INTRODUCTION
L'anesthésie est l'abolition partielle ou totale de la
sensibilité douloureuse, assortie dans le cas de l'anesthésie
générale d'une perte de conscience et d'une assistance vitale
permettant la réalisation, sans mémorisation et sans douleur des
interventions chirurgicales et des actes médicaux douloureux ou
invasifs1(*).
Cette dernière décennie a été
marquée par une avancée spectaculaire de l'anesthésie,
liée à l'essor de la science et de la technologie. Ce qui a
permis d'élargir la gamme de matériels d'anesthésie. Ce
matériel peut être à usage unique ou
réutilisable.
Le matériel pour être réutilisé
doit être décontaminé, nettoyé, et
stérilisé pour être exempte de germes contaminants.
Cependant, on assiste à l'existence des infections dues
au transfert de germes d'un patient à un autre par le biais du
matériel réutilisable en anesthésie.
De ce fait, le matériel souillé mal
désinfecté constitue un danger pour les patients devant subir un
acte anesthésique. Les causes les plus fréquentes pouvant
limiter le traitement du matériel réutilisable en
anesthésie peuvent être :
· L'insuffisance de compétence des agents
chargés du traitement du matériel réutilisable
· La vétusté du matériel
réutilisable en anesthésie
· L'insuffisance du matériel
réutilisable
· L'insuffisance des produits de désinfection du
matériel réutilisable
Dans le but d'apporter notre contribution à
l'amélioration de la prise en charge des patients opérés
avec le matériel réutilisable en anesthésie, notre
étude se fera sur les facteurs limitant le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de
Bogodogo.
Elle s'articule autour des points suivants :
v Chapitre I : La problématique
v Chapitre II : La revue de la littérature et le
cadre de référence
v Chapitre III : Le milieu de l'étude
v Chapitre IV : La méthodologie
v Chapitre V : Les résultats de l'étude
v Chapitre VI : Les recommandations / suggestions
CHAPITRE I : Problématique
1.1 .Enoncé du problème
Chaque fois que les instruments et le matériel
réutilisable en anesthésie ont été en contact avec
un patient devraient être stérilisés, après avoir
été décontaminés et soigneusement nettoyés
puis rincés avant leur réutilisation. La réutilisation de
ce matériel comporte un risque.
Les différents pays ont de plus en plus reconnu
l'existence de risque lié à l'utilisation du matériel
réutilisable en anesthésie au bloc opératoire.
Ce risque est en rapport avec l'hygiène du
matériel d'anesthésie, son utilisation clinique et le processus
de retraitement des outils.
C'est pourquoi le matériel non critique tel que le
garrot, pinces de Kocher, brassard à tension, stéthoscope aussi
bien que le matériel semi-critique utilisé en anesthésie,
constituent une source de transmission des germes microscopiques.
De plus, l'utilisation désordonnée des filtres,
la désinfection incorrecte des masques faciaux, des canules, des manches
et lames de laryngoscope, des nébuliseurs et des circuits de
respirateurs potentialisent le risque d'infections liées à la
qualité du matériel d'anesthésie2(*).
Surtout, la présence de sang sur le matériel
utilisé, y compris le matériel non critique, est
fréquente. Celui-ci peut persister si le nettoyage n'est pas
immédiat ou suffisant .La survie et le développement des microbes
sont favorisés par l'humidité et leur dissémination est
possible par les gaz utilisés en anesthésie.
Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS),
quelques cas épidémiques d'infections respiratoires à
bactéries gram négatif liés à la contamination du
matériel de ventilation ont été rapportés et plus
récemment la transmission probable du virus de l'hépatite C
à plusieurs patients par le circuit d'anesthésie3(*).
Les conséquences de cette transmission de germes par le
matériel réutilisable mal désinfecté restent les
infections nosocomiales.
Une enquête de prévalence réalisée
par l'OMS dans 55 hôpitaux de 14 pays représentant quatre
régions OMS (Europe, Méditerranée orientale, Asie du Sud-
Est et Pacifique occidental) a montré qu'en moyenne 8,7 % des patients
hospitalisés étaient touchés par une infection
nosocomiale4(*).
En Europe, la situation n'est guère satisfaisante. Le
taux de prévalence global des infections nosocomiales de 11,2 % se situe
parmi les valeurs habituellement rencontrées dans les hôpitaux
universitaires français et européens5(*).
Les causes de ces infections proviennent en partie de la
qualité de l'hygiène du matériel réutilisé
et des dispositifs biomédicaux utilisés pour la plus part.
La méconnaissance du processus du traitement du
matériel réutilisable par le personnel qui résume la
stérilisation au seul passage du matériel dans l'autoclave fait
que le protocole est mal appliqué.
Une enquête récente réalisée dans
les hôpitaux hollandais montre que le nettoyage manuel du matériel
réutilisable est très souvent inadéquat et ne correspond
pas aux standards recommandés6(*).
Dans une étude prospective réalisée dans
22 salles d'opération, Hall J.R retrouve la présence de sang sur
33% des surfaces prélevées et notamment sur les
tensiomètres et sur les oxymètres de pouls7(*).
Une enquête déclarative conjointe de SFAR
(société française d'anesthésie et de
réanimation), SFHH (société française
d'hygiène hospitalière) et CCLIN (Centre de coordination de lutte
contre les infections nosocomiales) réalisée au printemps 2005,
a tenté d'explorer les pratiques en France. Elle démontre que,
l'entretien des lames de laryngoscope réutilisables et les règles
d'utilisation des masques ne sont pas encore suffisamment acquis8(*).
Les infections nosocomiales, de plus en plus fréquentes
de nos jours, sont les conséquences de la mauvaise hygiène
(entretien et désinfection) du matériel réutilisable.
En Afrique, les taux d'infections nosocomiales habituellement
observés sont élevés, au sein des établissements
universitaires et publics.
Au Maroc, une étude de prévalence menée
au niveau de l'hôpital Ibn Sina de Rabat en 2005, montre que le taux de
prévalence était de 17,8%9(*)
En Tunisie, le taux de prévalence globale des
infections nosocomiales est de 14,1% à l'hôpital Charles Nicolle
de Tunis en mai 1994 [8]
Le Burkina Faso, à l'instar des autres pays, est
confronté aux mêmes problèmes d'hygiène bien que ne
disposant pas de statistiques en la matière.
Le CMA de Bogodogo, un des districts sanitaires du pays,
n'échappe pas à la règle.
Face à ce constat, les autorités sanitaires du
pays ont pris des mesures parmi lesquelles :
· Le module sur l'hygiène est enseigné dans
les écoles de santé et à l'Unité de Formation et de
Recherche /Sciences De la Santé à l'Université.
· La formation continue des agents de santé sur le
terrain
· L'audit clinique
· La création des Comités Techniques
d'hygiène Sanitaire (CTHS)
En plus des mesures préconisées par le
ministère de la santé, les responsables du CMA de Bogodogo ont
mené des actions suivantes :
· La stérilisation du matériel
réutilisable
· La désinfection du matériel et des locaux
selon les bonnes pratiques
· Utilisation de seringues et autres matériels
à usage unique
En dépit de tous ces efforts au niveau du CMA de
Bogodogo, le problème d'hygiène du matériel
réutilisable persiste. Les facteurs qui pourraient expliquer une telle
situation sont entre autres :
Ø L'insuffisance dans l'organisation du service
Ø Insuffisance dans l'application des protocoles de
stérilisation
Si des mesures ne sont pas prises davantage pour endiguer le
phénomène, les conséquences qui en découlent
sont :
Ø La survenue fréquente d'infections
nosocomiales
Ø L'augmentation de la durée de séjour
des patients
Ø La détérioration du matériel
d'anesthésie
C'est dans cette perspective d'améliorer la prise en
charge des patients au CMA de Bogodogo que nous nous proposons de mener une
réflexion sur les facteurs limitant le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie.
1.2. Justification du choix du problème
Notre engagement pour cette étude se justifie par les
raisons suivantes :
- Les infections nosocomiales, conséquence du mauvais
traitement du matériel réutilisable augmentent la durée
de séjour du patient en entraînant des dépenses pour les
familles des patients.
- La découverte des facteurs limitant le traitement du
matériel réutilisable servira à l'élaboration des
protocoles et des principes de suivi conjugués à leur application
contribueront sans doute à la survenue des infections nosocomiales.
- Au regard des observations faites lors de nos stages au CMA
de District de Bogodogo, nous constatons que le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie n'était pas conforme aux normes
et principes de décontamination et de stérilisation.
1.3 Question de Recherche
Quels sont les facteurs qui limitent le traitement du
matériel réutilisable en anesthésie au niveau du bloc
opératoire du CMA de Bogodogo ?
1.4 Hypothèses de Recherche
- L'insuffisance de compétences des infirmier(e)s
anesthésistes limite le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de
Bogodogo
- l'insuffisance du matériel utile limite le
traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc
opératoire du CMA de Bogodogo.
1.5 But de l'étude
Contribuer à l'amélioration du traitement du
matériel réutilisable en anesthésie au bloc
opératoire du CMA de Bogodogo.
1.6 Objectifs de la recherche
1.6.1 Objectif général
Etudier les facteurs limitant le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de
Bogodogo.
1.6.2 Objectifs spécifiques
1. Apprécier les connaissances des Infirmier(e)s
Spécialistes en Anesthésie /Réanimation (ISAR) sur le
traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc
opératoire du CMA de Bogodogo.
2. Apprécier l'application du protocole de traitement
du matériel réutilisable en anesthésie au bloc
opératoire du CMA de Bogodogo.
3. Apprécier le matériel réutilisable en
anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.
4. Recueillir les opinions et les difficultés du
personnel dans le traitement du matériel réutilisable en
anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.
5. Formuler des recommandations / suggestions en vue
d'améliorer le traitement du matériel réutilisable en
anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.
CHAPITRE II : La revue de littérature et le
cadre de référence
2.1. Revue de la littérature
Notre revue de littérature s'articule donc autour des
points suivants :
Ø La définition des concepts
Ø La liste du matériel réutilisable
Ø Les modes de contaminations
Ø Les méthodes de traitement du matériel
réutilisable
Ø Les études antérieures et l'analyse
critique
2.1.1- Définition des concepts
2.1.1.1. Facteur limitant
A l'instar du dictionnaire « le
petit Larousse, grand format » qui stipule dans une de ses
définitions, qu'un facteur est chacun des éléments, des
agents contribuant à un résultat10(*). Dans le cadre de notre étude, un facteur
limitant désigne tout élément ou agent faisant
partiellement ou totalement défaut dans le processus du traitement et
qui de ce fait limite ou empêche le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie.
2.1.1.2. Matériel
C'est l'ensemble des objets, des instruments
nécessaires pour le bon fonctionnement de la pratique d'une
activité11(*).
S'agissant de notre étude, le matériel réutilisable est
l'ensemble des instruments ou des outils propres à l'anesthésie
qui peuvent être utilisés sur plusieurs malades après avoir
été traités.
2.1.1.3. Traitement
Selon le Larousse, c'est l'ensemble des opérations que
l'on fait subir à des substances, à du matériel au moyen
d'un agent pour les transformer.12(*).Dans le cadre de notre étude, c'est l'ensemble
des opérations réalisées sur un matériel
médical utilisé sur un patient à l'aide des produits
chimiques, des moyens physiques ou des moyens techniques permettant sa
réutilisation sans apporter des germes pathogènes à un
autre patient.
2.1.1.4. L'Anesthésie
Elle se définit comme étant un état
clinique résultant de l'administration de substances
médicamenteuses, de caractère réversible associant une
perte transitoire locale ou générale de la sensibilité
douloureuse dans un territoire corporel ou tout l'organisme.13(*)
Dans le cadre de notre étude, l'anesthésie
c'est l'état clinique du patient dû à l'administration des
drogues durant toute une intervention chirurgicale.
2.1.2. La liste du matériel réutilisable en
anesthésie
2.1.2.1. Plateau d'intubation
Il se compose comme suit :
· Boîte de laryngoscope contenant une manche
contenant des piles et des lames de dimension variables.
· Sonde d'intubation de dimensions variables
· Mandrin
· Pince de Magill,
· Canule de Guedel
· Stéthoscope
2.1.2.2. Matériel de ventilation
· Matériel de ventilation
manuelle
· Masque facial
· Valves pour insufflateur manuel
· Ballon de ventilation
· Tuyaux à oxygène
· Ambu
· Serre-tête
· Matériel de ventilation
mécanique
· Raccords en Y
· Raccords annelés
· Respirateur ou ventilateur artificiel
· Piège à eau
· Filtre antibactérien et viral
· Cuve à halogène
· Débitmètre
· Masque laryngé
· Conteneur de chaux sodée
· Raccord de capnographie
2.1.2.3. Matériel d'aspiration
· Aspirateur comprenant un manomètre, un bocal en
verre gradué, un support de poche d'aspiration,
· Un tuyau d'aspiration
· Un poignet d'aspirateur
· Sonde d'aspiration de dimension variable.
2.1.2.4. Matériel de surveillance
· Tensiomètre
· Oxymètre
· Capnographe
· Scope
· accessoires
2.1.2.5. Autres matériels utilisables
· Respirateur
· Chariot d'anesthésie
· Table opératoire
2.1.2 .6 Classification du matériel
On classe en fonction des actes posés, trois types de
matériels utilisés :
· le matériel critique (introduit dans le
système vasculaire, dans une cavité stérile ou tissu
stérile quelle que soit la voie d'abord)
· le matériel semi-critique (en contact avec la
muqueuse ou la peau lésée superficiellement)
· le matériel non critique (en contact avec la peau
saine ou sans contact avec la peau du malade)
Dans le cadre de notre étude, le matériel critique
ne sera pas étudié car étant en usage unique.
2.1.3. Les modes de contamination par
l'anesthésie
La contamination est l'introduction ou la présence de
micro-organismes indésirables dans un milieu, dans le corps
humain.14(*)
L'utilisation du matériel contaminé, constitue
un grand risque aussi bien pour les malades que pour le personnel de
santé.
Les techniques d'anesthésie mettent en contact du
matériel avec les voies aériennes, les voies intrathécales
et les voies veineuses des patients. Elles peuvent apporter des germes par les
pratiques suivantes :
· Utilisation d'un matériel mal
désinfecté ou non stérilisé tel que le masque
facial, le laryngoscope, les accessoires, les moniteurs...
· Réalisation d'actes contaminants sans respecter
les principes de la prévention des infections.
· Adoption d'un comportement ou d'une organisation du
travail inadéquats : déplacements fréquents de salle en
salle, mauvaise planification du programme opératoire.
· Utilisation de la même blouse pour l'intervention
de plusieurs patients alors qu'elle doit être changée
quotidiennement et chaque fois qu'elle est souillée.
Cette situation peut être aggravée par les
mouvements fréquents des anesthésistes entre le bloc
opératoire et les autres services comme les services des
post-opérés, la salle de réveil ou la maternité
sans changement de blouses ou sans précautions particulières.
2.1.4. Le traitement du matériel
réutilisable
2.1.4.1 Objectifs et procédures du traitement du
matériel réutilisable
v Objectifs
Le traitement du matériel réutilisable garantit
la sécurité pour les personnes soignées et le personnel
même en évitant la transmission croisée des infections
v Les procédures du traitement du
matériel
On distingue trois procédures d'entretien selon la
catégorie de matériel :
· la procédure P1 pour le matériel non
critique,
· la procédure P2 pour le matériel
semi-critique s'il ne peut subir la procédure P3 qui est à
appliquer préférentiellement,
· la procédure P3 pour le matériel
critique s'il est réutilisable (le matériel stérile
à usage unique est non réutilisable).
Chaque procédure comporte trois étapes
d'importance égale qui concourent à l'innocuité du
matériel réutilisable.
Ø Etape 1 : la décontamination du
matériel,
Ø Etape 2 : le nettoyage et rinçage du
matériel,
Ø Etape 3 : la stérilisation ou la
désinfection à haut niveau (DHN).
Schéma
n°1 : le principe général du
traitement du matériel réutilisable 15(*)
Matériel souillé
Catégories Non critique
Semi critique Critique
non
stérilisable semi-critique
stérilisable
Procédure P1
P2 P3
Etape 1 Décontamination
Décontamination Décontamination
Etape 2 Nettoyage
Nettoyage Nettoyage
Rinçage
Rinçage Rinçage
Séchage
Séchage Séchage
Manuels ou manuels ou
manuels ou
automatisés
automatisés automatisés
Etape 3 Usage propre
Désinfection par Stérilisation
immersion
Matériel utilisable
Pour chaque procédure, il faut respecter les 3
étapes. Le choix de la procédure est avant tout fonction de la
catégorie de matériel.
2.1.4.1. Etape 1 : La décontamination ou
pré-désinfection
Selon AFNOR (Association Française de Normalisation),
c'est une opération au résultat momentané permettant
d'éliminer, de tuer, ou d'inhiber les micro-organismes
indésirables en fonction des objectifs fixés. Le résultat
de cette opération est limité aux micro-organismes
présents au moment de l'opération.16(*)
La SFHH (Société Française
d'Hygiène Hospitalière) recommande le terme de
pré-désinfection pour l'étape préalable à la
désinfection ou à la stérilisation. La
pré-désinfection est une opération utilisant des
détergents contenant au moins un principe actif reconnu pour ses
propriétés bactéricides, fongicides, sporicides
ou virucides (SFHH). La pré-désinfection constitue une
étape préalable à la désinfection ou à la
stérilisation17(*).
C'est la première étape du traitement des
instruments et autres articles utilisés. Les outils souillés
doivent être trempés dans une solution chlorée à
0,5% ou de la glutaraldéhyde à 2% pendant un temps minimum de
10mn. Ce trempage va entraîner l'inactivation du Virus de
l'Immunodéficience Humaine, le Virus de l'Hépatite B ainsi que
d'autres micro-organismes. 18(*) Ce qui rend les instruments moins dangereux à
manipuler lors du nettoyage.
La table d'intervention chirurgicale, le chariot
d'anesthésie et les moniteurs qui ont pu être en contact avec les
liquides organiques doivent également subir une décontamination.
La méthode la plus simple consiste à les essuyer avec une
solution désinfectante (solution chlorée à 5%) avant de
les réutiliser. L'obtention de la solution chlorée se fait par 2
méthodes :
La préparation de la solution chlorée
diluée19(*)
· Formule pour la préparation d'une solution
diluée à partir d'une solution concentrée
Part totale (PT) d'eau(H2O) = [% concentré / %
dilué] - 1
Par exemple, pour une solution diluée à 0,5 %
à partir d'une solution concentrée à 5 %, on
procède de la façon suivante :
[ 5% ]
Part d'eau =
- 1
[ 0,5%]
= 10-1 = 9
Ce qui revient à dire qu'il faut, à une part de
la solution concentrée à 5%, pour 9 parts d'eau pour obtenir une
solution diluée à 0,5%.
Ainsi pour la préparation de la solution chlorée
à partir des produits courants, on a :
Ø Eau de javel à 8%, on a 1part d'eau de javel
pour 4 parts d'eau distillée
Ø Eau de javel à 12% on a 1part d'eau de javel
pour 6 parts d'eau distillée
Ø Eau de javel à 15% on a 1part d'eau de javel
pour 8 parts d'eau distillée
Si la concentration d'hypochlorite de sodium est en
degré chlorométrique, on utilise utilise la formule
suivante:
[° de concentration]
Part d'eau =
- 1
[ % de dilution]
Avec 1°chlorométrique correspond environ à
0,3% d'hypochlorite de sodium disponible
· Formule de préparation de la solution
libérant du chlore à partir de la poudre
sèche.
Grammes / Litres = [% diluée / % concentré]
X 1000
Par exemple, pour préparer la solution diluée
libérant du chlore 0,5% à partir d'une poudre concentrée
à 35 %.
La quantité de Poudre g/l = [0,5 % / 35 %] x
1000
= 14,2 g/l
Ce qui revient à dire qu'il faut pour obtenir, une
solution chlorée à 0,5%, ajouter 14,2 g/l de poudre
concentrée à 35% dans 1 litre d'eau.
2.1.4.2 .Etape 2 : Le nettoyage / rinçage
Le nettoyage consiste à ôter les matières
organiques comme le sang et les sécrétions en utilisant des
détergents et l'eau.
Bien réalisé, le nettoyage réduit de 80%
(eau +détergent) et 50% (eau seulement) le nombre de micro-organismes
présents sur les instruments20(*). Il faut nettoyer le matériel en insistant
sur les mores, les articulations, les griffes et les vis où peuvent
s'agglutiner les matières étrangères21(*), en utilisant de
préférence une brosse adaptée.
Le matériel doit être rincé à l'eau
après nettoyage. Ce qui permet d'enlever les restes de détergent
pouvant interférer avec la désinfection chimique. Le nettoyage
doit être correctement effectué avant toute
stérilisation.
2.1.4.3. Etape 3 : La stérilisation du
matériel réutilisable et désinfection de haut niveau
v La stérilisation du
matériel
La stérilisation permet la destruction de tous les
micro-organismes y compris les endospores qui sont réputés
difficiles à tuer du fait de leur revêtement très
résistant.
L'efficacité de la stérilisation dépend
de quatre facteurs qui sont :
- Le type de micro-organismes présents
- La quantité et le type de matériaux organiques
présents qui englobent les micro-organiques et les protègent
(restes de sang ou de tissus sur les instruments mal nettoyés)
- Le niveau de protection qu'un objet confère aux
microbes (les crevasses, les fentes des mâchoires dentées des
pinces) [18]
La stérilisation fait comprend plusieurs
méthodes qui sont :
§ La stérilisation à la chaleur
sèche
Elle se fait à l'aide d'un appareil électrique
appelé « poupinel ».Les objets pouvant être
stérilisés par ce procédé sont
généralement ceux en métal et en verre. Les normes de
stérilisation recommandées sont consignées dans le
tableau ci-dessous.
Tableau I : Les normes de
stérilisation recommandées22(*).
Matériel
|
Température
(° celcius)
|
Temps
(minutes)
|
Instruments, seringues, verres,
|
180
|
30
|
170
|
60
|
160
|
120
|
150
|
150
|
Cette méthode est déconseillée quand on
dispose d'un autoclave.
§ La stérilisation à la chaleur
humide
Elle se fait à l'aide d'un autoclave. C'est la
méthode de choix en matière de stérilisation. Tout
matériel réutilisable est stérilisable à la vapeur
(blouse, champs, instruments, matériel en caoutchouc...). Il faut
néanmoins proscrire la stérilisation à la vapeur de tout
objet thermosensible (matériel plastique et optique). Les normes de
stérilisation à la chaleur humide par l'autoclave sont
notées dans le tableau ci- dessous :
Tableau II : les normes utilisées
de l'autoclave [18]
Type de matériel
|
Température (°celcius)
|
Durée (minutes)
|
Les articles non enveloppés
Les articles enve-loppés
|
121
121
|
30 mn
15 mn
|
Tabliers, compresses, blouses,...
|
134
|
20
|
121
|
40
|
§ La stérilisation chimique
* La stérilisation par le formaldéhyde
à 8°
Elle est réalisée par un moteur type autoclave
mixte ou non. Le cycle commence par préchauffage suivi d'une injection
de vapeur de formol dans la phase de stérilisation, puis rinçage
à la vapeur puis à l'air et terminer par le séchage. Le
temps de stérilisation recommandé est de 24 heures
[19].
* La stérilisation par le formol (trioxyde de
méthylène)
C'est l'utilisation de comprimés de formol pour
stériliser certain matériel (tuyau d'aspiration, drain,
fibroscope, coelioscope ...). C'est une Désinfection de Haut Niveau
(DHN) qui consiste à envelopper 4 comprimés de formol dans une
compresse et déposer au fond de la boîte pour éviter le
contact avec les instruments.
Les normes de stérilisation recommandées est
de :
- 17° pour 24 à 48 heures
- 50° pour 30 mn
Il est recommandé de rincer le matériel
stérilisé avant utilisation car le formol est corrosif pour
les muqueuses.
v La désinfection de haut niveau
On peut aussi traiter le matériel réutilisable
par autre méthode. C'est le cas de la désinfection poussée
encore appelée la désinfection de haut niveau (DHN).
C'est une opération au résultat momentané
permettant d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'activer
les virus indésirables portés sur les milieux inertes
contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat
de cette opération est limité aux microorganismes présents
au moment de l'opération.23(*)
La désinfection de haut niveau est recommandée
lorsqu'on se trouve dans l'impossibilité de pratiquer la
stérilisation24(*).
Elle peut se faire de deux manières :
· La désinfection par ébullition dans
laquelle les instruments, les
blouses et les champs devraient être bouillis à
100°C pendant 20mn et séchés. Elle permet de détruire
tous les micro-organismes à l'exception des endospores. Elle n'est pas
recommandée lorsque la stérilisation est nécessaire.
· La désinfection par trempage dans les solutions
désinfectantes
puissantes qui consistent à faire tremper pendant 20mn
du matériel réutilisable dans une solution désinfectante
telle que le formaldéhyde 8%, ou la solution chlorée à
0,5%. Ce n'est pas un simple trempage à visée
décontaminant avant le nettoyage. [20]
2.1.4.3. Autres méthodes
Il existe d'autres méthodes de stérilisation
moins utilisées. Ce sont
- La lumière ultraviolette utilisée au bloc
opératoire pour stériliser la salle et le matériel
existant.
- La stérilisation au gaz
2.1.5. Les études antérieures et l'analyse
critique
2.1.5.1 Les études antérieures
KOMBOIGO N. H ., dans son mémoire
de fin d'études « contribution à l'amélioration
de la pratique de prévention des infections au bloc opératoire du
CMA de Pô » en 2007 a trouvé des résultats
suivants25(*) :
- Une insuffisance des connaissances
théoriques des prestataires
- la circulation en salle opératoire
dans 50% n'est pas acceptable .
TOE S. dans une étude
évaluative sur les pratiques de la prévention des infections
(PI) au Centre hospitalier de Koudougou (CHR-K) a révélé
que seulement 41,06% des soignants observés décontaminent le
matériel.26(*)
Les résultats de son étude ont conclut que la
qualité de la PI est influencée par les facteurs
suivants :
- L'insuffisance de connaissances du personnel en PI
- L'insuffisance du matériel de PI
- Le manque de supervision en PI
- L'insuffisance de personnel d'entretien
YEHOUN G. en 2004, dans son étude au
CHR de Dori sur l'évaluation de la qualité des pratiques la PI a
révélé que l'application des principes de la PI
était insuffisante. Cela était lié à une
insuffisance des ressources matérielles, insuffisance des connaissances
des prestataires et l'insuffisance de l'organisation des services.27(*)
BLECH M. F dans une communication au cours
des 23éme journées d'hygiène hospitalière de
Strasbourg en décembre 2000, intitulée
« évaluation des pratiques d'hygiène en
anesthésie dans la région de Lorraine » a
révélé des difficultés dans le respect des
règles d'hygiène.28(*)
L'objectif était d'évaluer les pratiques
concernant l'hygiène en anesthésie par rapport à celle
recommandée par la SFAR, afin de sensibiliser les ISAR à la
réalité du risque infectieux lié à
l'anesthésie.
L'évaluation a porté sur les points
suivants :
- Le comportement au sein du bloc opératoire (tenue,
hygiène des mains et du matériel, déplacement au sein du
bloc.
- Entretien du matériel d'anesthésie
- Entretien du mobilier d'anesthésie
- Préparation et manipulation des agents
anesthésiques et les seringues
- Recommandations spécifiques liées aux
techniques de soins en anesthésie (contrôle des voies
aériennes, cathétérisme, . .)
THIOMBIANO S.T.A. dans son mémoire de
fin d'études intitulé « Problématique de la
prévention des infections en anesthésie au bloc central du Centre
hospitalier universitaire Sano Sourou » de Bobo-Dioulasso a
révélé des difficultés dans la PI en
anesthésie. Ces difficultés portaient sur les points
suivants29(*) :
- L'organisation des activités n'est pas
adéquate et ne permet pas l'application correcte des règles de la
PI en anesthésie.
- Les ISAR ont des connaissances en PI, mais un déficit
de communication limite leur utilisation face à des
difficultés
2.1.5.2 L'analyse critique
En somme, toutes ces études montrent que le risque
infectieux nosocomial existe dans tous les hôpitaux. La qualité
douteuse du traitement du matériel réutilisable en est une
cause. Les pratiques anesthésiques requièrent une attention
particulière dans le traitement dans le traitement du matériel
réutilisable.
Au vu de tout ce qui précède, nous concluons
alors que la lutte contre les infections dues à l'anesthésie
passe par le traitement du matériel réutilisable en
anesthésie.
2 .2. Le cadre de référence
2.2.1 Introduction
La présente étude a besoin de s'appuyer sur une
théorie afin de circonscrire le problème de recherche et
d'orienter la collecte des données.
A défaut d'un modèle théorique, nous
avons élaboré un modèle conceptuel sur la base des
informations obtenues à travers la revue de littérature.
La revue de littérature nous a permis
d'élaborer notre cadre conceptuel autour des 2 variables qui pourraient
influencer la mise en oeuvre du traitement du matériel
réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA du
district de Bogodogo.
2.2.2 Identification des variables
· La variable dépendante est le traitement du
matériel réutilisable
· Les variables indépendantes de
l'étude sont :
- Les compétences des ISAR
- Le matériel pour le traitement
2.2.3 Définition opérationnelle des
variables
v Les compétences des infirmiers
anesthésistes
Ce sont les domaines du savoir, du savoir faire et du savoir
être. Par compétences, nous entendons privilégier, dans le
cadre notre étude, le savoir ou les connaissances et le savoir faire
ou les pratiques.
· Les connaissances
Le petit Larousse illustré définit les
connaissances comme un ensemble de choses par l'étude et comme une
compétence pour porter un jugement30(*). Dans notre étude, nous nous
intéressons au niveau des connaissances des ISAR sur le traitement du
matériel réutilisable, à savoir :
- Les différentes normes (modèles types reconnu
sur le plan international) existants sur le traitement du matériel
réutilisable
- Les différents
procédés (méthode à suivre pour une
opération) et protocoles (ensemble des règles établies)
de stérilisation
- le matériel utile au traitement du matériel
réutilisable
- Les différents appareils utilisés
· Les Pratiques
Ce sont les comportements observables que les ISAR adoptent
pour le traitement du matériel. C'est l'application des directives et
des normes avec exactitude en vue de rétablir ou de maintenir le
matériel apte à l'utilisation. Elles portent sur :
- l'utilisation des normes (utiliser les modèles
reconnus)
- le respect des différentes étapes
- l'application des protocoles
- l'utilisation correcte des appareils
v Le matériel utile pour le traitement du
matériel réutilisable en anesthésie.
Selon le petit Larousse, c'est l'ensemble des objets, des
instruments nécessaires pour le bon fonctionnement de la pratique d'une
activité 31(*).S'agissant de notre étude, c'est l'ensemble
des instruments nécessaires au traitement du matériel
réutilisable. Ce sont :
- Le matériel de protection :
- Les récipients de
décontamination
- Les appareils de stérilisation
- Matériel pour la DHN
2.2 .2. Les relations entre les variables
En résumé, nous pouvons dire qu'en plus de
l'effet que chaque facteur a sur la variable dépendante (le traitement
du matériel réutilisable), il ressort qu'il existe une
interaction entre les différentes variables indépendantes.
En effet, si les prestataires ne connaissent les normes sur
le traitement du matériel réutilisable, ils ne les appliqueront
pas correctement. Et le traitement du matériel réutilisable ne
sera pas bien fait. Ce qui pourra engendrer des infections à
l'utilisation de ce matériel.
Si les prestataires ne connaissent pas les appareils
adaptés pour le type de matériel réutilisable alors le
traitement ne sera pas adéquat.
Aussi, plus s'il n'y a pas d'appareils de
stérilisation, les prestataires ne pourront pas stériliser le
matériel réutilisable.
Si le matériel de décontamination manque, les
étapes ne seront pas respectées. Et il y aura une incidence sur
le traitement du matériel réutilisable.
. Ces interactions sont représentées par le
schéma ci-dessous.
2.2.3. Le cadre conceptuel
D'où le Schéma du cadre conceptuel
suivant :
Compétences
ü Connaissance
- Normes sur le traitement du matériel
réutilisable
- Procédé et protocole de
stérilisation
- Matériel utile au traitement
- Appareils à utiliser
ü Pratiques
- Application des normes
- Utilisation des protocoles
- respect des étapes
- Utilisation des appareils
Le matériel utile au traitement
- Matériel de protection
- Matériel de décontamination
- Appareils de stérilisation
- Matériel de la DHN
Le traitement du matériel
réutilisable en anesthésie
Chapitre III : CADRE
ET CHAMP D'ETUDE
3.1. Le cadre de
l'étude
3.1.1. Le Burkina Faso
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé
situé au coeur de l'Afrique Occidentale. Il couvre une superficie de
274200Km2 et est limité par six pays : le Mali, le
Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire
Sa population totale est 14017262 habitants en 200632(*), elle croît à un
rythme de 3,1% l'an33(*)
avec une densité de 51,8 habitants / Km².
Le taux brut de natalité est estimé à
46,1 pour mille ; la morbidité générale de la
population à 16% principalement due aux endémo
épidémies et aux affections chroniques non transmissibles; celui
de la mortalité générale est de 14,8 pour mille, les
femmes et les enfants sont les plus touchés. Le taux de mortalité
infantile est de 81 pour mille et celui de mortalité maternelle est de
484 /100.000 naissances vivantes. L'espérance de vie à la
naissance de 53,8 ans en 1996 [33].
L'EDS en 1998-99 indique que les femmes en âge de
procréer représentent 22,8% avec un indice synthétique de
fécondité de 6,8 enfants par femme et un intervalle inter
génésique de 34,8 mois (soit 2 ans 8 mois). Les femmes
représentent 51,8% de la population. Cette population est
essentiellement jeune, la tranche d'âge de 0 à 14 ans
représentant 47,92%.
3.1. 2. La Région
Sanitaire du Centre (RSC)
La RSC est l'une des treize régions
sanitaires du Burkina Faso. Elle est limitée au Centre Nord par la
Région Sanitaire de Kaya, au Centre Ouest par la Région Sanitaire
de Koudougou, au Nord et à l'Est par celle de Ziniaré, au Sud, la
Région sanitaire de Manga. Sa superficie est de 23516,4 Km2
avec une population totale de 1 489 732 habitants en 2006 34(*)
La RSC couvre cinq districts sanitaires qui sont : le
district sanitaire de Baskuy, de Bogodogo, Boulmiougou, celui de Nongremassom,
et de Siguenoguin.
Selon le document d'analyse de la situation sanitaire
nationale (février 2000), la RSC compte 4 CMA et 166 formations
sanitaires publiques dont 2 CHU, 151 privées et 17 formations sanitaires
confessionnelles. Elle compte au total 1411 agents de santé toute
catégorie [34].
3.1.3. Le district sanitaire de
Bogodogo
3.1.3.1. Situation
géographique
Le district sanitaire de Bogodogo est
situé dans la partie sud-est de la province du Kadiogo. Il est
limité au Nord par le district sanitaire de Nongremassom, à
l'Ouest par le district sanitaire de Boulmiougou, à l'Est par le
district sanitaire de Ziniaré et de Zorgho, au Sud par celui de
Kombissiri et au Sud-Ouest par celui de Saponé. Le district sanitaire de
Bogodogo s'étend sur une superficie de 1534 km2.
3.1.3.2. Données
administratives
Le district sanitaire de Bogodogo comprend l'arrondissement
de Bogodogo coiffé par un maire d'arrondissement et qui compte en son
sein les secteurs 14, 15, 28, 29, 30 et une partie de l'arrondissement de
Nongremassom, les villages de Yamtenga et de Balkuy, le département de
Saaba avec 24 villages, et celui de Koubri avec 24 villages.
3.1.3.3. Données
démographiques
La population du district sanitaire de
Bogodogo est estimée à 513172 habitants en 2007, les femmes
représentent 52%. La taille d'un ménage est en moyenne de 6,8
personnes, l'espérance de vie est de 53 ans35(*).
3.1.3.4. Données
socioculturelles
Le district sanitaire de Bogodogo connaît un important
brassage culturel dû à une diversité de groupes ethniques
que compose sa population. Par conséquent, les rites, les croyances, les
coutumes, les valeurs, les tabous, les modes de vie et les mentalités
sont divers. Selon la Direction Provinciale de l'Education de Base et de
l'Alphabétisation (DPEBA), le taux de scolarisation dans le district est
de 87,9% dont :
- 91,3% pour les garçons
- 84,5% pour les filles.
Quant au taux d'alphabétisation, il est de 68,86% dont
24,67% pour les femmes 75,32% pour les hommes36(*).
Sur le plan sanitaire, le district couvre 29 formations
sanitaires dont : 19 CSPS ,6 dispensaires, 3 centres médicaux et 1
CMA
3.2. Le champ de
l'étude
Le bloc opératoire, champ de notre étude est
situé au centre du CMA, encadré à l'ouest par les urgences
médicales, au sud par la maternité, à l'est par la
médecine hospitalisation et au nord par le service de radiologie.
Le bloc opératoire du CMA du district de Bogodogo est
formé de 2 salles opératoires fonctionnelles, 2 salles de
réveil non fonctionnelles dont une qui fait office de salle des
stagiaires et qui forment le prolongement des salles opératoires. Il
comprend en outre une salle de stérilisation qui sépare les 2
salles opératoires. De chaque coté des salles de réveil se
situe la salle de garde à droite et le bureau du SUS à Gauche, le
tout séparé par un couloir en T renversé.
Le personnel intervenant dans le bloc opératoire est
constitué de 6 gynécologues, de 2 chirurgiens, d'un
anesthésiste-réanimateur, 13 infir- miers anesthésistes,
9 infirmiers chirurgiens et de 4 garçons de salle.
Le bloc est organisé en 5équipes
constituées de 2 ISAR et un 1 infirmier spécialiste en
chirurgie.
CHAPITRE IV :
METHOLOGIE
4.1. Type d'étude
L'étude est transversale à visée
descriptive.
4.2. Population
d'étude
Dans le contexte de l'étude, la population de
l'étude est composée :
- des infirmier(e)s anesthésistes du bloc
opératoire du CMA du district de Bogodogo et du matériel utile.
Le choix de l'ensemble des infirmiers anesthésistes a pour but de
recueillir au maximum des informations sur les facteurs qui influencent le
traitement du matériel d'anesthésie réutilisable. Le
fait d'inclure la totalité des infirmiers anesthésistes
exerçant au bloc opératoire du CMA est jugé
nécessaire car, tout d'abord, il s'agit d'une petite taille de
population (13 infirmiers) et qui sont facilement accessibles.
- et du matériel utile pour le traitement du
matériel réutilisable concerné par l'étude
4.2.1 Critères d'inclusion
- Etre un Infirmier(e) Anesthésiste en service au bloc
opératoire du CMA de Bogodogo.
- Etre présent au moment de l'enquête.
- Accepter de se prêter à l'enquête.
- et tout matériel utile concerné par
l'étude
4.3. Echantillon et échantillonnage
4.3.1. Echantillon
- Infirmiers anesthésistes : 13.
- matériel : tout matériel utile
4.3.2 Echantillonnage
· Infirmiers
- Vu le nombre restreint et la disponibilité du
personnel spécialiste, nous avons retenu la totalité des
infirmiers anesthésistes du bloc opératoire du CMA
(échantillonnage exhaustif.)
· Matériel
- Tout matériel constaté
présent
4.4. Méthode, techniques et instruments de
collecte de données
4.4.1 La méthode
La méthode utilisée dans cette étude est
l'enquête.
4.4.2 Les techniques de collectes des données
Les techniques utilisées sont :
- Le questionnaire auto administré,
- L'observation.
4.4.3 Les instruments
Quant aux instruments ce sont
- le questionnaire auto-administré,
Le questionnaire sur les connaissances des prestataires en
matière de traitement du matériel réutilisable est
adressé aux ISAR du bloc opératoire du CMA, pour la raison qu'ils
sont supposés être les responsables du traitement du
matériel d'anesthésie.
- la grille d'observation,
La grille d'observation permet de vérifier
l'effectivité de l'application des normes et le respect des
étapes de stérilisation du matériel d'anesthésie.
- La liste de vérification du matériel utile au
traitement du matériel réutilisable
La liste de vérification du matériel utile se
justifie du fait qu'elle pourra matérialiser l'existence ou non de tel
ou tel autre outil utile pour le traitement du matériel
réutilisable.
4.4.4 Validation des instruments
Nous avons utilisé deux méthodes pour valider
nos instruments de collecte des données. Il s'agit de :
· Le pré-test
Un pré-test de deux jours (10 au 12 Août 2010)
à été organisé. Il s'est déroulé
dans un bloc opératoire qui a les mêmes caractéristiques,
en l'occurrence le bloc opératoire du CMA de Pissy.
L'objectif de ce pré-test était
d'apprécier la compréhension des questions, mais aussi de
reformuler certaines questions et d'en supprimer d'autres. Après le
pré-test les outils ont été corrigés et soumis
à l'approbation de notre conseiller et de notre directeur de
mémoire pour validation avant l'enquête.
La méthode des juges :
Elle nous a ainsi permis d'exclure des données sur le
matériel utilisé nous guidant à centrer la recherche sur
le cadre conceptuel.
4.5. Déroulement de l'étude
L'enquête s'est déroulée du 15 au 30 aout
2010.
Les critères qui ont guidé notre choix ont
été « être infirmiers anesthésistes au
bloc opératoire de CMA de Bogodogo ». Nous avons
profité des programmes des interventions chirurgicales pour les
rencontrer individuellement. A chaque rencontre, nous nous sommes entretenus
sur le contexte de l'étude, ses objectifs et les outils de collecte des
données.
L'observation participative a été
utilisée comme technique de collecte des pratiques des prestataires.
Cette activité se déroule après chaque intervention pour
pouvoir les observer pendant le traitement du matériel.
4.6 Limites de l'étude
Il existe des limites dans la présente
étude :
Le fait que notre étude est limitée aux
infirmiers anesthésistes fait que tous les facteurs ne sont pas pris en
compte;
Le fait que nous n'avons pas étudié la
préparation des produits chimiques utilisés pour le traitement
limite nos conclusions.
Nous aurions voulu étendre l'étude sur
l'ensemble des facteurs qui limite le traitement du matériel
réutilisable au bloc opératoire du CMA, mais les contraintes
temporelles et de ressources financières nous ont obligé à
nous limiter sur les compétences et le matériel utile au
traitement.
Cependant comme l'échantillon est assez
représentatif, si les résultats de l'étude sont
concluants, les recommandations que nous allons proposer pourront être
généralisées dans l'ensemble du traitement du
matériel réutilisable en anesthésie.
4.7. Difficultés rencontrées
Le programme des évaluations et les stages font que
nous n'avons pas eu assez de temps consacré pour la recherche. Ce
qui nous a amené à être en retard.
. L'enquête s'est bien déroulée dans
l'ensemble. Mais l'organisation des activités fait que tous les ISAR ne
viennent pas au service le même jour. Ce qui nous a obligé
à de multiples aller-retour sans succès. Le manque de moyens
financiers et l'insuffisance du temps imparti pour l'élaboration de ce
mémoire ont été aussi des contraintes pour nous.
La difficulté majeure est la formulation du
problème de recherche qui nous a pris plus de temps ; la pluie du 2
septembre 2009 avec ses multiples conséquences nous ont fait attendre
plus longtemps avant que la bibliothèque ne soit disponible.
Cependant nous avons fait fi de ces difficultés et nous
avons travaillé avec les moyens de bord.
4.8. Considération éthique
Nous avons obtenu une autorisation d'enquête
émanant du directeur régional de la santé du centre qui
nous a permis de mener en toute quiétude notre étude.
. En plus, lors des rencontres avec les Infirmiers
Spécialistes en Anesthésie -Réanimation, nous avons
expliqué l'objectif de l'étude et le caractère
volontariste d'y participer. C'est donc sur un choix éclairé que
les enquêtés ont accepté répondre aux questions.
Enfin, le respect de l'anonymat et la confidentialité a
été garanti
3.9. Méthodes de traitement des
données
- Les données ont été traitées
manuellement pour la correction des fautes.
- le logiciel Epi Info 3.2.2 a été
utilisé pour l'analyse ;
- le logiciel Microsoft Excel office 2007 a servi à la
construction des tableaux et graphiques ;
- le logiciel Microsoft Word office 2007 a servi au traitement
de texte
IV-PRESENTATION DES RESULTATS
V-DISCUSSION DES RESULTATS
5.1. Limite de l'étude
5.2. Discussion par point
5.3. Synthèse des résultats
5.4. Vérifications des Hypothèses
VI- RECOMMANDATIONS/SUGGESTIONS
Conclusion
Bibliographie
Annexes
* 1 GAUTHIER, F. et coll.
(1985) Précis d'anesthésie 2e Ed. MASSON, Paris
p. 624
* 2 http://
www.CCLIN.sudouest.com
consulté le 8 juillet 2010 à 21H 31 min
* 3 PHILLIPS R.A., MONAGHAN
W.P., Incidence of visible and occult blood on laryngoscope blade and
handles, A.A.N.A.J., 1997; p 65
* 4 CIRCULAIRE DGS/SQ3,
DGS/PH2 - DH/EM1 n° 51 du 29 décembre 1994 relative à
l'utilisation des dispositifs médicaux stériles à usage
unique dans les établissements de santé publics et
privés.
* 5 Http://
www.sciencedirect.com
consulté le 12 juillet 2010 à 18 H 17 min
* 6 BUCX M.J.L, DANKERT J.,
BEENHAKKER M.M., Harrison T.E.J. Decontamination of
Laryngoscopes in the Netherlands. Br J ANAESTH 2001; p
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contamination of anesthesia equipment and monitoring equipment.
ANESTHESIAE ANALGESIA 1994 ; p 78
* 8 CENTRE DE COORDINATION DE
LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES du SUD-EST. Guide des bonnes
pratiques d'hygiène en anesthésie. Lyon, 1996, 64 pages.
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Nosocomiales de 24 hôpitaux Maroc 1994, p 103
* 10LE PETIT LAROUSSE, grand
format, p 450
* 11 Idem, p 672
* 12 Idem, p672
* 13 Idem p. 624
* 14 Idem page 286
* 15 CCLIN- SUD-EST, Guide de
bonnes pratiques d'hygiène en Anesthésie, Zeneca Pharma, 1996,
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* 16 A. BENOIS, I.
PHILIPPOT, E. ALASTOR., Guide sur les bonnes pratiques en
anesthésie, prévention des agents transmissibles non
contagieux en anesthésie, page 3
* 17 CENTRE DE COORDINATION DE
LUTTE CONTRE LES IN-SUD OUEST, Traitement du matériel de ventilation en
anesthésie, page 18
* 18 GIRARD P.M., KATLAMA C.,
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* 19 BOUBACAR A. (2004)
Evaluation de la qualité des pratiques de la prévention des
infections dans le service d'Odontostomatologie du CHU-YO, Mémoire
non publié, ENSP Ouagadougou BF ,83 pages
* 20 TITJEN L. et Al.
Prévention des infections. Guide pratique à l'intention
des programmes de planification familiale. Biltimore Maryland. 1992. P11
à 15
* 21 KIENON S. (2008)
Prévention des infections nosocomiales aux urgences traumatologie du
CHU-YO, Mémoire non publié, ENSP Ouagadougou BF 81 pages
* 22 ANNON (1999) Guide
pratique d'hygiène hospitalière, Ministère de la
santé (BF), DLM ,77 pages
* 23 KIENON S. (2008),
Prévention des infections nosocomiales aux urgences traumatologie du
CHU-YO : connaissances et pratiques du personnel. Mémoire non
publié, ENSP Ouagadougou 81 pages
* 24 ANON (2004),
Promotion de l'hygiène dans les structures sanitaires, manuel de
formation, Ministère de la santé, (BF) 72 pages
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* 26 TOE Sylvain (2002)
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infections au CHR de Koudougou. Mémoire ENSP p 99
* 27 YEHOUN L. G. (2004)
Evaluation de la qualité des pratiques de la prévention des
infections au CHR de Dori. Mémoire ENSP p 94
* 28 BLECH.M.F :
Evaluation des pratiques d'hygiène en anesthésie dans la
région de Lorraine in techniques hospitaliers n°655 France, 2001,
37 pages
* 29 THIOMBIANO S.T. A.
(2002) Problématique de la prévention des infections des
infections en anesthésie au bloc opératoire central du CHUSS de
Bobo-Dioulasso, ENSP Bobo 103 pages
* 30 Larousse 2005 ,100é
Edition, p557
* 31 Larousse, 2005
,100é Edition, p672
* 32Plan 2009 d'action de la
direction régionale de la santé du centre p 11- 47
* 33 Institut National de la
Statistique et de la Démographie (2006) recensement
général de la population et de l'habitat, Ouagadougou BF, 335
pages
* 34 Plan d'action 2006 de la
direction régionale de la santé du centre p13-14
* 35 Plan d'action 2009 du
district sanitaire de Bogodogo p12
* 36 Idem p8
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