INTRODUCTION
01.Problématique
Le problème de la dette du tiers monde, qui donna lieu
à des grands débats au cours du 20è siècle, est
devenu moins pressant au 21è siècles, en particulier avec la
hausse de cours des matières premières et la transformation de
certains pays en développement en pays émergents.
Au cours des premières décennies suivant la
décolonisation, les organisations internationales faisant office de
créanciers multilatéraux, telles que la banque mondiale et le
fonds monétaire international (FMI), prêtent massivement aux Etats
du sud.
L'octroi massif des prêts entraîna donc des
risques majeurs de défaillance comme avec le Mexique, qui fut le premier
pays à annoncer, en 1982, qu'il n'était plus en mesure de
rembourser. C'est la crise de la dette. Face à
l'éventualité de perdre les fonds investis, les créanciers
proposèrent de nombreux plans d'ajustement structurel (PAS) pour
réorienter fondamentalement les économies des pays en
difficulté.
Etant donné le caractère obligatoire de ces
plans pour l'accès au crédit et à l'aide au
développement en provenance des grands créanciers
multilatéraux, les PAS devinrent un schéma économique
prépondérant sur une grande partie du globe. Accablés par
le dette, et incapables d'agir collectivement sur des marchés qui leur
étaient favorables, des nombreux pays en développement se
trouvèrent contraints de négocier leur politique
économique plutôt que de la définir eux même1(*).
Suite à l'échec des PAS, il a été
conçue au cours des années 1990 l'initiative en faveur des pays
pauvres très endettés (PPTE) en vue d'alléger la dette des
pays du tiers monde. Pour bénéficier d'un quelconque
allégement de dette dans le cadre de l'initiative, les étapes
sont nombreuses et nécessitent un temps relativement long. Ainsi, les
pays susceptibles d'y prétendre doivent d'après le FMI avoir
« un niveau d'endettement intolérable » et
« établir des antécédents dans la mise en oeuvre
des reformes et des bonnes politiques économiques au moyen des
programmes appuyés par la banque mondiale et le FMI ».
Les politiques en soit s'appuient sur la rédaction d'un
document des stratégies de croissance et de réduction de la
pauvreté (DSCRP). Ce document précise dans les détails les
réformes politiques à mener permettant de générer
des ressources pour rembourser la dette d'une part, et comment d'autres part
les fonds résultant de l'allégement sont utilisés
notamment pour lutter contre la pauvreté.
A l'issu d'une période de trois ans, le FMI et la
banque mondiale cherchent à savoir si la politique suivie par ce pays
est suffisante pour lui permettre de rembourser sa dette. Le critère
retenu pour déterminer une éventuelle insoutenabilité de
la dette est le rapport entre la valeur actuelle de la dette du pays et le
montant annuel de ses exportations. Si le rapport dépasse 150%, la dette
est estimée insoutenable et le pays atteint le point de décision
et est admissible à l'initiative PPTE2(*)
Le pays ayant atteint favorablement le point de
décision doit alors poursuivre les politiques agrées par le FMI
et élaborer un DSRP final. La durée de cette période varie
entre un et trois ans, et est déterminé par la rédaction
du DSRP et la mise en oeuvre des reformes clés convenues avec le FMI.
Ces reformes correspondent au renforcement de l'ajustement structurel des
années 1980-1990, rebaptisées document des stratégies de
croissance et de réduction de la pauvreté.
C'est dans cette optique que depuis 2003, la République
Démocratique du Congo a lancé le processus DSCRP définitif
dont la production a été effective en juillet 2006. La nouvelle
stratégie de lutte contre la pauvreté ainsi prônée,
se veut un processus participatif et décentralisé qu'il a
été nécessaire de doter chaque province de son propre
DSCRP en vue d'orienter le développement au niveau local.
Entant que tel, le DSCRP/Sud Kivu articule son contour
conceptuel et ses perspectives temporelles dans le cheminement de la vision
définie par le DSCRP national qui repose sur la mobilisation de la
société pour :
§ Atteindre dans la mesure du possible, les objectifs du
millénaire pour le développement d'ici 2025 ;
§ Recouvrer la place de la RDC en Afrique par le
rattrapage des pays se trouvant en bonne position dans le continent pour la
réduction de la pauvreté ;
§ Amorcer la convergence vers les pays de tête de
peloton dont le revenu par habitant se situe à plus de 10.000
USD3(*)
La matérialisation de cette vision dans le DSCRP
provincial consistera ainsi à opérer un exercice de
réhabilitation des ménages pauvres sur base de l'acquisition des
actifs jugés indispensables à la réussite de la lutte
contre la pauvreté. Face à cela, le gouvernement provincial s'est
engagé depuis 2006 à travers son plan quinquennal de
développement à élaborer une stratégie
cohérente d'interventions qui soit la conséquence de
l'appropriation et l'adhésion de tous les partenaires au
développement et en particulier qui soit capable de permettre aux
fils et filles du Sud Kivu de sortir de cette situation d'extrême
pauvreté.
Le DSCRP/Sud Kivu se donne donc comme objectif de renforcer le
processus de consolidation de la paix et de la sécurité, de
réconciliation nationale, de réhabilitation des personnes
sinistrées, de reconstruction et de relance des activités
économiques provinciales.
Ainsi, malgré le lancement du DSCRP au Sud Kivu en 2006
et l'atteinte du point d'achèvement en 2010, la pauvreté reste
généralisée dans toute la province et la croissance reste
de faible taux. Cela étant, nous pouvons nous demander ce qui
suit :
§ Quels pourraient être les obstacles et les
conséquences à la mise en oeuvre du DSCRP au sud Kivu ?
§ Comment l'action publique pourrait contribuer à
la promotion du développement durable ?
02.Hypothèse
Selon R. PINTO, l'hypothèse est une proposition des
réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de
recherche formulé en termes d'observations et d'analyses pouvant fournir
une réponse4(*). Les
hypothèses ainsi formulées feront l'objet de vérification
tout au long de cette étude et se présentent comme suit :
§ Le DSCRP pourrait avoir une conséquence positive
sur l'économie du Sud Kivu dans la mesure où le point
d'achèvement récemment atteint, a permis une réduction de
la dette de la RD Congo et une conséquence négative qui rend le
pays dépendant des pays occidentaux dans la mesure où la
politique économique se voit négociée au lieu d'être
définie. Le DSRCP pourrait aussi avoir comme obstacle lié au
financement des politiques qu'il définit.
§ Pour soutenir le développement durable, l'Etat
devrait soutenir la production et l'investissement.
03.
Choix et intérêt du sujet
L'approche globale de la réduction de la
pauvreté adoptée conjointement par le FMI et la banque mondiale
au cours de la décennie 1990 a été conçue en vue de
pouvoir s'assurer qu'aucun pays n'est confronté à une charge
d'endettement qu'il ne peut gérer. Depuis lors, la communauté
internationale financière, y compris les institutions
multilatérales et les autorités nationales a oeuvré en vue
de ramener à un niveau soutenable la charge d'endettement
extérieur des pays pauvres les plus lourdement endettés.
La RDC a été admise à l'initiative PPTE
depuis 2003 à travers le DSRP intérimaire (DSRP I) et a poursuivi
l'application des politiques issues des recommandations du FMI jusqu'en 2006,
année au cours de laquelle est établi le DSCRP définitif.
C'est seulement en 2010 que la RDC a atteint le point d'achèvement,
permettant une réduction de sa dette d'un montant de 12,3 milliards de
dollars5(*)
L'allègement de dette au titre de l'initiative PPTE
étant conditionné par l'établissement d'un DSCRP, la
présente étude privilégie les grandes orientations de
l'initiative à travers le DSCRP/Sud Kivu, qui devrait logiquement
être une stratégie provinciale de croissance et de
réduction de la pauvreté.
Analyser les obstacles et conséquences de la mise en
oeuvre du DSCRP au Sud Kivu s'impose tant vrai comme l'élément
essentiel ayant motivé notre choix vers le sujet intitulé
« le DSCRP et le développement durable au Sud Kivu :
obstacles et conséquences ».
Pour ce qui est de l'intérêt de ce travail, nous
l'avons identifié sur trois plans :
§ Sur le plan personnel : ce travail nous a permis
de bien appréhender les notions relatives au DSCRP, à
l'initiative PPTE et à la problématique de la dette publique des
PVD ;
§ Sur le plan scientifique, cette étude est d'une
grande importance dans la mesure où elle fait appel à
l'interaction entre développement et les sciences économiques. Ce
travail a été également d'une grande importance car il
permet la mise en place des politiques pour accélérer la
croissance et réduire la pauvreté ;
§ Sur le plan social, ce travail pourra servir de banque
de données pour ceux qui souhaiteront orienter leurs études vers
ce thème.
C'est que l'environnement économique dans lequel la RDC
se trouve actuellement et face à la pression de la mondialisation qui
s'impose, notre travail s'est donné comme objectif global de relever les
obstacles et les conséquences auxquels fait face la mise en oeuvre du
DSCRP au Sud Kivu. Il s'est en outre fixé comme objectifs
spécifiques de :
§ Faire une critique du DSCRP au Sud Kivu ;
§ Proposer des mesures pour soutenir la réduction
de la pauvreté et la croissance.
04.
Etat de la question
Nombreuses études ont été
déjà faites par ceux qui nous ont précédé
sur la problématique de l'initiative PPTE/DSCRP et la réduction
de la pauvreté ; citons à titre d'exemple :
1) POLEPOLE BYAMUNGU, dans son mémoire
de licence en économie intitulé « impact de
l'initiative PPTE sur la croissance à travers la mise en oeuvre du DSCRP
en RDC », montre que seule la croissance dans les pays pauvres peut
contribuer à sauver la situation et à mener efficacement une
lutte contre la pauvreté6(*). Nous abordons en commun le DSCRP mais son travail axe
l'analyse sur la croissance. Pour lui, il faut accroître la participation
des pauvres dans la réalisation de la croissance.
2) L. HEREDJA et C. MATHILDA, dans leur
mémoire de maîtrise intitulé « la
problématique de la mise en oeuvre du DSRP par les collectivités
locales au Bénin », montrent que les collectivités
locales au même titre que les autres acteurs devraient être
étroitement impliqués dans l'élaboration et la mise en
oeuvre du DSRP afin de garantir l'adéquation des politiques avec les
réalités sociales locales. Ils abordent leur analyse dans la
stratégie de lutte contre la pauvreté comme notre travail, mais
insistent sur l'élaboration du DSRP. Pour eux, il est important que les
pouvoirs publics inscrivent leurs actions dans la stratégie
générale de lutte contre la pauvreté avec comme objectif
d'atteindre au niveau des communes des résultats souhaités par le
DSRP.
Pour harmoniser donc leurs actions avec les stratégies
de lutte contre la pauvreté, ils proposent que les collectivités
locales s'approprient le contenu du DSRP pour mener un bonne politique de lutte
contre la pauvreté7(*).
3) Michel DISOMANA, dans son doctorat
d'économie agricole intitulé « reforme
macroéconomique et réduction de la pauvreté en
République Démocratique du Congo : une analyse de
l'équilibre général calculable », montre que
l'expansion rapide de la pauvreté est le phénomène qui a
sans doute le plus marqué la société et l'économie
congolaise ces deux dernières décennies. Il aborde la même
problématique (en l'occurrence la réduction de la
pauvreté) que nous mais se penche beaucoup plus dans le domaine
agricole. Selon lui, pour remédier au problème de la
pauvreté et des inégalités socio-économiques, il
faut améliorer la production agricole dans nombreux milieux ruraux
grâce à un flux de financement extérieur comme
préconise le DSCRP, d'améliorer la sécurité
alimentaire et le bien être des ménages ruraux en RDC et de mettre
en place la politique commerciale que préconise le DSCRP8(*).
4) MUGANGU MURHULA, dans son travail de fin
de cycle intitulé « la prolifération des ONG et la
persistance de la pauvreté au Sud Kivu », estime que la
multiplicité des ONG dans les secteurs prioritaires de la vie
socio-économique présume la démission de l'Etat suivie
d'une instabilité socio-économique.
Il aborde le problème de la pauvreté comme nous
et se distingue de nous en se basant sur les actions des ONG. Pour lui, les
réalisations des ONG restent insignifiantes pour la plus part de la
population et la participation au développement reste
éphémère.
Il affirme par ailleurs que bien que ces ONG aient une
influence minime, leur participation au développement et dans la lutte
contre la pauvreté pourrait prendre un place considérable si on
arrivait à améliorer les stratégies d'octroi des dons en
stimulant le caractère entrepreneurial chez les
bénéficiaires9(*).
5) Guillaume BIDUBULA, dans son travail de
fin de fin de cycle intitulé « la mobilisation agricole,
stratégie de lutte contre la pauvreté en milieu rural : cas
de la Communauté d'Appui au Développement rural
(CADR) », pense que la forte mobilisation des associations agricoles,
des ONG locales dont la CADR qui disposent d'un centre d'actions dans la
communauté, constitue une stratégie potentielle pour
éradiquer la pauvreté en milieu rural10(*)
Pour ce qui nous concerne à travers notre sujet
intitulé « le DSCRP et le développement durable au sud
Kivu : obstacles et conséquences », nous pensons que la
mise en oeuvre du DSCRP a une conséquence positive sur l'économie
de la province du Sud Kivu et constitue un obstacle dans la mesure où il
renforce la dépendance vis-à-vis des puissances occidentales.
Pour résoudre cette dysfonction, il est nécessaire que chaque
pays définisse seul sa propre politique économique plutôt
que de la négocier.
05.
Méthodologie
L'analyse de la méthodologie nous conduit à
deux concepts ; d'une part la méthode et d'autre part les
techniques. La méthodologie se présente comme un ensemble des
voies et moyens suivis par le chercheur pour appréhender la
réalité de la recherche.
5.1 La
méthode
Selon P KAPHAN, le propre de la méthode est d'aider
à comprendre au sens large, non seulement les résultats de la
recherche scientifique, mais aussi le processus de recherche
lui-même11(*).
Ainsi, nous avons recourus aux méthodes ci-après :
1) La méthode descriptive
Elle consiste à formuler une théorie d'une
certaine portée qui permet de décrire les
phénomènes observables qui conduisent à des
prédictions vérifiables12(*). Cette méthode nous a aidé à
observer le déroulement du processus DSCRP au Sud Kivu et nous l'avons
appliqué de la manière suivante :
- la définition du système qui est la RDC
structuré organiquement en onze provinces compte tenu du principe de
décentralisation ;
- l'observation : nous avons observé que la RDC a
été admise à l'initiative PPTE depuis 2003 et a fini
l'élaboration de son DSCRP final depuis 2006 en province du sud
Kivu ;
- la durée : de 2006 à 210 ;
- classer et analyser : après description de
toutes les données, nous avons procédé à leur
analyse synthétique, ceci nous a conduit à dégager le lien
entre le DSCRP et le développement durable au Sud Kivu ;
- formuler les théories à grande
échelle : par ce protocole, nous avons proposés une
série de mesures pouvant être mise en oeuvre pou soutenir le
développement en RDC.
- Prédire et vérifier : nous avons
prédit qu'avec des politiques économiques structurées, la
RD peut réduire la pauvreté sur toute l'étendue du
territoire national sans passer par le DSCRP.
2) La méthode statistique
Elle consiste à récolter des données, de
les grouper dans des tableaux, de les analyser et des les interpréter.
Cette méthode nous a permis de dégager les conclusions suivant
les observations faites. Nous l'avons utilisée de la manière
suivante :
- l'identification du problème fondamental : le
problème fondamental étant l'incidence du DSCRP sur le
développement durable au Sud Kivu ;
- rassembler les données pertinentes : il s'agit
de la collecte de toutes les données sur terrain ;
- recueillir les données nouvelles : collecte des
données suivant l'évolution de la conjoncture
économique ;
- classer et synthétiser les données : nous
avons procédé à une analyse synthétique des
données récoltées ;
- présenter les données : nous avons
présenté les résultats de l'analyse des données
récoltées ;
- analyser et interpréter correctement les
résultats obtenus : nous avons présenté
l'interprétation faites de nos résultats.
3) la méthode analytique
Pour Mathieu GUIDERE, dans « méthodes
d'analyses », ma méthode analytique est le processus par
lequel le chercheur décompose le sujet. On décompose un ensemble
en ses éléments constitutifs, ses éléments
essentiels afin d'ne saisir les rapports et donner le schéma
général de l'ensemble. D'où il faut trois
étapes :
· l'observation des faits ;
· l'élaboration des hypothèses ;
· vérification des hypothèses.
5.2 Les
techniques
Pour le professeur MULUMBATI NGASHA, les
techniques de recherche sont des outils dont se servent les chercheurs pour
appréhender ou atteindre ses objectifs. Elles ne sont au fond que des
moyens pour collecter les données13(*). Ainsi, notre étude nous a conduits à
faire recours aux techniques suivantes :
1) la documentation
Elle nous a permis de faire référence et
consulter certains ouvrages et documents ayant trait à notre sujet.
La littérature sur ce sujet est riche et abondante. La
consultation des travaux de ceux qui nous ont précédés
nous a permis de nous imprégner de leurs pensées, de cerner les
difficultés auxquelles ils ont fait face et les moyens mis en oeuvre
pour les contourner ; de saisir l'originalité en abordant
l'étude sur le DSCRP et le développement durable et
apprécier les atouts de ce travail qui apporterait un plus dans la
définition des stratégies de développement en
République Démocratique du Congo.
2) L'observation
Cette technique nous a permis d'observer le déroulement
du processus de DSCRP dans la province du Sud Kivu depuis son lancement en
province en 2006 jusqu'à l'atteinte du point d'achèvement en
2010.
3) L'entretien
Cette consiste à un échange organisé du
chercheur en vu de recueillir les données dont il a besoin pour sa
recherche.
Celle-ci nous a permis de procéder à des
discussions avec les agents responsables du DSCRP au niveau de la province
notamment les agents de la division provinciale du plan
06.
Délimitation du sujet
La réalité scientifique est grande et
diversifiée qu'on ne peut pas l'appréhender dans son ensemble.
C'est ainsi que notre travail a été délimité
suivant deux critères :
§ le temps
§ et l'espace
6.1
Délimitation spatiale
Dans l'espace, notre travail prend comme champs
d'étude la province du Sud Kivu
6.2
Délimitation temporelle
Dans le temps, notre travail prend en compte la
période allant du lancement du DSCRP en province du Sud Kivu (2006)
jusqu'à l'atteinte du point d'achèvement en 2010
07.
Subdivision du travail
A part l'introduction et la conclusion, notre travail comporte
trois chapitres. Dans le premier chapitre intitulé CADRE CONCEPTUEL ET
GENERALITES, nous définissons les concepts clés et
présentons le milieu d'étude.
Dans le deuxième chapitre intitulé LE PROCESSUS
DSCRP AU SUD KIVU : PERSPECTIVES et OBSTACLES, nous présentons le
déroulement du DSCRP au Sud Kivu depuis son lancement jusqu'au jour de
l'atteinte du point d'achèvement. Dans le troisième chapitre
intitulé MECANISMES DE DEVELOPPEMENT DURABLE EN RDC, nous
présentons un ensemble d'axes à manipuler par les pouvoirs
publics en vue de soutenir le développement en RDC.
08.
Difficultés rencontrées
La réalisation de ce travail s'est butée
à plusieurs difficultés durant l'activité de
recherche ; nous songeons exactement au comportement dont nous avons
été victime de la part des agents de la division provinciale du
plan et de l'économie.
Nous avons été obligés d'effectuer plus
de 20 tours pour être reçu, ce qui n'a pas été sans
conséquence majeur sur notre emploi du temps.
Chapitre I CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR L'ETUDE
Une recherche consciente de ses besoins ne peut passer outre
la nécessité de clarifier ses concepts car une exigence
essentielle de la recherche est que les concepts soient clarifiés pour
permettre de progresser14(*). Ainsi, nous tenterons dans ce chapitre d'expliquer
quelques notions des mots considérés comme clés dans ce
travail.
I.1
Cadre conceptuel
I.1.1
Le développement
D'après P. de SENAERCLENS, le développement est
défini comme une transformation des conditions de vie de la population,
des modes d'organisation économique, du système politique, de la
culture, dans le but de rattraper les pays industrialisés15(*).
Pour A. SEN, le développement est un processus par
lequel le plus grand nombre, si pas la totalité d'hommes, de femmes,
d'adultes, de vieillards et d'enfants, accèdent au bien être
matériel, moral et spirituel, librement consenti dans la paix et la
sécurité16(*).
Le développement est donc un ensemble des
transformations des modes de production, de consommation, de distribution et
d'échange permettant un accroissement du produit national d'un pays,
ainsi que sa répartition équitable entre différentes
couches de la société dans lequel cet accroissement s'est
observé.
I.1.2
la pauvreté
La pauvreté est un phénomène complexe
dont les définitions varient selon les auteurs et les organismes.
Certains auteurs définissent la pauvreté par rapport au revenu
par habitant d'un pays, tandis que d'autres la définissent dans une
approche humaine.
Selon la commission européenne, la pauvreté est
un phénomène couvrant dans son acception, non seulement l'absence
de revenus monétaires et des ressources financières, mais aussi
la notion de vulnérabilité ainsi que les facteurs tels que
l'absence de l'accès à une alimentation adéquate, à
l'éduction, à la santé, aux ressources naturelles et
à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au
crédit ; à l'information et à la participation
politique, aux services et aux infrastructures17(*).
I.1.3
Le développement durable
C'est un concept introduit par le rapport Brundtland (notre
avenir à tous, 1987) et désigne une possibilité de
développement qui permet aux générations actuelles de
satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs.
Il est en effet, d'un point de vue économique, un
ensemble des transformations structurelles des modes de production, de
consommation, de distribution et d'échange, qui rendent possible, dans
un horizon temporel relativement long, la croissance économique et sa
répartition.
I.1.4
le DSCRP
Le DSCRP, Document des Stratégies de croissance et de
Réduction de la Pauvreté est une politique suivie par un pays
ayant été admis à l'initiative PPTE dont les principaux
objectifs sont la croissance et la réduction de la pauvreté pour
alléger la dette publique dont il n'assurait plus le service.
I.1.5
la croissance
La croissance économique est définie comme
toute élévation de la production par quelque moyen que ce soit.
Pour Simon KUZNETS, la croissance est une augmentation du volume de production
sur une période.
Pour F. PERROUX, la croissance est une augmentation soutenue
durant une ou plusieurs périodes longues (...) d'un indicateur de
dimension pour la nation : le produit global net18(*).
La croissance est donc une augmentation des quantités
produites dans une économie au cours d'une période
donnée.
I.2
Généralités sur l'étude
I.2.1
Notions sur le développement
Le développement implique, en plus de la croissance,
une satisfaction des besoins fondamentaux (éducation, santé,
alimentation). C'est un processus cumulatif puisqu'il met en jeu une
amélioration des capacités humaines et donc une hausse de la
productivité favorable à la croissance. Il met donc en jeu des
éléments qualitatifs et quantitatifs.
La croissance est donc une condition nécessaire mais
pas suffisante du développement puisqu'elle seule ne permettra pas
d'améliorer le niveau de vie, d'augmenter l'étendue des choix
humains, de dégager des ressources en faveur de la santé et de
l'éducation, d'accroître l'indépendance économique
nationale en rendant moins nécessaire l'aide étrangère.
Cependant, la croissance n'est pas une condition suffisante à court
terme du développement si elle n'est pas accompagnée des
politiques visant une réduction directe de la pauvreté19(*).
I.2.1.1 Théories de la croissance économique
Entant que telle, la croissance économique est un
aspect essentiel du développement qui se limite aux quantités
produites au cours d'une période donnée ; qu'il ne faut pas
confondre avec le développement. Elles se limitent à mesurer les
quantités de bien qui transitent par le marché pendant que le
développement lui s'intéresse aux quantités comme aux
qualités marchandes ou non marchandes.
1)
Caractéristiques de la croissance
La croissance se caractérise principalement par trois
éléments20(*) :
§ La vigueur de la croissance : c'est un
phénomène récent et ce serait une erreur de le
considérer comme un simple prolongement des processus antérieurs.
La croissance économique avec accroissement de la population et
augmentation du produit physique n'apparaît guère qu'avec la
révolution industrielle ; et encore les taux de croissance sont
inférieurs ;
§ La régularité plus grande : la
deuxième caractéristique de la croissance contemporaine c'est la
régularité plus ou moins relative. Les crises et les cycles qui
avaient retenu l'attention des économistes dans la moitié du
19è siècle était marquée par des mouvements brutaux
des prix et de l'activité.
§ La transformation structurelle : la croissance
économique n'est pas homothétique, bien loin de se traduire par
une augmentation proportionnelle des différents secteurs et un
accroissement régulier des différents types d'emplois, elle est
une déformation du système produit, un changement dans
l'allocation des ressources et des hommes et une diffusion inégale des
innovations et des gains de productivité.
2) Mesure de la
croissance
Pour mesurer la croissance économique, on retient comme
indicateur le produit intérieur brut (PIB). Cela veut dire que la
croissance correspond au taux de croissance du PIB. Cependant, quelques
difficultés apparaissent dans la mesure de la croissance
notamment :
§ Une croissance économique élevée
n'est pas synonyme d'augmentation du niveau de vie suite à
l'inégalité dans la répartition des richesses produites et
l'augmentation de la population ;
§ La croissance ne se limite qu'aux quantités
échangées sur le marché ;
§ Les aberrations de la croissance qui mesure des
augmentations quantitatives qu'il conviendrait mieux de soustraire comme la
production de l'alcool, du tabac, l'exploitation rationnelle des ressources
naturelles,...21(*)
3) Les modèles
de croissance économique
Nous allons analyser dans cette section trois modèles
notamment : le modèle de Keynes, le modèle de Domar et le
modèle de Harrod22(*).
§ Keynes et la possibilité
d'équilibre de sous emploi
L'oeuvre de Keynes constitue une étape fondamentale
dans l'élaboration d'une théorie explicative du fondement des
économies capitalistes développées. Keynes rejette
l'explication de type néo-classique cruellement démentie par les
faits, selon laquelle un équilibre de plein emploi tendrait à
s'établir spontanément et montre qu'il y a plutôt
possibilité d'équilibre de sous emploi.
Les plans de production sont dressés par les
entrepreneurs, à partir de leurs coûts de productions (connus) et
en fonction des prévisions qu'ils font de l'évolution de leurs
marchés ; ces plans dépendent donc de ce que les
entrepreneurs supposent pouvoir écouler sur le marché de
façon rentable, de ce que Keynes appelle la demande effective ; ils
n'ont donc guère de chances de coïncider avec les capacités
productives du système. Le modèle keynésien est donc un
modèle de demande ; c'est en effet celle-ci, et
précisément la demande d'investissement qui joue un rôle
fondamental.
En effet, tout le revenu distribué par les
entrepreneurs dans l'opération de production n'est pas
dépensé et transformé en demande qu'il s'est
commandé ou investi. La partie consommée ne pose pas de
problème car pour Keynes, elle est fondamentalement
déterminée par le revenu. Quant à la partie non
consommée, il n'est pas forcé que les agents économiques
désirent l'investir (oppositions aux néo-classiques) ; la
distinction entre agents qui épargnent
et ceux qui investissent est la raison fondamentale de
l'équilibre de sous emploi, de l'apparition du chômage ;
chaque fois que dans une économie libérale, l'incitation
à investir est suffisamment forte et ne peut absorber toute
l'épargne qui apparaît au niveau de plein-emploi, il y a
diminution de l'activité économique et donc du chômage
Keynes a ainsi montré le caractère moteur de la
décision d'investissement ; l'incitation à investir
constitue la cause fondamentale des déséquilibres de courte
période, de la même façon, la variation de l'investissement
constitue la variable explicative des fluctuations de l'activité
économique.
Certes, l'analyse de Keynes reste limitée à la
courte période, à la problématique de l'équilibre
et du déséquilibre, ignorant les phénomènes de la
croissance démographique, de l'accumulation du capital et du
progrès technique. Mais c'est bien une inspiration keynésienne
qui a caractérisé les premières analyses des
théories de la croissance économique d'abord parce qu'elles
mettent en évidence le caractère moteur de l'investissement, en
suite parce qu'elles sont très pessimistes quant aux possibilités
de croissance équilibrée de plein-emploi.
§ Domar et la condition de croissance
équilibrée
Dès 1947, Domar montrait le caractère
limité de l'analyse de Keynes qui ne considérait l'investissement
que comme un créateur de revenu par l'intermédiaire de l'effet
multiplicateur. Or, tout investissement net entraîne, par
définition même une augmentation de la capacité de
production. Aussi, si l'on veut définir les conditions
d'équilibre, on ne peut admettre que les capacités de production
soient invariables ; il faut analyser l'investissement à la fois
comme générateur de demande et comme créateur de
capacité de production. Du même coup, on est amené à
une conception dynamique de l'équilibre, le niveau de demande et la
capacité de production devant croître simultanément.
Le modèle s'écrit très simplement
à partir de la prise en compte de deux effets de
l'investissement :
- l'effet de demande ou effet keynésien est fonction
inverse de la propension marginale à épargner et fonction directe
de l'accroissement de l'investissement ÄI et il est d'autant plus
important que la propension marginale à épargner est faible.
- L'effet de capacité áI, égal au produit
de ó, productivité moyenne du capital nouveau par le montant de
l'investissement réalisé, mesure l'accroissement de
capacité productive entraîné par l'investissement
considéré.
Il est dès lors évident que pour qu'il y ait
croissance économique équilibrée, il faut que la masse de
revenu créée par l'accroissement d'investissement permette
d'écouler la masse des biens supplémentaires produits par
l'accroissement de capacités. Ce qui signifie qu'il faut que
l'investissement croisse au taux òá, conclusion importante mais
limitée, le modèle donnant une condition d'équilibre mais
pas une explication de la croissance.
§ Harrod et l'improbabilité de la
croissance équilibrée de plein-emploi
C'est à Harrod que revient le mérite d'avoir
tenté une explication de la croissance économique à partir
d'un modèle qui sera d'ailleurs assez semblable au modèle de
Domar, mais beaucoup plus complet et retrouvant dans la perspective de longue
période un certain nombre de problèmes posés par Keynes
dans l'optique de courte période.
Le modèle met explicitement l'accent sur
l'égalisation des décisions de l'épargne et
d'investissement comme condition d'équilibre d'un modèle de
croissance. En outre, sur base du principe d'accélération, il
incorpore une théorie de la fonction d'investissent.
L'égalité épargne et investissement doit, chez Harrod,
être traitée dans une optique de croissance parce que
l'épargne est fonction du niveau de revenu, alors l'investissement est,
au moins, en partie fonction de la croissance du revenu.
Le système sera en situation d'équilibre
dynamique stable si le revenu croit régulièrement au taux
gw=s/v. ce taux de croissance est dit nécessaire car il est
le seul à permettre une expansion équilibrée de la demande
globale et de la capacité productive et donc à satisfaire les
espérances normales de profit des entrepreneurs ; mais, de
même que Keynes avait que l'équilibre de courte période
pouvait être un équilibre de sous emploi, de même la
croissance au taux nécessaire peut parfaitement être une
croissance en situation de chômage.
Pour faire apparaître cela, Harrod introduit à
coté du taux nécessaire, le taux naturel de croissance, que l'on
peut définir comme le taux de croissance du produit, permis à la
fois par le taux de croissance de la population et le progrès
technique ; c'est donc le taux maximal que l'économie ne peut
dépasser en longue période. Bien entendu, il n'y a aucune raison
pour que le taux de croissance nécessaire (du point de vue des
entrepreneurs) soit égal au taux de croissance naturel qui permet le
plein-emploi des hommes : l'égalité entre s/v et ? ne
pourrait être que pure coïncidence.
I.2.1.2 le développement
1) Objectif du
développement
L'objectif classique du développement est la
possibilité réelle et/ou large que possible pour la population
adulte de participer aux prises de décision qui déterminent les
directions dans les quelles la société se
développe23(*).
Le développement ne peut être que la
démarche par laquelle le groupe lui-même arrive à
maîtriser par des décisions qui lui sont propres, le processus
dans lequel il s'est engagé ou dans lequel on l'a engagé, arrive
à contrôler le fonctionnement de son système, ce qu'il ne
faisait pas ou ne fait plus. Mais ce parallélisme n'est qu'apparent car
la polysémie du mot résiste au contexte immédiat,
superficiel qui l'entoure.
2) Critères du
développement
Les critères du développement ont
été élaborés par Amartia SEN pour le compte du
Programme des Nations Unies pour le Développement. Ce sont l'indice de
développement humain (IDH) et l'indicateur de pauvreté humaine
(IPH) qui sont :
a. l'espérance de vie à la naissance ;
b. le taux de scolarisation des enfants ;
c. le PIB réel ajusté par habitant ;
d. la moyenne d'années passées par les jeunes
aux études ;
e. l'accès aux soins médicaux ;
f. l'accès à l'eau potable et à
l'électricité ;
g. la part des enfants de moins de cinq ans souffrant de la
malnutrition.
3) Acteurs du
développement
Il existe aussi bien en sciences sociales qu'en sciences
économiques une unanimité selon laquelle pour aboutir au
développement il faut l'interaction de trois acteurs : le secteur
public (l'Etat), le secteur privé marchand (entreprises) et le secteur
privé associatif (société civile).
Le secteur public est composé des institutions
républicaines et son rôle est d'exercer les fonctions
régaliennes : la défense, la justice, la
sécurité, ...
Le secteur privé marchand est composé des
entreprises qui ont pour fonction principale d'élaborer des biens et
services pour les vendre moyennant un bénéfice.
Le secteur associatif est composé d'une multitude
d'associations, des confessions religieuses, des corporations professionnelles,
des syndicats, etc.
4) Le
développement humain
Selon le rapport du PNUD publié en 1990, le
développement humain est un processus qui conduit à,
l'élargissement de la gamme des possibilités qui s'offrent
à chacun. Quelque soit le stade du développement, elles
impliquent que soient réalisées trois conditions
essentielles :
- vivre longtemps et en bonne santé ;
- acquérir un savoir ;
- avoir accès aux ressources nécessaires pour
jouir d'un niveau de vie convenable.
I.2.1.3 le développement durable
Le développement durable est concept qui repose sur
l'idée d'un bien être environnemental, économique et social
aujourd'hui et demain. Il existe cependant plusieurs définitions
reconnues à celui-ci et la plus fréquente est celle tirée
du rapport Brundtland, connu sous le nom de « notre avenir à
tous ». Le développement durable est défini comme un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à
répondre aux leurs.
1) les concepts du développement
durable
Le développement comporte deux concepts
fondamentaux :
- le concept des besoins, en particulier les besoins
essentiels des personnes démunies qui devraient avoir une
priorité absolue ;
- l'idée de limites, imposées par l'état
de la technologie et de l'organisation sociale à la capacité de
l'environnement de répondre aux besoins présents et à
venir.
2) Les trois sphères du développement
durable
Le développement durable se veut un processus
participatif de développement qui concilie l'environnement,
l'économie et le social et établi le caractère vertueux
entre ces trois sphères24(*). C'est un développement respectueux des
ressources naturelles et des écosystèmes, support de la vie sur
terre, qui garantit l'efficacité économique mais sans perdre de
vue les finalités sociales que sont la lutte contre la pauvreté,
contre les inégalités, contre l'exclusion et la recherche de
l'équité. Une stratégie de développement durable
donc être une stratégie gagnante de ce triple point de vue
économique, social et environnemental.
I.2.2
Notion sur la pauvreté
Le concept pauvreté est une notion qui s'étend
sur plusieurs acceptions que nous allons essayer de circonscrire dans cette
section pour mieux l'approfondir. Nous tenterons de montrer comment la
pauvreté a été retenue comme champs d'étude de la
science économique, en passant par ses causes et finir par ses
différentes approches.
I.2.2.1 la pauvreté dans l'histoire de la pensée
économique
Le concept pauvreté a évolué
considérablement dans la pensée économique depuis le
18è siècle. On peut identifier deux période qui ont
marqué la théorie économique en matière de
l'analyse de la pauvreté et des conditions de vie. La première
coïncide avec la période de l'industrialisation en Europe en
1750-1850 au cours de laquelle les effets du progrès technique ont
dominé la pensée économique. La deuxième
débute à la fin des années 1940 dans les pays en voie de
développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine25(*).
1) Le concept
pauvreté avant 1750
Avant 1750, la croissance de la production mondiale par
personne est relativement faible. A cette époque la théorie
économique était dominée par la théorie de Malthus.
Celle-ci soutenait que la production était limitée par une
croissance arithmétique par des contraintes de ressources entre autres
de terres, alors que la population croissait à un rythme
géométrique.
A long terme, cette situation aurait comme conséquence
un appauvrissement de la population car plus de bouches à nourrir face
à une production insuffisante. Dans un tel contexte, la réduction
de la pauvreté était difficilement réalisable puisqu'elle
reposait sur la redistribution des ressources de plus en plus
limitées.
2) Le concept
pauvreté entre 1750-1850
Les économistes classiques ont rejeté cette
vision normative qui ne semblait pas tenir compte des changements qu'allait
apporter le progrès technique surtout au niveau de la fertilité
des sols et de la productivité du travail.
Entre 1740 et 1840, le progrès technique
s'accélère en Angleterre et dans beaucoup de pays
européens. C'est à cette époque que Smith fait une
contribution importante pour expliquer la relation entre croissance
économique et pauvreté ; suite à la
spécialisation du travail et à l'essor des échanges, les
gains de productivité et la croissance permettraient d'augmenter la
demande de main d'oeuvre dans les industries et les salaires, et ainsi la
demande agrégée.
Une part importante du débat sur les effets de la
croissance et du progrès technique dans la lutte contre la
pauvreté concerne le capital physique et humain. Smith
considérait, par exemple que des meilleurs soins de santé
permettraient d'accroître la capacité à travailler et le
salaire des travailleurs contribuant directement à l'amélioration
des conditions de vie des travailleurs.
Les subventions à l'éducation de base ont
été recommandées par les économistes classiques en
partie parce qu'elles permettraient de réduire le taux de
fertilité, mais le développement du capital humain étaient
leur argument principal. Des ressources humaines mieux formées
augmentent la productivité et favorisent l'émergence des
initiatives individuelles.
3) Le concept
pauvreté après 1940
Malgré tous les efforts déployés par
l'église et les Etats avant 1750, la pauvreté n'a pas
été résorbée dans le monde mais elle a quand
même reculé dans les pays qui ont eu part au progrès
technique que le monde a connu depuis 1960. Dans certains cas, les
progrès ont été spectaculaires ; par exemple, il n'a
pas fallu à l'Indonésien une génération dans les
années 1970-1980 pour ramener de près de 60% à moins de
20% l'indice de la pauvreté.
Cependant, dans beaucoup de pays, les résultats de
l'économie ont été moins bons et le nombre de pauvre y a
diminué plus lentement. Lorsqu'un accroissement rapide de la population
constituait un autre facteur important, comme dans la partie subsaharienne
d'Afrique, la consommation par habitant a stagné et le nombre de pauvres
s'est accru.
Au début des années 1960, la plupart des plans
de développement prévoyaient que la croissance devrait se
réaliser à travers l'accumulation du capital et
l'industrialisation. Les actions de lutte contre la pauvreté portaient
l'accent sur l'éducation de base, l'amélioration des soins de
santé, l'accès au crédit rural ; on accordait peu
d'attention à la croissance comme moyen de lutte contre la
pauvreté.
Jusqu'au milieu des années 1970, les objectifs des
programmes de lutte contre la pauvreté tournaient autour du concept de
redistribution avec croissance. Cette vision encore parfois
véhiculée ne tient pas compte des limites des possibilités
de redistribution de richesses face aux intérêts des groupes.
Les années 1980 dont on a souvent dit qu'elles ont
été une décennie perdue pour les pauvres, n'ont pas
été en mesure de démentir la tendance globale au
progrès. Le revenu de la plupart des pauvres au monde a continué
à diminuer et la mortalité de moins de cinq ans, le taux de non
scolarisation ont continué à progresser.
Pour lutter contre la pauvreté, la décennie 1990
prévoyait pour sa part certaines mesures notamment :
§ Une utilisation de ce que les pauvres ont en abondance
à savoir sa force de travail ;
§ Une assurance aux pauvres d'un minimum de services
sociaux de base parmi les quels les soins de santé primaires, le
planning familial, la nutrition et l'enseignement primaire.
I.2.2.2 les causes de la pauvreté en RDC
Dans une approche trop globale, la principale cause de la
pauvreté reste la primauté des intérêts individuels
sur les intérêts collectifs. Il existe cependant trois principales
causes de la pauvreté en RDC26(*).
1) La mauvaise
gouvernance
Elle est souvent citée comme principale cause de la
pauvreté en RDC depuis l'indépendance jusqu'à nos jours.
Elle est dans la plupart des cas responsables de l'incapacité du
gouvernement congolais à organiser, gérer divers secteurs de la
vie nationale : santé, éducation, alimentation,
infrastructures. La bonne gouvernance réfère par contre à
la capacité des dirigeants de faire correspondre la conduite des
affaires de l'Etat aux besoins de la population.
2) Les guerres et
instabilités politiques
Depuis 1960, la RDC fait face aux guerres et diverses formes
de troubles. La sécession
Katangaise, la guerre de MULELE, la guerre de Jean SCHRAM
à Bukavu, la guerre de 80 jours au Katanga, etc. a ces multiples guerres
il faut ajouter l'absence de la démocratie, des pillages agencés
qui avaient émaillé ici et là la vie
socioéconomique et politique en RDC
3) Le
délabrement des infrastructures
Dans la plupart de nos provinces, les conséquences de
toute forme de désordre n'ont pas manqué d'affecter durement le
tissus économique et les infrastructures socioéconomiques :
routes, ponts, chemin de fer, usines, fabriques, hôpitaux, écoles,
centrales hydroélectriques ; des ressources d'emploi ont
été détruites, provoquant un manque de ressources
monétaires et donc créant la pauvreté.
I.2.2.3 les approches de la pauvreté
Des nombreuses recherches ont prouvé que le
critère revenu n'est pas suffisant pour cerner le concept
pauvreté, même s'il s'agit de l'aspect matériel visible.
Cependant, on note l'approche monétaire, l'approche des conditions
d'existence et l'approche humaine.
1) La pauvreté
monétaire
Le PNUD a beaucoup contribué dans la mise sur pied des
mesures et des évaluations du concept pauvreté. La
pauvreté définie par le manque de revenus monétaires a
été critiquée car même la dignité humaine ne
doit plus être ignorée à moins de ne voir la
pauvreté comme un concept statique et non plus comme un processus
multidimensionnel.
L'implication du pauvre, la prise en compte de leur point de
vue et surtout leur autonomie doit être considéré comme
critère essentiel pour éliminer la pauvreté. La
pauvreté monétaire est l'approche la plus fréquente. Pour
cette approche, est considérée comme pauvre, la personne dont les
ressources sont inférieures au seuil de la pauvreté.
2) La pauvreté
des conditions d'existence
Dans cette approche, la, pauvreté est perçue
comme la privation des différents domaines de ménages : le
logement, l'alimentation, considérés comme critères
fondamentaux de l'existence humaine même.
3) La pauvreté
humaine
Le concept pauvreté humaine qui été
introduit par le programme des nations unies pour le développement
(PNUD) dans son rapport sur le développement humain , 1997, est
fondé sur l'approche des capacités différentes de la
pauvreté monétaire. La pauvreté humaine fait
référence à la dénégation des
opportunités et des choix pour accéder à une vie
acceptable. Le concept de pauvreté humaine permet de cerner les causes
la pauvreté par ses expressions. A cette fin, le PNUD a inventé
un autre concept, celui de mesure de la privation de développement.
C'est l'indicateur de pauvreté humaine (IPH) entendu à
travers :
§ L'espérance de vie à la
naissance ;
§ Le manque d'accès à l'eau potable et
l'électricité et aux soins de santé ;
§ L'absence de l'accès aux ressources publiques et
privées ;
§ Le manque d'éducation de base.27(*)
I.2.3
Présentation de la province du Sud Kivu
I.2.3.
1 situation géographique
1. superficie, population et
localisation
La province du sud Kivu a une superficie de
69 130 km2 et sa population s'élève à
3.028.000 habitants plus de en 1997, elle est estimée actuellement
à 3.500.000 habitants, soit 50,6 hab. /km2 de densité
moyenne.
Le sud Kivu est situé à l'Est de la RDC,
approximativement entre 1° 36' de latitude sud et 5° de latitude nord
d'une part et 26° 47' de longitude et 29° 20' de longitude ouest
d'autre part. La province est limitée à l'Est par la
république du Rwanda dont elle est séparée par la
rivière Ruzizi et le lac Kivu, le Burundi et la Tanzanie,
séparés du sud Kivu par le lac Tanganyika. Au sud on a la
province du Katanga, au sud, à l'ouest et au nord ouest la province du
Maniema, au nord la province du nord Kivu.
2. Relief
La frontière orientale du sud Kivu correspond au rift
valley occidental, dans ce fossé d'effondrement logeant le lac
Tanganyika et le lac Kivu. Quant aux terrains qu'on y trouve peuvent être
groupés en deux ensembles provinciaux : les terrains du socle et
volcaniques, auxquels il faut ajouter un troisième ensemble : les
terrains qu'on trouve au fond des lacs Kivu et Tanganyika ainsi que dans la
plaine de la Ruzizi.
Le socle réunit tous les terrains antérieurs au
carbonifère moyen et couvre pratiquement tout l'ouest et le centre de la
province, plus 70% de l'étendue de la province. Ces terrains anciens
sont riches en minerais : de cassitérite, d'or, de colombo
tantalite, de wolframite etc. ; minerais exploités depuis la
période coloniale jusqu'à nos jours.
Les environs de la ville de Bukavu sont des régions
volcaniques où l'on rencontre des roches basaltiques, voire les laves
anciennes vers INERA MULUNGU, d'ailleurs le mont Kahuzi est un volcan
éteint.
Quant au relief, il est très varié. L'est
très montagneux s'oppose au centre et à l'ouest de la province
où l'on rencontre respectivement des hauts plateaux et des bas plateaux.
Cette diversité physique est à, l'origine de l'appellation du
Kivu montagneux à l'est et qui diffère des contrées
occidentales moins élevées. Le haut relief de l'est est sans
doute la prolongation de la chaîne des MITUMBA excédent parfois
3000m d'altitude. Toutefois, un bas relief s'observe dans la plaine de la
Ruzizi depuis Uvira jusqu'à Kamanyola.
3. climat et végétation
Les facteurs principaux qui déterminent les climats au
sud Kivu sont la latitude et l'altitude. Le Kivu montagneux jouit d'un climat
de montagne aux températures douces où la saison sèche
dure 3 à 4 mois de juin à septembre. A ce titre d'exemple, Bukavu
et Goma connaissent une température moyenne de 19° C, quant aux
hauts plateaux de Minembwe, Mulenge, Kalonge et les montagnes de Kahuzi sont
encore plus fraîches. Dans ces contrées pousse une
végétation montagnarde étagée et à
prédominance herbeuse.
Par contre, le centre et surtout l'ouest du sud Kivu en
particulier les territoires de Shabunda et celui de Mwenga connaissent un
climat équatorial, domaine de la foret équatoriale, car il pleut
abondamment et presque toute l'année.
Cependant, la plaine de la Ruzizi connait un micro climat, un
climat tropical à tendance sèche et où les pluies sont
quelques peu faibles (#177; 1000m/an), la végétation étant
la savane herbeuse à épines parsemée des cactus cierges.
C'est ainsi que la riche flore du sud Kivu héberge l'un de meilleurs
parcs du monde, celui de Kahuzi Bièga où l'on rencontre les
gorilles des montagnes et une luxuriante foret des bambous.
4. hydrographie
Elle est abondante. On y retrouve deux lacs : le lac
Kivu et le lac Tanganyika. Les cours d'eau du sud Kivu appartiennent au bassin
hydrographique du fleuve Congo. La plupart de ces cours d'eau prennent leur
source dans les montagnes de l'est et coulent pour la plupart vers l'ouest
où ils débouchent dans le Lualaba, d'autres se jettent dans les
lacs.
5. Sol
A Kabare, Idjwi et Walungu, le sol est
argileux et de plus en plus pauvre à cause des érosions et de la
surpopulation. C'est ainsi qu'il y a beaucoup de conflits de terre dans ces
territoires et l'élevage diminue sensiblement par manque de
pâturages. A Idjwi le sol est encore riche pour l'agriculture mais le
problème de surpopulation rend de plus en plus les espaces cultivables
rares.
A Kalehe, il y a aussi un sol argileux et riche à cause
surtout de sa proximité avec la foret. On y retrouve quelques gisements
d'or. Les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi ont un sol sablonneux
très riche pour l'agriculture et comportent d'importantes richesses
minières. Le territoire d'Uvira a aussi un sol sablonneux favorable
à la culture du riz et du coton. Ses hauts plateaux avec son climat doux
sont favorables à l'élevage.
I.2.3.2 Situation administrative et politique
1) situation administrative
La ville de Bukavu est le chef lieu de la province. A part sa
fonction politique et administrative, elle est également une ville
commerciale, industrielle et touristique la plus importante de la province. Sa
population qui avoisine un million d'habitants, connait un fort exode rural
accentué surtout par les troubles politiques dues aux rébellions
dans le pays en 1996.
Le sud Kivu est l'une des provinces issues de l'ancien Kivu,
elle est divisée en huit territoires, chaque territoire en
collectivités, chaque collectivité en groupements, et ce dernier
en localités ou villages.
Tableau N°1 : subdivision administrative, communes
et territoires
Communes et territoires
|
Superficie en Km2
|
Secteurs/collectivités
|
1. BAGIRA
2. IBANDA
3. KADUTU
|
37,6 km2
12,3 km2
10,1 km2
|
|
1. FIZI
2. IDJWI
3. KABARE
4. KALEHE
5. MWENGA
6. SHABUNDA
7. UVIRA
8. WALUNGU
|
15 786 km2
|
1. LULENGE
2. MUTAMBALA
3. NGANDJA
4. TANGANYIKA
|
281 km2
|
1. NTAMBUKA
2. RUBENGA
|
1 960 km2
|
1. NINDJA
2. KABARE
|
5 707 km2
|
1. BUHAVU
2. BULOHO
|
11 172 km2
|
1. BASILE
2. BURHINYI
3. ITOMBWE
4. LWINDI
5. LUHWINJA
6. WAMUZIMU
|
25 216 km2
|
1. BAKISI
2. WAKABONGO
|
3 146 km2
|
1. BAFULERO
2. BAVIRA
3. PLAINE DE RUZIZI
|
1 800 km2
|
1. KAZIBA
2. NGWESHE
|
Source : division provinciale de l'intérieur
2) Organisation administrative
Le gouverneur de province est assisté d'un vice
gouverneur. La mairie de Bukavu pour la seule ville de la province est
gérée par un maire assisté de deux vices maires. A la
tête de chaque territoire il y a un administrateur de territoire et deux
administrateurs assistants. Compte tenu de l'immensité des territoires,
le gouvernement central a créé des postes d'encadrement
administratif dirigés par des administrateurs de territoire assistant s
résidants ou par des chefs de poste d'encadrement administratif.
A coté de l'autorité administrative il y a les
autorités coutumières. Ainsi, à la tête de chaque
collectivité, il y a un chef de localité communément
appelé MWAMI. Celui-ci est le garant de la coutume et la succession
à tête de la collectivité se fait de pères à
fils. Bien que travaillant avec l'autorité administrative, les chefs
coutumiers ont une certaine indépendance vis-à-vis d'elle.
A la tête de chaque groupement il y a un chef de
groupement issu de la famille royale directement ou indirectement. Chaque
groupement est formé de plusieurs villages avec à sa tête
un chef du village nommé et révoqué par le chef du
groupement après avis du chef de collectivité.
Le directeur de province chapote toute l'administration
publique et spécialement les 31 divisions provinciales fonctionnelles
présentes dans le sud kivu ; il s'agit de des divisons de
l'intérieure et affaires coutumières, du plan, des finances, du
budget, d'économie, de la fonction publique personnel actif, de la
fonction publique personnel passif, de la santé, de l'EPSP, de la
justice et garde des sceaux, de la femme et famille, des affaires sociales, de
l'agriculture, pêche et élevage, du développement rural,
des affaires foncières, du cadastre, d'anciens combattants, de la
culture et arts, du commerce extérieur, de l'énergie, mines et
géologie, des sports et loisirs, de la jeunesse, des transports et
communications, du travail et de la prévoyance sociale, des travaux
publics et aménagement du territoire, de l'urbanisme et habitat, de
l'environnement, du tourisme, de l'information et presse et des PME et
artisanat.
3) Organisation judiciaire
La cour d'appel et le parquet général de la RDC
fonctionnent à Bukavu, chef lieu de la province du sud Kivu. Deux
tribunaux de grande instance et deux parquets existent à Bukavu et
à Uvira. Le tribunal de grande instance d'Uvira a deux tribunaux
secondaires à Kavumu dans le territoire de Kabare, Kalehe, Walungu et
Idjwi ; et celui de Kamituga en territoire de Mwenga pour les territoires
de Mwenga et Shabunda. Ces deux tribunaux secondaires fonctionnent avec deux
parquets secondaires à Kavumu et à Kamituga. Ils sont
été créés pour réduire la distance avec les
justiciables.
Aucun tribunal de paix n'est implanté dans la province
du sud Kivu alors qu'il devrait fonctionner dans chaque territoire. Dans la
ville de Bukavu, il existe un tribunal de ville siégeant dans la commune
de Kadutu. A Uvira il existe un tribunal de cité pour cette
agglomération urbano-rurale.
I.2.3.3 Caractéristiques socioculturelles
La monographie présente dans cette section donne les
caractéristiques importantes de la population du sud Kivu notamment les
données démographiques, la structure de la société,
les groupes ethniques, les caractéristiques des groupes
vulnérables, le régime foncier ainsi que le régime
alimentaire.
1) Statistiques démographiques
Tableau n° : statistiques démographiques sexe
et par territoire
Subdivision
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
filles
|
Total
|
BAGIRA N
E
|
10 868
-
|
10 721
-
|
10 835
-
|
11 390
-
|
43 814
-
|
IBANDA N
E
|
29 006
136
|
40 360
183
|
41 607
38
|
50 955
48
|
161 928
405
|
KADUTU N
E
|
29 007
150
|
28 869
262
|
37 779
120
|
40 032
136
|
135 687
668
|
KASHA N
E
|
11 516
14
|
13 973
42
|
24 340
47
|
23 927
60
|
72 856
163
|
Total ville
|
80 697
|
93 510
|
114 766
|
126 548
|
415 521
|
FIZI
|
58 504
|
65 757
|
84 339
|
86 665
|
294 865
|
IDJWI
|
27 189
|
30 233
|
48 397
|
48 812
|
154 631
|
KABARE
|
92 463
|
105 584
|
143 624
|
154498
|
496 169
|
KALEHE
|
71 005
|
79 429
|
96 948
|
95 578
|
342 960
|
MWENGA
|
63 531
|
73 733
|
91 602
|
88 557
|
317 423
|
SHABUNDA
|
140 364
|
154 477
|
147 087
|
146 663
|
588 591
|
UVIRA
|
72 791
|
85 330
|
116 570
|
122 571
|
397 262
|
WALUNGU
|
103 959
|
120 998
|
107 074
|
124 629
|
456 660
|
Total
|
710 103
|
809 051
|
950 407
|
994 521
|
3 464 082
|
Source : division provinciale de l'intérieur.
N : nationaux
E : étrangers
2) Structure de la société
La société du sud Kivu se structure au tour de
la tribu liée chacune à sa terre. A l'intérieur de la
province, l'organisation économique est centrée au tour de la
terre. Ainsi, le chef est le propriétaire, les notables ont leurs terres
où ils logent des sujets ; les intellectuels et les paysans qui
exploitent cette terre. En ville nous avons 4 classes sociales :
§ Les riches considérés comme notables de
la ville : commerçants, travailleurs des grandes
sociétés et des ONG ;
§ Les politiciens ;
§ Les agents de l'Etat ;
§ Les pauvres
Les principaux groupes ethniques sont :
§ Les Bashi : à Walungu, Kabare, Kalehe,
Mwenga ;
§ Les Barega : à Mwenga, Shabunda,
Fizi ;
§ Les Bahavu : à Kalehe et Idjwi ;
§ Les Bavira et les Barundi à Uvira ;
§ Les Babembe : à Fizi ;
§ Les Banyindu : à Walungu et
Mwenga ;
§ Les Batwa : à Kalehe, Idjwi et Kabare.
Chapitre II LE PROCESSUS DSCRP AU SUD KIVU :
OBSTACLES ET PERSPECTIVES
II.1 Perspectives de la mise en oeuvre du DSCRP I
Le DSCRP I au sud Kivu couvrait une période allant de
2006 à 2010 mais n'a connu qu'une année de mise en oeuvre du fait
du retard observé dans l'élaboration de la stratégie. Le
gouvernement, sur base des éléments de diagnostic
économique et de pauvreté, a défini une stratégie
globale de réduction de la pauvreté basée sur cinq axes
stratégiques constituant son ossature. Ces axes s'articulent autour de
plusieurs domaines et thématiques synthétisés dans le
tableau suivant.
Tableau n°3 : principaux piliers du DSCRP
Pilier1 : consolider la paix, renforcer les institutions
et améliorer la gouvernance
§ Promotion de la bonne gouvernance administrative,
économique et politique
§ Consolidation de la paix et de la
sécurité
|
Pilier2 : consolider la stabilité
macroéconomique et la croissance
§ Diversification des filières agricoles
d'exportation après avoir assurer la relance de l'agriculture, de la
pêche et de l'élevage ;
§ Promotion du développement du micro
crédit et de la micro entreprise ;
§ Réhabilitation et reconstruction des
infrastructures de base ;
§ Relance des activités du secteur minier et
début de la restructuration des entreprises publiques du
secteur ;
§ Réalisation des études sur
l'électrification rurale et communautaire.
|
Pilier3 : améliorer l'accès aux services
sociaux et réduire la vulnérabilité
§ Réhabilitation et construction des
écoles et promotion d'une éducation de
développement ;
§ Renforcement de l'éducation non
formelle ;
§ Réhabilitation et construction des
Infrastructures de santé et amélioration de
l'accès et de la qualité des services de santé ;
§ Amélioration du taux de desserte en eau potable
et assainissement du milieu ;
§ la gestion des immondices et
l'utilisation de l'eau de qualité en vue
d'éviter les maladies d'origine hydriques qui causent beaucoup de
décès des enfants.
|
Pilier4 : combattre le VIH/SIDA
§ la stabilité de l'évolution de
l'épidémie ;
§ amélioration des conditions de vie des personnes
vivant avec le SIDA ;
§ atténuation de son impact sur le
développement.
|
Pilier5 : appuyer la dynamique communautaire
§ l'implication des associations de développement
de base à la planification et à la prise de
décisions ;
§ la vulgarisation auprès des associations des
textes légaux dont la loi n°004/2001 du 21 janvier 2001 portant
dispositions générales applicables aux associations sans buts
lucratifs et aux établissements d'utilité publique ainsi celle
n°07/0189 du 16 mai 2007 fixant les attributions des
ministères ;
§ la création d'un cadre de concertation et de
promotion en faveur des associations communautaires de développement de
base ;
§ le renforcement des capacités d'intervention et
d'appui en termes de financement des associations locales de
développement ;
§ l'opérationnalisation du principe de
parité et la prise en compte des aspects du genre à tous les
niveaux ;
§ l'encouragement de l'émergence des associations
de développement dans les quartiers et dans les villages.
|
Source : division provinciale du plan sud Kivu
II.1.1 Situation économique de la province du sud
Kivu
1. L'agriculture
La structure de l'économie de la province du sud Kivu
n'a pas changé durant la période de 2006 à 2010. Le
secteur primaire dominé par l'agriculture représente 70% du PIB
provincial, avec une contribution moyenne annuelle à la croissance
estimée à 2,9% pour la période 2006 à 201028(*). L'agriculture est
caractérisée par une production essentiellement pluviale
fondée sur des cultures vivrières (mais, riz, manioc) et des
cultures industrielles (quinquina, palmier, café). Elle est surtout
pratiquée par des ménages agricoles faiblement encadrés
sur des petites superficies, avec des outils de travail rudimentaires, des
semences non améliorées et des techniques culturales
obsolètes.
Durant ces dernières années, du fait des
interventions des ONGD, certains petits exploitants agricoles
bénéficient d'intrants sélectionnés, de
crédit et d'encadrement approprié. On peut parallèlement
noter que les exploitations de type moderne sont très rares et sont
essentiellement tournées vers la culture industrielle notamment pour le,
café, le thé et le quinquina. Les principaux facteurs justifiant
cette situation sont :
§ Les pillages perpétrés ;
§ L'insécurité ;
§ La baisse des cours des produits agricoles ;
§ Le vieillissement des plantations par manque
d'entretien ;
§ Le mauvais état des routes de desserte
agricole ;
§ L'insuffisance d'engrais.
Outre ces difficultés, il est à noter la
diminution des effectifs de l'Etat dans le secteur agricole et le
vieillissement du personnel technique d'encadrement. 107 agents techniciens
pour 426 369 ménages agricoles, soit un technicien pour 3 984
ménages agricoles au lieu de 400 initialement prévus29(*).
Malgré les différents atouts agro
pédologiques et les conditions climatiques favorables dont
bénéfice la province, la production alimentaire accuse un
déficit pour toutes les constituant l'alimentation de base des
sud-kivutiens. Les besoins alimentaires non satisfaits par la production locale
sont partiellement comblés par les produits venant du nord Kivu et
du nord Katanga. Le tableau ci-dessous donne les indications sur les besoins
alimentaires dans la province du sud Kivu.
Tableau2 besoins alimentaire dans la province
Cultures
|
Besoins
|
Production en tonnes
|
Ecart
|
Mais
|
258 696
|
89 967
|
- 168 729
|
Manioc
|
233 513
|
209 243
|
- 25 269
|
Riz
|
130 493
|
1 119
|
- 129 374
|
Haricot
|
155 676
|
65 338
|
- 50 338
|
Arachide
|
107 599
|
15 681
|
- 91 918
|
Total
|
885 977
|
380 348
|
- 505 629
|
Source : inspection provinciale de l'agriculture,
pêche et élevage
Selon ce tableau, les déficits alimentaires sont plus
prononcés pour les céréales (mais et riz) que les
légumineuses (arachide et haricot), tandis que l'écart des
besoins par rapport à la production est moins important pour le manioc
qui est perçu comme une des premières denrées de base.
2. La pêche
et l'élevage
S'agissant de l'élevage, on distingue trois types
d'élevage qui sont pratiqués au sud kivu :
§ L'élevage extensif individuel ;
§ L'élevage extensif collectif ;
§ L'élevage semi intensif.
Les élevages de gros et de petits bétails ainsi
que ceux de volailles sont toujours pratiqués de façon
traditionnelle. Ils représentent à moyenne chaque année
moins de 1% du PIB et leur production ne suffit pas pour satisfaire le besoin
total de la province en viande. Pour la pêche, celle-ci est
pratiquée sur les lacs Kivu et Tanganyika. Les faunes fréquentes
sont le ndakala et le lumbu. Cette dernière espèce constitue plus
de 90% de la faune rependue dans le lac Kivu. Deux types de
pêches30(*) :
§ La pêche traditionnelle par un équipement
très rudimentaire (pirogue, filets) et au rendement faible ;
§ La pêche artisanale qui résulte de
l'amélioration des engins utilisés dans la pêche
traditionnelle.
La pisciculture se développe également
grâce aux ONG de développement mais les problèmes
identifiés dans ce domaine font énormément
défaut.
3. La production
minière
Les mines n'ont pas subi également d'avancement. Leur
contribution au PIB reste faible, 3% et leur exploitation se fait de
façon artisanale. Cet outil ne contribue donc pas au
développement socio économique de la RDC pour trois
motifs :
§ La faible valeur ajoutée ;
§ La fraude ;
§ Et la mauvaise utilisation des revenus gagnés
par les creuseurs.
4. Parts
sectorielles en % du PIB
Selon le tableau suivant, la part du secteur primaire demeure
la plus élevée dans le PIB de la province du sud Kivu, soit
71,3%. Il est cependant dominé par une agriculture faiblement
mécanisé et relativement peu industrialisée et où
la recherche agronomique connait peu d'investissement.
Le secteur secondaire, du fait de la destruction du peu
d'industrie par la guerre, reste encore très embryonnaire et ne
représente que 6,7% du PIB avec une contribution moyenne annuelle
à la croissance de 3,2%. Il est dominé par l'informel,
caractérisé par des petites unités artisanales de
transformation. La faible industrialisation n'est pas sans effet sur la
productivité globale des facteurs et les performances
économiques.
Le secteur tertiaire quant à lui représente
19,2% du PIB avec une contribution moyenne annuelle à la croissance de
6,8%. Ce secteur repose sur le commerce, les transports, les communications, le
tourisme et l'intermédiation financière. L'intermédiation
financière est opérationnelle à travers la présence
significative d'institutions financières de micro finance très
rependues dans la province et octroyant des crédits aux
opérateurs économiques et à la population.
Le tourisme est important à signaler au sud Kivu
dispose d'un riche potentiel touristique avec le parc national de Kahuzi
Bièga et 13 aires protégées qui regorgent des montagnes,
une flore et une faune très rare, notamment les gorilles de montagne
pouvant attirer beaucoup de touristes. Cependant, l'insécurité
due à l'existence de quelques poches de résistance du fait de la
guerre et la mauvaise gouvernance rend ces sites non opérationnels.
Tableau n°3 parts sectorielles en %du PIB
Secteur économique
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
moyenne
|
Primaire
|
67,7
|
72,1
|
72,7
|
72,5
|
71,3
|
Secondaire
|
7,7
|
6,5
|
6,3
|
6,2
|
6,7
|
Tertiaire
|
21,4
|
18,1
|
18,4
|
18,3
|
19,2
|
Service non marchand
|
0,9
|
1,0
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
Droits et taxes à l'importation
|
2,3
|
2,4
|
1,9
|
1,7
|
2,1
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : travaux de la banque mondiale sur le cadre des
dépenses à moyen terme dans les provinces de la RDC, août
2010.
La part du PIB des droits et taxes à l'importation
demeure faible. Ces droits et taxes représentent respectivement 0,8% et
2,1% du PIB. Elle a connu une légère augmentation en 2007, et une
baisse de 79% en 2008 et 70% en 2010.
II.1.2 Evolution du taux d'inflation et de croissance
Entre 2006 et 2010, les prix à la consommation
ont connu une évolution erratique en liaison avec la conjoncture
économique. Le taux d'inflation est passé de 13,2% en 2006
à 24,7% en 2010, après avoir atteint son pic 46,1% en 2009 ;
soit une augmentation annuelle de 23,7%. Ce niveau d'inflation est largement
supérieur au seuil de 3% acceptable dans la zone CEMAC.
L'accélération des prix observée à partir de 2008
pourrait être principalement imputée à la flambée du
cours des produits pétroliers et à la crise alimentaire.
Malgré l'amélioration de la croissance
économique obtenue de 2007 à 2010, le niveau d'inflation a
contribué à une érosion du revenu réel des
ménages entraînant du coup leur appauvrissement et une
dégradation des indicateurs OMD.
Le taux d'inflation a été élevé en
2006 de l'ordre de 14%. Il a baissé de 8% en 2007, pour se situer
à 40% en 2009 pour en suite se stabiliser en 2010, du fait de la crise
financière économique mondiale qui a sévi en 2008, ayant
ainsi un effet négatif sur la vie de la population.
II.1.3 L'emploi
La situation économique, malgré les
potentialités ne stimule l'emploi. En effet, le marché de
l'emploi au sud Kivu accuse un taux d'activité de 52,4% qui est
nettement en dessous de la moyenne nationale (60,2%). Le travail des enfants
reste une réalité dans la province avec un taux d'activité
pour la tranche d'âge de 10 à 14 ans de 7,9%. Le chômage
reste plus important dans la province du sud Kivu avec une augmentation moyenne
annuelle de 9,9% qu'au niveau national 3,7%.
Une analyse du revenu des actifs occupés
révèle que environ 34% de la population gagnent moins du SMIG (1
USD par jour) donc extrêmement pauvres et près de 60% travaillent
involontairement moins de 35h par semaine. Le phénomène de sous
emploi est rependu dans la province et touche 80,2% de la population active
occupée.
II.1.4 Profil actuel de la pauvreté
L'analyse de la pauvreté faite est basée sur les
données du document intitulé « province du sud Kivu,
pauvreté et conditions de vie des ménages »,
élaboré par l'unité de lutte contre la pauvreté du
PNUD en mars 2009.
Selon le document, la province du sud Kivu fait partie des
trois provinces les plus pauvres de la RDC. Elle a une incidence de la
pauvreté de 84,7% et compte 8,3% des pauvres de la RDC. Une analyse
selon le secteur institutionnel du chef de ménage de la province
révèle que la pauvreté sévit les plus dans la
catégorie de ménage où le chef est inactif, chômeur
ou retraité (89,1%), suivi de ceux dont le chef travail dans l'informel
(86,6%). L'incidence est un peu moins élevée pour les
ménages dont le chef est employé dans l'administration publique
(70,6%) et encore moins chez ceux dont le chef est employé du secteur
privé (48,72%).
De même, au sud Kivu, la taille des ménages
pauvres est plus grande que celle de mieux nantis et le nombre de personnes
qu'ils ont à charge est souvent élevé. La composition
moyenne des ménages pauvres est de 7 personnes, tandis que celle des
ménages les plus riches n'est que d'environ 4 personnes.
Le niveau d'instruction est également un facteur
discriminant du niveau de vie au sud kivu mais la disparité selon ce
déterminant est moins forte que sur l'ensemble de la RDC. En effet, plus
le chef du ménage est instruit, plus la consommation du ménage
est élevée, et par conséquent moindre sont les chances que
le ménage soit dans une situation de pauvreté. Une
scolarité plus élevée se traduit par une
amélioration de l'alimentation, de la santé, de l'accès
aux services essentiels et de la capacité à faire face aux
épreuves qu'elles soient dues à l'économie, à la
santé ou à des causes naturelles.
Tableau n°4 profil de la pauvreté au sud Kivu
Indicateurs
|
Sud Kivu
|
RDC
|
Sexe du chef du ménage
Masculin
Féminin
|
86,7%
65,6%
|
71,6%
69,9%
|
Milieu de résidence
Urbain
Rural
|
84,6%
84,7%
|
61,5%
75,7%
|
Niveau d'instruction du chef du ménage
Sans instruction
Avec
Dont :
Primaire
Secondaire
Universitaire
|
86,5%
13,5%
84,9%
83,6%
77,5%
|
61,5%
38,5%
76,3%
71,9%
34,1%
|
Secteur institutionnel du chef de ménage
Administration publique
Entreprises publiques
Privés formels
Informel agricole
Informel non agricole
Association
Inactifs, chômeurs et retraités
|
70,6%
86,0%
48,8%
86,6%
83,6%
85,3%
89,1%
|
65,0%
59,1%
49,6%
77,1%
64,5%
60,1%
67,1%
|
Ensemble
|
84,7%
|
71,3%
|
Source : province du sud Kivu, pauvreté et
condition de vie des ménages, mars 2009
En somme, l'analyse du phénomène a fait
ressortir que la pauvreté des ménages augment du jour le jour et
proportionnellement à leur taille : les ménages de plus de 6
personnes affichent les indices de pauvreté les plus
élevés que ce soit en milieu rural ou urbain. Le niveau
d'instruction du chef du ménage influence la vulnérabilité
à la pauvreté. De même le secteur institutionnel joue un
rôle très important dans la variation de l'indice de la
pauvreté en province du sud Kivu.
La principale conséquence de la mise en oeuvre du DSCRP
a été donc été l'adoption du plan quinquennal
(DSCRP II), qui prend le quinquennat 2011 - 2015 articulé autour de
quatre piliers essentiels dont notamment :
- Le renforcement de la bonne gouvernance, de la paix et de
l'autorité de l'Etat ;
- La croissance pro pauvre ;
- Amélioration de l'accès aux services sociaux
et renforcement du capital humain
- Protéger l'environnement et lutter contre le
changement climatique
II.2 Principaux obstacles
II.2.1 La contrainte de temps
En matière d'insuffisances, le principal obstacle a
été le retard observé dans la mise en oeuvre du processus
au sud Kivu ; processus qui devrait théoriquement commencé
en 2006, n'a été effectif qu'à partir de 2009, soit une
année de mise en oeuvre. Cela a été du au retard qui a
résulté dans l'élaboration de la stratégie.
On peut également signaler les
contre-performances observées dans certains secteurs dans le cadre de la
mise en oeuvre du DSCRP I qui peuvent être imputées à la
quasi inexistence de l'instrument de programmation qui est le programme
d'actions prioritaires (PAP) et d'un dispositif de suivi évaluation
opérationnel pour la période 2006 à 2010.
Par ailleurs, cette situation corrobore avec le fait
que les leçons tirées du DSCRP antérieur n'ont pas
été capitalisées au profit du DSCRP I, à laquelle
s'ajoutent le manque de rapport annuel d'avancement de mise en oeuvre et des
difficultés enregistrées lors de la revue des actions du PAP du
même DSCRP I,
II.2.2 le problème d'adaptabilité
Un des grands obstacles à la mise en oeuvre du DSCRP au
sud Kivu a été le fait que sa réalisation doit être
faite dans l'esprit et la lettre des prescrits de la banque mondiale et du FMI,
ce qui fait que la politique économique devient négociable au
lieu d'être définie au niveau local. Cela a été
même à la base de l'échec des plans d'ajustement structurel
qui ont précédé le DSCRP dans les années 1980.
Si le plan Marshall a été une parfaite
réussite en Europe c'est parce que cette difficulté avait
réussie à être surmontée. Ce nom usuel donné
au plan par lequel les Etats unis avaient voulu améliorer la
santé économique du monde, la stabilité politique et la
paix après la seconde guerre mondiale pour relever l'Europe.
L'Europe manquait à l'époque des produits de
première nécessité, des devises pour importer, des
capitaux pour investir et financer la reconstruction. A l'issu de la
conférence euro-américaine qui s'était tenue à
Paris en juin 1947, les besoins économiques de l'Europe sont
estimées à 22 milliards de dollars, des prétentions que
le congrès américain va réduire à 13 milliards de
dollars en 1948. L'économie européenne n'avait besoin que
d'être relancée. Malgré le rejet de l'offre
américaine par l'union soviétique, le plan Marshall a
été un excellent et parfait succès pour l'Europe.
Ainsi, une exigence essentielle pouvant permettre de lutter de
façon efficace contre la pauvreté et améliorer la
croissance économique au sud Kivu est que la politique économique
doit cesser d'être dictée par le FMI et la banque mondiale mais
qu'elle définie localement.
II.2.3 le problème de priorité
Le DSCRP connait un autre véritable
problème : celui de manque de priorisation. En effet, pour rappel,
le DSCRP national comme provincial est assis sur cinq principaux piliers
constituant son ossature. Ce sont :
· La promotion de la bonne gouvernance par le
renforcement des institutions,
· La stabilité macroéconomique,
· Les infrastructures,
· La lutte contre le VIH/SIDA ;
· Et l'appui à la dynamique communautaire.
Le problème étant économique, il est
possible de ramener tous les cinq piliers au deuxième pilier qui est
l'appui à la stabilité macroéconomique. Une
économie en bon état permettra de générer des
ressources supplémentaires en faveur des institutions politiques, de
l'éducation et de la santé ; elle pourra aussi permettre de
générer des ressources en faveur des ménages, des
ressources pour assurer le service de la dette publique grâce à
l'effet du multiplicateur.
II.2.4 une politique moins efficace
Le rapport de mise en oeuvre du DSCRP montre clairement que
les indicateurs macroéconomiques n'ont pas subi de changement positif.
La province du sud Kivu reste parmi les provinces les plus pauvres du pays avec
une incidence moyenne de la pauvreté de plus de 80%. On peut logiquement
se demander pourquoi ce phénomène
Grâce au test de khi carré, analysons
l'efficacité de la politique du DSCRP dans la province du sud kivu. Pour
cela, nous allons supposer que les améliorations induites par le DSCRP
sont contenues dans le PIB provincial.
Les écarts sont entre les fréquences
observées (Oj) et les fréquences théoriques
(prévisions quantitatives du comité permanent du cadrage
macroéconomique dans le cadre du DSCRP) (ej) de taux de croissance du
PIB sont données par la formule :
K2= )2
Sous l'hypothèse nulle on a : H0 : le DSCRP
n'est pas efficace
Sous l'hypothèse affirmative on a H1 :
le DSCRP est efficace.
Si au cours des quatre dernières années il
s'est observé des variations du taux de croissance du PIB provincial
(Oj), ce qui suppose une réussite.
fréquences
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Oj
|
7,5
|
8,2
|
8,9
|
9,6
|
ej
|
7
|
7,5
|
7,7
|
8,4
|
Ddl : (L-1)(C-1) = (2-1)(4-1) = 3
= 5%
Règle de décision : si K2
calculé est inférieur à K2 lu, on accepte
H0 et on rejette
H1
K2 = ( ) 2 + ()2 + ()/2 + () 2 = 1,032
Qui est inférieur au K2 lu (7,82). On
accepte H0. Ce qui suppose que le DSCRP est
inefficace
Il est donc prouvé que le DSCRP est inefficace à
réduire la pauvreté. Cela était déjà
prouvé dans le passé par le Programme des Nations unies pour le
Développement et la Conférence des Nations Unies pour le Commerce
et le Développement.
« Les espoirs que l'on fonde actuellement sur la
mise en oeuvre de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres
très endettés (PPTE) ne sont pas réalistes.
L'allègement de la dette envisagé ne suffira pas rendre celle-ci
supportable à moyen terme (...) ; par ailleurs, l'ampleur de la
dette et la manière dont il interviendra n'auront pas d'effet directs
majeurs sur la réduction de la pauvreté » (CNUCED,
2000, p31).
« La dette continue d'être un frein au
développement humain et à la réalisation des droits de
l'homme. (...). L'initiative d'annuler le service de la dette en faveur des
pays pauvres très endettés (PPTE) n'a jusqu'ici eu qu'un impact
limité (...). Des nouvelles mesures, introduites en 1999, cherchent
à fournir un allègement plus rapide et plus important en visant
la réduction de la pauvreté. L'allègement de la dette
reste toujours loin derrière les intentions et les promesses. Il est
urgent que la mise en place des programmes s'accélère dans tous
les pays et que des nouvelles initiatives soient mise en oeuvre pour que la
réduction de la dette ait une incidence sur le développement
humain ». (PNUD 2000, p120).
II.3 Conséquences de la mise en oeuvre du DSCRP
II.3.1 acquis du DSCRP I
Le principal acquis du DSCRP I est qu'il avait permis
à tous les secteurs de développement de la province du sud Kivu
d'avoir une vision pragmatique sur la réduction de la pauvreté
dans leurs diverses interventions. Ceci avait amené le gouvernement
provincial à adopter la stratégie de passage de l'urgence
(humanitaire) à la stabilisation (STAREC) au développement (DSCRP
II). Cette volonté politique s'est traduite par l'adoption de
l'édit n° 02/2010 du 07 octobre 2010 relative à la
coordination des actions humanitaires et de développement.
Au cours de cette période, on a assisté
à une adaptation du DSCRP comme une stratégie de croissance
à travers le plan d'action prioritaire (PAP). Ce PAP contient des
projets concrets prioritaires pour la province (sécurité,
agriculture, pêche, infrastructures routières, commerce
frontalier, infrastructures sociales) dont l'objectif est la réduction
de la pauvreté à travers une stratégie de croissance et de
développement social. Ce PAP devra permettre aux autorités
politiques provinciales concernées d'exécuter de manière
sectorielle tous les projets retenus et d'orienter tous les partenaires du
développement et investisseurs dans la relance de l'économie et
la lutte contre la pauvreté.
Le PAP est donc un cadre unique de planification
stratégique qui tire ses origines dans le DSCRP et s'inscrit dans les
OMD. Il permet également une mise en place des politiques sectorielles
appropriées qui cadrent avec les objectifs des programmes définis
par la population et le renforcement des capacités en vue de contribuer
à la réduction de la dette de la RDC envers les institutions de
Brettonwoods. A cet effet, le PAP insiste sur la mission fondamentale du
gouvernement provincial de faire sortir la province du Sud Kivu des diverses
crises et de l'amener sur le chemin d'un développement durable et
intégral.
II.3.2 Le plan quinquennal 2011-2015
Face à ces obstacles, le gouvernement provincial a
élaboré une seconde phase du DSCRP qui prend le quinquennat
2011-2015 et articulé autour de quatre piliers :
- Le renforcement de la bonne gouvernance, de la paix et de
l'autorité de l'Etat ;
- La croissance pro pauvre ;
- L'amélioration de l'accès aux services sociaux
et renforcement du capital humain ;
- Protéger l'environnement et lutter contre le
changement climatique.
Tableau n°5 : programmation annuelle en USD du
DSCRP II au sud Kivu
Piliers
|
Programmation annuelle en USD
|
Total 2011-2015
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Pilier1
|
21 463 850
|
25 297 350
|
26 766 350
|
24 037 350
|
25 598 350
|
123 163 750
|
Pilier2
|
208 965 892
|
452 551 058
|
398 081 037
|
345 390 037
|
294 022 037
|
1 698 110 060
|
Pilier3
|
99 194 771
|
129 588 177
|
137 361 925
|
137B 494 190
|
130 536 240
|
634 175 303
|
Pilier4
|
7 775 000
|
5 400 000
|
5 300 000
|
5 300 000
|
2 300 000
|
21 700 000
|
Total
|
336 499 513
|
612 837 085
|
567 509 312
|
512 221 577
|
452 456 627
|
2 477 149 113
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : division provinciale du plan sud Kivu
Tableau n°8 : synthèse des
résultats
Problèmes
|
résultats
|
I Conséquences et obstacles à la mise en oeuvre
du DSCRP au Sud Kivu
1. Conséquences
- Acquis
- Situation économique de la province
|
Vision pragmatique sur la réduction de la
pauvreté de la part de tous les secteurs du développement
- L'agriculture représente 70% du PIB de la province, ce
qui suppose une économie faible économiquement ;
- Les besoins alimentaires de la province représentent un
déficit, soit 505 629 ;
- Le taux d'inflation 24,7% en 2010, ce qui est une bonne
situation par rapport aux années précédentes ;
- Le taux de croissance du PIB est de 4,4% en 2010 ;
- Le taux de sous emploi représente un coefficient
élevé, soit 80,2% ;
- L'incidence générale de la pauvreté reste
parmi les plus élevées du pays, 84,7%
|
2. Obstacles
|
- La contrainte de temps dans l'élaboration et la mise
en oeuvre ;
- Le problème d'adaptabilité ;
- Le problème de priorité ;
- L'inefficacité de la politique.
|
II POLITIQUES PROPOSEES
|
- Promotion d'un
Investissement productif pour le développement
durable ;
- La reforme du secteur financier ;
- Le rôle nouveau de la banque centrale
|
Chapitre III MECANISMES DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE
EN RDC
La conception actuelle de la pauvreté prend racine
dans le concept « sous développement élaboré par
le président américain Harry Truman au quatrième point de
son discours inaugural du 20 janvier 1949. Truman y décrivait un monde
bipolaire divisé entre « pays
industrialisés » ; caractérisés par un
certain taux de richesse et de croissance, et « pays sous
développés » perçus comme
« arriérés » parce qu'ils n'avaient pas
atteint des niveaux de vie « convenables ».
Plutôt de voir la pauvreté comme le
résultat des dynamiques historiques inhérentes à des
relations de pouvoir très biaisées, largement fondées sur
des intérêts économiques particuliers, Truman l'attribuait
au fait de ne pas avoir de revenu et de capacité de consommation et de
production suffisants. Cette conception unidimensionnelle de la pauvreté
implique qu'il n'existe qu'une solution : pour l'éradiquer, il faut
augmenter la production, la consommation et la croissance économique en
transférant la science et la technologie occidentales et en
créant le besoin de biens de consommation occidentaux. Grâce au
développement donc, le « Sud » allait rattraper le
« Nord » en s'intégrant au marché31(*).
En outre, comme les peuples sous développés
étaient considérés comme incapables de définir
leurs propres intérêts, besoins et solutions, on croyait et on
continue à croire que le meilleur moyen d'assurer leur progrès
économique et social était de recourir à des
« experts » de développement dotés d'une
expérience et de connaissances qui les aident à cerner leurs
besoins. Il est donc important pour les pays sous développés
d'accroître le rôle des ressources intérieures pour
atteindre leur développement à long terme.
Cette analyse de Truman du sous-développement nous
conduit à revenir au rôle de l'Etat pour qui revient la tache
d'accroître la production, la consommation et la croissance
économique (évaluée en PIB) tout en portant une grande
attention aux ressources intérieures pour promouvoir le
développement économique durable.
Le rôle de l'Etat est donc déterminant dans la
promotion du développement durable et la réduction de la
pauvreté. Pour cela, trois principales politiques peuvent être
mises en oeuvre par le gouvernement en vue de réduire l'extrême
pauvreté ;
- La promotion d'un investissement productif pour un
développement durable ;
- La réforme du secteur financier en vue de mobiliser
des ressources nécessaires en faveur de l'investissement et la
croissance ;
- Et la réforme du rôle de la banque centrale
dans la définition de la politique monétaire.
III.1
promouvoir un investissement productif pour le développement durable
Cette problématique peut être réduite
à deux circonstances. D'abord, il faut noter que le secteur privé
ne produit pas assez d'opportunités d'investissements rentables. Une
deuxième circonstance à laquelle peut être ramené le
problème de promotion des investissements productifs est le financement
des infrastructures. La mauvaise qualité de ces dernières est
coûteuse pour l'économie pour beaucoup de pays en Afrique. Pour
cela, il faut accroître l'intervention de l'Etat dans la prestation des
services publics, créer un fonds d'investissement à long terme et
créer les banques de développent.32(*).
III.1.1 accroître l'intervention de l'Etat dans la
prestation des services publics
Afin de renforcer le secteur privé, l'Etat devrait
accorder la priorité à l'investissement public dans les projets
d'infrastructures physiques de services publics comme les routes, l'eau ainsi
que la génération et la distribution de
l'électricité.
C'est particulièrement important à la
lumière des résultats mitigés des expériences de
privatisation, spécialement celles de l'appauvrissement en eau. La RDC
doit également chercher à agir ensemble avec d'autres pays en
matière d'infrastructures régionales essentielles notamment dans
le transport, l'énergie et la communication.
Les pays de l'Afrique de l'Est, par exemple, ont mis des
ressources en commun pour construire un barrage régional qui produira de
l'électricité en faveur du Burundi, du Rwanda et de la
Tanzanie.
A cet égard, le nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique (NEPAD), a lancé une initiative
régionale d'infrastructure qui vise à coordonner, faciliter et
aider à financer les projets d'infrastructures à une
échelle régionale. Certains de ces projets comportent des
partenariats privés-publics. Cependant, le secteur public demeure la
source principale du financement de l'infrastructure dans les pays en voie de
développement.
III.1.2 Créer un fonds d'investissement à long
terme
L'Etat pourra mettre sur pied un fonds d'investissement
à long terme similaire aux fonds souverains, qui serait
dédié aux investissements de grande taille et de long terme qui
ne sont pas des services publics et ne peuvent pas être assurés
par des organismes financiers du secteur privé. Un tel fonds pourra
combiner les ressources de nombreux organismes financiers qui détiennent
de larges réserves tels que les fonds de pension, les assurances et les
banques privées.
Dans les pays qui profitent du boom des prix des
matières premières, une partie de ces revenus exceptionnels
pourrait être déposée dans ce fonds d'investissement. Les
dépôts dans le fonds pourraient être garantis par l'Etat
pour autant que le fonds soit géré professionnellement, sans
ingérence politique, et est en mesure d'assurer la qualité des
projets d'investissement. Les gouvernements pourraient encourager le fonds
à fournir de capitaux aux projets d'infrastructure importants ayant un
grand impact social et économique en accordant des incitations fiscales
au financement des projets prioritaires.
III.1.3 Créer des banques de développement
L'Etat doit assurer le financement des activités
économiques qui jouent un rôle important dans le processus du
développement et de réduction de la pauvreté mais
éprouve des difficultés à attirer le financement
privé. Il peut s'agir des activités agricoles ou de
l'économie rurale non agricole qui sont importantes en termes d'effet
sur la création d'emploi et la réduction de la pauvreté.
Un tel financement peut être également bénéfique
à certaines activités industrielles nécessaires pour
lancer un secteur industriel prioritaire ou éliminer les contraintes
spécifiques à la production.
Ces activités peuvent malgré leur importance,
avoir des difficultés à attirer le financement privé
à cause de la longue maturité des investissements, de la
difficulté des institutions financières urbaines à assurer
le suivi dans les zones rurales, ou à l'importance des montants
nécessaires. Certaines de ces activités sont commercialement
viables mais manquent de financement privé, alors que d'autres ont des
taux de rendement sociaux élevés et/ou des effets multiplicateurs
énormes sur l'économie rurale.
Des banques de développement ont été
créées dans des nombreux pays pour répondre à ces
besoins. Leur performance a néanmoins été souvent
décevante pour de raisons de mauvaise gestion, de mauvaise
sélection des projets et d'insuffisance de suivi des projets
financés. En conséquence, nombre de ces banques ont
été soit démantelées, soit soustraites de leur
mission de développement lors des reformes opérées ces
dernières décennies afin de renforcer l'économie de
marché.
En Afrique, on peut identifier plusieurs exemples de banques
de développement qui jouent un rôle positif important dans le
processus du développement dans leurs pays. A l'île Maurice par
exemple, la banque de développement demeure très active et offre
de nombreux services financiers notamment la micro finance. De même, la
banque de développement du Burundi contribue énormément
à la mobilisation des ressources en faveur des secteurs prioritaires du
développement.
Les banques de développement ont donc clairement un
rôle à jouer pour le développement de l'Afrique. Les
erreurs de gestion passées ne peuvent en aucun cas justifier la remise
en cause de ce type de financement pour le processus du
développement ; les mêmes erreurs devant cependant servir
à souligner l'importance de la bonne gestion ainsi que le besoin de
s'assurer que le développement reste au coeur de leur action.
Un besoin s'exprime donc pour le gouvernement de
réhabiliter les banques de développement avec une mission
réellement développementiste ; leur création ou leur
réinstauration pouvant offrir à l'Etat un outil puissant pour la
mise en oeuvre de sa politique de développement. Les banques de
développement devraient donc agir comme canal de transmission de la
politique gouvernementale en faveur de l'économie rurale et d'autres
secteurs prioritaires. Ceci ne peut être une stratégie viable que
si la RDC s'inspire des expériences passées et s'assurer que ces
institutions sont gérées avec professionnalisme et qu'elles
possèdent la capacité de choisir et d'assurer le suivi des
projets qu'elles financent de manière rigoureuse.
Il existe plusieurs options que les pays pouvant être
prises par les pays pour financer les opérations des banques de
développement. Par le passé, une partie de l'aide publique au
développement était canalisée à travers ces
dernières ; elles doivent pour cela prouver leur efficacité
si elles doivent encore à l'avenir servir de canal à ces fonds.
De même, les banques de développement nationales peuvent servir
d'intermédiaires aux banques de développement régionales
et internationales pour les projets de ces dernières dans le pays.
Un tel arrangement allierait le financement et l'expertise des
grandes banques de développement nationales. Une telle
coopération est particulièrement intéressante dans le cas
où mes crédits des institutions financières de
développement régionales et internationales ne sont pas assez
grands pour réunir les capitaux destinés aux projets des banques
de développement pourvu que ces projets puissent offrir un retour sur
l'investissement dans les délais imposés par la maturité
des obligations.
III.2
la reforme du secteur financier
La RDC devrait encourager la création d'un
système financier à base élargie et intégrée
et le doter d'une vision partagée par tous les secteurs afin d'accentuer
son rôle dans le processus de développement. Pour cela il faut une
vision cohérente et partagée du système financier, un
fonds de micro finance, un fonds de pension, développer les
marchés boursiers et élargir la couverture financière par
la technologie33(*).
III.2.1 Une vision cohérente et partagée pour
le secteur financier
L'Etat congolais devrait s'efforcer d'élaborer un
modèle partagé du rôle que le secteur financier est
appelé à jouer dans le développement du pays. Ce
rôle serait basé sur la stratégie de développement
propre au pays ainsi que les aspirations et les capacités du secteur
financier. Une vision commune du rôle du secteur financier dans le
processus du développement pourrait ainsi prendre forme et être
concrétisée, par exemple dans une charte financière qui
spécifierait les objectifs du secteur et l'attribution des rôles
spécifiques entre les différents acteurs du secteur ; entre
l'Etat et le secteur financier.
La charte devrait tenter de remédier aux principales
déficiences actuelles du secteur financier. En particulier, elle devrait
essayer de résoudre le problème de fragmentation en encourageant
une communication et une coopération accrue entre les secteurs formels
et semi formels tout en préservant les spécialisations
respectives. Entre autre, combler la lacune des services financiers afin de
faciliter l'accès des PME au financement doit être une
priorité étant donnée leur ampleur dans la création
de l'emploi et la croissance.
Une charte financière ne devrait pas être
considérée comme un moyen pour l'Etat d'imposer ses
priorités et ses stratégies au secteur financier. En effet,
même si elle peut faire recours à des instruments tels que des
cibles et des plafonds indicatifs pour les crédits, son rôle
principal devrait être de fournir une vision partagée qui peut
favoriser la cohérence et accroître les impacts économiques
et sociaux positifs des activités du secteur privé à
travers le dialogue et la recherche du consensus.
La charte servirait effectivement de symbole d'une
compréhension commune du rôle devant être joué par
divers acteurs du secteur financier dans le processus du développement.
Une charte financière rédigée en association avec les
institutions du secteur financier, peut servir à faire de ce secteur un
moteur du développement.
III.2.2 Créer un fonds de micro finance
Les banques de développement ne constituent pas en
effet la seule voie d'améliorer l'accès au crédit pour les
secteurs prioritaires de l'économie. Le renforcement des organismes de
micro crédit peut également servir à aider au financement
des activités agricoles ou des petites entreprises. En Sierra Leone par
exemple, deux de plus grands obstacles pour le secteur de la micro finance sont
le manque de fonds à sa disposition et l'absence d'un point focal pour
coordonner ses différentes activités. Un fonds de micro finance
pourrait aider à résoudre ces problèmes.
Un fonds de micro finance pourrait aider à
améliorer l'accès au crédit par les petits emprunteurs
ruraux ou urbains en augmentant les ressources disponibles aux organismes de
micro finance. Un tel fonds pourrait être constitué à
partir des contributions des banques privées ainsi que de l'aide
publique au développement. La banque centrale pourrait également
autoriser les banques à détenir des avoirs dans ce fonds qui
contribueraient à leur ratio de solvabilité imposé par les
règles prudentielles.
Cependant, il faudrait la mise en place des gardes fous
à fin de s'assurer que les objectifs de la banque centrale quand elle
impose des conditions de liquidité ne soient pas compromis par sa
participation au fonds.
Les avoirs non réclamés qu'enregistre le
système financier (banques, compagnies d'assurances, et fonds de
pension) pourraient également être versés dans ce fonds
étant donné que ces avoirs représentent un montant
significatif. L'utilisation de ces avoirs à des fins de micro finance
exigerait cependant une législation appropriée en ce qui concerne
leur définition et l'utilisation autorisée.
Si le fonds est efficacement géré, il peut
permettre la fourniture des prêts à des taux moins
élevés que ceux pratiqués actuellement par la plus grande
partie des institutions de micro finance. En plus de l'apport d'un fonds de
roulement à la micro finance, un tel fonds peut également
promouvoir une plus grande communication et des synergies plus étroites
entre ces institutions et celle du secteur financier formel. Il peut aussi
favoriser dans ce sens la formation sur le tas et d'autres mesures de
renforcement de capacités en vue de consolider les compétences
des institutions de micro finance.
III.2.3 Créer un fonds de pension et renforcer les
secteurs des assurances
La création ou le renforcement des institutions
financières non bancaires (IFNB) telles que les compagnies d'assurances
et les fonds de pension peut avoir un impact bénéfique sur le
montant des ressources disponibles pour l'investissement et la capacité
de faire face aux risques. En effet, dans les pays où ces institutions
affichent une large couverture, leurs avoirs constituent une grande part de
l'épargne intérieure.
Par ailleurs, les ressources mobilisées par les IFNB
sont souvent mieux indiquées pour l'intermédiation en faveur des
investissements productifs que les dépôts bancaires. Cela est du
par le fait qu'elles sont constituées par une épargne
contractuelle qui bénéficie d'un horizon beaucoup plus à
long terme que la plupart des dépôts bancaires.
Les avantages de la création de telles institutions ne
se limitent pas à l'augmentation de l'épargne qu'elles
génèrent ; l'établissement de ces entreprises
contribue à diversifier et à consolider le secteur financier. En
outre, les fonds de pension et les régimes d'assurance aident à
limiter l'incertitude à laquelle les gens font face, en garantissant
quelques revenus dans leur vieillesse ou en cas d'infortune. Par
conséquent, ces institutions contribuent à limiter et à
désamorcer les risques de l'économie.
III.2.4 Les marchés boursiers
Le développement des marchés boursiers devrait
être considéré comme une stratégie à moyen
ou à long terme pour densifier et diversifier le secteur financier et
offrir à des entreprises une source supplémentaire de fonds pour
l'investissement. De plus, les marchés boursiers jouent un rôle
important dans la réduction des risques par la diversification des
sources de financement.
Cependant, les marchés boursiers ont tendance à
présenter des capitalisations boursières et des valeurs de
transactions très basses. Des études ont en fait
démontré que les marchés boursiers ne se
développent généralement que lorsque l'économie
atteint une certaine taille et que les niveaux d'accumulation du capital sont
élevés. Ainsi, la création des marchés boursiers
régionaux pourrait aider à surmonter ces obstacles. Toutefois,
l'exemple du marché régional d'Afrique de l'ouest prouve que la
régionalisation ne constitue pas une panacée. En effet, tel
qu'indiqué dans une récente étude du FMI ; le
succès des marchés boursiers régionaux dépend de
certaines conditions préalables. Ce sont notamment :
§ l'harmonisation des législations nationales, en
particulier les lois sur la faillite et la
compétitivité ;
§ la mise en place des systèmes fiables de
commerce électronique, des systèmes centraux de
dépôt de titres ainsi qu'un organe solide du secteur public
chargé de la supervision réglementaire34(*).
III.2.5 Elargir la couverture du secteur financier par la
technologie et l'innovation
Aujourd'hui les innovations dans les technologies de
l'information et de la communication (TIC) ont ru un impact croissant sur la
prestation des services financiers dans beaucoup de pays africains comme dans
d'autres régions en développement. Ces nouvelles technologies ont
contribué à accroître la couverture du secteur financier
grâce à la réduction des coûts des infrastructures
requises pour mener des transactions financières.
L'expérience la plus citée dans ce domaine en
Afrique est celle de l'établissement Equity Bank du Kenya, qui a par
exemple développé un moyen d'accroître sa prestation des
services financiers en zones rurales sans subir des coûts
élevés que l'implantation d'un réseau d'agences implique.
En lieu de quoi la banque a investi dans des fourgonnettes qui servent
d'agences mobiles. Ces dernières visitent des zones rurales à
intervalles fréquents ; et chaque fourgonnette est
équipée de matériels informatiques et de communication
nécessaire pour fournir un large éventail de services
financiers.
La banque a également combiné cet
élargissement de la couverture avec des nouveaux produits
d'épargne plus adaptés aux besoins des pauvres et des
ménages ruraux afin d'attirer cette clientèle. En
conséquence, la banque est passée de 100 000
déposants en 2001 à 375 000 en 2004. A la mi 2003, 2/3 de
son portefeuille de prêts était constitué par des clients
servis par les opérations bancaires mobiles35(*).
En Afrique du sud également, certaines banques ont
amélioré leur service d'envoi de fonds en espèces dans les
zones éloignées grâce à l'installation des guichets
automatiques bancaires (GAB), ou même des petites agences bancaires
fonctionnant à l'énergie solaire et utilisant la communication
par satellite. Dans de nombreux autres pays africains comme le Kenya et la
Zambie ; et même la RDC, les services financiers sont maintenant
offerts à partir des téléphones portables. C.à.d.
que les clients ayant un compte de dépôts auprès de la,
banque peuvent effectuer des paiements et des transferts ainsi que
vérifier leur solde via téléphone portables.
III.3
Le rôle de la banque centrale
La banque centrale devrait également avoir un
rôle à jouer vis-à-vis de la promotion du
développement durable dans la République Démocratique du
Congo. Elle peut jouer un rôle plus important dans la promotion de la
croissance et du développement que celui qu'elle joue aujourd'hui.
Les banques centrales des pays développés et
des pays en développement en forte croissance recourent aux allocations
directes de crédits et à la gestion active des flux des capitaux
externes pour assurer un maximum d'effets bénéfiques sur
l'économie. Cependant, les banques centrales africaines se focalisent
sur la stabilisation de l'économie et utilisent le taux
d'intérêt à court terme pratiquement comme leur seul outil
d'intervention. Leur préoccupation majeure aujourd'hui est le maintien
d'un taux d'inflation bas. Ces banques agissent selon l'idée que des
taux d'inflation peu élevés sont essentiels pour la promotion de
l'épargne et de l'investissement car cela représente une garantie
que le capital financier ne perdra pas sa valeur au cours du temps à
cause des hausses des prix. Ce type de politique ainsi que la doctrine de
séparation des banques centrales du pouvoir politique, a
été promu de manière active par les bailleurs de fonds et
les institutions financières internationales et appliqué en
Afrique à travers des politiques de marché.
Il n'y a point de doute qu'une inflation élevée
est nuisible à la stabilité macroéconomique, un objectif
majeur qui doit être sauvegardé. Le problème se pose
lorsque les banques appliquent des politiques visant des taux d'inflation peu
élevés et négligent l'impact potentiellement
négatif de ces politiques sur les indicateurs de l'économie
réelle tels que le chômage, la pauvreté et la croissance.
En pratique, cette recherche d'une inflation basse mène souvent à
des politiques fortement conservatrices en matière de
disponibilité du crédit et restreint des opportunités de
compromis entre ces indicateurs et le niveau d'inflation. De nombreux pays, en
particulier d'Afrique centrale et occidentale, ont des niveaux d'inflation
très bas mais ne figurent pas pour autant parmi les économies
à la croissance la plus rapide.
Ceci ne signifie pas que l'inflation ne devrait pas figurer
parmi les préoccupations de la banque centrale. En effet, beaucoup de
pays africains ont éprouvé de première main les effets
dévastateurs d'une inflation élevée. On suggère
plutôt que les avantages du maintien des taux d'inflation bas devraient
être mesuré à l'aune des coûts qu'une
stratégie impose à l'économie.
C'est en particulier le cas où l'inflation n'est pas
provoquée par des dépenses excessives de l'Etat, mais due
à la montée des prix internationaux des produits importés
tel que constatés ces dernières décennies dans beaucoup de
pays d'Afrique.
L'application des mesures strictes de contrôle de
l'inflation dans un cas pareil peut avoir comme conséquence un
ralentissement de l'activité économique en des moments
déjà difficiles, et sans effets sur les causes même de
l'inflation. Essentiellement, la banque centrale devrait déterminer un
niveau optimum de l'inflation ne compromettant pas les objectifs de
développement national. Pour cela il faut une politique monétaire
basée sur les objectifs réels et l'utilisation des politiques
sectorielles de promotion du développement.
III.3.1 Une politique monétaire basée sur les
objectifs réels
Au lieu de limiter son action au maintien du faible tau
d'inflation, la, banque centrale devrait également se préoccuper
du mouvement d'indicateurs de l'économie réelle tels que le taux
de chômage, la croissance économique et la pauvreté. Une
telle approche présente des nombreux avantages. Elle met en avant des
variables qui ont une incidence claire et directe sur le bien être de la
population.
Ainsi, la poursuite de l'inflation comme politique ne devrait
pas être un acte isolé, mais une démarche s'inscrivant dans
un contexte beaucoup plus large de gestion macroéconomique, où il
serait possible de recourir à une sélection beaucoup plus grande
d'outils de politique économique. Dans des situations où
croissance économique est anémique et le taux de chômage en
hausse, par exemple, la banque centrale devrait recourir à des
politiques fiscales de relance pour stimuler l'économie. De plus, cette
approche de politique monétaire est beaucoup plus flexible ; le
choix des objectifs d'inflation peut être adapté aux besoins
spécifiques du pays et suivi quant à son influence sur les autres
indicateurs.
Cela représente une différence
considérable par rapport à la politique biaisée de basse
inflation selon laquelle le taux d'inflation est perçu comme
l'indicateur le plus important et les faibles taux toujours souhaitables, sans
considérer les effets de cette politique sur l'économie
globale.
III.3.2 Des politiques sectorielles de promotion du
développement
Plusieurs pays ont utilisé leurs banques centrales
avec succès pour promouvoir le développement sectoriel et
industriel. En effet, même si cette idée est actuellement souvent
décriée dans le monde de la politique monétaire, les
banques centrales ont souvent joué un important rôle
développementiste et continuent à l'assumer dans certains pays
émergents tels que la Chine et l'Inde36(*).
Cette approche inclut l'élaboration de la politique
monétaire entant qu'une part entière de la politique
économique et non comme séparées sacro-saintes. Ainsi, les
gouvernements acceptent que l'objectif clé des banques centrales devrait
être le maintien de l'inflation à des taux bas, le niveau
visé devrait tenir en compte le mouvement d'autres acteurs afin
d'atteindre l'objectif de forte croissance durable et de création
d'emplois. Elle devrait essayer d'identifier et de combler les principales
lacunes du secteur financier. Elle peut créé des institutions
spécifiques afin de servir les secteurs défavorisés. En
Inde par exemple, la banque centrale a créé des banques
coopératives agricoles afin d'accroître les ressources
financières et l'assistance technique dans les zones rurales. Elle a
également créé une société de finance
industrielle afin de disponibiliser des capitaux à long terme en faveur
du secteur industriel.
La banque centrale devrait également utiliser ses
pouvoirs de régulation pour atteindre les objectifs fixés dans le
secteur financier. En Namibie, la banque centrale a imposé une
règle sur les avoirs intérieurs qui exige des investisseurs
institutionnels qu'ils détiennent 35% de leur portefeuille de placements
en avoirs nationaux. Cette mesure a pour objectif de limiter les flux
importants des capitaux vers l'Afrique du sud, pays avec lequel la Namibie
entretien d'étroits liens car les deux appartiennent à la
même union monétaire.
La banque centrale doit être un agent actif du
développement en jouant un rôle catalyseur dans la mobilisation
des ressources intérieures. Si par exemple le renforcement du secteur de
micro finance est une priorité du développement, la banque
centrale peut encourager les banques à détenir une part de leurs
avoirs dans un fonds de micro finance ou allouer un pourcentage de leur
crédit total aux PME.
Naturellement, si la banque centrale doit jouer un rôle
plus étendu, elle aura besoin d'une capacité additionnelle. A cet
égard il est crucial qu'elle développe ses capacités
administratives et techniques afin qu'elle puisse remplir toute nouvelle
mission qu'elle s'assigne. De plus, elle doit impérativement avoir les
outils règlementaires et l'indépendance requise afin de
s'acquitter de son devoir de façon optimale.
CONCLUSION
Notre travail intitulé « le DSCRP sud Kivu et
le développement durable : obstacles et
conséquences », a porté sur les obstacles et les
conséquences de la mise en oeuvre du Document des Stratégies de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté au sud Kivu au cours du
quinquennat 2007-2010.
Il s'est fixé comme objectif de chercher à faire
une critique du DSCRP au sud Kivu et proposer des voies de sortie de
l'extrême pauvreté et du sous développement qui envahissent
la province actuellement.
Notre problématique est partie de deux
questions :
- quelle seraient les obstacles et les conséquences de
la mise en oeuvre du DSCRP au sud Kivu ?
- comment l'action publique pourrait contribuer à la
promotion du développement durable ?
Nous avons estimé que le DSCRP pourrait avoir une
conséquence positive sur l'économie sud kivutienne dans la mesure
le point d'achèvement récemment atteint a permis une
réduction de la dette de la RDC et une conséquence
négative qui maintien le pays dépendant des pays occidentaux
puisque la politique économique se trouve négociée
plutôt que d'être définie. Le DSCRP aurait aussi comme
obstacles lié au financement des politiques qu'il définit.
Nous avons également estimé que pour soutenir le
développement durable, il conviendrait que l'Etat soutienne la
production et l'investissement.
Pour vérifier nos hypothèses tout au long de
notre recherche, nous avons recourus à la méthode descriptive, la
méthode statistique et la méthode analytique ; et à
des techniques telles que la documentation, l'interview et l'observation.
Cette vérification des hypothèses nous a
conduits alors à subdiviser notre travail en trois chapitres. Dans le
premier intitulé CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR L'ETUDE, nous avons
clarifié les concepts clés de notre travail et
présenté le milieu d'étude. Dans le deuxième
intitulé PROCESSUS DSCRP AU SUD KIVU : OBSTACLES ET PERSPECTIVES,
nous présentons le processus DSCRP au sud Kivu en montrant ses obstacles
et ses conséquences. Dans le troisième intitulé MECANISMES
DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE, nous proposons aux pouvoirs publics des
voies pour soutenir la croissance et promouvoir le développement
durable.
Nous sommes arrivés ainsi aux résultats que la
mise en oeuvre du DSCRP a permis aux différents secteurs d'avoir une
vision pragmatique du développement dans leurs diverses interventions.
Malgré cela, la province du sud Kivu reste pauvre,
à faible croissance après cinq années de mise en oeuvre
d'une politique qui devrait infléchir des résultats satisfaisants
sur le plan économique. Cela s'est expliqué par quatre obstacles
principaux notamment :
- la contrainte de temps qui s'est manifesté dans le
processus d'élaboration ;
- le problème d'adaptabilité ;
- le problème de prioritaire ;
- et le manque d'efficacité.
SUGGESTIONS
Face à ces obstacles qui entravent
l'efficacité du DSCRP, nous suggérons trois politiques
essentielles aux pouvoirs publics en vue de sortir de l'extrême
pauvreté ; ce sont entre autres :
- la promotion de l'investissement productif où l'Etat
devra jouer un rôle prépondérant ;
- la reforme du secteur financier afin de mobiliser des
ressources nécessaires en faveur de l'investissement et de la
production ;
- la reforme du rôle de la banque centrale.
BIBLIOGRAPHIE
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9. F. MILIKAN, stratégies du
développement, CIES/ONU, New York, 1971
10. DESMARAIS A., la via campesina,
Ecosociété, Montréal, 2008,
11. PNUD, rapport sur le développement, Paris,
PNUD, 1997
12. BANQUE MPONDIALE, cadre des dépenses à
moyen terme, Kinshasa, 2010
13. AHO G, manuel d'analyse de la pauvreté,
application au Bénin, Ed. Communication sciences-impact,
Québec, 1997
14. UN, increasing the role of local ressourses in the
development of Africa, UN, 2009
II. MEMOUIRES, TFC ET COURS
1. MASCOTCH, cours de méthodes de recherche en
sciences sociales, G2 ECO-UOB, 2008-2009
2. POLEPOLE B., impact de l'initiative PPTE sur la croissance
à travers la mise en oeuvre du DSCRP en République
Démocratique du Congo, UCB, 2009, mémoire inédit
3. HEREDJA L et. MATHILDA C, la problématique de la
mise en oeuvre du DSRP par les collectivités locales au bénin,
Université d'Anvers, master en gouvernance et développement,
2004
4. DISOMANA M., reforme macroéconomique et
réduction de la pauvreté en République Démocratique
du Congo : une analyse en équilibre général
calculable, thèse d'économie agricole, IFSA-YANGAMBI,
2008
5. MURHULA. M, la prolifération des ONG et la
persistance de la pauvreté au Sud Kivu, UCB, 2002, TFC,
inédit
6. BIDUBULA G, la mobilisation agricole, stratégie de
lutte contre la pauvreté en milieu rural : cas de la CADR,
UCB, 2002, TFC, inédit
7. WABULA, impact du secteur informel dans la mobilisation
des recettes de l'Etat : cas des meuniers de KADUTU, TFC, UOB, 2007,
inédit
8.. BAGALWA G, cours d'économie de
développement et planification du développement
économique, UOB, L1 Economie, 2011, inédit
9. RUGUSHA V, cours de population, environnement et
développement, UOB, L1 Economie, 2011, inédit
10. SONGA D, cours de fluctuations et croissances
économiques, L2 Economie, UOB, Avril, 2012
11. SHEMLWANGO F., le rôle des activités
informelles dans la réduction de la pauvreté, UO, 2008,
mémoire, inédit
III. AUTRES
1.
www.wikipedia.com/dette-tiers-monde
2.
www.cadmt.org/initiative-ppte
3. Ministère provincial de l'agriculture sud Kivu,
états de lieu, 2011,
4. www.imf.org/
5. www.google.com/
Sommaire
INTRODUCTION
1
01. Problématique
1
02. Hypothèse
4
03. Choix et intérêt du
sujet
4
04. Etat de la question
6
05. Méthodologie
8
5.1 La méthode
8
3) la méthode analytique
10
5.2 Les techniques
10
06. Délimitation du sujet
11
6.1 Délimitation spatiale
11
6.2 Délimitation temporelle
11
07. Subdivision du travail
11
08. Difficultés
rencontrées
12
Chapitre I CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR
L'ETUDE
13
I.1 Cadre conceptuel
13
I.1.1 Le développement
13
I.1.2 la pauvreté
14
I.1.3 Le développement durable
14
I.1.4 le DSCRP
14
I.1.5 la croissance
15
I.2 Généralités sur
l'étude
15
I.2.1 Notions sur le développement
15
I.2.1.1 Théories de la croissance
économique
16
1) Caractéristiques de la
croissance
16
2) Mesure de la croissance
17
3) Les modèles de croissance
économique
17
I.2.1.2 le développement
20
1) Objectif du développement
20
2) Critères du
développement
21
3) Acteurs du développement
21
4) Le développement humain
21
I.2.1.3 le développement durable
22
I.2.2 Notion sur la pauvreté
23
I.2.2.1 la pauvreté dans l'histoire de la
pensée économique
23
1) Le concept pauvreté avant 1750
23
2) Le concept pauvreté entre
1750-1850
24
3) Le concept pauvreté après
1940
24
I.2.2.2 les causes de la pauvreté en RDC
26
1) La mauvaise gouvernance
26
2) Les guerres et instabilités
politiques
26
3) Le délabrement des
infrastructures
26
I.2.2.3 les approches de la pauvreté
27
1) La pauvreté monétaire
27
2) La pauvreté des conditions
d'existence
27
3) La pauvreté humaine
27
I.2.3 Présentation de la province du Sud
Kivu
28
I.2.3. 1 situation géographique
28
I.2.3.2 Situation administrative et politique
30
I.2.3.3 Caractéristiques
socioculturelles
33
Chapitre II LE PROCESSUS DSCRP AU SUD
KIVU : OBSTACLES ET PERSPECTIVES
36
II.1 Perspectives de la mise en oeuvre du DSCRP
I
36
II.1.1 Situation économique de la province
du sud Kivu
38
1. L'agriculture
38
2. La pêche et l'élevage
39
3. La production minière
40
4. Parts sectorielles en % du PIB
40
II.1.2 Evolution du taux d'inflation et de
croissance
42
II.1.3 L'emploi
42
II.1.4 Profil actuel de la pauvreté
43
II.2 Principaux obstacles
45
II.2.1 La contrainte de temps
45
II.2.2 le problème d'adaptabilité
46
II.2.3 le problème de priorité
46
II.2.4 une politique moins efficace
47
II.3 Conséquences de la mise en oeuvre du
DSCRP
49
II.3.1 acquis du DSCRP I
49
II.3.2 Le plan quinquennal 2011-2015
50
Chapitre III MECANISMES DE PROMOTION DU
DEVELOPPEMENT DURABLE EN RDC
53
III.1 promouvoir un investissement productif pour
le développement durable
54
III.1.1 accroître l'intervention de l'Etat
dans la prestation des services publics
54
III.1.2 Créer un fonds d'investissement
à long terme
55
III.1.3 Créer des banques de
développement
55
III.2 la reforme du secteur financier
57
III.2.1 Une vision cohérente et
partagée pour le secteur financier
57
III.2.2 Créer un fonds de micro finance
58
III.2.3 Créer un fonds de pension et
renforcer les secteurs des assurances
59
III.2.4 Les marchés boursiers
60
III.2.5 Elargir la couverture du secteur financier
par la technologie et l'innovation
61
III.3 Le rôle de la banque centrale
62
III.3.1 Une politique monétaire basée
sur les objectifs réels
63
III.3.2 Des politiques sectorielles de promotion du
développement
64
CONCLUSION
66
BIBLIOGRAPHIE
68
* 1
www.wikipedia.com/dette-tiers-monde
* 2
www.cadmt.org/initiative-ppte
* 3 RDC, Document des
Stratégies de Croissance et de Réduction de la
pauvreté
* 4 MASCOTCH, cours de
méthodes de recherche en sciences sociales, G2 ECO-UOB,
2008-2009.
* 5 A. NGWEJ et A. BOYAMBA,
regard sur la République Démocratique du Congo, Ed.
Michel Lafon, Paris, 2010, p36.
* 6 B. POLEPOLE, impact de
l'initiative PPTE sur la croissance à travers la mise en oeuvre du DSCRP
en République Démocratique du Congo, UCB, 2009,
mémoire inédit.
* 7 L. HEREDJA et C. MATHILDA,
la problématique de la mise en oeuvre du DSRP par les
collectivités locales au bénin, master en gouvernance et
développement, Université d'Anvers, 2004.
* 8 M. DISOMANA, reforme
macroéconomique et réduction de la pauvreté en
République Démocratique du Congo : une analyse en
équilibre général calculable, thèse
d'économie agricole, IFSA-YANGAMBI, 2008.
* 9 M. MURHULA, la
prolifération des ONG et la persistance de la pauvreté au Sud
Kivu, UCB, 2002, TFC, inédit.
* 10 G. BIDUBULA, la
mobilisation agricole, stratégie de lutte contre la pauvreté en
milieu rural : cas de la CADR, UCB, 2002, TFC, inédit.
* 11 WABULA, impact du
secteur informel dans la mobilisation des recettes de l'Etat : cas des
meuniers de KADUTU, TFC, UOB, 2007, inédit.
* 12 MASCOTCH, op.cit P3.
* 13 MULUMBATI, manuel de
sociologie générale, Ed. Afrique, LUBUMBASHI, 1980, p20.
* 14 R. KING MERTON,
éléments de théories et des méthodes
sociologiques, Ed. PLON, Paris, 1965, p6.
* 15 G. BAGALWA, cours
d'économie de développement et planification du
développement économique, UOB, L1 Economie, 2011,
inédit.
* 16 V. RUGUSHA, cours de
population, environnement et développement, UOB, L1 Economie, 2011,
inédit.
* 17 COMMISSION EUROPEENNE,
politique de développement de la communauté
européenne, Luxembourg, office de publication de la
communauté européenne, 2000, p5.
* 18 D. SONGA, cours de
fluctuations et croissances économiques, L2 Economie, UOB, Avril,
2012.
* 19 M. GILLIS,
économie du développement, Deboeck Wesmael, Bruxelles,
1990, p119.
* 20 A. VANDI et all,
dictionnaires du savoir moderne : les sciences
économiques, Ed. CAL, Paris, 1973, p167.
* 21 V. RUGUSHA, cours de
politique économique, L2 Economie, UOB, 2012, inédit.
* 22 A. VANDI et all, op. cit
p166.
* 23 F. MILIKAN,
stratégies du développement, CIES/ONU, New York, 1971,
p5
* 24 L. COMELIOW et all,
approche territoriale du développement durable, Ed. 4D, Paris,
2000, p16.
* 25 G. AHO, manuel
d'analyse de la pauvreté, application au Bénin, Ed.
Communication sciences-impact, Québec, 1997, p10.
* 26 F. SHEMLWANGO, le
rôle des activités informelles dans la réduction de la
pauvreté, UO, 2008, mémoire, inédit.
* 27 PNUD, rapport sur le
développement, Paris, PNUD, 1997, p32.
* 28 Banque mondiale, cadre
des dépenses à moyen terme, Kinshasa, 2010, p20.
* 29 Ministère
provincial de l'agriculture sud Kivu, états de lieu, 2011,
p3.
* 30 Banque mondiale, op.cit,
p26.
* 31 A. DESMARAIS, la via
campesina, Ecosociété, Montréal, 2008, p63-64.
* 32 UN, increasing the
role of local ressourses in the development of Africa, UN, 2009, p8
* 33 Idem
* 34
www.revue-banque/ Kenya
laboratoire des services financiers
* 35
www.lesaffaires.com/ les
larchés boursiers
* 36 UN, op.cit, P123
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