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Accès à  l'eau à  Fonéko (Niger) dans le cadre de l'hydraulique rurale.

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par Yayé Moussa
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maitrise 2011
  

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5.1.1.2. Les maladies d'origine hydrique

Les maladies liées aux eaux stagnantes qu'on rencontre au Sahel en général et au Niger en particulier sont très nombreux. On peut citer par exemple la dracunculose (le ver de guinée), le cholera, la bilharziose, etc. A Fonéko, on rencontre la majorité de ces maladies hydriques. Le ver de guinée avant son éradication dans le village il y a un peu plus d'une décennie, chaque année la contamination était presque totale dans le village. Selon le témoignage d'une personne interrogée il y avait eu une année où même un chien avait contracté le ver de guinée. A travers notre enquête, 90% de l'échantillon ont répondu qu'ils connaissent des personnes qui ont souffert des maladies causées par l'eau.

Ainsi, les maladies les plus citées par les personnes interrogées sont la bilharziose 48,3%, qui est l'une des affections parasitaires majeures qui touche le continent africain, on la retrouve au niveau des fleuves, et retenus d'eau stagnantes. Le vecteur de cette maladie est un ver vivant dans le système sanguin de l'hôte, les larves développés dans l'eau pénètrent ainsi dans la peau d'une personne en contact avec l'eau58. La bilharziose peut entrainer des troubles du foie, des intestins et de la vessie.

Le ver de guinée ou dracunculose, ver d'Afrique ou encore filariose de Médine (42%), est dû à un ver appelé le dracunculus médinensis vivant dans les eaux stagnantes. Les méthodes traditionnelles de traitement couramment utilisées consistent à enrouler le ver sur un bâton et l'extraire ainsi de la peau de la malade. C'est un processus lent et dure pendant plusieurs jours voire des semaines. Il existe des médicaments pour traiter la dracunculose, nous avons ainsi le thiabendazole, le métronidazole, le mébendazole. En 1986, on a enregistré 3,5 millions de cas dans le monde contre 25 000 en 2006. Au Niger, des vastes programmes ont été déployés depuis 1991, lorsque les autorités sanitaires ont constaté sa forte prévalence (environ 33 000 cas dans 1700 villages). Actuellement le taux d'éradication de la maladie est 99,99%.59

Les maux de ventre, selon les résultats de notre enquête (40%) de personnes interrogées ont senti des maux de tête après avoir consommé l'eau des mares.

Les dermatoses (1,7%), sont dues au contact entre la peau et les eaux troubles contenant des particules qui peuvent mettre la personne à gratter son corps.

Les effets urinaires ( 31,70%) sont dues à la consommation des eaux insalubres provoquant des brûlures dans l'urètre pendant la miction (au moment ou la personne malade urine ou après la miction. Ces brûlures sont généralement accentuées à l'extrémité du pénis ou sur l'ensemble de l'urètre. Ces effets urinaires fonctionnent aussi par vague avec des périodes de calme et des épisodes très douloureux. Les jets

58 Hassane Issoufou Djamila, 2006.

59 http://www.afrique.avenir.org/2010/08/31/des résultats -« probants-»-sont-enregistrés-au-niger-dans-le-cadre-de-l'eraducation-du-ver-de-guinée

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d'urine sont alors plus faibles qu'à la normale et il faut parfois faire un effort conscient pour pouvoir uriner et ou sortir les dernières gouttes d'urine. Dans certains cas extrêmes, ces symptômes peuvent aboutir à une rétention d'urine.

Les infections urinaires (5%), elles sont dues par la colonisation de l'urètre par des bactéries avec la consommation des eaux insalubres. L'absence de traitement peut mener à des complications sévères. Elles peuvent se soigner par des antibiotiques.

Le cholera (26,70%), il est une toxi-infection entérique, épidémique et contagieuse. Il est dû à la bactérie vibrio cholerae ou bacille virgule. Il se caractérise par des diarrhées brutales et très abondantes. C'est une maladie qui tue facilement en l'absence de traitement dans les quelques heures ou jours. Il a une épidémie récurrente, pour l'éviter, il faut une éducation sanitaire c'est-à-dire d'hygiène et d'assainissement.

La conjonctivite (3,30%), elle est due souvent à un manque d'hygiène (milieu insalubre). La conjonctivite bactérienne peut être provoquée par différents germes (staphilococcus, streptococcus, haemophilius). Elle se caractérise par des secrétions purulentes, inflammation de l'oeil et peut se traiter par antibiothérapie locale. Ces maladies sont généralement observées en saison sèche et en début de saison des pluies. La saison sèche coïncide avec une période pendant laquelle les eaux sont troubles avec l'assèchement des mares. Le début de l'hivernage quant à lui se caractérise par le transport et le dépôt des matériaux divers nuisibles pour la santé dans les fonds des mares. Sur la figure, on constate que le total des pourcentages des différentes maladies dépasse le cent pour cent du fait qu'une même personne peut contracter plusieurs maladies.

Fig 7. Les types de maladies hydriques identifiées auprès de certaines personnes d'après les personnes interrogées

Source : notre enquête

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La moitié des enquêtés soit 50% ont répondu qu'ils ont personnellement souffert des maladies hydriques. Parmi ces maladies les plus fréquentes sont le ver de guinée (23,3%), la bilharziose (15%) et les effets urinaires (10%) par contre le cholera et la conjonctivite sont les moins fréquentes. Comme l'illustre la figure suivante (figure.6)

Fig 8. Les types de maladies hydriques dont ont été atteintes certaines personnes interrogées

Source : notre enquête

Toutes ces maladies sont imputables à la consommation des eaux non potables. Lors de nos entretiens avec les personnes ressources ou les agents techniques nous nous sommes adressés à l'infirmier du village qui à confirmé l'existence de ces maladies hydriques sauf le ver de guinée qui a été éradiqué dans la localité depuis quelques années. Nous avons voulu avoir le registre des maladies hydriques identifiées au CSI, mais il n'est pas à jour et même s'il l'est ne peut pas refléter toute la réalité du fait de la mentalité des populations rurales et le manque des moyens financiers. En effet, en milieu rural et même en ville, il est difficile qu'on se présente dans un centre de santé par exemple pour des maux de ventre ou même d'autres maladies plus dangereuses. Ainsi, seule la moitié des personnes interrogées a répondu qu'elle se présente au niveau du centre de santé intégré du village. Ces malades sont soit soignés sur place ou orientés à Téra. Il nous a été impossible d'avoir le coût des soins.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams