SECTION II : Les actions humanitaires et
économiques de l'O.N.U. dans les crises Ouest-africaines
Pour le maintien de la paix et de la sécurité
dans la région Ouest-africaine, l'initiative des organisations telles
que la C.E.D.E.A.O, l'U.A ou encore des organisations de la
société civile reste presque très marginale à cette
fin. C'est pour cette raison que des organisations comme l'organisation des
Nations Unies ont un mérite louable.
Ainsi, nous allons dans cette partie exposer d'autres types de
satisfactions par rapport à l'intervention de l'O.N.U dans les conflits
nés dans la zone. De ce qui précède, nous verrons
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d'abord les apports humanitaires de l'O.N.U dans les crises de
la zone (PARAGRAPHE I) et ensuite, mettre l'accent sur ses
actions économiques (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I : Les apports humanitaires
Dans les conflits armés, les populations civiles sont
en général les plus vulnérables du fait qu'elles sont plus
exposées aux atrocités de natures diverses. Sur le plan
humanitaire, la situation est le plus souvent alarmante.
Ainsi, en Côte d'Ivoire, dès le début des
troubles, d'importants déplacements de populations, des violations
généralisées des droits de l'homme et une
détérioration du tissu économique et social qui a
touché de plein fouet les communautés les plus vulnérables
étaient observés par d'aucuns. Au début de l'année
2003, l'O.N.U avançait le chiffre de 800 000 déplacés et
400 000 réfugiés.
Le conflit a divisé le pays en deux. Dans le nord et
dans l'ouest du pays, des centaines de milliers de personnes n'eurent plus
accès aux soins de santé primaires ainsi qu'à beaucoup
d'autres services publics du fait de la fuite de nombreux fonctionnaires ou de
l'arrêt du paiement de leur salaire. Les écoles furent
également fermées dans beaucoup de zones du pays
. En temps de conflit armé, se sont souvent les besoins
élémentaires de survie de toutes les couches de la
société, des particuliers aux États-nations, qui dictent
les stratégies économiques. Au niveau des particuliers, une
tendance vers une plus grande dépendance à l'égard des
activités de subsistance et, qui plus est, à l'égard
d'activités de subsistance différentes peut émerger.
L'agriculture peut devenir impraticable et les gens soient contraints à
vivre au jour le jour. Dans de telles conditions, les ressources naturelles
gagnent en importance au niveau des stratégies de subsistance. Les
changements au niveau des stratégies économiques doivent souvent
être accompagnés d'un changement au sein des organisations
sociales. Cette question est fondamentale puisque les moindres perturbations au
niveau des activités de subsistance peuvent engendrer la
famine52.
De manière plus générale, les
économies nationales peuvent s'effondrer pour des raisons variées
telles que le dérèglement du commerce, la perte d'investissements
étrangers et la perte de recettes touristiques. Ce vide
économique peut être rapidement comblé par des
réseaux commerciaux illicites lorsque divers intervenants se mettent
à exploiter les ressources
52 Kofi Annan, Secrétaire Général
de l'Organisation des Nations Unies (HCR 2001)
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naturelles dans le but de relancer l'économie et, comme
c'est souvent le cas, de financer le conflit. En bref, les conflits
armés peuvent interdire l'accès aux ressources à bon
nombre de gens, faciliter l'accès (souvent illégal) à ces
ressources pour un nombre restreint d'individus et donner naissance à un
nouveau système de gagnants et de perdants. Pour toutes ces raisons les
Nations Unies doivent apporter assistance aux Etats en conflit.
Cette assistance s'est traduite souvent par l'envoi de
corridors humanitaires. Sur le plan humanitaire, un ensemble de personnel est
employé pour aider les refugiés à assurer le minimum de
besoins élémentaires. A cet effet, sont employés; des
médecins, des militaires, des journalistes et d'autres volontaires
pouvant aider à la réussite de la mission des Nations unies.
Au début de la crise Ivoirienne, le gouvernement s'est
montré très peu coopératif avec les organismes des Nations
Unies, allant même jusqu'à confisquer ou détruire des
véhicules d'agences onusiennes. Dans le nord en revanche, le M.P.C.I
s'est rapidement engagé à garantir un accès libre et
sûr aux travailleurs humanitaires. Dans l'ouest, la prolifération
de groupes armés incontrôlés pillant et terrorisant la
population a longtemps rendu l'accès plus difficile. Toute la crise
humanitaire ivoirienne s'est caractérisée par un sous-financement
chronique de la part des pays donateurs. L'appel « éclair »
lancé par l'O.N.U dès le début des
événements ne rassembla que moins de 20 % des besoins et à
peine 40 % pour l'appel global de 2003. Cette situation perdure encore
aujourd'hui.
À la question de citer les organisations qui ont fourni
de l'aide humanitaire dans les régions visitées lors de
l'enquête, l'O.N.U.C.I vient en tête, 16 fois citée. De
manière générale, la présence des acteurs
humanitaires est relativement bien perçue, même si le travail de
ces mêmes acteurs, autrement dit la manière dont ceux-ci
répartissent l'aide n'est pas toujours considérée comme
équitable ou juste. La sécurité n'est pas seulement
synonyme de l'emploi des armes. C'est pourquoi, l'organisation des Nations
Unies effectue d'autres missions dans ses interventions. Il s'agit entre autre
de son intervention humanitaire.
Plaçant ce concept au coeur des principes et des
pratiques du développement de la communauté internationale lors
du Sommet du Millénaire de l'O.N.U (septembre 2000), le
Secrétaire-général des Nations Unies, Kofi Annan, a
souligné la nécessité d'une approche de la
sécurité plus centrée sur l'individu. La
sécurité doit être pensée moins en termes de
défense du territoire et davantage en termes de protection des
personnes.
L'aide humanitaire consiste en l'approvisionnement d'une vaste
gamme de biens et services d'urgence au cours du conflit et à son terme,
pendant la période de reconstruction. Il
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s'agit entre autre des prêts d'urgence, services
médicaux, organisation locale, protection, formation, refuge,
habillement, équipement ménager, semences et outils, nourriture.
Cette assistance peut aussi s'installer dans le plus long terme, les
États, les organisations bilatérales et multilatérales et
les organisations non-gouvernementales fournissant l'expertise technique,
formative et professionnelle pour reconstruire les communautés.
C'est pour ces raisons que parfois même il est difficile
de faire une distinction entre les missions humanitaires de l'O.N.U de ses
missions de paix et de sécurité. Dans toutes les crises dont
l'organisation de paix et de sécurité des Nations Unies ait
intervenue, on note que parallèlement, l'organisation assure en
même temps une mission humanitaire. Toutefois, au-delà de cette
satisfaction très souvent unanime des personnes
bénéficiaires de cette aide humanitaire, les Etats connaissent
aussi le concours des Nations Unies en termes de relance économique.
Ainsi, les actions économiques de l'organisation universelle de la paix
dans la zone Ouest-africaine feront l'objet de développements
ci-dessous.
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