I.1.8. La propagande
électorale
Elle coïncide évidemment avec une conception de
démocratie libérale, où le maximum de ce que l'on peut
tenter à l'égard du citoyen, c'est de le faire changer d'opinion
pour obtenir sa voix aux élections. La relation étroite entre
opinion et propagande repose sur le préjugé de la
souveraineté de la volonté populaire. Le rôle de la
propagande serait dans ces conditions de modifier cette volonté
populaire, laquelle, bien entendu, s'exprimera dans le vote.
Cependant, la propagande électorale ne doit pas
forcément attendre la période de la campagne électorale
qui dure généralement quinze jours, car en cas contraire, on ne
pourrait véritablement pas parler de propagande. Au cours de cette
période, il y a toujours quelques intellectuels pour démontrer
qu'elle est inefficace, que ces moyens grossiers, ces inscriptions sur les murs
ne peuvent convaincre personne, que les arguments opposés se
contrebalancent ; et il est vrai que la population est souvent
indifférente à cette propagande. Mais il ne faut pas
s'étonner du peu d'effet à ce moment car aucune des grandes
techniques de propagande ne peut avoir d'effet en quinze.
C'est ainsi qu'on trouvera certains acteurs politiques
éclairés qui postulent leurs candidatures aux élections
pour un mandat donné non pas pour briguer ce dernier, mais pour mener
une propagande électorale lui permettant de se construire une image et
de se faire connaitre en spéculant sur le mandat suivant. Ils se donnent
ainsi le temps suffisant pour sa propagande en passant les années qui
suivent à acquérir une image de marque séduisante lui
permettant de conquérir son électorat.
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