III - 2 Caractéristiques de l'habitat dans la
commune d'EL Mina
Dans ce cadre, la commune d'ELmina est l'une des communes qui
présentent plus de spécificités dans la configuration et
la disposition des ménages dans l'espace. La commune d'ELmina illustre
une typologie de zones bien différentes des autres communes plus
particulièrement les kébbas.
Les kébbas ont des particularités bien
spécifiques. Les bidonvilles quelles que soient l'endroit dans les
monde, sont des zones d'habitat sous intégrés d'habitat
spontané, non prévu par les plans d'urbanisme et non
légal. Ces quartiers constituent souvent une zone de transition entre la
ville au sens propre et l'espace rural d'où proviennent les populations
de ces quartiers. C'est particulièrement vrai pour les kébbas,
qui en plus de cela conservent certaines traces de nomadisme.
En effet, les kébbas sont l'agglomération de
plusieurs espaces fonctionnels contigus délimités ou non par un
enclos. Les abris se résument souvent à la baraque
(matériel de récupération) ou à la tente
(persistance d'une culture nomade) parfois et par endroit les deux à la
fois. Tente pour les heures les plus chaudes de la journée (pratique
cependant en recul) ; baraque pour dormir, coin cuisine à
l'extérieur. Présence d'animaux dans un enclos ou vacants
librement autour mal nourris (J.-R.-Pite). C'est une ressource d'appoint
familial. Ces ensembles forment un enchevêtrement dense et
inorganisé. C'est un quartier sans plan, qui se suit aucune logique
urbanistique et d'aménagement où l'on passe où l'on veut
entre les tentes et les baraques. Les constructions en dur sont rares (dû
à la situation juridique instable de cet habitat).
Par ailleurs, les kébbas ont fait l'objet de
restructuration qui a amené à déplacer certaines familles
vers d'autres espaces. Il a été prévu de mettre des
équipements collectifs comme l'aménagement d'un centre de
formation professionnelle, d'un lycée, d'un marché et la
régulation des espaces qui seront destinés à d'autres
fins.
Figure 3 : carte de restructuration des kébbas
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Source : ADU (agence de développement
urbain ; 2010)
III - 3 Conditions socio-économiques de la
commune d'ELmina
La taille des ménages est variable selon les zones
urbaines. En effet, on peut noter de légères disparités
entre les ménages situés dans tous les niveaux. Cependant, la
taille des ménages varie selon le nombre de personnes y vivant et selon
le niveau social des habitants de la commune d'ELmina. Le nombre de personnes
est en moyenne de 5,8% selon la stratégie de gestion des déchets
solides de Nouakchott en 2002.
III - 3 - 1 caractéristiques sociales de la
commune d'ELmina
La population d'ELmina est l'une des plus pauvres de la ville
de Nouakchott. Mais des écarts notables existent à
l'intérieur de la commune. Si à kébbas la majorité
des habitants ont des revenus très faibles, le centre de la commune
présente des niveaux de vie assez bien du au fait que le coût du
foncier est relativement bas.
De nombreux ménages travaillent ponctuellement dans le
secteur informel, cumulant plusieurs fonctions simultanément, mais
n'ayant pas de revenus réguliers, leurs situations restent
précaires.
On trouve de cette commune comme dans toutes les communes
périphériques de la ville de Nouakchott des habitats à
location par chambre. Ça se voit dans la partie ouest et centre de la
commune où on retrouve dans une seule demeure plusieurs familles
cohabitant selon des principes établis par elles mêmes.
Dans la zone portuaire, on remarque que les populations sont
en majorité constituées de maures noires appelés
communément Harratines. Leur activité repose en
général sur les opportunités qu'offre le port et la
pèche artisanale.
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