INTRODUCTION
0.1 Problématique
Notre travail porte sur l'impact de la propagande sur les
électeurs lors de la campagne pour les présidentiels de 2011. Cas
des communes de Limete et de Masina.
Nous partons des constats ci-après : la
République Démocratique du Congo a organisé en 2011, pour
la deuxième fois depuis l'amorce de l'IIIème République,
les élections présidentielle et législative. Ces
échéances ont connu une participation massive des candidats. Si
au niveau du scrutin présidentiel, la CENI (Commission
électorale nationale indépendante) a enregistré 11
candidats, au niveau du scrutin législatif, la commission a
enregistré plus de 18. 000 candidatures. Deux catégories de
candidats ont été notées : les indépendants et
les membres des partis politiques. Pour cette dernière catégorie,
deux familles politiques ont dominé l'espace ... Les partis politiques
de la Majorité présidentielle (le camp du président
sortant, Joseph Kabila) et ceux de l'Opposition.
Chacune de ces familles politiques a conçu un plan de
campagne dominé surtout par des meetings que les candidats ont
livrés à l'intention des électeurs. Pour ce qui est par
exemple des candidats à la présidentielle, quelques uns, surtout
les ténors, ont entrepris des rondes à Kinshasa comme à
l'intérieur du pays, drainant des foules immenses. Chacun de ces
déplacements était marqué par des adresses :
Joseph Kabila, a plusieurs fois
répété : Na Raïs 100% sûr, un slogan qui
accompagnait son message-programme de campagne : la révolution de
la modernité.
Etienne Tshisekedi, son principal adversaire, lui, parlait du
peuple. Son slogan est : le peuple d'abord, affirmant ainsi sa ferme
volonté à ne servir rien que les intérêts du
peuple.
Vital Kamhere, arrivé troisième dans les
résultats officiels, martelait sur le nouveau leadership dont le pays a
besoin, etc.
Ces différents discours ont été entendu
des sympathisants, des indécis et même des opposants. La
propagande était donc présente. Car différents candidats
avaient besoin de conquérir le pouvoir. Ils devraient se donner corps
et âme afin de convaincre l'électorat, tachant de transmettre des
idées, des opinions, la vision politique, bref le projet de
société, à un plus grand nombre des concitoyens.
Notre problème général de recherche tient
à l'absence des connaissances sur la manière dont les
différents candidats ont exploité la propagande lors de ces
élections. Ce problème général s'inscrit dans l'axe
théorique étant donné que nous cherchons l'explication au
phénomène soumis à l'étude.
La question générale de recherche est
formulée de la manière suivante : Comment les
différents candidats ont-ils exploité la propagande
électorale ?
La propagande fait partie de la communication politique et a
pris de l'ampleur au cours des temps. Ce concept qui a été
souvent utilisé lors des échéances électorales a
auparavant fait l'objet de plusieurs études. Parmi celles-ci, nous
citons deux répertoriées dans la bibliothèque de l'Ifasic.
Il s'agit des travaux de Bélise Okonda Osengo et de Pie-Gérard
Elenga Pela. Bélise Okonda Osengo s'est penchée sur le sujet
suivant : « La propagande politique au sein du Mouvement pour la
Libération du Congo : Approche stratégique. »
Dans cette recherche faite en 2004, il était question
d'examiner l'efficacité des stratégies de propagande mises en
oeuvre par le MLC. En guise d'hypothèse à cette question, elle a
émis l'idée d'après laquelle « sans une mise en
synergie stratégique des moyens, des messages, des cibles etc., aucune
action de propagande ne peut perforer. Belise, tout comme n'importe quel
chercheur, a fait recours à des méthodes scientifiques, celle
qu'elle a choisie étant la méthode analytique dont la
matérialisation passe par l'implication de l'observation, de l'interview
et de l'analyse documentaire, choisies comme outils de collecte et de
traitement des données.
Aux termes de sa recherche, Bélise Okonda Osengo est
arrivée à la conclusion que le MLC engage plusieurs actions de
propagande à l'emporte pièce, c'est-à-dire sans
coordination ni budget en l'absence de toute définition de cibles.
Voilà pourquoi elle a émis un certain nombre de suggestions
susceptibles d'aider ce parti à adopter, pour plus d'efficacité,
une démarche plus cohérente et surtout plus stratégique en
ce qui concerne ses activités de propagande politique. Elle reste d'avis
comme elle l'affirme dans son travail que la communication du MLC en
matière de propagande peut gagner en efficacité si jamais le
staff dirigeant de ce parti décidait de requalifier
« stratégiquement » les choses.
La seconde recherche qui a retenu notre attention, celle de
Pie-Gérard Elenga Pela produite en Septembre 2009, s'est penchée
elle sur « la propagande idéologique comme moyen de
communication pour l'adhésion de nouveaux partisans dans les partis
politiques congolais, cas du Mouvement de Libération du Congo,
MLC ». Axant sa question de recherche sur la place que le MLC
réserve à la propagande idéologique et sa question
subsidiaire sur l'efficacité de cette dernière pendant les
élections générales de 2006 (législatives et
présidentielles), Pie-Gérard Elenga Pela émet
l'hypothèse selon laquelle il estime que le MLC réserverait une
place de choix à la propagande idéologique, ce qui justifie
même la création en son sein à la fois d'un
secrétariat national chargé de la communication, d'un coté
, et un secrétariat national chargé des réformes et
idéologie, de l'autre. A cette hypothèse, il ajoute le fait que
les organes ou structures du MLC organisent le système de communication
et mettent en place des stratégies efficaces pour faire adhérer
les nouveaux partisans. Pie Gérard a mis en oeuvre la méthode
descriptive afin d'arriver à ses fins.
Au bout de son étude, Pie-Gérard Elenga Pela en
arrive à la conclusion selon laquelle la propagande idéologique
au sein du MLC est assurée ou se fait en majeure partie à travers
la communication politique dans les multiples occasions( circonstances,
événements) telles que les séminaires de formation
idéologiques et autres, et ce, à tous les niveaux tant national,
fédéral (provincial) que local. Du point de vue des
stratégies et moyens de communication, le MLC recourt à la
communication interpersonnelle, à la communication groupale et aux
médias (ses propres radios et télévisions).
Toutefois, lors des dernières élections
législatives et présidentielles ainsi que le constate
Pie-Gérard Elenga Pela, le MLC avait gagné moins de places comme
il envisageait et cela pourrait être du, toute chose étant
égale par ailleurs, aux facteurs psychiques individuels qui auraient
amené les gens à voter pour d'autre formations politiques. Il ne
termine son travail non sans apporter sa contribution celle qui incite le MLC
à travailler davantage la population dans le sens d'extirper de leur
mental tous les souvenirs macabres en communicant efficacement sa nouvelle
vision de la société, le MLC étant ancien mouvement
rebelle dont certains coins du pays gardent encore les mauvais souvenirs de la
rébellion.
Eu égard aux travaux susmentionnés, notre
étude, elle, diffère de ces derniers, dans la mesure où
elle se fonde sur les facteurs persuasifs utilisés lors de
l'élection présidentielle de 2011 en RD Congo.
Notre problème spécifique de recherche tient
à l'absence des connaissances sur la manière dont a
fonctionné le processus de persuasion ainsi que son impact lors de la
propagande électorale présidentielle de 2011 en RDC.
La question spécifique de recherche est la suivante :
Quel est l'impact que les messages de propagande lors de l'élection
présidentielle ont eu sur les habitants de la commune de Limete et
Masina ?
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