UNIVERSITE DE DSCHANG
UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE VULGARISATION AGRICOLE ET SOCIOLOGIE
RURALE
- LES MUTUELLES DE
SANTE PROMUES PAR LE SAILD DANS LA REGION DE L'OUEST AU CAMEROUN :
VIABILITE ET PERCEPTIONS PAR LES POPULATIONS
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL
SOCIOLOGY
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie Rurales
Présenté par :
SOBNGWI TAGNE Pascal
Matricule : 05A088
14eme promotion
Décembre 2011
UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE VULGARISATION AGRICOLE ET SOCIOLOGIE
RURALE
LES MUTUELLES DE SANTE PROMUES PAR LE SAILD DANS LA
REGION DE L'OUEST AU CAMEROUN : VIABILITE ET PERCEPTIONS PAR LES
POPULATIONS
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL
SOCIOLOGY
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie Rurales
Présenté par :
SOBNGWI TAGNE Pascal
Matricule : 05A088
14eme promotion
Superviseur Encadreur
Dr. FONGANG Guillaume F.H Mme. NOUKE Line
Charge de cours Superviseur SAILD Promus Ouest
Université de Dschang
Décembre 2011
FICHE
DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL
Je soussigné, SOBNGWI TAGNE Pascal
atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres
travaux de recherche effectués sur le thème intitulé
« Les mutuelles de santé promues par le SAILD dans la
région de l'Ouest au Cameroun : viabilité et perceptions par
les populations » sous la supervision du Dr. FONGANG
GUILLAUME F.H, chargé de cours à la Faculté
d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang, sous
l'encadrement de Mme. LINE NOUKE, superviseur du SAILD PROMUS
Ouest.
Ce mémoire est authentique et n'a pas été
antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque
grade universitaire que ce soit.
Signature et nom de l'auteur :
SOBNGWI TAGNE Pascal
Date :
SOBNGWI TAGNE Pascal
Visa de l'encadreur:
Date :.........................
Visa du Superviseur :
Date :..........................
Visa du Chef de département :
Date :.................................
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES
SOUTENANCE
Le présent mémoire a été revu et
corrigé conformément aux observations du jury.
Visa du Président du Jury :
Date :.................................
Visa du Superviseur :
Date :.................................
Visa du Chef de département :
Date :.................................
DÉDICACE
Ce mémoire est dédié à mes parents
et à tous les membres de ma famille
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire de fin d'études
à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) est le
fruit d'un long processus qui a nécessité le soutien d'un certain
nombre de personnes envers lesquelles aucun acte, ni aucun mot ne peut suffire
à exprimer ma gratitude. Toutefois, je tiens à dire merci
à certaines personnes parmi lesquelles :
Ø Dr. FONGANG Guillaume F.H, pour avoir accepté
de supervisé ce mémoire en dépit de ces multiples
occupations, pour ses encouragements, ses conseils et sa patience dans les
lectures et corrections ;
Ø Au Secrétaire General du SAILD, NANA CHIMI
Hozier pour l'accord du stage
Ø M. MBENOUN Eric, pour ses conseils, ses encouragement
et l'intérêt certains porté a la réalisation de ce
mémoire ;
Ø Mme. NOUKE Line, pour l'attention particulière
accordée au déroulement de ce stage et pour ses multiples
conseils ;
Ø A toute l'administration de l'Université de
Dschang en général et en particulier l'administration de la FASA
et le corps enseignants du département de vulgarisation agricole et de
sociologie rurales, du département d'économie rurale pour la
formation qu'ils nous ont dispensés sans relâche ;
Ø A M. KOUAYEP Vogela, M. KEMENGNE pour
l'encadrement et les conseils tout au long du stage;
Ø Ma famille pour tous les sacrifices consentis
à mon égard ;
Ø A tous mes camarades de la quatorzième
promotion FASA pour l'amitié et le soutien dont ils ont fait preuve. Je
pense particulièrement à M BOYOM Thibaut, M ELA ELA Georges, M
MBIA NANGA Roger, M NYEBE IDRISS, M ABESSOUGUIE Riscard;
Ø Je ne saurai terminer ce propos sans évoquer
tous ceux qui de prés ou de loin ont contribué de quelques
manières que se soit à ma formation en général et
à la réalisation de ce document en particulier et dont les noms
ne sont pas cités ici.
TABLE DES
MATIÈRES
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
1i
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS
APRES SOUTENANCE
1ii
DÉDICACE......
1iii
REMERCIEMENTS
1iv
TABLE DES MATIÈRES
1v
LISTE DES TABLEAUX
1viii
LISTE DES FIGURES
1x
LISTE DES ABRÉVIATIONS
1xii
RÉSUMÉ..........
1xiv
ABSTRACT......
1xv
CHAPITRE 1:
INTRODUCTION
1
1.1 GÉNÉRALITÉS
1
1.1.1 De la gratuité au
paiement des soins de santé
1
1.1.2 Une diversité de
mécanisme de recouvrement des frais de santé au Cameroun depuis
les indépendances
14
1.2 PROBLÉMATIQUE
17
1.3 OBJECTIFS DE L'ÉTUDE
18
1.4 IMPORTANCE DE L'ÉTUDE
19
1.4.1 Sur le plan
théorique
19
1.4.2 Sur le plan pratique
19
1.5 ORGANISATION DU MÉMOIRE
110
CHAPITRE 2: CADRE
THÉORIQUE, CLARIFICATION DE CONCEPTS ET REVUE DE LA
LITTÉRATURE...........
111
2.1 CADRE THÉORIQUE
111
2.1.1 Théorie des
besoins
111
2.1.2 Théories de la
diffusion et de l'adoption de l'innovation
113
2.1.3 Théorie de
l'influence sociale
116
2.2 DÉFINITIONS DE CONCEPTS
118
2.2.1 Soins de santé
primaires
118
2.2.2 Mutuelle de
santé
118
2.2.3 Mutualisation du
risque
118
2.2.4 Risque
119
2.2.5
Bénéficiaire
119
2.2.6 Assurance sociale et
assurance maladie
119
2.2.7 Cotisation
119
2.2.8 Protection sociale
119
2.2.9 Sécurité
sociale
120
2.3 REVUE DE LA LITTÉRATURE
120
2.3.1 Adhésion aux
mutuelles de santé
120
2.3.2 Les risques majeurs dans
les mutuelles de santé
122
2.3.3 Difficultés
rencontrés par les mutuelles de santé
125
2.3.4 Viabilité d'une
mutuelle de santé
126
CHAPITRE 3:
MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
132
3.1 PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL : LE SERVICE D'APPUI AUX INITIATIVES LOCALES DE
DÉVELOPPEMENT (SAILD)
132
3.2 CHOIX DE LA ZONE D'ÉTUDE
134
3.3 PRÉSENTATION DE LA ZONE
D'ÉTUDE
135
3.3.1 Le milieu physique
135
3.3.2 Le milieu humain et
division administrative
138
3.3.3 L'activité
économique
138
3.3.4 Contexte sanitaire
139
3.4 MÉTHODOLOGIE DE
L'ÉTUDE
140
3.4.1 Population d'étude
et échantillonnages
140
3.5 COLLECTE DE DONNÉES
145
3.5.1 Données de sources
primaires
145
3.5.2 Données de sources
secondaires
146
3.5.3 Analyse de la
viabilité des mutuelles de santé accompagnées par le SAILD
dans la région de l'Ouest
..................................................................................................................................
146
3.6 HYPOTHÈSES DE L'ÉTUDE
155
3.7 ANALYSE DES DONNÉES
155
CHAPITRE 4:
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
157
4.1 PRÉSENTATION DES MUTUELLES
ACCOMPAGNÉES PAR LE SAILD PROMUS DANS LA RÉGION DE L'OUEST
CAMEROUN
157
4.1.1
Généralités
157
4.1.2 Organisation des
mutuelles de santé accompagnées par le SAILD Promus dans la
région de l'Ouest
..................................................................................................................................
159
4.1.3 Fonctionnement de la
mutuelle
162
4.1.4 Partenaires des mutuelles
de sante au plan régional
169
4.2 LES MUTUELLES ET LES AUTRES ALTERNATIVES
DE COUVERTURE DU RISQUE MALADIE DANS LA RÉGION DE L'OUEST
176
4.2.2 Comparaison des mutuelles
de santé aux autres alternatives de prévoyance du risque
maladie
178
4.3 ANALYSE DE LA VIABILITÉ DES
MUTUELLES DE SANTE ACCOMPAGNÉES PAR LE SAILD PROMUS DANS LA
RÉGION DE L'OUEST
179
4.3.1 Viabilité
administrative
179
4.3.2 Viabilité
technique
186
4.3.3 Viabilité
fonctionnelle
189
4.3.4 Viabilité
économique et financière
193
4.3.5 Viabilité
institutionnelle
194
4.4 ANALYSE DE LA PERCEPTION DES POPULATIONS
VIS-À-VIS DES MUTUELLES DE SANTÉ ACCOMPAGNÉES PAR LE SAILD
PROMUS
196
4.4.1 Perception des
populations mutualistes
196
4.4.2 Perceptions des
populations non-mutualistes
198
4.5 ANALYSE DE L'APPORT DES MUTUELLES DE
SANTÉ A L'AMÉLIORATION DE L'ACCÈS DES POPULATIONS À
DES SOINS DE SANTE DE QUALITÉ
1101
4.6 IDENTIFICATION ET ANALYSE DES
CONTRAINTES À LA VIABILITÉ DES MUTUELLES DE SANTÉ
ACCOMPAGNÉES PAR LE SAILD PROMUS DANS LA RÉGION DE L'OUEST
1103
4.6.1 Absence de culture de
prévoyance
1103
4.6.2 Manque d'information
1104
4.6.3 Manque de confiance dans
les MS
1104
4.6.4 Faible pouvoir d'achat
des ménages
1105
4.6.5 Insatisfaction
vis-à-vis des services de la MS
1105
4.6.6 L'appréciation de
la qualité des soins de sante
1106
4.6.7 Manque de
solidarité au sein des communautés
1106
4.6.8 Motivation insuffisante
des élus mutualistes
1106
4.6.9 Difficultés
rencontrées par les promoteurs de MS
1106
4.6.10 Faible implication des
leaders d'opinion
1107
4.7 ANALYSE DES SOLUTIONS MISES SUR PIEDS
POUR LA PÉRENNISATION DES MUTUELLES DE SANTÉ ACCOMPAGNÉES
PAR LE SAILD PROMUS
1109
4.7.1 Les activités
génératrices de revenus
1109
4.7.2 Le couplage
mutuelle de sante -EMF
1110
4.8 VALIDATION DES HYPOTHÈSES DE
RECHERCHE
1112
CHAPITRE 5:
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
1115
5.1 CONCLUSION
1115
5.2 RECOMMANDATIONS
1117
BIBLIOGRAPHIE
1120
ANNEXES........
1124
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Phases d'adoption d'une innovation selon
Reitter
116
Tableau 2 : Modèle d'analyse des
indicateurs d'évaluation des systèmes MAS
128
Tableau 3: Indicateurs de viabilité de
l'assurance maladie
129
Tableau 4: Effectif des mutuelles de santé
enquêtées par département
141
Tableau 5 : Population cible en fonction de
l'âge, de la situation géographique et des
spécificités de fonctionnement
141
Tableau 6: Tableaux récapitulatif de
l'échantillonnage
142
Tableau 7 : Répartition des mutualistes
par zone d'enquête
143
Tableau 8: Répartition des non-mutualistes
par zone d'enquête
143
Tableau 9 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.1.1
147
Tableau 10 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.1.2
147
Tableau 11 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.2
148
Tableau 12 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.3
148
Tableau 13 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.4.1
149
Tableau 14 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.4.2
150
Tableau 15 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.6
151
Tableau 16 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.7
151
Tableau 17 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur A.8
152
Tableau 18 : Grille d'évaluation de
suivi de l'indicateur T.1Modalités d'adhésion (évaluation
du risque de sélection adverse)
153
Tableau 19 : Modèle des étapes
de l'analyse de contenu.
156
Tableau 20 : Localités d'implantation
des mutuelles accompagnées par le SAILD dans la région de
l'Ouest
158
Tableau 21: Services offerts par les mutuelles
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest Cameroun
164
Tableau 22: Effectif des membres par organes et
repartis en fonction du sexe
166
Tableau 23: Effectif des membres des mutuelles
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest par
localité
168
Tableau 24: Principaux partenaires de mutuelles de
sante accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest
Cameroun
171
Tableau 25 : Comparaison entre les mutuelles
de sante et les autres alternatives de prévoyance du risque maladie dans
l'Ouest Cameroun.
178
Tableau 26 : Scores obtenus par les MS pour
l'indicateur A.1
180
Tableau 27 : Existence des outils de suivi de
recouvrement des cotisations et des droits d'adhésion
180
Tableau 28 : Existence d'outils et de
procédures du contrôle de droit aux prestations
181
Tableau 29 : Suivi des prises en charge
182
Tableau 30 : Suivi du portefeuille de
risques
183
Tableau 31 : Suivi de l'enregistrement
comptable
184
Tableau 32 : Suivi financier
185
Tableau 33 : Qualité globale du
suivi
186
Tableau 34 : Suivi des risques de
sélection adverse
187
Tableau 35 : Evolution du cout moyen des
prises en charge
188
Tableau 36 : Evolution du taux de croissance
brut au sein des MS de la région de l'Ouest
189
Tableau 37 : Evolution du taux de
pénétration des MS de la région de l'Ouest
190
Tableau 38 : Taux de recouvrement des
cotisations
191
Tableau 39 : Délai moyens de paiement
des prestataires
192
Tableau 40 : Taux de réserves des MS de
la région de l'Ouest
193
Tableau 41 : Ratio de sinistralité des
MS de la région de l'Ouest
194
Tableau 42 : Couts moyens des soins de
santé pour les populations
1102
Tableau 43: Contraintes à la
viabilité des mutuelles de santé
1103
Tableau 44: Degré d'appropriation des MS par
les leaders d'opinion
1108
LISTE DES FIGURES
Figure 1: La pyramide des besoins selon Maslow
113
Figure 2: Organigramme du SAILD
133
Figure 3 : Organigramme d'une mutuelle de
santé accompagnée par le SAILD à l'Ouest Cameroun
161
Figure 4: Répartition des adhérents a
la MS en fonction du sexe
166
Figure 5: Répartition des
bénéficiaires a la MS en fonction du sexe
166
Figure 6: Structuration des mutuelles de sante en
unions et en réseau
174
Figure 7: Une mutuelle de santé
accompagnée par le SAILD Promus et ses principaux partenaires et
promoteurs locaux.
175
Figure 8: Processus d'adoption d'une innovation
196
Figure 9: Perceptions des mutualistes vis avis de
la mutuelle de sante
197
Figure 10: Intentions d'adhésion des
non-mutualistes à la mutuelle de sante
199
Figure 11: Raisons d'adhésion des
populations aux MS
1101
Figure 12 : Niveau de l'implication des
leaders d'opinion dans le processus l'adoption d'une innovation
1109
Figure 13: Différentes formes de couplage
entre MS et EMF
1111
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution de la part du budget
national allouée au MINSANTE
12
Graphique 2: Evolution du nombre de mutuelles de
santé au Cameroun de 2000 à 2009
17
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Exemple de questionnaire pour
l'étude du potentiel de mise en place d'une mutuelle de santé
1124
Annexe 2 : Questionnaire adressé aux simples
mutualistes...........................128
Annexe 3 : Questionnaire adressé aux
non-mutualistes...............................133
Annexe 4 : Questionnaire adressé aux responsables
des mutuelles de santé......136
Annexe 5 : Guide d'entretien administré
auprès des agents du SAILD.............143
Annexe 6 : Guide d'entretien administré
auprès des leaders d'opinion.............145
Annexe 7 : Guide d'entretien administré
auprès des responsables de la DRSP....147
LISTE DES
ABRÉVIATIONS
AG : Assemblée
Générale
BE : Bureau Exécutif
CdR: Compte de Résultat
BIT : Bureau International du
Travail
CA : Conseil d'Administration
CADDEL : Centre d'Appui a la
Décentralisation et au Développement Local
CC : Comite de Contrôle
CDDR : Centre de Documentation pour le
Développement Rural
CE : Comite Exécutif
CIDR : Centre International de
Développement et de Recherche
CMA : Centre Médical
d'Arrondissement
CSI : Centre de Santé
Intégrée
CTD: Collectivités Territoriales
Décentralisées
DES : Direction Etude et Services
DRADER : Délégation
Régionale d'Agriculture et du Développement Rural
DRSP : Délégation
Régionale de la Sante Publique
DSCE : Document de Stratégie
pour la Croissance et l'Emploi
ECAM : Enquête Camerounaise
auprès des Ménages
EMF : Etablissement de MicroFinance
GTZ: Gesellschaft für Technische
Zusammenarbeit
IB : Initiative de
Bamako
MAS : Micro Assurance de
Santé
MEG : Médicaments Essentiels
Générique
MINPAT : Ministère du Plan et
de l'Administration Territoriale
MINSANTE : Ministère de la Sante
Publique
MINTSS : Ministère du Travail
et de la Sécurité Sociale
MS : Mutuelles de Sante
LVDP : La Voix Du Paysan
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
OP : Organisation Paysannes
PHR-PLUS: Partners for Health Reform
plus
PNUD : Programme des Nations Unies
pour le Développement
RI : Règlement
Intérieur
SAILD : Service d'Appui aux
Initiatives Locales de Développement
SAILD PROMUS : Service d'Appui aux
Initiatives Locales de Développement pour la Promotion des Mutuelles
de santé
SPSS: Statistic Package for Social
Sciences
SSD : Service de Santé de
District
SSP : Soins de Santé
Primaires
STEP : Stratégie et Techniques
contre l'Exclusion sociale et la Pauvreté
TFV : The Farmer Voice
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
WSM : solidarité
mondiale
RÉSUMÉ
Depuis environ sept ans le SAILD Promus a accompagné
l'émergence dans l'Ouest Cameroun d'une trentaine de mutuelles de
santé. Cette étude qualitative porte sur la viabilité de
ces MS et la perception qu'en ont les populations de l'Ouest Cameroun. Des
observations directes ainsi que des enquêtes au moyen de questionnaires
et de guides d'entretien ont été menées auprès de
30 mutualistes, 30 non-mutualistes, 10 leaders d'opinion, 10 agents de sante, 4
promoteurs de MS et un responsable de la DRSP de l'Ouest Cameroun. Les
techniques d'analyses utilisées sont l'analyse de contenu, l'analyse de
discours et enfin les statistiques descriptives. Il ressort de cette
étude que les MS font face à des problèmes de
viabilité sur le plan administratif, on note des lacunes dans
l'utilisation des outils de suivi du recouvrement des cotisations et du
portefeuille de risques. Sur le plan technique, on constate que les MS sont
exposées à des risques de sélection adverse, de
surfacturation et de surprescription. Sur le plan fonctionnel, les taux de
pénétration, de croissance brute et de recouvrement des
cotisations sont en dessous des normes fixées par le SAILD et le BIT.
Sur le plan institutionnel, aucun texte de lois régissant
l'activité des MS n'as été adopte. Cette situation semble
être partiellement due au fait que seul 12,74% de la population a
été en contact avec les MS. La perception des populations
vis-à-vis des MS est influencée par le degré de
satisfaction de ces populations vis-à-vis des services de la MS. Les
principales contraintes à la viabilité des MS sont lies la
mauvaise diffusion de l'information relative aux MS, aux difficultés
financières rencontrées par les populations et enfin à
la faible implication des leaders d'opinion dans les processus de
sensibilisation des populations et le fonctionnement des MS. Les solutions
mises sur pieds par les populations locales et le SAILD pour résoudre
les problèmes de viabilité des MS sont de deux types : les
activités génératrices de revenus, misent sur pieds pour
couvrir les frais de fonctionnement de la MS et les partenariats dits
« couplages » entre MS et EMF, mis sur pied dans le
but d'améliorer les adhésions à la MS ainsi que le
recouvrement des cotisations. Une meilleure diffusion de l'information
relative aux opportunités qu'offrent les MS et une plus grande
implication des leaders d'opinion communautaires permettraient
l'adhésion aux mutuelles de sante de la majorité des
populations. De même que la prise en compte du degré de
satisfaction de la population vis-à-vis des MS permettrait de mettre sur
pied des MS plus adaptées aux besoins de la population et donc plus
viables.
Mots clés : mutuelles de
santé, viabilité, perception, innovations.
ABSTRACT
For about seven years SAILD Promus accompanied the emergence
of western Cameroon thirty MHOs. This qualitative study addresses the viability
of the MS and the perception of the people of West Cameroon. Direct
observations and surveys through questionnaires and interview guides were
conducted with 30 mutual, 30 non-mutualists, 10 opinion leaders, 10 health
workers, four promoters MS and a responsible DRSP West Cameroon. The analytical
techniques used are content analysis, discourse analysis and finally the
descriptive statistics. It appears from this study that MS are facing viability
problems at the administrative level, there are gaps in the use of monitoring
tools for collecting contributions and portfolio risk. On the technical side,
we see that MS are at risk of adverse selection, over-billing and prescribing.
Functionally, the penetration rate, gross growth and recovery of contributions
are below the standards set by the ILO and SAILD. Institutionally, no text of
laws governing the activity of MS did was adopt. This appears to be partly due
to the fact that only 12.74% of the population has been in contact with the MS.
Population perception vis-à-vis the MS is influenced by the degree of
satisfaction of these populations vis-à-vis the services of the MS. The
main constraints to the viability of MS are related to poor dissemination of
information on MS, the financial difficulties experienced by the people and
finally the low involvement of opinion leaders in the process of public
awareness and functioning of MS. The solutions on foot by local people and
SAILD to solve problems of sustainability of MS are of two types: the
income-generating activities, banking on foot to cover the operating costs of
DM and partnerships called "coupling" between MS and EMF, established in order
to improve adherence to the MS and the collection of contributions. Better
dissemination of information on the opportunities offered by MS and greater
involvement of community opinion leaders allow the subscription to mutual
health of the majority population. As well as taking into account the degree of
satisfaction of the population vis-à-vis MS would develop MS more suited
to the needs of the population and therefore more viable.
Keywords: mutual health, sustainability, perception, innovation.
INTRODUCTION
Dans cette partie introductive, nous présentons les
généralités sur les MS, la problématique, son
importance et enfin l'organisation du présent mémoire.
1.1
Généralités
Cette section est consacrée à la
présentation de la politique sanitaire du Cameroun sur la période
allant de l'indépendance en 1960 à nos jours.
1.1.1 De la gratuité au paiement des soins de
santé
A son accession à l'indépendance en 1960, le
Cameroun comme la plupart des Etats Africains adopte la gratuité des
soins comme mode de fonctionnement des structures étatiques de
santé humaine. La capacité effective des populations à
payer est très faible, le secteur productif formel est encore à
mettre en place, les élites et la classe moyenne sont peu nombreuses
(MINSANTE, 2005 : 30). La santé dans sa globalité est alors
perçue comme un bien public à la charge de l'Etat. Dès
1973, le premier choc pétrolier va créer des
déséquilibres macroéconomiques dans les pays Africains.
Avec la détérioration des termes de l'échange, les
ressources financières vont se raréfier, avec pour
conséquence un recours massif aux emprunts. Le fardeau de la dette se
constitue alors progressivement (MINSANTE, 2005 : 32).
En 1978, la conférence internationale sur les soins de
santé primaires tenue à Alma Ata, soulignant la
nécessité d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous
les personnels des secteurs de la santé et du développement ainsi
que de la communauté internationale pour protéger et promouvoir
la santé de tous les peuples du monde va faire prendre conscience des
limites de la médecine curative. Les gouvernements des pays Africains
vont prendre en compte les déterminants non médicaux de la
santé (éducation, nutrition, assainissement, etc.). Le concept
des soins de santé primaires va donner la prééminence
à la médecine préventive qui, implicitement gardera seule
l'attribut de bien public à la charge de l'Etat (MINSANTE, 2005 :
35).Avec le deuxième choc pétrolier en 1979, les premiers plans
d'ajustement structurels vont être mis en place au Cameroun en 1989. La
mise en oeuvre de ces plans d'ajustement structurel (avec des mesures telles
que la dévaluation du franc CFA) entraînant une réduction
du budget de l'Etat, les secteurs sociaux tels que celui de la santé
jugés «non productifs» vont être relégués
au second plan (Okalla et Le Vigouroux, 2001). Ceci conduit à la
disparition progressive des médicaments et consommables des
hôpitaux publics ainsi qu'à l'abandon progressif de la maintenance
des infrastructures et équipements hospitaliers (BIT, 2002). Le tableau
1 montre l'évolution de la proportion du budget de l'Etat allouée
au secteur de la santé publique au Cameroun entre 1989 et 2004.
Graphique 1 :
Evolution de la part du budget national allouée au MINSANTE
Source : Plan stratégique pour la
promotion et le développement des mutuelles de santé au Cameroun
2005-2015.
On constate que de l'année 1989 a 1993, l'état
Camerounais alloue en moyenne 24 980 800 de francs CFA du budget
national au ministère de la sante. Puis on remarque une baisse des
sommes allouées a ce ministère de l'année 1994 à
1996 et enfin dans l'intervalle de temps allant de l'année 1996 a 2004,
il y' a une augmentation progressive du budget alloue au secteur sante. Il
passe de 23 156 millions de francs CFA en 1996 à 58 295
millions de francs CFA en 2004.
Face à ces difficultés auxquelles les pays en
voie de développement faisaient face (le manque de médicaments et
de consommables des hôpitaux publics, le manque d'infrastructures et
équipements hospitaliers et les difficultés de maintenance des
infrastructures existantes), les ministres africains de la Santé se sont
réunis à Bamako en septembre 1987, sous l'égide du fonds
des nations unies pour l'enfance (UNICEF) et de l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS). Ils ont lancé une initiative pour relancer et
revitaliser le système des soins de santé primaires afin de les
rendre accessibles, géographiquement et économiquement, tout en
étant équitables pour l'ensemble de la population: c'est
« l'initiative de Bamako » (IB).
L'initiative de Bamako a pour objectifs principaux :
- la revitalisation des systèmes de santé en vue
d'une extension du réseau de Soins de Santé Primaires
(SSP) ;
- le développement des Médicaments Essentiels
Génériques (MEG) ;
- la mise en place d'un financement communautaire ;
- le contrôle de la gestion par la communauté
(Gaye, 2007)
L'initiative de Bamako repose sur une participation des
communautés tant dans la gestion que dans le financement des centres de
santé selon le principe «la santé n'a pas de prix mais elle
a un coût», chaque bénéficiaire de soins doit prendre
à sa charge une partie des soins (MINSANTE, 2005). Ceci marque la fin
officielle de l'Etat - providence dans le secteur de la santé.
La décennie 1990 va voir apparaître les
conséquences négatives des plans d'ajustement structurels. Les
principaux indicateurs sanitaires vont se dégrader. Selon
l'Enquête Camerounaise auprès des Ménages (ECAM) de 2007,
seules 48% des personnes se déclarant malades ont pu
bénéficier d'une consultation dans un centre de santé. En
outre, le taux de mortalité infantile est allé en se
dégradant, passant de 65%o en 1991 à 77%o en 1998 et atteignant
jusqu'à 86,9%o dans les zones rurales. Dans le même sens, le taux
d'accouchements assistés par un personnel de santé
qualifié a baissé de 63,8% en 1981 à 58,2% en 1991.
L'utilisation des services publics de soins curatifs qui était autour de
30% entre 1991 et 1992 a baissé à 15,2% en 2003 (MINSANTE,
2003 :8).
Le ministère de la sante Camerounais (2005),
relève que le recouvrement des coûts a de façon
considérable amélioré l'offre des soins de santé.
Les médicaments essentiels génériques et les consommables
sont disponibles et accessibles dans les formations sanitaires publiques.
Certains équipements et infrastructures ont été
rénovés, du personnel vacataire a été
recruté. Cependant, cette amélioration de l'offre de soins n'a
pas été suivie par un accroissement de la demande de
soins, le principal facteur limitatif étant financier
(MINSANTE, 2005). L'Enquête Camerounaise auprès des Ménages
(ECAM) de 2007 révèle que de nombreux facteurs tels que
l'inaccessibilité géographique aux centres de santé (54%
de la population vit à plus de 5 h d'une formation sanitaire), la
mauvaise qualité de l'accueil, la mauvaise qualité des soins et
les raisons culturelles (le tradipraticien est encore très
sollicité) justifient aussi cette situation. Mais la principale raison
demeure d'ordre financier (SAILD, 2010 : 26). Autrement dit, la
majorité de la population n'a pas accès aux soins de
santé à cause de la pauvreté. En effet, Près de
40,2% de la population Camerounaise est pauvre (DSCE, 2009 : 32).
1.1.2 Une diversité de mécanisme de recouvrement
des frais de santé au Cameroun depuis les indépendances
Partant de l'idée émise en 1978 lors de la
conférence d'Alma Ata selon laquelle « seul un peuple en bonne
santé peut contribuer efficacement au développement
socio-économique de son pays et en bénéficier »,
il était urgent pour l'état Camerounais de mettre en place des
mécanismes capables de structurer la demande de soins de santé
tout en la rendant solvable. Dans cette optique, l'assurance maladie semble
constituer le moyen le plus efficace pour soutenir la demande de soins de
santé de qualité. Mais quel système d'assurance maladie
pour les pays en développement en général et pour le
Cameroun en particulier ?
Plusieurs Etats sont préoccupés par un
accès équitable de leurs populations aux soins de santé de
qualité. L'équité dans le secteur sanitaire s'exprime sous
deux dimensions :
- l'équité horizontale :
« Aux besoins de santé égaux, soins de santé
égaux ». Cette dimension a trait à l'accès
aux soins ;
- l'équité
verticale : « A capacité contributive
différente, contribution différente » Cette
deuxième dimension a trait au système de financement.
L'accès équitable aux soins de santé
signifie en définitive que tous les citoyens ont droit aux soins de
même qualité, mais que chacun contribue à leur financement
selon ses moyens. Le meilleur système d'assurance maladie étant
celui qui tend le plus vers l'équité, mais une politique
nationale en la matière dépendra du contexte économique,
historique et culturel du pays. Plusieurs mécanismes d'assurance maladie
ont fait l'objet d'études de faisabilité et ont parfois
été mis en oeuvre au Cameroun :
1.1.2.1 Le système national
d'assurance maladie
Il est inspiré du rapport de Lord Beveridge qui, en
1942, fit l'éloge de l'Etat providence dans le secteur de la
santé. Dans ce système, les soins de santé sont
financés par l'impôt, sous le contrôle du parlement. Ces
soins sont gratuits pour tout citoyen ou résident, gérés
et souvent produits par les fonctionnaires. Il s'agit en réalité
du système adopté par le Cameroun dès son accession
à l'indépendance en 1960. Les performances économiques du
pays n'ont pas été en mesure de le soutenir sur le long terme
(MINSANTE, 2005 :32).
1.1.2.2 L'assurance maladie sociale
L'assurance sociale est inspirée des lois sociales
allemandes de Bismarck de 1883. Les soins de santé sont financés
par les cotisations obligatoires des employeurs et des
travailleurs et parfois par les subventions du gouvernement. Les
risques individuels (antécédents médicaux, âge,
invalidité etc.) n'ont aucune influence sur le montant des cotisations
ou ne débouchent pas inévitablement sur une exclusion de la
protection. Les cotisations sont basées sur la capacité de payer
et la gestion est non lucrative. Ce système remplit les critères
d'équité, car chacun cotise le même pourcentage de salaire
et a accès aux mêmes soins de santé que tous les autres
assurés. Il est néanmoins difficile à mettre sur pieds au
Cameroun car les individus relevant du secteur formel représentent moins
de 20% de la population active d'où la difficulté à
recouvrer les cotisations (MINSANTE, 2005 :32).
1.1.2.3 Les assurances maladies
privées commerciales
Les compagnies privées d'assurance maladie sont des
organisations à but lucratif motivées par la perspective de
réaliser des profits. Au Cameroun, l'assurance maladie privée
couvre moins de 1% de la population (MINSANTE, 2005 :29). Compte tenu de
ses coûts, elle n'est pas faisable pour l'instant à grande
échelle au Cameroun à moins de l'instauration d'une obligation
d'assurance qui permettrait de réaliser une mutualisation plus grande et
donc de réduire les primes individuelles (MINSANTE, 2005 :33).
1.1.2.4 La micro assurance
santé
Ce terme regroupe une assez grande diversité de
systèmes qui s'adressent à des populations démunies qui ne
peuvent pas accéder à l'assurance maladie commerciale
privée et qui ne sont pas couvertes par les autres formes d'assurance.
Parmi les systèmes de micro assurance, on distingue la mutuelle de
santé et les assurances proposées par des prestataires de soins
(MINSANTE, 2005 :33).
1.1.2.5 Les mutuelles de santé
Selon le programme « Stratégie et
techniques contre l'exclusion sociale et la
pauvreté » (STEP) du Bureau International du Travail
(BIT), la mutuelle de santé est «une association autonome à
but non lucratif, basée sur la solidarité et l'entraide, et la
participation démocratique, et qui sur la base des décisions
prises par les membres, et essentiellement au moyen de leurs cotisations, a
comme objectif d'améliorer l'accès à des soins de
santé, en menant une action d'entraide et de prévoyance».
Contrairement à l'assurance maladie sociale, l'adhésion à
une mutuelle de santé est volontaire. Les
adhérents peuvent se regrouper sur la base professionnelle,
régionale, syndicale, etc. En 2000 et 2002 des études relatives
à la faisabilité de la mise en place des mutuelles de
santé au Cameroun ont été réalisées
(étude SECOR, le rapport SERVAC, l'étude APCAS-STEP/BIT). Suite
à ces études, l'Etat Camerounais et certains de ses partenaires
internationaux ont identifiés les mécanismes basés sur la
solidarité comme une stratégie pour atteindre l'objectif de
réduire de moitié la pauvreté d'ici 2015. Avec ses
nombreuses associations d'entraide, le Cameroun dispose d'un énorme
potentiel pour le développement des mutuelles de santé modernes.
Les premières expériences mises en oeuvre aussi bien dans le
secteur formel que non formel ont été encourageantes (SAILD,
2010).
C'est sur cette base qu'en 2001 au Cameroun, lors de
l'élaboration de la stratégie sectorielle de santé par le
ministère en charge de la santé publique, que les
résolutions d'assurer la couverture sanitaire d'au moins 40% des
populations par des mutuelles de santé à l'horizon 2010, et
d'aider les communautés à créer au moins une mutuelle de
santé par district de santé ont été prises. Le
Cameroun compte à ce jour 178 districts de santé (EPOS-SAILD,
2010 : 11). Ces objectifs ont été repris lors de
l'élaboration en 2005 du plan stratégique de promotion et de
développement des mutuelles de santé, pour l'horizon 2015 en
mettant l'accent sur l'importance de l'implication des partenaires au
développement et de la société civile. C'est dans cette
logique que le Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement
(SAILD), une ONG internationale de droit Suisse à but non lucratif
créée en 1988 et qui travaille en milieu rural camerounais avec
pour ambition de contribuer à l'amélioration de la qualité
de vie des paysans, a choisi de s'investir dans la promotion des mutuelles de
santé. En 2004, le SAILD a expérimenté la mise en place
des mutuelles de santé dans les localités de Bamougoum (Ouest) et
de Mokong (Extrême-Nord) grâce à l'action de sa direction en
charge des mutuelles de santé : Le SAILD PROMUS (Promotion des
Mutuelles de Santé) dont le travail consiste en la création et
l'accompagnement des mutuelles de santé. S'est fixé pour objectif
d'améliorer de 30% l'accessibilité financière des
populations rurales aux soins de santé de qualité en Afrique
Centrale par des mutuelles de santé viables et autogérées.
Le graphique 1 montre l'évolution du nombre de mutuelles au Cameroun de
l'an 2000 à 2009.
Graphique 2:
Evolution du nombre de mutuelles de santé au Cameroun de 2000
à 2009
Source : Adapté de SAILD
(2010)
1.2
Problématique
Les populations rurales de l'Ouest Cameroun,
caractérisées par une forte propension au regroupement, à
l'entraide et à la solidarité au travers de multiples formes
d'associations notamment les tontines, semblent constituer une cible
idéale pour la mise en place des systèmes communautaire de
prévoyance sociale. À ce jour, plus d'une trentaine de
communautés de la région de l'Ouest accompagnées par
le SAILD-PROMUS ont mis sur pieds chacune une mutuelle de santé.
Depuis environ sept ans le SAILD PROMUS a ainsi appuyé
l'émergence dans l'Ouest Cameroun de trente mutuelles de santé,
de trois unions et un réseau régional de mutuelles de
santé. Ces mutuelles de santé promues par le SAILD PROMUS
comptent un peu plus de 20 000 bénéficiaires. À ce
jour, la région de l'Ouest au Cameroun fait office de région la
plus densément couverte par des systèmes de mutuelles de
santé en terme de nombre de mutuelles (SAILD, 2009) : 31 sur un
total général de 158 au plan national (19,62%). Toutefois,
Tueguem (2010) dans son étude sur l'état des lieux de la
couverture du risque maladie au Cameroun, relève que, les mutuelles de
santé au Cameroun ont une espérance de vie moyenne de quatre ans.
Ce qui signifie qu'il ne suffit pas de créer des mutuelles de
santé, mais elles doivent pouvoir être viable et offrir
durablement les services à leurs membres. Il se dégage des
données issues du système de suivi mis en place par le SAILD
PROMUS que :
- les mutuelles de la région de l'Ouest couvrent moins
de 10% de leur population cible,
- ont des taux de recouvrement des cotisations
inférieurs à la norme de 70% fixée par le SAILD,
- ont une moyenne de taux de pénétration de la
population inférieure à 20% qui est la norme fixée,
- présente un faible ratio de liquidité et
une faible couverture de leurs charges.
Cette situation inquiète quant à la
pérennisation d'un tel système de mutuelles de santé
notamment pour ce qui concerne sa capacité à offrir de
manière durable ses services aux membres. Cette situation amène
à se poser les questions suivantes :
- Quelle est la situation globale en termes de
viabilité des mutuelles de santé promues par le SAILD à
l'Ouest Cameroun ?
- Quelles sont les contraintes auxquelles sont
confrontées les mutuelles accompagnées par le SAILD dans la
région de l'Ouest Cameroun ?
- Comment les populations perçoivent ces mutuelles de
santé?
- Quelle est la contribution réelle des mutuelles de
santé à l'amélioration de l'accès des populations
aux soins de santé de qualité ?
1.3 Objectifs de
l'étude
L'objectif général de cette étude est de
faire une analyse de la viabilité des mutuelles de santé
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest Cameroun.
De manière spécifique, il s'agira de :
- présenter les mutuelles de santé de la
région de l'Ouest bénéficiant de l'appui du SAILD,
- recenser les autres systèmes de prévoyance
sociale existant dans la région et les comparer aux mutuelles de
santé ;
- faire une analyse de la viabilité des mutuelles de
santé accompagnées par le SAILD Promus dans la région de
l'Ouest Cameroun en 2010.
- analyser la perception qu'ont les populations de ces
mutuelles de santé
- déterminer l'apport réel des mutuelles de
santé à l'amélioration de l'accès aux soins de
santé et à la qualité des soins de santé.
- Identifier et analyser les contraintes à la
viabilité des mutuelles de santé dans la région de l'Ouest
Cameroun.
- présenter les solutions mises sur pied pour
résoudre les problèmes rencontrés par les MS
accompagnées par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest
Cameroun.
1.4 Importance de
l'étude
Cette étude revêt une double importance, à
la fois sur le plan théorique et sur le plan pratique :
1.4.1 Sur le plan théorique
De nombreux travaux sont menés de nos jours sur les
mutuelles de santé notamment sur les conditions de développement,
de suivi-évaluation et des indicateurs de viabilité de ces
dernières. Toutefois, les résultats et les conclusions des
différents travaux menés jusqu' ici varient en fonction du pays
et de la région de l'étude. Cette étude se veut donc
être une modeste contribution à la littérature sur les
mutuelles de santé dans la région de l'Ouest Cameroun. Cette
étude mettra l'accent sur la viabilité, l'apport réel de
ces dernières à l'amélioration de la santé des
populations, les perceptions qu'ont les populations vis à vis de ce
système, les stratégies de mise en place et d'accompagnement des
mutuelles de santé dans la région de l'Ouest Cameroun.
1.4.2 Sur le plan pratique
Sur le plan pratique, cette étude revêt une
importance pour le gouvernement Camerounais, le SAILD et les autres promoteurs
de mutuelles de santé, les mutuelles de santé et les populations
locales.
- Pour gouvernement Camerounais
Cette étude constitue un état de lieux relatif
à la situation de la promotion et du développement des mutuelles
de santé dans l'Ouest tout en fournissant aux dirigeants un outil pour
l'évaluation de la politique de promotion des mutuelles de santé
et des bases pour la réorientation de cette dernière.
- Pour SAILD et les autres promoteurs de mutuelles de
santé
Cette étude apporte quelques éléments de
compréhension sur la viabilité des mutuelles de santé
à l'Ouest Cameroun ainsi que sur les contraintes à leur
développement, elle apporte aussi des éléments relatifs
à la perception des populations vis-à-vis des mutuelles de
santé. Tous ces éléments peuvent aider à
l'amélioration de la stratégie du SAILD en matière de
promotion des MS.
- Pour mutuelles de santé et les
populations
Cette étude constitue un moyen de capitalisation
d'expérience pour les mutuelles de santé, une base
d'évaluation des expériences mises sur pieds, une source
d'éléments pour la réorientation des expériences en
cours tant au niveau de l'organisation et de la gestion que sur le plan des
stratégies à mettre sur pieds. Cette étude est un moyen
d'information pour les populations au sujet des opportunités offertes
par les mutuelles de santé.
1.5 Organisation du
mémoire
Ce mémoire est organisé en cinq chapitres
à savoir :
- Le premier chapitre qui présente le contexte de
l'étude, la problématique, les objectifs et l'importance de
l'étude ;
- Le deuxième chapitre qui traite du cadre
théorique, la clarification des concepts et la revue de la
littérature ;
- Le troisième chapitre qui concerne la
méthodologie de l'étude ;
- Le quatrième chapitre qui présente les
résultats de l'étude ;
- Le cinquième chapitre consacré aux conclusions
de l'étude et à quelques recommandations.
CHAPITRE 2: CADRE
THÉORIQUE, CLARIFICATION DE CONCEPTS ET REVUE DE LA
LITTÉRATURE
Ce chapitre présente le cadre théorique dans
lequel s'inscrit l'étude. Nous y définissons aussi quelques
concepts clés pour la compréhension et procédons à
la revue de littérature sur les MS.
2.1 Cadre
théorique
Cette étude repose sur trois principales
théories: la théorie des besoins de Maslow, les théories
de diffusion et d'adoption des innovations de Rogers et enfin la théorie
de l'influence sociale.
2.1.1 Théorie des besoins
La pyramide des besoins schématise une théorie
élaborée à partir des
observations
réalisées dans les années
1940 par le
psychologue
Abraham Maslow sur la
motivation. Maslow (
1943) ne représente pas
cette hiérarchie sous la forme d'une pyramide, mais cette
représentation s'est imposée dans le domaine de la
psychologie du
travail, de par sa commodité. Maslow parle, quant à lui, de
hiérarchie,
et il en a une vision dynamique. La
pyramide est
constituée de cinq niveaux principaux. Selon Maslow, l'individu
recherche d'abord à satisfaire chaque
besoin d'un niveau
donné avant de penser aux besoins situés au niveau
immédiatement supérieur de la pyramide. La pyramide des besoins
est structurée comme suit :
- Besoins physiologiques
On nomme
besoins
physiologiques ceux liés au maintien de l'
homéostasie
de l'
organisme
(respirer, boire, faire ses besoins, manger, dormir, se
réchauffer) : la régulation des grands équilibres
biologiques
nécessaires au maintien d'un état de
santé physique.
Nécessaires à la survie de la personne (
faim,
soif]) ils peuvent
l'emporter sur la
conscience s'ils ne sont
pas satisfaits.
- Besoin de sécurité
Les besoins de sécurité sont ceux qui sont
liés à l'aspiration de chacun d'entre nous à être
assuré du lendemain physiquement comme moralement. Ils recouvrent le
besoin d'un abri (
logement, maison), la
sécurité des revenus et des ressources, la sécurité
physique contre la violence (
délinquance,
agressions, etc.), la sécurité morale et psychologique, la
stabilité familiale ou, du moins, une certaine sécurité
affective et la
sécurité
sociale (santé).
- Besoin affectif d'appartenance
Parfois qualifié de « besoin de
reconnaissance sociale », le besoin d'appartenance à une
famille ou à un
groupe se traduit par la
recherche de
communication et d'
expression. Ce besoin d'
intégration
dans le lien social va de pair avec le besoin de reconnaissance et de
considération. Le besoin d'amour doit pouvoir être pris en
considération. Il passe par l'identité propre (nom,
prénom), le besoin d'
aimer et d'être
aimé, d'avoir des relations intimes avec un conjoint (former un couple),
d'avoir des
amis, de faire partie
intégrante d'un groupe cohésif, de se sentir accepté et,
conséquence logique, de ne pas se sentir seul ou rejeté.
- Besoin d'estime personnelle
L'
Homme a besoin de
développer une
estime de soi et de se
faire respecter par les autres (estime des autres). Il a besoin de s'occuper
pour être reconnu, avoir une activité valorisante qu'elle soit
dans le domaine du travail, ou dans celui des loisirs. Il s'agit en particulier
du besoin de se réaliser, de se valoriser (à ses propres yeux et
aux yeux des autres) à travers une activité. L'être humain
a aussi besoin de faire des projets, d'avoir des objectifs, des opinions, de
pouvoir exprimer ses idées
- Besoin d'accomplissement
Le besoin d'accomplissement d'une oeuvre ou d'un engagement
consiste à permettre à sa
personnalité
de s'épanouir[] et à se montrer capable d'accomplir
tout son potentiel : « Ce qu'un homme peut être, il doit
le devenir ». Mais pour parvenir à ce « besoin de
réalisation », il convient de bien maîtriser l'ensemble
des besoins précédents.
Besoin
D'accomplissement
Besoin d'estime
Besoin sociaux
Besoin de sécurité
Besoin
physiologique primaires
Figure 1: La
pyramide des besoins selon Maslow
Source : Puret, 2010 : 2.
De part son objectif principal qui est celui de faciliter
l'accès des populations à des soins de santé de
qualité et donc ainsi leur permettre de préserver leur
état de santé1(*), et de par le caractère associatif que
revêt une mutuelle de santé. La théorie des besoins de
Maslow peut être efficacement utilisé pour comprendre, expliquer,
analyser les motivations des individus lors de l'adhésion à une
mutuelle de santé.
2.1.2 Théories de la diffusion et
de l'adoption de l'innovation
La théorie de la diffusion de l'innovation
proposée en 1962 par Everett Rogers a été appliquée
autant sur le plan individuel (Rogers, 1995) que sur le plan organisationnel
(Zaltman, Duncan, & Holbeck, 1973). Elle offre un cadre conceptuel au
concept d'acceptabilité car son but est d'expliquer comment une
innovation technologique évolue du stade d'invention à celui
d'utilisation élargie. Selon Rogers (1995), il existerait cinq
éléments qui détermineraient l'adoption ou la diffusion
d'une nouvelle technologie :
L'avantage relatif est le degré auquel
une innovation est perçue comme étant meilleure que celles qui
existent déjà. Il n'est pas nécessaire que cette
innovation possède beaucoup plus d'avantages que les autres mais ce qui
est important, c'est que l'individu la perçoive comme étant
avantageuse,
La compatibilité est une mesure du
degré auquel une innovation est perçue comme étant
consistante avec les valeurs existantes, les expériences passées,
les pratiques sociales et normes des utilisateurs. Une idée qui serait
incompatible avec les valeurs et normes actuelles prendrait plus de temps
à être adoptée qu'une innovation compatible. De même,
dans certains cas, l'adoption d'une innovation compatible, nécessitera
l'adoption au préalable d'un nouveau système de valeur ce qui
peut prendre un temps considérable.
La complexité est une mesure du
degré auquel une innovation est perçue comme étant
difficile à comprendre et à utiliser. Les nouvelles idées
qui sont simples à comprendre vont être adoptées beaucoup
plus rapidement que d'autres qui nécessitent de développer de
nouvelles compétences avant de pouvoir les comprendre.
La testabilité consiste en la
possibilité de tester une innovation et de la modifier avant de
s'engager à l'utiliser. L'opportunité de tester une innovation va
permettre aux éventuels utilisateurs d'avoir plus de confiance dans le
produit car il aura eu la possibilité d'apprendre à l'utiliser.
L'observabilité est le degré
auquel les résultats et bénéfices d'une innovation sont
clairs. Plus les résultats de l'adoption de l'innovation seront clairs
et plus les individus l'adopteront facilement.
Chacune de ces caractéristiques prise seule n'est pas
suffisante pour prédire de l'adoption d'une innovation mais des
études ont démontré qu'une combinaison de ces
caractéristiques (des avantages, une compatibilité avec les
croyances et les normes, un niveau de complexité bas, une
possibilité de tester l'innovation et un fort degré
d'observabilité) résulteront en de plus grandes chances
d'adoption de l'innovation (Rogers, 1995). Par ailleurs, Tornatzky et Klein
(1982) ont réalisé une analyse de la littérature portant
sur la théorie de la diffusion de l'innovation et ont
démontré que trois de ces cinq caractéristiques
s'avèrent primordiaux pour l'adoption d'une innovation. En effet, la
compatibilité et les avantages relatifs seraient positivement
liés à l'adoption tandis que la complexité y serait
négativement liée.
Une étude de Moore et Benbasat (1991) a porté
sur ces caractéristiques. Leurs résultats ont
démontré que les caractéristiques qui déterminaient
l'adoption d'une innovation étaient ceux mentionnés par la
théorie de la diffusion de l'innovation de Rogers mais avec quelques
modifications. En effet, ils y ont également ajouté le concept
d'image qui se réfère au degré auquel l'utilisation de
l'innovation améliore le statut social de l'individu et ont
distingué deux dimensions au sein de l'attribut d'observabilité.
Ces deux dimensions sont la visibilité de l'innovation et la
possibilité d'en démontrer les résultats. Moore et
Benbasat (1995) ont par la suite testé leur modèle et ont
démontré que le volontarisme, les normes sociales en place et
l'ensemble des caractéristiques décrits
précédemment étaient les éléments qui
influençaient le plus l'adoption.
La théorie de la diffusion de l'innovation
proposée par Rogers a aussi permis de catégoriser les adoptants,
il en ressort qu'il existe cinq catégories d'adoptants :
Les innovateurs (aventureux), ils ont un
intérêt particulier pour les nouvelles idées. Ce sont eux
qui présentent une innovation à l'intérieur de leur
système social. Ils peuvent être comparés aux Pionniers ou
Mordus (Bibeau, 2006).
Les premiers adoptants, plus
intégrés à l'intérieur du système social que
les innovateurs, les premiers adoptants sont des leaders d'opinion
auprès de qui les autres membres s'informent et demandent un avis sur
l'innovation. Ils peuvent être comparés aux Sceptiques (Bibeau,
2006)
La première majorité.
Représente près 1/3 des membres du système,
adopte une innovation juste avant la moyenne du système social. Elle
sert de courroie de transmission entre les membres qui ont adopté
l'innovation relativement très tôt et ceux dont la décision
tarde ; comparativement aux Insécures (Bibeau, 2006)
La majorité tardive. Représente
aussi 1/3 des membres du système. Elle adopte une innovation juste
après la moyenne du système social et sous la pression d'une
nécessité économique. Dès que les incertitudes sur
l'innovation sont levées, elle consent à l'adopter.
Comparativement aux Craintifs (Bibeau, 2006)
Les retardataires (Bibeau,
2006). Fortement encrés dans la tradition du
système et ayant pour référence le passé, ils
suspectent l'innovation et sont très résistants à une
nouveauté. Ils veulent se rassurer de la réussite de l'innovation
avant qu'ils ne l'adoptent.
Le tableau 1 présente les phases d'adoption d'une
innovation
Tableau 1: Phases
d'adoption d'une innovation selon Reitter
Phases
|
Processus d'adoption
|
La connaissance
|
L'individu explore l'innovation et ne demande que quelques
notions sur son fonctionnement
|
La persuasion
|
L'individu commence à s'intéresser à
l'innovation pour son adoption
|
La décision
|
L'individu s'engage à des activités devant lui
permettre d'adopter ou de rejeter l'innovation
|
L'implantation
|
L'individu utilise quotidiennement l'innovation pour
évaluer ses avantages
|
La confirmation
|
L'individu tente d'obtenir des informations venant renforcer
son choix (adoption ou rejet).
|
Source : Ekenguele, 2009.
La théorie de la diffusion et de l'adoption de
l'innovation peut s'avérée utile pour comprendre le processus de
mise sur pieds et d'adhésion aux mutuelles de santé qui dans le
cadre de notre étude peuvent êtres considérées comme
des innovations.
2.1.3 Théorie de l'influence
sociale
Elle correspond à une pression du groupe, de la
société en générale sur l'individu avec pour
conséquence une modification de ses habitudes, de ses comportements dans
le sens de ceux prévalent dans une culture ou une sous culture de son
environnement (Fongang, 2010).
Elle peut se manifestée à travers plusieurs
modalités :
- Le conformisme, il peut être
définit comme étant un changement de comportement, d'opinion d'un
individu ou d'un groupe dans le sens de ceux affichés par un ou
plusieurs autres individus ou groupes. La particularité ici étant
que ces changements, sont obtenus sans pressions de la part de la source
d'influence ; c'est une mise en adéquation de son comportement avec
les lois en vigueur. La taille du groupe peut influencer le comportement ou le
changement de comportement, le conformisme semble facilité lorsque le
groupe est réduit.
- L'uniformité, l'individu accepte
d'être comme les autres afin de ne pas être victime d'un rejet.
- La normalisation, elle renvoie à
l'élaboration de normes communes par les membres d'un groupe, Ceci
résulte donc à des règles de conduites et des attitudes
partagées. il est possible qu'un individu adhère socialement
à ces règles et attitudes sans forcement y adhérer
individuellement.
- La soumission à l'autorité,
elle renvoie aux conditions d'obéissance des individus à des
demandes faites par une figure d'autorité.
- La conversion, elle peut être
définit comme l'influence profonde se situant au niveau des convictions
de l'individu. Celui-ci est influencé dans ses idées de
manière inconsciente et durable.
- L'état d'agent, état
psychologique de perte du sentiment d'autonomie. L'individu se considère
comme l'instrument de la volonté d'autrui et non responsable de ses
actes.
- Le leadership, c'est l'influence d'un
individu sur le groupe, il se différencie du pouvoir et de
l'autorité dans la mesure où c'est une source d'influence
personnelle non coercitive et fondée sur la communication. Le leader est
une personne dite de confiance dont les ambitions et le destin sont intimement
liés à ceux du groupe dans le but de satisfaire des objectifs
communs. Le leader se caractérise par son charisme et ses
qualités d'orateur ce qui déclenche l'enthousiasme et une
soumission spontanée des membres du groupe qu'il dirige.
La
dynamique
d'influence sociale dépend en partie du rapport existant entre la cible
d'influence et la source de celle-ci.
Selon Deusch et Gerard (1955), l'influence normative
naît du
désir
du sujet de gagner l'approbation d'autrui, ce qu'il espère obtenir en se
confortant aux normes de ce dernier.
L'influence informationnelle est en oeuvre lorsqu'un sujet
recherchant un jugement le plus proche possible d'une réalité
supposée, se réfère aux jugements d'une source à
laquelle il accorde plus de crédit qu'à lui-même.
La théorie de l'influence sociale et ses
différentes modalités peuvent permettre de comprendre en quoi les
interactions entre individu influencent leur comportement vis-à-vis des
MS.
2.2
Définitions de concepts
Cette section consiste en la clarification de quelques
concepts importants pour cette étude, notamment : santé,
soins de santé primaires, mutualité, mutuelle de santé,
bénéficiaire, assurance sociale et assurance maladie, risque,
prévoyance, cotisation, protection social, sécurité
sociale et viabilité.
2.2.1 Soins de santé
primaires
Selon le BIT (2002), les soins de santé primaires
peuvent être définit comme étant une stratégie de
développement sanitaire basée sur l'amélioration de la
qualité des services de santé de premier échelon, sur leur
extension (de l'aspect curatif aux interventions de prévention et de
promotion) et sur l'encouragement de la participation de la population à
la gestion des services et à la prise en charge de leurs coûts.
2.2.2 Mutuelle de santé
Dans le cadre de cette étude nous retiendrons la
définition que donne le SAILD (2010) d'une mutuelle de
santé : une mutuelle de santé est une association
démocratique, autonome à but non lucratif, dirigée par ses
membres et qui fonctionne sur la base de la solidarité, et
essentiellement au moyen des cotisations des membres pour la mutualisation du
risque maladie, ayant comme objectif d'améliorer l'accès de ses
membres et leurs familles à des soins de santé.
2.2.3 Mutualisation du risque
Principe selon lequel les risques individuels sont
regroupés pour être redistribués entre les adhérents
d'une mutuelle. Il s'agit d'un partage du risque sur lequel reposent les
mécanismes d'assurance (BIT, 2003).
Une mutuelle fonctionne donc comme une assurance (elle rentre
d'ailleurs sous l'ensemble des initiatives connues comme étant de la
micro assurance santé) gérée par les populations. Sauf que
la mutuelle de santé n'a pas pour vocation de réaliser des
bénéfices; ceux éventuellement réalisés
servent à financer l'amélioration des soins. (SAILD, 2005).
2.2.4 Risque
Le BIT (2001 :142) définit le risque comme une
probabilité qu'un événement (bon ou mauvais) se produise.
Par extension, événement indésirable contre la survenance
duquel on s'assure. Les principaux risques sociaux contre lesquels des
personnes s'assurent, à cause de leur aspect négatif sont: la
maladie, l'invalidité, la vieillisse, le chômage, le
décès. Dans le cadre de cette étude, c'est le risque
maladie qui sera considéré ; le risque maladie est donc
définit comme étant la probabilité qu'une maladie
survienne.
2.2.5 Bénéficiaire
Pour le BIT (2001 :138), bénéficiaire (d'un
système de micro assurance) est un terme se référant
à une personne qui, à titre d'adhérent ou de personne
à charge, bénéficie des services d'un système
d'assurance.
Dans le cadre de cette recherche, un
bénéficiaire est toute personne adhérant ou
dépendant directement d'un adhérent (personnes à charge),
qui cotisent et bénéficient des prestations offertes par la
mutuelle de santé en cas de maladie.
2.2.6 Assurance sociale et assurance
maladie
Dans le cadre de cette étude l'assurance sociale sera
définie comme suit : système de couverture des risques ou
événements incertains dans lequel les coûts sont repartis
entre plusieurs personnes. Quant à l'assurance maladie, elle est un
système de couverture des risques liés aux maladies et dans
lequel les coûts de prestations sont repartis entre mutualistes, mutuelle
de santé et parfois d'autres individus (prestataires de soins,
commune...).
2.2.7 Cotisation
Dans cette étude la cotisation est une somme d'argent
ou bien en nature (produits agricoles ou d'élevage), versé
mensuellement, annuellement ou en d'autres tranches à une mutuelle de
santé pour pouvoir bénéficier de ses services en cas de
maladie.
2.2.8 Protection sociale
La protection sociale est un terme générique
couvrant l'ensemble des garanties contre la réduction ou la perte de
revenu en cas de maladie, de vieillesse, de chômage (ou d'autres risques
sociaux). Elle inclue la solidarité familiale ou ethnique,
l'épargne individuelle ou collective, l'assurance privée, les
assurances sociales, la mutualité, la sécurité sociale,
etc. (d'après le thésaurus du Bureau international du Travail,
Genève, 1991). BIT
2.2.9 Sécurité sociale
La sécurité sociale est une protection que la
société accorde à ses membres, grâce à une
série de mesures publiques. Ces mesures sont, contre le dénuement
économique et social où pourraient les plonger, en raison de la
disparition ou de la réduction sensible de leur gain, la maladie, la
maternité, les accidents du travail et les maladies professionnelles, le
chômage, l'invalidité, la vieillesse ou un décès. A
ces mesures s'ajoutent aussi la fourniture de soins médicaux et
l'octroi de prestations aux familles avec enfants. (D'après la
Convention n° 102 de l'Organisation internationale du Travail concernant
la sécurité sociale [norme minimale]) (BIT, 2003).
2.3 Revue de la
littérature
Cette partie est conçue dans le but de faire le point
des connaissances relatives aux mutuelles de santé. Cette section est
organisée autours de quatre points à savoir :
l'adhésion aux mutuelles de sante, les risques majeurs dans les MS, les
difficultés rencontrées par les MS et enfin la viabilité
des MS.
2.3.1 Adhésion aux mutuelles de
santé
2.3.1.1 Critères déterminant l'adhésion
aux mutuelles de santé
Lors d'une étude réalisée par
Jütting et Tine (2000) en milieu rural sénégalais, plus
précisément dans la région de Thiès, quelques
paramètres ont été analysés quant à leur
influence sur l'adhésion aux mutuelles de santé. Il s'agissait
notamment de : l'ethnie, la religion, l'instruction, le sexe, l'âge,
le revenu, la confiance à l'égard du système et la
solidarité dans le village.
- Groupe ethnique : la région de
Thiès est habitée par trois grandes ethnies à savoir, les
wolofs, les Sérères et les peuls. L'étude a montré
que les wolofs ont un taux de participation dans les mutuelles de santé
de 90% contrairement aux peuls qui ne participent qu'à 30%. Les
résultats de l'étude de cette situation révèle que
les peuls de la région sont des nomades qui ne résident pas toute
l'année au même endroit, alors la propension à
l'adhésion est plus faibles de même que l'utilisation des services
offerts par la mutuelle ; les wolofs sont en général plus
ouverts aux innovations et sont plus nantis que les autres groupes ethniques de
la région. Il ressort donc de leur analyse que la relation entre
adhésion et groupe ethnique est déterminée dans une
certaine mesure par la stabilité et le revenu.
- Religion : l'étude a
porté sur un total de 346 ménages ; la majorité de
ces ménages sont de confession chrétienne, environ 60%, alors que
les populations musulmanes sont représentés à 35%. Leur
analyse a montré que la population chrétienne participe aux
mutuelles de santé plus souvent que les musulmans. En gros 80% de la
population chrétienne adhère, alors que seulement 50% de la
population musulmane le fait. L'adhésion des chrétiens est
expliquée par le fait que les mutuelles de santé de la
région ont signé des conventions uniquement avec les
hôpitaux catholiques. La promotion des activités des mutuelles est
donc plus intense dans les villages où l'église catholique est
active.
- Sexe : concernant le sexe, leur
analyse a montré que les hommes comme les femmes, ont la même
probabilité d'adhérer à une mutuelle de santé.
- Instruction : ils ont montré
dans leur analyse qu'avec un niveau d'instruction élevé, la
probabilité de devenir adhérent de la mutuelle augmente. En
effet, plus de 80% des personnes qui ont fait des études secondaires et
ont un titre universitaire sont adhérents ; les chefs de
ménages sachant lire et écrire ont tendance à
adhérer plus souvent aux mutuelles, que ceux qui n'ont reçu
aucune forme d'instruction.
- Age : ils ont montré dans leur
analyse que, la partie de la population active économiquement est de
façon relative plus représentée parmi les
adhérents ; les chefs de ménage ont tendance à
assurer les membres actifs qui contribuent le plus au revenu du ménage.
Alors que, les personnes les plus jeunes et les plus vieilles seraient les
moins assurées.
- Revenu, niveau social et conditions de
vie : Les résultats de l'étude ont montrés
que les ménages adhérents ont tendance à être plus
aisés que les ménages non-adhérents ; en d'autres
termes, les couches les plus pauvres de la population sont nettement
sous-représentées parmi les adhérents de la mutuelle. Mais
aussi, les ménages adhérents ont tendance à avoir des
maisons de meilleure qualité, ont de meilleures conditions sanitaires et
disposent de plus d'outils et de biens de consommation que les
non-adhérents.
- Confiance et solidarité : Les
adhérents et non-adhérents ont placé à un
même niveau le degré de confiance et de solidarité dans les
villages.
Il ressort donc de leurs analyses que les critères
déterminant l'adhésion aux mutuelles de santé sont :
l'ethnie, la religion, le niveau d'instruction et le revenu. Par contre le
sexe, l'âge, le degré de confiance et de solidarité n'ont
pas une influence pertinente dans l'adhésion aux mutuelles de
santé dans la région de Thiès.
2.3.1.2 Opinions à l'égard des mutuelles de
santé et raisons d'adhésions
Jütting et Tine (2000) dans leur étude dans la
région de Thiès ont également présenté les
raisons les plus importantes d'adhésion aux mutuelles de santé
mais aussi les plus grandes contraintes d'adhésion. Les raisons les plus
importantes sont : la conviction sur les avantages de la mutuelle suivie
de la solidarité qui y règne au sein du village. Les contraintes
d'adhésion sont principalement le manque de ressources
financières et le manque d'information par rapport à la mutuelle
de santé.
2.3.1.3 Condition d'adhésion aux mutuelles de
santé et cotisations mutualistes
La condition pour l'adhésion à une mutuelle
réside dans le paiement du montant d'adhésion. Cette
adhésion peut être soit individuelle, soit familiale ou encore
associative. Le montant de l'adhésion varie d'une mutuelle à une
autre. Ce montant est influencé par le coût moyen des prestations
dans les formations sanitaires, mais aussi lié à la
capacité contributive de la population cible. Quant à la
cotisation, elle est individuelle et versée soit par mois, soit par an
ou encore en nature.
2.3.2 Les risques majeurs dans les
mutuelles de santé
Comme dans toutes entreprises, la gestion et le fonctionnement
des mutuelles de santé implique certains risques qui mal gérer
pourraient mettre en danger la viabilité de celle-ci, il s'agit
notamment du :
- Risque de sélection adverse;
- Risque moral;
- Risque de surprescription;
- Des fraudes et les abus;
- L'occurrence de cas «catastrophiques» ;
- La taille de la mutuelle.
2.3.2.1 Le risque
de sélection adverse
On parle de sélection adverse lorsque les personnes
présentant un risque élevé de maladie constituent une part
des bénéficiaires plus élevée que la part de la
population qu'elles représentent. Cette situation peut compromettre la
viabilité financière de la mutuelle, car elle entraîne un
niveau de dépenses trop élevé par
bénéficiaire. A la différence d'un système
d'assurance privée à caractère commercial, la mutuelle ne
peut pas sélectionner ses bénéficiaires, ni faire payer
à chacun d'eux des primes correspondant à leur risque personnel.
Toutefois pour minimiser le risque de sélection
adverse, la mutuelle peut exiger que l'unité minimale d'adhésion
soit la famille, et réaliser des adhésion simultanée de
tous les membres d'un groupe déterminé, instaurer une
période d'observation ou période d'attente pour tout nouveau
inscrit avant toute prise en charge des adhérents ; et la
période dépendra de la nature des prestations offertes (BIT,
2002).
2.3.2.2 Le risque
moral
Le risque moral est la situation souvent observée
où des adhérents ou des personnes à leur charge, à
partir du moment où ils sont assurés, tendent à consommer
abusivement des services proposés. Le fait que la cotisation soit
indépendante du montant des dépenses prises en charge incite les
individus à consommer un maximum de soins pour «rentabiliser»
leurs cotisations.
Pour gérer le risque moral, la mutuelle de santé
peut : instaurer le paiement d'un ticket
modérateur qui représente la participation du
bénéficiaire aux frais de prise en charge, instaurer une franchise, qui est le seuil à
partir duquel les dépenses sont remboursées, instaurer un système de
référence obligatoire pour pouvoir accéder aux soins de
second niveau ; c'est-à-dire que l'accès aux soins
d'hospitalisation d'un bénéficiaire, ne peut être obtenu
que s'il a été référé par un centre de
santé conventionné, sauf en cas d'urgence (Tidiane, 2009).
2.3.2.3 Le risque
de surprescription
Ce risque découlent du fait que les prestataires de
soins se basant sur l'idée préconçue et parfois fausse que
les mutuelles de santé ont des moyens de couvrir les coûts de
soins de santé de leurs membres, prescrivent des soins inutiles ou
augmentent les couts de traitements. Ceci parfois sans opposition de la part du
patient du seul fait que ce dernier se sait assuré.
La Standardisation des protocoles de soins, en accord avec la
formation sanitaire, la mise en place un système de contrôle
par un médecin conseil, la prescription obligatoire des
médicaments essentiels génériques, l'instauration d'un
système de plafonnement des prises en charge, l'instauration d'un
système de rémunération sur la base d'un forfait par
personne ou par épisode maladie. Sont des moyens de gérer le
risque de surprescription (BIT, 2002).
2.3.2.4 Les fraudes
et les abus
Une mutuelle de santé est exposée aux risques de
fraudes et d'abus de ses adhérents, surtout lorsqu'elle est de taille
importante. Les fraudes et abus résultent souvent de la pression qui
peut s'exercer sur un adhérent de la part de sa famille, de son cercle
d'amis ou de son voisinage. Il peut se produire également qu'un
adhérent opère une sélection au sein de sa famille en ne
cotisant pas pour tous ses enfants. Lorsqu'un enfant non couvert tombe malade,
la tentation sera alors grande de le faire passer pour l'un de ceux inscrits
sur la carte d'adhérent.
Pour gérer les risques de fraudes et abus, la mutuelle
peut : identifier les bénéficiaires en mettant si possible,
sur le livret, la photo de chaque bénéficiaire inscrit et mettre
sur pieds un système de contrôle avant et après le recours
aux soins de santé (GTZ, 2007).
2.3.2.5
L'occurrence de cas «catastrophiques»
Ce dernier type de risque concerne principalement les
mutuelles de santé qui couvrent les gros risques, sans plafonnement des
prises en charge. Sa survenue est particulièrement grave lorsqu'une
mutuelle débute ses activités: si une dépense de
santé exceptionnellement élevée survient à ce
moment, la mutuelle sera très rapidement en situation de crise
financière.
Dans le processus de gestion des risques liés à
l'occurrence de cas catastrophiques, la mutuelle de santé peut :
Constituer une réserve financière, disposer d'un fonds de
garantie, avoir recours à la réassurance pour les mutuelles de
grande taille (BIT, 2002).
2.3.2.6 Le risque
lié à la taille de la mutuelle :
Lorsque la taille de la mutuelle est trop petite, elle risque
de ne pas couvrir ses charges à travers les cotisations, surtout en
milieu rural où les cotisations sont généralement de
faible montant (BIT, 2003 ; SAILD, 2009).
Dans le cadre de la gestion des risques liés à
la taille de la mutuelle de santé, les partenaires au
développement et promoteurs de mutuelles de santé recommandent
de chercher à augmenter son taux de pénétration
(proportion de la population qui adhère à la mutuelle). La norme
de viabilité est estimée dans ces cas de figure à 3000
adhérents soit approximativement 15000 bénéficiaires
(SAILD, 2009 ; MINSANTE et MINTSS, 2005) ; Chercher à
augmenter son taux de recouvrement (proportion de bénéficiaires
qui paient leurs cotisations).
2.3.3 Difficultés
rencontrés par les mutuelles de santé
Le suivi évaluation des mutuelles de santé par
quelques acteurs (SAILD, BIT, GTZ, etc.) à révéler que
certains problèmes sont assez récurrents dans l'environnement des
mutuelles de santé. Ces difficultés sont peuvent êtres
d'origines internes ou externes aux mutuelles de santé.
2.3.3.1 Difficultés endogènes
Ce sont les difficultés qui sont internes aux mutuelles
de santé. Au rang de celles-ci nous pouvons citer :
- la faible vitesse et taux de pénétration des
mutuelles de santé dans les communautés cibles (SAILD,
2009 ; Ella-Menye, 2007);
- la faible communication, information et sensibilisation des
membres ainsi que des communautés cibles (SAILD, 2009);
- le faible taux de recouvrement des cotisations.
- la forte démotivation des mobilisateurs
communautaires (due au bénévolat qui, à son tour
entraîne une instabilité managériale) (SAILD, 2009 ;
GTZ, 2007) ;
- le risque de surconsommation ou risque moral (SAILD,
2009 ; BIT, 2000);
- les fraudes et abus (SAILD, 2009 ;
BIT, 2000);
- aucune disposition statutaire concernant la
répartition des ressources et notamment des réserves (GTZ,
2007) ;
- le coût de fonctionnement parfois élevé
pour certaines mutuelles de santé (GTZ, 2007) ;
- l'absence de plan d'action concret (GTZ, 2007) ;
- l'absence de fonds de réserve (GTZ, 2007).
2.3.3.2 Difficultés exogènes
Ce sont celles provenant de l'interaction des mutuelles de
santé avec leurs environnements direct ou indirect. Nous pouvons
relever :
- la qualité approximative des services offerts par les
formations sanitaires (accueil, pénurie des médicaments, la
recherche de profit par les prestataires de soins) (SAILD, 2009 ; Letourmy
et Pavy-Letourmy, 2005) ;
- le faible appui financier et faible suivi effectif de la
part des organismes de développement (SAILD, 2009 ; Ndiaye,
2006 ; BIT, 2000) ;
- l'inexistence actuelle des statuts propres aux mutuelles de
santé (les mutuelles sont légalisées sous n'importe quel
statut officiel tel que ceux des GIC, GIE, association...), (SAILD, 2009 ;
Ndiaye, 2006) ;
- la mauvaise connaissance des mutuelles de santé par
les autorités locales (SAILD, 2009);
- la notion de prévoyance, concept nouveau et difficile
à intégrer dans les cultures et habitudes, surtout dans un milieu
de pauvreté ; (SAILD, 2005 ; SAILD, 2009).
- les idées reçues (la cotisation pour
d'éventuel cas de maladie correspond à l'achat de la maladie pour
certains individus) (SAILD, 2009) ;
- la consultation des tradipraticiens, l'automédication
et l'achat des médicaments de la rue (SAILD, 2005 ; SAILD,
2009) ;
- l'absence de formations sanitaires opérationnelles
dans certaines zones (GTZ, 2007) ;
- la rupture des stocks de médicaments obligent
certains mutualistes malades à acheter les médicaments dans les
pharmacies ; alors qu'ils sont supposés être couverts par
leur assurance et avoir accès aux médicaments dans les formations
sanitaires (GTZ, 2007) ;
- la mauvaise collaboration de certains prestataires de soins
qui semblent très peu informés ou intéressés par
les mutuelles de santé (SAILD, 2009) ;
- la faible capacité de gestion, d'analyse et de
planification des leaders des mutuelles de santé.
2.3.4 Viabilité d'une mutuelle de
santé
La viabilité d'une mutuelle de santé est l'un
des concepts au centre de cette étude. Il est donc nécessaire
d'en préciser le sens.
La viabilité d'une organisation est la capacité
qu'elle a de pouvoir rendre service de manière durable à ses
membres. Dans le cas des mutuelles de santé, la viabilité ou
durabilité d'une mutuelle de santé d'après le Partners
for Health Reformplus (PHRplus).
Pour Ella-Menye (2007), une viabilité ou
durabilité des mutuelles de santé signifie l'existence d'un
contexte institutionnel favorable, un appui technique et financier aux
structures, un renforcement des capacités des gestionnaires, une
sensibilisation et un accès à l'information, une implication des
adhérents dans la vie de la mutuelle de santé.
Pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2003),
la viabilité ou pérennité d'un régime d'assurance
maladie est un terme qui n'est pas explicite, elle propose plutôt des
éléments qui peuvent permettre de l'évaluer.
Dans la conception finale de la viabilité, l'OMS
s'attarde sur la durée de vie de la mutuelle qui semble être
un indicateur de pérennité ou de viabilité utile mais
aussi le nombre important de personnes affiliées au régime
d'assurance maladie communautaire. L'OMS s'est basée sur des
études qu'elle a effectuées sur 37 régimes d'assurance
maladie. La durée de vie moyenne était de 8 ans ½ et la
durée de vie la plus longue lors de cette étude était de
16 ans. Les éléments suivants ont été
recensés comme ayant des conséquences importantes sur la
viabilité de ces régimes à savoir : un manque de
compétences spécifiques aux régimes d'assurance maladie
communautaire comme pour la fixation, la collecte et le paiement effectif des
contributions, la détermination des services pris en charge, le
marketing et la communication, la conclusion de contrats avec les prestataires,
la gestion des systèmes d'information et la comptabilité.
Etant donné que le système de mutuelle de
santé est un concept récent, la définition
littérale fixe de la viabilité n'est pas encore disponible ;
la viabilité n'est donc généralement définie qu'en
fonction des promoteurs des mutuelles de santé ou de certains auteurs.
La viabilité a quatre dimensions selon le PHRplus
(2004 :10), à savoir : politique, sociale, administrative
et financière.
Selon Ndim (2005) cité par Ella-Menye (2007), la
viabilité a également quatre autres dimensions à
savoir : une dimension administrative, institutionnelle, relationnelle et
financière. Leurs indicateurs d'évaluations sont
présentés dans le tableau 2.
Tableau 2 :
Modèle d'analyse des indicateurs d'évaluation des
systèmes MAS
Concepts
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs d'évaluation
|
Viabilité
|
Viabilité institutionnelle
|
- Volonté politique
- Cadre institutionnel
- Appui des partenaires
|
- Composition CA
- Modalités de mise en place des organes de la
mutuelle
- Existence d'un cadre institutionnel
- Nombre de MAS reconnues
- Taux de MAS ayant un RI et des statuts
- Pourcentage de MAS avec compte bancaire
|
Viabilité administrative et de gestion
|
- Gestion des adhésions
-Détermination du paquet bénéfices
-Détermination des bénéficiaires
-Calcul de la cotisation
-Mode de recouvrement des cotisations
-Gestions des cotisations
-Gestion des risques
-Modalités de prise en charge
-Organes de gestion
-Tenue des documents comptables
-Communication/marketing Social
|
- Existence des organes de gestion
- Existence des outils de gestion
- Existence des outils de collecte
- Montants des frais d'adhésion
- Montant de la cotisation
- Mécanismes de gestion des risques
- Taux de prélèvement des frais de gestion
|
Viabilité financière et économique
|
Variables de rendement financier et économique
|
- Ratio de liquidité
- Ratio de solvabilité
- Ratio de couverture des dépenses
- Ratio de sinistralité
- Ratio d'équilibre général
- Ratio des frais de gestion
- Taux de financement propre
|
Viabilité liée à l'environnement de la
mutuelle
|
- Dynamique d'adhésion
- Relations avec les autorités sanitaires
- Relations avec les autorités locales et autres
- Relations avec les prestataires
- Relations avec les structures d'appui
- Perception de la mutuelle par la population
|
- Pourcentage de nouvelles adhésions
- Degré de confiance accordé à La MAS
- Type d'appui des partenaires
- Nombre de conventions signées avec les
prestataires
- Degré d'implication des CTD des Associations et
EMF
- Nombre de réunions avec les
SSD
|
Légende :
CA : Conseil d'Administration CTD :
Collectivités Territoriales Décentralisées
EMF : Etablissement de MicroFinance MAS : Micro
Assurance de Santé
RI : Règlement Intérieur SSD :
Service de Santé de District
Source : Ella-Menye (2007)
Selon le BIT (2001) la viabilité a cinq
dimensions : dimension administrative, dimension technique, dimension
fonctionnelle, dimensions économique et financière. Les
indicateurs de ces dimensions sont présentés dans le tableau
3 :
Tableau 3:
Indicateurs de viabilité de l'assurance maladie
No
|
Indicateurs d'évaluation de la viabilité
|
Score obtenu
|
Norme
|
Observations
|
Viabilité administrative
|
T.1.1
|
Outils de gestion et de suivi des adhésions
|
|
1
|
|
T.1.2
|
Utilisation des outils de gestion et de suivi
|
|
1
|
|
T.2
|
Suivi du recouvrement des cotisations et des droits
d'adhésions
|
|
1
|
|
T.3
|
Contrôle des droits aux prestations
|
|
1
|
|
T.4
|
Suivi des prises en charge
|
|
1
|
|
T.5
|
Suivi du portefeuille de risques
|
|
1
|
|
T.6
|
Suivi de l'enregistrement comptable
|
|
1
|
|
T.7
|
Suivi financier
|
|
1
|
|
T.8
|
Qualité globale du suivi
|
|
6
|
|
Viabilité technique
|
G.1
|
Modalités d'adhésion
|
|
0
|
|
G.2
|
Qualité du portefeuille de risques
|
|
-
|
Suivant les garanties couvertes
|
G.3.1
|
Evolution des coûts moyens des prestations prises en
charge
|
|
0%
|
Graphique
|
G.3.2
|
Comparaison des coûts moyens des services pour les
bénéficiaires et les non-bénéficiaires
|
|
< 100%
|
|
Viabilité fonctionnelle
|
M.1
|
Taux de croissance brut
|
|
> 0
|
|
M.2
|
Taux de fidélisation
|
|
80%
|
|
M.3
|
Taux de croissance interne
|
|
> 0
|
|
M.4
|
Taux de croissance externe
|
|
> 0
|
S'il y a extension de la zone
|
M.5
|
Taux de pénétration
|
|
-
|
Dépend du SA
|
M.6
|
Taux de recouvrement
|
|
100 %
|
|
M.7
|
Délai moyen de paiement des prestataires ou de
remboursement des adhérents
|
|
|
En fonction des accords avec les prestataires
|
Viabilité financière
|
F.1
|
Ratio de liquidité immédiate
|
|
> 1
|
|
F.2
|
Ratio de capitaux propres
|
|
> 100 %
|
|
F.3
|
Ratio de couverture des charges ou taux de réserve
|
|
50 % à 75%
|
|
F.4.1
|
Ratio des cotisations acquises/ charges d'exploitation
|
|
> 1
|
|
F.4.2
|
Ratio des cotisations acquises/ charges totales
|
|
> 1
|
|
F.5
|
Ratio de sinistralité
|
|
75% environ
|
|
F.6
|
Ratio des frais de fonctionnement brut
|
|
< 15 %
|
|
Viabilité économique
|
V.1
|
Taux de financement propre
|
|
> 100 %
|
|
V.2
|
Ratio des cotisations acquises (charges plus coûts
cachés)
|
|
> 1
|
|
Source : BIT-STEP et CIDR, 2001 :
p.82-83
Seule la viabilité liée à l'aspect
financier et/ou économique est généralement
considérée lors du suivi évaluation sur la pratique, parce
qu'elle possède des indicateurs plutôt appréciables.
La viabilité financière est définie
d'après le PHRplus (2004 :10) comme la capacité de
la mutuelle à équilibrer, au moins, ses budgets au bout d'un
certain temps.
Pour le BIT (2003 : 235), la viabilité
financière et économique d'une mutuelle de santé est sa
capacité à couvrir à long terme ses charges avec ses
produits et à faire face à ses engagements financiers dans les
délais requis.
Quant à la viabilité financière, elle
n'est pas synonyme d'autofinancement pour l'OMS. Elle semble être
affectée notamment par : la petite taille des régimes
d'assurance maladie communautaire, la sélection par élimination
(sélection adverse), l'importance des coûts administratifs, et des
arriérés de contributions. De plus la viabilité
financière d'un régime ne peut être comparée
qu'à partir d'autres régimes d'assurance maladie prenant en
charge les mêmes services de santé.
Dans le cadre de cette étude, nous définirons la
viabilité comme étant la capacité d'une mutuelle de
santé à évoluer, exister et s'étendre dans des
contextes institutionnel, socioculturel et économique particuliers et de
rendre service à ses membres de manière autonome, efficace et
pérenne.
CHAPITRE 3: MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
Ce chapitre est organisé
comme suit: une brève description de la structure d'accueil (le
SAILD), le choix et la présentation de la zone d'étude, la
méthodologie de l'étude (la collecte des données, les
outils d'enquête, la population de l'étude et la constitution de
l'échantillon, réalisation des objectifs de recherche,) les
hypothèses d'étude et les méthodes d'analyse des
données.
3.1
Présentation de la structure d'accueil : le service d'appui aux
initiatives locales de développement (SAILD)
Le service d'appui aux initiatives locales de
développement (SAILD), est une ONG internationale de droit Suisse
à but non lucratif. Implanté au Cameroun depuis 1988, Il
opère principalement en milieu rural. Son objectif principal est de
contribuer à l'amélioration des conditions de vie et à la
prise en considération des paysans et de leurs communautés en
Afrique Centrale.
Pour ce faire, le SAILD est organisé en Directions et
chaque Direction en programmes. Ces Directions sont :
- la Direction du Centre De
Documentation Rural (le SAILD- CDDR) ;
- la Direction de La Voix Du Paysan ou The Farmer's Voice
(LVDP/TFV) ;
- la Direction des Études et Services (le SAILD- DES) ;
- la Direction Administrative et Financière (Le SAILD
Administration et Finances)
- la Direction de la Promotion des
Mutuelles de Santé (le SAILD PROMUS).
Le SAILD possède sept antennes sur le territoire
national. Le secrétariat général dans la ville de
Yaoundé, les antennes de Douala, Ngaoundéré, Maroua,
Bamenda, Bertoua et Bafoussam.
L'organigramme du SAILD se présente comme
suit :
Conseil d'Administration
Secrétaire général
Conseil de direction
Directeur DES
Directeur de LVDP/TFV
Directeur du CDDR
Directeur des Affaires Administratives et
Financières
Directeur SAILD PROMUS
Directeur
Adjoint
Adjoint
Superviseur Nord-Ouest
Superviseur Adamaoua
Superviseur Extrême- Nord
Superviseur Ouest
Animateur 1
Animateur 2
Figure 2:
Organigramme du SAILD
Source : SAILD (2007 : 22)
C'est au sein de la Direction du SAILD PROMUS que nous avons
effectué notre stage. Elle a été créée en
2003, avec pour objectif de contribuer à l'amélioration de
l'accessibilité financière des populations vulnérables
à des soins de santé de qualité à travers des
mutuelles de santé. Pour ce faire, la Direction du SAILD PROMUS mobilise
le personnel suivant :
- des animateurs,
ce sont des agents du SAILD qui travaillent en contact permanent avec les
populations dans les régions où les mutuelles sont promues par le
SAILD. Ils vérifient, contrôlent et valident les travaux faits par
les responsables des mutuelles. Ils enregistrent également les
données de suivi des performances des mutuelles pour les transmettre
à leurs superviseurs. Ils sont censés faire des descentes sur le
terrain quatre fois au moins par mois et par mutuelle de santé. Le SAILD
PROMUS de Bafoussam dispose de deux animateurs à savoir monsieur Vogela
KOUAYEP et Anatole KEMENGNE qui opèrent sur toute l'étendue de la
région de l'Ouest.
- des
superviseurs, ce sont des cadres du SAILD qui assurent la mise
en oeuvre du plan d'action du SAILD au niveau de chaque Antenne. Ils
coordonnent également les activités de terrain et le travail des
animateurs. L'actuel superviseur des
activités du SAILD promus à l'Ouest Cameroun est madame Line
NOUKE.
- un Directeur Adjoint, fait une
synthèse des principaux indicateurs consolidés par les
superviseurs des régions. il aide également le Directeur dans ses
différentes tâches de coordination et d'orientation de l'action du
SAILD PROMUS. L'actuel directeur adjoint est titulaire d'un diplôme
d'ingénieur Agronome ;
- un Directeur,
qui coordonne et oriente les activités du SAILD PROMUS.
Le SAILD PROMUS est présent
dans quatre (04) régions du Cameroun à savoir :
l'Extrême-Nord, l'Adamaoua, le Nord-Ouest et l'Ouest. Ces régions
sont considérées comme zones pilotes pour la mise en place des
mutuelles de santé.
3.2 Choix de la
zone d'étude
Le choix de la région de l'Ouest comme zone
d'étude a été motivé par plusieurs raisons. Au rang
de celles-ci, nous relèverons :
- L'existence effective dans la zone de nombreuses mutuelles
de santé comparativement au reste des zones d'activité du
SAILD Promus;
- L'idée préconçue selon laquelle les
populations locales sont enclines à des regroupements sociaux divers,
à la solidarité, l'entraide et l'implication dans les
activités pouvant améliorer le niveau de vie individuel et par
ricochet le niveau de vie général des populations ;
- L'accessibilité des sites géographiques
abritant les mutuelles de santé,
- une connaissance plus ou moins poussée des us et
coutumes de la zone, un bon niveau d'expression et de compréhension de
certaines langues vernaculaires de la région facilitant la collecte de
données auprès des populations des villages qui très
souvent s'expriment en langue vernaculaires et sont très à cheval
sur les règles de bienséances ;
- Ayant effectué notre stage de pré-insertion
professionnel au sein de l'équipe du SAILD PROMUS de Bafoussam, nous
avons éprouvé le besoin de mener une étude plus
approfondie des MS.
3.3
Présentation de la zone d'étude
Dans cette partie du document, il est question de la
présentation de la zone d'étude. Cette présentation
comporte des éléments relatifs au milieu physique, humain,
à l'activité économique et au contexte sanitaire de la
zone.
3.3.1 Le milieu physique
Ici il est question de la localisation géographique, du
climat, des sols, de la végétation et l'hydrologie de la zone
d'étude.
3.3.1.1
Localisation géographique
La région de l'Ouest est située entre 5°
30' 0? N de latitude et 10° 30' 0? E de longitude et a
une superficie estimée à 13 872 km² (PNUD, 2000). La
région de l'Ouest est la région la moins vaste du Cameroun. Cette
région compte huit départements et celui du Noun occupe à
lui tout seul 55% de la superficie totale de la région. La région
est limitée :
- Au Nord, par celle du Nord-Ouest ;
- Au Nord-Est, par celle de l'Adamaoua ;
- Au Sud par la région du Littoral (départements
du Nkam et du Moungo) et par la région du Sud-Ouest;
- A l'Est par la région du Centre.
La figure 3 présente la région de l'Ouest et sa
situation sur la carte du Cameroun.
Figure 3: Situation de la
région de l'Ouest au sein du Cameroun
Source : www.wikipedia.org
3.3.1.2 Climat
Le climat qui règne dans la région de l'Ouest
est de type tropical soudanien avec deux (02) grandes saisons : une
saison sèche qui va d'octobre-novembre à Mars-Avril, une saison
des pluies qui commence en mars-Avril et s'achève en octobre-novembre.
Les températures oscillent entre 15 °C et 30 °C en
moyenne avec une forte variation journalière : la
température moyenne est de 25 °C (DRADER, 2008).
3.3.1.3 Relief,
sols, végétation et hydrologie
Le relief
Le relief de la région est constitué de hauts
plateaux de 1000 à 1500 mètres d'altitude, qui s'étalent
entre des plaines périphériques dont les plus étendues
sont :
- La plaine du Noun qui s'étend sur les
départements de Bamboutos, de la Mifi et du
Ndé;
- La plaine des Mbos dans la Menoua.
Il faut également noter la présence d'une
chaîne de massifs dont la plus importante est la chaîne de
Bamboutos culminant à 2 700 mètres.
Les sols
La région de l'Ouest possède des sols
diversifiés, généralement rouges ferralitiques,
caractéristiques des Hauts Plateaux ; 60 à70% sont exposés
à l'érosion du fait du relief. La roche mère est
essentiellement constituée d'un socle granité gneissique
recouvert par des épanchements volcaniques plus ou moins récents
et de nature variée. Les sols les plus importants sont ceux issus de
l'altération des couches de cendres volcaniques, à savoir :
- les sols ferralitiques rouges sur la couche
inférieure ;
- les sols faiblement ferralitiques sur la couche moyenne ;
- les sols bruns ou noirs fertiles sur la couche
supérieure.
- les sols issus de l'altération de la
roche-mère (sols ferralitiques, rouges ou jaunes).
Végétation et hydrologie
La végétation de la région est typique
des Hauts Plateaux et présente un paysage exceptionnel en Afrique. Aux
sommets des collines se trouve une savane herbeuse servant de zone de
pâturage aux troupeaux de boeufs. Dans les bas-fonds, les raphias et les
forêts abritent des cultures maraîchères, parfois de la
pisciculture. Dans le passé, la forêt dense des montagnes
parsemait toute la région de l'Ouest mais aujourd'hui, l'intensification
du déboisement, liée entre autres à la forte
démographie, est à l'origine de son extinction presque totale
dans certaines zones.
En ce qui concerne l'hydrologie de la région, les
principaux fleuves sont :
- Le Noun qui donne son nom au département dans la
partie du nord de la région ;
- Le Ndé affluent du Noun et qui sillonne tout le
département du même nom ;
- Le Mbam qui prend sa source à 1500 m d'altitude dans
les montagnes séparant le
Nigeria et le Cameroun ;
- Le Nkam, qui prend sa source dans la région du
Nord-Ouest.
3.3.2 Le milieu humain et division
administrative
3.3.2.1 Division
administrative
La région de l'Ouest est divisée en 8
départements à savoir : les départements de
Bamboutos, du
Haut-Nkam, des
Hauts-Plateaux, du
Koung-Khi, de la
Menoua,
du
Ndé, du
Noun et
de la
Mifi. Elle a pour chef lieu
Bafoussam et a à sa tête un gouverneur en la personne de Monsieur
Samuel
Dieudonné Ivaha Diboua. La région compte des villes de
grandes importances telles que : Mbouda, Bandjoun (qui abrite un institut
universitaire technologique), Dschang (qui abrite une des universités
d'état du Cameroun), Bangangté (qui est le siège de
l'université privée des montagnes), Foumban (qui abrite un palais
historique), Bafang et Baham, etc.
3.3.2.2 Le milieu
humain
La région de l'Ouest a une population estimée
à 2.306.370 habitants, soit une densité de 165
Habitants/km². Elle est peuplée par deux grands groupes ethniques
à savoir : les peuples Bamilékés et le peuple Bamoun.
A ces deux grands groupes, nous pouvons adjoindre les Tikars qui sont
implantés à Magba dans le Noun, les Mbos venus de la
région du Littoral et se sont installés à Santchou dans le
département de la Menoua, les Peuls et les Foulbés que l'on
retrouve dans les départements du Noun et Bamboutos.
3.3.3 L'activité
économique
Au plan économique, la région de l'Ouest a une
vocation essentiellement agricole ; la population est concernée
à près de 90% par l'activité agricole (SAILD, 2010).
L'environnement économique dans la région peut être
néanmoins présenté comme suit :
3.3.3.1
Agriculture
Parmi les cultures qui ont soutenu le processus de
développement de la région, figure prioritairement le
café arabica qui a été la principale source des recettes
d'exportation jusqu'à l'effondrement des cours à la fin de la
décennie 1980. La région produit aussi du riz, du café
robusta, du thé, du cacao. Depuis quelques années, les cultures
maraîchères et des produits vivriers divers constituent la
principale source de revenu pour les agriculteurs de la région.
3.3.3.2 Elevage et
la pêche
Dans le domaine de l'élevage et de la pêche, la
région dispose d'un potentiel appréciable. La zone des grands
pâturages se trouve dans le département du Noun qui
recèle des deux tiers du cheptel régional. Quatre types
d'élevages y sont pratiqués : celui du gros bétail,
l'élevage des petits ruminants, l'élevage porcin et l'aviculture.
Compte tenu de la situation continentale de la région, la pêche
fluviale y représente une activité secondaire. Les pêcheurs
de la région opèrent pour la plupart à Bamendjin et
à Mapé où il existe de petits embarcadères. De
plus en plus de nombreux individus se lancent dans l'activité piscicole,
les étangs sont généralement aménagés dans
les bas-fonds.
3.3.3.3
Commerce
Bafoussam, capitale régionale, ville
« carrefour » de l'ensemble des flux entrants et sortants,
est une métropole régionale. C'est en fait une importante ville
« d'export-import » qui dispose d'un tissu agro-industriel
de bon niveau (avec des sociétés de savonnerie, de provenderie,
des brasseries, etc.). Ce centre d'échanges commerciaux est le centre
névralgique de toute l'économie régionale. Par Bafoussam
transitent près de 70% de la totalité des produits vivriers
maraîchers, de rente, manufacturés, de pêche et
d'élevage.
3.3.4 Contexte sanitaire
En ce qui concerne l'offre de soins de santé, la
région de l'ouest compte 164 aires de santé réparties sur
19 districts de santé. On dénombre dans la région 23
hôpitaux dont 15 hôpitaux de district et 8 hôpitaux
privés confessionnels, 14 centres médicaux d'arrondissement
(CMA), et 112 centres de santé intégrés (CSI). Ainsi
dénommés en relation avec les activités que l'on y
mène (soins curatifs, préventifs et promotionnels,
l'éducation pour la santé, etc.). De plus, 64 centres de
santé privés en tout contribuent à la satisfaction des
besoins en soins de santé dans la région. 35 Pharmacies
privées ou pharmacies d'officines concourent au ravitaillement des
populations en médicaments (SAILD, 2010).
3.4 Méthodologie de
l'étude
Compte tenu des différents objectifs de notre
étude, il nous semble judicieux de faire appel à une
méthodologie mixte de recherche. Plus clairement, il s'agit de
recueillir des données qualitatives et quantitatives ; La
méthodologie mixte permettant d'allier des données qualitatives
et quantitative de manière cohérente et harmonieuse afin
d'enrichir les résultats de la recherche. À ce sujet, Johnson et
Onwuegbuzie (2004) font remarquer que les méthodes mixtes engendrent
souvent des résultats de recherche supérieurs aux méthodes
uniques.
3.4.1 Population
d'étude et échantillonnages
3.4.1.1 La
population d'étude
La population d'étude est constituée par :
- Les mutuelles de santé de base promues par le SAILD
promus dans la région de l'Ouest,
- Les populations mutualistes,
- des populations non mutualistes,
- les promoteurs de MS dans la région de l'Ouest
Cameroun.
3.4.1.2 Echantillon
des mutuelles de santé
La région de l'Ouest compte 31 mutuelles de
santé fonctionnelles, accompagnées par le SAILD promus dont 27
mutuelles de base2(*).
Compte tenu des moyens financiers et du temps imparti à notre
étude, nous avons décidé de nous limiter à un
échantillon de 10 mutuelles. Le choix des mutuelles rentrant dans
l'échantillon s'est fait sur la base de la situation géographique
de ces dernières (département), la longévité des
mutuelles (nombres d'années de fonctionnement), et des
spécificités de fonctionnement (existence d'un couplage à
un établissement de micro finance/crédit et ou à des
groupes organisés). Les tableaux 4, 5, 6 résument le processus
d'échantillonnage.
Tableau 4:
Effectif des mutuelles de santé enquêtées par
département
Département
|
Nombre de mutuelles de la population
mère
|
Pourcentage dans la population
|
Nombre de mutuelles dans
l'échantillon
|
Menoua
|
8
|
29,62%
|
3
|
Koung khi
|
3
|
11,11%
|
1
|
Ndé
|
4
|
14,81%
|
1
|
Mifi
|
4
|
14,81%
|
1
|
Hauts-plateaux
|
2
|
7,40%
|
1
|
Haut-nkam
|
2
|
7,40%
|
1
|
Noun
|
2
|
7,40%
|
1
|
Bamboutos
|
2
|
7,40%
|
1
|
Total
|
27
|
100%
|
10
|
Tableau 5 :
Population cible en fonction de l'âge, de la situation
géographique et des spécificités de fonctionnement
Age
(en année)
Département
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
Total
|
Menoua
|
|
4 (1)3(*)
|
|
|
|
4(2)
|
|
|
|
|
8
|
Koung-khi
|
|
2(1)
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Ndé
|
|
1
|
|
|
3(1)
|
|
|
|
|
|
4
|
Mifi
|
|
|
|
|
3
|
|
1
|
|
|
|
4
|
Hauts-plateaux
|
|
1
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Haut-nkam
|
|
1
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
2
|
Noun
|
|
|
|
|
1
|
1
|
|
|
|
|
2
|
Bamboutos
|
|
|
|
|
2(1)
|
|
|
|
|
|
2
|
Total
|
|
9
|
0
|
2
|
10
|
5
|
1
|
0
|
0
|
0
|
27
|
Pourcentage dans la population
|
|
33,33%
|
0%
|
7,40%
|
37,03%
|
18,51%
|
3,70%
|
0%
|
0%
|
0%
|
|
Echantillon
|
|
3
|
0
|
1
|
3
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
10
|
Pourcentage dans l'échantillon
|
|
30%
|
0%
|
10%
|
30%
|
20%
|
10%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Tableau 6:
Tableaux récapitulatif de l'échantillonnage
Département
|
Mutuelles à enquêté
|
Menoua
|
Balessing, Banéghang, Bamendou
|
Koung-khi
|
Batoufam
|
Ndé
|
Bangoua
|
Mifi
|
Bamoungoum
|
Hauts-plateaux
|
Bangou
|
Haut-nkam
|
Bana
|
Noun
|
Koupa-matapit
|
Bamboutos
|
Babété
|
3.4.1.3 Echantillon
des groupes d'individus concernés
Comme nous l'avons mentionné plus haut, les individus
impliqués dans le processus de mise sur pied des mutuelles de
santé, le fonctionnement de celles-ci et les populations
bénéficiaires ou non des services des mutuelles de santé,
constituent la population mère. Nous avons sur la base des informations
fournies par le SAILD pu établir la répartition suivante :
(a) les populations mutualistes, (b) les populations non-mutualistes, (c) les
agents d'organismes de promotion des mutuelles de santé, (d) les
responsables du développement des mutuelles de santé à la
DRSP de la région de l'Ouest, (e) les leaders d'opinion au sein des
communautés abritant des mutuelles de santé (chefs religieux,
responsables d'associations, autorités administratives, autorités
traditionnelles), (f) les prestataires de soins.
a- Les populations mutualistes
Nous avons constitué notre échantillon sur la
base des registres d'adhésion aux mutuelles de santé disponibles
auprès des mutuelles de santé de la région de l'Ouest.
Dans un premier temps, nous avons attribué des numéros aux
différents mutualistes puis grâce à la table des nombre au
hasard de Kendall et Babington Smith, nous avons procédé au
tirage des 30 individus devant rentrer dans l'échantillon comme le
montre le tableau 7.
Tableau 7 :
Répartition des mutualistes par zone d'enquête
Département
|
Nom de la mutuelle de santé (MS)
|
Nombre de mutualistes
|
Nombre de simples membres
|
Pourcentage
|
Nombre de simple membre dans l'échantillon
|
Menoua
|
Balessing
|
510
|
500
|
13.95%
|
4,185 =#177; 4
|
Banéghang
|
401
|
391
|
10.91%
|
3,273 = #177;3
|
Bamendou
|
205
|
195
|
5.44%
|
1,632 = #177;2
|
Koung-khi
|
Batoufam
|
259
|
249
|
6.95%
|
2,085 = #177;2
|
Ndé
|
Bangoua
|
692
|
682
|
19.03%
|
5,709 = #177;6
|
Mifi
|
Bamoungoum
|
368
|
358
|
9.99%
|
2,997 = #177;3
|
Haut-plateaux
|
Bangou
|
400
|
390
|
10.88%
|
3,264 = #177;3
|
Haut-nkam
|
Bana
|
99
|
89
|
2.48%
|
0,744 = #177;1
|
Noun
|
Koupa-matapit
|
459
|
449
|
12.53%
|
3,759 = #177;4
|
Bamboutos
|
Babété
|
289
|
279
|
7.78%
|
2,334 = #177;2
|
Total
|
10
|
3662
|
3582
|
100%
|
= 30
|
b- Population non-mutualiste
Au sein de la population non-mutualiste de chaque zone
abritant une MS, nous avons tout d'abord administré un questionnaire
auprès d'un individu choisi au hasard. Dans un second temps, sur la base
des recommandations des personnes enquêtés, nous avons
établit un échantillon global constitué de 30 individus
repartis comme le montre le tableau 8.
Tableau 8:
Répartition des non-mutualistes par zone d'enquête
Département
|
Nom de la mutuelle de santé
(MS)
|
Population cible
|
Nombre de non mutualiste
|
Nombre des non mutualiste dans l'échantillon
|
Menoua
|
Balessing
|
9742
|
9232
|
2,01=#177;2
|
Banéghang
|
11240
|
10839
|
2,36=#177;2
|
Bamendou
|
8000
|
7795
|
1,70=#177;2
|
Koung-khi
|
Batoufam
|
8000
|
7741
|
1,68=#177;2
|
Ndé
|
Bangoua
|
35000
|
34308
|
7,48=#177;8
|
Mifi
|
Bamoungoum
|
14200
|
13832
|
3,01=#177;3
|
Haut-plateaux
|
Bangou
|
9000
|
8600
|
1,87=#177;2
|
Haut-nkam
|
Bana
|
8560
|
8461
|
1,84=#177;2
|
Noun
|
Koupa-matapit
|
15000
|
14541
|
3,17=#177;3
|
Bamboutos
|
Babété
|
18700
|
18411
|
4,01=#177;4
|
Total
|
10
|
137442
|
133760
|
30
|
c- les agents d'organismes de promotion des mutuelles
de santé
Dans la région de l'Ouest, trois principaux organismes
opèrent dans le domaine de la promotion des mutuelles de
santé : la GIZ, le CADDEL et le SAILD. La constitution de notre
échantillon dans ce cas précis s'est faite de manière
progressive. Nous avons procédé à l'interview des
différents agents jusqu'à l'obtention de données
redondantes. Au final nous avons obtenu un corpus constitué de 4
individus.
d- les responsables du développement des
mutuelles de santé à la DRSP de la région de
l'Ouest
Dans la région de l'Ouest, il existe à la DRSP
un service en charge de la promotion et du développement des mutuelles
de santé. A la tête de ce service, nous avons un responsable
communément appelé « point focal ». Convaincu
qu'il est la personne la mieux indiquée pour nous fournir les
informations dont nous avons besoin pour notre étude, nous nous sommes
limiter à l'interview de ce dernier.
e- Les leaders d'opinion au sein des
communautés
Au sein de chaque communauté, nous avons recensé
sur la base des informations obtenues auprès des populations
enquêtés, les personnes ayant une influence sur la manière
de penser et d'agir des populations. Au rang de celles-ci nous avons : les
dirigeants d'organisations paysannes (tontines, réunion, groupes
organisés divers), les chefs religieux, les autorités
administratives (maires, conseiller municipaux), les autorités
traditionnelles (chefs de village, notables). Nous avons procéder
à l'interview de ces derniers jusqu'à l'effet de saturation. Au
final nous avons obtenu un corpus constitué de 10 individus.
f- Les prestataires de soins
Les informations disponibles à la DRSP de l'Ouest ne
faisant pas état du nombre exact de personnel sanitaire affecter
à chaque centre de santé de la région, il nous a
semblé judicieux de procéder à l'interview d'un membre de
chaque formations sanitaire ayant signé des conventions avec les
mutuelles de santé sélectionnées pour l'étude. Au
final nous avons constitué un échantillon comprenant 10
individus.
3.5 Collecte de
données
Les informations nécessaires à la
réalisation de cette étude proviennent de différentes
sources. Ainsi donc nous avons recours à : des données de
sources primaires et des données de sources secondaires.
3.5.1 Données de sources
primaires
Il s'agit des informations recueillies aux moyens
d'enquêtes menées par nos soins. Grace à l'administration
de guides d'entretiens, de questionnaires et d'observations directes.
3.5.1.1 Les
entretiens
Nous procédons à des interviews sur la base de
guide d'entretiens semi-structurés. Ces derniers sont administrés
auprès des agents d'organismes de promotion des mutuelles, les
prestataires de soins, les leaders d'opinion, les responsables du
développement et de la promotion des mutuelles de santé à
la DRSP de la région de l'Ouest. Au cours de ces entretiens, il est
question d'aborder des thématiques telles que : l'implication des
leaders d'opinion dans les activités de la mutuelle de santé, les
contraintes à la viabilité des mutuelles de santé, les
réseaux de diffusion de l'information en milieu rural, les alternatives
de prise en charge du risque maladie, la perception des populations
vis-à-vis des mutuelles de santé, l'identification de plausibles
solutions aux problèmes rencontrés par les mutuelles de
santé. L'administration du guide d'entretien prend entre 40 minutes et
une heure de temps.
3.5.1.2
Questionnaires
Il s'agit de séries de questions adressées aux
populations mutualistes et non-mutualistes de la zone sous étude. Ces
questionnaires permettent de collecter des données relatives aux
différents objectifs de notre étude. Les questionnaires sont
composés de questions réponses ouvertes, de questions
fermées et d'une échelle permettant d'évaluer le niveau de
satisfaction des populations vis-à-vis des services de la mutuelle de
santé. L'administration des questionnaires d'enquête se fait en
deux étapes à savoir : une phase de test des questionnaires
permettant de corriger ces derniers, et la phase d'administration proprement
dite. L'administration d'un questionnaire prend entre 15 et 30 minutes.
3.5.1.3 Les
observations directes
Il s'agit de collecter des données en participant aux
activités quotidiennes des mutuelles de santé, des promoteurs de
mutuelle santé et des centres de santé (réunions, prise en
charge des mutualistes, réunion du comité de l'aire de
santé).
3.5.2 Données de sources
secondaires
Par données de sources secondaires, nous entendons les
informations recueillies au cours de la phase de recherche documentaire. Il
s'agit de données obtenues auprès du SAILD-PROMUS (rapports
d'activités, fiches de suivi, fiches synthétiques, tableaux de
bord, etc.), la Bibliothèque du CDDR, des Ministères de la
santé publique, du travail et de la sécurité sociale, des
Délégations Régionales d'Agriculture et du
Développement Rural, de la Pêche et de l'Industrie Animale, des
mutuelles de santé et centres de santé de la région de
l'Ouest Cameroun, des bibliothèques personnelles de nos encadreurs et
superviseurs ainsi que de recherches sur le réseau internet.
3.5.3 Analyse de la viabilité des
mutuelles de santé accompagnées par le SAILD dans la
région de l'Ouest
Cet objectif est
réalisé par l'analyse des tableaux de bord des mutuelles de
santé mais également grâce à l'administration de
guides d'entretiens. La lecture des rapports du SAILD PROMUS servira dans le
processus de caractérisation des mutuelles de santé de la
région. Le tableau de bord est un outil de synthèse des
données de suivi. Il présente les principaux indicateurs de
performance des mutuelles de santé. Son intérêt est qu'il
permet de faire une comparaison entre le niveau d'un indicateur de
viabilité et une valeur de référence. Ces tableaux sont
disponibles aussi bien auprès des mutuelles de santé que du
SAILD. L'entretien quant à lui, nous permet de mieux interpréter
les indicateurs de performances de ces mutuelles de santé. Etant
donné que dans le cadre de notre étude nous admettons que la
viabilité d'une mutuelle de santé peut être analysée
sous cinq aspects (administratifs, fonctionnels, techniques,
financier/économique et institutionnels), les indicateurs de
performances retenus pour cette étude sont les suivants :
· Indicateurs d'évaluation de la
viabilité administrative (A)
Indicateur A.1 : Suivi des
adhésions
Cet indicateur est composé des deux
éléments :
Indicateur A.1.1 : Existence des
outils de gestion et de suivi des adhésions
Trois éléments d'information ont
été retenus, nous attribuerons 1/3 de point à chaque fois
qu'un de ces éléments est contenu dans les outils de gestion de
la MS. La somme arithmétique multipliée par 100 donne le score de
l'indicateur en pourcentage.
Tableau 9 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.1.1
Eléments d'information
|
Score
|
Numéro et/ou nom de l'adhérent
|
1/3
|
Dates de début de prise en charge
|
1/3
|
Dates de fin de prise en charge
|
1/3
|
Total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
Indicateur A.1.2 : Utilisation
des outils de gestion et de suivi des adhésions
Ces outils doivent permettre la réalisation d'un
certain nombre d'activités de suivi. Quatre d'entre-elles ont
été retenues pour leur importance. Nous attribuerons 1 /4 de
point à chaque activité réalisée. La somme
arithmétique multipliée par 100 donne le score de l'indicateur en
pourcentage.
Tableau 10 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.1.2
Eléments d'information
|
Score
|
Calcul du nombre de bénéficiaires pris en
charge
|
1 /4
|
Calcul du nombre de bénéficiaires moyens par
adhérents cotisant
|
1 /4
|
Mise à jour de la liste d'adhérents et de
bénéficiaires
|
1 /4
|
Mise à jour périodique de la liste des
bénéficiaires en retard de cotisation, exclus
périodiquement ou définitivement de la MS
|
1 /4
|
Total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
L'indicateur A.1 est égal à la
moyenne arithmétique des indicateurs A.1.1 et A.1.2.
Indicateur A.2 : Existence des outils de
suivi de recouvrement des adhésions et des cotisations
Il porte sur l'existence des outils de suivi du recouvrement
des cotisations et des droits d'adhésion et sur le type d'information
qu'ils contiennent. Sept éléments d'information ont
été sélectionnés pour leur importance en
matière de suivi du recouvrement des cotisations et des droits
d'adhésion. Il est attribué 1/7 de point à chaque fois
qu'un de ces éléments est contenu dans les outils de la MS (les
informations ne sont pas forcément à jour). La somme
arithmétique multipliée par 100 donne le score de l'indicateur en
pourcentage.
Tableau 11 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.2
Eléments d'information
|
Score
|
Montant des cotisations émises
|
1/7
|
Montant des droits d'adhésions
|
1/7
|
Montant total pour la période
|
1/7
|
Montant des cotisations à encaisser a la date
d'échéance
|
1/7
|
Montant des cotisations perçues au titre de l'exercice
en cours
|
1/7
|
Montant des cotisations perçues au titre de l'exercice
suivant
|
1/7
|
Nombre de bénéficiaires à jour des
cotisations
|
1/7
|
Total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
Indicateur A.3 : Existence et
application des procédures de contrôle de droit aux prestations
aux niveaux des prestataires et de la mutuelle de santé
L'indicateur A.3 mesure l'existence et l'application de
procédures de contrôle des droits aux prestations au niveau des
prestataires et de la MS. Ces procédures varient en fonction des outils
de contrôle utilisés dont les principaux sont: la carte
d'adhérent, la lettre de garantie, l'attestation de soins et une liste
des exclus des prestations de la MS. Pour chaque utilisation d'un outil lors
d'une procédure de contrôle, un point est attribué
conformément au tableau de scores ci-dessous
Tableau 12 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.3
Acteurs
|
Activités
|
Carte d'adhérents
|
Liste d'exclus
|
Lettre de garantie
|
Attestation de soins
|
MS
|
Actualisation des registres ou fiches d'adhésion
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Vérification de la validité de la carte
|
|
|
1
|
|
Contrôle de l'inscription
du bénéficiaire sur la fiche d'adhésion
|
|
|
1
|
|
Mise à jour d'une liste d'exclus
|
|
1
|
|
|
Rapprochement fiches
d'adhésion (ou liste
d'exclus) / factures
|
1
|
1
|
|
|
Rapprochement lettres
De garantie/factures
|
|
|
1
|
|
Rapprochement
attestations/factures
|
|
|
|
1
|
Prestataires
|
Vérification de la validité
de la carte
|
1
|
|
|
1
|
Contrôle de l'inscription du bénéficiaire
sur la carte
|
1
|
|
|
1
|
Référence à une liste
d'exclus établie
par la MS
|
|
1
|
|
|
Total des scores par outils
|
4
|
4
|
4
|
4
|
Source : BIT/STEP, 2001.
Le score de chaque outil utilisé varie entre 0 et 4.
Indicateur A.4: Existence des outils de
gestion et de suivi des prestations prises en charge
Indicateur A.4.1 : Suivi par prestation et par
prestataires
Trois critères d'appréciation ont
été retenus pour évaluer la qualité du suivi, nous
attribuerons 1/3 de point à chaque fois que l'un de ces critères
est satisfait. La somme arithmétique multipliée par 100 donne le
score de l'indicateur en pourcentage.
Tableau 13 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.4.1
Critères d'appréciation
|
Score
|
Les outils de suivi par prestataire contiennent le nombre de
prestations prises en charge
|
1/3
|
Les outils de suivi par prestataire contiennent le coût
des prestations prises en charge
|
1/3
|
Les outils de suivi sont mis à jour
régulièrement (à jour au moment de l'évaluation)
|
1/3
|
total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
Indicateur A.4.2 : Système d'information
sur les prestations prises en charge
Comme dans le cas de l'indicateur A.4.1, trois critères
d'appréciation ont été retenus pour évaluer la
qualité du suivi. Il est attribué 1/3 de point à chaque
fois que l'un de ces critères est satisfait. La somme
arithmétique multipliée par 100 donne le score de l'indicateur en
pourcentage.
Tableau 14 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.4.2
Critères d'appréciation
|
Score
|
Les outils de suivi contiennent le nombre total des
prestations
prises en charge par catégorie
|
1/3
|
Les outils de suivi contiennent le coût des prestations
prises
en charge par catégorie
|
1/3
|
Les outils de suivi sont mis à jour
régulièrement (à jour au moment de l'évaluation)
|
1/3
|
total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
L'indicateur A.4 permet de juger de façon globale le
suivi dans ce domaine. Il est égal à la moyenne
arithmétique des indicateurs A.4.1 et A.4.2.
Indicateur A.5 : Suivi du portefeuille
de risque
Cet indicateur permet de juger de la mise en place d'une
surveillance du portefeuille de risques à l'aide d'outils
adaptés. Six activités de suivi ont été
sélectionnées, nous attribuerons 1/6 de point par activité
réalisée. La somme arithmétique multipliée par 100
donne le score de l'indicateur en pourcentage.
Indicateur A.6: Existence et
qualité de suivi de l'enregistrement comptable
Il permet de juger de l'existence et de la qualité du
suivi de l'enregistrement comptable, en supposant qu'une comptabilité
existe. Il ne s'agit pas d'apprécier la gestion comptable mais les
procédures de suivi appliquées. Six activités ont
été sélectionnées. Nous attribuerons 1/6 de point
pour chaque activité réalisée. La somme
arithmétique multipliée par 100 donne le score de l'indicateur en
pourcentage.
Tableau 15 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.6
Eléments d'information
|
score
|
Collecte des pièces comptables
|
1/6
|
Archivage des pièces comptables
|
1/6
|
Vérification périodique des écritures et
des soldes comptables
|
1/6
|
Contrôle de la caisse et rapprochement bancaire
effectués mensuellement
|
1/6
|
Contrôle du bilan annuel
|
1/6
|
Contrôle du CdR annuel
|
1/6
|
total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
Indicateur A.7 : Suivi financier
Cinq activités de suivi ont été
sélectionnées. On attribue 1/5 de point par activité
réalisée. La somme arithmétique multipliée par 100
donne le score de l'indicateur en pourcentage.
Tableau 16 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.7
Eléments d'information
|
score
|
Construction du budget en début d'exercice
|
1/5
|
Suivi budgétaire effectué au moins deux fois par
an
|
1/5
|
Construction du plan de trésorerie, pour une
durée d'un an ou au moins en début d'exercice
|
1/5
|
Suivi de la trésorerie au moins une fois par
trimestre
|
1/5
|
Suivi du taux de recouvrement des cotisations au moins une
fois par trimestre
|
1/5
|
total
|
1
|
Source : BIT/STEP, 2001.
Indicateur A.8 : Qualité global du
suivi
Cet indicateur donne une appréciation de la
qualité globale du suivi de la MS à partir des indicateurs de
suivi présentés précédemment. Les scores des
différents indicateurs de suivi sont portés dans le tableau 17
Tableau 17 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur A.8
n°
|
Indicateurs de bonne gestion
|
Score obtenu
|
Score optimal
|
Ecart
|
A.1
|
Suivi des adhésions
|
|
1
|
|
A.2
|
Suivi de recouvrement des cotisations
|
|
1
|
|
A.3
|
Contrôle des droits aux prestations
|
|
1
|
|
A.4
|
Suivi des prises en charge
|
|
1
|
|
A.5
|
Suivi du portefeuille des risques
|
|
1
|
|
A.6
|
Suivi comptable
|
|
1
|
|
A.7
|
Suivi financier
|
|
1
|
|
Score total
|
|
7
|
|
Source : BIT/STEP, 2001.
· Indicateurs d'évaluation de la
viabilité fonctionnelle (F)
Indicateur F.1 : Taux de
croissance brute
Cet indicateur mesure l'accroissement de la taille de la
mutuelle sur une période donnée, en général un an.
Il se calcule comme suit :
Indicateur F.3 : Taux de
pénétration
Cet indicateur permet de déterminer quelle est la
proportion de la population cible (population de l'aire de santé dans le
cas notre étude) qui a adopté la mutuelle de santé. Il se
calcule comme suit :
Indicateur F.4 : Taux de
recouvrement des cotisations
Cet indicateur permet de mesurer la capacité d'une
mutuelle de santé à recouvrer les cotisations qui constituent la
principale source de financement du système.
Indicateur F.5 : Délai
moyen de payement des prestataires
Cet indicateur permet d'apprécier la situation de
liquidité de la mutuelle de santé et la bonne marche des
procédures de gestion. Celui-ci mesure le délai séparant
la date d'émission des factures par le prestataire et la date à
laquelle le paiement a été effectué. Il est comparé
au délai de paiement accordé par le prestataire. Il se calcule
comme suit :
· Indicateurs d'évaluation de la
viabilité technique T
Tableau 18 :
Grille d'évaluation de suivi de l'indicateur
T.1Modalités d'adhésion (évaluation du risque de
sélection adverse)
Adhésion
|
Volontaire
|
Obligatoire
|
Automatique
|
Par individu
|
3
|
0
|
0
|
Par famille
|
2
|
0
|
0
|
Par groupe d'individus
|
1
|
0
|
0
|
3= pas de risque de sélection adverse
2= risque de sélection adverse faible
1=risque de sélection adverse moyen
0=risque de sélection adverse fort
Source : BIT/STEP, 2001.
Indicateur T.2 : Evolution des
couts moyens des prestations prises en charge
Cet indicateur permet d'analyser l'évolution (sur une
base graphique ou à partir du taux de croissance) des coûts des
prestations prises en charge. Il permet de repérer les
phénomènes de surprescription. La construction périodique
de cet indicateur et sa représentation graphique permettent de
dépister rapidement une augmentation des coûts des prestations et
de la caractériser (augmentation réversible, progression
régulière, etc.). Il se calcule comme suit :
· Indicateurs de la viabilité
financière et économique (E)
Indicateur E.3 : Taux de
réserve
Encore appelé ratio de couverture des charges, cet
indicateur permet de mesurer le degré d'autonomie financière de
la mutuelle de santé
Indicateur E.4 : Ratio de
sinistralité
Cet indicateur mesure la part des cotisations ayant
été utilisée pour le remboursement ou le paiement des
prestations. Il se calcule comme suit :
· Indicateurs de la viabilité
institutionnelle I
La viabilité institutionnelle d'une mutuelle de
santé dépend principalement de quatre facteurs à
savoir :
- La répartition des tâches et de la gestion des
ressources humaines de la mutuelle de santé; l'évaluation de cet
élément se fait par identification des différents organes
intervenants dans la gestion de la mutuelle de santé, et par une
comparaison entre le rôle théorique de ces dernières et
leur rôle réel.
- Des liens et complémentarités entre
l'assurance et les autres activités conduites par l'organisation
promotrice de la mutuelle de santé. L'évaluation de cet
élément se fera par une analyse des interrelations
financières entre la mutuelle et les autres activités promues par
l'organisation promotrice (SAILD) et la santé financière de
l'organisation de promotion elle-même.
- Des liens de la mutuelle avec les prestataires de soins. Il
s'agit d'une évaluation des relations fonctionnelles, institutionnelles
et contractuelles existant entre l'offre de soins de santé et la
mutuelle.
- L'existence d'un cadre juridique et réglementaire de
fonctionnement de la mutuelle de santé.
3.6
Hypothèses de l'étude
Dans le cadre de cette étude, nous avons émis
les hypothèses suivantes :
· La perception des populations vis-à-vis des
mutuelles est positivement liée au degré de satisfaction des
populations par rapport aux services de la mutuelle et l'amélioration de
l'offre de soins ;
· La viabilité des mutuelles de santé dans
la région de l'Ouest Cameroun dépend du degré
d'appropriation des mutuelles par les leaders d'opinion. Par degré
d'appropriation nous entendons l'implication dans les activités de
sensibilisation, le fonctionnement de la mutuelle et les actions de plaidoyer
en faveur de la mutuelle ;
· Les mutuelles de santé influencent positivement
l'accès aux soins de santé pour les populations en
réduisant les coûts des soins de santé dans les formations
sanitaires de la région.
· Les principales contraintes à la
viabilité des mutuelles de santé dans la région de l'Ouest
sont dues à la mauvaise circulation de l'information et aux
difficultés financières rencontrées par les
populations.
3.7 Analyse des
données
Pour l'analyse des données qualitatives, avons
privilégié des approches de type « analyse de
contenu » et « analyse de discours ». Selon
L'Écuyer (1990), l'analyse de contenu est une méthode de
classification ou de codification des divers éléments du
matériel analysé, permettant à l'utilisateur d'en mieux
connaître les caractéristiques et la signification
(L'Écuyer, 1990 ; p.9). Plus clairement, nous procédons à
la retranscription des entretiens. Ensuite, nous effectuons un regroupement par
thématiques de toutes les données recueillies lors des
entretiens. Ces données sont ensuite organisées sous formes de
commentaires, de figures et de tableaux (voir Tableau 6). Les données
quantitatives quant à elles sont analysées grâce à
des méthodes de statistique descriptives. Ceci à l'aide des
logiciels SPSS 17 (Statistic Package for Social Sciences), MICRSOFT EXCEL 2007
et NUDIST 1.7.
Tableau 19 :
Modèle des étapes de l'analyse de contenu.
Etapes
|
Caractéristiques
|
1
|
Retranscription des entretiens
|
2
|
Lecture du « verbatim » (texte issu de la
retranscription brute de l'entretien)
|
3
|
Catégorisation et classification des données
recueillies
|
4
|
Quantification et traitement statistique des données
obtenues
|
5
|
Analyse des résultats
|
6
|
Interprétation des résultats
|
Source : Ekenguele, 2009 : 12.
CHAPITRE 4: RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
Ce chapitre présente les principaux résultats
obtenus au cours de cette étude. Il est composé de huit parties
qui traitent respectivement de la présentation des mutuelles de
santé accompagnées par le SAILD Promus dans la région de
l'Ouest Cameroun, de la comparaison de ces MS vis-à-vis des autres
systèmes d'entraide et de prévoyance du risque maladie, de
l'analyse de la viabilité de ces MS sur la base de quelques indicateurs
de performances, de la perception des populations locales vis-à-vis des
MS, de l'apport réel des MS à l'amélioration de
l'accès des populations à des soins de santé de
qualité, des contraintes à la viabilité des MS dans la
région de l'Ouest, des solutions mises sur pieds pour résoudre
les problèmes rencontrés par les MS dans la région et
enfin de la validation des hypothèses de recherche.
4.1 Présentation des mutuelles
accompagnées par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest
Cameroun
La présentation des mutuelles de santé
accompagnées par le SAILD promus dans la région de l'Ouest est
faite sur la base d'éléments tels que l'organisation des dites
mutuelles, la qualité du membership, le fonctionnement et
l'environnement dans lequel elles évoluent.
4.1.1
Généralités
Les mutuelles de santé accompagnées par le SAILD
promus sont présentes dans les huit départements de la
région de l'ouest et le département comptant le plus de mutuelles
de santé est celui de la Menoua. Elles sont toutes installées en
milieu rural et possèdent un siège généralement
situé au sein de la formation sanitaire ayant signé une
convention avec la MS, excepté dans le cas de la mutuelle de
Koupa-Matapit qui en plus du bureau situé au sein du CSI de
Koupa-matapit possède son propre bâtiment. Les mutuelles de
santé ont été mises sur pieds dans la région de
l'Ouest dès l'année 2004 et le processus de mise sur pieds de ces
mutuelles continue jusqu'à ce jour. La population cible des MS est
constituée des travailleurs ruraux relevant de l'économie
informelle.
Le tableau 20 donne un aperçu de la distribution
géographique des MS accompagnées par le SAILD Promus dans la
région de l'Ouest Cameroun. Tableau
20 : Localités d'implantation des mutuelles
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest
|
|
Localités
|
Nature de la mutuelle
|
Localisation de la mutuelle et zone
couverte
|
Existence d'un siège
|
Date de tenue de l'assemblée
générale constitutive
|
Populations cibles de la mutuelle
|
Existence d'un gestionnaire de la mutuelle
|
1
|
Babété
|
rurale
|
CSI de Babété
|
oui
|
2005
|
travailleurs ruraux de l'économie informelle
|
non
|
2
|
Balessing
|
rurale
|
CMA de Balessing
|
oui
|
2005
|
-
|
oui
|
3
|
Bamendou
|
rurale
|
CSI de Bamendou
|
oui
|
2008
|
-
|
oui
|
4
|
Bamoungoum
|
rurale
|
CMA de Kongso
|
oui
|
2004
|
-
|
oui
|
5
|
Bana
|
rurale
|
CSI de Bana
|
oui
|
2009
|
-
|
non
|
6
|
Banéghang
|
rurale
|
CSI de Banéghang
|
oui
|
2005
|
-
|
oui
|
7
|
Bangou
|
rurale
|
CSI de Bangou
|
oui
|
2007
|
-
|
non
|
8
|
Bangoua
|
rurale
|
CSI de Bangoua
|
oui
|
2005
|
-
|
oui
|
9
|
Batoufam
|
rurale
|
CSI de Batoufam
|
oui
|
2006
|
-
|
oui
|
10
|
Koupa-matapit
|
rurale
|
CSI de Koupa-matapit, bureau de la mutuelle de
Koupa-Matapit
|
oui
|
2005
|
-
|
oui
|
|
4.1.2 Organisation
des mutuelles de santé accompagnées par le SAILD Promus dans la
région de l'Ouest
Les mutuelles de santé accompagnées par le SAID
promus dans la région de l'Ouest sont organisées comme
suit :
· Une Assemblée générale (AG),
constituée de l'ensemble des membres adhérents de la mutuelle.
L'A.G. est l'organe suprême de décision de la mutuelle, elle
siège généralement une fois par an sur convocation du
président, les décisions de l'A.G sont sans recours et
s'appliquent a tous ;
· Un Conseil d'administration (CA) constitué en
moyenne de 12 membres (10 à 14 membres) élus par
l'assemblée générale. Le C.A. est l'organe de gestion de
la mutuelle, il est en charge de la gestion de la mutuelle entre deux
assemblées générales. Les décisions prises par le
C.A. s'imposent au comité exécutif et ne peuvent êtres
remises en cause que par l'A.G ;
· Un comité exécutif (CE) constitué
en moyenne de 5 membres, dont un PCA, un vice-PCA, un trésorier un
commissaire au compte et un secrétaire général. Comme son
nom l'indique, le C.E. est l'organe d'exécution de la mutuelle. C'est
l'organe d'exécution des décisions prises par l'A.G et par le C.A
de qui il tient son pouvoir ;
· Un comité de contrôle (CC)
constitué de 02 membres élus par l'assemblée
générale. Le C.C est en charge du contrôle de la gestion de
la mutuelle par le C.A et par le C.E, il rend compte à
l'assemblée générale.
4.1.2.1
Attributions des organes de la mutuelle de sante
Au sein des mutuelles de sante, chaque organe a des fonctions
et attributions bien précises.
L'assemblée générale a pour
rôle de :
- Définir la mission de la mutuelle et formule sa
politique générale ;
- approuver et modifie les statuts ;
- examiner et approuver les rapports d'activités des
différents organes ;
- élire les membres du C.A et du C.C.
Le conseil d'administration a pour attribution
de:
- Veiller au respect des statuts en vue d'atteindre les
objectifs de la mutuelle ;
- proposer l'admission et l'exclusion des membres et appliquer
le cas échéant les sanctions disciplinaires
prévues ;
- élire les membres du Comité
Exécutif ;
- coordonner le travail des divers comités ;
- établir annuellement le rapport d'activité de
la mutuelle ;
- fixer la rémunération du personnel ;
- engager le gérant (qui est salarié).
Le comité exécutif a pour
rôle de:
- S'occuper de l'administration quotidienne de la
mutuelle ;
- faire des propositions utiles au C.A. en vue d'une meilleure
atteinte des buts de la mutuelle ;
- négocier et signe des conventions et accords
après les avoir soumis au C.A ;
- représenter la mutuelle dans ses rapports avec les
tiers (SAILD, comité de développement, etc.) ;
- gérer les biens et les fonds de la mutuelle ;
- assurer la liaison entre les membres et
l'administration ;
- négocier avec les prestataires de soins et
défend les intérêts des membres en matière de
santé vis-à-vis de l'extérieur.
Le comité de contrôle est
chargé de:
- Garantir que les actes des organes de la mutuelle sont
conformes à ses statuts et au Règlement Intérieur de la
mutuelle ;
- contrôler l'exactitude de la comptabilité et la
régularité des opérations financières ;
- contrôler l'exécution des décisions de
l'A.G ;
- attirer l'attention des organes et des responsables sur les
irrégularités constatées ;
- recueillir les plaintes des membres concernant la gestion de
la mutuelle, les services offerts et en réfère à l'organe
ou à la personne compétente pour y remédier.
La figure 5 ci-dessous présente l'organigramme d'une
mutuelle de sante accompagnée par le SAILD promus dans la région
de l'Ouest Cameroun.
Assemblée générale
(AG)
Conseil d'administration (CA)
Comité exécutif (CE)
Comité de contrôle (CC)
Politique générale
Contrôle
Gestion
Exécution
Figure 3 :
Organigramme d'une mutuelle de santé accompagnée par le
SAILD à l'Ouest Cameroun
4.1.3
Fonctionnement de la mutuelle
Dans cette section, nous traiterons du fonctionnement des MS
en nous intéressant a la procédure d'adhésion a la MS, aux
services offerts par la MS, à la procédure de prise en charge des
mutualistes, au membership et enfin à l'environnement des mutuelles de
santé dans la région de l'Ouest Cameroun.
4.1.3.1
Procédure d'adhésion
Selon les responsables de mutuelles de santé
interviewés, l'adhésion à la MS se fait sur demande.
L'individu intéressé par la MS remplit une fiche d'inscription,
paie des frais d'adhésion s'élevant à 1000 Frs CFA. La
somme ainsi déboursée lui donne et à sa famille
accès aux services de la MS sous réserve du paiement de
cotisations mensuelles dont les frais s'élèvent a 300 Frs CFA par
mois par bénéficiaire. Une fois inscrit sur le registre des
membres de la mutuelle, l'adhérent et ses ayants-droits devront observer
une période de stage ou d'observation de deux mois permettant à
la mutuelle de constituer un fond pour la prise en charge des mutualistes et
juger du sérieux des adhérents. Notons néanmoins que dans
certains cas, les individus préfèrent affilier seulement certains
membres de leurs familles.
4.1.3.2 Services offerts
Les MS accompagnées par le SAILD promus dans la
région de l'Ouest Cameroun offrent deux principaux types de services aux
mutualistes à savoir la couverture du risque maladie et
l'éducation à la sante.
a- La couverture du risque maladie
Selon les responsables des MS rencontrés, la mutuelle
de santé offre à ses membres la couverture des frais de
consultations, d'examens médicaux, de soins de santé primaires,
de soins d'hospitalisation, des médicaments, d'accouchements, de mises
en observations et enfin de certains cas de chirurgie. Suivant le principe de
tiers payant, la mutuelle prend en charge 75% des couts engendrés par
les soins et le mutualiste a à sa charge le paiement des 25% des couts
restants.
En fonction du lieu et du niveau de prescription des soins de
santé, la MS a fixé des plafonnements numéraires par
épisodes maladie. Ainsi donc au niveau des centres de santé
intégrés ou de base, la mutuelle débourse un maximum de
30 000 Frs CFA pour des soins de sante primaires, 60 000 Frs CFA pour
des références au niveau de l'hôpital et 120 000 Frs
CFA pour des cas de chirurgie. Chaque mutualiste à droit a trois prises
en charge par la MS par année.
Les médicaments utilisés pour le traitement des
maladies sont des génériques (MEG). Mais dans certains cas face
à la gravité de la maladie et à l'indisponibilité
de certains médicaments, les prestataires de soins ont recours aux
médicaments de spécialité qui sont plus chers que les MEG
pour traiter les mutualistes.
b- L'éducation à la
santé
En plus de la couverture du risque maladie, la MS offre
à ses membres des séances d'éducation à la
santé. Ces dernières consistent généralement en
l'apprentissage des règles d'hygiène, des méthodes et
moyens de prévention de maladies (MST, paludisme, cholera, etc.), et
à la sensibilisation sur les risques liés à
l'automédication.
Le tableau 21 présente les divers services offerts par
la mutuelle de santé à ses membres.Tableau 21: Services offerts par les
mutuelles accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest
Cameroun
|
Localité
|
Services
|
Niveau de prise en charge des mutualistes (ticket
modérateur)
|
Plafonnement numéraire par épisode
maladie
|
Nombres d'épisodes maladie pris en charge par la
mutuelle/ an
|
Durée de la période de stage ou
d'observation
|
Mode de paiement des prestations
|
Type de médicaments prescrits
|
1
|
Babété
|
1- Couverture des frais de soins primaires, d'hospitalisation,
consultations, médicaments, laboratoire, accouchements, mises en
observations, chirurgies.
2- Education a la sante.
3- Microcrédit.
|
75% des couts pris en charge par la mutuelle et 25% pris en
charge par le patient
|
30 000 francs au niveau des centres de santé
intégré ou de base (soins primaire), 60 000 francs pour les
références à l'hôpital (Soins de 2nd niveau) et
120000 francs en cas de chirurgie.
|
3 épisodes maladie
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
2
|
Balessing
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
3
|
Bamendou
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
4
|
Bamoungoum
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
5
|
Bana
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
6
|
Banéghang
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
7
|
Bangou
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
8
|
Bangoua
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
9
|
Batoufam
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
10
|
Koupa-matapit
|
|
|
|
|
2 mois
|
tiers payant
|
MEG
|
4.1.3.3
Procédure de prise en charge des mutualistes
Selon les gérants des MS rencontrés, lorsqu'un
mutualiste tombe malade, il se présente au bureau de la mutuelle,
après avoir vérifié que le mutualiste est à jour de
ses cotisations, le gérant lui délivre une lettre de garantie qui
sera présentée au prestataire de soins. La lettre de garantie
indique au prestataire de soins que le mutualiste a droit aux services et que
l'argent nécessaire pour les soins est disponible. Le prestataire de
soins administre les soins au mutualiste, une fois ce dernier guérit, le
prestataire établit une facture et calcule la part des couts des soins
qui seront à la charge du mutualiste (25% de la facture). La facture est
adressée à la MS et le gérant verse au prestataire
l'argent nécessaire pour le paiement des soins.
Il y'a néanmoins des cas ou le gérant n'est pas
présent au moment ou le mutualiste arrive au centre de sante, des cas
d'urgences. Dans ces cas là, le mutualiste se rend directement a
l'hôpital et le prestataire de soins après avoir vérifier
que ce dernier est bien membre de la MS (grâce au carnet de mutualiste),
administre les soins et lorsque le gérant revient il lui fait part de la
situation et le processus de recouvrement des couts des soins de sante suit son
court. Ce type de situation est souvent a l'origine de problèmes au sein
de la MS, en effet il arrive parfois que le mutualiste ayant
bénéficié des soins de santé en l'absence du
gérant ne soit pas a jour de ses cotisations. Dans ce cas, la mutuelle
paie le prestataire de soins et ensuite essaye de recouvrer les cotisations en
retard du membre.
Bien que les hommes autant que les femmes participent
financièrement à la couverture du risque maladie au sein des
familles (respectivement, 52,29% et 47,60%), les mutualistes interviewés
notent qu'en cas de maladie se sont les femmes qui se chargent le plus souvent
de conduire le malade au centre de sante et l'assiste durant la maladie.
4.1.3.4 L'effectif
des mutuelles de santé
Dans cette section, nous nous intéressons à la
composition de l'effectif des mutuelles de sante accompagnées par le
SAILD promus dans la région de l'Ouest Cameroun. Pour ce faire, nous
avons retenus des éléments tels que la proportion des hommes et
des femmes membres des mutuelles, leur implication dans les différents
organes de gestion.
Les registres d'adhésion des mutuelles de sante
accompagnées par le SAILD promus dans la région de l'Ouest sur la
période allant de l'année 2004 à 2010 montre que, les MS
comptent en moyenne 422 adhérents, et 1433,40
bénéficiaires. 47,60% des adhérents à la MS sont
des femmes et 52,29% des hommes. 74,74% des bénéficiaires sont
de sexe féminin et 25,25% sont d'hommes. Chaque adhérent
à sa charge en moyenne 3,39 soit environ 3 ayants-droits.
Les figures 4 et 5 présentent la répartition des
adhérents et des bénéficiaires en fonction du sexe.
Figure 4:
Répartition des adhérents a la MS en fonction du sexe
Figure 5:
Répartition des bénéficiaires a la MS en fonction
du sexe
En ce qui concerne la répartition moyenne des membres
en fonction du sexe au sein des organes de gestion de la MS, le tableau 12
résume la situation. Le tableau 22 présente le membership des MS
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest en
général.
Tableau 22:
Effectif des membres par organes et repartis en fonction du sexe
Principaux organes
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
A.G
|
221
|
201
|
422
|
B.E
|
2
|
3
|
5
|
C.C
|
1
|
1
|
2
|
Le tableau 23 présente l'effectif des membres des MS
accompagnées par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest.
Tableau 23:
Effectif des membres des mutuelles accompagnées par le SAILD
dans la région de l'Ouest par localité
|
|
Nom de la mutuelle
|
Nombre d'adhérents à la
mutuelle
|
Nombre de femmes adhérentes à la
mutuelle
|
Nombre d'hommes adhérents à la
mutuelle
|
Nombre de bénéficiaires de la
mutuelle
|
Nombre de femmes bénéficiaires de la
mutuelle
|
Nombre d'hommes bénéficiaires de la
mutuelle
|
1
|
Babété
|
470
|
316
|
154
|
1077
|
922
|
155
|
2
|
Balessing
|
557
|
278
|
279
|
3758
|
2635
|
1123
|
3
|
Bamendou
|
239
|
165
|
74
|
1016
|
766
|
250
|
4
|
Bamoungoum
|
426
|
171
|
255
|
1369
|
990
|
379
|
5
|
Bana
|
191
|
103
|
88
|
722
|
502
|
220
|
6
|
Banéghang
|
423
|
202
|
221
|
1641
|
1160
|
481
|
7
|
Bangou
|
390
|
31
|
359
|
778
|
984
|
-206
|
8
|
Bangoua
|
738
|
395
|
343
|
1619
|
1104
|
515
|
9
|
Batoufam
|
329
|
176
|
149
|
1336
|
1025
|
311
|
10
|
Koupa-matapit
|
457
|
172
|
285
|
1018
|
626
|
392
|
Minimum
|
|
191
|
31
|
74
|
722
|
502
|
-206
|
Maximum
|
|
738
|
395
|
359
|
3758
|
2635
|
1123
|
Moyenne
|
|
422,00
|
200,90
|
220,70
|
1433,40
|
1071,40
|
362,00
|
|
1.1 4.1.4 Partenaires des mutuelles de sante au plan
régional
Par environnement de la mutuelle, nous entendons toutes les
entités impliquées dans la mise sur pied, le
développement, le fonctionnement, l'encadrement des MS dans la
région de l'Ouest Cameroun. Cette section est donc axée sur la
présentation des principaux acteurs intervenants en appui aux mutuelles
ainsi que sur les relations existent effectivement entre les MS.
4.1.4.1 Principaux
acteurs
Cette section est consacrée à la
présentation des différents acteurs interagissant avec les MS. Il
s'agit des populations locales, des associations, des prestataires de soins,
des autorités traditionnelles et religieuses, des collectivités
territoriales décentralisées, des promoteurs de MS et enfin du
ministère de la sante publique.
a- Les populations locales
Elles sont généralement constituées des
personnes exclues des systèmes de prévoyance sociale mis sur
pieds par l'Etat au travers d'institutions telles que la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale (CNPS). Ces populations relèvent le plus
souvent du milieu rural et du secteur informel. Elles sont le plus souvent
à l' origine de l'initiative de création des MS sous l'impulsion
de membres de la communauté ayant vu les MS dans d'autres région
ou suite a des campagnes de sensibilisation menées par des promoteurs de
MS tels que le SAILD Promus.
b- Les associations
Ce sont des regroupements de populations dans le but de faire
face aux problèmes quotidiens de la vie : groupe de travail,
groupes d'initiative commune, tontines, associations de quartiers, etc. Les
associations constituent un moyen très efficace pour la sensibilisation
et la promotion des mutuelles de sante au sein des communautés.
c- Les prestataires de soins
Partenaires privilégiés des MS, leur
présence et leur capacité à administrer des soins de sante
de qualité est primordiale pour la mise sur pied d'une MS. Ils offrent
non seulement leurs services à la MS, mais ils abritent aussi les
bureaux de cette dernière. Au rang des prestataires de soins nous
pouvons citer les formations sanitaires publiques telles que les centres de
sante intégré (CSI), les CMA, les hôpitaux de district et
les hôpitaux régionaux. Ainsi, nous y retrouvons des formations
sanitaires privées :(centres de sante confessionnels, centres de
sante appartenant à des particuliers.
d- Les autorités religieuses
Garants des moeurs au sein des communautés, les
autorités religieuses sont des partenaires importants des MS. De part
leurs capacités de mobilisation des populations et l'influence qu'elles
ont sur les comportements des individus, ce groupe d'acteur joue un grand
rôle dans la promotion des MS. Dans la région de l'Ouest Cameroun,
il existe trois grandes confessions religieuse : le Christianisme (Eglise
catholique Romaine, Eglise protestante et ses nombreux courants, Eglises dites
réveillées), l'Islam et l'animisme. Selon les populations
interviewées, la religion occupe une place importante dans la vie des
populations locales et influence les comportements de ces dernières.
e- Les autorités
traditionnelles
Garants des traditions au sein des communautés,
l'autorité traditionnelle est très respectée dans la
région et les décisions/recommandations des leaders traditionnels
ont un poids certain sur les agissements des populations. On peut dire que
l'autorité traditionnelle régente la vie dans la région de
l'Ouest. Fongang (2005) affirme d'ailleurs à ce sujet :
« En effet, l'organisation sociale locale Bamiléké
repose sur la chefferie ».
f- Les collectivités territoriales
décentralisées
Avec le processus de décentralisation et de transfert
de compétences aux communautés locales, les communautés
locales décentralisées jouent de plus en plus un rôle
important dans le processus de développement et de promotion des MS car
étant en charge des projets de développement dans la zone.
g- Les promoteurs
Ce sont généralement des ONG oeuvrant dans le
domaine de la protection sociale et ayant pour objectif d'améliorer les
conditions de vie des populations défavorisées. Au rang de
celles-ci, nous pouvons citer le SAILD Promus, le CADDEL, la GIZ, le CAP-CIRE
de Belgique. Elles interviennent généralement dans le processus
de mise sur pieds, d'accompagnement et d'évaluation des MS.
Le SAILD promus offre son aide aux MS non seulement durant le
processus de mise sur pied des MS (réalisation d'étude de
faisabilité, formations des responsables des mutuelles, aide dans la
signature de convention avec les prestataires de soins, apport de fonds de
démarrage et ou de fournitures de bureau, aide à l'organisation
de l'assemblée générale constitutive), mais aussi durant
la période de fonctionnement de la mutuelle (réalisation de
travaux de suivi, aide dans la recherche de partenariats, aide dans les actions
de plaidoyer, contrôle externe de la gestion et du fonctionnement des
MS).
h- Le ministère de la sante
publique
Il est en charge de la politique de développement et de
mise sur pied des MS. A ce titre il coordonne les activités des MS et
des promoteurs des MS au sein de la région. Il existe pour cela une
direction en charge de la promotion et du développement des MS au sein
de la délégation régionale de la sante publique de
l'Ouest. Cette direction a à sa tête un responsable
« point focal ».
Tableau 24:
Principaux partenaires de mutuelles de sante accompagnées par
le SAILD dans la région de l'Ouest Cameroun
|
|
Nom de la mutuelle
|
Formations sanitaires ayant signée une convention
avec la mutuelle
|
Existence de couplage entre la mutuelle et une IMF ou
EMF
|
Appartenance a une union ou un
réseau
|
Principaux partenaires de la mutuelle
|
1
|
Babété
|
CSI de Babété, hôpital de district de
Mbouda
|
Oui (avec le Binum tontine)
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
2
|
Balessing
|
CMA de Balessing, hôpital de district de Penka-Michel
|
non
|
union des mutuelles de Penka-Michel, réseau
régional des mutuelles de santé de l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
3
|
Bamendou
|
CSI de Bamendou, hôpital de district de Penka-Michel
|
Oui (avec le Binum tontine)
|
union des mutuelles de Penka-Michel, réseau
régional des mutuelles de santé de l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
4
|
Bamoungoum
|
CMA de Kongso, hôpital de district de Bafoussam
|
non
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles, la mairie de Bamoungoum
|
5
|
Bana
|
CSI de Bana
|
Oui (avec le Binum tontine)
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
6
|
Banéghang
|
CSI de Banéghang, hôpital de district de
Penka-Michel
|
non
|
union des mutuelles de Penka-Michel, réseau
régional des mutuelles de santé de l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
7
|
Bangou
|
CSI de Bangou
|
Oui (avec le Binum tontine)
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
8
|
Bangoua
|
CSI de Bangoua, hôpital de district de Bangangté
|
non
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
9
|
Batoufam
|
CSI de Batoufam, hôpital de district de Bandjoun
|
Oui (avec le Binum tontine)
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, formations sanitaires prestataires de soins, associations
traditionnelles
|
10
|
Koupa-matapit
|
CSI de Koupa-Matapit
|
Oui (avec un organisme de microcrédit
créé en son sein)
|
réseau régional des mutuelles de santé de
l'Ouest
|
SAILD, CAP CIRE de Belgique, formations sanitaires prestataires
de soins, associations traditionnelles
|
|
4.1.4.2
Structuration des mutuelles de santé de la région de l'Ouest
Cameroun
Dans le but de renforcer et de capitaliser les
expériences acquises par les MS dans la région de l'Ouest, les
responsables des MS promues se sont organisées en unions au niveau des
districts de sante et en réseau au niveau régional, ceci avec
l'appui du SAILD
a- Les unions de mutuelles de sante
Les MS de la région de l'Ouest au niveau des districts
de santé sont organisées en unions de mutuelles. Il en existe
quatre au sein de la région de l'Ouest : l'union des MS du district
de Penka-Michel, l'union des MS du district de sante de Bandjoun, l'union des
MS du district de sante de Bamendjou et enfin l'union des MS du district de
sante de la Mifi. Au sein de ces unions ont cours des pratiques d'inter
mutualités, selon lequel les mutualistes peuvent se faire soigner dans
tous les centres de sante ayant signés des conventions avec les MS du
district de sante auquel appartient leur mutuelle. Les MS de base (les MS
d'aire de santé) constituent l'assemblée générale
de l'union. Elles désignent des responsables qui vont les
représenter au sein du bureau exécutif de l'union, il s'agit
généralement du président du conseil d'administration
(PCA) et du vice PCA.
b- Le réseau régional des Mutuelles de
santé
Au niveau régional, les mutuelles de sante de la
région de l'Ouest sont organisées en réseau. Le
réseau régional des MS de la région de l'Ouest est en
charge des actions de plaidoyer en faveur des MS4(*) auprès des autorités compétentes.
Il sert aussi de lieu d'échanges et de capitalisation
d'expériences pour les MS. Enfin, grâce au fond de garantie
constitué en son sein, il vient en aide aux mutuelles en
difficultés en octroyant à ces dernières des prêts
d'argent. L'assemblée générale du réseau
régional des MS est constituée des MS de base et les membres du
bureau exécutif du réseau sont issus des bureaux des unions de
district.
Mutuelles n'appartenant à aucunes
unions
Unions des MS des districts de santé de la
Mifi, de Bamendjou, de Bandjoun
Union des MS du district de santé
Penka-Michel
MS de Banéghang
MS de Bamendou
MS de Balessing
Réseau régional des MS
Figure 6:
Structuration des mutuelles de sante en unions et en réseau
La figure 11 présente les MS de la région de
l'Ouest dans leur environnement.
M.S.
CSI
Autorités traditionnelles
Autorités religieuses
Associations
Communautés locales
décentralisées
Promoteurs
Délégation
régionale de la sante publique
Figure 7: Une
mutuelle de santé accompagnée par le SAILD Promus et ses
principaux partenaires et promoteurs locaux.
4.2 Les mutuelles et les autres
alternatives de couverture du risque maladie dans la région de
l'Ouest
Cette section est consacrée dans un premier temps
à la présentation des alternatives de prévoyance du risque
maladie auxquelles les populations de la région ont recours et ensuite a
la comparaison de ces différents systèmes vis-à-vis des MS
de santé
4.2.1.1 Typologie des systèmes de prévoyance du
risque maladie
Il s'agit des différentes organisations qui ont
été recensées et qui constituent des alternatives de
prévoyance du risque maladie. Au rang de celles-ci nous pouvons citer
l'assurance sante privée fournie par les compagnies d'assurance et les
systèmes d'assurance sante au sein des organisations paysannes (les
tontines, les GIC et associations de quartier, etc.).
4.2.1.1.1 L'assurance santé
privée
Dans la région de l'Ouest Cameroun il existe un certain
nombre de compagnies d'assurances privées qui offrent des services
d'assurance santé. Elles sont généralement situées
en milieu urbain. Au rang de celles-ci nous pouvons citer la compagnie ACTIVA,
la compagnie AAS (Afrique Assurance et Assistance Santé) et la compagnie
AXA. La souscription d'une assurance santé auprès de ces
compagnies se fait généralement par signature de contrat et
paiement de frais d'assurance. Ces frais varient en fonction des compagnies et
des formules d'assurance sollicitées. Ils s'élèvent
généralement à la somme de 90 000 francs CFA pour les
formules standard d'assurance5(*). Les hommes et les femmes exerçants dans tous
les secteurs peuvent y souscrire, néanmoins compte tenu des couts de
souscription seuls les individus salariés relevant du secteur formel
semblent avoir les moyens financiers nécessaires pour une
adhésion à ce type d'assurance santé.
4.2.1.1.2 L'assurance sante au sein des
associations paysannes
Il existe de nombreuses associations paysannes dans la
région de l'Ouest. Au rang de celles-ci, nous pouvons citer des
associations de quartier, des tontines et des
« réunions » de quartier. Ce sont
généralement des groupes constitués sur la base des
relations de voisinage, d'appartenance ethnique ou professionnelle. Selon les
enquêtés, ces groupes sont des moyens mis sur pied par les
populations pour faire face aux difficultés quotidiennes de la vie
(difficultés financières, l'entretien des champs, etc.). Un
enquêté relève d'ailleurs:
«La tontine aide beaucoup, on s'en sort mieux
ensemble » (enquêté).
L'adhésion aux tontines en particulier, se fait par
paiement de frais d'adhésion s'élevant généralement
à la somme de 2000 francs CFA. Ces frais d'admission servent à
constituer «le fond de caisse ». Les adhérents
à ces groupes paient non seulement des frais d'adhésion mais
aussi des cotisations mensuelles s'élevant en moyenne à 1000
francs CFA. En plus de ces cotisations, les membres paient aussi des
cotisations volontaires dont le taux dépend des capacités
financières de tout un chacun. Ces cotisations volontaires jouent le
rôle d'épargne et sont défalqué par les membres en
fin d'exercice.
En cas d'évènements heureux (mariage, naissance,
baptême) ou malheureux (accident, maladie, décès), il
existe deux processus d'entraide au sein de ces groupes. Dans certain groupe
il existe un fond spécial appelé «caisse
secours », ce fond est constitué par des cotisations dont le
montant varie entre 200 et 300 francs CFA par mois. Les chefs de comités
du groupe après avoir évalué la véracité des
faits, allouent une partie ou la totalité du montant contenu dans la
caisse secours au membre concerné. Dans d'autres groupes, un montant est
sorti du fond de caisse pour venir en aide au membre en difficulté. A
cette somme, est souvent ajoutée de l'argent ou des vivres (mais,
haricot, huile, etc.) cotisée par les membres selon leurs moyens.
Néanmoins bien que ces processus d'entraides soient
bien institués, ils sont difficilement appliqués. Les
responsables de tontines rencontrés affirment qu'il est très
difficile de décider de qui doit bénéficier de l'aide du
groupe, car dans bien des cas, certains membres vont se faire établir
des factures d'hôpital ou de tradipraticiens et viennent les
présenter au groupe dans le but de bénéficier de la caisse
secours. Cet esprit de suspicion fait en sorte que généralement
les groupes n'apportent leur aide aux membres qu'en cas de décès
d'un proche ou du membre lui-même. En cas du décès d'un
membre, le groupe participe parfois à l'achat du cercueil et aux frais
de restauration. L'argent cotisé par le membre
décédé est utilisé lors des obsèques de
cette manière la famille éprouvée ne rencontre pas de
difficultés pour offrir une collation les membres du groupe.
4.2.2 Comparaison des mutuelles de
santé aux autres alternatives de prévoyance du risque maladie
Cette section est consacrée à une comparaison
entre les MS et les alternatives de prévoyance du risque maladie
présentées dans la section précédente. Le tableau
25 est un récapitulatif des résultats obtenus.
Tableau 25 :
Comparaison entre les mutuelles de sante et les autres alternatives de
prévoyance du risque maladie dans l'Ouest Cameroun.
Types critères
|
Assurance privée
|
Organisations paysannes
|
Mutuelles de sante
|
Mode d'adhésion
|
Volontaire, individuelle.
|
Volontaire, individuelle.
|
Volontaire, Familiale
|
Frais d'adhésion
|
90 000 frs CFA en moyenne
|
2000 frs CFA en moyenne
|
1000 frs CFA en moyenne
|
Taille moyenne (membres)
|
|
30
|
422
|
composition de l'effectif
|
Hommes et femmes.
|
Hommes et femmes souvent dans des groupes
différents.
|
Hommes et femmes
|
Nature des rapports interpersonnels
|
|
Parente, amitié, voisinage
|
Proximité géographique
|
Origine des gestionnaires
|
Employés de compagnies d'assurance.
|
Issus de l'assemblée générale.
|
Issus de l'assemblée générale
|
Activités principales
|
Assurances automobile,
Voyage.
|
Epargne, Crédit, Entraide,
Développement communautaire, Travail agricole et ou
artisanal en groupe, Commercialisation des produits, achat d'intrants.
|
Prévention du risque maladie
|
Périodicité des rencontres entre les
membres
|
Pas de réunion
|
Une fois par mois.
|
Une fois par mois
|
Le tableau 25 met en évidence les similitudes et les
différences qui existent entre les MS et les autres systèmes de
prévoyance du risque maladie. Nous remarquons tout d'abord que
l'adhésion à ces différents systèmes est volontaire
et individuelle sauf dans le cas des MS où elle est volontaire et
parfois familiale. Les MS comptent beaucoup plus de membres que les autres
systèmes, ces membres sont généralement de sexe
féminin et masculin. Le regroupement des individus au sein de ces
différents systèmes se fait sur la base des relations de
parenté, de la proximité entre les individus, de l'origine
ethnique et de la profession. Du fait de leur situation géographique
(milieu rural) et des frais d'adhésion relativement bas (1000frs CFA),
les MS présentent l'avantage d'être la portée des
populations vulnérables contrairement aux compagnies d'assurance
privée ou les frais de souscription s'élèvent en moyenne
à 90 000 francs CFA et qui sont pour la plupart situées en
milieu urbain. Les MS et les organisations paysannes ont en commun la pratique
de la solidarité et d'entraide, bien que les frais d'adhésion aux
OP soient plus élevés que ceux des MS. L'avantage que les op
recensées dans la région de l'Ouest présentent par rapport
aux MS est la diversité des liens entre les membres. En effet les
membres des OP sont liés non seulement par des relations de voisinage,
de parenté, etc. mais aussi et surtout par des intérêts
financiers. Ceci ayant comme conséquence le développement d'une
bonne dynamique au sein des groupes.
4.3 Analyse de la viabilité des
mutuelles de sante accompagnées par le SAILD promus dans la
région de l'Ouest
Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes
attardés sur cinq aspects de la viabilité des MS. Sur la base
d'indicateurs de viabilité, nous avons étudié la
viabilité administrative, fonctionnelle, technique, la viabilité
économique et financière et enfin la viabilité
institutionnelle.
4.3.1
Viabilité administrative
Cette section a pour but d'apprécier le suivi mis en
place par les gestionnaires de la MS. Cette évaluation permet notamment
de mettre en évidence certaines carences de gestion et de
« mesurer » la viabilité administrative de la
MS. Pour ce faire nous nous sommes intéressé au:
- Suivi des adhésions ;
- Suivi de recouvrement des cotisations et des droits
d'adhésion ;
- Traitement des demandes de prises en charge ;
- Suivi du portefeuille de risques.
a- Le suivi des adhésions
Indicateur A.1 : Suivi des
adhésions
Le tableau 26 présenté les scores obtenus par
les MS accompagnées par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest
pour l'indicateur de suivi des adhésions.
Tableau 26 :
Scores obtenus par les MS pour l'indicateur A.1
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
1
|
Balessing
|
1
|
Bamendou
|
1
|
Babété
|
1
|
Bamoungoum
|
1
|
Batoufam
|
1
|
Bana
|
1
|
Bangoua
|
1
|
Bangou
|
1
|
Koupa-Matapit
|
1
|
Dans la mesure où la MS s'est engagée à
prendre en charge les bénéficiaires, les gestionnaires doivent
connaître de façon précise le nombre de ceux qui ont droit
aux prestations et leurs caractéristiques. L'indicateur A.1 ici
calculé permet de s'assurer de l'existence effective des outils de
gestion, de suivi des adhésions ainsi que de s'assurer qu'ils sont bien
utilisés. Comme le montre le tableau 26, les MS accompagnées par
le SAILD promus dans la région de l'Ouest Cameroun ont obtenu le score
de 1. Ceci signifie que les outils de gestion et de suivi des
adhésions tels que les registres d'adhésion et les listes de
bénéficiaires existent bel et bien et sont
régulièrement mis à jour.
Indicateur A.2 : Existence des outils de suivi du
recouvrement des cotisations et des droits d'adhésion
Le tableau 27 présente les scores obtenus par les MS
pour l'indicateur de suivi du recouvrement des cotisations et des droits
d'adhésion
Tableau 27 :
Existence des outils de suivi de recouvrement des cotisations et des
droits d'adhésion
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
6/7
|
Balessing
|
6/7
|
Bamendou
|
6/7
|
Babété
|
6/7
|
Bamoungoum
|
6/7
|
Batoufam
|
6/7
|
Bana
|
6/7
|
Bangoua
|
6/7
|
Bangou
|
6/7
|
Koupa-Matapit
|
6/7
|
L'indicateur A.2 est conçu dans le but de s'assurer de
l'existence des outils de suivi du recouvrement des cotisations et des droits
d'adhésion. Les MS sous étude ont obtenu le score de 6/7 pour cet
indicateur. En effet nous avons noté l'absence d'éléments
importants de contrôle du recouvrement des cotisations et des droits
d'adhésion. Il s'agit de la collecte, du recensement et du calcul des
montants des droits d'adhésion et de cotisations versés à
la mutuelle au titre de l'exercice suivant. Ce manquement constitue une
contrainte pour construction du budget de la MS pour l'exercice suivant en ce
sens que les gestionnaires de la MS n'ont à leur disposition aucuns
éléments permettant de prévoir les dépenses
liées aux services aux membres de la MS pour l'année suivante.
Indicateur A.3 : Existence d'outils et de
procédures du contrôle de droit aux prestations
Le tableau 28 présente les scores obtenus par les MS
accompagnées par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest pour
l'indicateur de suivi du contrôle de droit aux prestations.
Tableau 28 :
Existence d'outils et de procédures du contrôle de droit aux
prestations
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
83,55%
|
Balessing
|
83,55%
|
Bamendou
|
83,55%
|
Babété
|
83,55%
|
Bamoungoum
|
83,55%
|
Batoufam
|
83,55%
|
Bana
|
83,55%
|
Bangoua
|
83,55%
|
Bangou
|
83,55%
|
Koupa-Matapit
|
83,55%
|
L'indicateur A.3 permet de s'assurer qu'il existe parmi les
outils de gestion de la MS, des outils permettant de contrôler le droit
aux prestations des différents mutualistes. Le score optimal pour cet
indicateur est de 100%, mais on constate que le score obtenu par les MS
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest. En effet,
elles ont obtenu le score de 83,55% ; Ceci indique qu'il existe des
lacunes dans la procédure de contrôle du droit aux prestations des
mutualistes. Au rang de ces lacunes, nous pouvons citer le laxisme des
prestataires dans la procédure de contrôle des cartes de
mutualistes. Lorsqu'un mutualiste se rend au centre de sante en l'absence du
gérant, il arrive que les prestataires lui administrent des soins sans
toutefois vérifier que ce dernier est à jour de ses cotisations
et a donc droits a des soins de santé. Le fait que la MS paye les frais
des soins de santé reçus par des membres n'étant pas
à jour de cotisations constitue un manque à gagner pour la MS et
l'expose ainsi à la faillite.
Indicateur A.4 : Suivi des prises en
charge
Le tableau 29 présente les scores obtenu par les MS
pour l'indicateur de suivi des prises en charges.
Tableau 29 :
Suivi des prises en charge
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
1 soit 100%
|
Balessing
|
1soit 100%
|
Bamendou
|
1 soit 100%
|
Babété
|
1 soit 100%
|
Bamoungoum
|
1 soit 100%
|
Batoufam
|
1 soit 100%
|
Bana
|
1 soit 100%
|
Bangoua
|
1 soit 100%
|
Bangou
|
1 soit 100%
|
Koupa-Matapit
|
1 soit 100%
|
L'indicateur A.4 permet de s'assurer de la qualité des
services offerts par les prestataires de soins, ainsi que de contrôler
l'utilisation des services du prestataire par les mutualistes. Le score optimal
pour cet indicateur est de 1. Ceci signifie que les outils tels que la fiche
d'attestation de soins de santé et les factures de soins de santé
permettant le suivi des prestations offertes par le centre de sante aux membres
de la MS sont disponibles. La MS peut ainsi savoir quels sont les services du
centre de sante les plus utilisés, les couts des soins pour les maladies
les plus fréquentes et ainsi donc éviter les risques de
surfacturation et de surconsommation. Grace au suivi des prises en charge, les
gestionnaires de la MS peuvent modifier le package de prestations couvertes par
la MS en fonction de la demande.
Indicateur A.5 : Suivi du portefeuille de
risques
Le suivi du portefeuille de risque est réalisé
grâce à la détermination des scores enregistrés par
les MS pour l'indicateur conçu à cet effet. Les scores
enregistrés par les MS accompagnées par le SAILD Promus dans la
région de l'Ouest sont notés dans le tableau 30.
Tableau 30 :
Suivi du portefeuille de risques
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
1/3
|
Balessing
|
1/3
|
Bamendou
|
1/3
|
Babété
|
1/3
|
Bamoungoum
|
1/3
|
Batoufam
|
1/3
|
Bana
|
1/3
|
Bangoua
|
1/3
|
Bangou
|
1/3
|
Koupa-Matapit
|
1/3
|
L'indicateur A.5 permet d'apprécier dans quelle mesure
les gestionnaires des MS suivent l'évolution de la facturation des soins
de sante, et peuvent donc ainsi éviter des risques de surprescription ou
de surconsommation des services du prestataire. Le score optimal pour cet
indicateur est 1, mais on constate que les MS sous étude ont
enregistré le score de 1/3. Ceci semble indiquer que le suivi de
l'évolution des couts des soins de sante et de la fréquence
d'utilisation des services du prestataire par les mutualistes est mal fait et
donc qu'il existerait des risques de surconsommation des services du
prestataire ainsi que des cas de surprescription. Compte tenu des scores obtenu
par les MS pour cet indicateur et ceux obtenus pour l'indicateur de suivi des
prises en charge, on note un certain laxisme de la part des gestionnaires des
MS. Les gestionnaires des MS ayant à leur disposition des outils
permettant de suivre l'évolution des couts des prestations devraient
pouvoir suivre l'évolution du portefeuille de risque.
Indicateur A.6 : Suivi de l'enregistrement
comptable
Le tableau 31 présente les scores obtenu par les MS
pour l'indicateur de suivi de l'enregistrement comptable.
Tableau 31 :
Suivi de l'enregistrement comptable
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
1
|
Balessing
|
1
|
Bamendou
|
1
|
Babété
|
1
|
Bamoungoum
|
1
|
Batoufam
|
1
|
Bana
|
1
|
Bangoua
|
1
|
Bangou
|
1
|
Koupa-Matapit
|
1
|
L'indicateur A.6 permet de s'assurer qu'il existe des outils
de suivi de la comptabilité de la mutuelle. Le score optimal pour cet
indicateur est de 1, score obtenu par les MS accompagnées par SAILD
promus. En effet, le suivi de la comptabilité consiste en la collecte
des pièces comptables, l'archivage de ces dernières, le
contrôle de la caisse et le rapprochement bancaire ainsi que le
contrôle du CdR. Néanmoins dans le cas des MS accompagnées
par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest, ce suivi est
effectué par le SAILD. Cette situation soulève la question de
l'autonomie technique des MS et donc de la pérennité de ces
dernières.
Indicateur A.7 : Suivi financier
Le tableau 32 présente les scores obtenu par les MS
pour l'indicateur du suivi financier.
Tableau 32 :
Suivi financier
Mutuelles
|
Score
|
Banéghang
|
2/5
|
Balessing
|
2/5
|
Bamendou
|
2/5
|
Babété
|
2/5
|
Bamoungoum
|
2/5
|
Batoufam
|
2/5
|
Bana
|
2/5
|
Bangoua
|
2/5
|
Bangou
|
2/5
|
Koupa-Matapit
|
2/5
|
L'indicateur A.7 porte sur l'existence et la qualité du
suivi du budget et de la trésorerie de la MS. Le score optimal pour cet
indicateur est 1. Mais les MS étudiées ont des lacunes dans le
suivi de ces éléments, elles ont enregistrées le score
de2/5. Lors de nos enquêtes, nous avons pu constater qu'aucune des MS
visitées n'élabore un budget. Cette situation semble être
due aux difficultés dans le suivi du recouvrement des cotisations, au
laxisme et au manque de motivation des gestionnaires des MS.
Indicateur A.8 : Qualité globale du
suivi
Le tableau 33 est un récapitulatif des scores obtenu
par les MS dans le cadre de l'évaluation de la viabilité
administrative de ces dernières.
Tableau 33 :
Qualité globale du suivi
Mutuelles
|
Score obtenu
|
Score optimal
|
Ecart
|
Banéghang
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Balessing
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Bamendou
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Babété
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Bamoungoum
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Batoufam
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Bana
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Bangoua
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Bangou
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Koupa-Matapit
|
5,41
|
7
|
1,59
|
Au terme de l'analyse de la viabilité administrative,
nous relevons que les MS accompagnées par le SAILD dans la région
de l'Ouest semblent avoir des lacunes dans l'utilisation de certains outils de
gestion et de suivi du fonctionnement de la MS. Il s'agit notamment de lacunes
dans le suivi du recouvrement des cotisations et des droits d'adhésion,
des lacunes dans le suivi du droit aux prestations, des lacunes dans le suivi
du portefeuille de risque et dans le suivi financier. Ces manquements sont
matérialisés par l'écart (1,59) existant entre le score
optimal (7) de viabilité administrative et les scores enregistrés
par les MS (5,41). Néanmoins ces résultats n'indiquent pas
forcement que les MS ne sont pas viables sur le plan administratif, mais
plutôt laissent apparaitre les défaillances des MS. D'autre part
ces résultats nous permettent de dire que les MS de la région de
l'Ouest sont identiques sur le plan administratif.
4.3.2
Viabilité technique
Cette section est consacrée à l'analyse du
dispositif mis en place par les gestionnaires de MS pour contrôler les
principaux risques inhérents aux MS. Il s'agit notamment des risques de
sélection adverse, de surconsommation et enfin de surprescription. Pour
ce faire un certains nombres d'indicateurs ont été
élaborés par le BIT à savoir le suivi des
modalités d'adhésion et le suivi du cout moyen des prestations
prises en charge. Ces deux indicateurs permettent de réalisé une
évaluation de la viabilité technique de la MS.
Indicateur T.1 : Suivi des modalités
d'adhésion
Le tableau 34 présente les scores obtenu par les MS
pour l'indicateur de suivi des modalités d'adhésion.
Tableau 34 :
Suivi des risques de sélection adverse
Mutuelles
|
Score/ années
|
Norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
0
|
Banéghang
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Balessing
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Bamendou
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Babété
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Bamoungoum
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Batoufam
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Bana
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Bangoua
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Bangou
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Koupa-Matapit
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
L'indicateur T.1, permet de déterminer le risque qu'il
y ait sélection adverse au sein de la mutuelle. L'adhésion aux MS
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest étant
de type volontaire, familiale. Les MS ont enregistrées 2 comme score,
ceci signifie que le risque de sélection adverse au sein de ces MS est
moyen. La sélection adverse est le fait que des personnes
présentant un risque élevé de maladie constituent une part
des bénéficiaires plus élevée que la part de la
population qu'elles représentent. A la différence d'un
système d'assurance privée à caractère commercial,
la mutuelle de santé ne peut pas sélectionner ses
bénéficiaires, ni faire payer à chacun d'eux des primes
correspondant à leur risque personnel. Néanmoins pour minimiser
le risque de sélection adverse, les MS accompagnées par le SAILD
Promus dans la région de l'Ouest Cameroun ont exigé que
l'unité minimale d'adhésion soit la famille et ont
instauré une période d'observation ou période d'attente de
deux mois pour tout nouveau inscrit.
Indicateur T.2 : Cout moyen des prestations
prises en charge
Le tableau 35 présente l'évolution des couts
moyens des prestations couvertes par les MS accompagnées par le SAILD
Promus dans la région de l'Ouest Cameroun.
Tableau 35 :
Evolution du cout moyen des prises en charge
Mutuelles
|
Cout moyen des prestations/ années
|
Norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Moyenne
|
4550 Frs CFA
|
Banéghang
|
6375,12
|
7555,90
|
6537,68
|
5995,18
|
1081,42
|
8827,83
|
3515,12
|
Balessing
|
5647,72
|
8725,93
|
6118,13
|
6834,84
|
4277,85
|
6164,44
|
5562,70
|
Bamendou
|
|
|
|
|
4973,45
|
4377,71
|
4195,31
|
Babété
|
|
7422,50
|
5930,41
|
7259,43
|
5296,02
|
5183,06
|
3099,14
|
Bamoungoum
|
6572,56
|
|
5826,16
|
5403,14
|
5219,93
|
4364,30
|
4390,51
|
Batoufam
|
|
|
0
|
9558,16
|
7434,25
|
4653,45
|
1917,01
|
Bana
|
|
|
|
|
|
5979
|
5979
|
Bangoua
|
|
0
|
6104,70
|
5493,54
|
7911,75
|
1813,35
|
2103,32
|
Bangou
|
|
|
7214,55
|
4959,54
|
3917,28
|
8057,16
|
5491,20
|
Koupa-Matapit
|
0
|
6043,94
|
7348,44
|
7850,55
|
5488,28
|
3906,48
|
4504,18
|
Moyenne
|
|
|
|
|
|
|
4075,74
|
Le tableau 35 présente l'évolution de cout moyen
de soins de santé par mutuelle sur la période allant de
l'année 2005 à 2010. Nous constatons que dans la majeure partie
des cas, les couts moyens de soins de santé sont supérieurs
à la norme (4550 frs CFA) excepté en 2009 et 2010 où l'on
observe des MS avec des couts moyens de soins en dessous de la norme
établit par le SAILD. Il ressort de nos enquêtes qu'avant 2009,
les prestataires de soins étaient persuadés que les MS avaient
beaucoup d'argent et donc surfacturaient les soins ou faisaient de la
surprescription. Un prestataire enquêté relève
d'ailleurs :
« Ils pensaient que c'était l'argent du
blanc ou de l'état...il fallait à tout pris profiter de ce
fond ».
Ayant constaté cette situation, en 2008-2009 les
responsables de MS ont fait appel avec l'aide du SAILD au service d'un
médecin conseil. Ce dernier a pour mission de contrôler les
factures des prestataires et déceler les cas de surprescription ou de
surfacturation. Ce qui semble expliquer la baisse des couts de soins de
santé en 2009.
Cependant on constate qu' à la fin de l'année
2010, le cout moyen des prestations prises en charge pour l'ensemble des
mutuelles de sante est de 4075,74 frs CFA, nous constatons également que
seule les MS de Balessing, Bana et Bangou semblent êtres sujettes
à des cas de surfacturation ou de surprescription ainsi qu'au
phénomène de sélection adverse.
4.3.3
Viabilité fonctionnelle
Cette section est consacrée à l'analyse de la
viabilité fonctionnelle des MS accompagnées par le SAILD Promus
dans la région de l'Ouest Cameroun. Pour ce faire nous nous sommes
intéressés au suivi de quelques indicateurs de viabilité
fonctionnelle des MS à savoir :
- Le taux de croissance brute ;
- le taux de pénétration ;
- le taux de recouvrement des cotisations ;
- le délai moyen de paiement des prestataires.
Indicateur F.1 : Taux de croissance
brute
Tableau 36 :
Evolution du taux de croissance brut au sein des MS de la
région de l'Ouest
Mutuelles
|
taux de croissance brute/ années
|
Norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
|
100%
|
Banéghang
|
100
|
-92,5
|
229,166
|
-23,41
|
174,38
|
-21,38
|
Balessing
|
100
|
-90,80
|
10,65
|
-50,37
|
76,11
|
118,64
|
Bamendou
|
-
|
-
|
-
|
-
|
100
|
-65,81
|
Babété
|
-
|
100
|
-0,35
|
-76,34
|
90,90
|
84,92
|
Bamoungoum
|
100
|
-89,11
|
74,13
|
626,66
|
-31,19
|
222,66
|
Batoufam
|
-
|
-
|
100
|
175,44
|
-72,60
|
54,61
|
Bana
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
100
|
Bangoua
|
-
|
100
|
-32,80
|
1,96
|
-71,67
|
381,63
|
Bangou
|
-
|
-
|
100
|
-98,05
|
1300
|
339,28
|
Koupa-Matapit
|
100
|
-25,24
|
-33,11
|
-66,99
|
202,94
|
110,67
|
L'indicateur F.1 permet de déterminer les variations du
nombre des adhérents au fil des années. La norme pour cet
indicateur est de 100%, mais dans le cas des MS sous étudiées,
nous constatons une évolution en dent de scie du taux de croissance
brute. Exceptés les cas de MS de Balessing, Babété, Bangou
et Koupa-matapit, ou à partir de l'année 2009 le taux de
croissance brute reste positif. Ceci semble indiquer que les populations
commencent à comprendre le bien fonde de la MS, et adhérent de
plus en plus aux MS.
Indicateur F.2 : Taux de
pénétration
Le tableau 37 présente l'évolution du taux de
pénétration de la population cible réalisés par MS
accompagnées par le SAILD Promus dans la région de l'Ouest
Cameroun.
Tableau 37 :
Evolution du taux de pénétration des MS de la
région de l'Ouest
Mutuelles
|
taux de pénétration
|
|
norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
cumul
|
40%
|
Banéghang
|
5,28
|
0,39
|
1,3
|
0,99
|
2,74
|
2,15
|
12,87
|
Balessing
|
13,62
|
1,25
|
1,38
|
0,68
|
1,21
|
2,64
|
38,57
|
Bamendou
|
|
|
|
|
6,11
|
2,08
|
8,2
|
Babété
|
|
2,38
|
2,38
|
0,56
|
1,07
|
1,98
|
6,10
|
Bamoungoum
|
3,75
|
3,75
|
0,40
|
0,76
|
0,52
|
1,70
|
7,26
|
Batoufam
|
|
|
1,85
|
5,11
|
1,4
|
2,23
|
12,04
|
Bana
|
|
|
|
|
|
3,94
|
3,94
|
Bangoua
|
|
3,45
|
2,31
|
2,26
|
0,22
|
1,07
|
10,21
|
Bangou
|
|
|
9,14
|
0,17
|
2,48
|
10,93
|
24,74
|
Koupa-Matapit
|
1,37
|
1,02
|
0,68
|
0,22
|
0,68
|
1,44
|
5,44
|
Moyenne
|
|
12,74
|
Le taux de pénétration de la population est un
indicateur permettant de déterminer quelle proportion de la population
cible a déjà été en contact avec la mutuelle. Le
tableau 37 présente les différents taux de
pénétration pour les MS au cours des six dernières
années. Lorsque l'on considère les taux de
pénétration des MS par année on constate que ces taux sont
très loin de satisfaire à la norme de 40% fixée par le
MINSANTE. Néanmoins sur l'ensemble des six dernières
années, il semble qu'une moyenne de 12,74% de la population cible de la
région de l'Ouest a été en contact avec les MS. La MS de
Balessing est celle qui a touchée le grand pourcentage de personne
(38,57% de la population cible), tandis que la MS de Bana n'a touchée
que 3,94% de sa population cible néanmoins cela peut s'expliquer par le
fait qu'elle a été mise sur pied en 2010. La MS de Balessing
étant abritée par le CMA de Balessing, se trouve en plein milieu
de la place du marché. Ceci à pour impact de la rendre plus
visible par les populations cibles.
Indicateur F.3 : Taux de recouvrement des
cotisations
Tableau 38 :
Taux de recouvrement des cotisations
Mutuelles
|
Taux de recouvrement des cotisations
|
Norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Moyenne
|
100%
|
Banéghang
|
76,60
|
18,76
|
43,98
|
16,13
|
7,58
|
17,44
|
19,03
|
Balessing
|
60,71
|
22,44
|
6,24
|
5,19
|
10,07
|
6,15
|
12,78
|
Bamendou
|
|
|
|
|
13,06
|
7,31
|
10,31
|
Babété
|
|
20,33
|
25,58
|
3,61
|
21,02
|
17,79
|
19,52
|
Bamoungoum
|
55,68
|
10,34
|
7,46
|
4,69
|
25,60
|
13,19
|
16,80
|
Batoufam
|
|
|
26,14
|
69,25
|
31,56
|
7,23
|
15,54
|
Bana
|
|
|
|
|
|
9,88
|
9,88
|
Bangoua
|
|
|
52,16
|
9,79
|
2,70
|
7,00
|
10,71
|
Bangou
|
|
|
44,40
|
20,16
|
46,02
|
66,75
|
48,75
|
Koupa-Matapit
|
39,10
|
57,74
|
27,89
|
13,93
|
21,72
|
10,95
|
23,87
|
moyenne
|
|
|
|
|
|
|
18,71
|
|
Le taux de recouvrement des cotisations permet de mesurer la
proportion de cotisations émises qui a effectivement été
encaissée par la mutuelle. Plus simplement il s'agit de
déterminer le ratio entre les cotisations que les membres devraient
verser à la MS et les cotisations effectivement perçues par la
MS. La norme pour cet indicateur est de 100%. Il ressort de l'analyse du
tableau 38 qu'a la fin de l'année 2010, les MS accompagnées par
le SAILD promus dans la région de l'Ouest enregistrent en moyenne un
taux de recouvrement des cotisations de 18,71%. L'analyse des taux de
recouvrement des cotisations des MS année par année laisse
apparaitre que le taux maximum de recouvrement des cotisations (48,75%) a
été réalisé par la MS de Bangou et que le taux
minimum de recouvrement des cotisations (9,88%) est enregistré à
Bana. Cette situation laisse penser que les MS font face à un
réel problème de recouvrement des cotisations. La principale
raison avancée par les enquêtés pour justifier ces
résultats est le manque de moyens financier. Selon les dires de certains
enquêtés la MS de Bangou enregistre des taux de recouvrement de
cotisations élevés suite à la mise sur pied d'une
stratégie visant l'adhésion à la MS par groupe (OP). Ces
résultats sont aussi justifies par le fait que de nombreux individus ont
bénéficiés des services de la MS et en font la
publicité. La MS ayant pour principale source de revenus les cotisations
des mutualistes, l'inaccessibilité de ces fonds met en péril la
capacité de la MS à rendre service a ses membres et même
à fonctionner.
Indicateur F.4 : Délai moyen de paiement
des prestataires
Le tableau 39 présente l'intervalle de temps
nécessaire aux MS accompagnées par le SAILD Promus pour
régler les factures de soins de sante auprès des prestataires
dans la région de l'Ouest Cameroun.
Tableau 39 :
Délai moyens de paiement des prestataires
Mutuelles
|
Délai moyen paiement des
prestataires
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Moyenne
|
Banéghang
|
72
|
62
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Balessing
|
0
|
97
|
0
|
87
|
0
|
91
|
0
|
Bamendou
|
|
|
|
|
0
|
0
|
0
|
Babété
|
|
0
|
196
|
341
|
116
|
0
|
0
|
Bamoungoum
|
0
|
0
|
287
|
261
|
0
|
32
|
0
|
Batoufam
|
|
|
294
|
0
|
0
|
98
|
0
|
Bana
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
Bangoua
|
|
0
|
0
|
29
|
0
|
0
|
0
|
Bangou
|
|
|
0
|
0
|
107
|
0
|
0
|
Koupa-Matapit
|
0
|
252
|
57
|
0
|
0
|
0
|
0
|
L'indicateur F.5 permet de déterminer le temps
nécessaire aux MS pour payer les factures de soins de santé. Il
ressort de l'analyse du tableau 39 qu'à la fin de l'année 2010
(cellule cumul dans le tableau), les MS n'enregistrent pas de dettes
vis-à-vis des prestataires de soins. Néanmoins lorsque l'on
considère cet indicateur année par année, on se rend
compte que seules les MS de Bana et de Bamendou n'ont jamais eu besoin de plus
d'un jour pour régler les factures de soins de santé. Le
délai de paiement des factures de soins de sante administrés aux
mutualistes varie en fonction des conventions signées entre la MS et les
prestataires de soins. Lorsque ces délais ne sont pas respectes par les
MS, cela a tendance à entrainer la dégradation des relations
entre prestataires de soins et les MS. Cette situation aboutie très
souvent au refus du prestataire d'administrer des soins aux mutualistes
à jour de cotisations ou non.
4.3.4
Viabilité économique et financière
Indicateur E.1 : Taux de
réserves
Tableau 40 :
Taux de réserves des MS de la région de l'Ouest
Mutuelles
|
Taux de réserves/ années
|
Norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Moyenne
|
12 mois
|
Banéghang
|
-2,38
|
-2,04
|
0,92
|
0,36
|
7,76
|
0,53
|
2,75
|
Balessing
|
23,33
|
-3,19
|
14,96
|
-2,85
|
3,81
|
-2,99
|
3,79
|
Bamendou
|
|
|
|
|
44,15
|
1,25
|
1,25
|
Babété
|
|
410,16
|
-6,43
|
-11,21
|
-3,82
|
1,47
|
11,50
|
Bamoungoum
|
6,13
|
0
|
-8,58
|
-9,43
|
0,42
|
-1,04
|
2,37
|
Batoufam
|
|
|
0
|
-9,65
|
2,30
|
-3,23
|
12,47
|
Bana
|
|
|
|
|
|
4,34
|
4,34
|
Bangoua
|
|
0
|
87,34
|
0,94
|
16,75
|
0,35
|
28,98
|
Bangou
|
|
|
17,86
|
1,75
|
-3,51
|
2,13
|
2,77
|
Koupa-Matapit
|
0
|
-8,26
|
-1,88
|
3,82
|
0,16
|
-13,08
|
34,31
|
Moyenne
|
|
|
|
|
|
|
10,45
|
L'indicateur E.1 permet de déterminer le nombre de mois
durant lesquels la mutuelle peut couvrir les dépenses de ses membres en
soins de santé, ceci sans avoir recours à de nouvelles
cotisations ou subventions. Il ressort de l'analyse du tableau 40 qu'à
la fin de l'année 2010, les mutuelles de santé de la
région peuvent tenir en moyenne 10,45 mois sans avoir besoin de
rentrées financières. Cette moyenne est inferieure à la
norme qui est de 1 an (12 mois). Néanmoins, les MS de Batoufam, de
Bangoua et de Koupa-Matapit semblent pouvoir satisfaire à cette
condition de viabilité. On note aussi l'apparition de nombres
négatifs dans le tableau 30, ces derniers représentent les
années ou les MS ont enregistrées des dettes vis-à-vis des
prestataires de soins de santé.
Indicateur E.2 : Ratio de
sinistralité
Le tableau présente la part des cotisations
utilisées par les MS pour les frais de fonctionnement.
Tableau 41 :
Ratio de sinistralité des MS de la région de l'Ouest
Mutuelles
|
Ratio de sinistralité /
années
|
Norme
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
cumul
|
50% à 80%
|
Banéghang
|
121,09
|
86,13
|
77,52
|
89,17
|
48,90
|
107,58
|
63,70
|
Balessing
|
118,29
|
94,70
|
140,35
|
144,85
|
185,25
|
82,24
|
161,66
|
Bamendou
|
|
|
|
|
52,10
|
136,34
|
79,78
|
Babété
|
|
29,90
|
103,02
|
972,46
|
107,13
|
94,48
|
55.06
|
Bamoungoum
|
100,85
|
0
|
269,76
|
173,67
|
83,99
|
120,26
|
69,55
|
Batoufam
|
|
|
135,73
|
66,99
|
75,68
|
115,03
|
45,25
|
Bana
|
|
|
|
|
|
247,58
|
247,58
|
Bangoua
|
|
0
|
12,42
|
59,89
|
89,37
|
93,19
|
27,66
|
Bangou
|
|
|
200,95
|
187,67
|
89,02
|
104,90
|
156,93
|
Koupa-Matapit
|
0
|
152,08
|
139,10
|
200,08
|
130,36
|
88,23
|
213,58
|
Moyenne
|
|
|
|
|
|
|
112,07
|
L'indicateur E.2 permet de déterminer quelle part des
cotisations est utilisée par la MS pour le paiement des soins de
santé. Il ressort de l'analyse du tableau 41 qu'à la fin de
l'année 2010, les MS utilisent en moyenne 112,07% des cotisations
acquises pour le paiement des soins de santé. Ce ratio moyen est
supérieur à la norme située entre 50% et 80%, ce qui
semble indiquer que les MS ont recours à d'autres sources de financement
pour régler les factures de soins de santé. Les MS
bénéficient souvent de dons et subventions venant de
particuliers. Seules les mutuelles de santé de Banéghang,
Bamendou, Babété, Bamoungoum, Batoufam et Bangoua
présentent un ratio de sinistralité satisfaisant.
4.3.5
Viabilité institutionnelle
Au cours de nos observations du fonctionnement des MS, nous
avons pu observer des disparités entre les rôles et fonctions
théoriques de certains organes de la MS et leurs rôles et fonction
dans la réalité. Ces observations ont été faites
principalement au niveau du rôle de l'assemblée
générale et du comité exécutif.
Au niveau de l'AG, on constate que loin d'être
l'organe de décision suprême de la MS, elle subit plutôt les
décisions du CA. Ceci semble être dû à la faible
fréquence des réunions de l'AG (une fois par an en moyenne).
Au niveau du CE, on constate un dysfonctionnement dans la
gestion des caisses de la MS. En principe le PCA de la MS paie le gérant
en prélevant de l'argent dans la caisse, mais on constate qu'en
réalité bon nombre de gérant de MS se paient
eux-mêmes et ont donc un accès aux comptes bancaires des MS. Ceci
augmente les risques de détournement de fond.
Les mutuelles de santé sont mises sur pied sur la base
de la loi 90/053 du 19 décembre 1990 portant sur la liberté
d'association. Néanmoins, cette dernière ne semble pas être
adaptée au fonctionnement de structures telles que les mutuelles en ce
sens qu'elle ne tient pas compte des spécificités de
fonctionnement de la MS. En effet, les MS sont des associations à but
non lucratif et donc ne compte que sur les cotisations des membres pour
fonctionner, mais ne bénéficient pas de subventions de
l'Etat.6(*) Cette absence de
cadre législatif et juridique régissant l'activité des
mutuelles constitue un frein au développement de ces dernières.
Il existe cependant un projet de loi relatif au fonctionnement des mutuelles de
santé en étude à l'assemblée nationale du
Cameroun.
Au final il ressort de cette étude de la
viabilité des MS accompagnées par le SAILD promus dans la
région de l'Ouest Cameroun que les MS rencontrent des difficultés
tant sur le plan administratif, technique, fonctionnel, économique,
financier et enfin sur le plan institutionnel. Mais ces lacunes et
résultats mitigés, loin de représenter la
non-viabilité des MS, sont plutôt des indicateurs des aspects et
des éléments dans le fonctionnement des mutuelles de santé
qui doivent êtres améliorés. La situation des MS
présentée ci-dessus pourrait être expliquée a l'aide
des travaux de Rogers (1995 ; 2003) sur le cycle d'adoption d'une
innovation. En effet selon le modèle élaboré par Rogers,
une innovation se diffuse dans la société en suivant un processus
progressif qui touche différentes catégories de consommateurs,
des plus enthousiastes jusqu'aux plus réticents. Selon le schéma
suivant :
(a)
(c)
(e)
(b)
(d)
(a) Innovateurs 2,5% ; (b) utilisateurs précoces
13,5% ; (c) majorité précoce 34% ;
(d) majorité tardive 34% ; retardataires 16%.
Figure 8:
Processus d'adoption d'une innovation
Source : Rogers, 2003
Le processus prend la forme d'une courbe en forme de cloche
(distribution normale). La difficulté est d'arriver à passer
d'une population (clientèle) innovatrice et précoce à une
diffusion de masse qui rejoint la grande majorité de la population.
4.4 Analyse de la
perception des populations vis-à-vis des mutuelles de santé
accompagnées par le SAILD promus
Cette section est consacrée à la perception des
populations vis-à-vis des mutuelles de sante. Ayant à faire
à deux principaux groupes d individus, cette section est
organisée comme suit : la détermination de la perception des
populations mutualistes vis-à-vis de la MS, la perception des
populations non mutualistes vis-à-vis de la MS et les raisons
d'adhésion aux MS.
4.4.1 Perception
des populations mutualistes
Dans le but de déterminer la perception des populations
mutualistes vis a vis de la MS, des questions leurs ont étés
posées sur le sujet. Il s'agissait notamment de questions relatives
à leur perception générale vis-à-vis du
système, et l'identification des éléments qui justifient
ces perceptions.
- Perception vis-à-vis de la mutuelle de
sante
Figure 9:
Perceptions des mutualistes vis avis de la mutuelle de sante
23% des personnes interrogées affirment être
très satisfaits des services de la MS, et qu'il s'agit d'un très
bon système de couverture du risque maladie, 57% des mutualistes
interrogés affirment être satisfaits par les services de la MS et
qu'il s'agit d'un bon système de couverture du risque maladie, 13%
affirment ne pas êtres satisfait par la MS et qu'il s'agit d'un mauvais
système et enfin 7% des mutualistes déclarent ne pas avoir d'avis
sur la question n'ayant pas encore eut recours aux services de la MS.
- Eléments justificatifs de la
perception
Les 23% de mutualistes affirmant
que la MS est un très bon système de couverture du risque maladie
et les 57% qui estiment qu'il s'agit d'un bon système, relèvent
comme éléments justificatifs par ordre d'importance
décroissante :
a- L'accueil au centre de sante ;
b- La rapidité dans la prise en charge ;
c- La réduction du cout des prestations ;
d- Le comportement des prestataires de soins.
Les 13% de mutualistes qui affirment que la MS est un mauvais
système de couverture du risque maladie. Justifient cette perception par
les éléments suivants :
a- La non prise en charge des malades
Lors de notre étude, nous avons rencontres des cas de
MS étant dans l'incapacité de rendre effectivement service
à leurs membres. Ceci étant du à des difficultés de
recouvrement des cotisations, des problèmes de surconsommation ou de
surfacturation. Ces situations sont souvent dues à des pratiques de
sélection adverse qui contribuent à vider les caisses de la MS.
Des enquêtés déclarent d'ailleurs :
«J'ai aligné mes enfants a la MS, mais a
l'hôpital on a refuse de les soigner »,
« Je paie mes cotisations, mais quand je pars me
soigner on dit que la mutuelle doit de l'argent et qu'on ne peut pas me
soigner ».
b- Le cout des soins,
Dans de nombreuses formations sanitaires, des pratiques de
surprescription et de surfacturation ont cours. Les agents de sante convaincu
que la MS dispose de ressources financières inépuisables pratique
deux tarifications. Un enquêté relève que :
«On nous vend les para (paracétamol) à 25
ou 15 frs, alors que les autres paient 5 para à 25 ».
c- La non utilisation des services,
«Je cotise depuis, mais personne chez moi n'est
tombé malade...si on pouvait au moins rembourser ceux qui cotisent mais
ne tombent pas malade ca serait bien » (mutualiste).
En bref, il semble que le degré de satisfaction des
mutualistes vis-à-vis des services de la MS constitue
l'élément principal justifiant la perception des mutualistes
vis-à-vis de la MS. Ce niveau de satisfaction lui-même
dépend de la qualité de l'accueil, de la rapidité dans la
prise en charge des malades, de la réduction des couts de traitement et
enfin du comportement des prestataires de soins vis-à-vis des
mutualistes. Néanmoins, il ressort de notre enquête auprès
des mutualistes insatisfaits que les relations entre prestataires de soins et
MS ne sont pas toujours bonnes. Il existe aussi des cas de mutualistes n'ayant
pas bien compris les principes de fonctionnement de la mutuelle de
santé, et enfin des cas de MS qui ont des problèmes à
honorer leurs engagements vis-à-vis des mutualistes.
4.4.2 Perceptions des populations
non-mutualistes
Dans le but de déterminer la perception des populations
non-mutualistes vis-à-vis de la MS, des questions au sujet de la
possibilité de leur adhésion future à la MS leur ont
été posées. Des questions relatives aux
éléments qui freinent leur adhésion leur ont
également étés posées.
Intension d'adhésion des populations
non-mutualistes aux MS
Figure 10:
Intentions d'adhésion des non-mutualistes à la mutuelle
de sante
63% de la population non-mutualiste estiment que la MS est un
bon système de couverture du risque maladie et affirment avoir
l'intention d'adhérer à la MS. 20% estiment qu'il s'agit d'un
mauvais système et affirme ne pas vouloir l'intégrer, 17% de
la population non-mutualiste n'a pas d'avis sur la question.
Contraintes à l'adhésion des
non-mutualistes
Au sein de la population non-mutualiste, les principaux
obstacles à l'adhésion aux MS par ordre d'importance selon les
enquêtés sont les suivants :
Le manque de moyens financiers (86,66%) ;
Le manque d'informations (53,33%)
Bon nombres d'enquêtés non mutualistes
rencontrés ont affirmés ne pas être au courant de
l'existence de la MS, d'autres révèle ne pas avoir suffisamment
d'informations sur le sujet pour juger de l'importance et de l'utilité
d'un tel système. Un enquêté relève
d'ailleurs :
«Je ne savais pas que ca existait...donc c'est comme ca
que ca marche ? » (Non-mutualiste) ;
La méfiance (30%)
Le souvenir d'expériences d'initiatives de
développement ratées dans certaines localités, influence
le jugement des populations vis-à-vis de la MS. Un enquêté
nous faire part de ses appréhensions en ces termes :
« On nous a déjà trop trompé
avec les choses comme ca » (non-mutualiste) ;
- Les mauvaises relations avec les responsables de la mutuelle
(13,33%) ; généralement les responsables des MS sont
également impliques dans d'autres OP. parfois les conflits entre ces
derniers et les membres de ces OP peuvent influencer la décision
d'adhésion de certains individu.
- L'appréciation de la qualité des soins de
sante (10%) ; dans certaines zones, les centres de sante ayant
signé des conventions avec la MS ont une mauvaise réputation. Les
populations sont insatisfaites de la qualité des soins offerts par le
prestataire et donc ne voient pas l'intérêt à
adhérer à la MS si c'est pour recevoir des soins de santé
qu'ils jugent inefficaces.
- La contre publicité (6,66%), certains mutualistes
insatisfaits par les services de la MS manifestent leur mécontentement
auprès de leurs proches. Un enquêté relève
d'ailleurs :
«Mon voisin était là-bas, il m'a dit que
c'est aussi l'escroquerie...lui-même il n'est plus
dedans » (non-mutualiste).
4.4.2.1 Raisons
d'adhésion
Les principales raisons d'adhésions à la MS
évoquées par les populations mutualistes enquêtées
sont les suivantes :
- Pour faire face aux couts engendrés par les maladies.
Les enquêtés relèvent que dans bien des cas ils se sont
vues obligées d'emprunter de l'argent ou de vendre des biens pour
pouvoir les frais de soins de sante. Suite aux campagnes de sensibilisations
menées au sein de leurs communautés, ils ont vu en la MS un moyen
d'éviter d'avoir à revivre de pareilles situations. Un
enquêté a d'ailleurs relevé :
« L'an dernier j'ai vendu mes semences pour
soigner mon fils ».
- l'adhésion à travers un membre de famille
déjà affilié. Certains enquêtés affirment
être membres de la MS suite a l'adhésion de membres de leur
famille (père/époux, mère/épouse
généralement) ainsi donc ils ne sont membres de la MS qu'en tant
que ayant droit ;
- Pour faire face à des besoins ponctuels en soins de
sante un enquêté relève a cet effet : « il
y'a des gens qui viennent à la mutuelle parce que leur femmes sont
grosses ou parce qu'ils ont un enfant qui tombe trop malade ».
- Pour faire face à des pressions sociales les membres
de certaines associations nous ont révélés qu'au sein de
leurs associations, après les campagnes de sensibilisation menées
par les mobilisateurs communautaires et par les agents du SAILD Promus. Les
responsables des dites associations ont fait de l'adhésion a la MS une
des conditions pour être considéré comme un bon membre de
l'association ;
- Par curiosité. Certains enquêtés ont
adhéré afin de voir ce que procurent les MS comme service. Un
enquêté note a cet effet : « mon ami m'a
parlé de la mutuelle, je me suis aligné pour voir comment ca
marche ».
La figure 6 résume les résultats ci-dessus.
Figure 11:
Raisons d'adhésion des populations aux MS
4.5 Analyse de l'apport des mutuelles de
santé a l'amélioration de l'accès des populations à
des soins de sante de qualité
Cette analyse comme nous l'avons mentionné dans le
chapitre précédent, est basée sur une comparaison des
couts moyens des soins de santé pour les populations mutualistes et les
couts des soins pour ces mêmes populations si elles n'étaient pas
membres de la MS. Le tableau suivant présente les dépenses
moyennes en soins de santé des populations mutualistes sur la
période allant de l'année 2005 à l'année 2010, ceci
pour l'ensemble des MS accompagnées par le SAILD promus dans la
région de l'Ouest Cameroun.
Tableau 42 :
Couts moyens des soins de santé pour les populations
années
|
Couts moyens des soins de santé
|
Paiement via la MS
|
Paiement direct
|
Ecart
|
2005
|
6225,10
|
24900,4
|
18675,3
|
2006
|
7347,84
|
29391,36
|
22043,52
|
2007
|
6647,94
|
26591,76
|
19943,82
|
2008
|
6794,29
|
27177,16
|
20382,87
|
2009
|
3163,48
|
12653,92
|
9490,44
|
2010
|
5354,50
|
21418
|
16063,5
|
moyenne
|
5922,19
|
23688,76
|
17766,57
|
Le tableau 42 précédent montre qu'au cours des
six dernières années, les individus membres des MS ont
dépensé en moyenne 17766,57 Frs CFA de moins que ceux qui
n'appartenaient pas à des MS pour des soins de santé (soit 75% de
moins). Ces résultats confirment l'hypothèse selon laquelle les
MS participent à l'amélioration de l'accès des populations
à des soins de santé. D'autre part, l'impact de la MS sur les
couts des soins de santé comme l'ont relevé les populations
mutualistes interrogées au cours de notre étude, constitue l'un
des éléments les plus importants pour la satisfaction
vis-à-vis de MS. Il semblerait que la réduction des couts de
soins a non seulement un impact sur l'accès financier des populations
aux soins de santé mais aussi sur le comportement de ces populations en
matière de santé. Les individus interviewées ont
révélé avoir plus recours aux services des formations
sanitaires depuis l'implantation des MS. Elles vont directement au centre de
santé en cas de maladie contrairement a la période
précédent l'implantation de la MS ou elles tentaient tout d'abord
à se soigner à domicile (automédication), puis allaient
voir des tradipraticiens si la situation ne s'améliorait pas et enfin
allaient à l'hôpital pour faire face a la mort dans le pire des
cas ou dépenser des sommes très importantes pour les soins suite
à la détérioration de leur état de santé.
Ces constats rejoignent ceux fait par ATIM et al. (1998) dans
leurs études des mutuelles de sante au Benin, au Mali, en Cote d'Ivoire
et au Sénégal.
4.6 Identification et analyse des
contraintes à la viabilité des mutuelles de santé
accompagnées par le SAILD promus dans la région de l'Ouest
Cette section est consacrée à l'identification
et à l'analyse des contraintes à la viabilité des MS dans
la région de l'Ouest. Suite à l'analyse de quelques indicateurs
de viabilité (voir section 2.3) et grâce aux réponses des
populations interrogées sur le sujet, nous avons pu répertorier
que les principales contraintes à la viabilité des MS dans le
tableau 43.
Tableau 43:
Contraintes à la viabilité des mutuelles de
santé
contraintes
|
Freine l'adhésion
|
Freine le recouvrement des cotisations
|
Freine la fidélisation
|
Absence de culture de prévoyance en
matière de sante
|
|
|
|
ü Manque d'information
|
|
|
|
ü Manque de confiance
|
|
|
|
ü ü Faible pouvoir d'achat
|
|
|
|
ü ü ü Insatisfaction vis-à-vis
des services de la MS
|
|
|
|
ü ü ü Qualité des soins de
sante
|
|
|
|
ü ü ü Solidarité au sein des
communautés insuffisante
|
|
|
|
ü ü ü Motivation des responsables de MS
insuffisante
|
|
|
|
ü ü ü Difficultés
rencontrées par les promoteurs de MS
|
|
|
|
ü ü ü Faible implication des leaders
d'opinion
|
|
|
|
ü ü ü 4.6.1 Absence de
culture de prévoyance
Il ressort des entretiens que la notion de prévoyance
pour la maladie n'est pas suffisamment admise pour les populations locales pour
qu'elles veuillent adhérer. A l'Ouest Cameroun, il est courant de mettre
de l'argent de côté en prévision des
cérémonies de décès (funérailles), de
mariage ou de naissance, mais rarement pour une éventuelle maladie. Un
enquêté relève
«Souvent, c'est lorsque quelqu'un tombe malade que la
famille ou la tontine cotise un peu pour l'aider. ». D'ailleurs
culturellement prévoir de l'argent pour se soigner serait
souhaité la maladie. Un enquêté le relève
ainsi :
«Les gens ne se prépare pas à la maladie.
Pour certain c'est une manière de souhaiter la maladie. ».
4.6.2 Manque d'information
Au sein des communautés rurales de la région de
l'Ouest, l'information circule en permanence. Les échanges d'information
ont lieu là ou les gens se rencontrent : au marché, à
l'église, à la mosquée, dans les centres de santé,
au sein des groupes, à l'école et dans les débits de
boissons. Néanmoins, comme l'ont relevé 73,33% des
enquêtés, le principal canal de diffusion de l'information demeure
le « bouche à oreille ». L'information est transmise
par le biais de « médiateurs de l'information» 7(*) qui sont les chefs
religieux, les autorités traditionnelles, les parents, les amis, les
voisins, les anciens de la communauté), ce canal de diffusion de
l'information est un atout dans le processus d'adoption des MS en tant
qu'innovation. Néanmoins il présente le risque que l'information
soit altérée au cours du processus de diffusion. Le manque
d'information et les risques d'altération de l'information
constitueraient des freins à l'adhésion, au recouvrement des
cotisations, à la fidélisation des membres aux MS et par ricochet
des obstacles à la viabilité de la MS.
Les populations enquêtées ont noté que le
manque de connaissances concernant les risques d'être malade est un
obstacle important. Certains individus pensent que le risque de tomber malade
est faible et ne voient pas l'intérêt d'adhérer à la
MS. Ensuite, les MS demeurent une innovation sociale relativement
récente. Plusieurs personnes, ignorent encore l'existence des MS. Enfin,
il semble y avoir un manque de connaissances quant aux avantages qu'offrent les
MS.
4.6.3 Manque de confiance dans les MS
Certaines personnes ne font pas confiance aux responsables des
MS. Ce manque de confiance est souvent lie aux expériences
antérieures malheureuses. Certaines MS enregistrent des résultats
mitigés parce que les responsables de la gestion du projet ont
détourné les fonds prévus pour ces derniers (cas de
Bamoungoum, l'ancien PCA de la MS fait l'objet de poursuite judiciaire pour
détournement de fonds au Binum tontine). D'autres ont
échoué en raison de mauvaise gestion. Un enquêté
note :
« Les gens disent que c'est encore une façon de
venir nous tromper. Ils veulent voir jusqu'où les mutuelles vont faire
preuve de sérieux dans leur gestion avant de venir. ».
4.6.4 Faible pouvoir d'achat des
ménages
78,33% des enquêtes mutualistes comme non-mutualistes
affirment que le manque de ressources financières des ménages est
un obstacle de taille à l'adhésion aux MS. Ces difficultés
financières sont principalement associées au caractère
saisonnier de l'activité agricole (Il faut attendre la vente des
récoltes pour avoir de l'argent) et aux mauvais rendements agricoles. La
grande taille des familles, surtout dans les foyers polygamiques, limite aussi
la capacité de mobiliser les ressources financières
nécessaires pour payer leur cotisation. Un enquêté
note :
« Il y a des périodes très dures où
les gens n'ont pas du tout de l'argent, même pour manger, c'est
difficile. Il n'y a pas de solution. ».
Selon certains enquêtés, le problème est
davantage lié aux priorités dans l'allocation des ressources
qu'aux faibles revenus des ménages.
4.6.5 Insatisfaction vis-à-vis
des services de la MS
Le faible niveau d'adhésion aux MS a été
en partie attribué par les enquêtés à une
insatisfaction de la population vis-à-vis des services offerts par les
MS. Bien que des analyses de besoins de la population aient été
menées lors de l'implantation des MS, les prestations couvertes ne
correspondent pas toujours aux besoins réels de la population. Cette
situation est souvent due aux éléments suivants:
- Les besoins exprimés par les participants au
processus de mise sur pied de la MS ne sont pas nécessairement
représentatifs des besoins du reste de la population.
- Les agents de structures d'appui technique,
régulièrement pressés par le temps et des contraintes
financières sautent des étapes lors du processus de mise sur pied
de la MS.
Ceci semble nuire à l'appropriation des MS par les
populations locales.
4.6.6 L'appréciation de la
qualité des soins de sante
Selon les enquêtés, la qualité des soins
de santé revêt une importance capitale pour l'adhésion aux
MS et la viabilité de ces dernières. La population exprime le
besoin en soins de sante, mais quels intérêts y'a-t-il a
adhérer à une MS ou à payer des frais d'adhésion et
des cotisations si les soins offerts ne sont pas de qualité
satisfaisante ?
4.6.7 Manque de solidarité au
sein des communautés
Selon certains enquêtés, le problème de
solidarité au sein des communautés est un frein au
développement des MS. Les populations ne voient pas toujours d'un bon
oeil le fait que leurs cotisations servent à soigner les autres, ceci
surtout lorsque elles même n'ont pas encore
bénéficiées des services de la MS. Il est plus facile pour
les individus d'adhérer à des groupes d'entraide tels que les
tontines ou les réunions que d'adhérer à une MS. La
différence entre les deux se situant au niveau de l'assurance de
bénéficier quoi qu'il advienne des services de la structure. Un
enquêté déplore en ces termes :
« Les gens ici sont très
egocentriques...égoïstes, ils oublient que eux même ils
peuvent tomber malade à l' instant ».
4.6.8 Motivation insuffisante des
élus mutualistes
Les MS sont fondées sur le bénévolat des
membres. Plusieurs enquêtés rapportent que le manque de motivation
de certains élus mutualistes freine l'adhésion à la MS.
Les élus mutualistes, responsables du recrutement de nouveaux membres et
de la collecte des cotisations, se plaignent que la charge de travail est trop
élevée alors qu'ils ne sont pas rémunérés.
Certains gestionnaires de MS préfèrent accomplir les taches
champêtres sources de revenus plutôt que de travailler
bénévolement pour la MS.
4.6.9 Difficultés
rencontrées par les promoteurs de MS
Selon les enquêtés, les difficultés
rencontrées par les organismes d'appui aux MS constituent un frein
à la viabilité des MS. 3 enquêtés sur 4 affirment
que ces difficultés sont principalement liées à
l'indisponibilité de financements et au manque de personnel. En effet,
les organismes tels que le SAILD dépendent de financements de
partenaires au développement pour mener à bien leurs
activités au rang desquelles : l'accompagnement d'initiatives
mutualiste. Il résulte de ces problèmes de disponibilité
des financements et du manque de personnel :
- Des difficultés dans le processus de mise sur pied
des MS ;
- La réduction du nombre d'ateliers de formation des
gestionnaires des mutuelles ;
- La réduction des opérations de suivi (un
animateur est censé passer au moins une journée par semaine au
sein de chaque MS qu'il suit, mais compte tenu du fait chaque animateur du
SAILD dans la région de l'Ouest a à sa charge en moyenne 15 MS
cela est impossible) ;
- Le manque de motivation du personnel des organisations
d'appui.
4.6.10 Faible
implication des leaders d'opinion
Les leaders d'opinion en tant que médiateurs de
l'information, jouent un rôle déterminant dans le processus
d'adoption d'une innovation sociale. De part l'influence8(*) qu'ils exercent sur les
populations, ils constituent un élément non négligeable
pour assurer la viabilité des MS. Nous avons émis
l'hypothèse selon laquelle l'appropriation de la MS par ces derniers la
rendrait plus viable. Pour juger du niveau d'appropriation des MS par les
leaders d'opinion, des éléments tels que la connaissance de la
MS, la maitrise des principes de fonctionnement de la MS, l'implication de ces
derniers dans les activités de sensibilisation, dans le fonctionnement
de la mutuelle et enfin dans la réalisation de plaidoyers en faveur de
la MS ont été retenus.
Le tableau 44 présente le degré d'appropriation
des MS par les leaders d'opinion
Tableau 44:
Degré d'appropriation des MS par les leaders d'opinion
Leader d'opinion
|
Eléments d'appropriation
|
Connait la MS
|
Maitrise des principes de fonctionnement
|
Sensibilisation
|
Fonctionnement
|
Action de plaidoyer
|
1
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
2
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
3
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
4
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Non
|
5
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Non
|
6
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Non
|
7
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
8
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
9
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
10
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
Il ressort de l'analyse du tableau 34 que :
20% des leaders d'opinion ignorent l'existence de la MS ;
40% des leaders d'opinion ne maitrisent pas les principes de
fonctionnement de la mutuelle de sante et les avantages que cette
dernière présente ;
30% sont impliques dans les activités de plaidoyer en
faveur de la mutuelle ;
30% sont impliques dans les campagnes de
sensibilisation ;
20% occupent des postes de responsabilités au sein des
mutuelles.
Ceci pourrait expliquer que les MS dans la région de
l'Ouest soient toujours à la phase 2 du processus d'adoption d'une
innovation. En se référant au schéma type du processus
d'achat, on constate que les populations commence à reconnaitre la
nécessité d'adhérer a une MS, actuellement elles se
trouvent en phase de collection d'informations au sujet de la MS, 12,74% de la
population a déjà effectué son choix en adhérent
à la MS, le reste de la population attends juste d'avoir assez
d'informations pour juger du bien fonde de cette innovation. La figure
présente les niveaux d'intervention des leaders d'opinion
(médiateurs de l'information)
Examen personnel,
médiateurs de l'information
Influence d'agents
extérieurs
Reconnaissance du besoin collecte d'information choix
sentiment post-achat
Figure 12 :
Niveau de l'implication des leaders d'opinion dans le processus
l'adoption d'une innovation
Source : Adapte de Puret, 2010.
4.7 Analyse des solutions mises sur
pieds pour la pérennisation des mutuelles de santé
accompagnées par le SAILD promus
Face aux contraintes de viabilité rencontrées
par les MS, les responsables des MS en partenariat avec les agents du SAILD
Promus ont mis sur pieds deux stratégies à savoir : des
activités génératrices de revenus et le couplage entre MS
et EMF.
4.7.1 Les
activités génératrices de revenus
Comme le nom l'indique, les activités
génératrices de revenu, sont des activités mises sur pieds
au sein des MS pour assurer à ces dernières un apport en
ressources financières autre que les cotisations des membres et les
différentes subventions de partenaires.
Les informations recueillies auprès des responsables de
MS dans le cadre de notre étude nous ont permis de recenser les AGR
mises sur pieds au sein des MS accompagnées par le SAILD promus, de voir
comment ces dernières fonctionnent et enfin d'avoir une vue d'ensemble
de l'impact de ces AGR sur la viabilité des MS.
4.7.1.1 Typologie
des activités génératrices de revenus
Au cours de nos enquêtes auprès des responsables
des MS et des agents du SAILD, nous avons pu identifier quatre types d'AGR
à savoir : les calls-box, l'élevage de poulets de chairs, la
location de chaises et la vente de fientes. Nous nous intéresserons
à l'activité de location de chaises.
Location de chaises
En 2011, après avoir constaté l'impact
négatif du bénévolat sur les activités de la
mutuelle de sante de Balessing. Les responsables de cette MS ont soumis au
SAILD promus la possibilité de mettre sur pieds un service de location
de chaise. Cette AGR a pour but de couvrir les dépenses liées au
fonctionnement de la MS à savoir le paiement du gérant de la
mutuelle, les campagnes de sensibilisation et autres imprévus. Ainsi
donc la MS de Balessing a acquis une cinquantaine de chaises grâce a un
appui financier du SAILD Promus (50 000 francs CFA). Les chaises sont
louées à un operateur économique local exerçant
dans le domaine de la restauration. Ce dernier loue les chaises de la MS du
mardi au samedi chaque semaine à raison de 2500 Frs par jour soit un
total de 12500 Frs CFA par semaine.
La mise sur pied de cette activité a eu pour
résultat de redynamiser le fonctionnement de la mutuelle. Les membres du
B.E se réunissent plus souvent pour discuter de la situation de la MS,
organiser des campagnes de sensibilisation, programmer et entreprendre des
actions de plaidoyer en direction des leaders locaux. Certains membres du B.E
affirment que le fait d'être sur de recevoir une
rémunération à la fin des réunions et des campagnes
de sensibilisation est en facteur motivant pour eux et pour les mobilisateurs
communautaires impliques. Au moment de l'enquête seule les
activités de location de chaises et de vente de fientes de poules
enregistrent des résultats satisfaisants.
4.7.2 Le
couplage mutuelle de sante -EMF
Le « couplage » dans le contexte de
cette étude renvoi au partenariat formel entre une MS et un
établissement de micro finance. Il s'agit d'un partenariat pour
répondre aux problèmes rencontrés par ces
différentes structures. Ces problèmes peuvent être communs
aux deux structures impliquées (taux d'adhésion faibles, taux de
recouvrement des cotisations faibles) ou bien propre à chaque structure
(amélioration du niveau de solidarité entre les membres,
augmentation de la marge bénéficiaire).
Nos enquêtes auprès des responsables des MS et
des agents du SAILD, ainsi que des responsables du Binum tontine nous ont
permis d'établir une typologie des
« couplages » et de saisir les principes du
« couplage » . Pour mener à bien notre analyse
de l'impact du couplage sur la viabilité des MS nous avons
procédé à une comparaison de la situation des MS sous
couplage et celle des MS qui ne le sont pas.
4.7.2.1 Typologie
du couplage et principes de fonctionnement
Les différentes formes de couplage rencontrées
au cours de notre étude sont présentées par la figure
suivante :
MS
EMF
EMF
EMF
MS
(a)
(b)
(c)
(a) Couplage entre MS et EMF distinctes, (b) MS offrant un
service de crédit, (c) EMF offrant un service d'assurance sante.
Figure 13:
Différentes formes de couplage entre MS et EMF
Le couplage entre une MS et une EMF fonctionne selon le
principe de bénéfice mutuelle (relation de gagnant- gagnant),
chaque entité impliquée doit bénéficier d'une
valeur ajoute par rapport au volume de ses activités, aux
résultats obtenus.
La mutuelle de santé a pour rôle
de :
- Offrir une couverture sante aux membres des EMF en cas de
maladie ;
- Ouvre un compte au sein de l'EMF pour les transactions
liées à ses activités et réalise toutes ses
opérations financières avec l'EMF (dépôts,
réserves, subventions obtenues) ;
- Encourager ses membres à adhérer à
l'EMF, accorde des tarifs préférentiels aux membres de
l'EMF ;
- Renforcer les capacités de financement de l'EMF avec
les fonds déposes par la MS et les intérêts perçus
sur ces fonds.
L'EMF a pour rôle de:
- Sécuriser les fonds de la MS ;
- Constituer un cadre propice pour l'implantation et le
développement de la MS ;
- accorder des facilités à ses membres pour
payer les cotisations a la MS ;
- S'atteler à faire adhérer tous ses membres
à la MS.
4.8 Validation des
hypothèses de recherche
Dans le cadre de cette étude, nous avons émis
quatre hypothèses.
Hypothèse 1 : La perception des
populations vis-à-vis des mutuelles est positivement liée au
degré de satisfaction des populations par rapport aux services de la
mutuelle et l'amélioration de l'offre de soins.
Au cours de cette étude, nous avons constaté
dans un premier temps que la perception des populations mutualistes
vis-à-vis des mutuelles de sante est influencée par le
degré de satisfaction des mutualistes vis-à-vis des services de
la MS. Nous avons ensuite remarqué que chez les populations non
mutualistes, Ce sont les opportunités offertes par les MS et les
expériences vécues par les proches qui influencent la perception
des populations vis-à-vis des MS.
En conclusion, on constate que l'hypothèse selon
laquelle la perception des populations vis-à-vis des mutuelles est
positivement liée au degré de satisfaction des populations par
rapport aux services de la mutuelle et l'amélioration de l'offre de
soins. Est vérifiée.
Hypothèse 2 : La viabilité
des mutuelles de santé dans la région de l'Ouest Cameroun
dépend du degré d'appropriation des mutuelles par les leaders
d'opinion.
Nous avons au cours de cette étude pu établir le
lien entre le degré d'appropriation des MS par les leaders d'opinion et
la viabilité des MS. En effet compte tenu de l'influence des
leaders d'opinion sur les décisions d'achat et d'adoption d'un service
par les populations et du rôle que ces derniers jouent dans le processus
de diffusion de l'information. Il semble des lors incontestable que la
viabilité des MS dépend partiellement de l'appropriation des MS
par les leaders d'opinion.
En conclusion, l'hypothèse selon laquelle la
viabilité des mutuelles de santé dans la région de l'Ouest
Cameroun dépend du degré d'appropriation des mutuelles par les
leaders d'opinion est vérifiée.
Hypothèse 3 : Les mutuelles de
santé influencent positivement l'accès aux soins de santé
par les populations en réduisant les coûts des soins de
santé dans les formations sanitaires de la région.
Nous avons pu au cours de cette étude observer
l'écart entre les couts de soins pour les mutualistes et les couts de
soins pour des populations non mutualistes (17766,57 CFA/année). De
plus, le manque de moyens financier apparait comme étant l'une des
contraintes les plus importantes à l'adhésion des populations non
mutualistes aux MS.
Nous pouvons donc conclure que l'hypothèse selon
laquelle Les mutuelles de santé influencent positivement l'accès
aux soins de santé pour les populations en réduisant les
coûts des soins de santé dans les formations sanitaires de la
région est fondée. Notons aussi que les MS encouragent les
populations à aller dans les centres de sante pour se faire soigner.
Hypothèse 4 : Les principales
contraintes à la viabilité des mutuelles de santé dans la
région de l'Ouest sont dues à la mauvaise circulation de
l'information et aux difficultés financières rencontrées
par les populations.
Nous avons au cours de notre étude recense un certain
nombre de contraintes à la viabilité des MS dans la région
de l'Ouest. Au rang de celles-ci nous avons : l'absence de la culture de
prévoyance au sein des populations locales , la mauvaise diffusion
de l'information relative aux MS, le manque de confiance des population envers
la MS, la pauvreté des populations, de la qualité de l'offre de
soins de sante, une motivation insuffisante des élus mutualistes, du
manque de solidarité au sein des communautés, des
difficultés rencontrées par les promoteurs des MS et enfin de la
faible implication des leaders d'opinion locaux dans les processus de
sensibilisation et le fonctionnement des MS. Sur les dix contraintes
recensées, nous constatons que seules quelques unes sont liées a
la mauvaise circulation de l'information et ou au manque de moyens financiers.
Il ressort de cette étude que des éléments tels que
l'absence de la culture de prévoyance au sein des communautés
ainsi que le manque de solidarité, influent aussi sur la
viabilité des MS dans la région de l'Ouest Cameroun. Il est
important que des études plus approfondies de l'influence de ces
facteurs sur la viabilité des MS soit menées.
En conclusion nous pouvons affirmer que l'hypothèse
selon laquelle Les principales contraintes à la viabilité des
mutuelles de santé dans la région de l'Ouest sont dues à
la mauvaise circulation de l'information et aux difficultés
financières rencontrées par les populations n'est pas
vérifiée.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
La présente étude a été
réalisée dans l'Ouest Cameroun sur le thème
« les mutuelles de sante accompagnées par le SAILD dans la
région de l'Ouest Cameroun : viabilité et perceptions par
les populations ». L'objectif principal a consisté à
faire une analyse de la viabilité des mutuelles de santé
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest Cameroun.
Arrivé au terme de cette étude, nous voulons ici
tirer quelques conclusions relatives aux sept objectifs spécifiques qui
avaient été fixés, à savoir :
- Présenter les mutuelles de sante de la région
de l'Ouest bénéficiant de l'appui du SAILD ;
- Recenser les autres systèmes de prévoyance
sociale existant dans la région et les comparer aux mutuelles de
santé ;
- Faire une analyse de la viabilité des mutuelles de
sante de la région de l'Ouest Cameroun en 2010 ;
- Analyser la perception qu'ont les populations de ces
mutuelles de sante ;
- Déterminer l'apport réel des mutuelles de
sante a l'amélioration de l'accès aux soins de sante ;
- Identifier et analyser les contraintes a la viabilité
des mutuelles de sante dans la région de l'Ouest Cameroun ;
- Faire une analyse des solutions mises sur pieds pour la
résolution de ces problèmes.
Il a été constaté que les MS
accompagnées par le SAILD dans la région de l'Ouest Cameroun sont
établies en milieu rural et présentent la même organisation
a savoir : une assemblée générale constituée
de l'ensemble des adhérents a la mutuelle. Un conseil d'administration
constitue en moyenne de 12 membres élus au sein de l'assemblée
générale. Un comité exécutif constitue en moyenne
de 5 membres issus du CA. Un comité de contrôle constitue
généralement de 2 membres élus par l'assemblée
générale. Les MS de la région sont regroupées au
sein d'unions de mutuelle de sante (04 unions) et en un réseau
régional de MS. Il ressort des enquêtes auprès des
mutualistes que les principales raisons d'adhésion aux MS sont les
suivantes : faire face aux couts engendrés par les maladies, faire
face à des besoins ponctuels en soins de sante, faire face à des
pressions sociales et enfin la curiosité. Les MS offrent deux principaux
services aux membres, la couverture du risque maladie et l'éducation
à la santé.
Il existe au sein de la région de l'Ouest Cameroun
plusieurs alternatives de prévoyance du risque maladie. Au rang de
celles-ci, nous avons des assurances maladie privées fournies par des
compagnies d'assurance, la clientèle de ces compagnies relève
surtout du secteur formel. Des systèmes de prévoyance
instaurés au sein des groupes d'entraide tels que les tontines, les
réunions de quartier et des organisations paysannes agricoles.
L'adhésion à ces groupes se fait le plus souvent sur la base des
relations de voisinage, d'appartenance ethnique, familiale ou professionnelle.
De toutes les alternatives de prévoyance du risque maladie, seules les
mutuelles de santé ont pour activité principale la couverture du
risque maladie.
En ce qui concerne la viabilité des MS de la
région de l'Ouest en 2010, des lacunes ont été
observées. Sur le plan administratif, notamment dans l'utilisation des
outils de gestion et de suivi du fonctionnement de la MS ; sur le plan
technique, les MS sont exposées a des risques de sélection
adverse, de surfacturation et de surprescription. Sur le plan fonctionnel les
taux de croissance brute des mutuelles de sante de la région de l'Ouest
évoluent en dents de scie. Le taux moyen de pénétration
des MS est de 12,74% ce qui est encore bien loin des 40% fixé lors de
l'élaboration de la Stratégie Sectorielle de Sante. Des taux de
recouvrement des cotisations inferieurs à la norme de 70% fixée
par le SAILD et de 100% fixée par le BIT. Sur le plan économique
et financier, les MS de la région de l'Ouest présentent en
moyenne des taux de réserves de 10,45 mois cet-à-dire que ces MS
peuvent fonctionner en moyenne 10 à 11 mois sans avoir de
rentrées financières. Sur le plan institutionnel on observe des
disparités entre les rôles et fonctions théoriques des
agents de la MS et leurs rôles effectifs dans la réalité.
En effet l'assemblée générale de la MS censée
être l'organe de décision suprême se retrouve dans la
réalité reléguée au rang de simple organe
consultatif, les gérant outre passe leur droits en se payant eux
mêmes à partir des caisses de la MS. En fin de l'année
2010, il n'existe toujours pas de cadre législatif et juridique
réglementant le fonctionnement des MS.
La perception des populations vis-à-vis des MS est
influencée par différents éléments suivant que la
personne interviewée est membre d'une mutuelle de santé ou non.
Pour les mutualistes l'élément affectant le plus leur jugement
est le degré de satisfaction vis-à-vis des services de la MS.
Pour les populations non mutualistes il s'agit des opportunités offertes
par la MS, les relations interpersonnelles existant entre les responsables des
mutuelles de santé et les populations, et enfin les expériences
personnelles relatives aux projets de développement.
Les MS participent à l'amélioration de
l'accès des populations à des soins de santé de
qualité en réduisant sur les couts des soins. En effet il a
été constaté que les populations mutualistes ayant eu
recours aux services de la MS pour se faire soigner auraient
dépensés en moyenne 17766,57 francs CFA de moins si elles
n'avaient pas été membre de la MS.
De nombreuses contraintes à la viabilité des MS
dans la région de l'Ouest ont été identifiées. Il
s'agit notamment de l'absence de la culture de prévoyance au sein des
populations locales , la mauvaise diffusion de l'information relative aux
MS, le manque de confiance en la MS, le manque de moyens financiers des
populations, de l'appréciation de la qualité de l'offre de soins
de sante, une motivation insuffisante des élus mutualistes, le manque de
solidarité au sein des communautés, l'absence de la culture de
prévoyance, des difficultés rencontrées par les promoteurs
des MS et enfin de la faible implication des leaders d'opinion locaux dans les
processus de sensibilisation et le fonctionnement des MS. Face aux
problèmes rencontrés par les MS dans la région de l'Ouest
Cameroun, les populations locales avec l'aide du SAILD promus ont mis sur pied
des solutions pour lever ces contraintes. Ces solutions sont principalement de
deux types à savoir des activités génératrices de
revenus servant principalement à couvrir les frais de fonctionnement de
la MS. La première expérience de ce type a été mise
en place dans la zone de Balessing et pour l'instant semble fournir des
résultats satisfaisants ; le couplage entre les MS et des
établissements de microfinance telles que le BINUM tontine, ceci dans le
but d'améliorer les taux d'adhésion et de recouvrement de
cotisations.
4.9 Recommandations
Il découle de cette étude des recommandations
s'adressant a divers acteurs du développement notamment : le
gouvernement Camerounais, le SAILD et les promoteurs de mutuelles de sante et
enfin les mutuelles de sante et les populations.
Au gouvernement Camerounais
- L'adoption des projets de lois régissant
l'activité des mutuelles de sante ;
- Une plus grande implication dans la promotion des mutuelles
de sante au travers de l'octroi de subventions au MS, un appui technique et
financier. En effet les populations rurales semblent ne pas pouvoir a elles
seules porter les initiatives mutualistes ;
- La mise sur pied d'un fond de développement et de
soutient aux mutuelles de santé ;
- Une incitation des prestataires de soins à plus de
sérieux et à une bonne collaboration avec les mutuelles de
santé ;
- La construction de meilleures infrastructures
médicales bien approvisionnées en médicaments et en
personnel qualifié ;
- La sensibilisation des populations ceci au travers de
campagne de publicité et de sensibilisation des populations.
Au SAILD et aux promoteurs des mutuelles de sante
- L'association des leaders d'opinion dans le processus de
mise sur pied des mutuelles de santé ;
- L'association des collectivités territoriales
décentralisées dans les processus de mise sur pieds des mutuelles
et le fonctionnement de ces dernières ;
- Une révision du processus de mise sur pied des MS
impliquant la prise en compte des réalités sociale de chaque
zone ;
- La capitalisation des expériences par l'organisation
de voyage d'échanges et d'ateliers de formation ;
- La formation des gestionnaires au suivi évaluation
des mutuelles de santé ;
Aux mutuelles de sante et aux populations
- Mener des actions de plaidoyer en direction des élus
locaux et autres élites de la zone ;
- Organiser des campagnes de sensibilisation des campagnes de
sensibilisation ;
- Mener des réflexions et identifier des solutions aux
problèmes rencontres par les MS ;
- Une meilleure allocation des ressources financières
disponibles ;
- Adhérer et payer régulièrement leurs
cotisations à la MS.
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ANNEXES
Annexe 1 : Exemple de
questionnaire pour l'étude du potentiel de mise en place d'une mutuelle
de santé
Date: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . .
Nom de l'association/organisation: . . . . . . . . . . . . . .
Contact: ................................
Adresse/tél.: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . .Enquêteur: .............................
a)L'association / organisation
1. Nombre de groupements: . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Nombre de membres: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Nombre de villages/villes représentés dans
l'association: ... villages
... villes
4. Activités de l'association: . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . .
Comment est organisée l'association (président,
assistant social, organigramme, etc.)?
Reçoit-elle des appuis extérieurs? . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Combien d'activités organise l'association par an? . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Dans votre association, qui seront les promoteurs
éventuels d'une mutuelle de santé?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Quel est le nombre de femmes dans les instances de
décision de l'association?
....... sur un total de ..... Membres de ces instances.
b) La situation sanitaire
1. Quelles sont les maladies les plus courantes?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Y a-t-il des structures sanitaires proches?
- hôpital nombre ..............distance
..............
- centres de santé nombre ..............distance
..............
- postes de santé nombre ..............distance
..............
- maternité nombre ..............distance
..............
- cases de santé nombre ..............distance
..............
- autres.............. nombre ..............distance
..............
3. Quelles sont les barrières à l'accès
aux soins de santé (en ordre de priorité: 1, 2, 3,....)
O Financières O Socioculturelles O Localisation
géographique
O Qualité de soins
4. Où trouvez-vous vos médicaments?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
c)Situation de développement
économique
1. Quelles sont les activités économiques
principales des membres de l'association? . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .
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2. Les membres ont-ils d'autres sources de revenus?
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3. Existe-t-il des systèmes de financement
décentralisés (coopérative d'épargne et de
crédit, etc.)?
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4. Les revenus sont-ils saisonniers? . . . . . . . . . . . . .
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5. Quelles formes d'épargne utilisent les membres de
l'association? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
d) Besoins
1. Quels sont les problèmes principaux au niveau de la
santé?
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2. Qu'est-ce que les responsables attendent d'une mutuelle de
santé?
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Annexe 2 : Questionnaire adressé aux
simples membres de la mutuelle de santé
Thème : les mutuelles de
santé promues par le SAILD dans la région de l'Ouest au
Cameroun : Viabilité et perceptions par les populations
Objectif global :
L'objectif global de cette étude est de faire une
analyse de la viabilité des mutuelles de santé promues par le
SAILD dans la région de l'Ouest, Cameroun.
Préambule : Ce questionnaire est
administré dans le but de collecter les données pour la
réalisation d'un mémoire en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome. Le questionnaire est adressé aux
Mutualistes membres des mutuelles accompagnées par l'antenne SAILD
PROMUS de Bafoussam. En effet, nous envisageons de faire une analyse de la
viabilité des mutuelles de santé promues par le SAILD. Ceci dans
le but d'améliorer les services offerts par les mutuelles aux
mutualistes. Pour nous aider à faire cette étude, nous vous
prions de consacrer quelques minutes de votre précieux temps à
remplir ou répondre à ce questionnaire.
Les informations que vous voudriez bien nous confier resteront
strictement confidentielles et ne seront utilisée qu'à des fins
académiques et scientifiques. Merci pour votre coopération et
collaboration.
NB : Bien vouloir cocher les cases
correspondantes et remplir les lignes en pointillées
Région....................Département.....................................localité......................
Nom de la mutuelle de
santé......................................................................
Age de la mutuelle..............................
Identification socioprofessionnelle de
l'enquêté (e)
1- Quel est votre
nom ?.......................................................................................
2- Quel est votre âge ? < 15 ans ] 15-20] ]
20-25] ]25-30] ] 30-35] ] 35-40] ] 40-45] ] 45-50]
]50-55] ] 55-60] ] 60-65] ] 65-70] ]70-75]
]75-80] 80ans<
3- Quel est votre sexe ? féminin
masculin
4- Quelle est votre situation matrimoniale ?
célibataire marié(e)
Veuf (ve) concubin(e) Divorcé (e)
5- Si vous êtes marié(e), quel type de
régime avez-vous? monogamie polygamie
6- Si homme et régime Polygamie, quel est le nombre de
vos conjointes.....................
7- Combien d'enfants avez-
vous ?......................................................................................
8- Avez-vous été à l'école ?
oui non
9- Si oui quel type d'éducation formelle avez-vous
reçu ? école occidentale école coranique
autre..............................................................
10- Combien d'années de formation avez-vous fait ?
] 0-3] ] 3-6] ] 6-9] ] 9-12] ] 12-15] ] 15-18] ]
18-21]
11- Quel(s) diplôme avez-vous obtenu ? CEP/CEPE
BEPC/CAP PROBATOIRE BAC LICEN CE MAITRISE Autres (à
préciser)....................................................................
12- Quelle est votre activité principale ?
Agriculture Elevage pêche commerce artisanat autres (à
préciser)..................
..................................................
13- Quelle est votre activité secondaire ?
Agriculture Elevage pêche commerce artisanat autres (à
préciser).........................................................................
Perception de la mutuelle de santé
14- Que pensez-vous de la mutuelle de santé ?
mauvaise assez bonne bonne très bonne
15- A votre avis qu'est ce que la mutuelle de santé
vous a apportés comme un plus ?
Aucun Solidarité avec les autres Réduit
les dépenses Autres (à
préciser).................................................................................
16- Et à votre communauté en
générale ?.............................................................................
..........................................................................................................
17- Selon vous d'où vient l'initiative de la
création de la mutuelle de santé dans votre
localité ? aucune idée la population locale le
SAILD les prestataires de soins autres (à
préciser)......................................................
18- Depuis quand êtes-vous membre de la mutuelle de
santé?............................................
19- Comment avez-vous connu cette mutuelle ? par un
adhérent par un sensibilisateur de la mutuelle par l'animateur du
SAILD autre (à
préciser).........................................................................
20- Pour quelle(s) raison (s) avez-vous adhéré
à la mutuelle de santé ? Adhésion d'un membre de
l'entourage (famille, amis, voisin) Avantages de la mutuelle de santé
connus Par plaisir Par pression sociale Autres (à
préciser).........................................................................
21- Quel est le montant de l'adhésion à votre
mutuelle ?..............................................
22- l'adhésion à votre mutuelle de santé
est :
- individuelle
- familiale
- groupe (associatif)
23- Combien de personnes à charge
avez-vous?.....................................................................
24- Avez -vous inscrit tous les membres de votre
famille ? oui non
25- Si non pourquoi ?
..................................................................................
.................................................................................................................................................
26- Selon vous quels sont les critères
d'adhésion à cette mutuelle de santé ?
Aucun
Être résident dans la localité
Avoir de bonne relation avec les autres Autres (à
préciser)........................................................................
27- Quels sont d'après vous les services offerts par
cette mutuelle de santé ?
- Tous les soins au CSI
- Les hospitalisations
- Chirurgies (programmée et non programmée)
- Les accouchements
- Les CPN
28- Payez-vous régulièrement vos
cotisations ? oui non
29- Si oui vous le faites: par mois à la
récolte par an
30- Si non
pourquoi ?..............................................................................................................
............................................................................................................
31- Quel est le montant de la cotisation annuelle pour vous et
vos bénéficiaires ?............
32- Que pensez- vous de ce montant ? faible acceptable
élevé trop élevé
33- Combien de fois vous et vos bénéficiaires
avez-vous été soignés par la mutuelle ?........
34- Décrivez nous le processus de prise en
charge ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
35- Êtes-vous satisfaits des services offerts par la
mutuelle de santé ? pas satisfait moyennement satisfait
satisfait très satisfait
36- Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la
mutuelle ?
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
37- Avant la mise sur pieds des mutuelles comment faisiez-vous
pour la prise en charge en cas de
maladie ?..................................................................................................................
38- Décrivez nous le processus
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
39- Entre ce(s) système(s) et la mutuelle de
santé lequel est le meilleur ?..............................
.........................................................................................................
40-
Pourquoi ?...........................................................................................................................
..................................................................................................................................................................................................................
Difficultés de la mutuelle de santé
telle que perçue par les mutualistes
- Au niveau du fonctionnement de la
mutuelle
41- Comment et à quelle occasion désignez-vous
les responsables de vote mutuelle ?.......
.............................................................................................................
42- Quand avez-vous renouvelé les responsables de votre
mutuelle pour la dernière fois?
< 1 an 1an 2ans 3ans 4ans 5ans 6ans
43- Avez-vous participé au choix des responsables de
votre mutuelle ? oui non
44- Combien de fois avez-vous assisté à
l'Assemblée générale de votre de la mutuelle ? ...
45- Selon vous les responsables de la mutuelle de santé
sont :
- Actifs
- Inactifs
- Régulier aux réunions
- Absents aux réunions
- Non respectueux des heures des réunions
- Absents aux assemblées générales
Autres (à
préciser).....................................................................................
46- Selon vous, le gérant de votre mutuelle
est :
- Régulier
- Irrégulier
- honnête
- Malhonnête
- Au niveau de la relation avec l'offre de
soins
47- Selon vous quel(s) critère (s) ont justifié
le choix par la mutuelle de santé de la formation sanitaire avec
laquelle elle a signé une convention?
- La proximité
- La qualité des soins
- Sur conseil du SAILD
- Absence d'autres formations sanitaires
- Autres (à
préciser).........................................................................
48- Comment jugez-vous l'accueil dans la formation sanitaire
conventionnée avec votre mutuelle. ? mauvais bien très
bien
49- Les médicaments de première
nécessité sont-ils toujours disponibles en cas de maladie ?
oui non
50- Êtes-vous satisfaits de la qualité des soins
administrés par les prestataires de soins ? oui non
51- Si oui quels sont les éléments de
satisfaction ?............................................................
52- Si non quels sont les éléments de
désagrément ?.........................................................
53- Comment trouvez-vous le personnel sanitaire ?
régulier irrégulier honnête malhonnête
54- Quelles sont selon vous les difficultés de la
mutuelle de santé en générale ?
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
55- Pouvez vous nous conseillez quelqu'un à voir pour
la suite de cette étude ?..................
.........................................................................................................
Annexe 3 : Questionnaire adressé aux non
mutualistes
Thème : les mutuelles de
santé promues par le SAILD dans la région de l'Ouest au
Cameroun : Viabilité et perceptions par les populations
Objectif global :
L'objectif global de cette étude est de faire une
analyse de la viabilité des mutuelles de santé promues par le
SAILD dans la région de l'Ouest, Cameroun.
Préambule : Ce questionnaire est
administré dans le but de collecter les données pour la
réalisation d'un mémoire en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome. Pour nous aider à avoir ces données,
nous vous prions de consacrer quelques minutes de votre précieux temps
à remplir ou répondre à ce questionnaire.
Les informations que vous voudriez bien nous confier resteront
strictement confidentielles et ne seront utilisée qu'à des fins
académiques et scientifiques. Merci pour votre coopération et
collaboration.
NB : Bien vouloir cocher les cases
correspondantes et remplir les lignes en pointillées
Région............Département................localité...................
Identification socioprofessionnelle de
l'enquêté (e)
1- Quel est votre
nom ?.......................................................................................
2- Quel est votre âge ? < 15 ans ] 15-20] ]
20-25] ]25-30] ] 30-35] 31 ] 35-40] ] 40-45] ] 45-50]
]50-55] ] 55-60] ] 60-65] ] 65-70]
]70-75] ]75-80] 80ans<
3- Quel est votre sexe ? féminin oui
masculin
4- Quelle est votre situation matrimoniale ?
célibataire oui marié(e) veuf (ve) concubin(e)
divorcé(e)
5- Si vous êtes marié(e), quel type de
régime avez-vous ? monogamie polygamie
6- Si c'est régime Polygamie, quel est le nombre de vos
conjointes...........................
7- Combien d'enfants avez-
vous ?......................................................................................
8- Avez-vous êtes à l'école ?
oui non oui
9- Si oui quel type d'éducation formelle avez-vous
reçu ? école occidentale école coranique
autre....................................................................
10- Combien d'années de formation avez-vous fait ?
] 0-3] ] 3-6] ] 6-9] ] 9-12] ] 12-15] ] 15-18] ]
18-21]
11- Quel(s) diplôme avez-vous obtenu ? CEP/CEPE
BEPC/CAP PROBATOIRE BAC LICEN CE MAITRISE Autres (à
préciser)....................................................................
12- Quelle est votre activité principale ?
Agriculture Elevage pêche commerce oui artisanat
autres (à préciser)..................
..................................................
13- Quelle est votre activité secondaire ?
Agriculture oui Elevage pêche commerce artisanat
autres (à
préciser)........................................................................
Perception à propos de la mutuelle de
santé
- Alternatives de prise en charge en cas de
maladie
14- Comment faites vous pour vous soigner en cas de
maladie ?....hopital.........................................................................................................................
15- Combien dépensez-vous en moyenne par an pour ces
coûts ?.......................................
16- Que pensez-vous de ces coûts ? faible
satisfaisant élevé très élevé
oui
17- Avez-vous déjà envisagé de changer
votre manière de prise en charge ? oui non oui
- Connaissance sur la mutuelle de
santé
18- Connaissez-vous la mutuelle de santé ?
oui oui non
19- Si oui comment l'avez-vous connu ?.la vice
presidente............................................
20- Que signifie mutuelle de santé à votre
avis ?..................................................................
........................................................................................................
21- Selon vous pour quelle (s) raison (s) la mutuelle a
été
créée ?.....................................
.............................................................................................................................................................................................................
22- Pour quelle (s) raison (s) n'avez-vous pas adhérer
à la mutuelle de santé ?....................
........................................................................................................
23- Y a- t- il un membre de votre entourage qui est
mutualiste ? oui oui non
24- Si oui pour quelles raisons a- t- il adhérer
à la mutuelle de
santé ?..................................
.........................................................................................................
25- Avez-vous déjà reçu la visite d'un
sensibilisateur sur la mutuelle de santé ? oui non oui
26- Si oui quels ont été les points clés
que le sensibilisateur vous a fait part concernant la mutuelle de
santé....................................................................................
...........................................................................................................................................
.........................................................................................................
27- Quelle appréciation faites-vous de vos relations
avec les mutualistes ?..................
........................................................................................................
........................................................................................................
28- Pensez-vous adhérer à la mutuelle de
santé ? oui non
29- Quelles perceptions avez-vous de la mutuelle de
santé ?....................................
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
30- Pouvez-vous nous recommander une personne à voir
pour la suite de cette étude ?
.personne.....................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe 4 : Questionnaire adressé aux
responsables des mutuelles de santé
Thème : les mutuelles de
santé promues par le SAILD dans la région de l'Ouest au
Cameroun : Viabilité et perceptions par les populations
Objectif global :
L'objectif global de cette étude est de faire une
analyse de la viabilité des mutuelles de santé promues par le
SAILD dans la région de l'Ouest, Cameroun.
Préambule : Ce questionnaire est
administré dans le but de collecter les données pour la
réalisation d'un mémoire en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome. Le questionnaire est adressé aux
responsables des mutuelles de santé accompagnées par le SAILD
PROMUS de Bafoussam. En effet, nous envisageons de faire une analyse de la
viabilité des mutuelles de santé promues par le SAILD. Ceci dans
le but d'améliorer les services offerts par les mutuelles aux
mutualistes. Pour nous aider à faire cette étude, nous vous
prions de consacrer quelques minutes de votre précieux temps à
remplir ou répondre à ce questionnaire.
Les informations que vous voudriez bien nous confier resteront
strictement confidentielles et ne seront utilisée qu'à des fins
académiques et scientifiques. Merci pour votre coopération et
collaboration.
NB : Bien vouloir cocher les cases
correspondantes et remplir les lignes en pointillées
Région............Département................localité...................
Nom de la mutuelle de
santé..............................................
Âge de la
mutuelle........................................................................
Identification socioprofessionnelle de
l'enquêté (e)
1- Quel est votre
nom ?.......................................................................................
2- Quel est votre âge ? < 15 ans ] 15-20] ]
20-25] ]25-30] ] 30-35] ] 35-40] ] 40-45] ] 45-50]
]50-55] ] 55-60] ] 60-65] ] 65-70] ]70-75]
]75-80] 80ans<
3- Quel est votre sexe ? féminin
masculin
4- Situation matrimoniale ? célibataire
marié(e) veuf (ve) concubin(e) Divorcé (e)
5- Si vous êtes marié(e), quel type de
régime avez-vous ? monogamie polygamie
6- Si homme et régime Polygamie, quel est le nombre de
vos conjointes.....................
7- Combien d'enfants avez-
vous ?......................................................................................
8- Avez-vous êtes à l'école ? oui
non
9- Si oui quel type d'éducation formelle avez-vous
reçu ? école occidentale
école occidentale
autre.....................................................................
10- Combien d'années de formation avez-vous fait ?
] 0-3] ] 3-6] ] 6-9] ] 9-12] ] 12-15] ] 15-18] ]
18-21]
11- Quel(s) diplôme avez-vous obtenu ? CEP/CEPE
BEPC/CAP PROBATOIRE BAC LICEN CE MAITRISE Autres (à
préciser)....................................................................
12- Quelle est votre activité principale ?
Agriculture Elevage pêche commerce artisanat autres (à
préciser)..................
..................................................
13- Quelle est votre activité secondaire ?
Agriculture Elevage pêche commerce artisanat autres (à
préciser)...................................................................
Perception de la mutuelle de santé par la
population selon les responsables
14- Quelles peuvent être les raisons utilisées
par les non mutualistes pour ne pas adhérer à la mutuelle ?
manque d'information manque de moyens financiers personnes
à prendre en charge trop nombreuses la mutuelle n'est pas une bonne
alternative pour eux
Autres (à
préciser).........................................................................
15- Quelle(s) perception (s) la population a en
générale de la mutuelle de santé ?..............
.......................................................................................................
.......................................................................................................
16- Quel avenir pour la mutuelle de
santé ?.........................................................................
...........................................................................................................
Difficultés rencontrées par la mutuelle
de santé
- Maîtrise des informations sur la mutuelle par
les responsables
17- Quel est le nombre d'adhérents de votre
mutuelle?.........................................
18- Quel est le nombre de bénéficiaires de votre
mutuelle?.........................................
19- Quel est le montant d'adhésion à votre
mutuelle ?.........................................
20- Quel est le montant de cotisations annuel dans votre
mutuelle ?.....................................
21- Quel est le taux de recouvrement moyen de votre
mutuelle ?.............................
22- Quel est l'état actuel de votre mutuelle de
santé ? fonctionnel en redressement autre (à
préciser)........................................
23- Quel mode de collecte de cotisations est utilisé
dans votre mutuelle de santé ? Versement direct à la
mutuelle collecte par les sensibilisateurs cotisations via les
associations/tontines prélèvement sur salaire
prélèvement sur « avoir »dans un institut de
micro finance
24- Votre mutuelle de santé dispose-t-elle d'un plan
d'activité ? oui non
25- Combien de réunions statutaires du bureau sont
prévues par an ?.................................
26- Combien de réunions effectives avez-vous tenu
l'année dernière ?...............................
27- Comment justifiez-vous l'écart (s'il existe) ?
.......................................................
.............................................................................................................
28- Les contrôles internes sont-ils
régulièrement effectués par le comité de
contrôle ? oui non
29- Si non pourquoi ?
Manque de motivation
Incapacité à faire le contrôle
Autres (à
préciser)..............................................................................
30- Quelles incidences sur la vie de la mutuelle ?
................................................
............................................................................................................
31- Comment évaluez-vous les activités de votre
mutuelle de santé ?
..........................................................................................................................................................................................................................
32- Avez-vous reçu une formation sur la gestion de
votre mutuelle ?
Oui non
33- Comment avez-vous trouvé ces formations ?
Mauvaises assez bonnes bonnes très bonnes
- Difficultés de fonctionnement de la mutuelle
de santé
34- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
dans la gestion de votre mutuelle de santé ?
......................................................................................................
......................................................................................................
35- Quelles solutions avez-vous appliquées pour
résoudre ces difficultés ?.......................
.....................................................................................................................................................................................................................................................
36- Comment jugez-vous le climat qui existe entre les
responsables de la mutuelle de santé ? mauvais bon très
bon
37- Quelles sont les difficultés que la mutuelle
rencontre avec les différents responsables de la mutuelle ?
Quelques responsables inactifs Malhonnêteté du gérant
Absence du gérant Pas de cotisation Autres
(à
préciser)................................................................................
.............................................................................................................................................................................................................
38- En dehors de la prise en charge des mutualistes, la
mutuelle de santé mène-t-elle d'autres activités pour
renforcer son fonctionnement ?
Oui non
39- Si oui
lesquelles ?....................................................................................................
40- Le bureau de votre mutuelle de santé est
situé ? au sein d'une formation sanitaire A
côté de la formation sanitaire Loin de la formation
sanitaire
41- Quelle est l'incidence de la position du bureau de la
mutuelle sur ses activités ? .........
..................................................................................................................................................................................................................
42- les différents responsables de la mutuelle sont-ils
motivés? Oui non
43- Si oui
comment ?..................................................................................
44- Trouvez-vous cette motivation suffisante pour bien faire
le travail ? Oui non
45- Quelles stratégies utilisez-vous pour la
mobilisation des cotisations des
mutualistes ?.....................................................................................................................
........................................................................................................
46- Quelles difficultés rencontrez-vous avec les
adhérents de votre mutuelle ?.................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
47- Quelles solutions avez-vous utilisé pour
résoudre ces
difficultés ?..................................
....................................................................................................................................................................................................................................................
48- A la vue des problèmes rencontrés par votre
mutuelle (s'il en existe), quelles solutions proposeriez-vous ?
...........................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Difficultés dans la gestion du partenariat
avec les formations sanitaires
49- Quelles difficultés avez-vous rencontré dans
vos relations avec les prestataires de soins ?
........................................................................................................
........................................................................................................
50- Comment avez-vous résolu ces
difficultés ?
..................................................................
.......................................................................................................
51- Quelles sont les relations que la mutuelle de santé
a avec les autorités
sanitaires ?.........................................................................................................................
........................................................................................................
52- Les médicaments de première
nécessité sont-ils toujours disponibles dans les formations
sanitaires conventionnées? oui non
53- Si non, cette indisponibilité des
médicaments a quelle incidence sur l'adhésion à votre
mutuelle?
......................................................................................................
54- Quelle (s) appréciation (s) faites-vous du
comportement des prestataires de soins vis-à-vis des mutualistes ?
mauvais satisfaisant bon autre (à
préciser)......................
55- Comment trouvez-vous la qualité de la prise en
charge de vos mutualistes ? mauvaise assez bonne bonne
très bonne
56- Les mutualistes sont-ils en général
satisfaits des prestations ? oui non
57- Comment vérifiez-vous le degré de
satisfaction des mutualistes ?.................................
.......................................................................................................
58- Comment contrôlez-vous les factures des
prestataires ?..................................................
............................................................................................................................................................................................................
59- Selon vous la mutuelle peut t-elle influencer la
qualité des services fourni par la formation sanitaire ? oui non
60- Si oui comment?
- Augmentation du taux de fréquentation
- Réduction des cas d'impayés
- Financement de la formation sanitaire
- Amélioration de la qualité des soins
- Création d'un cadre de dialogue entre prestataires de
soins et mutualistes
Autres (à
préciser)...................................................................
- Difficultés au niveau de l'environnement de
la mutuelle
61- Les autorités locales sont-elles
impliquées dans les activités de la mutuelle?.................
........................................................................................................
.......................................................................................................
62- En dehors du SAILD, avez-vous des relations avec d'autres
organismes d'appui ? oui non
63- Quel (s) type (s) d'appui avez-vous reçu?
équipement outils de gestion fonds de démarrage
fonds de garantie subvention de fonctionnement subvention
des prestations
formation autres (à
préciser)..........................................................................
64- Avez-vous reçu des supervisions cette
année ? oui non
65- Si oui par qui ? SAILD DRSP autres
(à préciser).....................
Démarche d'accompagnement du SAILD
66- Selon vous quel (s) types d'appui le SAILD offre aux
mutuelles de santé ?
Financier Technique Matériel Autres
(à
préciser)................................................................................
67- Que pensez-vous de ce type d'appui ? Insuffisant
Suffisant Très suffisant
68- A votre avis est ce que la présence du SAILD est
effective dans les mutuelles de santé ? oui non
69- Comment qualifierez-vous la démarche
d'accompagnement du SAILD en matière de mutuelle de santé
?............................................................................................................
...............................................................................................................................................................................................................
70- Quels sont les éléments positifs dans cette
démarche ?...................................................
..............................................................................................................................................................................................................
71- Quels sont les points selon vous à améliorer
dans la démarche..............................
............................................................................................................................................................................................................
72- Pensez-vous que les mutuelles de santé sont
prêtes pour leur autonomie ? oui non
73- Pouvez-vous nous recommander une personne à voir
pour la suite de cette étude ?
......................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe 5 : Guide d'entretien administré
auprès des responsables du SAILD
Thème : les mutuelles de
santé promues par le SAILD dans la région de l'Ouest au
Cameroun : Viabilité et perceptions par les populations
Objectif global :
L'objectif global de cette étude est de faire une
analyse de la viabilité des mutuelles de santé promues par le
SAILD dans la région de l'Ouest, Cameroun.
Préambule : Ce questionnaire est
administré dans le but de collecter les données pour la
réalisation d'un mémoire en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome. Le questionnaire est adressé aux
Mutualistes membres des mutuelles accompagnées par l'antenne SAILD
PROMUS de Bafoussam. En effet, nous envisageons de faire une analyse de la
viabilité des mutuelles de santé promues par le SAILD. Ceci dans
le but d'améliorer les services offerts par les mutuelles aux
mutualistes. Pour nous aider à faire cette étude, nous vous
prions de consacrer quelques minutes de votre précieux temps à
remplir ou répondre à ce questionnaire.
Les informations que vous voudriez bien nous confier resteront
strictement confidentielles et ne seront utilisée qu'à des fins
académiques et scientifiques. Merci pour votre coopération et
collaboration.
Thème 1 : présentation des
mutuelles accompagnées par le SAILD
- Le SAILD accompagne combien de mutuelles dans la
région
- Quels sont les principales caractéristiques de ces
mutuelles
- Quelle est la genèse de ces mutuelles de
santé
Thème 2 : Alternatives de
prévoyance du risque maladie
- Existe-t-il d'autres systèmes de prise en charge du
risque maladie dans la région
- Comment fonctionnent-ils
- Quel(s) avantage(s) présente la mutuelle de
santé vis-à-vis de ce(s) système(s)
Thème 3 : contraintes à la
viabilité des mutuelles de santé dans la région et
solutions
- Selon vous quelles sont les principales contraintes à
la viabilité des mutuelles dans la région
- A quoi sont elles dues
- Quelles solutions le SAILD préconise pour lever ces
contraintes
- Quels résultats avez-vous obtenu à ce jour
avec ces solutions
- Selon vous les mutuelles de santé promues par le
SAILD sont elles viables
Thème 4 : influence des leaders
d'opinion
- Selon vous quelle influence les leaders d'opinion ont sur
l'appropriation des mutuelles de santé par les populations
- Sont-ils impliqués dans le processus de mise sur
pieds des mutuelles
Thème 5 : divers
- Quels succès les mutuelles de santé ont
à leur actif à ce jour
- Avez-vous d'autres informations que vous jugez importantes
à nous communiquer ?
Annexe 6 : Guide d'entretien administré
auprès des leaders d'opinion
Thème : les mutuelles de
santé promues par le SAILD dans la région de l'Ouest au
Cameroun : Viabilité et perceptions par les populations
Objectif global :
L'objectif global de cette étude est de faire une
analyse de la viabilité des mutuelles de santé promues par le
SAILD dans la région de l'Ouest, Cameroun.
Préambule : Ce questionnaire est
administré dans le but de collecter les données pour la
réalisation d'un mémoire en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome. Le questionnaire est adressé aux
Mutualistes membres des mutuelles accompagnées par l'antenne SAILD
PROMUS de Bafoussam. En effet, nous envisageons de faire une analyse de la
viabilité des mutuelles de santé promues par le SAILD. Ceci dans
le but d'améliorer les services offerts par les mutuelles aux
mutualistes. Pour nous aider à faire cette étude, nous vous
prions de consacrer quelques minutes de votre précieux temps à
remplir ou répondre à ce questionnaire.
Les informations que vous voudriez bien nous confier resteront
strictement confidentielles et ne seront utilisée qu'à des fins
académiques et scientifiques. Merci pour votre coopération et
collaboration.
Thème 1 : informations sur
l'enquêté
- Quelle position sociale occupez-vous dans la
localité/ville ?
- Combien d'individus sont soumis à votre
autorité ?
Thème 2 : connaissance de la mutuelle de
santé et perception
- Que signifie selon vous Mutuelle de santé ?
- Comment l'avez-vous connue ?
- Quelle pourrait être l'importance d'une mutuelle de
santé au sein de votre communauté?
- A votre avis pour quel(s) objectif(s) ces mutuelles de
santé sont mises en place ?
- Avez-vous adhéré à cette mutuelle de
santé ?
- Si oui depuis combien de temps après sa
création et combien de bénéficiaires avez-vous à
charge ?
- Sinon pour quelle(s) raison(s) et comment faites-vous
pour la prise en charge de toute votre famille?
- Selon vous, quelles sont les difficultés que la
mutuelle de santé peut rencontrer ?
- A votre avis est ce que la mutuelle de santé a sa
place aujourd'hui dans cette localité/ville ?
Thème 3 : Alternative de prise en charge
du risque maladie
- Comment est-ce que la communauté faisait pour se
prendre en charge avant la mise en place de la mutuelle ?
- Quelle (s) avantage(s) à votre avis la mutuelle
présente pour la population aujourd'hui ?
- A votre avis est-ce que la mutuelle de santé est une
meilleure alternative de prise en charge pour la population ?
- Si oui pour quelles raisons ?
- Si non quelle autre approche proposeriez-vous ?
Thème 4 : implication dans le processus de
développement et de mise sur pieds des mutuelles de
santé
- Suivant votre position sociale, que faites-vous pour aider
la mutuelle de santé ?
- En tant qu'autorité quelle (s) perception selon vous
la population a en générale de la mutuelle de
santé ?
- Quels conseils pouvez-vous donner aux populations en
matière de santé ?
- Connaissez- vous les promoteurs de la mutuelle de
santé ?
- Si oui quelles relations avez-vous avec les promoteurs de
cette mutuelle de santé ?
- que pensez-vous de la démarche du SAILD en
matière de mutuelle de santé ?
- A votre avis est ce que la population peut faire confiance
au SAILD ?
Annexe 7 : Guide d'entretien administré
auprès du personnel de la Délégation Régionale de
la Santé Publique (DRSP) de l'Ouest
Thème : les mutuelles de
santé promues par le SAILD dans la région de l'Ouest au
Cameroun : Viabilité et perceptions par les populations
Objectif global :
L'objectif global de cette étude est de faire une
analyse de la viabilité des mutuelles de santé promues par le
SAILD dans la région de l'Ouest, Cameroun.
Préambule : Ce questionnaire est
administré dans le but de collecter les données pour la
réalisation d'un mémoire en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome. Le questionnaire est adressé aux
Mutualistes membres des mutuelles accompagnées par l'antenne SAILD
PROMUS de Bafoussam. En effet, nous envisageons de faire une analyse de la
viabilité des mutuelles de santé promues par le SAILD. Ceci dans
le but d'améliorer les services offerts par les mutuelles aux
mutualistes. Pour nous aider à faire cette étude, nous vous
prions de consacrer quelques minutes de votre précieux temps à
remplir ou répondre à ce questionnaire.
Les informations que vous voudriez bien nous confier resteront
strictement confidentielles et ne seront utilisée qu'à des fins
académiques et scientifiques. Merci pour votre coopération et
collaboration.
Thème 1 : connaissance de la mutuelle de
santé
- Qu'est ce qu'une mutuelle de santé ?
- Son rôle ?
- Son importance ?
Thème 2 : enjeux et perspectives pour le
développement des mutuelles de santé dans la région de
l'ouest
- Difficultés rencontrées par les mutuelles de
santé dans la région de l'ouest
- Source de contraintes
- Solutions envisageables
Thème 3 : implication de l'état
dans le développement des mutuelles de sante dans la région de
l'Ouest
- Quels sont les niveaux d'intervention du MINSANTE dans le
développement des mutuelles de santé dans la région de
l'Ouest ?
- Objectifs fixés par le MINSANTE en ce qui concerne le
développement des mutuelles dans la région de l'Ouest ?
- Quelles sont les contraintes liées à ces
objectifs ?
- Solutions pour la levée de ces contraintes
- Quels sont vos principaux partenaires dans la mise sur pieds
des mutuelles de santé dans région de l'Ouest ?
- Comment jugez-vous l'approche du SAILD ?
- Quels sont les points positifs et les points à
améliorer ?
Thème 4 : apport des mutuelles de
santé et perceptions
- Les mutuelles ont-elles changées quelque chose
à l'accès aux soins de santé et aux recours aux soins de
santé par les populations de la région ?
- Quels sont les résultats marquants depuis la mise en
place des mutuelles de santé dans la région ?
- Quel avenir pour les mutuelles de santé ?
- Croyez vous que ce soient des initiatives viables ?
Thème 5 : implication des leaders
d'opinion
- Les leaders de la zone sont-ils impliqués dans le
développement et la mise en place des mutuelles
- Comment se ressent leur implication sur le terrain
- Quel impact à leur implication sur la
viabilité des mutuelles de santé
Thème 6 : divers
- Avez-vous d'autres informations à nous
communiquez ?
* 1 En référence
au second niveau de besoin de la pyramide de Maslow à savoir le besoin
de sécurité.
* 2 En plus des mutuelles de
santé de base, la région compte 4 unions de mutuelles de sante
* 3 (1) représente le
fait que l'on choisisse n=1mutuelle parmi le nombre que compte le
département ; suivant le même principe, (2) signifie que
l'on choisisse n=2 mutuelles.
* 4 Notons que les actions de
plaidoyers du réseau régional des MS a abouti en 2010 a
l'harmonisation des couts de soins de sante sur l'ensemble de la région
de l'Ouest.
* 5 La compagnie AAS offre une
formule d'assurance de groupe. Un groupe de15 personnes peut souscrire à
cette formule en payant des frais d'adhésion s'élevant à
80 000 francs CFA/ membre/ an. Ceci donne droit à chaque membre
l'accès à des soins de sante dans toutes les formations
medico-sanitaires du pays. Chaque membre dispose dès son adhésion
d'un capital de 1 000 000 de francs CFA pour les soins de
santé et de 300 000 francs CFA de capital décès.
* 6 Les MS ne
bénéficient pas de subventions de l'Etat bien que l'article 32 de
la loi 90/053 prévoit la possibilité pour les associations, une
fois reconnues d'utilité publique et contribuant a la réalisation
des objectifs de l'Etat de bénéficier de subventions
* 7 Il s'est avéré
que les médiateurs de l'information sont très souvent des leaders
d'opinion au sein des communautés rurales
* 8 Influence due à leur
position dans la société (chef de village, notables), à
leur fonction (médecins), à leur pouvoir, à leur charisme.
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