INTRODUCTION GENERALE
1.
PROBLEMATIQUE
La forte croissance démographique que connaissent les
grandes villes des pays en développement a entrainé une
urbanisation rapide de celles-ci. A cause de la pauvreté d'une frange
importante de la population urbaine et de l'échec des politiques
d'habitat, on assiste à une extension anarchique des villes se
traduisant par une prolifération des quartiers à habitats
spontanés.
Située en zone Littoral, la ville de Douala, capitale
économique du Cameroun, n'échappe pas à ce
phénomène. En effet celle-ci réalisant à elle seule
75% de la production industrielle du pays (MINEPAT, 2010) a vu sa population
passé de 458426 habitants en 1976 à 1907479 habitants en 2005
pour un taux d'accroissement moyen annuel de 4,7% (BUCREP, 2010). Cette forte
croissance démographique, selon Ngnikam et al (2007)
s'accompagne d'un développement spatial anarchique qui échappe
à tout contrôle des pouvoirs publics.
En effet, la crise qu'a connue le Cameroun à partir du
milieu des années 1980 a entrainé un ralentissement voire une
stagnation des investissements alors que la population ne faisait que
croître. Dans la même période, l'on assiste à un
exode rural qui attire vers les villes les populations à la recherche
d'emplois. Une fois leur arrivée en ville, sans emploi stable et sans
revenu, elles ont du mal à s'adapter à leur nouveau cadre de vie,
leur premier souci étant de se loger à moindre coût sur des
espaces peu coûteux, non revendiqués parce que peu
urbanisés, donc sans grand intérêt économique.
Ainsi, se créés les quartiers à habitats spontanés
dans l'illégalité et la précarité sur des sites
souvent inondables ou de forte pente.
De cette occupation anarchique de l'espace et de la faible
fourniture en services urbains de base, il en résulte de nombreux
problèmes liés à l'assainissement (obstruction des drains
et caniveaux, rejet irresponsable des eaux usées et ordures
ménagères dans les lieux inappropriés...) qui exposent les
populations à des risques sanitaires graves. Pour Hauglustaine (2000),
l'hyper urbanisation des villes africaines s'accompagne d'un cortège de
dysfonctionnements dans le domaine de l'assainissement. Selon Kientga (2008),
la forte croissance urbaine des villes du tiers monde entraîne des
difficultés dans la gestion des déchets solides et liquides.
Cette mauvaise gestion des déchets présente un risque important
pour la santé des populations.
L'espace arrosé par le Mbanya dans la ville de
Douala couvre une superficie d'environ 452 hectares; il compte environ
75000 ménages (Sogreah, 2005). Ce bassin versant pour Meva'a et al
(2010) se présente comme une vitrine par excellence des paradoxes
d'urbanisation propre aux villes du sud : l'occupation du sol
n'obéit à aucune planification urbaine, l'habitat se veut
précaire, spontané et insalubre, la gestion de l'environnement se
veut anarchique et le réseau hydrographique est un exutoire
préférentiel des déchets pour une population pauvre la
prédisposant ainsi à des risques sanitaires graves.
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