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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

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par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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3.5.- HABITAT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

En plus des espaces lotis régulièrement qui sont, du reste, urbanisés, on a constaté depuis 1960, l'occupation anarchique des espaces restants : C'est ainsi qu'ont été occupées les collines de l'Est et les berges Ouest. Le lit majeur de la rivière N'Djili a été aussi occupé dans les mêmes conditions. Les quartiers Malemba, Maziba, Ndanu et Kingabwa entre autres sont situés dans les zones inondables de la rivière N'Djili. Ce qui explique la fréquence très élevée des inondations dans ces quartiers.

La construction des habitations sur les berges entraîne un autre problème lié à la pollution : les eaux usées domestiques, les eaux vannes, les excrétas humains à l'état brut et d'une manière générale tous les déchets solides et liquides sont rejetés directement dans l'eau. Les latrines de la plupart des parcelles riveraines communiquent avec la rivière soit directement soit indirectement à l'aide d'une canalisation. Le cas de la rivière N'Djili n'est pas unique à Kinshasa En effet, les travaux menés par Butshia (1996) sur la rivière Funa dans la Commune de Makala et par Luboya (1997 et 1999) sur les rivières Makelele et Yolo démontrent la réalité de ce phénomène.

Le territoire situé dans les limites du bassin versant de la rivière N'Djili présente des types d'habitat différents selon les communes et le site.

3.5.1. HABITAT FORMEL

Dans l'habitat formel au niveau du bassin versant de la rivière N'Djili, on rencontre différents types des logements selon qu'il s'agit des zones résidentielles  (Commune de Limete dans sa partie industrielle et résidentielle) ou des cités planifiées (quartier Salongo/Lemba, Matete et de N'Djili dans sa partie planifiée).

Dans les cités planifiées les logements se présentent de la manière suivante :

- Logements à deux niveaux de type résidentiel avec salon et cuisine au rez-de-chaussée et 3 petites chambres à l'étage sur une superficie de 52 m;

- Logements à deux niveaux de type commercial avec une boutique au rez-de-chaussée sur une superficie de 60 m;

- Logements individuels à une chambre construits sur une superficie de 32 m2.

3.5.2. HABITAT INFORMEL

L'habitat informel se situe dans les zones d'extension. On distingue :

- Extension Ouest : N'Djili (extension), Commune de Mont Ngafula ;

- Extension Est : Communes de Masina, Kisenso, Kimbanseke ainsi

que les quartiers Livulu et Mbanza-Lemba à Lemba et Kimbondo à Mont-Ngafula. A cette énumération, il convient d'ajouter le quartier Kingabwa à Limete.

Dans les zones d'extension, l'habitat est très diversifié et présente la caractéristique d'être érigé par autoconstruction sans assistance des personnes qualifiées. Cette situation aboutit à la construction des maisons très fragiles qui ne résistent pas aux divers aléas naturels. On rencontre la situation suivante :

1. Des maisons en matériaux durables et modernes, très rares ;

2. Des maisons de niveau modeste ;

3. Des baraques construites en matériaux de récupération : vieilles

tôles de réemploi, morceau de planche de bois de divers types, de vieux tissus...

4. Des taudis des types divers (Photos 28, 29, 30 et 31) ;

5. Des cases construites en pisé comme au village (Photo 12) ;

6. Des abris divers notamment des containers, des kiosques voire des

campements qui abritent parfois des familles nombreuses ;

Dans les zones à risques d'érosions, on rencontre des maisons inachevées et des constructions abandonnées. De nombreuses parcelles présentent une situation particulière comprenant une partie habitée et l'autre inondée et occupée par des plantes aquatiques ou semi - aquatiques.

Comme on peut le constater, les problèmes environnementaux observés dans le bassin versant de la rivière N'Djili en un lieu donné dépendront du type d'habitat, du mode d'occupation des terres, de la morphologie et de la position géographique du site.

En effet, dans l'habitat formel, il s'agit essentiellement des zones planifiées construites avant l'indépendance par l'O.C.A. devenu plus tard O.N.L. Tout y était prévu : voirie, égouts, canalisations pour l'évacuation des eaux usées et pluviales, équipements sociaux...Il s'agira donc essentiellement ici des problèmes liés à l'assainissement par suite de la dégradation ou même de la destruction et du bouchage des égouts et des canalisations d'évacuations d'eaux usées et pluviales.

Dans l'habitat informel deux situations se rencontrent suivant la topographie du lieu : plaine ou colline.  

Au niveau de la plaine dans la terrasse alluviale, la population a érigé des habitations dans les marécages et même dans le lit majeur de la rivière N'Djili qui constitue des zones inondables. C'est le cas des quartiers Ndanu et Madrandele à Kingabwa ainsi que des quartiers Malemba et Maziba dans la commune de Matete. Ces quartiers sont toujours humides même en saison sèche étant donné que la nappe phréatique est très superficielle. En saison de pluies, on y assiste à des phénomènes d'inondation parfois catastrophiques.

Au niveau de la partie collinaire, la population a investi des zones à pentes sensibles à l'érosion. La Commune de Kisenso est un exemple éloquent de ce type de situations. En effet, aujourd'hui, cette Commune se trouve dans une situation dramatique parce qu'elle est profondément disséquée par de graves érosions. Des milliers des tonnes de terres arrachées aux collines de Kisenso par des érosions se déversent sur les quartiers de Matete situés à la limite entre les deux communes : quartiers Kinsako, Ngufu, Vitamine...

La ville évolue actuellement sans plan d'aménagement et la population est pratiquement livrée à elle - même. Dans certains cas, elle a occupé de manière spontanée des sites réputés "non aedificandi" comme à Kisenso. Dans d'autres cas, elle l'a fait avec la complicité des agents ou parfois même des services officiels du Ministère ayant les affaires foncières dans ses attributions. Les lotissements sont décidés sans tenir compte des principes urbanistiques et de la situation environnementale des lieux concernés.

En résumé, on peut dire que l'occupation des terres dans les zones d'extension présente les caractéristiques suivantes :

- Occupation spontanée et anarchique des terrains par la population même sur des zones réputées « non aedificandi » ;

- Régularisation de la situation par les autorités politiques par des textes réglementaires ou légaux ne tenant pas compte de la situation écologique et environnementale des terrain ;

- Absence de viabilisation des sites et par conséquent inexistence des infrastructures de base essentielles ;

- Autoconstruction sans l'assistance des personnes qualifiées d'où l'extrême fragilité et la vulnérabilité des constructions et des sites qui sont ainsi frappés régulièrement par des catastrophes.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci