ne doit pas faire de celui-ci un dépotoir sauvage et souvent sur requête des habitants. L'essentiel pour ces derniers c'est d'arriver à remblayer et utiliser ces ordures comme matériau dans les carrières à banco pour la fabrication des briques.

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Autres facteurs de la prolifération des déchets solides c'est l'aménagement par les propriétaires des parcelles vides avant leur mise en valeur. Il faut beaucoup remblayer pour arriver à surmonter la structure en pente des terrains ou lutter contre le ravin pour ramener le sol à un niveau acceptable tout ceci constitue des dangers énormes. Il s'agit surtout des risques d'infection, de coupure, de toxicité, d'allergies et d'incendie. A cela il faut ajouter un risque d'étouffement et d'ingestion de produits chimiques par les animaux. Les habitants sont soumis à une pollution olfactive et visuelle. Cette situation ne va-t-elle pas reproduire un mode d'évacuation des eaux usées identique à celui des déchets solides.

3.2.2 Mode d'évacuation des eaux usées

Le mode le plus repandu est « le tout dans la rue » concept développé par Bontianti et Sidikou (2008) qui caractérise la ville de Niamey. Pays-bas est dépourvu de tout système d'évacuation des eaux usées du coup l'assainissement liquide est essentiellement autonome dans un milieu naturel favorable au système. La nature est le principal réceptacle des déchets liquides comme l'a démontré G. Haoua, les déchets sont déversés dans les ruelles, les ravins et les espaces vides.

Les résultats de nos enquêtes confirment cet état de fait avec 52,5% des ménages qui déversent les eaux usées dans la rue ; 35,8% l'évacuent dans les ravins ; 12,5% utilisent les alentours et enfin ceux qui l'évacuent dans les espaces vides et la douche font respectivement 1,7% de notre échantillon. Les populations se sont adaptées à ce système malgré tous les risques sanitaires et environnementaux qui y sont.

Les eaux pluviales quant à elles s'évacuent naturellement à travers les nombreux ravins et dépressions qui parsèment le quartier (Cf. carte du relief). La situation en pente du quartier favorise également l'évacuation de ces eaux mais certaines deviennent des mares temporaires favorisant la multiplication des moustiques. Il faut noter aussi qu'il y'a des risques d'effondrement lors de l'écoulement des eaux pluviales. Il y'a également des risques de pollution de la nappe phréatique par infiltration des lixiavits avec les eaux de pluie qui ont traversé les déchets. Ces derniers se sont chargés biologiquement et chimiquement de substances organiques et minérales si on sait que les dépressions et les ravins sont les dépotoirs par excellence du quartier. Il en est de même pour l'évacuation des eaux des fosses (des douchières) qui se fait à la volée en cas de pluie ou la nuit, souvent la « fosse » se vide d'elle-même comme le montre la photo n°3. Presque dans chaque coin du quartier on rencontre des « fosses » remplies qui coulent dans la rue au mépris des passants et des voisins. L'évacuation des eaux vannes se fait soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la concession comme dans beaucoup de quartiers traditionnels de la ville. On creuse une fosse dans laquelle on les verse puis on recouvre avec du sable quelques jours après, ce qui donne déjà une idée sur la nature des lieux de défécation.

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Photo n°3 : exemple de fosse remplie qui coule dans la rue Source : Younsa Harouna Hassane (2010)

3.2.3 Les lieux de défécation

L'existence des latrines est une réalité au quartier Pays-bas, les statistiques sont formelles. Sur les 120 ménages enquêtés, seuls 6 n'ont pas de latrines soit 5% de notre échantillon. L'occupation de l'espace qui se fait de manière exponentielle peut expliquer cet état de fait car les espaces vides servant de lieu de défécation sont entrain de disparaitre. Parmi ceux qui n'ont pas de latrines (6), les 4 vont chez les voisins pour se soulager et les 2 autres vont directement dans le ravin ce qui porte atteinte à l'environnement.

3.2.4 La prédominance des latrines traditionnelles

Une latrine est un endroit aménagé de telle sorte qu'un être humain puisse se soulager de ses déjections. Toutes les latrines présentes dans les ménages constituant notre échantillon sont de type traditionnel, c'est-à-dire des latrines sèches. Ces dernières sont constituées de fosse simple creusée dans le sol, elle est recouverte d'une dalle de béton percée d'un trou. Cependant, certaines sont dans un état de dégradation ou mal entretenue à tel point que les odeurs nauséabondes et les mouches attirent l'attention d'un visiteur. Il s'agit surtout des latrines protégées du regard des gens par un secco qui, souvent est renforcé par des pagnes ou des tissus. Elles sont situées en général à l'entrée des concessions à gauche ou derrière les maisons souvent, elles se trouvent juste à côté du lieu qui fait office de cuisine comme le montre la photo n°4. Elle peut se trouver aussi à côté du puits au grand bonheur de la pollution de la nappe phréatique.

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Photo n°4 : exemple de latrine située à côté de la « cuisine » Source : Younsa Harouna Hassane (2010)

3.3 La perception des populations par rapport aux maladies liées à l'eau insalubre

Les habitants du quartier Pays-Bas sont conscients des risques sanitaires liés à l'eau insalubre et à l'insalubrité malgré leur mode de gestion des déchets. C'est pourquoi quand nous leur avons posé la question suivante : « pensez-vous que les eaux usées et les déchets laissés au vent peuvent causer des maladies ? » ; dans leur écrasante majorité ils ont répondu « oui ». Ils constituent 95,8% de notre échantillon, seuls 4,2% pensent le contraire soit 5 sur 120. Parmi ceux qui pensent que les déchets ne causent pas de maladies, certains ont fréquenté l'école moderne.

En effet, il y'a respectivement 3% et 5,3% qui ont le niveau primaire et secondaire alors que même ceux qui n'ont aucun niveau pensent à 82,4% que les déchets sont facteurs de maladies. L'assainissement autonome a des grands jours devant lui dans ce quartier avec ces genres de conception sur les déchets. Ces derniers sont utilisés par beaucoup de ménages pour lutter contre l'érosion même si beaucoup disent verser les ordures et les eaux usées dans la rue par manque d'infrastructures.

Pour pousser l'investigation plus loin sur l'impact de l'insalubrité, nous avons demandé quelles sont les différentes maladies dont elles souffrent en lien avec l'insalubrité. Il n'est pas facile pour certains de faire la différence entre les symptômes et les maladies à proprement dites à cause du savoir populaire.

3.3.1 Les maladies causées par l'insalubrité selon les habitants

Les habitants du quartier Pays-Bas nous ont affirmé que parmi les maladies dues à l'insalubrité, beaucoup sont causées par la pollution de l'air responsable des problèmes respiratoires. Ainsi, 72,5% ont affirmé que le paludisme est lié à l'insalubrité ambiante de l'environnement qui favorise la multiplication des nids des

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moustiques dans les eaux stagnantes. Pour le cholera, ils font 13,3% de même que la fièvre typhoïde. Le tétanos est également cité (3,3%) mais aussi les blessures causées par les morceaux de verre, de fer en acier et autres outils nuisibles rejetés par les ménages. Dans cette catégorie il faut aussi noter la méningite, la rougeole, la variole,...etc. D'ailleurs certains (5,3%) pensent que toutes les maladies du monde sont causées par les déchets alors nous leurs avons demandé de quelles maladies souffrez vous en général ? Et en quelle période de l'année ?

3.3.2 Les différentes maladies citées

Le paludisme est la principale maladie qui sévit au quartier Pays-Bas cela n'est pas étonnant vu l'état de l'insalubrité et les conditions du site. Comme le montre le tableau n°5 ; 71,7% nous ont déclaré avoir souffert du paludisme, ceux qui souffrent des problèmes respiratoires représentent 23,3% et 1,7% pour la méningite. Pour ce qui est du cholera, de la varicelle, de la rougeole et des blessures causées par les déchets un peu partout seulement 4 enquêtés avaient souffert d'une de ces maladies soit 0,8%.

Tableau n°5 : les maladies manifestées

 
 
 
 

86

 
 

28

 
 

Nb. cit.

1

Fréq.

Maladies manifestées

1

 

Paludisme

1

71,67%

Problèmes respiratoires

1

23,33%

Rougeole

2

0,83%

Cholera

120

0,83%

Source : notre enquête

Varicelle

0,83%

Blessures

0,83%

Méningite

1,67%

TOTAL OBS.

100%

Alors nous leur avons demandé à quel moment de l'année ils ont souffert de ces maladies la réponse ne fut pas une grande surprise. La principale maladie qui est le paludisme est fréquente pendant l'hivernage au niveau national. Ainsi, 51,7% nous ont affirmé souffrir du paludisme pendant l'hivernage, 40,8% pendant la saison chaude et 15,8% pendant la saison froide. Le paludisme fait parti des maladies qui sont dues à un environnement malsain qui se dégrade de manière graduelle sous le poids de tout système d'assainissement déficient. Cela est confirmé par plusieurs études. En effet, sur les 10 maladies fréquentes au Niger (Ministère de la Santé Publique, 2006), les 8 sont liées à l'eau insalubre. Il s'agit du paludisme, la toux/rhume, la pneumonie, la diarrhée, l'affection dermatologique, les parasitoses

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intestinales, la dysenterie et la conjonctivite. A l'échelle des quartiers aussi on remarque cette recrudescence des maladies liées à l'eau insalubre. A Gamkallé par exemple, quartier présentant le même état d'insalubrité que Pays-Bas (NASSARTEBAYE N., 2011), les pathologies enregistrées en 2009 au centre de santé intégré (CSI) sont : le paludisme (1360 cas), la diarrhée (998 cas), le rhume (1220 cas), la conjonctivite (554 cas) et les dermatoses (765 cas).

Au regard de ces perceptions évoquées plus haut, on se rend compte que les habitants de Pays-Bas sont conscients des liens entre eau, assainissement et santé. Les risques sanitaires demeurent à cause de l'insalubrité au vu de tous ces résultats. Dans les quartiers précaires en général et au Pays-Bas en particulier, le manque de ces services urbains n'est pas de nature à favoriser le développement social dural.

3.4 Le développement social durable en question ?

Pour beaucoup de défenseurs des droits de l'Homme, ne pas avoir accès à l'eau salubre et à un dispositif d'assainissement constitue une forme de privation qui menace des vies, détruit toute opportunité et porte atteinte à la dignité humaine. Le droit pour chaque personne à un accès suffisant à l'eau potable et à un assainissement est considérée au niveau international à un droit de l'Homme. Il est clairement dit que : « Le droit à l'eau est indispensable pour mener une vie décente. Il est une condition préalable à la réalisation des autres droits de l'homme (PNUD, 2006) », alors c'est combien de ménages qui se voient leurs droit à l'eau potable bafoué parce qu'ils vivent sur un site accidenté et irrégulier ? Ce droit est constitutionnel au Niger, l'article 12 du titre II des droits et devoirs de la personne humaine, stipule que : « Chacun a droit à la vie, à la santé, à l'intégrité physique et morale, à une alimentation saine et suffisante, à une alimentation en eau potable, à l'éducation et à l'instruction dans les conditions définies par la loi ». L'ordonnance 2010-06 du 1er avril 2010 code de l'eau vient renforcer cette disposition de la constitution. L'article 4 du titre II des dispositions relatifs à la gestion de l'eau stipule que : « la loi reconnait à chaque citoyen le droit fondamental d'accès à l'eau ». Les inégalités socio-spatiales deviennent de plus en plus grandes avec la prolifération des quartiers précaires qui naissent et disparaissent comme si la croissance de la ville passe forcement par leur existence. Chaque quartier de la ville a droit aux équipements collectifs car en fin de compte c'est la ville qui y gagne. Les déchets produits par les quartiers pauvres polluent l'environnement qui n'a pas de frontière. L'égalité à la citoyenneté ne se résume-t-elle seulement qu'au droit de vote pour les habitants des quartiers précaires?

Aussi, garantir à chaque personne un accès à au moins 20 L d'eau salubre par jour pour satisfaire ses besoins constitue une exigence minimale pour assurer le respect du droit de l`Homme.

64

L'insalubrité a une influence négative sur la qualité des eaux consommées du fait des ustensiles utilisés pour la collecte mais aussi la durée de stockage, les distances, ajouté le mode d'évacuation des déchets c'est une situation dramatique. Ce qui vient encore vérifier nos deux hypothèses selon lesquelles l'insalubrité a une influence négative sur la qualité des eaux consommées ; les problèmes d'accès à l'eau potable ne permettent pas un développement social durable.

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude, il ressort que Pays-Bas à l'image des autres quartiers précaires est caractérisé par une pluralité des sources d'approvisionnement en eau. Les ménages utilisent les points d'eau en fonction des opportunités. Cependant, il y'a des ménages pour lesquels le choix est conditionné par la qualité. Dans l'ensemble, l'eau des puits est utilisée par certains ménages (19%) pour tous les usages : boisson, lavage, lessive, abreuvage des animaux,...etc. Pour d'autres, elle est utilisée seulement pour les tâches domestiques, pour la boisson ils utilisent soit l'eau des BF ou du forage « château » ou enfin l'eau achetée auprès des VE. La conséquence directe comme décelée par notre travail est la faiblesse des quantités d'eau potable consommées par personne et par jour. La quantité moyenne d'eau potable est de 21 L par personne et par jour, ce qui dépasse d'un litre seulement la quantité préconisée par l'OMS. Cette dernière a préconisé 20 L par personne et par jour pour tous les besoins, à Pays-Bas, cette moyenne cache de très fortes disparités. En effet, les quantités varient de moins de 10 à 60 L et plus par personne et par jour. Du coup la vulnérabilité des ménages par rapport aux maladies insalubres devient grande.

Les problèmes que rencontrent les ménages pour s'approvisionner en eau expliquent cette pluralité. La cherté de l'eau, les longues files d'attente, les coupures, les bagarres entre usagers, les distances parcourues, la situation topographique couplée à la souffrance physique... sont les principaux problèmes évoqués par les ménages. Ceux-ci ne permettent pas à ces derniers de satisfaire leurs besoins quotidiens en eau potable dans un environnement caractérisé par une insalubrité incroyable.

L'impact de l'insalubrité sur la qualité des eaux est démontré par notre étude. Les récipients utilisés pour la collecte de l'eau, les distances parcourues, la durée de stockage de l'eau sont des facteurs ayant un effet néfaste sur la qualité des eaux consommées. A cela il faut ajouter l'environnement des points d'eau caractérisés par des eaux stagnantes favorisant la multiplication des moustiques. Le mode d'évacuation des ordures ménagères, des eaux usées et excréta est le principal facteur de la dégradation de l'environnement déjà caractérisé par un relief accidenté. La topographie du quartier Pays-Bas est un facteur défavorable qui l'a isolé physiquement des autres quartiers de la commune IV.

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BIBLIOGRAPHIE

67

Ouvrages généraux

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Ouvrages spécialisés

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34- Ordonnance n°99-044 du 26 octobre 1999 portant création, organisation et fonctionnement d'une Autorité de Régulation Multisectorielle

35- Loi n°2002-12 portant réorganisation de l'activité de production, ou de transport et de distribution de l'eau dans le sous-secteur de l'Hydraulique urbaine et créant la Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) et la Société d'Exploitation des Eaux du Niger (SEEN).

71

36- Loi n°98-56 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement

72

ANNEXES






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard