II.3. Etude hydrodynamique des aquifères
L'étude hydrodynamique est
essentiellement basée sur l'interprétation des essais de pompage
issue des différentes fiches techniques de forage.
L'interprétation de ces essais repose sur les expressions
hydrodynamiques en régime transitoire de Theis (1935) et de Jacob
(1947). En général, ces méthodes s'appliquent pour les
pompages de longue durée, mais à partir des essais de courte
durée, à condition d'atteindre un palier au cours de chaque
cycle, l'on peut calculer ces paramètres (Lasm, 2000 in Soro et
al., 2010).
II.3.1. Détermination de
la transmissivité
Les données de pompage disponibles sont les
données de pompage de courte durée qui durent 6 à 12
heures. En Côte d'Ivoire en dehors du bassin sédimentaire
côtier, il n'existe pas de piézomètres d'observation dans
les régions de socle pour des raisons essentiellement
économiques. En effet, le coût de réalisation d'un
piézomètre est sensiblement égal à celui d'un
forage normal d'où le choix des autorités de réaliser un
forage dans une autre localité plutôt qu'un
piézomètre d'observation. Les mesures de rabattements disponibles
sont donc celles du forage de pompage.
La transmissivité peut être évaluée
aussi bien avec les données de la descente que de la remontée du
forage de pompage. Dans le premier cas, la valeur de la transmissivité
est entachée d'erreur due aux incertitudes dans les mesures
causées par les pertes de charges dans le forage, pouvant atteindre 50%
voire plus dans certains cas (Onétié et al., 2010
in De-Lasme et al., 2012). Dans le second cas, la valeur de
la transmissivité obtenue est beaucoup plus fiable car les pertes de
charges dans le forage sont négligeables. La transmissivité a
été évaluée à l'aide de la méthode de
Cooper-Jacob (1946), en utilisant les données de la remontée afin
d'éliminer les effets des pertes de charges quadratiques dans le forage
et autour du forage comme l'ont suggéré Kawecki (1993, 1995),
Lasm (2000), Razack & Lasm (2006) cités par De-Lasme et al.
(2012).
v Formule de Cooper-Jacob
La formule de Cooper-Jacob s'appuie sur la formule
de Theis dont elle est d'ailleurs une approximation. Sa forme
simplifiée s'écrit :
Si l'on reporte sur papier semi-logarithmique le rabattement
s en fonction du temps t de remontée,
on obtient une droite dès que l'approximation logarithmique devient
possible. On prolonge cette droite jusqu'à l'axe des abscisses et le
point d'intersection a pour coordonnées s = 0
et t = to.
Si l'on porte ces valeurs dans l'équation
précédente on déduit :
Si maintenant t/to = 10, d'où log t/to = 1, on peut
remplacer s par ?s c'est-à-dire par la
différence de rabattement par cycle logarithmique du temps. Ce qui
donne :
En théorie, pour pouvoir utiliser cette approximation,
les conditions suivantes doivent être remplies :
Ø la nappe testée est captive ;
Ø la couche aquifère est homogène,
isotrope et de même épaisseur dans toute la zone d'influence du
pompage ;
Ø la couche aquifère est d'extension
latérale infinie ;
Ø la libération de l'eau par le niveau poreux se
fait par suite à une baisse de niveau instantanée ;
Ø le puits est complet ;
Ø le rayon du puits est négligeable ;
Ø le débit de pompage est constant et
équivalent au débit d'exploitation de l'ouvrage.
Les pompages d'essai réalisés ne
vérifient pratiquement jamais l'intégralité de ces
conditions, cette situation n'empêche pas l'usage de cette méthode
pour l'interprétation des essais.
Dans le cadre de cette étude, toutes les nappes
étudiées sont prises comme captive (toit et mur
imperméable), alors on suppose qu'elles vérifient les
hypothèses de la méthode de Jacob (Soro et al.,
2010 ; De-Lasme et al., 2012). Il ne nous a pas été
possible d'évaluer les coefficients d'emmagasinement des
aquifères en raison de l'absence de piézomètre.
Pour mieux apprécier la distribution de la
transmissivité, une classification de celle-ci a été
établie et se présente comme suit (Lasm, 2000 in Kouassi
et al., 2012) :
· classe faible : T <10-5
m2/s;
· classe moyenne : 10-5 <
T < 10-4 m2/s;
· classe forte : T >10-4
m2/s.
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