3.5.5-
Contraintes de gestion
3.5.5.1- Insuffisance des capacités
opérationnelles
Le recrutement le plus significatif
des personnels était effectué en 1976, dans la phase de
classement et d'organisation du système des Parcs Nationaux du
Sénégal. Aujourd'hui, ce sont les éléments de
contingent qui constituent plus de la moitié des effectifs du Corps des
Gardes des Parcs Nationaux. Beaucoup sont déjà partis à la
retraite ; ceux qui restent sont usés par le terrain, l'âge
et les charges sociales. Malheureusement, la politique actuelle de l'Etat,
fortement influencée par les contraintes de la
« Globalisation », ne présage pas une solution
définitive.
Aussi le service des Parcs
Nationaux traîne toujours un lourd héritage de son passé.
Les Parcs Nationaux ont été crées dans un contexte
d'urgence et, très souvent, en opposition avec le point de vue des
populations à la base. Aujourd'hui, il s'agit de réparer les
frustrations et organiser la participation des populations en vue de concourir
à la réalisation des objectifs consensuels de consolidation des
acquis de la conservation. Cela impose la création de filières
d'activités nouvelles, génératrices d'emplois et de
revenus monétaires, en vue d'une prise en charge concrète et
autonome des besoins de survie immédiats et à long terme de ces
populations.
La mise en pratique d'une telle
vision nécessite une démarche et des compétences
particulières. Il serait dès lors opportun de songer à
renforcer les capacités des organes de gestion, par la formation
qualifiante et professionnelle des personnels et des membres des populations
locales ou par la mise à la disposition de la DPN, de compétences
nouvelles, par l'Etat ou à travers la coopération
internationale.
3.5.5.2- Limites institutionnelles
Le contexte actuel de la conservation
de la nature et de la biodiversité en particulier a des
caractéristiques qui contrastent avec celles qui prévalaient au
moment des classements.
En effet depuis le sommet de la terre à RIO de Janeiro
(Brésil, du 04 au 14 juin 1992), les nouvelles stratégies de
conservation de la biodiversité considèrent l'Homme comme un
élément une composante de l'écosystème dont il ne
saurait être exclu comme ce fut le cas autrefois. Au
Sénégal, aux le plan institutionnel et réglementaire, les
lois sur le code des collectivités locales et le transfert de
compétences ont redistribué les rôles et les
prérogatives en matière de planification environnementale. Les
collectivités ont initié également, en collaboration avec
l'organe de gestion du parc, un programme d'activités portant sur des
travaux d'aménagement et d'assainissement du parc.
Il est à rappeler que les
populations environnantes, à la source de la plupart des
problèmes du parc, n'apportent aucun appui substantiel aux objectifs de
gestion.
On déplore dans le contexte ambiant de la
régionalisation, que les objectifs de gestion du parc ne soient pas
intégrés aux plans locaux de développement de Saint-Louis,
alors que le PNLB pourrait constituer un axe d'ancrage, de définition
et de mise en oeuvre d'une politique environnementale pour la Région de
Saint-Louis.
Une autre difficulté résulte du fait que le Parc
ne dispose pas d'une base de données scientifiques de
référence permettant d'apprécier à sa juste mesure,
l'état de conservation des ressources, de déterminer les statuts
des différentes espèces et d'identifier les opportunités
spécifiques d'aménagement et de valorisation. Certaines
ressources halieutiques risquent de disparition et, pour la plupart, leur
statut actuel étant ignoré.
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