Dédicaces
A l'Eternel des armées,
Mon âme te glorifie de ce que je suis une
créature si merveilleuse
A mon Père et ma mère,
Merci pour vos conseils surtout quand vous me disiez que
« tout ce qui est facile est mauvais »
A mes soeurs,
Soyez sans cesse dans la joie car ce qui est en nous est plus
fort que ce qui est dans le monde.
A Claudine,
Je t'écris particulièrement car tu connais le
lien qui nous unit
N'abandonne pas quelque soit l'épreuve que tu endures
en ce moment
A Mlle TAPE Dominique Raïssa,
Trouve ici le courage de t'engager dans le domaine de la
recherche
Ensemble nous vaincrons
A Dr KONAN, sa femme et ses filles (Tati et Laety)
Pour ce grand service que vous m'avez rendu en m'acceptant
chez vous, seul l'ETERNEL pourra vous le rendre. Que la paix soit dans votre
demeure à jamais
Coucou spécial à Alain KOFFI et à
Guilaine.
A tous, l'espace réservé étant si petit
et pour éviter de faire des frustrés, permettez de vous dire
merci pour votre soutien et vos encouragements.
Avant-Propos
L'Institut National Polytechnique Félix
Houphouët-Boigny (INP-HB) est l'un des plus grands et prestigieux
instituts de l'enseignement supérieur en Afrique de l'Ouest. Il est
composé de six écoles que sont :
· l'Ecole de Formation Continue et de Perfectionnement
des Cadres (EFCPC) ;
· l'Ecole Supérieure des Mines et de
Géologie (ESMG) ;
· l'Ecole Supérieure des Travaux
Publics (ESTP) ;
· l'Ecole Supérieure
d'Agronomie (ESA) ;
· l'Ecole Supérieure de Commerce et
d'Administration des Entreprises (ESCAE) ;
· l'Ecole Supérieure d'Industrie (ESI).
L'Ecole Supérieure des Mines et de Géologie
(ESMG) dans laquelle nous sommes inscrits a pour mission la formation
d'ingénieurs et de techniciens supérieurs compétents
rapidement opérationnels en entreprise dans les domaines des mines, du
pétrole et de l'eau. Pour ce faire elle assure à ses
étudiants une solide formation théorique complétée
par des sorties de terrain, des stages de production et des Travaux de Fin
d'Etude (TFE). Les stages sont sanctionnés par des rapports
écrits qui sont soutenus par les étudiants devant des jurys.
Le travail de fin d'étude est une étape de la
formation qui s'effectue en entreprise, où l'étudiant est mis
à l'épreuve pendant une période d'au moins deux mois sur
un problème concret auquel il devra trouver une solution.
Les stages sont rendus possibles grâce à la
bienveillance des entreprises qui acceptent des stagiaires pour leur permettre
de confronter leurs connaissances théoriques aux réalités
de la vie active et professionnelle.
Remerciements
Ce travail qui s'articule essentiellement autour de
l'hydrogéologie, l'hydrochimie et l'hydrodynamique des milieux
discontinus dirige mes premiers pas vers la recherche.
Au terme de 6 mois de travaux de recherche, je tiens à
exprimer ma gratitude aux nombreuses personnes qui ont contribué
à son élaboration d'une manière directe ou indirecte.
Je remercie dans un premier temps Dr YAO Kouakou Alphonse,
Directeur de l'Ecole Supérieure des Mines et de Géologie, qui
fait tout son effort pour le rayonnement de la toute jeune filière
Exploitation et Traitement des Eaux. Il m'a aidé, encouragé et
conseillé tout au long de la réalisation de
ce travail de recherche.
Je remercie Mr KOUASSI Kobenan Abouo Norbert, Directeur
Territorial de l'Hydraulique (DTH) à Yamoussoukro qui a accepté
de nous proposer ce sujet de recherche. Il nous a donné un amour
particulier pour l'hydrogéologie.
Mes sincères remerciements à Dr KOUASSI Amani
Michel, Enseignant chercheur au département STerMi à l'INP-HB qui
nous a fourni les données hydrométéorologiques
nécessaires pour la réalisation de notre travail. Principal
encadreur de ce travail de recherche, son aide nous a été d'une
grande utilité.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
MM ADAYE et EHOUSSOU respectivement Directeur de l'hydraulique villageoise et
Directeur de l'hydraulique urbaine à la DTH de Yamoussoukro pour
l'intérêt particulier accordé à ce travail.
Enfin j'adresse mes remerciements à ma famille qui m'a
soutenu, me soutient et continue de me soutenir. Que Christ soit votre
récompense !
Résumé
Cette étude réalisée dans le
département de Didiévi porte sur l'analyse des
potentialités en eau des aquifères et la connaissance des
processus hydrochimiques de ces eaux. Le choix de ce thème de recherche
a été guidé par le souci de connaitre les
potentialités hydrogéologiques des aquifères du
département. L'approche méthodologique relève d'une
combinaison de méthodes hydrochimiques, hydrologiques et
hydrodynamiques.
L'étude hydrodynamique a été
réalisée à partir d'une approche qui prend en compte, le
bilan hydrologique, les relations entre les paramètres hydrodynamiques
(Q, Pt, Ns, EA, Qs et T) et l'influence de ces paramètres sur la
productivité des forages. Le département de Didiévi
reçoit en moyenne 1024,89 mm de pluie par année et la
quantité d'eau susceptible de s'infiltrer pour recharger les
aquifères est de 76,6 mm soit 7,47% des précipitations.
L'étude des paramètres physiques et hydrodynamiques montre que
les profondeurs des forages étudiés varient de 45 à 90 m
avec une moyenne de 69 m, l'épaisseur des altérites est comprise
entre 2,7 et 31 m avec une moyenne de 11,9 m. Les profondeurs hydrauliquement
actives se situent entre 60 et 80 m. Les valeurs de transmissivité
obtenues par la méthode de Cooper-Jacob en descente sont comprises entre
2,58.10-6 et 4,78.10-4 m2/s avec une moyenne
de 4,07.10-5 m2/s. Les débits des forages
oscillent entre 0,2 et 10 m3/h avec une moyenne de 2,45, les valeurs
des débits spécifiques varient entre 5,4.10-6 à
5,63.10-4 m3/s avec une moyenne de 5,19.10-4
m2/s. Les transmissivités, les débits
spécifiques et les débits d'exploitation ont des coefficients de
variation supérieurs à 100% traduisant ainsi
l'hétérogénéité structurale du milieu
aquifère.
L'étude hydrochimique réalisée montre que
les eaux du département de Didiévi sont
caractérisées par une minéralisation moyenne. Ces eaux se
subdivisent en deux (2) principaux hydrofaciès : le faciès
faciès bicarbonaté calcique et le faciès
bicarbonaté sodi-potassique. D'après le système
calco-carbonique, on distingue trois familles d'eau dans la zone d'étude
en fonction des indices de saturation vis-à-vis des carbonates : les
eaux à circulation très lente, les eaux à circulation
lente et les eaux à circulation rapide. Les principaux mécanismes
qui gouvernent la minéralisation des eaux du département
sont : le temps de séjour de l'eau dans la roche aquifère,
la géothermie et le pluvio-lessivage. Les eaux du département
sont à majorité potable à l'exception de quelques
localités où il y a de fortes teneurs en fer et l'eau est
caractérisée par une forte dureté.
Mots-clés : Hydrodynamique, recharge
des aquifères, productivité, altérites, profondeur de
forage, transmissivité, débit d'exploitation,
minéralisation, indices de saturation, hydrofaciès, hydrochimie,
Didiévi.
Abstract
This study in the department of Didiévi focuses on the
analysis of potential water aquifers and hydrochemical process knowledge of
these waters. The choice of this research theme has been guided by the desire
to know the hydrogeological potential of aquifers in the department. The
methodological approach is a combination of hydrochemical, hydrological and
hydrodynamic methods.
The hydrodynamic study was carried out using an approach that
takes into account the water balance, the relationship between the hydrodynamic
parameters (Q, Pt, Ns, EA, Qs and T) and the influence of these parameters on
the drilling productivity. The area of Didiévi receives on average
1024.89 mm of rainfall per year and the quantity of water may infiltrate to
refill the aquifers is 76.6 mm or 7.47% of the rainfall. The study of physical
and hydrodynamic parameters shows that the depths of drillholes varies from 45
to 90 m with an average of 69 m, the thickness of the regolith is between 2.7
and 31 m with an average of 11.9 m . Hydraulically active depths are between 60
and 80 m. The transmissivity values ??obtained by the method of Cooper-Jacob
downhill lie between 2,58.10-6 and 4,78.10-4
m2/s with an average of 4,07.10-5 m2/s. The
flow rates of wells range from 0.2 to 10 m3/h with an average of
2.45, the values ??of specific flow rates to vary between 5,4.10-6
and 5,63.10-4 m3/s with an average of
5,19.10-4 m2/s.
The study of the hydrochemical characteristics of this
groundwater shows on the Piper's and Schoeller-Berkaloff's diagram that the
majority of them are mainly HCO3- and Ca2+
water type. According to the calc-carbon system, there are three families of
water in the study area based on the saturation indices vis-à-vis
carbonates: the waters to flow very slow, slow-moving waters and fast moving
waters. The main mechanisms that govern the mineralization of the waters of the
Department are: the residence time of water in the rock aquifer, geothermal and
rainfall-leaching. Except some points such as that of N'dié who
sometimes presents abnormal contents in certain elements, the groundwater of
the Didiévi area is drinkable for human consumption in a general
manner.
Keywords: Hydrodynamics, groundwater
recharge, productivity, weathering, drilling depth, transmissivity, operating
speed, mineralization, hydrofacies, hydrochemistry, Didiévi.
Liste des
abréviations
ACP : Analyse en Composante Principale
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats d'Afrique
de l'Ouest
DTH : Direction Territoriale de l'Hydraulique
IEB : Indice d'Échange de Base
INS : Institut National de la Statistique
NTU : Unité Nephelométrique de
Turbidité
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONEP : Office National de l'Eau Potable
SODEXAM : Société de Développement
et d'Exploitation Aéronautique, Aéroportuaire et
Météorologique
Liste des tableaux
Tableau 1: Tendance de l'eau en fonction de l'indice de
Ryznar.................................23
Tableau 2: Cumul des données
pluviométriques.....................................................27
Tableau 3: Variation des précipitations au niveau de la
station de Didiévi......................29
Tableau 4: Bilan hydrologique du département de
Didiévi (1975-2000)........................29
Tableau 5: Analyse statistique des paramètres de
forage...........................................30
Tableau 6: Matrice de corrélation des paramètres
hydrodynamiques.............................32
Tableau 7: Valeurs propres et pourcentages des variances
exprimées............................33
Tableau 8: Coordonnées des variables des
paramètres hydrodynamiques........................33
Tableau 2: Analyse statistique des paramètres
physico-chimiques................................36
Tableau 10: Indices de base des eaux du département de
Didiévi................................42
Tableau 11: Matrice de corrélation des
paramètres physico-chimiques...........................44
Tableau 3: Tableau des valeurs
propres..............................................................44
Liste des figures
Figure 1: Pluviométrie moyenne mensuelle (mm) du
département de Didiévi
(1975-2009).........................................................................................................5
Figure 2: Températures moyennes mensuelles de la
station de Yamoussoukro
(1975-2000).........................................................................................................5
Figure 3: Situation géographique et géologie de
la zone d'étude..................................10
Figure 3: Application de la loi de double cumul après
correction des erreurs....................28
Figure 4: Graphes de variation des paramètres (Pt, Ns,
EA et T) en fonction du débit d'exploitation des
forages...............................................................................................32
Figure 5: Cercles de communauté des plans factoriels
F1-F2 et F1-F3...........................34
Figure 6: Diagramme de Piper des eaux de forage du
département de Didiévi..................38
Figure 7: Diagramme de Schoeller-Berkaloff des eaux de
Didiévi................................39
Figure 8: Diagramme de Schoeller-Berkaloff des eaux de
Didiévi................................40
Figure 9: Diagramme de Schoeller-Berkaloff des eaux de
Didiévi..............................41
Figure 10: Diagramme ISC/ ISD des eaux de forages du
département de Didiévi.............43
Figure 11: Cercles de communauté des paramètres
physico-chimiques dans les plans factoriels F1-F2 et
F1-F3............................................................................................45
Table des
matières
Dédicaces
Erreur ! Signet non
défini.
Avant-Propos
ii
Remerciements
iii
Résumé
iv
Abstract
v
Liste des abréviations
vi
Liste des tableaux
vi
Liste des figures
vi
Table des matières
viii
Introduction
1
CHAPITRE I : GENERALITES
3
I. Présentation de la zone
d'étude
4
I.1. Situation géographique
4
I.2. Relief et couvert végétal
4
I.3. Contexte climatique
5
I.4. Hydrographie
6
I.5. Environnement humain et contexte
socio-économique
6
II. Contexte géologique et
hydrogéologique
8
II.1. Contexte géologique
8
II.1.1. Géologie de la Côte
d'Ivoire
8
II.1.2. Géologie du département de
Didiévi
8
II.2. Contexte hydrogéologique
10
II.2.1. Aquifères d'altérites
10
II.2.2. Aquifères de fissures
11
CHAPITRE II : MATERIEL ET
METHODES
12
I. Matériels
13
I.1. Données hydroclimatiques
13
I.2. Données hydrogéologiques
13
I.3. Outils de traitement des données
13
II. Méthodes
14
II.1. Etude hydroclimatologique
14
II.2. Détermination de la recharge des
nappes
14
II.2.1. Estimation de l'évapotranspiration
potentielle
15
II.2.2. Estimation de l'évapotranspiration
réelle
15
II.2.3. Estimation du ruissellement
16
II.2.4. Estimation de l'infiltration
16
II.3. Etude hydrodynamique des aquifères
16
II.3.1. Détermination de la
transmissivité
16
II.3.2. Détermination du débit
spécifique
18
II.3.3. Etude des paramètres
influençant la productivité des forages
19
II.4. Etudes hydrochimiques
19
II.4.1. Traitement des données
hydrochimiques
19
II.4.2. Etude de la minéralisation
20
II.4.3. Détermination de la nature des
eaux
24
II.4.4. Etude de la potabilité des eaux
25
CHAPITRE III : RESULTATS ET
DISCUSSIONS
26
I. Evaluation de la productivité des
aquifères
27
I.1. Résultats de l'étude
hydroclimatologique
27
I.1.1. Estimations des données
manquantes
27
I.1.2. Résultats de l'application du test de
double-cumul
27
I.1.3. Variation des précipitations au
niveau de la station de Didiévi
1
I.2. Résultats du bilan hydrologique
1
I.3. Caractérisation hydrodynamique des
aquifères
2
I.3.1. Analyse statistique des paramètres de
forage
2
I.3.2. Relations entre les différents
paramètres
3
I.4. Analyse des paramètres
influençant la productivité
4
II. Evaluation de la qualité des eaux
7
II.1. Caractéristiques hydrochimiques et
évaluation de la potabilité des eaux
7
II.2. Etude de la minéralisation
9
II.2.1. Diagramme de piper
9
II.2.2. Diagramme de schoeller-berkaloff
10
II.2.3. Indice d'échange de base
13
II.2.4. Indices de saturation
14
II.3. Détermination de la nature des
eaux
15
II.4. Analyse en composantes principales des
eaux
15
III. Discussions
18
III.1. Evaluation de la productivité des
aquifères
18
III.2. Evaluation de la qualité des eaux du
département
20
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
23
Conclusion générale
24
Recommandations
26
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
27
ANNEXES
30
Introduction
L'eau est un élément indispensable à la
vie et revêt de l'importance pour d'innombrables activités
humaines. Elle se trouve depuis des décennies au coeur de tous les
enjeux avec un investissement annuel de plus de 600 milliards de dollars. Cette
eau se repartie en trois catégories : les eaux salées (97%
des réserves mondiales), les eaux douces (0,3%) et les eaux douces non
directement utilisables (2,4%), mobilisant un volume total d'environ
1,34.1018 m3. Comme indiqué ci-dessus, il y a
suffisamment d'eau mais en termes de disponibilité, les ressources sont
rares car 99,7% des eaux ne sont pas accessibles. L'eau douce, matière
directement accessible présente un triste tableau, puisque, de l'avis
général, sa raréfaction semble inéluctable. Or, un
pays qui manque d'eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se
développer. D'ailleurs, la consommation en eau par habitant est
désormais considérée comme un indicateur du
développement économique d'un pays.
Les autorités ivoiriennes conscientes de ces
problèmes ont réalisé au lendemain des
indépendances de nombreux projets d'implantation de points d'eau pour
l'approvisionnement en eaux potables des populations rurales ainsi que des
grandes agglomérations avec l'appui des partenaires au
développement. Les ressources en eau souterraines de la Côte
d'Ivoire sont contenues en grande partie dans les réservoirs
formés par le socle fracturé du fait de sa vaste
répartition géographique soit 97,5% du territoire national (Lasm
et al., 2008). Ces ressources localisées dans les
aquifères fracturés ou fissurés relativement bien
protégés à cause de l'importante couverture en surface,
sont de ce fait saines du point de vue bactériologique et
parasitologique (Razack et Lasm, 2006 in Soro et al.,
2010 ). Elles sont aussi excellentes du point de vue de la
qualité chimique. Cet atout majeur a donc guidé les
spécialistes des sciences de l'eau de l'Afrique de l'Ouest en
général et de la Côte d'Ivoire en particulier à
s'orienter vers ces aquifères fissurés ou fracturés (Soro
et al., 2010).
Les ressources en eau souterraine constituent les principales
sources d'approvisionnement en eau potable des zones rurales comme c'est le cas
dans le département de Didiévi. Ces ressources méritent
d'être connues dans le but de favoriser une optimisation de
l'alimentation en eau et une gestion durable de cette ressource. La recherche
des eaux souterraines en milieu de socle repose essentiellement sur le
repérage des fractures qui sont les témoins des
déformations tectoniques. Ainsi, un forage qui ne traverse aucune
fracture ne peut produire de l'eau. C'est pourquoi les échecs sont
généralement nombreux pendant les campagnes de forages lorsque
l'implantation n'est pas menée dans les conditions optimales (Kouadio et
al., 2008). Dans la région des lacs, un inventaire des
différents ouvrages menés par Soro et al. (2010) a
permis de dénombrer 1176 points d'eau (forages et puits modernes). Mais
le constat est amer, car sur ces 1176 ouvrages, 538 sont abandonnés pour
diverses raisons (panne mécanique, tarissement, qualité de l'eau,
etc.) et 128 ont été déclarés négatifs car
n'ayant pas atteint un débit minimum de 1 m3/h pour
être déclaré positifs, ce qui fait un total de 766 ouvrages
abandonnés, soit 65%. Ce taux d'échec élevé attire
non seulement l'attention des autorités mais aussi celle des
scientifiques.
C'est donc dans l'optique d'évaluer les
potentialités en eau des aquifères et de fournir aux populations
des eaux de bonne qualité pour l'usage domestique que cette étude
a été entreprise. Elle porte sur le thème suivant :
Evaluation quantitative et qualitative des ressources en eau de la
région centre: cas du département de DIDIEVI.
L'objectif principal de cette étude est d'analyser les
potentialités en eau souterraine des aquifères du
département d'une part et les propriétés hydrochimiques
des eaux de ces aquifères d'autre part. Pour mieux aborder ce
thème, nous nous assignons les objectifs spécifiques suivants
:
Sur le plan quantitatif :
· caractérisation hydrodynamique des
aquifères ;
· mise en évidence de la recharge des
aquifères ;
· analyse des paramètres influençant la
productivité.
Sur le plan qualitatif :
· analyse des caractéristiques physico-chimiques
des eaux ;
· étude de la potabilité des eaux du
département ;
· analyse des mécanismes d'acquisition de la
minéralisation des eaux souterraines du département.
CHAPITRE I : GENERALITES
I. Présentation de
la zone d'étude
I.1. Situation
géographique
Le département de Didiévi se situe au Centre de
la Côte d'Ivoire précisément dans la région du
Bélier entre 7o00' et 7o35'de latitude
Nord et 4o55' et 4o40' de longitude
Ouest (figure 1). Il couvre une superficie totale de 1770 km2 et est
limité au Nord par le département de Bouaké, à
l'Est par les départements de Bocanda et M'bahiakro, au Sud par le
département de Dimbokro et à l'Ouest par le département de
Tiébissou.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme1.png)
Figure 1: Situation géographique du
département de Didiévi
I.2. Relief et couvert
végétal
Le relief du département est peu accidenté avec
par endroit des collines et des chaines granitiques. Les accidents
topographiques les plus significatifs sont le mont Kpohoun à
Attêkro, le mont N'de à Bongo Kouassikro et le Kanoumou dans
l'espace compris entre les rivières M'bandaman et Kan Ba. L'altitude
moyenne est comprise entre 100 et 200 m.
Le département de Didiévi constitue une zone de
transition entre les zones forestières du Sud (vers la région du
N'Zi-Comoé) et les grandes savanes qui commencent à se
dégager au Nord du département (vers la région du Bandama)
et qui annoncent déjà les paysages soudaniens où les
essences ligneuses cèdent le pas aux formations herbacées. Cette
zone de transition est constituée d'arbres mais surtout d'arbustes,
comprenant parfois un matériel ligneux plus ou moins important, et la
forêt semper virens. Les réserves forestières non
défrichées n'existent presque plus. C'est le domaine de la savane
arborée plantée de rôniers et de fromagers. On rencontre
également des forêts-galeries le long des cours d'eau ainsi que
des bandes ou îlots de forêts sur les terrains argileux ou frais.
Dans son ensemble, la végétation du département de
Didiévi est un paysage de savanes caractérisé par
l'alternance de petits massifs boisés et de forêts galeries.
I.3. Contexte
climatique
Le département de Didiévi présente
également, à l'image de sa végétation, un climat de
transition caractérisé par quatre saisons comme en zone
forestière : deux saisons de pluie et deux saisons sèches. Le
climat qui y règne est de type baouléen avec une grande
saison des pluies (Mars-Juin) suivi de la petite saison sèche
(Juillet-Août) et une petite saison des pluies (Septembre-Octobre) suivi
de la grande saison sèche (Novembre-Février).
Les précipitations moyennes mensuelles sur la
période 1975-2009 (figure 2) à la station de Didiévi
varient entre 10,5 mm (Janvier) et 150,4 mm (Juin). Il tombe en moyenne sur
cette période environ 1033 mm de pluie par an.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme2.png)
Figure 2: Pluviométrie moyenne mensuelle (mm)
du département de Didiévi (1975-2009)
Les températures moyennes mensuelles (figure 3)
enregistrées à la station de Yamoussoukro sur la période
(1975-2000) varient de 25,5 oC (Juin) à 27,7 oC
(Mars).
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme3.png)
Figure 3: Températures moyennes mensuelles de
la station de Yamoussoukro (1975-2000)
I.4. Hydrographie
Le réseau hydrographique du département de
Didiévi appartient au bassin versant du N'zi qui est un affluent du
Bandama. Le département est peu arrosé et les cours d'eau
souffrent d'un régime intermittent. Pendant la saison sèche leurs
débits sont très faibles allant parfois au manque d'eau dans les
lits. Les principaux cours d'eau sont:
· le Kan Ba qui traverse le territoire du Nord au Sud sur
environ 50 km ;
· le Moumou, principal affluent du Kan Ba qui sert de
limite entre Didiévi et Tiébissou et sur lequel est construit le
barrage qui irrigue le périmètre rizicole de
Didiévi ;
· le N'do qui assure la limite naturelle entre les
circonscriptions de Didiévi et Dimbokro, au Sud ;
· le Kassie et Ahougnan N'zue assurant à leur tour
la limite Est avec Kouassi-Kouassikro ;
· et le Te Houe.
I.5. Environnement humain
et contexte socio-économique
La population du
département de Didiévi est estimée à environ
51 210 habitants selon le dernier recensement de 1998 (INS, 1998). La
population qui vit dans le département est cosmopolite et
composée des N'Zipri, des N'gban et des Djimini (ayant fui la guerre de
Samory Touré et installés sur le site de Didiebou Dioula). On y
rencontre aussi des ressortissants des pays de la CEDEAO et des populations
originaires d'autres régions de la Côte d'Ivoire. La population
est rurale et majoritairement jeune.
L'agriculture demeure de loin la principale
activité des populations de Didiévi. Les cultures
pratiquées peuvent se répartir en deux types : les cultures
vivrières et les cultures pérennes. Comme principales cultures
vivrières, on peut noter : l'igname qui est l'aliment de base du paysan
baoulé, le manioc, surtout consommé pendant la période de
soudure : sa permanence durant toute l'année fait de lui l'aliment de
réserve. Le riz et le maïs constituent les uniques
céréales en usage dans la région. Le maïs est
toujours cultivé en association avec l'igname ou le riz. L'arachide
occupe une place particulière parmi les cultures annuelles. C'est la
grande culture de rapport de la femme. En ce qui concerne les cultures
pérennes, l'anacarde est la plus répandue même s'il existe
par endroit quelques plantations de café et de cacao qui ne sont du
moins plus rentables.
L'artisanat et le commerce occupe une place primordiale dans
la vie sociale des populations de Didiévi. Cependant, l'état de
délabrement avancé des infrastructures routières
empêche ces activités de se développer réduisant le
marché à la stricte consommation locale. On distingue plusieurs
types d'objets confectionnés par la population : la vannerie
(paniers, éventails, corbeilles, etc.), la poterie (canaris, assiettes,
écuelles, etc.), la sculpture (mortiers, pilons, etc.), les parures et
ornements (pagnes, bijoux divers, etc.).
II. Contexte
géologique et hydrogéologique
II.1. Contexte
géologique
II.1.1. Géologie de la Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire est
située au coeur de la dorsale de man et est constituée de deux
grands ensembles géologiques : le socle précambrien (97,5%
du territoire) et le domaine sédimentaire (2,5% du territoire).
v Le socle précambrien
Il occupe 97,5% du
territoire. De nature granitique et cristallophyllienne, il est divisé
en trois (3) domaines :
· le domaine Archéen à
l'Ouest de la faille de Sassandra :
Constitué de matériaux très fortement
métamorphisés. On distingue des gneiss au Nord, des migmatites au
Sud, des quartzites ferrugineux au Sud-Ouest et des charnockites au
Nord-Ouest ;
· le domaine Baoulé-Mossi
à l'Est de la faille du Sassandra :
Il renferme les terrains du birimien, constitué
d'ensemble volcano-sédimentaire et plutono-volcanique
juvénile ;
· le domaine SASCA situé dans le
Sud-Ouest :
Il regroupe les formations de l'archéen et celles du
protérozoïque inférieur, on y rencontre des unités
volcano-sédimentaires. Il est drainé par les fleuves Sassandra et
Cavally.
v Le domaine sédimentaire
Le bassin sédimentaire de la Côte d'Ivoire
s'étend le long de la côte Atlantique. Il présente une
partie émergée en forme de croissant, d'une superficie de 8 000
km2 soit 2,5 % du territoire ivoirien ; la plus grande partie
s'étendant en Mer (40000 km2).
II.1.2. Géologie du département de
Didiévi
Le département de Didiévi est situé sur
le socle précambrien et appartient au domaine du Baoulé-Mossi. On
rencontre les formations géologiques suivantes :
· Le complexe
éburnéen : ce sont essentiellement les
granodiorites, les granites à biotite (exploité dans le village
de Boli de façon industrielle), les granites
intrusifs-syénite-monzonites-diorites et les granites à biotite
homogène. Il représente la majorité des formations du
département (environ 70% du territoire).
· Les unités du birimien :
le birimien est représenté dans le département par les
metasédiments : schistes, quartzites, roches à
manganèse (plus de 25% du territoire). C'est sur ces
metasédiments que coule le Kan Ba jusqu'à Didiévi
où il emprunte le domaine des granites à biotites.
· L'unité géologique de
l'archéen représentée par les migmatites
anciennes-granites migmatitiques. Elle représente moins de 2% du
territoire et se trouve à l'Ouest du département à environ
10 km de Didiévi sur la route Didiévi-Bouaké.
Ces formations géologiques conduisent à la
formation d'un contexte hydrogéologique caractérisé par
deux types d'aquifères; un aquifère d'altérites et un
aquifère fissuré ou fracturé.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme5.png)
4o55
4o40
7o35
7o35
7o00
7o00
4o40
4o55
Figure 4: Géologie de la zone
d'étude.
II.2. Contexte
hydrogéologique
De façon générale, en zone de socle, on
distingue deux types d'aquifères : les aquifères
d'altérites (superficiels) et les aquifères fracturés
(plus profonds) (Koita, 2010 ; Soro et al., 2010).
II.2.1. Aquifères
d'altérites
Selon Koita (2010), l'exploitation des aquifères
d'altérites débute dans les années 1950 à 1960.
L'exploitation de ces aquifères était essentiellement liée
au manque de moyens adaptés pour la réalisation de forage, mais
également à la méconnaissance ou à la
sous-estimation du rôle hydraulique de la fracturation dans le socle
sain. Ces aquifères qui se développent dans les formations
argilo-sableuses sont capables d'accumuler d'importantes quantités
d'eau, mais leur faible perméabilité en rend l'extraction
difficile. Leblond (1984) caractérise les aquifères
d'altérites comme des aquifères ayant une porosité totale
d'interstices élevée, une faible porosité efficace et une
très faible perméabilité.
Dans le domaine granitique comme c'est le cas dans le
département de Didiévi, les altérites sont
inégalement riches en niveaux aquifères et ces derniers ne sont
généralement pas très productifs. D'après Maillary
(1964) cité par Koita (2010), seuls quelques niveaux peu profonds
situés au dessus de la roche saine présentent un
intérêt, surtout lorsqu'ils se trouvent dans la zone de battement
de l'aquifère (zone d'évolution du niveau
piézométrique).
II.2.2. Aquifères de
fissures
Du fait des changements climatiques dont la principale
conséquence est la baisse de la pluviométrie, on a assisté
à un tarissement de la majorité des puits creusés dans les
aquifères d'altérites au toit du socle cristallin. Devant ces
menaces, les recherches de l'eau en milieu cristallin ont été
orientées vers une meilleure connaissance des aquifères de
fissures qui sont censés être à l'abri des fluctuations
saisonnières et moins exposés aux phénomènes de
pollution.
Contrairement aux altérites, le socle a une
porosité matricielle pratiquement nulle sauf dans la zone superficielle
correspondant à la limite inférieure des arènes grenues;
la perméabilité est bonne notamment dans les zones à forte
densité de fracturation (Soro et al., 2010).
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
I. Matériels
I.1. Données
hydroclimatiques
Les données hydroclimatiques concernent la
pluviométrie (mm) et la température (°C). Les données
pluviométriques proviennent des stations de Didiévi, de
Tiébissou et de Yamoussoukro. Les données de température
sont de la station de Yamoussoukro (station synoptique). Les différentes
données ont été mises à notre disposition par la
SODEXAM (Société de Développement et d'Exploitation
Aéronautique, Aéroportuaire et Météorologique) et
s'étendent sur la période 1975-2000.
I.2. Données
hydrogéologiques
Les données hydrogéologiques utilisées
pour cette étude concernent principalement les données techniques
des forages réalisés dans le département de Didiévi
de 1998 à 2011. Nous avons retenu pour cette étude 56 fiches
techniques de forage pour la pertinence des données dont elles
regorgent notamment les essais de pompages et les analyses
physico-chimiques. Les fiches techniques de forage utilisées ont
été fournies par la Direction Territoriale de l'Hydraulique
Humaine de Yamoussoukro.
I.3. Outils de traitement
des données
Pour le traitement des données, nous avons eu recours
aux outils de traitement de données spécialisés
suivants :
Ø XLSTAT 2011 : pour les
études statistiques ;
Ø Le programme DIAGRAMME du
Laboratoire d'Hydrogéologie d'Avignon (France) pour l'étude
hydrochimique ;
Ø Le logiciel EXCEL pour la
réalisation des différentes courbes et diagrammes ;
Ø Le programme EQUIL
développé par Pierre Ravarini pour le calcul des
équilibres calco-carboniques.
II. Méthodes
II.1. Etude hydroclimatologique
Le comportement des nappes aquifères et la variation du
niveau piézométrique dépendent étroitement des
précipitations et des prélèvements. L'étude des
paramètres hydrodynamiques nécessite un traitement
détaillé des observations hydroclimatologiques. A cet effet, il
s'avère nécessaire de quantifier et d'analyser les principaux
apports d'eau du bassin.
Nous disposons de trois stations pluviométriques :
les stations de Yamoussoukro, de Didiévi et de Tiébissou. La
station de Didiévi n'étant pas une station de
référence et comportant de nombreuses lacunes dans les
séries d'observations, un contrôle
d'homogénéité des données annuelles s'avère
donc nécessaire afin d'avoir une série de donnée
cohérente. En effet, sur des stations météorologiques
voisines, on enregistre des quantités de pluie voisines. Ceci n'est vrai
que dans le cas où l'on a des cumuls sur de longues durées
(Lallahem, 2002).
Nous avons choisi de combler les données manquantes de
la station de Didiévi par la moyenne des données des stations de
Yamoussoukro et Tiébissou. Par la suite, nous avons appliqué un
test de double-cumul sur la totalité des données. Ce test permet
d'analyser graphiquement la permanence de la relation entre deux séries
chronologiques. Le principe de ce test est de comparer deux à deux les
cumuls annuels des pluies de la station à contrôler sur une
période donnée et les cumuls annuels d'une station
considérée de référence sur la même
période.
II.2. Détermination de la recharge des nappes
L'évaluation de la recharge des nappes d'eau
souterraine est l'un des paramètres les plus pertinents en
hydrogéologie mais aussi le plus difficile à estimer. Diverses
approches ont été envisagées et testées. Il s'agit
des méthodes directes, géochimiques, physiques et climatiques.
Dans le cadre de cette étude, nous utiliserons
essentiellement la méthode climatique ou méthode du bilan
hydrologique en raison de sa facilité d'emploi et des données
disponibles (Dieng et al., 1991 in Kouassi et al.,
2012). Elle est basée sur le principe que les précipitations (P)
qui tombent dans une région donnée sont partagées entre
l'évapotranspiration (ETR), la recharge des nappes (I) et
l'écoulement superficiel (R) de telle sorte que l'équation du
bilan hydrologique s'exprime par la relation:
Cependant comme la pluie est une donnée connue, il
reste a déterminé l'ETR par la méthode de Coutagne (les
méthodes de Turc et de Thornthwaite ne permettant pas d'établir
le bilan hydrologique dans cette région (Kouassi et al., 2012)
et R (le ruissellement) par la méthode de Tixéront-Berkaloff.
II.2.1. Estimation de l'évapotranspiration
potentielle
L'agronome américain G.W. Thornthwaite proposa en 1948
une expression pour l'estimation de l'évapotranspiration potentielle en
tenant compte seulement de la température mensuelle (Gouaidia, 2008). Le
développement de cette expression donne la formule suivante :
Avec :
T: température moyenne mensuelle en °C ;
I: indice thermique annuel ;
i: indice thermique mensuel ;
F: coefficient correcteur, fonction de la latitude et du mois
donné.
II.2.2. Estimation de l'évapotranspiration
réelle
Nous utiliserons dans le cadre de cette étude, la
formulation de l'ETR développée par Coutagne (Maliki, 1993 ;
Gouaidia, 2008 ; Houmed-Gaba, 2009 ; Kouassi et al.,
2012) :
Avec
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme17.png)
T : température moyenne annuelle en °C
P : précipitation moyenne annuelle en m
L'application de cette formule est conditionnée par la
relation suivante :
1/8
< P < 1/2
Lorsque P < 1/8
, ETR = P
Si P > 1/2
, ETR = 0,20 + 0,035T
II.2.3. Estimation du ruissellement
Après avoir étudié un ensemble de
bassins, Tixéront et Berkaloff ont établi une relation dont la
forme simplifiée donne le ruissellement (Maliki, 1993 ; Alassane,
2004 ; Gouaidia, 2008 ; Kouassi et al., 2012).
avec :
R = ruissellement en mm ;
P = précipitation moyenne annuelle en mm ;
ETP = évapotranspiration potentielle moyenne annuelle
calculée par la méthode de Thornthwaite en mm.
II.2.4. Estimation de l'infiltration
Elle est calculée par différence avec les autres
paramètres c'est-à-dire :
II.3. Etude hydrodynamique des aquifères
L'étude hydrodynamique est
essentiellement basée sur l'interprétation des essais de pompage
issue des différentes fiches techniques de forage.
L'interprétation de ces essais repose sur les expressions
hydrodynamiques en régime transitoire de Theis (1935) et de Jacob
(1947). En général, ces méthodes s'appliquent pour les
pompages de longue durée, mais à partir des essais de courte
durée, à condition d'atteindre un palier au cours de chaque
cycle, l'on peut calculer ces paramètres (Lasm, 2000 in Soro et
al., 2010).
II.3.1. Détermination de
la transmissivité
Les données de pompage disponibles sont les
données de pompage de courte durée qui durent 6 à 12
heures. En Côte d'Ivoire en dehors du bassin sédimentaire
côtier, il n'existe pas de piézomètres d'observation dans
les régions de socle pour des raisons essentiellement
économiques. En effet, le coût de réalisation d'un
piézomètre est sensiblement égal à celui d'un
forage normal d'où le choix des autorités de réaliser un
forage dans une autre localité plutôt qu'un
piézomètre d'observation. Les mesures de rabattements disponibles
sont donc celles du forage de pompage.
La transmissivité peut être évaluée
aussi bien avec les données de la descente que de la remontée du
forage de pompage. Dans le premier cas, la valeur de la transmissivité
est entachée d'erreur due aux incertitudes dans les mesures
causées par les pertes de charges dans le forage, pouvant atteindre 50%
voire plus dans certains cas (Onétié et al., 2010
in De-Lasme et al., 2012). Dans le second cas, la valeur de
la transmissivité obtenue est beaucoup plus fiable car les pertes de
charges dans le forage sont négligeables. La transmissivité a
été évaluée à l'aide de la méthode de
Cooper-Jacob (1946), en utilisant les données de la remontée afin
d'éliminer les effets des pertes de charges quadratiques dans le forage
et autour du forage comme l'ont suggéré Kawecki (1993, 1995),
Lasm (2000), Razack & Lasm (2006) cités par De-Lasme et al.
(2012).
v Formule de Cooper-Jacob
La formule de Cooper-Jacob s'appuie sur la formule
de Theis dont elle est d'ailleurs une approximation. Sa forme
simplifiée s'écrit :
Si l'on reporte sur papier semi-logarithmique le rabattement
s en fonction du temps t de remontée,
on obtient une droite dès que l'approximation logarithmique devient
possible. On prolonge cette droite jusqu'à l'axe des abscisses et le
point d'intersection a pour coordonnées s = 0
et t = to.
Si l'on porte ces valeurs dans l'équation
précédente on déduit :
Si maintenant t/to = 10, d'où log t/to = 1, on peut
remplacer s par ?s c'est-à-dire par la
différence de rabattement par cycle logarithmique du temps. Ce qui
donne :
En théorie, pour pouvoir utiliser cette approximation,
les conditions suivantes doivent être remplies :
Ø la nappe testée est captive ;
Ø la couche aquifère est homogène,
isotrope et de même épaisseur dans toute la zone d'influence du
pompage ;
Ø la couche aquifère est d'extension
latérale infinie ;
Ø la libération de l'eau par le niveau poreux se
fait par suite à une baisse de niveau instantanée ;
Ø le puits est complet ;
Ø le rayon du puits est négligeable ;
Ø le débit de pompage est constant et
équivalent au débit d'exploitation de l'ouvrage.
Les pompages d'essai réalisés ne
vérifient pratiquement jamais l'intégralité de ces
conditions, cette situation n'empêche pas l'usage de cette méthode
pour l'interprétation des essais.
Dans le cadre de cette étude, toutes les nappes
étudiées sont prises comme captive (toit et mur
imperméable), alors on suppose qu'elles vérifient les
hypothèses de la méthode de Jacob (Soro et al.,
2010 ; De-Lasme et al., 2012). Il ne nous a pas été
possible d'évaluer les coefficients d'emmagasinement des
aquifères en raison de l'absence de piézomètre.
Pour mieux apprécier la distribution de la
transmissivité, une classification de celle-ci a été
établie et se présente comme suit (Lasm, 2000 in Kouassi
et al., 2012) :
· classe faible : T <10-5
m2/s;
· classe moyenne : 10-5 <
T < 10-4 m2/s;
· classe forte : T >10-4
m2/s.
II.3.2. Détermination du
débit spécifique
Le débit spécifique est l'un des
paramètres hydrauliques dont la mesure est facile sur un ouvrage, il est
le rapport du débit de pompage sur le rabattement observé dans le
puits. De ce fait, ces valeurs sont généralement plus abondantes
dans les archives hydrogéologiques que les valeurs de
transmissivité ou de perméabilité. Le débit
spécifique donne aussi des indications sur les caractéristiques
des forages et sur l'état de connexion entre le réseau de
fractures (Lasm, 2000 in Soro et al., 2010). Le débit
spécifique (Qs) a été calculé à la fin du
troisième palier au niveau de tous les forages à partir de la
formule suivante :
avec :
Qs : débit spécifique (m3/h)
Q : débit de pompage
(m3/h)
s : rabattement (m)
Pour mieux appréhender la répartition des
débits spécifiques dans les aquifères du
département de Didiévi, nous avons procédé
à la classification de ces débits (Lasm, 2000 in
Kouassi et al., 2012) a défini les classes suivantes :
· classe faible : Qs = 0,1;
· classe moyenne : 0,1 = Qs
= 1;
· classe forte : Qs = 1.
II.3.3. Etude des paramètres influençant la
productivité des forages
Face au phénomène de changement climatique qui
entraine la baisse du niveau piézométrique, les recherches d'eau
en milieu cristallin ont été orientées vers une meilleure
connaissance des aquifères de fissure qui sont censés être
à l'abri des fluctuations saisonnières et moins exposés
aux phénomènes de pollution (Dibi et al., 2004). A cet
effet, les premiers travaux se sont orientés vers la recherche des
fractures les plus productives. Dans une période assez récente,
d'autres auteurs ont montré que la productivité des ouvrages en
milieu de socle peut être aussi liée à d'autres
paramètres tels que l'épaisseur d'altération et la
profondeur des forages (Durand, 2001 in Dibi et al., 2004).
En Côte d'Ivoire particulièrement, les études ont fait
ressortir quelques relations entre l'épaisseur d'altération, la
profondeur des forages et le débit d'exploitation de ces forages. Ce
débit désigne la capacité d'un aquifère à
fournir, par le biais d'un captage, un débit minimal susceptible
d'être exploité. Il désigne aussi la productivité
d'un aquifère.
Afin de connaitre l'influence des paramètres
hydrodynamiques sur la productivité des forages dans notre zone
d'étude, deux types d'analyse ont été effectués. Il
s'est agit d'une part de ressortir les rôles que jouent de façon
individuelle les paramètres tels que Qs (Débit
Spécifique), EA (Epaisseur d'Altérite), Pt (Profondeur totale), T
(Transmissivité) et NS (Niveau Statique) sur la productivité et
d'autre part de faire une approche basée sur l'établissement de
corrélation entre l'ensemble de ces variables à partir d'une
analyse statistique multidimensionnelle comme l'analyse en composante
principale (Dibi et al., 2004).
II.4. Etudes hydrochimiques
L'étude du chimisme des eaux a pour but d'identifier
les faciès chimiques des eaux, ainsi que leur qualité de
potabilité.
II.4.1. Traitement des données hydrochimiques
Avant toute utilisation des données hydrochimiques, il
faut vérifier la validité des résultats. Pour cela, on
dispose de plusieurs outils de validation dont le plus célèbre
est la méthode de « la balance
ionique ». Elle est basée sur le principe que tous
les éléments dissouts présents dans l'eau sont à
l'état d'ion. De ce point de vue, on a une solution
électriquement neutre. Ce qui veut dire que la somme des charges
positives est égale à la somme des charges négatives :
avec :
La vérification de cette égalité donne
une idée des résultats d'analyse. Cependant dans notre
étude, les fiches d'analyses ne comportant pas le dosage des ions
K+ et Na+, nous avons utilisé cette méthode
(méthode de la « balance ionique ») pour combler les
lacunes. En effet, les données de la région de Tiassalé
fournie par Oga et al., (2009) ont permis de trouver un rapport de Na/K que
nous avons ensuite appliqué aux eaux du département de
Didiévi. Ce rapport est égal à :
En utilisant ce rapport, on suppose selon Tardy (1969) in
Boukari (1982) que le milieu est bien drainé et que les vitesses
d'altération sont fortes, ce qui prouve que ce sont des eaux circulant
effectivement dans un milieu fracturé.
Par la suite, nous avons déterminé les valeurs
de K et Na en utilisant la relation suivante :
Or
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme51.png)
Donc
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme53.png)
Il est à noter que les concentrations des ions sont
exprimées en méq/l.
II.4.2. Etude de la minéralisation
L'eau météorique, lors de sa circulation dans
les systèmes aquifères acquiert une charge minérale dont
l'origine peut être variée. Les eaux souterraines sont plus ou
moins minéralisées en fonction:
· de la nature des roches traversées et des
minéraux rencontrés au cours de l'infiltration;
· du temps de contact de l'eau avec les minéraux,
donc de la vitesse de percolation de l'eau dans le sous-sol;
· du temps de renouvellement de l'eau de la nappe par
l'eau d'infiltration.
La minéralisation de l'eau se produit par des
phénomènes d'interaction eau-roche passant par différents
processus physico-chimiques et/ou de mélanges entre différents
types d'eau (Houmed, 2009). Selon Kamagaté (2006), la composition
chimique des eaux naturelles est le résultat combiné de la
composition chimique des précipitations qui atteignent le sol et des
réactions avec les minéraux présents dans l'encaissant. La
désagrégation mécanique est la première
étape du processus de minéralisation des eaux. Elle consiste
à l'arrachement, au transfert et à la sédimentation des
particules de roche par l'eau (Fournier, 1960 ; Rose, 1993 ; Roose et
al., 1998 ; Fournis et al., 2005 in
Kamagaté, 2006). L'altération chimique, deuxième phase de
la minéralisation, consiste à la fois à la dissolution et
à l'attaque chimique des solides et des gaz par l'eau (Sigg et
al., 1992 in Kamagaté, 2006). Le processus de
désagrégation mécanique contribue faiblement à la
minéralisation des eaux car associé à de faible mise en
solution d'éléments dissous tandis que l'altération
chimique est responsable de la grande partie de la minéralisation des
eaux (Kamagaté, 2006).
Pour mener à bien notre étude, nous allons nous
appuyer sur l'analyse des diagrammes de minéralisations (diagramme de
Piper et diagramme de Schoeller-Berkaloff), et sur le calcul de l'indice
chloro-alcalin (ICA) ou indice d'échange de base (IEB).
II.4.2.1. Diagramme de Piper
Le diagramme de Piper permet de caractériser les
faciès géochimiques des eaux. Cette caractérisation est
basée sur des calculs de proportions relatives des différentes
espèces cationiques et anioniques analysées. Ce diagramme est
très fréquemment utilisé et donne de très bons
résultats (Yermani et al., 2003 ; Allassane, 2004; Tabouche et
Achour, 2004 ; Gouaidia, 2008 ; Oga et al., 2009 ; Kouassi et
al., 2010 ; Yao et al., 2010 ; Ahoussi et al.,
2011 ; Kouassi et al., 2012). Le diagramme de Piper fournit le
même résultat qu'une classique caractérisation de la
composition chimique par l'anion principal ou le cation principal. Cependant,
il a l'avantage de définir en même temps un certain nombre de
famille d'eau et de mettre clairement en évidence l'évolution de
la minéralisation. Ce diagramme est formé d'un 1er
triangle pour les cations, d'un 2ème triangle pour les anions
et d'un losange découpé en famille d'eau (Allassane, 2004). Les
éléments considérés sont Ca2+,
Mg2+, (Na+ + K+) pour les cations et
HCO3-, (Cl- + NO3-) et
SO42- pour les anions. Dans le diagramme, la
concentration relative en méq/l de chaque élément
calculé permet de placer les points sur les triangles qui sont ensuite
projetés sur le losange. Cette concentration est définie par la
proximité des points de projection par rapport aux différents
sommets ou pôles. La projection dans le parallélogramme des points
placés dans les triangles des anions et des cations, classe la solution
en faciès suivant les ions prédominants.
II.4.2.2. Diagramme de Schoeller-Berkaloff
Le diagramme semi-logarithmique de Schoeller-Berkaloff permet
de représenter le faciès chimique de plusieurs
échantillons d'eaux (Gouaidia, 2008). Chaque échantillon est
représenté par une ligne brisée. La concentration de
chaque élément chimique est figurée par une ligne
verticale en échelle logarithmique. La ligne brisée est
formée en reliant tous les points qui représentent les
différents éléments chimiques. L'allure du graphique
obtenu permet de visualiser le faciès de l'eau et facilite sa
comparaison (Yao et al., 2010 , Kouassi et al., 2012) Un
groupe d'eau de minéralisation variable mais dont les proportions sont
les mêmes pour les éléments dissous, donnera une famille de
lignes brisées parallèles entre elles. Lorsque les lignes se
croisent, un changement de faciès chimique est mis en évidence.
Il est ainsi possible de visualiser à la fois le faciès chimique,
comme pour le diagramme de Piper, mais aussi la minéralisation de l'eau
(sa charge dissoute), ce qui est appréciable (Gouaidia, 2008).
II.4.2.3. Indice d'échange de base (IEB)
L'indice d'échange de base (IEB) définit par H.
Schoeller en 1934 in Bouziane et Labadi (2009), est le rapport entre
les ions échangés et les ions de même nature primitivement
existant dans l'eau. Il est donné par l'expression suivante:
Cet indice définit le sens d'échanges ioniques
entre l'eau et les terrains encaissants.
Si :
· IEB = 0, pas d'échanges
· IEB < 0, Ca2+ et Mg2+ sont
échangés par Na+ et K+
· IEB > 0, Na+ et K+ sont
échangés par Ca2+ et Mg2+
II.4.2.4. Indices de saturation
L'indice de saturation permet d'étudier
l'évolution chimique de l'eau en fonction de son état
d'équilibre (ou de déséquilibre) vis-à-vis des
minéraux primaires et néoformés de la
roche-réservoir (Maliki, 1993). Nous étudierons ici les indices
de saturation de l'eau par rapport aux carbonates (calcite,
dolomite). Selon Oga et al., (2009), le diagramme ISD/ISC en
coordonnées cartésiennes avec ISC en abscisse et
ISD en ordonnée donne des informations sur l'âge relatif des eaux
(temps de séjour), la perméabilité des
aquifères et la vitesse de circulation de l'eau. Les valeurs des indices
de saturation par rapport à la calcite (ISC) et la
dolomite (ISD) ont été calculées à l'aide du
programme « Diagramme 2 ». Compte tenu de
l'imprécision des mesures de pH sur le terrain, Paces (1972) in
Maliki (1993) propose de considérer comme saturée une eau
ayant un indice de saturation compris dans l'intervalle +/- 0,5.
II.4.2.5. Analyse en composante principale
L'analyse en composante principale ou analyse
multidimensionnelle constitue un outil puissant de l'hydrochimie puisque les
paramètres chimiques sont généralement soumis à des
variations remarquables aussi bien dans le temps que dans l'espace (Lasm et
al., 2008), en outre ces variables sont nombreuses (fréquemment
de 10 à 12 pour chaque échantillon). C'est la raison pour
laquelle cette méthode a été utilisée pour la
caractérisation chimique des eaux souterraines de nombreuses
régions à travers divers travaux (Lasm et al.,
2008 ; Ahoussi et al., 2010 ; Ahoussi et al.,
2011 ; Kouassi et al., 2012). Cette analyse permet de
synthétiser et de classer un nombre important de données afin
d'en extraire les principaux facteurs qui sont à l'origine de
l'évolution simultanée des variables et de leurs relations
propres (Biémi, 1992 in Ahoussi et al., 2010).
L'ACP permet de mettre en évidence les ressemblances
chimiques entre différentes eaux et aussi les différents
pôles d'acquisition de la minéralisation (Oga, 1998 in
Lasm et al., 2008). Son utilisation permet de réduire et
d'interpréter les données sur un espace réduit (Lagarde,
1995 in Ahoussi et al., 2010).
La présentation des résultats se fait en six
tableaux dont trois seront exploités dans le cadre de cette
étude. Il s'agit :
Du tableau des coordonnées des
variables.
Du tableau des valeurs propres qui donne le
pourcentage exprimé par chaque facteur. Il permet de connaître le
nombre de facteurs nécessaires pour l'interprétation de ces
phénomènes à partir du pourcentage cumulé de ces
différents facteurs. Ce nombre est tel que la somme cumulée des
contributions est importante (au moins 75 %, ce qui représente les trois
quarts de l'inertie totale).
Du tableau de la matrice de
corrélation entre variables qui permet de dégager les
premiers paramètres qui sont corrélés. La
corrélation est jugée satisfaisante dans le cas de notre
étude lorsque le coefficient de corrélation (R) calculé
est supérieur ou égal à 0,50.
II.4.3. Détermination de la nature des eaux
Différents indices existent et permettent de traduire
la nature de l'eau, agressive, neutre ou encore incrustante. Ces outils ont
été développés dans le but de donner au traiteur
d'eau une indication du comportement de l'eau dans le réseau d'adduction
notamment pour la formation de la couche carbonatée (indice de
Langelier) et traduire l'interaction qu'il peut y avoir entre l'eau et les
métaux (indice de Ryznar) (Harkakbus, 2006). Ce travail
essentiel a été fait grâce au programme « Equil
1 » développée par Pierre RAVARINI.
v Indice de Langelier ou indice de
saturation
L'indice de Langelier est égal à la
différence entre pH mesuré d'une eau considérée et
son pHs calculé.
Si pH < pHs, Is est négatif et l'eau est
agressive
Si pH > pHs, Is est positif et l'eau est incrustante
Cet indice traduit le caractère chimique de l'eau.
Nota : La
méthode de calcul du pHs est donnée en annexe 6.
v Indice de stabilité de Ryznar
Il permet de définir empiriquement la tendance à
la corrosion ou à l'entartrage d'une eau aérée :
Une grille de lecture, valable pour des températures
variant entre 0 à 60°C, indique le caractère
électrochimique de l'eau.
Tableau 4: Tendance de l'eau en fonction de l'indice de
Ryznar
Indice de stabilité de Ryznar
|
Tendance de l'eau
|
4,0 à 5,0
|
Très incrustante
|
5,0 à 6,0
|
Faiblement incrustante
|
6,0 à 7,0
|
Equilibre
|
7,0 à 7,5
|
Légèrement corrosive
|
7,5 à 9,0
|
Fortement corrosive
|
9,0 et au-delà
|
Très fortement corrosive
|
II.4.4. Etude de la potabilité des eaux
La potabilité de l'eau est définie par des
paramètres physiques, chimiques et biologiques, mais surtout en fonction
de son usage (Kouassi et al., 2012). Dans le cadre de cette
étude, la potabilité de l'eau a été analysée
au regard de l'usage humain et a concerné uniquement les
paramètres physiques et chimiques. Une comparaison des teneurs en
éléments physiques et chimiques des eaux des différents
forages aux normes de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2006) a
été effectuée suivant Lallahem (2002). Notre analyse s'est
axée sur les paramètres indésirables tels que le fer, le
manganèse, les nitrates, les phosphates et la dureté. Ces
paramètres ont été choisi car ayant un impact direct sur
la santé des populations.
Les eaux ont été donc jugées potables,
pour un paramètre donné, si les valeurs des paramètres de
caractérisation définis plus haut sont dans les intervalles
recommandés par l'OMS (2006).
CHAPITRE III : RESULTATS ET
DISCUSSIONS
I. Evaluation de la
productivité des aquifères
I.1. Résultats de l'étude
hydroclimatologique
I.1.1. Estimations des données manquantes
Les résultats de cette estimation sont
présentés dans le tableau 5. Les valeurs en bleue sont celles qui
ont été estimées.
I.1.2. Résultats de l'application du test de
double-cumul
Les résultats du test d'application de la
méthode du double cumul sont présentés dans le tableau
2.
Tableau 2: Cumul des données
pluviométriques
Année
|
Yamoussoukro
|
Didiévi
|
Cumul station de Yamoussoukro
|
Cumul station de Didiévi
|
1975
|
1158,1
|
1032,45
|
1158,1
|
1032,45
|
1976
|
968,3
|
962,4
|
2126,4
|
1994,85
|
1977
|
976,6
|
974,7
|
3103
|
2969,55
|
1978
|
1045,9
|
927,25
|
4148,9
|
3896,8
|
1979
|
1339,9
|
1086,65
|
5488,8
|
4983,45
|
1980
|
1252,1
|
1154,6
|
6740,9
|
6138,05
|
1981
|
1171,3
|
1050,3
|
7912,2
|
7188,35
|
1982
|
1014,3
|
794,9
|
8926,5
|
7983,25
|
1983
|
856,5
|
845,95
|
9783
|
8829,2
|
1984
|
1438,9
|
1301,7
|
11221,9
|
10130,9
|
1985
|
1230,9
|
1237,65
|
12452,8
|
11368,55
|
1986
|
906,1
|
935,85
|
13358,9
|
12304,4
|
1987
|
1259,3
|
932,6
|
14618,2
|
13237
|
1988
|
1009,7
|
1178,2
|
15627,9
|
14415,2
|
1989
|
1218,3
|
1054,4
|
16846,2
|
15469,6
|
1990
|
1062,3
|
935
|
17908,5
|
16404,6
|
1991
|
951,9
|
1098,5
|
18860,4
|
17503,1
|
1992
|
951,3
|
941,3
|
19811,7
|
18444,4
|
1993
|
1310
|
914,6
|
21121,7
|
19359
|
1994
|
1202,8
|
971,6
|
22324,5
|
20330,6
|
1995
|
1393,6
|
1295,1
|
23718,1
|
21625,7
|
1996
|
1225,9
|
1116,3
|
24944
|
22742
|
1997
|
1184,2
|
874,4
|
26128,2
|
23616,4
|
1998
|
968,5
|
929
|
27096,7
|
24545,4
|
1999
|
1315
|
1184
|
28411,7
|
25729,4
|
2000
|
1155,8
|
1055,6
|
29567,5
|
26785
|
Afin de vérifier la correction apportée à
la série de la station de Didiévi, on a appliqué la loi de
double cumul qui montre l'homogénéité de la dite
série, en se référant à celle de Yamoussoukro
(figure 14).
L'application de cette méthode à la station de
Didiévi ne présente aucune cassure. Les points s'alignent suivant
une droite dont le coefficient de corrélation est 0,999, ce qui donne
à la série une bonne homogénéité.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme60.png)
Figure 12: Application de la loi de double cumul
après correction des erreurs.
Tableau 3: Estimation des données manques de la
station de Didiévi
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jun
|
Jul
|
Aoû
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
1975
|
0
|
31,55
|
82,4
|
51,85
|
187,8
|
212,6
|
170,4
|
23,05
|
147,05
|
88,85
|
27,15
|
9,75
|
1976
|
0,5
|
68,35
|
143,15
|
135,65
|
161,2
|
160,8
|
9,2
|
76,7
|
40,95
|
62,75
|
100,5
|
2,65
|
1977
|
11,35
|
13,4
|
39,95
|
107
|
148,8
|
214
|
38,8
|
95,15
|
187,95
|
89,9
|
1,65
|
26,75
|
1978
|
0,25
|
40,8
|
66
|
223,25
|
87,1
|
231,9
|
16,85
|
9
|
102,4
|
95,55
|
12,3
|
41,85
|
1979
|
8,85
|
27,15
|
58,65
|
147,3
|
116,25
|
228,3
|
153,85
|
33,85
|
190,85
|
83,5
|
28,4
|
9,7
|
1980
|
33,15
|
41,1
|
57,8
|
63,5
|
195,9
|
124,85
|
186,45
|
89,85
|
186,3
|
107,4
|
62
|
6,3
|
1981
|
0
|
45,4
|
116,2
|
119,8
|
86
|
148,5
|
260,8
|
26,7
|
82,9
|
155,4
|
6,6
|
2
|
1982
|
0
|
9,4
|
254,3
|
60,1
|
164,5
|
112,4
|
23,6
|
48
|
10,8
|
78,6
|
33,2
|
0
|
1983
|
0
|
11,9
|
63,1
|
107,9
|
350,4
|
86,7
|
24,4
|
17,3
|
130,4
|
21,25
|
29,6
|
3
|
1984
|
18,85
|
45,95
|
141,25
|
92,3
|
143,05
|
164,4
|
231,8
|
199,35
|
105,15
|
116,75
|
39,9
|
2,95
|
1985
|
24,2
|
32,55
|
82,8
|
150,1
|
144,8
|
171,1
|
159,95
|
196,5
|
182,2
|
52,1
|
37
|
4,35
|
1986
|
0,1
|
60,45
|
130,2
|
144,5
|
69,7
|
105,8
|
76,1
|
136,8
|
132,25
|
72,75
|
7,2
|
0
|
1987
|
15,5
|
16,3
|
13,2
|
19,9
|
111,4
|
186,7
|
106,5
|
137,6
|
200,3
|
95,6
|
3,9
|
25,7
|
1988
|
0,3
|
9,3
|
112,1
|
148,1
|
182,4
|
160,2
|
124,8
|
67,8
|
284,4
|
47,8
|
29,6
|
11,4
|
1989
|
0
|
12,7
|
211,6
|
132,4
|
36,8
|
165,1
|
123
|
64,8
|
83,9
|
194
|
0
|
30,1
|
1990
|
8,8
|
17,1
|
0,6
|
195,7
|
78,7
|
155,8
|
61,1
|
138,8
|
31,5
|
69,1
|
128,3
|
49,5
|
1991
|
0
|
98,1
|
157,1
|
180,9
|
224,7
|
65,9
|
94,1
|
89,2
|
43,8
|
95,8
|
41,7
|
7,2
|
1992
|
1,4
|
60,2
|
55,3
|
212,8
|
148,5
|
93,5
|
44,4
|
7,6
|
108,1
|
131
|
70,1
|
8,4
|
1993
|
0,3
|
113,2
|
159,6
|
157,3
|
66,6
|
33,7
|
38,6
|
52,6
|
130,1
|
84
|
40,5
|
38,1
|
1994
|
0
|
12,8
|
96,3
|
47,1
|
281,5
|
112,3
|
79,4
|
23,7
|
136,6
|
156,6
|
25,3
|
0
|
1995
|
0
|
15,8
|
128,4
|
225,2
|
201,7
|
180,4
|
101
|
119,1
|
187
|
76,8
|
4,5
|
55,2
|
1996
|
22,4
|
83,1
|
88,4
|
103,1
|
180,8
|
108
|
198,4
|
84,3
|
79,9
|
122,4
|
0
|
45,5
|
1997
|
23
|
0
|
146,3
|
125,1
|
220,7
|
148,4
|
11,3
|
1,1
|
86,5
|
84,2
|
16,7
|
11,1
|
1998
|
0,6
|
29,4
|
37
|
134,9
|
59,2
|
168
|
57,9
|
90,9
|
150,4
|
90
|
81,7
|
29
|
1999
|
29,8
|
160,1
|
148,1
|
97
|
106,3
|
152,3
|
68,5
|
104,3
|
111,5
|
137,1
|
67,4
|
1,6
|
2000
|
43,4
|
1,4
|
94,5
|
63,3
|
220,5
|
271,3
|
81,9
|
97,2
|
61,2
|
67,4
|
37,4
|
16,1
|
I.1.3. Variation des précipitations au niveau de la
station de Didiévi
Les calculs statistiques donnent les caractéristiques de
la série de Didiévi, qui sont présentées dans le
tableau 3.
Tableau 3: Variation des précipitations au
niveau de la station de Didiévi
|
Nov
|
Déc
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sep
|
Oct
|
Moy
|
35,87
|
16,85
|
9,34
|
40,67
|
103,24
|
124,85
|
152,90
|
152,42
|
97,81
|
78,12
|
122,86
|
95,25
|
Max
|
128,3
|
55,2
|
43,4
|
160,1
|
254,3
|
225,2
|
350,4
|
271,3
|
260,8
|
199,35
|
284,4
|
194
|
Min
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,6
|
19,9
|
36,8
|
33,7
|
9,2
|
1,1
|
10,8
|
21,25
|
Ecart-type
|
32,51
|
17,23
|
12,81
|
38,33
|
58,90
|
55,18
|
73,09
|
54,46
|
70,34
|
54,65
|
63,04
|
37,53
|
Coeff. de variation
|
0,90
|
1,02
|
1,37
|
0,94
|
0,57
|
0,44
|
0,47
|
0,35
|
0,78
|
0,69
|
0,51
|
0,40
|
Saisons
|
Grande saison sèche
|
Grande saison des pluies
|
Petite saison sèche
|
Petite saison des pluies
|
102,74
|
533,41
|
175,93
|
218,11
|
Les calculs statistiques montrent que la précipitation
moyenne annuelle est 1030,19 mm.
I.2. Résultats du bilan hydrologique
Les résultats de l'étude du bilan hydrologique
sur la période 1975-2000 sont consignés dans le tableau suivant
(tableau 4) :
Tableau 4: Bilan hydrologique du département de
Didiévi (1975-2000)
P (mm)
|
ETP (mm)
|
ETR (mm)
|
R (mm)
|
I (mm)
|
1030,19
|
1502,16
|
792,25
|
161,51
|
76,42
|
Le département de Didiévi reçoit en
moyenne 1030,19 mm de pluie par an. Le ruissellement estimé est de
159,03 mm soit 15,67% des précipitations. La valeur de
l'évapotranspiration réelle estimée par la méthode
de Coutagne donne une valeur de 792,25 mm représentant 76,90% des
précipitations.
L'infiltration obtenue n'est que de 76,42 mm. Elle
représente 7,41% des précipitations. Nous pouvons dire que
l'alimentation de la nappe du département se fait en grande partie
à l'aide de l'infiltration efficace.
I.3. Caractérisation hydrodynamique des
aquifères
I.3.1. Analyse statistique des paramètres de forage
L'analyse statistique des paramètres de forage a
donné plusieurs résultats (tableau 5) :
Les débits varient respectivement entre 0,2 et 10
m3/h avec une moyenne de 2,454 m3/h pour Q et entre
5,4.10-6 et 5,63.10-4 m3/h avec une moyenne
de 5,413.10-5 m3/h pour Qs. Les coefficients de
variation calculés sont supérieurs à 1, ce qui montre une
hétérogénéité dans les données. Dans
notre étude, seulement 10 forages ont un débit (Q)
supérieur à 2 m3/h. Ce qui représente un taux
de succès de 43,47%.
Les valeurs de transmissivité sont comprises entre
1,92.10-6 et 5,8.10-4 m2/s avec une moyenne de
4,89.10-5 et un coefficient de variation de 2,494. Ces valeurs sont
hétérogènes et très faibles. En effet, seulement
44% des forages ont des transmissivités allant de moyenne à
forte. Les localités d'Ahougnanou, d'Ablinkro et d'Akaffoukro
détiennent les grandes valeurs avec respectivement 1,16.10-4
m2/s, 1,6.10-4 m2/s et 5,8.10-4
m2/s. Le débit spécifique utilisé pour
montrer la productivité des forages varie de 5,4.10-6
à 5,63.10-4 m3/s.
La profondeur totale des forages varie de 45 à 90 m
avec une moyenne de 69,73 m. Cette profondeur est sujette à l'obtention
d'un débit appelé débit positif et fixé lors du
démarrage du projet. L'épaisseur d'altération varie de 2,7
à 31 m avec une moyenne de 11,358 m. Le niveau statique quant à
lui, varie de 3,41 à 30,80 m avec une moyenne de 14,526 m.
Les différents coefficients de variation
déterminés pour la profondeur d'altération,
l'épaisseur d'altération et le niveau statique sont
inférieurs à 100. Ces faibles valeurs traduisent une faible
dispersion des paramètres étudiés. Elles montrent
également qu'il existe une certaine homogénéité au
niveau de ces valeurs.
Tableau 5: Analyse statistique des paramètres de
forage
Variables
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Coefficient de variation
|
Q (m3/h)
|
0,200
|
10,000
|
2,454
|
2,558
|
1,042
|
Pt
|
45,000
|
90,000
|
69,732
|
13,984
|
0,200
|
EA
|
2,700
|
31,000
|
11,358
|
8,508
|
0,749
|
Ns
|
3,410
|
30,800
|
14,526
|
6,816
|
0,469
|
T (m2/s)
|
1,92.10-6
|
5,8.10-4
|
4 ,89.10-5
|
1,22.10-4
|
2,494
|
Qs (m3/s)
|
5,4.10-6
|
5,63.10-4
|
5,413.10-5
|
1,12.10-4
|
2,069
|
I.3.2. Relations entre les différents
paramètres
La figure 5 présente les variations des
paramètres hydrodynamiques (Pt, Ns, EA, T) en fonction du débit
d'exploitation des forages :
Figure 13: Graphes de variation des paramètres
(Pt, Ns, EA et T) en fonction du débit d'exploitation des
forages
Le graphe de la profondeur totale en fonction du débit
d'exploitation (figure 3a) montre que les profondeurs les plus productives se
situent entre 60 et 80 m et on trouve généralement les faibles
débits en-dessous de 60 m et après 80 m. On rencontre de
façon exceptionnelle des débits supérieurs à 5
m3/h au-delà de 80 m.
Au niveau du graphe de l'épaisseur d'altération
(figure 3b), les débits les plus significatifs (Q > 5
m3/h) sont obtenus sous une épaisseur d'altération
allant de 15 à 30 m.
Le graphe du niveau statique (figure
3c) révèle que les meilleurs débits sont obtenus pour
des niveaux statiques allant de 5 à 20 m.
L'analyse du graphe de la transmissivité (figure 3d)
permet de dire que les débits augmentent avec la transmissivité.
Ce qui montre que la productivité des forages peut être
influencée par la transmissivité.
Dans le paragraphe qui suit, nous montrons l'influence des
paramètres (Pt, EA, Ns et T) sur la productivité des forages par
une analyse statistique.
I.4. Analyse des paramètres influençant la
productivité
Cette analyse est basée essentiellement sur les
résultats obtenus par les travaux réalisés avec l'ACP.
L'analyse de la matrice de corrélation (tableau 6)
montre une très bonne corrélation entre Q et Qs (0,799), entre T
et Q (0,664), et à un degré moindre entre Pt et Ns (0,527) et T
et Qs (0,503). Aucune autre corrélation significative n'apparait dans
cette matrice.
Tableau 6: Matrice de corrélation des
paramètres hydrodynamiques
Variables
|
Q (m3/h)
|
Pt
|
EA
|
Ns
|
T (m2/s)
|
Qs (m3/s)
|
Q (m3/h)
|
1
|
|
|
|
|
|
Pt
|
-0,106
|
1
|
|
|
|
|
EA
|
0,067
|
0,191
|
1
|
|
|
|
Ns
|
-0,187
|
0,527
|
0,475
|
1
|
|
|
T (m2/s)
|
0,664
|
-0,019
|
0,321
|
-0,073
|
1
|
|
Qs (m3/s)
|
0,799
|
-0,211
|
0,114
|
-0,194
|
0,503
|
1
|
L'analyse des valeurs propres (tableau 7) montre que les
facteurs F1, F2 et F3 expliquent à eux seuls, 83,749% des variables
exprimées. Ils peuvent donc permettre d'interpréter les
résultats obtenus.
Tableau 7: Valeurs propres et pourcentages des
variances exprimées
Facteurs
|
F1
|
F2
|
F3
|
Valeur propre
|
2,446
|
1,819
|
0,760
|
Variabilité (%)
|
40,766
|
30,317
|
12,666
|
% cumulé
|
40,766
|
71,083
|
83,749
|
Ø Analyse dans l'espace des
facteurs
Le tableau 8 donne les coordonnées des variables dans
le cercle de communauté.
Tableau 8: Coordonnées des variables des
paramètres hydrodynamiques
Variables
|
F1
|
F2
|
F3
|
Q (m3/h)
|
0,915
|
0,106
|
0,238
|
Pt
|
-0,316
|
0,667
|
0,616
|
EA
|
0,127
|
0,771
|
-0,562
|
Ns
|
-0,349
|
0,811
|
0,003
|
T (m2/s)
|
0,775
|
0,329
|
-0,031
|
Qs (m3/s)
|
0,878
|
0,049
|
0,084
|
Au niveau du plan factoriel F1-F2 (figure 4a), le facteur F1
est déterminé par T, Qs et Q. La proximité de ces
variables dans le cercle de communauté témoigne de la forte
corrélation qui existe entre eux. Ce facteur exprime donc la
productivité des ouvrages du département. Ces résultats
confirment qu'il existe des relations d'une part, entre la
transmissivité et le débit spécifique et d'autre part,
entre la transmissivité et le débit des forages. Quant au
facteur F2, il est déterminé par Pt, EA et Ns. Cet axe nous
montre l'accessibilité de l'eau dans les aquifères du
département. En effet, la faible altération observée dans
le département fait que le niveau des aquifères est très
souvent soumis aux fluctuations saisonnières.
Le plan factoriel F1-F3 (figure 4b) représente 53,432%
des variables exprimées. Le facteur F1 est toujours
déterminé par Qs, Q et T et désigne la productivité
des aquifères. Le facteur F3 quant à lui est défini par la
profondeur totale. Cet axe peut représenter la disponibilité de
la ressource en eau dans les aquifères du département. La
présence de Ns sur l'axe F1 montre l'influence du pompage sur le niveau
statique ; ce niveau pourrait subir un rabattement important lors des
différentes exploitations. Cette influence a été
signalée dans l'analyse du graphe de Ns en fonction de Q. En effet,
lorsque le niveau statique dans l'aquifère monte, le débit
d'exploitation diminue et lorsqu'il baisse le débit augmente. Mais ceci
n'est valable que pour les forts et moyens débits.
.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme65.png)
a) Plan factoriel F1-F2
|
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme66.png)
b) Plan factoriel F1-F3
|
Figure 14: Cercles de communauté des plans
factoriels F1-F2 et F1-F3
II. Evaluation de la qualité des eaux
II.1. Caractéristiques hydrochimiques et
évaluation de la potabilité des eaux
Les résultats de l'analyse des caractéristiques
hydrochimiques et de la potabilité des eaux du département sont
consignés dans le tableau 6
Les valeurs de température des eaux souterraines du
département sont comprises entre 26,2 oC (Bossi) et 28,4
oC (Attêkro). Le pH de ces eaux est très variable et
est dans 42% des cas plus petit que la limite inférieure de la norme
fixée par l'OMS (2006) pour l'eau de consommation. Ces valeurs oscillent
entre 5,63 (N'da akissikro) et 8,18 (Yao Blekro). On peut classer ces eaux en
trois (3) grandes catégories :
· les eaux légèrement basiques
(7,1<pH<8,2) représentent environ 21,2% des
échantillons ;
· les eaux neutres (6,5<pH <7,1)
représentent 36,3% des forages étudies ;
· Les eaux acides (5,6<pH<6,5) représentent
environ 42,5%.
Les conductivités électriques vont de
104,100 ìS/cm à 1097
ìS/cm avec une moyenne de 349,315. A
l'exception de l'eau de N'Die (1097 ìS/cm) qui est
fortement minéralisée, toutes les eaux du département sont
peu minéralisées.
Le cation le plus abondant dans les eaux du département
est le calcium. Sa teneur varie entre 4,008 et 105,811 mg/l ; 97% des eaux
ont des concentrations qui respectent les normes OMS (100 mg/l). Les teneurs en
ion magnésium sont en général faibles et oscillent entre
0,486 et 28,614 mg/l. Les teneurs en potassium enregistrées varient
entre 0,3 et 16,891 mg/l et celles du sodium varient entre 2,760 et 70,587
mg/l. Ces ions ont des concentrations inferieures aux valeurs fixées
selon la norme OMS exceptées le forage de M'lan Yaokro F1 qui
présente une concentration en potassium (16,891 mg/l) supérieure
à la norme. Environ 9% des eaux ont des concentrations
élevées en fer et au-dessus des normes recommandées par
l'OMS. Les valeurs extrêmes sont enregistrées à Agan
koffikro (1,73 mg/l) et Andokoi kouamekro (1,31 mg/l). Les concentrations de
manganèse varient entre 0 et 0,25 mg/l.
Les bicarbonates sont les ions les plus abondants d'un point
de vue quantitatif. Ils constituent de loin, les éléments les
plus représentatifs dans les eaux souterraines des régions de
socle de Côte d'Ivoire comme c'est le cas à Didiévi. Ces
teneurs sont comprises entre 42,7 et 366 mg/l. Les teneurs en sulfates et
nitrates varient respectivement entre 0 et 10 mg/l et 0 et 30 mg/l. Ces
valeurs sont en-dessous des normes OMS. Les chlorures sont présents dans
les eaux du département à des teneurs allant de 3,546 à
117,018 mg/l. Ces teneurs sont largement en-dessous des valeurs guides
préconisées par l'OMS.
La dureté des eaux varie de 2 à 38,2
oF. Elle est conforme aux normes préconisées par
l'OMS. Seulement la localité de N'die présente une eau à
dureté indésirable (38,2 oF). Quant à la
turbidité, elle varie entre 0,37 et 2,36 NTU. Environ 15% des forages
présentent une turbidité au-dessus de la norme OMS.
Tableau 5: Analyse statistique des
paramètres physico-chimiques
Variables
|
Norme OMS
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Coefficient de variation
|
T oC
|
26,5
|
26,2
|
28,4
|
27,155
|
0,667
|
0,024
|
pH
|
6,5pH8,5
|
5,63
|
8,18
|
6,637
|
0,565
|
0,085
|
CE (ìS/cm)
|
500 à 1500
|
104,1
|
1097
|
349,315
|
216,332
|
0,619
|
Turbidité (NTU)
|
1
|
0,37
|
2,360
|
0,750
|
0,378
|
0,504
|
Ca2+ (mg/l)
|
100
|
4,008
|
105,811
|
31,231
|
24,436
|
0,782
|
Mg2+ (mg/l)
|
50
|
0,486
|
28,614
|
6,493
|
5,002
|
0,770
|
Na+ (mg/l)
|
150
|
2,76
|
70,587
|
22,766
|
15,706
|
0,689
|
K+ (mg/l)
|
12
|
0,3
|
16,891
|
5,245
|
3,903
|
0,744
|
Fe2+ (mg/l)
|
0,3
|
0
|
1,73
|
0,173
|
0,361
|
2,086
|
Mn2+ (mg/l)
|
0,05
|
0
|
0,25
|
0,037
|
0,058
|
1,567
|
HCO3- (mg/l)
|
250
|
42,7
|
366
|
163,221
|
92,247
|
0,565
|
Cl- (mg/l)
|
250
|
3,546
|
117,018
|
18,859
|
22,448
|
1,190
|
NO3- (mg/l)
|
50
|
0
|
30
|
4,042
|
6,907
|
1,708
|
SO42- (mg/l)
|
250
|
0
|
10
|
1,355
|
2,269
|
1,674
|
PO43- (mg/l)
|
5
|
0
|
2,9
|
0,424
|
0,633
|
1,492
|
Dureté (oF)
|
45
|
2
|
38,2
|
10,472
|
7,914
|
0,755
|
II.2. Etude de la minéralisation
II.2.1. Diagramme de piper
La représentation de la composition des eaux sur le
diagramme de Piper, appelle les commentaires suivants (figure 5) :
· dans le triangle des cations, on a deux ions dominants.
Il s'agit d'une part du calcium (39% des échantillons) et d'autre part
le couple sodium-potassium (27% des forages étudiés). Environ 34%
des eaux présentent un faciès cationique où ne domine
aucun cation. On notera la dominance dans l'eau des alcalins par rapport aux
alcalino-terreux ;
· dans le triangle des anions, les eaux se
répartissent essentiellement au niveau du pôle bicarbonaté,
à l'exception du forage du village d'Allanikro où il n'y a pas
d'anions dominants ;
· dans le losange, les eaux se répartissent en
trois faciès:
Ø Le faciès bicarbonaté calcique se
rencontre dans 67% des eaux du département ;
Ø Le faciès bicarbonaté sodi-potassique
représente 30% des échantillons ;
Ø Le facies chloruré calcique concerne 3% des
échantillons.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme67.png)
Figure 15: Diagramme de Piper des eaux de forage du
département de Didiévi
II.2.2. Diagramme de schoeller-berkaloff
L'application de cette méthode aux eaux du
département de Didiévi laisse apparaître 2 faciès
chimique : le faciès bicarbonaté calcique et le
faciès bicarbonaté sodi-potassique. Le facièx
chloruré calcique n'est pas mise en évidence par le diagramme de
Schoeller-Berkaloff. La présence dominante des faciès
bicarbonaté calcique et bicarbonaté sodi-potassique nous permet
de dire que la minéralisation des eaux est liée aux ions
bicarbonates, calcium et au couple sodium-potassium.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme68.png)
Figure 16: Diagramme de Schoeller-Berkaloff des eaux
de Didiévi (1)
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme69.png)
Figure 17: Diagramme de Schoeller-Berkaloff des eaux de
Didiévi (2)
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme70.png)
Figure 18: Diagramme de Schoeller-Berkaloff des eaux de
Didiévi (3)
II.2.3. Indice d'échange de base
L'indice d'échange de base calculé pour le
département de Didiévi se présente dans le tableau 10. Les
valeurs de l'IEB sont pour la plupart négatives (78,78% des
échantillons); la valeur la plus faible est au niveau du forage de M'lan
Yaokro F1 (-10,70). Cette prédominance des valeurs négatives
traduit la substitution du calcium et du magnésium de l'eau avec le
sodium et le potassium des terrains traversés (Bouziane et al,
2009).
Tableau 10: Indices de base des eaux du
département de Didiévi
Localités
|
IEB
|
Localités
|
IEB
|
Ablinkro
|
0,07
|
Kangrassou
|
-1,16
|
Adjebo
|
-6,37
|
Kpolessou
|
-1,99
|
Agan Koffikro
|
-2,10
|
Krou okoukro
|
-5,97
|
Akafoukro
|
-5,40
|
Landonou
|
-1,95
|
Allanikro
|
0,007
|
Lekissou
|
-2,43
|
Allocokro
|
-3,61
|
M'bam
|
-2,44
|
Andokoi Kouamekro
|
-4,35
|
M'lan Yaokro F1
|
-10,70
|
Anouaze Okabo
|
0,18
|
M'lan Yaokro F2
|
-4,06
|
Anougble Kouadiokro
|
-3,19
|
Mafe
|
-1,87
|
Assankro
|
-3,49
|
N'da akissikro
|
-0,12
|
Attekro
|
-2,54
|
N'die
|
0,29
|
Attiegouakro
|
0,54
|
N'guessankro
|
-1,73
|
Attien Kouassikro F2
|
-3,21
|
Nienekro
|
-3,07
|
Ayengrebo
|
0,11
|
Ouffoue Kouadiokro
|
-0,07
|
Bossi
|
-2,69
|
Raviart
|
-1,07
|
Diamankro
|
-1,74
|
Yao blekro
|
0,28
|
Grodiekro
|
-0,86
|
|
|
II.2.4. Indices de saturation
Environ 97% des eaux du département présente une
sous-saturation vis-à-vis de la calcite et de la dolomite (ISC<0 et
ISD<0) (figure 21). Seule la localité de Yao blékro
présente une eau où ISD et ISC sont positifs
(ISC= 0,76 ; ISD=1,22). Sur ce diagramme, on identifie trois groupes
d'eau.
· Groupe 1 : -0,1 < ISD
Ces eaux sont caractérisées par un pH qui tend
vers la basicité (particulièrement à Yao blékro).
Elles appartiennent également au domaine des eaux incrustantes et
à l'équilibre.
· Groupe 2 : -3 < ISD <
-0,1
Ce groupe rassemble les eaux dont le pH est proche de la
neutralité. La dureté de ces eaux va de moyenne à
forte.
· Groupe 3 : -6,5 < ISD < -3
Ces eaux sont caractérisées par un pH qui tend
vers l'acidité. Les pH mesurés sont inférieurs à la
limite inférieure de la norme OMS. Ces eaux sont aussi marquées
par des teneurs élevées en fer. Ce sont des eaux douces (0
<THT< 5).
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme71.png)
Figure 19: Diagramme ISC/ ISD des eaux de forages du
département de Didiévi
II.3. Détermination de la nature des eaux
Les eaux du département de Didiévi sont à
majorité agressives (Is<0) (96,55% des échantillons). Parmi
ces eaux agressives, on a environ 7,50% qui sont légèrement
corrosives ; seulement 22% sont fortement agressives et la grande
majorité (soit 70,50% sont très fortement corrosive). C'est
uniquement dans la localité de Yao blékro qu'on a une eau
incrustante ou entartrante (Is>0) et à l'équilibre.
II.4. Analyse en
composantes principales des eaux
La matrice de corrélations (tableau 11) donne les
coefficients de corrélations entre les différentes variables,
deux à deux. Toutes les variables ne sont pas corrélées
positivement donc, elles ne varient pas dans le même sens. L'analyse du
tableau 11 montre que tous les ions majeurs sont bien corrélés
avec la conductivité électrique et la minéralisation
totale sauf les sulfates qui d'ailleurs ne sont corrélés avec
aucun paramètre. La température et la turbidité sont les
seuls paramètres physiques qui ne sont corrélés avec aucun
paramètre. De très bonnes corrélations existent entre le
calcium, le magnésium et les autres anions (bicarbonates, chlorures,
phosphates, nitrates). Ce résultat est similaire avec la dureté
qui présente de très bonne corrélation avec ces
mêmes anions. Le fer n'est corrélé qu'avec le
magnésium. A l'exception des chlorures et des nitrates qui sont bien
corrélés, il n'existe pas de corrélation entre les anions
majeurs. Cependant, une bonne corrélation existe entre les bicarbonates,
les nitrates et les phosphates. Quant aux cations, ils sont
corrélés deux à deux (Ca-Mg, Na-K, Fe-Mn).
Tableau 11: Matrice de corrélation des
paramètres physico-chimiques
Var
|
T oC
|
pH
|
CE
|
TH
|
Tur
|
Ca2+
|
Mg2+
|
Na+
|
K+
|
Fe2+
|
Mn2+
|
HCO3-
|
Cl-
|
NO3-
|
SO42-
|
PO43-
|
MT
|
T oC
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pH
|
-0,33
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CE
|
0,02
|
0,35
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TH
|
-0,20
|
0,42
|
0,83
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tur
|
0,01
|
0,01
|
-0,07
|
-0,14
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ca2+
|
-0,21
|
0,45
|
0,82
|
0,99
|
-0,14
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mg2+
|
-0,14
|
0,28
|
0,76
|
0,90
|
-0,14
|
0,83
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Na+
|
0,31
|
0,07
|
0,60
|
0,27
|
0,14
|
0,27
|
0,23
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
K+
|
0,45
|
-0,05
|
0,52
|
0,22
|
0,19
|
0,21
|
0,23
|
0,94
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fe2+
|
0,24
|
-0,28
|
-0,24
|
-0,22
|
0,42
|
-0,24
|
-0,14
|
-0,09
|
0,06
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
Mn2+
|
0,25
|
-0,34
|
-0,25
|
-0,28
|
0,33
|
-0,28
|
-0,23
|
-0,08
|
0,04
|
0,86
|
1
|
|
|
|
|
|
|
HCO3-
|
-0,17
|
0,62
|
0,76
|
0,85
|
-0,06
|
0,87
|
0,68
|
0,50
|
0,40
|
-0,22
|
-0,26
|
1
|
|
|
|
|
|
Cl-
|
0,08
|
-0,04
|
0,83
|
0,65
|
-0,10
|
0,60
|
0,72
|
0,45
|
0,44
|
-0,13
|
-0,16
|
0,37
|
1
|
|
|
|
|
NO3-
|
0,11
|
0,07
|
0,88
|
0,66
|
-0,04
|
0,63
|
0,68
|
0,47
|
0,47
|
-0,14
|
-0,15
|
0,45
|
0,92
|
1
|
|
|
|
SO42-
|
0,49
|
-0,18
|
0,32
|
-0,03
|
-0,02
|
-0,04
|
-0,00
|
0,27
|
0,27
|
-0,10
|
-0,10
|
-0,17
|
0,45
|
0,45
|
1
|
|
|
PO43-
|
-0,21
|
0,37
|
0,73
|
0,69
|
0,08
|
0,67
|
0,69
|
0,43
|
0,42
|
-0,07
|
-0,08
|
0,69
|
0,56
|
0,66
|
-0,22
|
1
|
|
MT
|
-0,07
|
0,48
|
0,91
|
0,91
|
-0,06
|
0,91
|
0,79
|
0,61
|
0,53
|
-0,22
|
-0,26
|
0,95
|
0,63
|
0,68
|
0,02
|
0,76
|
1
|
L'analyse est pertinente si, avec un petit nombre d'axes, on
explique une part importante de l'inertie. Dans notre étude, les
facteurs F1, F2 et F3 expliquent à eux seuls, 75,189 % des variables
exprimées. Ils peuvent donc permettre d'interpréter les
résultats obtenus.
Tableau 6: Tableau des valeurs propres
Facteurs
|
F1
|
F2
|
F3
|
Valeurs propres
|
7,893
|
2,900
|
1,990
|
Variabilité (%)
|
46,427
|
17,058
|
11,704
|
% cumulé
|
46,427
|
63,485
|
75,189
|
Le plan factoriel F1-F2 (figure 10a) représente 63,485%
de la variance totale du nuage de points exprimée. Le facteur F1 est le
plus dominant, il exprime à lui seul 46,427 % de la variance
exprimée. Il est défini par la conductivité (0,962), la
dureté (0,919) le calcium (0,903), le magnésium (0,852), les
bicarbonates (0,863), les chlorures (0,774), les nitrates (0,815), les
phosphates (0,801) et la minéralisation totale (0,969). Cet axe peut
correspondre à une minéralisation importante et au temps de
séjour de l'eau dans la roche aquifère. Le facteur F2 (17,058%)
est bien représenté par la température (0,749) et le
potassium (0,674). C'est un axe lié aux phénomènes
géothermiques.
Le plan factoriel F1-F3 (figure 10b) représente 58,131%
des variables exprimées. Le facteur F1 est toujours
déterminé par la conductivité, la dureté, le
calcium, le magnésium, les bicarbonates, les chlorures, les nitrates,
les phosphates et la minéralisation totale. Il représente
toujours la minéralisation. Le facteur F3 est défini par le fer
(0,715), le manganèse (0,667) et les sulfates (-0,595). L'axe F3 peut
représenter les phénomènes de pluvio-lessivage des couches
superficielles. Cet apport proviendrait des formations géologiques de la
région qui sont essentiellement riches en éléments
ferromagnésiens et en manganèse. Il peut s'agir sans nul doute de
phénomène de pluvio-lessivage et d'infiltration superficielle.
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme72.png)
a) Plan factoriel F1-F2
|
![](Evaluation-quantitative-et-qualitative-des-ressources-en-eau-de-la-region-centre-cas-du-departeme73.png)
b) Plan factoriel F1-F3
|
Figure 20: Cercles de communauté des
paramètres physico-chimiques dans les plans factoriels F1-F2 et
F1-F3
III. Discussions
III.1. Evaluation de la
productivité des aquifères
L'étude du bilan hydrologique révèle que
pour 1030,19 mm de pluie tombée chaque année sur le
département de Didiévi, la part qui revient à
l'infiltration est estimée à 76,42 mm soit 7,41% des
précipitations. Les aquifères du département mobilisent
pour une superficie totale de 1770 km2 environ 135 263 400
m3 d'eau. La quantification du potentiel de recharge des nappes des
bassins en Côte d'Ivoire a fait l'objet de nombreuses études (ces
études concernent le bassin versant de la Mé (Soro, 1987 in
Kouassi et al., 2012), le bassin de la Marahoué
(Biémi, 1992 in Kouassi et al., 2012), la
région d'Odienné (Savané, 1997 in Kouassi et
al., 2012) et l'ouest montagneux (Kouamé, 1999 in
Kouassi et al., 2012) (Kouassi, 2007 in Kouassi et
al., 2012). Ces études réalisées en utilisant
l'approche du bilan hydrologique selon Thornthwaite ont montré que la
recharge est généralement faible et pour la plupart inferieures
à 10% des précipitations (Koita, 2010). Le résultat obtenu
pour le département de Didiévi est conforme à ceux obtenus
par Kouassi et al., 2012 dans la région du
N'zi-comoé (105,61 mm soit 9,15 % des précipitations) et Koita
(2010) pour le bassin de Dimbokro (50 mm soit 5% des précipitations).
La profondeur totale des forages varie de 45 à 90 m
avec une moyenne de 69 m. Cette profondeur, fixée lors des études
de bureau est assujettie à l'obtention d'un débit appelé
débit positif (Soro et al., 2010). L'épaisseur des
altérites est comprise entre 2,7 et 31 m avec une moyenne de 11,906 m.
Elle est inférieure à la moyenne obtenue dans la zone de
Yamoussoukro (25 m) (Leblond 1984) et dans la région des lacs (16,52 m)
(Soro et al., 2010). Le débit des forages est compris entre 0,2
et 10 m3/h pour une moyenne de 2,35 m3/h. Les valeurs de
transmissivité obtenues par la méthode de Cooper-Jacob en
descente sont comprises entre 2,58.10-6 et 4,78.10-4
m2/s avec une moyenne de 4,07.10-5 m2/s. Les
valeurs de débit spécifique estimées varient entre
5,4.10-6et5,63.10-4 m3/s avec une moyenne de
5,19.10-4 m2/s. Ces valeurs sont faibles dans la grande
majorité et peuvent être expliquées par le fait que dans
les campagnes d'hydraulique villageoise, la recherche d'une fracture
très productive n'est pas une priorité. Ainsi, un forage est
déclaré positif si, le débit atteint est supérieur
ou égal à 1 m3/h quelle qu'en soit la profondeur du
forage (Soro et al., 2010).
L'absence de relation significative entre les
paramètres (Pt, EA, Ns et T) au niveau des différents graphes
considérés de façon individuelle, a conduit à
adopter une étude statistique à partir de l'analyse en composante
principale (ACP).
L'analyse des résultats de la matrice de
corrélation montre une bonne corrélation entre Q et Qs (0,799).
Aussi faut-il souligner à un degré moindre les relations
existantes entre T et Q (0,664), Pt et Ns (0,527) et T et Qs (0,503). Cette
faible corrélation observée entre T et Qs montre le rôle
joué par les altérites dans la perméabilité des
formations du département. En effet, il est prouvé par plusieurs
études menées sur le socle que lorsque la profondeur
d'altération est importante la probabilité d'obtenir un
débit important est très grande (Kouassi et al., 2012). Ce qui
n'est pas le cas pour les aquifères du département de
Didiévi où l'épaisseur d'altération est très
faible. Dans ce contexte, l'obtention d'un important débit est
lié à l'état de fracturation ou de fissuration de
l'aquifère (Soro et al., 2010). Les résultats de l'ACP ont permis
de mettre en évidence les relations entre les différents
paramètres. Les trois premiers facteurs expliquent à eux seuls
83,749% des variables exprimées dans les données. Au niveau du
plan factoriel F1-F2, deux regroupements de facteur hydrodynamique s'observent
sur le cercle de communauté. Il s'agit d'une part de T, Q et Qs sur
l'axe F1 et de Pt, Ns et EA sur l'axe F2. Le facteur F1 exprime la
productivité des ouvrages et révèle l'existence d'une
relation entre T, Q et Qs. Cette corrélation montre la facilité
avec laquelle les cuirasses (altérites) se laissent traverser par l'eau.
Ce résultat pourrait expliquer en partie le taux élevé de
forages négatifs ainsi que les faibles débits très souvent
observés dans ces terrains. Ce taux d'échec peut être aussi
dû à l'état de fracturation qui reste un
élément essentiel dans la capacité transmissive des roches
cristallines et cristallophylliennes car, en l'absence de
phénomènes tectoniques et de désagrégation, ces
roches sont pratiquement imperméables (Lasm, 2000 in N'go et
al., 2005). Les fractures générées conditionnent
une bonne ou une mauvaise transmissivité selon qu'elles sont ouvertes ou
fermées (N'go et al., 2005). Le facteur F2 exprime quant
à lui l'accessibilité de l'eau dans les aquifères du
département. Il montre essentiellement la variation du niveau de l'eau
dans ces aquifères. Dibi et al., (2004) soulignent le fait que
sur les terrains granitiques, le niveau d'eau dans les aquifères est
souvent soumis aux fluctuations saisonnières à cause de la
faiblesse de l'épaisseur d'altération constatée au niveau
de ces formations. Ce qui peut donc expliquer le fait que la
productivité soit moins importante en terrain granitique. Au niveau du
plan factoriel F1-F3, le facteur F3 peut représenter la
disponibilité de la ressource en eau. Mais cette ressource est
menacée non seulement par les conditions climatiques du milieu mais
aussi par les pompages qui peuvent occasionner un important rabattement du
niveau de la nappe.
III.2. Evaluation de la
qualité des eaux du département
L'étude hydrochimique des aquifères du
département de Didiévi, portée sur 33 échantillons
en raison de la qualité des informations qu'ils renferment, a permis
d'avoir plusieurs resultats.
D'abord, l'étude de la potabilité des eaux
montre que environ 80% des eaux du département ont un pH allant d'acide
à neutre. Cette acidité est principalement liée à
la production de CO2 dans les couches superficielles du sol sous
l'action des activités biologiques (Kortatsi et al., 2007
in Oga et al., 2009). Les eaux souterraines du
département sont caractérisées par une
minéralisation moyenne de façon générale à
l'exception de l'eau de N'die qui présente une forte
minéralisation. Les ions les plus abondants dans ces eaux sont par ordre
décroissant les bicarbonates, le calcium et les chlorures. Le fer et le
manganèse ne sont pas toxiques pour l'organisme. Cependant, ils
deviennent gênants sur le plan organoleptique au-dessus de leur norme
(regain de couleur après oxydation par l'oxygène de l'air) et
constituent un souci majeur tant pour les usagers que pour les
autorités. En effet, dans la majeure partie des cas, les fortes teneurs
en fer et en manganèse sont accompagnées par une augmentation de
la turbidité. Ces teneurs n'ont pas d'incidence sur la santé des
populations. Mais ces dernières préfèrent se tourner vers
les cours d'eau ou puits qui sont turbides mais dont la qualité
bactériologique laisse à désirer. Seul le forage de N'die
présente une dureté indésirable (THT = 38,2°F)
caractérisée par une eau qui diminue l'efficacité des
savons (les savons moussent moins). Elles sont aussi
caractérisées par un dépôt au fond des casseroles
lorsqu'elles sont portées à ébullition (Tardat et
al., 1984 in Lasm et al., 2008). Par ailleurs c'est la
seule eau qui présente une concentration en nitrate proche de la norme
OMS.
Ensuite, l'étude de la minéralisation des eaux
par les diagrammes de Piper et Schoeller-Berkaloff a permis d'identifier
principalement deux faciès hydrochimiques. Il s'agit des faciès
bicarbonaté calcique et bicarbonaté sodi-potassique, le
faciès chloruré calcique ayant été
identifié seulement par le diagramme de Piper. Les
phénomènes d'échange de base interviennent dans la
minéralisation des eaux étudiées à cause de la
présence des argiles et de la matière organique qui forment le
complexe absorbant (Alassane, 2004). 26 forages sur un total de 35 soit environ
74,28% des échantillons présentent un IEB négatif, ce qui
s'explique par un taux élevé des alcalins. L'origine des cations
Na et K peut être liée à un échange contre les
cations bivalents Ca et Mg contenus dans les minéraux argileux ou des
substances organiques. Le lessivage de ces substances provoque une augmentation
de la concentration des ions Na et K dans les eaux (Maliki, 1993).
L'étude du diagramme ISC/ISD a révélé l'existence
de trois grandes familles d'eau. Les eaux du groupe 1 ont un temps de
séjour plus long dans les aquifères. Ce qui signifie que la
vitesse de circulation de ces eaux est lente ou nulle. Il s'agirait d'eau
ancienne. Le groupe 2 est intermédiaire des groupes 1 et 3. Ce sont des
eaux moins âgées avec des vitesses de renouvellement moins lentes.
Quant au groupe 3, il montre une sous saturation en calcite et dolomite
prononcée. Ceci traduit une vitesse de renouvellement plus rapide et un
temps de séjour moins long. Dans ce cas, l'eau n'a pas le temps de se
charger ; ces eaux présentent une minéralisation totale
assez faible par rapport aux eaux des autres groupes. La sous saturation des
eaux étudiées vis-à-vis des carbonates est une
caractéristique des eaux souterraines du socle fissuré de
l'Afrique de l'Ouest en général et de la Côte d'Ivoire en
particulier (Oga et al., 2009 ; Lasm et al., 2011). En
effet, l'absence de roches carbonatées dans le cortège
pétrographique de la Côte d'Ivoire explique parfaitement ce
résultat. En effet, la dissolution des roches par l'eau étant un
phénomène très lent, l'état de sous-saturation des
eaux en minéraux carbonatées reflète un temps de
séjour très court de celles-ci dans l'aquifère. La
détermination de la nature de l'eau par les indices de Ryznar et
Langelier montre que la quasi-totalité des eaux est agressives et
corrosive. Cela est dû à la forte tendance à
l'acidité des eaux du département. Ces résultats sont en
parfaits accords avec ceux obtenus par Oga et al., (2009) dans la
région de Tiassalé et Lasm et al., (2011) dans la
région de San-pédro où les eaux à circulation
rapide ont un comportement agressif.
Enfin, pour la compréhension des mécanismes
d'acquisition de la minéralisation et des paramètres pouvant
influencer les principaux paramètres de potabilité, une
étude statistique multivariée a été entreprise. La
matrice de corrélation donne les premières informations sur les
relations pouvant exister entre les différents paramètres. On
retient que la corrélation entre la conductivité et les
éléments chimiques montre que la minéralisation est
essentiellement liée aux chlorures, bicarbonates, nitrates, calcium,
sodium, magnésium et à la dureté. La contribution du
potassium est négligeable par rapport à celle des autres
éléments, alors que les éléments comme le fer, le
manganèse et les sulfates n'ont pas de rôle déterminant
dans la minéralisation des eaux du département. Les cations des
eaux du département sont corrélés deux à deux
(Ca-Mg, Na-K, Fe-Mn), cela témoigne d'une origine commune de ces ions.
En effet, dans les eaux souterraines de façon générale, le
calcium est associé au magnésium, le potassium au sodium et le
fer au manganèse. Le degré de corrélation entre les
paramètres a été mis en évidence par l'analyse en
composante principale. Les facteurs F1, F2 et F3 expliquent 75,189 % des
variables exprimées et nous ont permis d'interpréter les
résultats obtenus.
Le regroupement de la conductivité et de certains ions
(Ca2+, Mg2+, HCO3-,
PO42-) dans le cadrant droit autour de l'axe F1 dans le
plan F1-F2 indiquent que cet axe pourrait expliquer les mécanismes
d'acquisition de la minéralisation liés au temps de séjour
de l'eau dans la roche réservoir. Ce qui est confirmé par une
sous-saturation des eaux du département en calcite et dolomite
d'où un renouvellement rapide des eaux. Le facteur F2 quant à lui
est déterminé par la température et le potassium. C'est un
axe lié essentiellement aux phénomènes
géothermiques. En effet, si nous admettons une perte calorifique non
négligeable pendant l'ascension des eaux jusqu'à la surface, la
température doit être plus élevée à
l'intérieur du réservoir que celle enregistrée à la
pompe. Cette température joue le rôle de principal catalyseur dans
les phénomènes de dissolution, de précipitation et
d'échange de base des différents sels. Le fait que la plupart des
eaux aient une vitesse de circulation lente, elles n'ont pu se charger que par
le phénomène de géothermie (dissolution,
précipitation et échange de base). En ce qui concerne le
potassium, son comportement est plus difficile à interpréter car
il participe au cycle de la matière vivante au niveau du sol. Il est
absorbé non seulement par les plantes mais aussi intervient dans la
composition des minéraux néoformés (Savadogo, 1984
in Lasm et al., 2008). Les variables qui étaient mal
définies dans le plan F1-F2 ont été étudiées
dans le plan F1-F3. Il ressort que le facteur F3 est déterminé
par le fer, le manganèse et les sulfates. Le fer et le manganèse
proviennent principalement de l'altération des roches de surface. Cet
axe traduit alors les phénomènes de pluvio-lessivage. En effet,
dans les couches superficielles, l'essentiel des acides secrétés
par les micro-organismes (algobactéries et microbes silicophiles)
favorise la dissociation des minéraux des roches notamment la silice,
les silicates d'alumine, de potassium, de fer et de magnésium, et la
matière organique pour libérer les ions comme le Ca2+,
le Mg2+, le NO3-, les
SO42-, le Fe2+, etc. A la suite d'un
phénomène de pluvio-lessivage, ces éléments vont
être transportés et entraînés vers les
aquifères des eaux souterraines (Biémi, 1992 in Lasm et
al., 2008).
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
Conclusion
générale
La présente étude, qui a porté sur
l'évaluation quantitative et qualitative des ressources en eau du
département de Didiévi, a abouti aux conclusions suivantes :
· L'étude du bilan hydrologique a
révélé que l'ETR calculée par la méthode de
Coutagne est de l'ordre de 789,255 mm, mobilisant environ 77% des
précipitations, et que l'infiltration (76,6 mm) ne représente que
7,47 % de ces dernières. Le ruissellement ne bénéficie que
de 15,52 % de ces précipitations.
· L'étude hydrodynamique des aquifères a
montré que les formations du département sont faiblement
transmissives. Les profondeurs hydrauliquement actives se situent entre 50 et
80 m. Environ 65% des forages ont un débit spécifique faible
c'est-à-dire une faible productivité. Cette faible
productivité est certainement due au fait qu'en zone de socle lors des
campagnes d'hydraulique villageoise, la décision d'arrêt de
foration n'est pas rationalisée car certains forages sont
précocement arrêtés dès l'obtention du débit
escompté. L'interprétation des données par la
méthode d'ACP montre que la bonne productivité observée
est liée essentiellement à la profondeur totale des ouvrages,
à l'épaisseur d'altération et au niveau de l'eau dans le
forage.
L'étude du bilan hydrologique couplée à
l'étude hydrodynamique dans le département montrent que les
aquifères du département mobilisent 135 582 000
m3 d'eau. Ce volume d'eau peut satisfaire les besoins des
populations du département si chaque habitant consomme en moyenne 20
litres d'eau par jour. Mais l'on constate une inégale répartition
de cette ressource dans le département car au moment où
certaines localités bénéficient d'eau en permanence,
d'autres assistent impuissantes au tarissement ou à l'intermittence de
leur forage. En effet, la faible altération observée sur les
formations du département semble être la principale cause de cette
intermittence car les niveaux d'eau dans les aquifères sont soumis aux
fluctuations saisonnières. Ce qui réduit fortement la
productivité de ces ouvrages.
Afin de caractériser la qualité des eaux
souterraines, nous avons réalisé une étude hydrochimique.
Cette étude nous a permis de connaitre aussi les facteurs naturels et
anthropiques pouvant influencer la qualité de ces eaux et les processus
de minéralisation mis en jeu. Les outils utilisés (diagramme,
statistique...) ont révélé l'existence de deux
faciès hydrochimiques majeurs : le faciès bicarbonaté
calcique (67% des échantillons) et le faciès bicarbonaté
sodi-potassique (30% des échantillons). Les processus de
minéralisation des eaux de notre zone d'étude sont: la
dissolution des minéraux carbonatés (calcique et dolomite), les
échanges de cations entre l'eau et le complexe absorbant et les apports
superficiels par infiltration. Les eaux du département de Didiévi
sont agressives, sous-saturés en calcite et dolomite et ont un temps de
séjour moyen dans l'aquifère c'est-à-dire une vitesse de
circulation moyenne. L'analyse factorielle a montré que la
variabilité de la qualité des eaux souterraines
étudiées dépendait de 3 facteurs : la
minéralisation liée au temps de séjour de l'eau dans le
réservoir, la géothermie et les phénomènes de
pluvio-lessivage. Ces trois facteurs représentent 75,189% de la
variabilité de la qualité des eaux souterraines
étudiées.
Au plan de la qualité des eaux souterraines
étudiées, on retient que la majeure partie des eaux est potable
à l'exception de certaines localités où les fortes
concentrations en certains ions (nitrates et fer) font craindre des cas de
pollution.
Recommandations
Les recommandations ci-dessous visent à élucider
certains problèmes qui ont été observés, à
préciser les incertitudes résultant de l'étude actuelle et
à proposer des interventions en conséquence :
· au niveau de l'analyse des paramètres
physico-chimiques, nous recommandons le dosage de tous les ions majeurs pour
faciliter les études à venir ;
· un suivi particulier des forages de la localité
de N'die des villages environnants (Yao blekro et Yao loukoukro). Il s'agira de
faire une analyse plus poussée de la qualité de l'eau ;
· une étude plus sérieuse des champs
captant prenant en compte les forages récents pour l'interconnexion des
villages de sorte que la ressource soit mieux distribuée ;
· au niveau des essais de pompage, il faut s'assurer du
bon déroulement des essais c'est-à-dire veiller à ce que
le temps de remontée soit égal au temps de pompage afin de
faciliter les interprétations ;
· la présente étude représente une
base importante pour d'autres études dans la zone de Didiévi.
Elle donne juste un aperçu du comportement des aquifères dans la
région puisqu'il y a eu assez d'estimation des paramètres
manquants. Elle représente aussi un puissant outil de décision
pour l'ONEP et ses partenaires pour les projets à venir
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ANNEXES
ANNEXE 1 : Paramètres physico-chimiques des eaux
du département de Didiévi
ANNEXE 2: Mesure de la température à la
station de Yamoussoukro de 1975 à 2001
ANNEXE 3 : Paramètres hydrodynamiques des
aquifères de Didiévi
ANNEXE 4 : Données pluviométriques de la
station de Yamoussoukro
ANNEXE 5 : Données pluviométriques
corrigées de la station de Didiévi