PARAGRAPHE II : Des moyens logistiques et matériels
insuffisants ou
archaïques
La logistique est le nerf de la guerre moderne. Elle est la
technique du transport des troupes en campagne, du stockage et de la
répartition des vivres, des munitions, du matériel, du carburant,
etc. En résumé, c'est la science du ravitaillement et de la
mobilité des troupes. Etant donné la complexité des
opérations déployées dans chacune des régions
telles qu'en Sierra Léone, en Côte d'Ivoire ou au Libéria
d'une part, et la quasi-inexistence des forces armées suffisantes sur le
théâtre des hostilités d'autre part, ont fait très
souvent retrouvées les forces envoyées dos au mur dès le
début des combats.
A la différence de la concentration et la mobilisation
des forces que nécessite une telle situation dans des armées
modernes, les armées de l'E.C.O.M.O.G sont victimes de l'absence et de
l'insuffisance des voies de communication reliant les différents espaces
vitaux des pays dans lesquels elles opèrent. Outre ces problèmes
d'acheminement des troupes sur de longues distances, les difficultés de
mouvement des troupes dans les zones de combat sont aussi redoutables, car l'on
ne se bat pas au pied de grands aéroports.
Quant à ce qui concerne la répartition des
vivres, les soldats étaient sous-alimentés alors qu'il arrive
qu'il y ait suffisamment de vivres dans les dépôts. Parfois
même, certains officiers détournaient à leur profit
personnel les biens et les vivres destinés aux soldats combattants. Il
manquait souvent même de l'eau potable aux soldats au front. On note
aussi le mauvais état des routes.
La déficience des munitions était aussi au
rendez-vous dans les zones d'opération des troupes Africaines soit en
Sierra Léone soit au Libéria. Toutefois, cette difficulté
d'armement n'est pas notée dans le cadre de l'intervention des troupes
de l'Union Africaine et de la C.E.D.E.A.O en Côte d'Ivoires39.
Les moyens de transmission étaient dérisoires et le commandement
opérationnel était contraint de conduire et instruire les
manoeuvres à
39 Nganzi (K), L'organisation de l'unité
africaine et la recherche d'un système africain de
sécurité collective, Thèse de Doctorat de
3ème cycle en droit, janvier 1985, Université de
Droit, d'Economie et des Sciences d'Aix Marseille.
Mémoire de Master 2 de Sciences
Politiques/FSJP / Présenté par : M. Oumar SENE / Année
Scolaire 2011-2012
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REGLEMENT DES CONFLITS EN AFRIQUE DE L'OUEST
l'aveuglette. Au début des hostilités, les
troupes africaines de paix étaient déroutées parce que due
parfois à la méconnaissance du terrain, de l'insuffisance du
matériel logistique. Si nous voyons aujourd'hui dans le continent,
beaucoup de mouvements séparatistes ou rebelles sont parfois mieux
équipés que les forces gouvernementales. Ceci apparaît
à nos yeux inadmissible et intolérable pour un Etat qui se
respecte. Par exemple au Libéria, à mainte reprise les forces
gouvernementales ont été déroutées par les forces
rebelles.
Au demeurant, on peut penser que se sont des forces humaines
tapies dans l'ombre qui fournissent de la logistique aux combattants
armés. Beaucoup de pays africains notamment de l'Ouest ne disposent pas
d'un aéronef performant ou encore de fusils d'assaut de dernière
génération. Ainsi, qu'il s'agisse de la crise Ivoirienne,
Libérienne comme Sierra Léonaise ou même encore en
Guinée, les forces africaines ont connu des difficultés
énormes liées à la logistique. Nous avons constaté
que presque toutes les crises, qui ont vu le jour dans la partie ouest du
continent africain, sont alimentées en logistiques par des puissances
soit Etatiques soit d'hommes d'affaires capables de débourser des
milliards dans une guerre. En ce qui concerne les Etats qui fournissent du
matériel, beaucoup de mouvements rebelles étaient
alimentés par le Colonel Khadafi, soit encore par le dictateur Fidel
Castro.
Ceci étant, les Etats africains se doivent de prendre
leur responsabilité en se dotant de matériels logistiques
performants pour faire face aux agressions des factions ou mouvements rebelles
qui hantent le continent ou la région40. La
sécurité humaine doit être prise comme la «
priorité de toute priorité » parce que constituant
le socle du développement. Une économie ne peut être
performante que dans un climat de paix et de stabilité. Ceci pour dire
que lorsqu'il y a guerre, il n'y a pas d'investissement. Certains même
aiment dire que lorsque la clashnicophe entre par la porte, l'investissement
passe par la fenêtre. Ainsi l'Afrique doit plus chercher à se
protéger contre son propre peuple.
Vu les moyens économiques faibles dont dispose la zone,
il nous faut des conventions de sécurité au-delà
même des frontières transafricaines comme c'est le cas entre la
France et presque toute l'Afrique de l'ouest.
Face aux échecs répétés, aux
conséquences malheureuses, il est d'une nécessité de faire
intervenir d'autres organes ou organisations de paix. C'est à cet effet
que l'intervention
40 Dr. Gille Olakunle Yale, « Le Rôle de
la CEDEAO dans la Gestion des Crises Politiques et des Conflits : Cas de la
Guinée et de la Guinée Bissau »
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du Conseil de Sécurité (C.S) des Nations Unies
(N.U) dans la zone Ouest-africaine requiert tout son mérite. Dés
lors, il nous importe de se pencher dans la partie qui suit, sur les
réalités de cette intervention onusienne dans cette dite zone.
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