L'apport de caritas-mali dans l'insertion des enfants de la rue en commune du district de Bamako au Mali.( Télécharger le fichier original )par Sababou CISSE Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines- Bamako -Mali - Maitrise en sciences de l'éducation 2009 |
2.2 revue de la littératureEn juillet 2000, les centres d'écoute du district de Bamako avaient été l'objet d'une étude intitulée : évaluation des centres d'écoute. L'étude a porté sur le centre d'accueil et d'orientation pour enfants (C.A.O.E) et trois centres d'écoute communautaires (ceux de Sabalibougou, de Sokoroni et de Niamakoro) pour évaluer l'activité principale du centre d'écoute communautaire. Qui consiste à ouvrir les portes de l'enseignement formel aux enfants nécessiteux d'âge scolaire. D'autres activités sont menées dans les centres d'écoute entre autres l'alphabétisation en français et dans les langues nationales, les animations socioculturelles, les apprentissages socioprofessionnels. Mais l'évaluation n'a pas attesté leur pertinence, même si elle nous signifie que lesdits centres manquaient de ressources (humaines et matérielles) de qualité. Malgré ce constat, elle n'a pas atteint son objectif car la problématique de la pérennité des centres d'écoute en fonction de la pertinence de leur impact sur les enfants en situation particulièrement difficile n'a pas comblé les attentes. L'évaluateur a énuméré les difficultés rencontrées, il reconnaît à juste titre « qu'il n'a pas été possible de préciser l'efficacité et l'efficience des activités »7(*) C'est dire que les insuffisances que devrait combler cette évaluation demeurent. Elle devrait à notre avis, indiquer si l'approche des centres d'écoute favorisait entre autres : · L'insertion socioéconomique effective des enfants et jeunes concernés dans leur famille et dans la société globale. · L'apprentissage de nouvelles habilités propices à la réinsertion socioéconomique des enfants en décohabitation. Par ailleurs en novembre 1997, le Ministère de l'économie, du plan et de l'intégration a conjointement élaboré avec le programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD) une synthèse de notes thématiques sur la pauvreté au Mali. Cette étude ayant fait le constat selon lequel la pauvreté engendre des groupes sociaux spécifiques en l'occurrence les « enfants de la rue », a attesté à la page 18 l'insuffisance des centres d'écoute au Mali et a préconisé leur multiplication. Enfin le 10 avril 1998, le gouvernement du Mali et les Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont ratifié un plan cadre d'opération portant sur le programme de coopération MALI UNICEF 1998-2002. Ce programme en son article 5, s'est appesanti sur les contributions de l'UNICEF au volet « protection spéciale » en faveur des femmes et des enfants de la rue en situation difficile. Elles consisteront à travers les études et le renforcement des systèmes d'informations, à mieux connaître les groupes cibles que sont « les enfants/enfants travailleurs, les enfants/femmes victimes d'exploitation sexuelle et de violence, enfants/femmes affectés et infectés par le VIH/SIDA, les mineurs en conflit avec la loi »8(*). Revue hebdomadaire du REFLET en 2002 page 3 le
phénomène de la mendicité à Bamako, Pour
Mamadou Seydou Diallo, coordinateur du programme d'Appui à l'insertion
socio-économique des enfants de la rue de l'Association Malienne pour
l'environnement, la jeunesse et le développement (Mali Enjeu), celle-ci
a pour objectif essentiel "de contribuer à l'insertion
socio-économique des enfants et jeunes en situation difficile". Dans ce
lot, on retrouve des employées de maisons surnommées "bonnes",
les apprentis du secteur de l'artisanat, les enfants victimes du trafic, les
mendiants, etc. Dans le cadre de leur insertion, Mali Enjeu a
élaboré un programme d'alphabétisation. Selon les
explications de M. Diallo, même si la majorité de ces enfants
savent faire la somme de 5+5, ils sont néanmoins presque tous des
illettrés. L'ONG leur apprend avant tout à lire et à
écrire en français, en arabe et dans d'autres langues nationales.
"L'enseignement n'étant pas une formation en soi, il faut par la suite
apprendre un métier à ceux qui ont la force et la volonté
de travailler", explique M. Diallo. Ils reçoivent donc une formation de
qualité dans plusieurs métiers". Ils ont aussi un fonds d'appui
aux Activités génératrices de revenu (AGR). Ce fond sert
à appuyer ceux qui ont plus de 15 ans et qui veulent faire de petits
métiers comme le cirage des chaussures, le tailleur ambulant... Les
revenus tirés de ces activités les aident à prendre en
charge leurs besoins favorisant ainsi leur réinsertion sociale. Mali
Enjeu apporte aussi des appuis ponctuels (nourriture, habillement...) à
ceux qui n'ont pas l'âge de travailler et qui ne vivaient que de la
mendicité. C'est l'étude la plus complète et qui traite du même que la notre, nous avons trouvé de nombreux éléments. ANNICK COMBIER, dans son livre intitulé « les enfants de la rue en Mauritanie » page 24, a souligné que le phénomène « enfant de la rue n'est que le résultat de l'organisation sociale ». En effet, leur isolement, leur solitude, leur marginalisation extrême ne sont autre que de démontrer avec force la faillite de l'idéologie organisation de la société avant l'avènement de l'économie du marché. L'auteur termine son étude en se posant la question suivante : quel peut être alors l'avenir de ces systèmes sociaux qui condamnent à mort des millions d'enfants ? C'est un peu la même crainte que nous exprimons pour les enfants maliens Un autre rapport du PNUCID « Les drogues illites les plus consommées par les enfants des rues dans le monde tels que les inhalant dont les principaux types d'inhalant utilisés sont l'essence, les colles et les solvants. L'inhalant est privilégié en raison de sa grande accessibilité puis qu'il est contenu dans des produits de consommation courante bon marché, utilisé sur un morceau de papier ou de tissu imbibe. Les substances inhalées détériorent le système nerveux donc risque pour la santé ».9(*) Dans l'enquête de l'enfant en situation difficile Caritas-Mali fait ressortir que « les substances utilisées sont les colles, le solvant dont l'usage réduit la conscience, la faim et le froid et se vend en détail dans n'importe qu'elle boutique dans la rue »10(*), l'enquête relève que près de deux enfants sur trois (62%) se droguent avec les solvants, plus un enfant s'habitue à ces travers, plus il devient difficile de sortir de cette situation. Une bonne éducation des enfants d'un pays va de pair avec le développement socioéconomique de ce pays. On assiste actuellement à une forte croissance du nombre d'enfants dans les rues. Ainsi un enfant qui passe la plus part de son temps ou tout son temps dans la rue est d'office privé d'une éducation sérieuse. Ce phénomène engendre une forte croissance du taux d'alphabétisme, de vagabondage, de consommateur de drogue, de viol, de vol, des agressions verbales et physiques ainsi les enfants délinquants de la rue créent l'insécurité à travers la ville de nos jours. Cette étude nous intéresse dans la mesure où Bamako devient une ville où ces substances sont de plus en plus courtisées. * 7 Moussa Sissoko, Evaluation des centres d'écoute, Bamako, 2000,P4 * 8 Mali-Unicef, plan d'opération/programme de coopération 1998-2000, Bamako,1997 P25 * 9 Rapport mondial sur les drogues, PNUCID 1997 * 10Caritas-Mali `'Action Enfants de Tous'' « enquête sur les enfants en situation difficile Bamako » 2004 |
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