3.2.- EVACUATION DES EXCRÉTAS ET GESTION DES DECHETS
A KINSHASA
Il est très difficile sinon impossible d'obtenir des
données en cette matière de manière sectorielle
c'est-à-dire commune par commune ou même quartier par quartier.
Cependant, les données globales concernant l'ensemble de la ville de
Kinshasa peuvent permettre d'apprécier la gravité de la situation
surtout dans les zones d'extension qui sont dépourvues d'infrastructures
de base essentielles.
3.2.1.- EVACUATION DES EXCRÉTAS
Les chiffres ci-dessous peuvent nous aider à comprendre
et estimer à sa juste mesure l'ampleur du problème posé
par la pollution des cours d'eau en milieu urbain en Afrique. Selon Bontoux (
1984 ), la quantité d'excrétas produits s'élève
à 100 à 150 grammes de fèces et 1,2 litres d'urines par
habitant par jour soit 36,5 à 54,75 Kg de matières fécales
et 438 litres d'urines par an.
Avec une population estimée à 5 107 000
habitants, Kinshasa produit 510,7 à 766,05 tonnes de matières
fécales et 6 128 400 litres d'urines par jour soit respectivement 186
405,5 à 279 608,25 tonnes et 2 236 866 000 litres d'urines par an. Rien
n'a été prévu pour le traitement de ces matières si
bien que même le PNA, une direction du Ministère de
l'Environnement chargée de l'assainissement dans la ville de Kinshasa
déverse les produits du vidange des fosses septiques dans les
rivières de Kinshasa en l'occurrence dans la rivière Funa. Pour
les communes qui font partie de la rivière N'Djili, la situation est
présentée dans le tableau 39.
Tableau 39: Quantité
estimée des excrétas produits par jour dans les communes du
bassin versant de la rivière N'Djili
Communes
|
Superficie en Km2
|
Quartiers du bassin versant
|
Population
|
Quantité des matières fécales produites
en Tonnes
|
Quantité d'urine produite en litres
|
Limete
|
67,60
|
Ndanu, Kingabwa, Nzadi, Madrandele, Salongo
|
288518
|
28,852 à 43,278
|
346 221,1
|
Masina
|
237,78
|
Abattoir
|
355736
|
35,574 à 53,360
|
426 883,2
|
Lemba
|
23,70
|
Camp riche, Mbanza-Lemba, Livulu, Salongo
|
359573
|
35,957 à 53,936
|
431 487,6
|
Matete
|
5,60
|
Toute la commune
|
236071
|
23,607 à 35,411
|
283 285,2
|
N'Djili
|
69,73
|
Q. 1, 6, 7, 8, 9 et 13
|
255333
|
25,533 à 38,300
|
305 399,6
|
Kimbanseke
|
76,9
|
|
794831
|
79,483 à 119,225
|
953 797,2
|
Mont Ngafula
|
358,92
|
Tchad et Kimwenza
|
118724
|
11,872 à 17,809
|
142 468,8
|
Kisenso
|
16,60
|
Toute la commune
|
251938
|
25,194 à 37,791
|
302 325,6
|
Total général
|
835,83
|
81
|
2660724
|
266,072 à 399,109
|
3 192 865,2
|
Etant donné que le système d'égouts ne
couvre pas la totalité de la ville et que dans certaines communes
pourtant urbanisées conformément aux normes, ceux - ci sont
bouchés ou détruits, la population a trouvé des
mécanismes permettant de se débarrasser des matières
fécales dans les nombreux cours d'eau qui sillonnent la capitale
transformant ceux - ci en égouts et poubelles publiques (Luboya, 1999).
Les matières fécales et les urines humaines et animales
contiennent des bactéries et des virus susceptibles de transmettre des
maladies.
On estime en moyenne à 18,1 % la proportion des
ménages ne disposant pas de latrines en RDC; cette proportion est de
5,3% pour les milieux urbains et de 22,5 % pour les milieux ruraux tandis que
63,6 % disposent des latrines non hygiéniques soit respectivement 41,2 %
pour les villes et 71,1 % dans les milieux ruraux ( Photo n° 15, 16, 17 et
18).
Photo 11: Latrine
érigée en tôles de réemploi communiquant avec la
rivière pour le rejet automatique des eaux vannes et des excrétas
à l'état brut dans la rivière Matete
Photo 12: Une autre latrine construites en tôles
des fûts montrant les matières fécales qui
s'écoulent simplement dans la rivière N'Djili.
Photo 13: latrine non
hygiénique dans le bassin versant de la rivière N'Djili dont
l'abri est constitué de vieux sacs ne garantissant même pas la
pudeur à Kisenso.
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