Dédicace
Après avoir rendu grâce à ALLAH le tout
puissant de nous avoir permis de réaliser ce travail, ce présent
mémoire est dédié à celle qui fut une soeur, une
mère et une grand-mère, feue Assou Sanogo. Tu es et demeure l'une
des affections, l'une des tendresses dans lesquelles nous avons puisé
l'énergie et le courage nécessaire pour réaliser ce
travail. Malgré ta brusque disparition DIEU a écouté tes
prières, merci pour tes précieux conseils. Ce travail est le
signe de toute la reconnaissance que nous te portons.
Repose en paix, que la terre te soit légère.
Remerciements
Après avoir remercié ALLAH le tout puissant, le
Miséricordieux de nous avoir donné la bonne santé, le
courage de terminer ce travail. Nous ne saurons commencer la rédaction
du présent mémoire sans adresser nos remerciements les plus
sincères à tous ceux qui de près ou de loin ont
apporté leur soutien moral et matériel indispensable durant notre
formation.
Nous tenons tout d'abord à remercier notre directeur de
mémoire docteur N'do Cissé qui malgré ses multiples
occupations nous a entretenu moralement, matériellement et aussi ses
sages conseils nous ont d'avantage motivé dans la réalisation de
cet ouvrage. Ensuite, nous remercions tout le corps professoral de la FLASH et
principalement les professeurs du département sciences sociales pour la
qualité de la formation que nous avons reçue d'eux durant notre
cycle universitaire.
Nos remerciements vont à l'endroit de :
· Mon père Mohamed Ibrahim Cissé et ma
mère Djènèba Diallo dont la rigueur et le sens de
responsabilité ont très tôt captivé notre esprit.
Grâce à vous nous avons appris l'importance des
études ;
· Ma mère Adama Konaté pour sa tendresse,
son affection et son amour, voici ce que tu as été toujours pour
moi. Ce travail est le produit de tes douleurs de tes angoisses et tes efforts
que tu as consentis tout au long de ma formation ;
· Ma tante Mme Simaga Alima Konaté et
toute sa famille de m'avoir aidé moralement, financièrement et
matériellement durant mes années d'études
universitaires ;
· Mon oncle Mohamed Oumar Ibrahim Cissé pour son
soutien incontournable ;
· Ma tante Mme Keita Dandara Cissé et
toute sa famille pour leur aide ;
· Mon oncle Ismaël Konaté et toute sa famille
pour leur soutien ;
· Mon grand frère Aboubacrine Cissé et sa
femme Maimouna Sokanda qui m'ont aidé tout au long de ma formation
universitaire ;
· Le personnel du centre de Caritas-Mali/AET
(Félix, Laurent, Gabriel, Moussa, Fablin, Adama, Soungalo, Mama,...) et
aussi les enfants de AET,
· Le personnel du MPFEF et de la DNPFEF ;
· Mes frères et soeurs (Oumar Mohamed
Cissé, Cheick Abdoul Kader Cissé, Alassane Cissé,
Fatoumata Cissé, Fatouma Cissé, ...) pour leur
encouragement ;
· Mes amies de tous les jours (Fatoumata Bathily,
Fatoumata Diarra, Mariétou Guindo et mme Touré
Maimouna Sanogo) ;
· Monsieur Youssouf Haidara pour sa collaboration dans
l'élaboration de notre mémoire ;
· Mes amis de loin ou de près qui nous ont
aidé dans l'élaboration du mémoire.
Sigles et abréviation
A.C.D.I= l'Agence Canadienne de Développement
International
C.A.O.E= Centre d'Accueil et d'Orientation pour
Enfants
A.G.R= Activités Génératrices de
Revenu
C.R.D.E= Convention Relative aux Droits des Enfants
CSCOM= Centre de Santé Communautaires
DNPFEF= Direction Nationale de la Promotion de la Femme de
l'Enfant et de la Famille
ENSUP= Ecole Normale Supérieure
FLASH= Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences
Humaines
INFTS= Institut National pour la Formation des Travailleurs
Sociaux
O.M.S= Organisation Mondiale pour la Santé
O.N.G= Organisation Non Gouvernementale
O.N.U= Organisation des Nations Unies
PNUCID= Programme des Nations Unies pour le Contrôle
International des Drogues
PNUD= Programme des Nations Unies pour le Développement
UNESCO= United Nations Educational, Scientific and Culture
Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
culture)
UNICEF= United Nation Initiative Children's Emergency fund
(Fonds International des Nations Unies pour l'Enfance)
VIH/SIDA= Virus de l'Immunodéficience Humaine/Syndrome
Immunodéficience Acquise
Résumé
Comme beaucoup de pays africains, le Mali est confronté
à de multiples problèmes socioculturels et économiques. La
situation des enfants apparaît comme l'un des plus urgents, elle mobilise
aujourd'hui l'attention d'un grand nombre d'acteurs.
Le Mali dans sa lutte contre la pauvreté et l'exclusion
sociale s'appuie sur des partenaires de la société civile.
Caritas-Mali/AET a été créé en 1993 pour
répondre aux attentes de l'Etat, dans le but de prévenir la
délinquance juvénile, combattre le chômage des jeunes par
des activités d'éducation et de formation qualifiantes en
amont.
Caritas-Mali mène des activités dans le but
d'insérer ces enfants afin qu'ils ne soient pas un déchet pour la
société.
L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la
rue nous a incité à entreprendre une étude. Nous nous
proposons de cerner la politique de AET dans l'insertion des enfants de la rue.
Les résultats auxquels nous sommes parvenus montrent que Caritas-Mali
travaille nuit et jour pour l'insertion socioéconomique et
socioprofessionnelle. Cette structure fait de bonnes oeuvres en faveur de ces
enfants. De sa création à nos jours elle a pu insérer soit
économiquement, soit professionnellement, plus de 48 jeunes qui ont
suivi une formation dans divers domaines (menuiserie, teinture, couture,
technique d'agriculture, d'élevage et d'entretien des outils agricoles).
Ensuite une cinquantaine ont fait leur retour en famille, d'autres sont en
formation dans le centre AET.
Ce présent mémoire se divise en cinq chapitres.
Dans le premier chapitre nous parlerons de la méthodologie de la
recherche ; le second chapitre sera consacré à la
définition des concepts et la revue de la littérature. Le
troisième chapitre portera sur l'étude du milieu et la
présentation du centre de Caritas-Mali/AET, le quatrième chapitre
sera consacré à la pratique du mémoire qui englobera
l'analyse et l'interprétation des données recueillies sur le
terrain, le dernier chapitre comportant les perspectives.
Ce travail que nous soumettons à votre
appréciation est loin d'être parfait, notre souci est d'apporter
aux autorités gouvernementales et civiles un éclairage sur l'aide
que Caritas-Mali/AET fait en faveur des enfants de la rue.
Sommaire
Dédicace....................................................................................I
Remerciements............................................................................II
Sigle et
abréviation.......................................................................IV
Résumé..........................................................................................V
Introduction.....................................................................................1
Chapitre I : méthodologie de la
recherche..............................................7
Chapitre II : définition des concepts et revue de
la littérature......................10
Chapitre III : présentation du milieu
d'étude.........................................19
Chapitre IV : analyse et interprétation des
données.................................33
Chapitre V :
perspectives................................................................47
Conclusion.................................................................................49
Bibliographie..............................................................................50
Table des
matières........................................................................51
Annexes...................................................................................VII
ANNEXE I
Guide d'entretien adressé aux acteurs de
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue et le personnel de la
DNPFEF
Le guide d'entretien que nous vous soumettons entre dans le
cadre de l'élaboration de notre mémoire dont le
thème est : « l'apport de Caritas-Mali dans
l'insertion des enfants de la rue », en répondant à nos
guides d'entretien vous contribuez énormément à sa pleine
réussite. Ainsi donc nous vous demandons de bien vouloir répondre
aux questions et nous vous assurons de garder l'anonymat.
I- IDENTIFICATION DE L'ENQUETE :
Nom :.................................................
Prénom :..............................................
Sexe : M F
Age :
Situation
matrimoniale :................................................................
Profession :..................... Niveau
d'instruction :.............................
Résidence :.................................................................................
1. stratégie d'intervention dans la localisation
2. les activités réalisées par le centre
Caritas-Mali
3. les difficultés rencontrées
4. l'aide de l'Etat
5. l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la
rue
ANNEXE II
Questionnaire adresse aux enfants du centre de
Caritas-Mali
Le questionnaire que nous vous soumettons entre dans le cadre
de l'élaboration de notre mémoire dont le
thème s'intitule : « l'apport de
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue », en
répondant aux différentes questions vous contribuez
énormément à sa pleine réussite. Ainsi donc nous
vous demandons de bien vouloir répondre aux questions et nous vous
assurons de garder l'anonymat.
I- IDENTIFICATION DE L'ENQUETE :
Nom :.................................................
Prénom :..............................................
Sexe : M F
Age :
Niveau d'instruction :.............................
Résidence :.................................................................................
II- Questionnaire
1- vos parents vivent-ils ?
Oui
Non
2- vous venez- d'où ?
- Bamako
- Autres
3- classez votre famille dans une catégorie ?
- pauvre
- riche
- situation difficile
4- comment êtes-vous venu ici ?
- par les éducateurs
- par un ami
- autres
5- Depuis combien de temps êtes-vous ici ?
- moins 1 an
- 1 à 3 ans
- 3 à 5 ans
6- comment vous vous sentez ici avec vos camarades ?
- confiant
- amicalement
- la loi du plus fort
- le respect mutuel
5- êtes-vous content de l'encadrement que vous
recevez ?
Oui non
6- comment trouvez-vous les activités que vous
faites ?
- Bien
- Pas du tout
- Sans avis
7- vous ennuyez-vous souvent du centre
Oui
non
Si oui pourquoi ?
...................................
8- en quoi ces activités peuvent -elles vous aider
dans la vie future ?
9- quelles appréciations faites - vous du
centre ?
- bien
- mauvais
INTRODUCTION
Le Mali est l'un des pays le plus vaste et le plus pauvre
d'Afrique de l'Ouest, avec une population de 13 millions d'habitants environ.
10,5 millions1(*) de ces
habitants vivent dans la pauvreté, parmi lesquels les premiers
touchés sont en général les femmes et en particulier les
enfants. Les défis à relever sont encore nombreux pour leur
assurer un avenir. L'économie est essentiellement basée sur
l'agriculture et l'élevage, l'industrialisation étant assez
faible. La proportion de la population la plus pauvre est grande et l'on
constate que les enfants sont les premières victimes surtout ceux de la
rue. La principale cause est le fonctionnement de la famille traditionnelle
fragilisée essentiellement pour des raisons économiques.
L'accès aux soins et à l'éducation est de moins en moins
assuré au Mali. Les carences du système éducatif et
sanitaire qui touchent les enfants en premier sont variées :
manques d'infrastructures (primaires et secondaires) grande distance à
parcourir, manques d'équipements et de fournitures, manques
d'équipements sanitaires et de médicaments. Certains enfants qui
n'ont pas accès aux soins et à l'éducation se trouvent
dans la rue afin d'assurer leur survie. Les enfants et les jeunes adoptent le
mode de vie de la rue pour différentes raisons : la guerre, la
pauvreté, l'urbanisation, l'instabilité politique, les
catastrophes naturelles, la désintégration des familles, le sida,
la révolte contre leurs parents, l'insuffisance des revenus et la
violence, qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. Les enfants
qui vivent et travaillent dans la rue sont souvent victimes de violence, d'abus
sexuels et de violation des droits de la personne; ils sont
négligés et parfois toxicomanes. Par exemple, partout dans le
monde, des enfants de la rue sont victimes de violence plus
particulièrement au Mali les enfants sont victimes de violence physique
ou psychologique. Ceux qui ont conservé certains liens familiaux passent
leur vie dans la rue à vendre des babioles, à cirer des souliers,
à mendier, à travailler avec leur famille ou à laver des
voitures pour augmenter les revenus de leurs parents. La plupart de ces enfants
abandonnent l'école avant la cinquième année. Ceux qui
n'ont pas de contacts familiaux se créent un monde. Ils tentent de
gagner leur vie en vendant de petits objets ou en effectuant des travaux
manuels. Lorsqu'ils n'ont pas d'autre choix, les enfants, qu'ils entretiennent
ou non des liens avec leur famille, assureront leur survie en commettant de
menus larcins ou en se tournant vers la prostitution. Les enfants de la rue se
prostituent parce qu'ils ont besoin d'argent, qu'ils cherchent l'attention
qu'ils ne reçoivent pas ailleurs, ou parce que leur famille ou leurs
relations familiales les y forcent. Ces enfants sont extrêmement
vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles, y compris au
VIH/sida. Les enfants prostitués sont principalement des filles, mais il
y a aussi des garçons. La plus grande majorité des enfants de la
rue consomment des substances psychotropes2(*), notamment des médicaments, de l'alcool, des
cigarettes, de l'héroïne, du cannabis et des produits industriels
facilement accessibles, comme la colle à chaussures et du diluant pour
peintures. Les puissantes émanations de ces inhalants peu coûteux
et faciles d'accès affectent la partie du cerveau qui supprime la
sensation de faim, de froid et de solitude. Les narcotiques à base de
solvants leur permettent d'échapper à la réalité.
Toutefois, ces brefs moments d'euphorie ont des répercussions physiques
et psychologiques sérieuses pour les enfants : hallucinations,
oedème pulmonaire (accumulation liquidienne et enflure des poumons),
insuffisance rénale, dommages irréversibles au cerveau et, dans
certains cas, mort subite. Le rapport de l'organisation mondiale de la
santé disait : « dans la plupart des pays la situation
est telle que lorsque les autres moyens ont été
épuisés il est nécessaire de prévoir des
établissements pouvant s'occuper à plein temps des enfants
séparés de leur famille »3(*) dans le secteur social. Le Mali a pris plusieurs
engagements internationaux parmi lesquels, la convention relative aux droits
des enfants (C.R.D.E).
Aussi depuis une décennie, le gouvernement du Mali
s'est engagé dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion
sociale et initié des mesures spéciales de protection en faveur
des groupes vulnérables, en occurrence les enfants en situation
difficile. Pour ce faire, compte tenu de ses moyens limités et surtout
face à l'absence d'une politique nationale claire dans la prise en
charge des enfants et jeunes ayant besoin de mesures de protection, l'Etat a
passé le relais à certains partenaires de la
société civile qui constituent aussi des acteurs l'appuyant dans
la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. C'est dans ce
contexte que s'entend la mission des centres d'écoute de Bamako :
l'insertion ou la réinsertion socioéconomique des enfants et
jeunes en circonstances difficiles. C'est ainsi que la société
civile, la communauté religieuse ou des personnes de bonne
volonté ont décidé d'aider ces enfants de la rue afin
qu'ils ne soient pas marginalisés dans la société tels
que : les Centres Communautaires, Fondation pour l'Enfance, les Centres
Caritas-Mali, Fondation Partage, Enda-tiers monde, Mali Enjeu, etc. oeuvrant
pour les enfants de la rue, selon diverses sources, le nombre d'enfants de la
rue dans la grande métropole de la capitale du Mali varie entre 4000
à 6000 dont la majorité est constituée de
garçons4(*).
Cependant on note la présence de jeunes filles. La plus part des enfants
sont regroupés en bande un peu partout dans la ville de Bamako : la
place de souvenir, la gare routière de Sogoniko, la gare ferroviaire, la
grande mosquée, la grande cathédrale, l'auto-gare de
Médina coura, le marche de Médine, Dibidany et d'autres...
MOTIVATION
L'enfant a droit à l'éducation, aux soins de la
santé et doit être inséré dans la
société dans laquelle il vit. Le temps de l'enfance est synonyme
d'amour parental, de protection familiale, de joie, d'univers ludiques,
d'apprentissage en société. Pourtant, pour des milliers d'enfants
à travers le monde en général et plus
particulièrement au Mali, ce temps-là n'est ou ne sera qu'un
triste et sombre souvenir, qu'il leur faudra essayer d'atténuer ou
effacer, souvent en vain, une fois devenus adultes. Les enfants de la rue
vivent trop souvent dans des conditions déplorables et sont l'objet
d'abus de toutes sortes. Ils sont nombreux à souffrir de maladies
diverses en raison de leurs conditions de vie déplorables. Beaucoup
d'entre eux fréquentent peu ou ne fréquentent plus
l'école. Devenus adultes, ils seront analphabètes ou
illettrés s'ils survivent à la faim, à la soif, aux
travaux dangereux et mal rémunérés, à la fois
prostitution, aux abus sexuels, aux endémies, à l'exclusion
sociale, aux harassements de la police, aux tracasseries de la justice,
à la prison, aux drogues destructrices et aux travaux domestiques
transformés en esclavages...
C'est de notre sensibilité à ce drame qu'est
née notre conviction de choisir comme thème de
mémoire : « l'apport de Caritas-Mali `'Action Enfants de
Tous'' dans l'insertion des enfants de la rue en commune II du district de
Bamako », et ce choix traduit notre volonté, en tant que
spécialiste en éducation, de contribuer à l'insertion des
enfants de la rue, il découle aussi de l'attachement que nous avons pour
les enfants de la rue et nous ne seront être indifférent aux
problèmes qui obstruent leur avenir dans la société.
OBJECTIF GENERAL
Notre objectif est de montrer l'état des lieux des
activités de Caritas-Mali dans l'encadrement et l'insertion des enfants
de la rue en commune II du district de Bamako.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
1. Analyser les stratégies d'intervention de
Caritas-Mali dans la localisation des enfants de la rue en commune II du
district de Bamako;
2. Montrer les difficultés rencontrées par
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue en commune II du district
de Bamako;
3. Identifier les solutions proposées par Caritas-Mali
pour l'insertion des enfants de la rue en commune II du district de Bamako.
PROBLEMATIQUE
Les enfants de la rue ne connaissent pas les vraies joies de
l'enfance et de la jeunesse, quasiment oubliés dans les budgets
nationaux, ce sont des organisations de la société civile, des
institutions religieuses et des personnes de bonne volonté qui
subviennent à leurs besoins urgents de survies : nourriture, centre
d'accueil ou d'écoute, vêtement, santé, soutien juridique,
conseil sanitaire, protection contre la violence, la répression
imméritée et les abus divers au nom de la loi et de l'ordre. Plus
grave encore pour leur avenir, ils n'accèdent pas facilement à
l'école. Pourtant l'éducation est un droit individuel reconnu par
toutes les nations. La conférence mondiale sur l'éducation pour
tous à Jomtien, Thaïlande stipulait que : « toute
personne a droit à l'éducation », en conséquence
« tous les enfants, tous les adolescents et tous les adultes
devraient avoir accès à l'éducation fondamentale. Il faut
s'attacher activement à éliminer les disparités
éducatives qui peuvent exister au détriment de certains groupes.
Les pauvres, les enfants des rues et les enfants qui travaillent ne doivent
subir aucune discrimination dans l'accès aux
formations »5(*).
A la suite de cette conférence, l'UNESCO (Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture) a élaboré le plan
d'action et mis en oeuvre en 1992, avec la collaboration de l'UNICEF (Fonds
International des Nations Unies pour l'enfance), pour répondre au
souhait exprimé par la communauté internationale en
matière d'éducation pour tous, c'est ainsi que des ONG fut
créées pour s'occuper de l'insertion ou de la réinsertion
des enfants de la rue. En général l'intervention des ONG se
distingue par la qualité des résultats qu'elles engendrent.
Les ONG, de part leur prestation dans l'insertion ou la
réinsertion des enfants de la rue, se montrent pragmatiques par la
réalisation des actions concrètes qui se manifestent par un
changement de comportement de bénéficiaires. Nous sommes parti de
l'hypothèse que l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de
la rue est salutaire cependant ses actions sont axées exclusivement sur
les enfants les plus marginalisés qui souvent sont victimes d'abus de
toutes sortes et de discrimination, y compris, entre autres, ceux qui vivent et
travaillent dans la rue, de même que les travailleurs juvéniles,
les enfants touchés par la guerre et ceux qui sont victimes d'abus
sexuels. Et encore orienta la plupart de leurs activités vers
l'insertion socioprofessionnelle des enfants de la rue de plus d'une dizaine
d'année Caritas-Mali ne fait que travailler afin d'améliorer la
vie et permettre un meilleur accès à l'éducation et
à la formation professionnelle. Cette organisation engagée aux
côtés des enfants de la rue, fait un travail essentiel et
remarquable mais, face au développement sans cesse croissant du
phénomène d'exclusion sociale et d'exploitation des enfants
errants dans la rue, il ne fait aucun doute que sans la volonté
politique de l'Etat, nul ne peut prétendre résoudre ce
problème à lui seul.
QUESTIONS DE RECHERCHE
1. Quelles sont les activités réalisées
par Caritas-Mali pour l'insertion des enfants de la rue en commune II du
district de Bamako?
2. Quelles sont les stratégies d'intervention de
Caritas-Mali dans la localisation des enfants de la rue en commune II du
district de Bamako?
3. Quelles sont les difficultés rencontrées par
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue en commune II du
district de Bamako?
4. Quelles sont les solutions proposées par
Caritas-Mali en commune II du district de Bamako?
HYPOTHESES :
1. Les activités réalisées par
Caritas-Mali consistent à insérer les enfants de la rue en
commune II du district de Bamako,
2. Les stratégies d'intervention de Caritas-Mali
facilitent la localisation des enfants de la rue en commune II du district de
Bamako,
3. Les difficultés rencontrées par Caritas-Mali
freinent la bonne insertion des enfants de la rue en commune II du district de
Bamako,
4. L'aide de l'Etat est une solution dans l'insertion des
enfants de la rue.
CHAPITRE I : Méthodologie de la
recherche
La méthodologie est l'étude des méthodes
propres à une science ; c'est la manière de faire, de
procéder à une recherche.
Pour avoir des informations sur notre thème nous avons
adopté deux méthodes de recherche : l'étude
documentaire et la recherche sur le terrain.
Nos choix méthodologiques nous amènent à
chercher les moyens, les techniques qui nous permettent de rassembler les
informations nécessaires, voire indispensables à l'analyse de
notre thème. Parmi ces moyens nous avons : l'analyse documentaire,
le guide d'entretien et les questionnaires.
1-1 Recherche documentaire
En ce qui concerne la recherche documentaire, nous avons
commencé notre travail par la recherche bibliographique qui nous permis
d'avoir des informations : les documents des O.N.G, les revues, les
mémoires de la FLASH, de l'ENSUP et de l'INFTS et enfin les livres de la
bibliothèque nationale, ces documents nous ont permis d'avoir des
données portant sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des
enfants de la rue.
1-2 Instruments utilisés
Nous avons choisi deux outils de recherche :
Le questionnaire et le guide d'entretien : le choix du
guide d'entretien s'explique par le fait qu'il est adapté à
l'étude de l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la
rue. Il est destiné au personnel de Caritas-Mali et au personnel de la
DNPFEF. Le second instrument nous permet d'enrichir notre étude qui est
l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Il est
destiné aux enfants du centre de Caritas-Mali. Nous avons mené
l'enquête par écrit et la langue était le français
et le Bambara et nous avons effectué un stage au niveau de Caritas-Mali
à partir du 28 août au 30 octobre 2009.
1-3 Population de l'enquête
La population de notre étude porte sur l'ensemble du
personnel de Caritas-Mali, les enfants de la rue du centre de Caritas-Mali et
enfin le personnel du DNPFEF. Comme il est impossible de les interroger tous,
nous avons choisi un échantillon représentatif de quarante (40)
sujets parmi les acteurs de Caritas-Mali, la direction nationale de la
promotion de la femme de l'enfant et de la famille, les enfants du centre de
Caritas-Mali.
1-4 Elaboration du guide d'entretien
Pour ce thème nous avons choisi le guide dans le but
d'avoir des informations claires sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion
des enfants de la rue, recueillir le maximum d'informations. Dans notre guide
d'entretien nous allons nous entretenir avec les acteurs de Caritas-Mali et le
personnel de la DNPFEF
1-5 Elaboration du questionnaire
Pour enrichir notre thème nous avons eu à
élaborer une série de questionnaire qui nous a permis de poser
des questions pour avoir des données nécessaires dans l'apport de
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Nous avons choisi les
enfants du centre de Caritas-Mali qui sont composés de filles et
garçons
1- 6 Echantillonnage
1.6.1 Méthode de l'échantillonnage
choisie
Pour mener à bien notre recherche nous avons choisi la
méthode d'échantillonnage par quota ou échantillonnage
empirique (aléatoire). Pour cela nous nous sommes
référé à notre expérience personnelle et
choisie des personnels de l'O.N.G Caritas-Mali (action enfants de tous), les
enfants de la rue du centre de Caritas-Mali, et le personnel du DNPFEF.
1.6.2Taille de l'échantillon
La taille de notre échantillon est de 40 personnes
composées:
Des éducateurs de Caritas-Mali, le personnel de la
DNPFEF et les enfants du centre de Caritas-Mali.
Tableau N° I :
caractéristiques de l'échantillon
catégorie Sexes
|
Les éducateurs de Caritas-Mali
|
Le personnel de la DNPFEF
|
Les enfants du centre Caritas-Mali
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
masculin
|
12
|
|
2
|
|
14
|
|
|
|
Féminin
|
1
|
|
1
|
|
10
|
|
|
|
Total
|
13
|
|
3
|
|
24
|
|
40
|
|
Source personnelle
Dans ce tableau nous voyons que les enfants sont au nombre de
24 les autres sont au nombre de 13 et 3 donc ce quota permet de faire une
analyse sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue.
1.7 Difficultés rencontrées
Aucune oeuvre humaine ne peut se faire sans
difficultés, les difficultés sont d'ordre financière,
l'éloignement du milieu d'étude, dues à la traduction de
nos questionnaires aux enfants en langue nationale et d'autres. Il faut noter
qu'au début nous avons élaboré une série de
questionnaires adressés aux éducateurs de Caritas-Mali. Une fois
arrivé sur le terrain, ils nous ont donné des principes à
suivre et cela nous a amené de changer le questionnaire en guide
d'entretien.
CHAPITRE II : Définition de concepts et
revue de la littérature
2.1 Définition des concepts
Emile Durkheim dans son ouvrage intitulé
« les règles de la méthode sociologique »,
à propos affirme que « le savant doit d'abord définir
les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est
question », c'est pourquoi pour mieux cerner l'objet de notre
étude, il est important de clarifier les concepts clés.
Nous avons utilisé le dictionnaire le petit Larousse
illustré 2008, le dictionnaire en sciences sociales, etc.
2.1.1 Apport
Selon le dictionnaire le petit Larousse Illustré 2008
définissant que « l'apport c'est l'action
d'apporter », contribution faite par une institution, une
organisation, un groupe de personnes, un individu dans une action bien
déterminée.
L'apport consiste à faire un transfert du patrimoine de
l'apporteur à celui de la personne ou de l'entité qui est
appelé à recevoir l'apport
2.1.2 Enfant
Définir l'enfant n'est pas une chose aisée car
plusieurs paramètres entrent en ligne de compte.
Un enfant s'entend comme tout être humain
âgé de moins de dix huit ans, sauf si la majorité est
atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est
applicable. Juridiquement et selon la convention relative aux droits de
l'enfant, un enfant est tout être vivant âgé de 0 à
18 ans, période qui s'étend de la naissance à la
maturité physique et affective.
Quant à l'enfance, « est à la fois une
réalité biologique psychologique et sociologique. Elle est la
période qui s'étend de la naissance à l'âge de 12
ans, la fin de l'enfance est marquée par l'avènement de la
puberté. »
2.1.3 Rue
Signifie un endroit quelconque autre qu'une famille ou une
institution d'accueil, tels que les édifices publics ou privés
comprenant bâtiments, cours, trottoirs. La rue a depuis toujours une
connotation péjorative par rapport à une société
normalisée comme un lieu d'insertion malsaine, témoin de toutes
les exclusions et marginalisation ; elle s'inscrit dans une dynamique de
rejet dans l'espace public de ce qui ne mérite pas d'être
conservé dans l'espace privé.
2.1.4 Enfant de la rue
Les expressions, telles que « enfants en situation de rue
» ou « enfants vivant dans la rue » sont de plus en plus
recommandées par la communauté internationale. Néanmoins,
pour plus de clarté, ce mémoire emploie le terme « enfants
de la rue », expression couramment utilisée par les acteurs de
terrain
Selon la définition que propose l'UNESCO, « les
enfants de la rue sont les garçons et les filles pour qui la rue est
devenue leur lieu d'habitation ; ils en tirent leur propre moyen de subsistance
; ils y sont sans protection. Ils sont en rupture temporaire, partielle ou
totale avec leur famille et la société »6(*).
Trois catégories d'enfants se retrouvent
confrontées à la rue :
Les « enfants de la rue », qui vivent en
rupture complète avec leur famille.
Les enfants « dans la rue », qui y passent la
majeure partie de la journée avant de regagner le foyer familial le soir
venu.
Les enfants vivant dans la rue avec leur famille constituent
une troisième catégorie émergente. Le faible revenu des
parents, l'échec scolaire, les conflits familiaux et la
négligence des parents sont autant de raisons qui peuvent pousser
l'enfant à vivre de façon partielle ou permanente dans la rue.
Plutôt qu'y vivre, ces enfants y survivent. Leur quotidien les confronte
à la drogue, à la violence, aux rivalités entre gangs et
tout particulièrement aux risques d'infection par le VIH, liés
notamment à leur sexualité précoce, à
l'échange de seringues non stérilisées, au manque
d'information, etc.
2.1.5 Insertion
C'est le fait d'introduire, faire entrer, placer une chose
parmi d'autres. Pierre Erny dit : « l'intégration de
l'individu dans la société se fait par des élargissements
successifs. Rapport avec la mère, rapport avec le groupe familial,
rapport avec la société enfantine... l'enfant qui au cours de sa
croissance arrive à intégrer les expériences
suscitées par son contact avec le milieu social se voit à son
tour assimilé progressivement par la communauté aux
différentes étapes de l'évolution de sa
personnalité et doté d'une place dans
l'ensemble »7
Caritas : Le mot «
charité » est la francisation du latin Caritas,
qui veut dire faire des oeuvres de charité et utilisé par les
chrétiens. Au Mali Caritas fut crée le 24 avril 1959
sous la Loi Cadre Coloniale. Elle a obtenu sa reconnaissance officielle en
décembre 1973. L'Accord Cadre fut signé avec le
Gouvernement du Mali le 15 décembre 1988. En 1988 à
l'occasion des festivités du 1er centenaire de l'Eglise du Mali, le
SECAMA devient Commission National de Pastorale Sociale (CNPS) puis
CARITAS MALI en janvier 2005. CARITAS MALI a pour Sigle CARITAS
MALI. CARITAS MALI inclut toute la dimension sociale de l'Eglise. Cette
association est un organisme d'Eglise Catholique, placé sous la
responsabilité de la Conférence Episcopale du Mali (CEM).
2.2 revue de la littérature
En juillet 2000, les centres d'écoute du district de
Bamako avaient été l'objet d'une étude
intitulée : évaluation des centres d'écoute.
L'étude a porté sur le centre d'accueil et d'orientation pour
enfants (C.A.O.E) et trois centres d'écoute communautaires (ceux de
Sabalibougou, de Sokoroni et de Niamakoro) pour évaluer
l'activité principale du centre d'écoute communautaire. Qui
consiste à ouvrir les portes de l'enseignement formel aux enfants
nécessiteux d'âge scolaire. D'autres activités sont
menées dans les centres d'écoute entre autres
l'alphabétisation en français et dans les langues nationales, les
animations socioculturelles, les apprentissages socioprofessionnels.
Mais l'évaluation n'a pas attesté leur
pertinence, même si elle nous signifie que lesdits centres manquaient de
ressources (humaines et matérielles) de qualité. Malgré ce
constat, elle n'a pas atteint son objectif car la problématique de la
pérennité des centres d'écoute en fonction de la
pertinence de leur impact sur les enfants en situation particulièrement
difficile n'a pas comblé les attentes. L'évaluateur a
énuméré les difficultés rencontrées, il
reconnaît à juste titre « qu'il n'a pas
été possible de préciser l'efficacité et
l'efficience des activités »7(*)
C'est dire que les insuffisances que devrait combler cette
évaluation demeurent. Elle devrait à notre avis, indiquer si
l'approche des centres d'écoute favorisait entre autres :
· L'insertion socioéconomique effective des
enfants et jeunes concernés dans leur famille et dans la
société globale.
· L'apprentissage de nouvelles habilités propices
à la réinsertion socioéconomique des enfants en
décohabitation.
Par ailleurs en novembre 1997, le Ministère de
l'économie, du plan et de l'intégration a conjointement
élaboré avec le programme de Nations Unies pour le
Développement (PNUD) une synthèse de notes thématiques sur
la pauvreté au Mali. Cette étude ayant fait le constat selon
lequel la pauvreté engendre des groupes sociaux spécifiques en
l'occurrence les « enfants de la rue », a attesté
à la page 18 l'insuffisance des centres d'écoute au Mali et a
préconisé leur multiplication. Enfin le 10 avril 1998, le
gouvernement du Mali et les Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont
ratifié un plan cadre d'opération portant sur le programme de
coopération MALI UNICEF 1998-2002.
Ce programme en son article 5, s'est appesanti sur les
contributions de l'UNICEF au volet « protection
spéciale » en faveur des femmes et des enfants de la rue en
situation difficile. Elles consisteront à travers les études et
le renforcement des systèmes d'informations, à mieux
connaître les groupes cibles que sont « les enfants/enfants
travailleurs, les enfants/femmes victimes d'exploitation sexuelle et de
violence, enfants/femmes affectés et infectés par le VIH/SIDA,
les mineurs en conflit avec la loi »8(*).
Revue hebdomadaire du REFLET en 2002 page 3 le
phénomène de la mendicité à Bamako, Pour
Mamadou Seydou Diallo, coordinateur du programme d'Appui à l'insertion
socio-économique des enfants de la rue de l'Association Malienne pour
l'environnement, la jeunesse et le développement (Mali Enjeu), celle-ci
a pour objectif essentiel "de contribuer à l'insertion
socio-économique des enfants et jeunes en situation difficile". Dans ce
lot, on retrouve des employées de maisons surnommées "bonnes",
les apprentis du secteur de l'artisanat, les enfants victimes du trafic, les
mendiants, etc. Dans le cadre de leur insertion, Mali Enjeu a
élaboré un programme d'alphabétisation. Selon les
explications de M. Diallo, même si la majorité de ces enfants
savent faire la somme de 5+5, ils sont néanmoins presque tous des
illettrés. L'ONG leur apprend avant tout à lire et à
écrire en français, en arabe et dans d'autres langues nationales.
"L'enseignement n'étant pas une formation en soi, il faut par la suite
apprendre un métier à ceux qui ont la force et la volonté
de travailler", explique M. Diallo. Ils reçoivent donc une formation de
qualité dans plusieurs métiers". Ils ont aussi un fonds d'appui
aux Activités génératrices de revenu (AGR). Ce fond sert
à appuyer ceux qui ont plus de 15 ans et qui veulent faire de petits
métiers comme le cirage des chaussures, le tailleur ambulant... Les
revenus tirés de ces activités les aident à prendre en
charge leurs besoins favorisant ainsi leur réinsertion sociale. Mali
Enjeu apporte aussi des appuis ponctuels (nourriture, habillement...) à
ceux qui n'ont pas l'âge de travailler et qui ne vivaient que de la
mendicité. Leurs ambitions est de pouvoir alphabétiser
(français, arabes et langes nationales) 500 talibés dans les
écoles coraniques de Bamako. L'association envisage la mise en
apprentissage et le financement des activités génératrices
de revenus (AGR) au profit de 300 autres élèves coraniques dans
la capitale. Des maîtres artisans de la place sont identifiés et
appuyés, en fonctions des critères établis, en
matériels en vue d'accueillir des élèves coraniques
désireux d'apprendre un métier ou d'exercer une activité
lucrative. Ces derniers bénéficient d'un fonds de départ
avec une étude de faisabilité. Un appui-conseil leur sera
assuré pendant la durée du programme. L'amélioration du
cadre de vie et d'étude par l'assainissement et la négociation
avec des Centres de santé communautaires (CSCOM) pour les aspects
sanitaires de leur prise en charge sont aussi prises en compte. Les
populations, les autorités et les responsables religieux sont
sensibilisés par rapport à la situation dramatique des
élèves coraniques et les dangers liés à la pratique
de la mendicité par des causerie-débats, etc. "Il n'y a
aujourd'hui aucune école coranique où les enfants ne font pas la
mendicité", souligne M. Diallo. Pour lui la meilleure façon de
faire face au fléau est de mettre des acteurs à tous les niveaux
pour assurer l'information et la sensibilisation des parents, des responsables
religieux voire des autorités.
C'est l'étude la plus complète et qui traite du
même que la notre, nous avons trouvé de nombreux
éléments.
ANNICK COMBIER, dans son livre intitulé
« les enfants de la rue en Mauritanie » page 24,
a souligné que le phénomène « enfant de la rue
n'est que le résultat de l'organisation sociale ». En effet,
leur isolement, leur solitude, leur marginalisation extrême ne sont autre
que de démontrer avec force la faillite de l'idéologie
organisation de la société avant l'avènement de
l'économie du marché. L'auteur termine son étude en se
posant la question suivante : quel peut être alors l'avenir de ces
systèmes sociaux qui condamnent à mort des millions
d'enfants ?
C'est un peu la même crainte que nous exprimons pour les
enfants maliens
Un autre rapport du PNUCID « Les drogues
illites les plus consommées par les enfants des rues dans le monde tels
que les inhalant dont les principaux types d'inhalant utilisés sont
l'essence, les colles et les solvants. L'inhalant est privilégié
en raison de sa grande accessibilité puis qu'il est contenu dans des
produits de consommation courante bon marché, utilisé sur un
morceau de papier ou de tissu imbibe. Les substances inhalées
détériorent le système nerveux donc risque pour la
santé ».9(*)
Dans l'enquête de l'enfant en situation difficile
Caritas-Mali fait ressortir que « les substances utilisées
sont les colles, le solvant dont l'usage réduit la conscience, la faim
et le froid et se vend en détail dans n'importe qu'elle boutique dans la
rue »10(*),
l'enquête relève que près de deux enfants sur trois (62%)
se droguent avec les solvants, plus un enfant s'habitue à ces travers,
plus il devient difficile de sortir de cette situation.
Une bonne éducation des enfants d'un pays va de pair
avec le développement socioéconomique de ce pays. On assiste
actuellement à une forte croissance du nombre d'enfants dans les rues.
Ainsi un enfant qui passe la plus part de son temps ou tout son temps dans la
rue est d'office privé d'une éducation sérieuse. Ce
phénomène engendre une forte croissance du taux
d'alphabétisme, de vagabondage, de consommateur de drogue, de viol, de
vol, des agressions verbales et physiques ainsi les enfants délinquants
de la rue créent l'insécurité à travers la ville de
nos jours.
Cette étude nous intéresse dans la mesure
où Bamako devient une ville où ces substances sont de plus en
plus courtisées.
2.3 Le contexte historique du thème
Au Mali, l'avènement du phénomène
`'enfant de la rue'' est apparu depuis les années 1980. Dans la
société traditionnelle l'enfant était
considéré comme un don de Dieu, réincarnation des
défunts, lien entre l'invisible et le visible, sécurité
sociale des parents, etc.
Ainsi l'éducation traditionnelle au Mali est un
processus par lequel on initie l'enfant aux bonnes habitudes de la
société à savoir les règles de politesse,
l'hospitalité et le respect des sociétés secrètes.
Il faut noter que l'éducation des enfants au Mali est l'affaire de tous,
c'est une éducation populaire, ainsi la formation et la socialisation
de l'enfant se faisaient au sein de la famille.
« Tous les groupes ethniques au Mali étant
patrilinéaire, des enfants appartiennent à leur père. En
cas de divorce, ils restent avec lui et dans leur famille paternelle. Si
l'enfant est très petit il peut toute fois rester avec sa propre
mère jusqu'au sevrage, au fur et à mesure qu'il grandit il entre
dans le monde des adultes. Au Mali l'enfant est éduqué par toute
la communauté et chaque membre joue un rôle dans sa formation.
L'apprentissage de l'enfant qu'il soit technique ou ethnique dure toute sa
jeunesse. »11(*)
Les jeunes d'un même village ayant grandi ensemble
circoncis ou excisées la même année font partie d'une
même classe d'âge, les classes d'âge restent
inchangées toutes leur vie.
La socialisation de l'enfant aurait moins de poids en ville
qu'en campagne. Les structures familiales étant plus nucléaires
et les difficultés économiques liées à l'extension
des rapports marchants capitalistes. L'urbanisation galopante érode ces
traditions, dans l'univers déstructuré de la ville, avec le
salariat qui n'est pas compatible avec la famille élargie. La famille
nucléaire moderne étant une famille isolée, repliée
sur elle-même n'est pas insérée dans un large réseau
de parenté. Ainsi la situation actuelle des enfants résulte de
l'environnement économique et social.
Selon Stéphane Tessier : « sous
l'influence de plusieurs facteurs comme l'urbanisation rapide, l'explosion
démographique, la crise économiques et la crise familiale en
ville (recomposition de la famille, familles monoparentales, etc.) l'enfant est
devenu une charge et l'objet de processus d'exclusion de la famille de
l'école et de la société dans l'Afrique
actuelle. »12(*)
Les causes du phénomène des « enfants
de la rue » sont profondes, nombreuses et variées. Chaque cas
décèle sa particularité mais on peut dégager un
ensemble de causes qui sont presque communes économiques,
éducation etc.
Le problème de chômage lié aux avatars des
rapports marchants capitalistes dominant le monde actuel crée ainsi la
pauvreté des milliers de gens. Il en ressort que ces enfants sont en
majorité issu de parents pauvres et souvent analphabètes. La
pauvreté des parents est donc la cause principale de leur
présence. L'incapacité des parents à subvenir aux besoins
vitaux de l'enfant et dans ces conditions l'enfant peut chercher à
satisfaire ses besoins dans la rue. Nous constatons que la plupart des enfants
de la rue ou du centre vient de l'extérieur de Bamako. Ainsi pour des
besoins de survie individuelle et familiale de nombreux jeunes ruraux filles et
garçons se déplacent massivement vers Bamako, certains prennent
ainsi le chemin de la rue et deviennent enfants de la rue dans la rue, etc.
Par ailleurs des mentalités dans certaines cultures
locales maliennes encouragent les enfants à quitter leur village pour
l'aventure vers les grandes villes où ils peuvent tomber facilement dans
la rue. Par exemple, un peul qui quitte sa famille pour la ville fait preuve de
bravoure, chez les Sarakolé plus l'enfant prend son indépendance
économique et financière plus il fait la fierté de ses
parents. C'est ainsi qu'on rencontre de nombreux enfants dans la rue avec leurs
boîtes à cirage au long des rues souvent sans domicile dans les
auto-gares, les abords des hôpitaux, les lieux de travail, les
carrefours, etc.
Avec la dislocation des structures traditionnelles familiale
l'UNICEF dira : « le processus de nucléarisation
lié à l'exode rural, l'urbanisation met en crise la
capacité traditionnelle de la famille d'assurer l'entretien, la
formation et les soins aux enfants. Il semblait que les différents
ménages qui partageaient autrefois à la campagne, la même
demeure soit physiquement éclatés en ville et surtout à
Bamako »13(*),
la famille la première et la plus importante structure de socialisation
est sérieusement indexée dans l'accroissement du
phénomène, l'existence de grande famille est de plus en plus mise
à mal au profit des familles nucléaires. Il ressort que cette
famille nucléaire dans de nombreux cas n'assure pas toute sa
responsabilité d'éducation et n'est pas un cadre
sécurisé de référence pour les enfants
laissés à eux même, négligés et qui peuvent
sombrer dans la mouvance de la rue. Ainsi l'enfant qui était jadis
considéré comme un bien commun et aujourd'hui devenu une
`'propriété privée'' des seuls parents ayant à eux
seuls la responsabilité de son éducation. L'individualisme,
l'effritement du mode de vie ancestrale au contact d'une réalité
nouvelle déstructurant dominent les rapports sociaux actuels.
L'UNESCO dira que « l'éducation est un droit
et pourtant la plupart de ces enfants ont abandonné
l'école. »14(*), Nombreux sont les enfants qui abandonnent
l'école et la famille parce que les parents n'arrivent pas à
s'acquitter des frais de scolarité, la déperdition scolaire
résulte de l'abandon ou de l'exclusion d'un élève. Abandon
généralement volontaire par suite d'inadaptation involontaire
comme peut être le cas d'une maladie grave ou autres. Ainsi Bakary
Tangara dira que « les causes externes et internes au système
scolaire. Externes qui ne sont pas liées à l'école, les
causes externes sont généralement liées aux conditions
socioéconomiques des parents. Ainsi l'enfant abandonne l'école
pour aider la famille, les causes internes sont liées à
l'école telle que l'absentéisme entre
autres... »15(*)
Il faut noter qu'en plus du désagrément de la
police, du froid, de la pluie, les enfants des rues sont aussi exposés
à des maladies contagieuses telles que la tuberculose, le paludisme et
sont cibles privilégiés au VIH/SIDA et aux drogues en plus des
accidents (passagers, clandestins des trains). Selon le rapport de l'ONU
« Les enfants des rues sont sans aucun doute, les vulnérables
face au sida et aux drogues. Ils ne connaissent que ces deux fléaux que
des fausses rumeurs qui circulent au sein de leur bande, la drogue les aide
à surmonter la détresse et les difficultés quotidiennes et
la sexualité qui répond souvent à des besoins affectif
profond, ne peut s'encombrer des contraintes qu'impose la prévention
surtout pour protéger un avenir qui n'existe pas ».16(*)
2.4 Typologie des enfants de la rue
Voici une typologie des « enfants de la
rue », par observation simple il est difficile de réaliser une
typologie des enfants nécessitant une protection spéciale, car
que sa soit au Mali ou ailleurs les différents catégories
d'enfants en circonstance difficile se regroupent entre elles : les
enfants mendiants, les enfants fendeurs de bois, les enfants mendiants par
nécessite, les bébés de rue/orphelin, jumeaux ou simple
frères, les enfants guide des personnes invalides ou âgées,
les enfants travailleurs, les enfants maltraites, les enfants handicapes
utilisés comme mendiant, les enfants abandonnes, les enfants de
prostituées et enfin les enfants issus de famille de dopeurs ou
alcooliques.
§ Les enfants mendiants : la mendicité est un
phénomène qui touche les enfants d'origine divers on y trouve des
talibés ou `'garibou'' en langue bambara. Utilisés sous le
couvert de la tradition et de l'éducation religieuse.
§ Les enfants fendeurs de bois : qui se
promènent dans les concessions aussi bien que dans la rue avec une hache
sur l'épaule faisant semblant d'exercer un métier de fendeurs de
bois, mais en réalité ils ne font que mendier
§ Les bébés de rue/orphelins, jumeaux ou
simple frères : ils sont utilisés par leurs mère au
nom de la tradition, dans les rues sans y réfléchir sur les
éventuels dangers qui encourent entre autres : accidents de la
route, risque d'infection respiratoire
§ Les enfants guides des personnes invalides ou
âgées : ils constituent le plus souvent une main d'oeuvre
assez sollicités. Ils font l'objet de location journalière.
Quelques fois ces enfants exercent ce métier au détriment de leur
scolarité.
§ Les enfants travailleurs : parmi lesquels il faut
distinguer les travailleurs indépendants, qui exercent souvent dans la
rue de petits métiers peu valorisants ; c'est le cas des apprentis
chauffeurs ; des essuyeurs de vitres de voitures, des aides
ménagères.
§ Les enfants maltraités : ces enfants
élisent domicile dans la rue par le fait qu'ils sont en rupture total
avec soit le tuteurs, soient les institutions sociales
§ Les enfants handicapés : ils sont
utilisés comme mendiant, souvent contre leur volonté. Dans ce cas
certains préfèrent abandonner leurs utilisateurs pour se
réfugier quelque part (souvent dans la rue)
§ Les enfants abandonnés : ils sont issus le
plus souvent de grossesses indésirées provenant des adolescentes,
elles mêmes en rupture familiale ou d'autres circonstances
inavouées. Parmi eux, on peut aussi identifier des enfants naturels et
les enfants orphelins.
§ Les enfants prostitués : sont ce là
qui sont dans la rue par suite de découverte de la prostitution de leurs
mères. C'est un drame aux conséquences psychologique s
incommensurable
§ Les enfants issus de familles de dopeurs ou
alcooliques : ce sont des enfants qui sont dans la rue quand ils
découvrent le dopage ou l'alcoolisme de leurs parents. Dans ces types de
familles la vie devient insupportable, car ce sont toujours des comportements
anti-sociaux.
§ Les enfants de parents incarcérés :
sont ceux qui sont dans la rue parce qu'ils n'ont pas la moindre
éducation du fait de l'incarcération du parent censé leur
donner une bonne éducation à leurs enfants. Ils trouvent plaisirs
à vivre dans la rue.
CHAPITRE III : Présentation du milieu
d'étude
La commune II est composée de onze quartiers. Elle est
dirigée par un conseil communal de quarante et un membres dont :
Un maire, cinq adjoints et dix officiers d'état
civil.
Elle est une collectivité administrative,
décentralisée disposant de la personnalité morale et
dotée de l'autonomie financière conforment aux dispositions de
la loi N° 93-008 du 11 février 1993 déterminant les
conditions de la libre administration des collectivités
territoriales.
3.1 Données physiques et géo
climatiques
3.1.1 Situation géographique
La commune II est limitée au Nord par le pied de la
colline du point G ,au Sud par le fleuve Niger ,à l'Est par le marigot
de Korofina , à l'Ouest par la route goudronnée appelée
Boulevard du peuple passant par l'IOTA ,traversant le grand marché
jusqu'au pont des martyrs. La commune II couvre une superficie de 17 Km2 soit
environ 7% de la superficie d district de Bamako estimée à 267
Km2.
3.1.2 Milieu physique
Le relief est accidenté et rocheux au Nord au niveau de
l'hippodrome et du marché de Médine ; latéritique
dans les quartiers de Médine, Missira, Quinzanbougou, argileux avec une
nappe phréatique très haute posant quelques difficultés
surtout du Sud. Le sol est incliné du Nord au Sud en direction du
fleuve.
3.1.3 Climat
Le climat est tropical avec trois saisons qui durent 4 mois
chacune :
La saison des pluies avec des hauteurs moyennes de
600-800mm/an (juillet Août Septembre Octobre) ; la saison froide
(Novembre, Décembre, Janvier, Février) ;
La saison chaude (Mars, Avril, Mali, Juin).
3.1.4 Végétation
La végétation est de type
soudano-sahélien dominé par de grands arbres comme le
Caïcédrat, le Karité et les Manguiers.
3.1.5 Hydrographie
La commune n'est traversée par aucun cours d'eau, mais
est limitée au Sud par le fleuve Niger et à l'Est par le marigot
de Korifina.
3.1.6 Données démographiques
La commune II compte 160.680 habitants qui viennent de toutes
les régions et de toutes les ethnies. Cependant, elle abrite l'essentiel
des familles fondatrices de Bamako à savoir les NIARE et les TOURE.
3.1.7 Equipements et infrastructures
Le réseau routier est constitué de routes
bitumées et non bitumées. Les principales routes sont :
Hippodrome273-rue Nelson Mandela 225-234-224 ; Zone
industrielle 939-839 ;
TSF376 ; Niaréla 455-428-528 ; Quizambougou
530 ; Missira rue 10-14-RDA-Tombouctou Coulibaly Marché 152-rue
40.
A l'intérieur des quartiers, les routes sont petites et
difficilement praticables surtout en saison pluvieuse.
La circulation est dense et peu sécuritaire avec les
transports en commun. Ce phénomène pose des risques d'accidents
de circulation et de santé publique.
La voie ferrée Bamako-Koulikoro traverse la commune II
sur une distance de 5Km.
3.1.8 Moyens de transport
Le transport collectif est assuré principalement par
les taxis, les SOTRAMA et les Dourouni.
Dix sept (17) lignes desservent la commune II en provenance
des abords des rails, de la grande mosquée et du marché de
Médecine.
3.1.9 Télécommunication
La commune dispose d'un réseau
téléphonique d'une capacité de trente mille (30.000)
lignes avec une agence SOTELMA à l'hippodrome.
Il existe beaucoup de cabines téléphoniques
privées et publiques.
Le centre de santé de référence
(ASACOMI), l'association bozola de santé communautaire (ABOSAC), le
dispensaire évangélique, la protection maternelle et infantile
(PMI) de Niaréla sont connectés au réseau de la
SOTELMA.
ORTM est basée à Bozola en commune II, les
radios privés ou libres au nombre de quatre (4) desservent la commune
II. Presque toutes les familles disposent d'un poste de
télévision.
Les crieurs publics sont utilisés par le service pour
plusieurs activités de mobilisation sociale dans le cadre des
activités de prévention ;
Les leaders d'opinions ou personnes ressources ;
Les griots ou « hommes de
caste » ;
Les troupes théâtrales de la comme : la
commune II dispose d'une troupe théâtrale qui se manifeste lors
des semaines locales artistiques et culturelles de la jeunesse.
3.1.10 les écoles
Privées
Ecole privée TSF 1er cycle lahaou TOURE
CFTQ, Ecole privée Balla à l'hippodrome.
Communautaire
Bakaribougou, Bougouba, N'golonina, Niarela
CED (Centre d'Education pour le Développement)
Groupe scolaire Soumaila DIAWARA
Ecoles de Formation Professionnelle : CFP, CFTQ, CFAP,
ECICA, etc.
3.1.11 Environnement institutionnel
La mairie de la commune II assistée dans ses
tâches par les services suivants :
Le tribunal de 1ère instance, La perception
, Le commissariat de police du 3ème arrondissement, Le CAP II
de l'Enseignement fondamental du district, Le service social, Le centre des
impôts, Le service de réglementation et de contrôle Le
service de l'urbanisation et le poste des domaines et du cadastre, L'antenne de
la jeunesse et des sports.
3.1.12 Les caractéristiques
économiques
- Le secteur primaire
L'agriculture et l'élevage jouent un rôle peu
important dans l'économie.
- Le secteur secondaire
Il est très développé. La commune II
regorge de beaucoup d'unités industrielles qui font d'elle le poumon
économique du district de Bamako.
En effet, la majeure partie des unités de fabrication
est installée en commune II.
Ce qui fit donner le nom de Zone industrielle à un
quartier les abritant.
- Le secteur tertiaire :
Il porte sur les activités de commerce, d'artisanat,
des institutions financières et de tourisme. Au niveau de la commune II,
il existe des banques : banque commerciale du sahel (BCS), Bank of africa
(BOA), et deux agences à savoir BIM s.a et BDM s.a. toutes ces banques
concourent au développement de la commune.
Les services de micro finance sont assurés en commune
II par des caisses de crédit et d'épargne qui sont :
Niéssiguisso, jemeni, piyeli, kondo jigima, miselini
Toutes ces structures octroient des crédits aux
associations et populations pour leur plein épanouissement dans le
domaine socioéconomique.
Il existe quatorze (14) marchés journaliers en commune
II. Les commerçants soumis à la patente sont au nombre de 10.244,
les commerçants agrées sont au nombre de 120 t il y a 4326
étrangers. L'artisanat est très développé.
3.1.13 Infrastructures sanitaires
Les infrastructures de santé de la commune II se
repartissent entre les formations de santés primaires telles que les
centres de santé communautaires, les cliniques privées, le
centre de protection maternelle et infantile, les dispensaires et
maternités.
3.1.14 Infrastructures socioéducatives et de
formations professionnelles.
L'ONG AET / caritas- Mali Quinzanbougou
Ecoles publiques : 1er cycle : 21
Bougouba A, Bougouba B, Inémassa CISSE :
A-B-C-D-E-F niarela
Ecoles publiques : second cycle : 8
Bougouba second cycle, Inémassa CISSE second
cycle ;
OPAM : 1, 2, 3, 4, Séga DIALLO second cycle
République second cycle.
Ecoles privées communautaires : 15
Privées : 11
Ecole privée de katibougou, Ecole privée Mama
Thiam (hippodrome), Ecole privée Djoncoro SIDIBE (bakaribougou), Ecole
privée Adama TRAORE
Ecole privée badeya, Ecole privée Mamelon, Ecole
privée saint jean, Ecole privée sanata HAIDARA.
3.2 Présentation de `'Action Enfants de Tous''
de Caritas-Mali
Le projet Action Enfant de Tous, Caritas-Mali, a
été initié en 1992, sous l'impulsion de Feu Monseigneur
Luc Auguste SANGARE, ex archevêque de Bamako qui s'est montré
très préoccupé par la question des enfants de la rue de
Bamako. Il a fait appel aux institutions et aux spécialistes qui ont
fait leurs preuves dans certains pays pour fonder « Action Enfant de
Tous.»
Ainsi Jean Jacques et Annick sont venus à Bamako pour
démarrer cette action en septembre 1992. « Action Enfant de
Tous »s'inscrit dans les activités de Caritas-Mali et le plan
d'action du ministère de la promotion de la femme de l'enfant et de la
famille perd l'appellation.
« Action enfant de tous (Caritas-Mali)» dispose
d'un centre de SECAMA (secours catholique du Mali) crée sur l'initiative
de Feu Monseigneur Luc SANGARE archevêque de Bamako depuis octobre
1992.
Dès le 06 janvier 1993
Caritas-Mali « action enfant de tous » a accueilli
1806 enfants et en 2004 il y a eu 266 nouveaux enfants accueillis, 168
retrouvés en famille pour un coût moyen de 25.000Fcfa par retour,
et 24 orientés en foyer.
3.2.1 Buts et Objectifs
Le but de l'action enfant de tous est de ralentir voire
supprimer le phénomène des enfants en rupture avec leurs familles
vivant dans les rues de Bamako.
- accueillir, écouter et orienter ;
- accompagner en famille ;
- assurer la protection des enfants en rupture familiale
vivant dans la rue ;
- assure la prise en charge temporaire de certains enfants
à travers des centres d'accueil et des foyers d'hébergement.
- Favoriser la scolarisation ;
- Favoriser l'apprentissage d'un métier ;
- Aider à l'insertion économique ;
3.2.2 Groupe cible
« Action enfant de tous (Caritas-Mali) »
s'adresse aux enfants âgés 6 à 18 ans, en rupture familiale
vivant nuit et jour dans la rue, aux enfants égarés, aux enfants
victimes de traite et aux enfants migrants en difficulté.
3.2.3 Stratégies d'intervention
a- Les tournées de rue
Cette activité est le point de départ des
activités de « action enfant de tous.» Les
éducateurs vont vers les enfants, dans la rue leur milieu
d'évolution pou les connaître et se faire connaître d'eux.
Pour se faire connaître les éducateurs cherchent à
identifier les endroits les plus fréquentés par les enfants. Les
descentes en ville se font le jour et la nuit.
D'une manière générale, les endroits les
plus fréquentés par les enfants sont les gares routières,
les marchés, la gare ferroviaire les alentours des lieux de culte, les
croisements des grandes routes et la place de l'Assemblée Nationale.
L'éducateur faisant cette activité, se
présente à l'enfant de façon simple et amicale, dans
l'unique but de l'orienter vers sa famille ou le centre d'écoute sis
à Quinzambougou pour les garçons et à Lafiabougou pour
les filles.
b- Le centre d'écoute des
garçons
C'est une maison avec un dortoir d'une capacité
d'accueil de cinquante enfants. La maison comprend aussi un bureau, une chambre
pour les éducateurs, une salle des soins infirmiers, une cour
aménagée. Le local est un lieu ou l'enfant se sent en toute
sécurité. En effet, des éducateurs se relaient chaque jour
pour la permanence auprès des enfants.
Le centre est situé à Lafiabougou en commune IV
du district de Bamako. Il a une capacité d'accueil de trente filles. Le
centre comprend deux chambres de repos, trois bureaux, un atelier de couture,
une cour aménagée. Le centre n'héberge pas la nuit, elle
offre aux filles la possibilité d'avoir une formation en couture ou en
teinture, en alphabétisation.
c- Le foyer de type familial
Il est destiné aux enfants dont le retour en famille
pose problème. Il existe actuellement deux; et chaque accueille au
maximum douze enfants :
-le foyer numéro1 ou foyer urbain est situé
à Lafiabougou et reçoit les enfants de 6 à 13 ans, ceux-ci
vont soit à l'école, soit apprendre un métier.
NB
- le foyer numéro2 ou rural est situé à
Moribabougou, en zone rurale, il est destiné aux enfants de 14 à
17 ans. Les enfants y apprennent des techniques d'agriculture, d'élevage
d'entretien outils agricoles.
- 3.2.4 Fonctionnement du centre d'écoute
gestion des enfants
a- Ecoute des enfants
Des entretiens à huit clos entre moniteurs de
permanence et des enfants doivent être fréquents. Chaque enfant
peut et doit avoir untel entretien plusieurs fois pendant son séjour au
centre d'écoute.
b- Activités éducatives
Le dessin, le théâtre, la fabrique, des
voiturettes, la teinture « bogolan » etc. Sont des
activités qui éveillent et qui stabilisent les enfants au centre
d'écoute. Par conséquent ces activités doivent être
préparées. Les enfants sont répartis sur la base de
volontariat.
c- Comportement en collectivité
La vie du centre d'écoute implique le respect de
chacun, respect des lieux et des matériels. Les voisins du quartier
doivent être respectés.
Les injures, les bagarres, ainsi que toute autre forme de
violence sont fortement interdites.
Les éducateurs sont garants de la
sécurité de chaque enfant en cas de conflit, les enfants doivent
faire appel à un moniteur éducateur de permanence.
Ce dernier doit pouvoir résoudre les problèmes
efficacement.
Le port de couteau, lame, pierre et tout autre objet pointu ou
dangereux est strictement interdit.
d- Vols, jeux de hasard
Le vol, les jeux de hasard sont formellement interdits au
centre d'écoute. Pour éviter ces problèmes, les enfants
doivent confier aux éducateurs tous les objets de valeur. Les enfants ne
doivent pas apporter au centre d'écoute des objets de valeur sans que
les moniteurs éducateurs ne s'assurent de leur provenance. En cas de
vol, l'enfant doit remettre l'objet là ou il a pris. Pour ce cas, une
déclaration pourrait être faite à la radio, voire
signalé à la police.
La consommation de la drogue est strictement interdite. Il
faut entendre par drogue : tabac, alcool, cool etc.
Aucune personne ne doit donner de cigarette à allumer
à un enfant du centre d'écoute. Les mégots de cigarette
des moniteurs éducateurs ou de visiteurs doivent être mis dans la
poubelle enfin que les enfants ne soient pas tentés.
Chacun doit respecter les matériels collectifs :
tables chaises matériels cuisines baby-foot etc.
Les robinets d'eau doivent être fermés
complètement après usage. Les lumières dans les
pièces inutilisées doivent être éteintes Les
moniteurs éducateurs de permanence veillent à ce que les
lumières soient éteintes à l'heure du coucher sauf du
dehors et des vérandas. Les enfants se repartissent les petits travaux
de nettoyage et d'entretien. Les moniteurs éducateurs élaborent
les emplois de temps qui permettent de gérer les horaires des enfants du
centre d'écoute. Les travaux domestiques sont menés par les
enfants eux-mêmes sauf cas particulier ou d'autres raisons
exceptionnelles, l'heure du coucher est fixée à 23 heures au
centre d'écoute. A cette heure tous les enfants doivent être au
lit et tous les visiteurs rentrés.
Les éducateurs ont un travail de sensibilisation
à partir des fautes commises par les enfants. En collaboration avec les
enfants eux-mêmes, les moniteurs éducateurs doivent faire
apprendre en quoi ces fautes sont contraires à la vie du centre
d'écoute.
Des manquements légers pourront amener à des
demandes d'excuses, à la compensation par un travail
complémentaire. En cas de manquement grave, il pourrait être
décidé un renvoi temporaire. Les parents, les tuteurs, les
partenaires et les autorités de tutelle en seront informés.
Pour les enfants trop difficile, les moniteurs
éducateurs peuvent demander de l'appui de : AEMO, DRAS, d'un
psychologue etc.
Tout en mettant au travail d'éducateur au centre
d'écoute les moniteurs éducateurs doivent s'efforcer de contacter
et de maintenir ces contacts avec les familles d'origines des enfants
fichés. Les parents directs ou les tuteurs doivent être
sensibilisés sur le problème de leurs enfants. Cette
démarche vers les parents ou les tuteurs est préparée
à la future réinsertion sociale des enfants qui ont pu retourner
dans leur famille d'accueil éloignée, les moniteurs
éducateurs doivent s'efforcer de garder le contact soit par des visites
occasionnelles quand cela est possible soit par des personnes
interposées.
L'appui moral doit être donné à l'enfant
pour favoriser le retour en famille. La sensibilisation des populations doit
être menée continuellement pour expliquer la problématique
des enfants de la rue. Cette sensibilisation peut être faite par la
radio, la presse écrite, les projections de film documentaire, le
théâtre, conférences, les débats....
3.2.5 Permanence et gestion du centre
Pour la permanence au centre d'écoute, il faut au moins
trois personnes qui se repartissent les activités. Chaque relève
est sanctionnée par un rapport de permanence. La gestion du
matériel et de la finance est régie par les textes organiques de
la structure.
L'encadrement des enfants au foyer passe par stabilisation
à travers une prise en charge. Ce qui signifie que les enfants au foyer
sont nourris, hébergés, habillés et soignés. Au
foyer tous les enfants ont droit à la même considération et
au même encadrement. Seulement le moniteur doit tenir compte de la
culture et des caractéristiques propres à chaque enfant; en fait,
il s'agit d'une rééducation de l'enfant qui doit respecter ses
acquis. Même si les problèmes des enfants sont examinés de
façon globale, le traitement doit être systématique et fait
cas par cas. En outre, l'encadrement vise quatre objectifs
spécifiques : la stabilité à travers les travaux
domestiques, l'intégration à travers les animations
socioculturelles, la socialisation à travers les écoles et
l'apprentissage professionnel et la réinsertion à travers
l'écoute( huis clos, réunions etc.)
3.2.6 Gestion des enfants
La bonne gestion des enfants passe tout d'abord par une
harmonisation entre les trois éléments composant le foyer :
le moniteur, la cuisinière et les enfants. Il est important de savoir
quel est le rôle dévolu à chacun de ces
éléments au foyer. Le moniteur qui demeure chef du foyer doit
travailler étroitement avec la cuisinière qui doit porter sur la
collecte des informations recueillies sur les enfants. Le moniteur doit pouvoir
communiquer avec tous les enfants, chaque jour pour que les discrets, les
sournois les timides soient traités avec une attention
particulière au risque de ne pas être submergé par les
doués au foyer. Le moniteur doit pouvoir instaurer les valeurs morales
d'une famille qui doivent se traduire dans la vie quotidienne du foyer ;
exemple : les plus petits des enfants doivent occuper la tache qu'il
pourrait y avoir quand il était chez eux (apporter l'eau pour laver les
mains). Les critères d'âge sont déterminant dans la gestion
des enfants : chaque groupe d'âge correspond à un type de
foyer et détermine la taille du foyer :( 6 à13 ans) foyer
type un (01) (14 à 17 an) foyer type deux (02).
Sauf en cas de force majeure, la durée du séjour
d'un enfant au foyer ne doit pas dépasser deux ans en rapport avec la
durée de leur apprentissage soit par la création d'une nouvelle
issue social (réconciliation, déblocage de la situation
familiale.
3.2.7 Gestion administrative des deux foyers
d'accueil
Sauf cas exceptionnel, l'accueil d'un nouvel enfant au foyer
est une activité qui se prépare en amont (CE) et en aval
(foyer).En effet, un enfant proposé pour le foyer doit connaître
les deux principes de base (ne pas voler ou mentir sur les choses
sérieuses).
Mais aussi, l'enfant doit se prononcer sur l`activité
qu'il va mener une fois qu'il sera au foyer (école ou apprentissage du
métier).
L'enfant qui doit arriver est automatiquement installé
dans une chambre, place en observation pendant 48 heures au-delà de
laquelle le moniteur recueille ses impressions. Le principe de vie au foyer est
lu et traduit à l'enfant ; il revient à l'enfant de
l'approuver.
Les camarades de l'enfant qui sont déjà au foyer
sont imprégnés et sensibilisés par rapport à la
venue de l'enfant.
Au foyer les réunions constituent une écoute
continue des enfants, à travers les différentes réunions,
le moniteur parvient à créer une affinité entre l'enfant
et lui. Cette affinité é constitue de base de la confiance
qui doit régir le rapport moniteur enfant.
Les réunions à huis clos se tiennent entre
moniteur et enfant, cela permet à l'enfant de dire secrètement
son problème au moniteur et les perspectives d'avenir.
La réunion des enfants se tient entre les enfants
eux-mêmes pour la simple raison que ceux-ci pourront parler des
problèmes qu'ils n'oseraient pas dire devant le moniteur.
L'instruction civique et morale (ICM) communément
appelé « kodon » par les enfants est une
causerie débat sur les thèmes spécifiques. Ce débat
vise à éveiller la conscience civique et morale de l'enfant.
3.2.8 La tribune des enfants
Espace offert aux enfants pour qu'ils puissent protester sur
une manière dont ils sont gérés ; critiquer le
moniteur dans sa gestion des enfants, les difficultés rencontrées
chez les différents artisans du quartier etc.
Les visites ou négociations dans les familles
constituent le deuxième interlocuteur après les enfants et le
premier partenaire du foyer. Il est souhaitable que l'enfant soit demandeur des
visites dans sa famille étant entendu que toutes les actions
concrètes lui concernant doivent venir de lui en première
position. Ce pendant, suivant le cas, le moniteur planifie et programme les
visites dans les familles ; c'est pourquoi en fonction des données
de l'enfant le moniteur prévoit quatre genres de visites :
.Visite dans la famille avec l'enfant,
.Visite dans la famille sans l'enfant,
.Visite de l'enfant seul dans la famille,
.Visite (convocation) de la famille de l'enfant au foyer.
3.2.9 Les retours dans les familles
Au foyer le processus de retour est relativement long, mais il
ouvre la voie à des multiples négociations et contacts pour un
enfant qui a perdu tous ses ex-repères et qui n'a pas d'autres points de
chute que le foyer.
Dans la préparation minutieuse du retour de l'enfant,
le moniteur doit s'assurer de l'occupation de l'enfant une fois qu'il sera chez
lui ; il doit aussi s'assurer du fait que les raisons du départ de
l'enfant dans la rue n'existent plus, ce qui est favorable au retour de
l'enfant.
. Le suivi
Le moniteur garde toujours le contact avec la famille dans
laquelle l'enfant est retourné ; cela pour la stabilité de
l'enfant et le recueil d'informations sur lui compte tenu de la
complexité du suivi de l'enfant dans sa famille, le moniteur peut
disposer de deux techniques de base :
- le suivi direct,
- le suivi d'institution à institutions,
. Les animations
Au foyer, les animations créent l'atmosphère
familiale indispensable à la stabilité et à
l'intégration des enfants. Parmi elle on peut citer : les
animations socioculturelles, le théâtre les contes, les animations
socioéducatives et sportives (rencontre de football avec d'autres
enfants du quartier) les jeux divers, les excursions.
. Santé hygiène
Chaque enfant dispose d'une savonnière pour se laver et
laver ses habits conformément à son emploi de temps. En plus des
conseils donnés par le moniteur, il y a une petite pharmacie
équipée pour les soins d'urgence. En cas de complication,
l'enfant est soit envoyé dans une clinique du quartier, soit au cabinet
teriya ou à l'hôpital.
. Les outils pédagogiques au foyer
Les supports pédagogiques du foyer se
composent :
- d'un emploi de temps de la semaine,
- d'une fiche de visite et de retour en famille,
- d'une fiche d'enregistrement des nouveaux,
- d'une fiche de visite d'animation,
- d'une fiche de présence journalière,
- d'une fiche de menu de la semaine,
- d'une d'état de caisse,
3.2.10 Gestion financière
Le moniteur est responsable du foyer de la gestion
financière au foyer ; en effet, il s'agit d'une alimentation
effectuée chaque 15 jour par le Directeur. Cette alimentation sert
à financer le prix de condiments des 15 jours et les autres petites
dépenses quotidiennes comme le thé, le transport des enfants pour
visiter leur famille.
La caisse du foyer ne pas envoyer de grosses dépenses.
Toute dépense exécutée en dehors de celle prévue
par la caisse doit être automatiquement remboursée par le
Directeur.
3.2.11 Relation extérieure
Le moniteur doit oeuvrer à maintenir un rapport de bon
voisinage dans le quartier. En effet, du fait qu'un foyer est perçu
à l'image du moniteur, ce dernier est donc le grand frère des
enfants au foyer, mais aussi père de famille par rapport au quartier.
A ce titre le moniteur se voit impliquer sans les enfants dans
les évènements sociaux du quartier (baptême,
décès, mariage, meilleurs voeux etc.)
Le chef de quartier est une personne de
préférence pour le foyer.
En outre le foyer doit avoir un rapport avec les centres
sociaux des communes dans les quartiers.
3.2.12 Principes de vie des foyers
1- Avec une capacité de 12 enfants, le foyer accueille
les enfants de la rue après un travail d'écoute mené au
centre d'écoute et dont les cas sociaux sont particulièrement
préoccupants.
2- Le foyer est considéré comme la propre raison
des enfants. Ces derniers doivent s'y sentir chez eux et s'y comporter en
famille naturelle au Mali.
3- Les enfants en tant que pierre angulaire au foyer sont
impliqués dans les décisions prises concernant les affaires du
foyer (fonctionnement, entretien orientation).
4- Les enfants doivent être réveillés
à 06H : 00 pour les travaux d'entretien du foyer. Ces travaux sont
menés sur la fiche des travaux domestiques.
5- Pour une meilleure intégration, les enfants peuvent
initier ou participer à des regroupements d'intérêt publics
du quartier (nettoyage, journée de salubrité, reboisement) par
contre ils ne doivent pas être utilisés à des dure labeurs
ou aux besognes dévalorisantes.
6- Le moniteur de permanence veille à ce que chaque
enfant rejoigne à l'heure son activité (classe de rattrapage,
école publique, apprentissage professionnel) le moniteur doit pouvoir
intervenir à tout moment dans les écoles ou dans les ateliers
soit à la demande de l'enfant, soit en constatant un abus par le
patron.
7- Le respect est mutuel au foyer. Tous les enfants ont droit
à la même considération ; cependant, le moniteur doit
intervenir encas de manquement des enfants à la cuisinière.
8- Les matériels collectifs et usuels doivent
être bien entretenus (tables, chaises, matériels de cuisine).
9- Les visites des personnes étrangères ou des
personnes représentant d'autres structures doivent être
notifiés par écrit ou verbalement par la direction.
10- Les injures, les bagarres, ainsi que toutes les formes de
violences sont formellement interdites. Le moniteur doit être impartial
dans le règlement des conflits entre les enfants. Il doit pouvoir les
résoudre efficacement.
11- La consommation d'alcool et de la drogue, le vol, les jeux
dangereux sont formellement interdits au foyer. Les enfants ne doivent ni
allumer de cigarettes pour une personne ni apporter au foyer des objets de
valeur sans que le moniteur ne s'assure de provenance. Si l'objet a
été volé, il est tout simplement remis à la
personne ou à l'endroit ou il a été pris.
12- Les enfants doivent être très propres. Ils
doivent tous disposer d'une savonnière et des heures de bains bien
précis, prévus dans l'emploi du temps. Les chambres spacieuses et
bien aérées doivent être propres et ne doivent pas contenir
des objets dangereux (couteaux, lames etc.)
13- Un enfant malade est pris en charge par le moniteur de
permanence qui lui donne des soins de base (pansements, médicaments de
base). Au cas où la maladie s'avérait compliquée, le
patient sera transporté dans une structure sanitaire
appropriée.
14- Sauf cas particulier ou l'enfant à d'autres
occupations dans sa famille, l'heure est 21H : 30 minutes pour le foyer
des petits et 22H : 30 minutes pour les jeunes travailleurs. A cette
heure, le moniteur ; dernier à coucher, doit vérifier dans
toutes les chambres pour s'assurer de la présence de tous les
enfants.
3.2.13 Sanction
Toute dérogation au présent dispositif sera
notifiée à l'intéressé par le moniteur en
présence des autres enfants. En cas de faute grave ou de
récidive, la sanction à prendre doit faire l'objet d'une
concertation de toute de l'équipe éducative du foyer qui
décidera de la mesure à prendre.
Il est important de noter que les sanctions sont votées
par les enfants et amande par le moniteur pour la misse en application.
Quelque soit la gravite de la faute le moniteur doit prendre
la sanction approprie. Les sanctions peuvent aller d'une simple
réprimante à des demandes d'excuse ou la compassion par un
travail complémentaire du dommage cause. Un enfant définitivement
renvoyé du foyer dans le seul cas où il présente un
danger pour les autres camarades en termes de sécurité.
Le moniteur à un travail de sensibilisation sur les
fautes commises. Il doit faire comprendre en quoi ces fautes sont contraires
à la vie du foyer.
3.2.14 Règlement intérieur de la vie du
foyer
· L'accès au centre est ouvert à tout
enfant en rupture familiale vivant dans la rue.
· Tout enfant accueilli est libre de rester ou de partir
quand il voudra.
· Les violences physiques et verbales sont interdites.
· Un enfant muni d'objet ou d'argent volé, d'armes
(fusil, couteaux, lames, bâton, etc.) ou tout autre produit nuisible
à la santé ne peut être accueilli au centre.
· La consommation, la vente ou la détention de
stupéfiants (drogues, alcools), ne sont pas autorisés au
centre.
· Aucune présence féminine susceptible de
nuire à la réputation de « action enfants de
tous » n'est pas tolérée.
· Action Enfant De Tous n'offre pas de nourriture aux
enfants du centre. Cependant, le centre offre du petit déjeuner à
chaque auditeur et assure l'alimentation des malades.
· Les prises de photos, les reportages ou interview ne
sont faites qu'avec l'autorisation du Directeur.
· Aucun enfant ne doit être reconduit à
domicile par la force.
· La projection de film à caractère
pornographique est interdite.
· Le moniteur de permanence est responsable de la
sécurité au centre d'écoute.
· Les stagiaires ne sont pas autorisés à
conduire les engins du service.
· « Action Enfant De Tous »
décline sa responsabilité devant tout mauvais comportement d'un
enfant de dehors au centre d'écoute,
3.2.15 Les sanctions
Le non respect du règlement intérieur par un
enfant entraînera un avertissement du moniteur ou de l'ensemble des
moniteurs en réunion hebdomadaire. En cas de répétition il
sera puni par le ou l'ensemble des moniteurs. La punition peut-être la
privation d'un petit déjeuner, l'exécution des petites
corvées.
L'expulsion provisoire ou définitive ne doit se faire
qu'au cas ou la présence de l'enfant entraverait la bonne marche du
centre.
Tout moniteur ou stagiaire ne respectant pas le
règlement intérieur, recevra un avertissement soit du responsable
du secteur centre d'écoute, soit du responsable de la cellule technique
ou du Directeur. En cas de recommencement, le Directeur prendra les sanctions
prévues par la législation du travail en vigueur en
République du Mali.
3.3 Les activités du centre d'écoute
3.3.1 Les domaines d'intervention
· La tournée de rue
Cette activité est le point de départ des
activités de `'Action Enfants de Tous'', les éducateurs vont vers
les enfants, dans les rues leur milieu d'évolution pour les
connaître, et se faire connaître d'eux. Pour se faire les
éducateurs cherchent à identifier les endroits les plus
fréquentés par les enfants, les descentes en ville se font
pendant le jour ou la nuit.
D'une manière générale, les endroits les
plus fréquentés par les enfants sont les gares routières,
les marchés, la gare ferroviaires, les alentours des lieux de cultes,
les croisements des grandes routes et la place de l'Assemblée
Nationale.
L'éducateur faisant cette activité, se
présente à l'enfant de façon simple et amicale dans le but
de l'orienter vers sa famille ou le centre d'écoute sis à
Quinzambougou pour les garçons et à Lafiabougou pour les
filles.
· Accueil, écoute et
orientation
Tous les enfants qui arrivent pour la première fois
sont accueillis avec le maximum de traitement (présentation, ouverture
d'un dossier, dortoir urgence). Pour cela chaque nouvel enfant est
identifié et enregistré. Sur le plan statistique 2701 enfants ont
fait leur passage au centre.
Qui fait l'objet d'une écoute qui permet de comprendre
les raisons de sa présence dans la rue, les situations familiales, des
entretiens à huit clos entre les moniteurs de permanence et les enfants,
chaque enfant peut faire plusieurs entretiens pendant son séjour au
centre. Et après l'écoute il est orienté vers sa famille
d'origine ou dans un dans un foyer pour apprendre un métier.
· Animation socioculturelle,
éducative
Les activités d'animation permettent de stabiliser les
enfants accueillis dans le centre d'écoute, l'animation éducative
telle que l'I.E.C et l'E.C.M sont également menées dans le centre
sous forme d'écoute collective, une réunion, une causerie
débat avec des enfants sur des thèmes précis.
Des activités socioculturelles ou sportives favorisent
l'épanouissement et la stabilité de la plus part des enfants du
centre comme activités on peut citer : le théâtre, la
percussion au tam-tam, la danse, l'alphabétisation, le football et
divers jeux.
· Retour en famille
Les retours en famille se font à partir du centre
d'écoute, le retour en famille permet la réinsertion des enfants
dans leur famille. Ainsi au centre d'écoute il y'a beaucoup de retour en
famille soit 188 retour en famille effectué par l'action enfants de tous
en 2004. Il faut noter qu'il y'a un suivi après un retour en famille en
2009 le nombre de famille contacter était de 12 au mois de janvier
à septembre.
3.3.2 Supports aux différentes activités
· Une fiche d'identification
Qui se fait sur le premier contact avec l'enfant pour
connaître les informations de base (noms, prénoms, date
d'arrivée, âge etc.)
Cela permet d'affirmer que 90% des enfants du centre viennent
de l'extérieur de Bamako.
Tableau II : l'origine des enfants du centre
d'écoute
Noms et prénoms
|
Effectif
|
Lieu
|
O-H
|
/
|
Tombouctou
|
CH-O-D
|
/
|
Sénou
|
S-O
|
/
|
Burkina Faso
|
B-S
|
/
|
R.C.I
|
H-S
|
/
|
Bankas
|
H-S
|
/
|
Sikasso
|
H-D
|
/
|
Bankas
|
A-D
|
/
|
Douentza
|
S-T
|
/
|
Diré
|
W-S
|
/
|
Burkina Faso
|
M-N
|
/
|
Kouléze (Mopti)
|
A-T
|
/
|
Gao
|
M-D
|
/
|
Mopti
|
A-D
|
|
Mopti
|
Source centre d'écoute `'action enfants de
tous'' 1993-2009
La fiche d'identification permet aussi de savoir l'ethnie de
l'enfant, ainsi dans le centre d'écoute toutes les ethnies sont presque
représentées parmi les enfants. Mais il faut noter que les peulh
sont majoritaires cela peut s'expliquer par le facteur religieux, mais aussi
chez les peulh l'autonomie de l'enfant s'applique dès le bas âge.
Ainsi comme l'affirme l'UNESCO « les enfants ont besoins d'être
protégés de toutes les formes d'exploitations et d'abus,
détentions arbitraires et des séparations injustifiées
avec leur famille »17(*)
Tableau III : l'âge approximatif des
enfants du centre d'écoute
Age
|
6 ans
|
7 ans
|
8 ans
|
9 ans
|
10 ans
|
11 ans
|
12 ans
|
13 ans
|
14 ans
|
15 ans
|
16 ans
|
17 ans
|
18 ans
|
Total
|
Effectif
|
1
|
3
|
4
|
1
|
3
|
8
|
13
|
17
|
12
|
9
|
5
|
3
|
4
|
84
|
Source centre d'écoute `'action enfants de
tous'' 1993-2009
· L'écoute active
Chaque nouvel arrivant est écouté
individuellement jusqu'à 3 fois et même plus si le besoin
s'impose.
· L'écoute collective
C'est une réunion, une causerie débat avec des
enfants sur des thèmes précis.
· L'animation éducative
I.E.C, E.M.C qui se fait sous forme d'étude
collective.
En plus de ces support aux différentes activités
du centre il y'a des fiches d'orientation, des référence
d'enquête sociale, animation, tournée de rue, de compilation, tout
pour une meilleur compréhension et de bien être de l'enfant.
Les partenaires
§ L'Etat
§ Le Secours Catholique France
§ Caritas-Allamagne
§ Caritas-Autriche
§ Médecin du Monde Marseille
§ International Service
§ Des ONG et Associations Nationales oeuvrant dans le
domaine de l'enfance
CHAPITRE IV : Analyse et interprétation des
données quantitatives et qualitatives
4.1 Analyse des contenus des discours
Nous exposons ici les propos extrait du guide d'entretien
à l'intention des éducateurs du centre de Caritas-Mali et de le
personnel de la DNPFEF.
Sujet 1 :
Nom et prénom : S-C
Sexe : masculin
Profession : éducateur
Stratégie d'intervention
« Notre stratégie d'intervention dans la
localisation des enfants de la rue est très simple. Tout d'abord pendant
la journée on fait une descente dans les rues de Bamako, une fois sur le
terrain on essaye de faire une analyse là où il est plus facile
de les retrouver regroupés. Donc la nuit on se donne un objectif, aller
à leur rencontre. Tout d'abord on cause avec eux pour nous familiariser
avec eux, en leur disant que c'est seulement leur bien qu'on veut. Alors on
leur parle de `'A.E.T'', après l'explication ils sont libres de venir au
centre par leur volonté. »
· Analyse du discours
Dans ce discours nous constatons que l'éducateur fait
d'abord un descente dans les rues pendant la journée, il observe les
mouvements des enfants et regarde là où ils peuvent se rassembler
pour dormir ou faire autre choses. Donc après avoir fait la
localisation, la nuit il va à leur rencontre en essayant de les
sensibiliser d'abord de quitter la rue. Ils leurs propose de venir au centre,
là il va leur parler de ce que le centre fait comme action en faveur des
enfants de la rue. Et l'enfant est libre de les accompagner au centre.
Sujet 2 :
Nom et prénom : A-D
Sexe : masculin
Profession : éducateur
Les activités
socioéducatives
« Je fais des activités d'animation
socioéducatives, cela permet l'épanouissement des enfants
à partir des moyens artistiques (musique, danses, théâtre,
etc.). Elles éveillent chez l'enfant l'instinct, permettant aussi de
rétablir la confiance, la stabilité.
C'est dans ce cadre que nous réalisions ces
activités, souvent certains enfants aiment faire la musique, le
théâtre. Nous essayons de les aider pour qu'ils puissent
réaliser leurs rêves. Nous rencontrons des difficultés
(manque de moyen, de matériels, etc.) »
· Analyse du discours n°2
A-D veut nous faire comprendre que les activités
artistiques permettent à l'enfant d'avoir l'amour pour la chose. Et cela
crée plus de confiance chez l'enfant de s'y a donner, souvent ces
enfants rêvent de devenir chanteur, danseur ou comédien. Et
là c'est une façon de les aider, mais pour que le travail puisse
être bien fait il faut des matériels et avoir les moyens
nécessaires. Alors ceux-ci leur manque et donc il se contente du peu
qu'ils ont pour mener leurs activités. Et aussi il faut mentionner
l'instabilité des `'enfants de la rue''.
Sujet 3 :
Nom et prénom : F-S
Sexe : masculin
Profession : éducateur
La réinsertion
socioéconomique
« La réinsertion sociale et
socioéconomique est l'objectif principal de `'A.E.T''. Elle se fait
à travers le retour en famille, la formation professionnelle et
l'installation des jeunes formés. En moyenne une cinquantaine d'enfants
sont retournés en famille. Quant aux jeunes installés, environs
48 jeunes ruraux ayant suivi une formation agricole pendant deux ans. Ils ont
bénéficié d'appui financier et matériel à
leur retour en famille.
13 jeunes dont 5 garçons et 7 filles ont des
installations à leur compte dans différent corps de métier
(menuiserie bois, métallique, coutures, teinture), durant les trois
dernières années 2007-2009. Une quinzaine d'enfants sont en
formation au foyer et au centre. 7 jeunes ruraux sont également en
formation au foyer de Moribabougou »
· Analyse du discours
L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des `'enfants de la
rue'' est salutaire, parce qu'en trois ans ils ont pu insérer 48 jeunes
ruraux et 13 jeunes dans d'autres activités. Ceux-ci sont suivis et
appuyés financièrement. Cela leur permet d'ouvrir leur propre
atelier, même si souvent d'autres abandonnent.
Sujet 4 :
Nom et prénom : M-K
Sexe : féminin
Profession : chef du centre des filles
Formation et encadrement
« Notre travail consiste à faire une
formation à vocation. Qui s'étend sur deux modules (la couture,
la teinture et le tricotage). Nous recevons ces filles de divers lieux ou
souvent elles viennent des familles en situation difficile. On leur apprend
à faire la teinture et la couture, la formation dure 2 ans pour la
couture et 1 an pour la teinture. Après la formation on les envoie faire
un stage de perfectionnement dans un atelier du quartier en collaboration avec
le centre. Un éducateur les accompagne et les suit durant leur stage de
perfectionnement, et après on demandera un financement au niveau de
Jeunesse et Développement. Après l'obtention du prêt on lui
installe un atelier dont l'argent est remboursable durant un an ou deux
ans »
· Analyse du discours
Dans le discours de M-K, les activités permettent
d'insérer les enfants socio professionnellement dans un métier
qu'elle a appris au centre. Mais elle sera d'abord suivie pendant une
année, et si elle tient bien alors on lui cherche un financement pour
l'installer un atelier. En ce temps elle sera son propre chef.
Sujet 5 :
Nom et prénom : L-C
Sexe : masculin
Profession : éducateur
Accueil, Ecoute et Orientation
« Les enfants qui arrivent ici sont accueillis avec
le maximum de traitement. Qui fait l'objet d'une écoute, qui permet de
comprendre les raisons de sa présence dans la rue. S'il désire
retourner chez ses parents, il y aurait une médiation entre la famille
et le centre. Après les démarches auprès des parents,
l'enfant est orienté vers les centres de perfectionnement pour apprendre
un métier.
Avant d'abord il doit suivre un processus
c'est-à-dire apprendre l'alphabétisation, le bricolage. Une fois
que l'enfant est stabilisé, alors il est envoyé au foyer pour
apprendre l'un des métiers (menuiserie, couture, teinture, formation
agricole, etc.) »
Sujet 6 :
Nom et prénom :
Sexe : masculin
Profession : administrateur action sociale
L'aide de l'Etat
« La relation entre Caritas-Mali et la DNPFEF
est une relation de partenariat du genre permanent et continuel. La DNPFEF
oriente souvent les enfants au centre d'écoute qui les héberges
voire les accompagne en famille si nécessaire. Quand un enfant a
été orienté ou accompagné en famille, Caritas-Mali
tout comme les autres O.N.G sont tenues de mentionner cela dans les rapports
d'activités qu'elles envoient à la DNPFEF.
Ainsi à travers les O.N.G et structures comme
Caritas-Mali la direction à un contact avec la famille des enfants. Les
structures recherchent la famille de l'enfant pour voir s'il y'a conflit,
gèrent et envoient le rapport à la DNPFEF. Et on prévoit
des visites au niveau des centres d'écoutes pour l'utilisation des
supports d'activités et travail qu'effectuent les centres de
façon générale. »
· Analyse du discours n°6
Dans ce discours nous voyons que l'aide que l'Etat apporte
à Caritas-Mali est simplement technique, car il n'y a pas de financement
que l'Etat les prévoit dans leur travail d'insertion.
· Synthèse sur l'analyse des
discours
Dans les discours nous voyons que le centre de Caritas-Mali
cherche à faire une politique d'insertion des enfants en rupture
familiale et qui viennent vivre dans la rue. D'abord ils ont une
stratégie qui leur permet de localiser les enfants vivant dans la rue,
faire en sorte que ces enfants puissent venir au centre pour donner un sens
à leur vie. Une fois arrive au centre il est soumis à une
écoute qui permet de s'avoir ce dont l'enfant à besoin
après l'écoute, s'il a envie de rester, il fera une formation
à travers les activités du centre. Ces activités vont lui
permettre de prendre goût enfin de pouvoir exerce un métier
après la formation. Il faut retenir que dans les discours on met
l'accent sur l'insertion ou la réinsertion socioéconomique ou
professionnelle des enfants dans le but de les empêcher de retourner dans
la rue. L'insertion se fait à travers un processus dont l'enfant doit
suivre durant sa formation jusqu'à son autonomie.
Et après sa formation il est place dans un atelier de
performance sous la responsabilité d'un éducateur du centre.
Durant le suivi de l'enfant s'il arrive à mieux s'adapter, on lui
cherche un financement pour l'ouvrir un atelier qu'il doit gérer et
faire tout pour rembourser le prêt. Une fois rembourse, il devient
responsable de son atelier, il a droit à un petit pourcentage sur le
prêt. Et d'autres viendront faire du stage de performance dans son
atelier. Il devient conseiller des futurs jeunes qui vont fréquenter la
rue, tout en leur montrant les côtés néfastes de la rue.
Dans leurs travaux ils font un rapport des différentes
activités réalisées pendant l'année qui sera
envoyé à la DNPFEF. Qui souvent elle leur envoie des enfants de
la rue au centre et ils suivront l'enfant jusqu'à son insertion ou son
retour en famille. Leur relation est d'une aide technique et continuel. Il
rencontre des difficultés qui sont d'autres techniques, financements ou
autres.
Ainsi nous voyons leurs craintes qui sont d'ordre
matériel, d'ordre moyen technique, d'ordre financement ou encore un
partenariat renfonce avec les autres structures.
Il prose des solution qui peuvent résoudre leurs
problèmes dans leur action d'insertion des enfants de la rue. Le premier
point il faut une aide technique et financière de la part de l'Etat,
appliquer les textes en vigueur à l'endroit des enfants. Crée une
synergie entre les autres structures oeuvrant pour la cause des enfants, que
les partenaires s'impliquent d'avantage.
Ce sont les grandes préoccupations du centre de
Caritas-Mali dans le but d'éradiquer ce fléau et enfin de mieux
insérer le plus grand nombre d'enfants de la rue.
4.2 Analyse du questionnaire adressé aux enfants
Question n°1 : Vos parents
vivent-ils ?
Tableau n°1 : Relatif à
l'opinion des enfants sur la vie de leurs parents
Réponse Sexes
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
12
|
50
|
2
|
8
|
14
|
58
|
Fille
|
7
|
29
|
3
|
13
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
79
|
5
|
21
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Au regard de ce tableau nous voyons que 79% des garçons
et filles affirment que leurs parents sont vivants. Par contre 21% affirment
que leurs parents ne sont plus. Malgré cela la majorité de ces
enfants dont leurs parents sont vivants errent dans la rue pour des raisons
particulières telles que : l'extrême pauvreté, la
maltraitance des parents ou des maitres coraniques. Le centre de Caritas-Mali
les récupère dans la rue pour leur donner un foyer et ensuite les
encadrer ou les insérer soit économiquement, soit
professionnellement dans le but qu'ils ne soient pas des déchets pour la
société.
Aussi, il convient de souligner que la maltraitance ou la
pauvreté des parents ne sont pas les seules causes instigatrices.
L'influence sociale, le gain facile et l'échec dans l'éducation
en sont aussi pour beaucoup. En effet, notre société est celle
où le social pèse souvent négativement favorisant ainsi la
pratique de certains comportements de la nature à favoriser la
facilité. Beaucoup de parents bien qu'ils soient susceptibles d'assumer
les charges de leurs enfants poussent ceux-ci à être dans la rue
en quête d'un plus pour la famille. Et si les enfants ont
été confiés à un maître coranique, celui-ci
s'enrichit sur le dos de ces enfants en leur donnant des instructions fermes
pour lui apporter quotidiennement une somme définie. D'où la
nécessité d'associer et de sensibiliser ces maîtres
coraniques pour l'abandon d'une telle pratique.
Question n°2 : Vous venez
d'où ?
Tableau n°2 : Relatif à leur
lieu d'origine
Réponse sexes
|
Bamako
|
Autres
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
4
|
17
|
10
|
42
|
14
|
59
|
Fille
|
2
|
8
|
8
|
33
|
10
|
41
|
Total
|
6
|
25
|
18
|
75
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau nous voyons que la plus grande majorité
filles/garçons viennent tous hors de Bamako. Ces enfants viennent des
régions ou du sou région, la rue est leur lieu de rencontre et
ils se familiarisent l'un avec l'autre.
Toutefois, il s'est avéré aussi qu'un nombre
assez important de ces enfants ont leurs à l'extérieur de Bamako.
L'exode rural favorise beaucoup la multiplication des enfants de la rue. Du
constat général, Bamako devient de plus en plus engorgée
du fait de l'arrivée massive des ruraux qui, n'ayant pas les moyens de
subsistance dans la grande ville, encouragent leurs enfants à être
dans la rue pour assurer le quotidien de la famille. En outre, le peu de nombre
qui sont de Bamako, leurs parents sont complices de ce fléau. Ces
enfants viennent notamment des quartiers périphériques de la
capitale ou des quartiers populaires déshérités comme par
exemple Banconi, Niamacoro, Sabalibougou, etc.
Ajouter à cela, nous avons la forte croissance
démographique. Ainsi, le Mali est un pays où la natalité
est galopante. Ce qui fait qu'il y'a un net décalage entre la
natalité et les ressources de la famille. Les parents n'ayant pas les
moyens nécessaires pour assumer les charges de tant nombre d'enfants ne
peuvent que laisser leurs enfants dans la rue.
Question n°3 : Classez votre
famille dans une catégorie ?
Tableau n°3 : Relatif à leur
situation familiale
Réponse sexe
|
Pauvre
|
Riche
|
Situation difficile
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
11
|
45
|
0
|
0
|
3
|
13
|
14
|
58
|
Fille
|
6
|
25
|
0
|
0
|
4
|
17
|
10
|
42
|
Total
|
17
|
70
|
0
|
0
|
7
|
30
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
A la vue de ce tableau nous constatons que 70% de ces enfants
disent d'être issu d'une famille pauvre. Et que nul ne vient d'une
famille riche, mais par contre 30% viennent d'une famille en situation
difficile.
Il convient également de souligner que certes ces
enfants sont en général issus des familles
défavorisées, mais certains aussi sont issus des familles qui ne
sont pas plus modestes que d'autres. La multiplication des enfants de la rue
n'est pas nécessairement favorisé par une quelconque
paupérisation de la population mais plutôt par des pratiques qui
sont étrangères à notre société : le
manque de moralité des parents, la quête du gain facile,
l'insouciance des parents pour devenir de leur progéniture.
C'est pourquoi, ils aujourd'hui souhaitable que l'on
circonscrive ce fléau pour sensibiliser et si besoin en est punir des
personnes qui se rendraient coupables ou qui favoriseraient des pratiques comme
telles. C'est l'indifférence des autorités qui explique en partie
cette réalité qui est loin d'honorer notre image de peuple digne
et travailleur. A cet égard, l'Etat peut multiplier la création
des micros projets pourvoyeurs d'emploi, donc générateurs de
revenus pour sortir les parents de cette torpeur grandissante. Les actes
doivent suivre les discours. Autour de la question tant de projets ont
été entrepris et tant de forums ont été
organisés mais tous ont été voués à
l'échec du fait que la question a été
considérée comme subsidiaire. En réalité, ces
enfants de la rue constituent une partie essentielle de la population ;
certains pouvant être des ressources humaines importantes participant au
rayonnement de notre pays. Mais laissés pour compte, ils ne deviendront
que des charges pour la société.
C'est pourquoi, Caritas-Mali reste à saluer même
si sa part de contribution est encore modeste mais fortement symbolique et
surtout efficace.
Question n°4 : Comment
êtes-vous venu ici ?
Tableau n°4 : Relatif à leur
venue au centre
Réponse sexe
|
Educateur
|
Ami
|
Autres
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
9
|
37
|
3
|
13
|
2
|
8
|
14
|
58
|
Fille
|
7
|
29
|
3
|
13
|
0
|
0
|
10
|
42
|
Total
|
16
|
66
|
6
|
26
|
2
|
8
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
La stratégie d'intervention de Caritas-Mali dans la
localisation des `'enfants de la rue'' est une réussite, car nous
constatons que 66% de ces enfants sont venus au centre grâce à la
tournée de rue des éducateurs. Mais il faut retenir que les deux
tournées de rue ne sont pas les mêmes. Pour les garçons
c'est pendant la nuit, donc c'est plus facile de les localiser dans les
différents lieux de la ville. Pour les filles c'est pendant
l'après midi que c'est plus facile de les localiser, mais la nuit c'est
plus dur. On les trouve en général dans les maisons closes.
Leur objectif est de les localiser, les sensibiliser de venir
au centre. Soit de les préparer au retour en famille soit les
insérer professionnellement ou économiquement. Ceux qui sont
venus par l'intermédiaire de leurs ami (es) constituent un support pour
les éducateurs dans leur stratégie d'intervention de localisation
des `'enfants de la rue''. Donc leur facilite la tâche surtout dans le
cas des filles.
Question n°5 : Depuis combien de
temps étés-vous ici ?
Tableau n°5 : Relatif à la
durée de leur séjour au centre
Réponse sexe
|
- 1 ans
|
1 à 3 ans
|
3 à 5 ans
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
7
|
30
|
4
|
16
|
3
|
13
|
14
|
59
|
Fille
|
4
|
16
|
6
|
25
|
0
|
0
|
10
|
41
|
Total
|
11
|
46
|
10
|
41
|
3
|
13
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau tous ceux qui ont plus d'un an, sont au stade
d'apprentissage. La durée de la formation en couture et teinture pour
les filles est de 2 ans. Après leur formation elles sont
accompagnées avec des matériels de couture ou de teinture et
ensuite placées auprès d'un responsable jusqu'à ce
qu'elles puissent être autonomes. Et là elles auront un
financement de la structure Jeunesse et Développement qui sera
remboursé sur une période de deux ans.
Les garçons quant à eux apprennent des
techniques d'agriculture, d'élevage et d'entretien des outils agricoles.
Ils sont insérés dans leur milieu d'origine. Mais la durée
de leur formation varie de 2 ans ou 3 ans.
Compte tenu de la diversité de leur origine, il
s'avère nécessaire de tenir compte du choix réel des
bénéficiaires. L'extension de leur choix à d'autres
activités comme la menuiserie, la maçonnerie ou toute autre
activité liée à la vie citadine sera salutaire.
Question n°6 : Comment vous-vous
sentez ici avec vos camarades ?
Tableau n°6: Relatif à la
relation qui existe entre eux
Réponse sexe
|
Confiant
|
Amical
|
La loi du plus fort
|
Respect mutuel
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
2
|
8
|
6
|
25
|
0
|
0
|
6
|
25
|
14
|
58
|
Fille
|
3
|
13
|
3
|
13
|
0
|
0
|
4
|
16
|
10
|
42
|
Total
|
5
|
21
|
9
|
38
|
0
|
0
|
10
|
41
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Ici nous voyons que leur relation est plutôt le respect
mutuel. Mais au second on constate que chez les filles la confiance et
l'amitié sont les relations qui existent entre elles, et ce même
chiffre affirme qu'elles ont une relation amicale. Chez les garçons la
confiance ne pèse pas trop seulement le respect mutuel et amical. La loi
du plus fort n'existe pas chez les garçons comme chez les filles.
Avec la large campagne de sensibilisation menée par
Caritas-Mali, ces enfants s'illustrent aujourd'hui par leur exemplarité
tant par leur dévouement à l'apprentissage de leur métier
tant que par leur conduite sociale d'une façon générale.
Mais ces enfants ont besoin plus de moralisation pour faciliter l'insertion de
ces jeunes gens et surtout instaurer un climat de confiance entre le personnel
et les enfants d'une part et entre les enfants eux-mêmes d'autre part. A
la longue, ils pourront toujours maintenir les liens d'amitié, de
fraternité qu'ils sont établis solidement, telle est aussi une
des missions de Caritas-Mali
Question n°7 : Etes-vous content de
l'encadrement que vous recevez?
Tableau n°7 : Relatif à leur
encadrement
Réponse sexe
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
12
|
50
|
2
|
8
|
14
|
58
|
Fille
|
7
|
29
|
3
|
13
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
79
|
5
|
21
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau nous constatons que filles/garçons du
centre de Caritas-Mali `'action enfants de tous'' sont satisfaits de
l'encadrement qu'ils reçoivent des éducateurs du centre.
Par contre 21% seulement ne se sont pas contents de leur
encadrement parce qu'ils pensent que ce n'est pas le genre d'encadrement dont
ils ont besoin.
Mais par observation c'est un processus très long que
souvent si le sens de motivation n'est pas éveillé chez l'enfant
il préfère abandonner plutôt que de rester. Mais le centre
veille à ce que ces enfants puissent recevoir le meilleur
encadrement.
A la lecture des différentes réponses
recueillies auprès des uns et des autres, l'encadrement de Caritas-Mali
a été bénéfique à plus d'un titre. Sans
l'intervention de Caritas-Mali, aux dires de leur écrasante
majorité, ils serait toujours dans la rue et deviendront plus tard des
personnes désespérées en proie à toutes les
tentations de la vie : anarque, vol, escroquerie, criminalité, etc.
Comme toute oeuvre est imparfaite, certain trouvent le centre
peu conforme à leurs aspirations. Ce qui occasionne souvent des
défections constatées ça et là.
Question n°8 : Comment trouvez-vous
les activités que vous faites ?
Tableau n°8: Relatif à
l'appréciation de leurs activités
Réponse sexe
|
Bien
|
Pas du tout
|
Sans avis
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
11
|
46
|
2
|
8
|
1
|
4
|
14
|
58
|
Fille
|
8
|
34
|
1
|
4
|
1
|
4
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
80
|
3
|
12
|
2
|
8
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Les activités réalisées par le centre de
Caritas-Mali `'Actions Enfants de tous'' ont été une
réussite. 80% des enfants affirment que les activités qu'ils font
`'sont bien''. Par contre 12% de ces enfants optent pour `'pas du tout'', leurs
raisons sont entre autres que les éducateurs ne leurs donnent pas du
temps et que les activités sont faites au même moment.
Nous pouvons dire que ces enfants veulent un changement dans
la manière dont ils mènent leurs activités et essayer de
les organiser.
Une fois encore, ce n'est pas la formation donnée aux
enfants qui est mis en cause mais la méthodologie par laquelle on
procède pour faire celle-ci. Ainsi, de l'appréciation des
enfants, la formation ne se fait pas suivant un calendrier bien fourni. Donc,
ils sont soumis à une restriction de temps qui fait qu'ils n'ont pas
suffisamment de temps pour apprendre valablement leur futur métier. Les
activités menées de manière simultanée constituent
un problème pour le bon nombre parmi eux ; certains n'ayant pas une
assise morale pour ce mettre assidûment au travail.
Question n°9 : Vous ennuyez-vous
souvent du centre ?
Tableau n°9 : Relatif à
l'ennui au centre
Réponse sexe
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
3
|
13
|
11
|
45
|
14
|
58
|
Fille
|
4
|
17
|
6
|
25
|
10
|
42
|
Total
|
7
|
30
|
17
|
70
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau 30% des `'enfants de la rue'' s'ennuient du
centre. Parce que le centre ne leur apporte rien de bénéfique,
dans la mesure ou ils sont pressés de travailler. Mais 70% de ces
enfants ne s'ennuient pas du tout au centre. Ils se sentent en
sécurité par rapport à la rue où même chez
eux. Ils préfèrent rester dans le but d'être
insérés soit économiquement soit professionnellement.
A la lecture des données sur cette question, les avis
sont partagés. Cependant, l'écrasante majorité ne s'ennuie
pas ou presque pas dans la mesure où ils estiment à priori en
sécurité. Ils se trouvent à l'abri du tourbillon de la
grande ville qui les exposait dangereusement. Mais `' l'arbre ne devant pas
caché la forêt'', il ressort que certains s'ennuient du fait
qu'ils ne bénéficient pas pour l'instar de ressources
financière susceptibles d'améliore leurs conditions de vie et
celles de leurs parents. En outre, il faut noter que l'aspect
bénéfice, même s'il est important ici, est loin
d'être le seul comme source d'ennui. En effet, Caritas-Mali doit
envisager les activités récréatives pour permettre aux
enfants de se divertir pendant les périodes de repos. Si des
activités sont organisées et coordonnées par Caritas-Mali,
les enfants se divertiront et pourra susciter d'autres enfants à venir
apprendre. Les activités sportives et culturelles constitueront un cadre
qui incitera à coup sûr les enfants à rejoindre le centre
au lieu de fuir.
Question n°10 : Quelles
appréciations faites vous du centre ?
Tableau n°10 : Relatif à
l'appréciation du centre
Réponse sexe
|
Bien
|
Mauvais
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
11
|
45
|
3
|
13
|
14
|
58
|
Fille
|
8
|
34
|
2
|
8
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
79
|
5
|
21
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau 21% des `'enfants de la rue''
n'apprécient pas le centre. Parce que le centre exige trop d'eux, ne
leur permet pas de donner nos avis par rapport à ce qui se passe au
centre. Mais 79% de ces enfants apprécient le centre.
Ici, les différentes réponses des enfants sont
révélatrices des exigences du centre. Ce sérieux est pour
le bien être des enfants. Le libertinage qui caractérisait les
enfants au moment où ils étaient dans la rue étant
désormais limitée voire terminée, certains ont un
problème d'adaptation. Mais, au fur et à mesure qu'ils y durent,
ils comprennent que ces exigences vont en faveur d'eux car avant tout elles
vont dans le sens de leur propre bonheur
CHAPITRE V : Perspectives
Après avoir mis en exergue tous les grands
problèmes du centre A.E.T en particulier notamment les ressources
humaines et matérielles, il devient vital de dégager les grands
politiques entreprises par le centre et le gouvernement dans l'insertion des
enfants de la rue.
Le centre de Caritas-Mali est une O.N.G catholique oeuvrant
pour la cause des enfants de la rue. Dans le but de mieux mener leurs
activités.
Le centre accueille le maximum d'enfants, les écoutes
et enfin les orientes. Il fait un accompagnement en famille, assure la
protection des enfants en rupture familiale vivant dans la rue. Il assure la
prise en charge temporaire de certains enfants à travers des centres
d'accueil et des foyers d'hébergement et leur favorise la scolarisation.
Il propose l'apprentissage d'un métier et les aide dans l'insertion
économique.
Il rencontre des problèmes tels que :
v Le manque des moyens techniques ;
v L'insuffisance du personnel ;
v L'insuffisance numérique des matériels
didactiques ;
v L'instabilité des enfants de la rue ;
v La réticence de certains enfants ;
v Certains enfants ne comprennent pas les langues
utilisées (bambara, français) ;
v La non prise en charge totale des enfants du centre
d'écouté
v Nous constatons que plusieurs O.N.G interviennent dans le
domaine des `'enfants de la rue'', mais il y'a très peu de synergie
entre eux.
Ce sont là ces problèmes qui font que le centre
A.E.T dans sa politique d'encadrement et d'insertion des enfants de la rue
n'arrive pas à finaliser tous ses projets.
Voici les suggestions proposées
§ Tout d'abord, il faut éviter que le
phénomène ne s'installe, car dit-on que «mieux vaut
prévenir que guérir » ;
§ Chercher à améliorer la situation des
enfants de la rue afin de les amener à une vie normale ;
§ Aider les familles en difficultés de
manière à prévenir les cas éventuels d'abandon de
foyer ;
§ Assurer une éducation des aides
ménagères pour les empêcher d'abandonner leurs
progénitures en cas de grossesse indésirée ;
§ Il faut y avoir une communication entre les
différentes structures
§ Que les structures travaillent ensemble tout en
définissant ce que chacun doit faire ;
§ L'adoption des textes de l'Etat en vigueur en faveur
des enfants de la rue s'impose ;
§ Les partenaires doivent s'engager d'avantage ;
§ L'Etat doit les aider financièrement.
§ Subventionner les maîtres coraniques et en les
interdisant d'envoyer les enfants dans la rue pour mendier ;
§ Impliquer le ministère de l'emploi et la
formation professionnelle pour les différentes insertions des enfants de
la rue par l'installation des ateliers dans différentes communes
urbaines ;
§ Que l'ONG prenne un nombre d'enfants de la rue dont
leur budget sera consacre à l'insertion des enfants pour avoir un
résultat probant ;
§ Donner la priorité d'accès aux enfants de
la rue dans les écoles communautaires, d'où l'implication du
ministère de l'éducation nationale
Pour que le centre de Caritas-Mali puisse mieux
réaliser ses activités dans l'insertion des enfants de la rue. Il
doit d'abord chercher les moyens nécessaires pour que chaque
éducateur puisse mieux mener ses activités. Employer plus
éducateurs qui peuvent épauler les autres qui sont
déjà dans le centre, cherche plus de matériels et de
moyens techniques.
Pour que le travail puisse être bien
exécuté, il leur faut nécessairement ces
éléments cités ci-dessus.
Nous avons envisagé de faire l'étude sur le cas
des enfants insérés dans leur milieu d'origine, mais le temps et
le manque de moyen ne nous a pas permis de le réaliser.
Conclusion
Nous voilà au terme de cette étude sur l'apport
de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Une étude qui
nous a permis de faire une analyse de long en large sur l'apport de
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue.
Nous observons que les questions que nous nous sommes
posées au début ont été toutes répondues.
Quelles sont les stratégies d'intervention dans la
localisation des enfants de la rue ?
Cette question a été répondue dans la
partie de l'interprétation et l'analyse des données en page
n°33 dans le discours de S-C qui affirme que leur stratégie
d'intervention facilite la localisation des enfants de la rue, et encore en
page 40 66% des enfants affirment d'être venus par le canal des
éducateurs.
Quelles sont les activités
réalisées ?
Aux pages 35 et 34, cette question a été
répondue dans les différents discours des éducateurs. Les
activités permettent d'éveiller chez l'enfant l'envie d'apprendre
enfin de forger sa propre route.
Quelles sont les difficultés
rencontrées ?
Les éducateurs affirment dans leur discours en page 33
à 35 qu'ils rencontrent des difficultés au niveau des enfants,
des matériels, etc.
Quelles sont les solutions proposées ?
Ici à la page 48 dans les parties perspectives nous
avons émis les solutions proposées par les éducateurs du
centre et là nous pouvons déduire que la question a
été répondue.
Ce sont là des diverses questions posées dans le
but d'apporter des réponses sur le travail de Caritas-Mali.
Ensuite nous avons émis quatre hypothèses qui
devraient être confirmées ou infirmées dans la partie
expérimentale. Ainsi d'après l'analyse et interprétation
des résultats obtenus, nous pouvons déduire que nos
hypothèses sont confirmées. 66% des enfants affirment qu'ils sont
venus par le canal des éducateurs et cela prouve que leur
stratégie d'intervention dans la localisation des enfants de la rue a
été une réussite. Et aussi 80% des enfants admettent que
les activités réalisées par les éducateurs sont les
meilleurs dans le cadre de leurs insertions. Malgré les
difficultés rencontrées Caritas-Mali a pu mener sa politique
d'insertion en faveur des enfants de la rue avec l'aide de l'Etat.
Nous pouvons dire que nos hypothèses ont
été confirmées avec toutes les données dans
l'analyse et interprétation des résultats obtenus.
Bibliographie
§ Ouvrages généraux
ANNICK COMBIER, Les enfants de la rue en Mauritanie ;
édition
Erny Pierre l'enfant dans sa pensée traditionnelle
de l'Afrique noire ; édition, Kathala, 1996
Irène Lézine, Psychopédagogie du
premier âge ; presse Universitaire de France 108 Boulevard Saint
Germain Paris, 1964
Tessier Stéphane, Langage et cultures des enfants
de la rue ; Paris ; éditionKarthala1995
Tessier Stéphane, À la recherche
enfants de rue ; édition Karthala1998
Unicef, Enfant et femme au Mali « analyse de la
situation » ; édition Harmattan ; Paris 1989
§ Ouvrages spécifiques
ACDI plan d'action pour la protection des enfants,
septembre, 2000
Caritas-Mali, Enquête sur les enfants en situation
difficile 2004
DNPFEF, Rapport sur le recensement des enfants de la rue
dans le district de Bamako2008
Ministère de l'économie et des finances,
Cadre stratégique de la lutter contre la pauvreté
mars2008
PNUCID, Rapport mondial sur les drogues 1997
Sissoko Moussa, Evaluation des centres
d'écoute2000
Tangara Bakary, Déperdition scolaire dans les
quartiers périphérique de Bamako ; section
Psychopédagogie Ensup1997, mémoire
UNESCO, Conférence mondiale sur l'éducation
1990
UNESCO, Sommet mondial pour les enfants 1992
UNESCO, `'Section de l'éducation'' ; programme
d'éducation des enfants en situation difficile, 1995
UNESCO, `'Enfant en situation difficile, drogue et
VIH/SIDA'' ; atelier sous régional Conakry Guinée
1999
UNICEF, Convention relative au droit de l'enfant ;
mai 2000
UNICEF-MALI, Plan d'opération/programme de
coopération de coopération1998
§ Article
Revue hebdomadaire le reflet, Le phénomène
de la mendicité à Bamako2002
§ Webographie
www.endh.org
www.francophonie.org
www.streechildren.com
Table des matières
Dédicace......................................................................................I
Remerciement..............................................................................II
Sigles et
abréviation......................................................................IV
Résumé.....................................................................................V
Sommaire.................................................................................VI
Introduction.................................................................................1
Chapitre I : Méthodologie de la
recherche..............................................7
1.1 Recherche
documentaire.............................................................7
1.2 Instruments
utilisés...................................................................7
1.3 Population de
l'enquête..............................................................7
1.4 Elaboration du guide
d'entretien....................................................8
1.5 Elaboration du
questionnaire.........................................................8
1.6
Echantillonnage........................................................................8
1.7 Difficultés
rencontrées................................................................9
Chapitre II : Définition des concepts et la revue
de la littérature...................10
2.1 Définition des
concepts.............................................................10
2.2 Revue de la
littérature...............................................................12
2.3 Contexte historique du
thème......................................................14
2.4 Typologie des enfants de la
rue.....................................................18
Chapitre III : Présentation du
milieu/Caritas-Mali...................................19
3.1 Données physiques et géo
climatique..............................................19
3.2 Présentation du centre de
Caritas-Mali............................................21
Chapitre IV : Analyse et interprétation des
données.................................33
4.1 Analyse du guide
d'entretien.......................................................33
4.2 Analyse du
questionnaire...........................................................36
Chapitre V :
Perspectives................................................................47
Conclusion................................................................................49
Bibliographie.............................................................................50
Table de
matière..........................................................................51
Annexe...................................................................................VII
* 1 Cadre stratégique de
lutte contre la pauvreté, mars 2008
* 2 Le Plan d'Action de l'ACDI
pour la protection des enfants
* 3Psychopédagogie du
premier âge. P4, Irène Lèzine, presse universitaire de
France 108 boulevard saint germain Paris 1964
* 4 Rapport sur le
recensement des enfants errants dans le district de Bamako
2008 DNPEF Direction nationale de la promtion de la femme de
l'Enfant et de la Famille
* 5 La conférence
mondiale sur l'éducation l'UNESCO
* 6Sommet mondial pour les
enfants UNESCO
Pierre Erny «enfant dans la pensée traditionnelle de
l'Afrique noire» P.149 Ed Cartha
* 7 Moussa Sissoko, Evaluation
des centres d'écoute, Bamako, 2000,P4
* 8 Mali-Unicef, plan
d'opération/programme de coopération 1998-2000, Bamako,1997
P25
* 9 Rapport mondial sur les
drogues, PNUCID 1997
* 10Caritas-Mali `'Action
Enfants de Tous'' « enquête sur les enfants en situation
difficile Bamako » 2004
* 11 Enfants et femme au Mali
« analyse de la situation » UNICEF, Paris. Ed. Harmattan
1989. P117
* 12 Tessier Stéphane
« langage et cultures des enfants de la rue », Paris. Ed.
Karthala 1995. P 220
* 13 Enfants et femmes au
Mali « une analyse de situation », UNICEF, Paris, Ed,
Harmattan 1989
* 14
UNESCO « secteur de l'éducation », programme
d'éducation des enfants en situation difficile
* 15Tangara Bakary
« déperdition scolaire dans les quartiers péripheriques
de Bamako », section psycho-pédagogie Flash, Bamako
1997-1998
* 16 UNESCO
« l'enfant en situation difficile, drogue et VIH/SIDA »
atelier sous régional Conakry Guinée 11-21janvier 1999
* 17 UNESCO Sommet mondial pour
les enfants en situation difficile
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