Introduction
L'eau est un élément indispensable à la
vie et revêt de l'importance pour d'innombrables activités
humaines. Elle se trouve depuis des décennies au coeur de tous les
enjeux avec un investissement annuel de plus de 600 milliards de dollars. Cette
eau se repartie en trois catégories : les eaux salées (97%
des réserves mondiales), les eaux douces (0,3%) et les eaux douces non
directement utilisables (2,4%), mobilisant un volume total d'environ
1,34.1018 m3. Comme indiqué ci-dessus, il y a
suffisamment d'eau mais en termes de disponibilité, les ressources sont
rares car 99,7% des eaux ne sont pas accessibles. L'eau douce, matière
directement accessible présente un triste tableau, puisque, de l'avis
général, sa raréfaction semble inéluctable. Or, un
pays qui manque d'eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se
développer. D'ailleurs, la consommation en eau par habitant est
désormais considérée comme un indicateur du
développement économique d'un pays.
Les autorités ivoiriennes conscientes de ces
problèmes ont réalisé au lendemain des
indépendances de nombreux projets d'implantation de points d'eau pour
l'approvisionnement en eaux potables des populations rurales ainsi que des
grandes agglomérations avec l'appui des partenaires au
développement. Les ressources en eau souterraines de la Côte
d'Ivoire sont contenues en grande partie dans les réservoirs
formés par le socle fracturé du fait de sa vaste
répartition géographique soit 97,5% du territoire national (Lasm
et al., 2008). Ces ressources localisées dans les
aquifères fracturés ou fissurés relativement bien
protégés à cause de l'importante couverture en surface,
sont de ce fait saines du point de vue bactériologique et
parasitologique (Razack et Lasm, 2006 in Soro et al.,
2010 ). Elles sont aussi excellentes du point de vue de la
qualité chimique. Cet atout majeur a donc guidé les
spécialistes des sciences de l'eau de l'Afrique de l'Ouest en
général et de la Côte d'Ivoire en particulier à
s'orienter vers ces aquifères fissurés ou fracturés (Soro
et al., 2010).
Les ressources en eau souterraine constituent les principales
sources d'approvisionnement en eau potable des zones rurales comme c'est le cas
dans le département de Didiévi. Ces ressources méritent
d'être connues dans le but de favoriser une optimisation de
l'alimentation en eau et une gestion durable de cette ressource. La recherche
des eaux souterraines en milieu de socle repose essentiellement sur le
repérage des fractures qui sont les témoins des
déformations tectoniques. Ainsi, un forage qui ne traverse aucune
fracture ne peut produire de l'eau. C'est pourquoi les échecs sont
généralement nombreux pendant les campagnes de forages lorsque
l'implantation n'est pas menée dans les conditions optimales (Kouadio et
al., 2008). Dans la région des lacs, un inventaire des
différents ouvrages menés par Soro et al. (2010) a
permis de dénombrer 1176 points d'eau (forages et puits modernes). Mais
le constat est amer, car sur ces 1176 ouvrages, 538 sont abandonnés pour
diverses raisons (panne mécanique, tarissement, qualité de l'eau,
etc.) et 128 ont été déclarés négatifs car
n'ayant pas atteint un débit minimum de 1 m3/h pour
être déclaré positifs, ce qui fait un total de 766 ouvrages
abandonnés, soit 65%. Ce taux d'échec élevé attire
non seulement l'attention des autorités mais aussi celle des
scientifiques.
C'est donc dans l'optique d'évaluer les
potentialités en eau des aquifères et de fournir aux populations
des eaux de bonne qualité pour l'usage domestique que cette étude
a été entreprise. Elle porte sur le thème suivant :
Evaluation quantitative et qualitative des ressources en eau de la
région centre: cas du département de DIDIEVI.
L'objectif principal de cette étude est d'analyser les
potentialités en eau souterraine des aquifères du
département d'une part et les propriétés hydrochimiques
des eaux de ces aquifères d'autre part. Pour mieux aborder ce
thème, nous nous assignons les objectifs spécifiques suivants
:
Sur le plan quantitatif :
· caractérisation hydrodynamique des
aquifères ;
· mise en évidence de la recharge des
aquifères ;
· analyse des paramètres influençant la
productivité.
Sur le plan qualitatif :
· analyse des caractéristiques physico-chimiques
des eaux ;
· étude de la potabilité des eaux du
département ;
· analyse des mécanismes d'acquisition de la
minéralisation des eaux souterraines du département.
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