Chapitre2 : La pauvreté vue par les habitants des
quartiers
La notion de pauvreté est relative. Ce qui est
pauvreté ici peut être situation acceptable ailleurs. Il ya
différentes catégories de pauvres et différentes formes de
privation et de manque. Un pauvre peut donc avoir un emploi, un logement et
éventuellement une instruction. Cela dépend de différentes
opinions des personnes enquêtées.
Section1 : La définition de la pauvreté
Pour les gens enquêtés et selon le graphe 1, la
majorité définit un pauvre comme étant « une
personne qui ne peut assurer sa survie », 65 l'ont
évoqué sur un nombre total de citation de 320. Un pauvre est donc
perçu à Marrakech, dans les douars enquêtés, comme
une personne instable et sans avenir qui ne dispose pas des biens de
première nécessité qui assurent sa survie. Elle est en
lutte quotidienne pour rester en vie et compte surtout sur l'aide des autres et
non pas sur son revenu.
Aussi, 57 votes précisent qu'un pauvre est
« une personne qui n'a pas les moyens suffisants pour répondre
à ses besoins autres qu'alimentaires », alors que
« une personne qui n'a pas les moyens pour satisfaire ses besoins
alimentaires » n'a été évoquée que 17
fois. Ces résultats confirment ce que les gens ont plusieurs fois
affirmé : la pauvreté existe au Maroc, mais personne ne
meurt de faim, car les Marocains se tendent la main les uns aux autres. Lors de
la réalisation de mon enquête, j'ai pu rencontrer des familles qui
se présentent comme pauvres en me détaillant leur situation
misérable et elles ne vivent que par les subventions des bienfaiteurs.
« Une personne avec un revenu n'assurant pas la
scolarité des enfants comme étant pauvres » n'a
été repris que 18 fois, contre 51 pour « les sans
emplois comme ». Cela peut expliquer le taux d'alphabétisation
et le niveau d'étude très bas, puisque les gens
privilégient l'emploi sur les études et peuvent quitter les
études dès qu'une opportunité de travail s'offre à
eux.
Les personnes privées de droits de l'homme ne sont
considérées comme pauvres que par 12,5% des gens, et le tableau
croisé entre cette dernière et le niveau d'étude montre
que cette modalité n'est mentionnée que par les gens
éduqués.
En effet, les gens expriment un sentiment d'exclusion et que
le Maroc appartient à une minorité qui en profite et que les
autres n'ont qu'à accepter et à se soumettre à la loi du
plus fort. L'indigence et la précarité de certaines gens sont
tellement importantes qu'ils se sentent tout à fait excommuniés.
Les gens ont aussi évoqué d'autre cas extrêmes de
pauvreté. Parmi eux, il y a les personnes qui sont complètement
à la marge de la société, les personnes qui ne profitent
pas de la vie et qui n'ont pas accès aux atouts de la ville, les
personnes en manque d'outils (pas monétaires) pour acquérir du
vrai savoir. On me précise à maintes fois que la vraie
pauvreté, c'est la pauvreté d'esprit et qu'ici au Maroc la
nourriture d'esprit est très limitée.
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Graphe 1 : Le pourcentage des modalités de
réponses à la question : qu'est ce qu'un pauvre à
Marrakech?
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