UNESCO MAB
PNUD
ECOLE REGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMENAGEMENT ET DE
GESTION INTEGRES DES FORETS ET TERRITOIRES TROPICAUX
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa1.png)
ERAIFT
MEMOIRE
Présenté en vue de l'obtention du Diplôme
d'Etudes Supérieures Spécialisées en Aménagement et
gestion Intégrés des Forets et Territoires Tropicaux
ETUDE SYSTEMIQUE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
A KINSHASA
PAR JOSEPH LUBOYA KASONGO MUTEBA
Docteur en Médecine Vétérinaire
Diplôme d'Agrégé en Enseignement Secondaire
du Degré Supérieur
Diplôme de Spécialiste en Gestion de
l'Environnement (D.S.G.E.)
Diplôme d'Etudes supérieures en Gestion de
l'Environnement (D.E.S.-G.E.)
Soutenu le 23 mai 2002 devant le jury composé
de:
-Prof. Dr Ndelo-di-Panzu Président
-Prof. Dr Mutambwe Shango Examinateur
-Prof. D.E.Musibono, PhD Examinateur
-Prof. Dr Kiyombo Mbela, PhD Examinateur
2002
Tous les peuples ont droit à un
environnement
satisfaisant et global, propice à leur
développement
(Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, article
24)
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DE PHOTOS
viii
LISTE DES CARTES
ix
LISTE DES FIGURES
ix
LISTES DES ABREVIATIONS
x
DEDICACE
xi
REMERCIEMENTS
xii
RESUME
xiv
0. INTRODUCTION
16
PREMIERE PARTIE :
METHODOLOGIE
19
CHAPITRE I : PRESENTATION DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE
N'DJILI
20
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
20
1.2.- DONNEES CLIMATOLOGIQUES
21
1.2.1.- LA PLUVIOMETRIE
21
1.2.2.- LA TEMPERATURE
23
1.2.3.- L'HUMIDITE RELATIVE
24
1.2.4.- LES VENTS
25
1.2.5.- LE MICROCLIMAT
25
1.3. RIVIERE N'DJILI
27
1.3.2. DONNEES HYDROLOGIQUES
28
1.3.3. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
29
1.4.GEOMORPHOLOGIE ET DONNÉES
MORPHOMÉTRIQUES DU BASSI VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
30
1.4.1.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE
N'DJILI
30
1.4.2..- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES
35
1.5.- GEOLOGIE ET PEDOLOGIE DE KINSHASA
35
1.5.1.- CONTEXTE GEOLOGIQUE
35
1.5.2.- PEDOLOGIE
37
1.6.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
38
1.6.1.- ZONE DE PLAINE
38
1.6.2.- ZONE DES COLLINES
38
1.7.- VEGETATION
39
1.7.1- VEGETATION NATURELLE
39
1.7.1.1.- PLAINE DE KINSHASA
39
1.7.2.- ETAT ACTUEL DE LA VEGETATION A KINSHASA
40
1.8.- POPULATION
42
1.9.- OCCUPATION ET AMENAGEMENT DU SITE
42
1.9.1.- HISTORIQUE DE L'OCCUPATION DU SITE
42
1.9.2.- SITUATION ACTUELLE DE L'OCCUPATION DU SITE
43
1.10.- AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA
47
1.10.1.- HISTORIQUE
47
1.10.2. LES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT
49
1.11.- ACTIVITES REALISEES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA
RIVIERE N'DJILI
52
1.11.1.- AGRICULTURE, ELEVAGE ET PECHE
52
1.11.2.- TRANSPORT
Erreur ! Signet non
défini.
1.11.3.- INDUSTRIES
Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
Erreur ! Signet non
défini.
2.1.- MATERIEL
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.- METHODES
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.1.- ANALYSE DOCUMENTAIRE
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.2.- APPROCHE SYSTEMIQUE
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.3.- METHODES SPECIFIQUES
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.4.- TRAITEMENT ET ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
Erreur ! Signet non
défini.
2.2.5.- EXPLOITATION DES DONNEES
Erreur ! Signet non
défini.
DEUXIEME PARTIE :
RESULTATS OBTENUS
Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE III : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
Erreur ! Signet non
défini.
3.1.- RÉSULTATS DES ANALYSES DE LABORATOIRE
Erreur ! Signet non
défini.
3.1.1.RESULTATS DES ANALYSES BIOLOGIQUES ET PHYSICO -
CHIMIQUES DES ECHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIERE N'DJILI
Erreur ! Signet non
défini.
3.1.2. RESULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES DES EAUX DE LA
RIVIERE N'Djili
Erreur ! Signet non
défini.
3.1.3. RESULTATS DES ANALYSES PARASITOLOGIQUES DES EAUX DE LA
RIVIERE N'DJILI
Erreur ! Signet non
défini.
3.1.4.- CLASSIFICATION DE LA RIVIERE N'DJILI PAR RAPPORT A
CERTAINS PARAMETRES
84
3.2.- EVACUATION DES EXCRÉTAS ET GESTION DES DECHETS A
KINSHASA
85
3.2.1.- EVACUATION DES EXCRÉTAS
85
3.2.2.- GESTION DES DECHETS A KINSHASA ET DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
89
3.3.- CATASTROPHES NATURELLES et ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
91
3.3.1.- DEFINITION DES CONCEPTS
91
3.3.2.- PROFIL DES CATASTROPHES NATURELLES DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
93
1.- CAUSES DES EROSIONS
105
2.- CONSEQUENCES DES EROSIONS
106
3.4.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT ET SITUATION DES CALAMITES
NATURELLES DANS LES MUNICIPALITES SITUEES DANS L'AIRE DU BASSIN VERSANT DE LA
N'DJILI
Erreur ! Signet non
défini.
3.4.1.- COMMUNE DE KISENSO
61
3.4.2.- COMMUNE DE MATETE
151
3.4.3.- COMMUNE DE LIMETE
217
3.4.4.- COMMUNE DE MASINA
222
3.5.- HABITAT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
223
3.5.1. HABITAT FORMEL
223
3.5.2. HABITAT INFORMEL
223
3.6.- ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
251
3.7.- MESURES A PRENDRE FACE AUX RISQUES DES CATASTROPHES DANS
LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
256
3.8.- CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
260
CHAPITRE IV: PRINCIPES POUR l'AMENAGEMENT RATIONNEL ET LA
GESTION INTEGREE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
Erreur ! Signet non
défini.
4.1.- GENERALITES
263
4.2.- PRINCIPES GENERAUX POUR L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT
DE LA RIVIERE N'DJILI
263
4.3.- DISPOSITIONS SPECIALES POUR LES ZONES SENSIBLES OCCUPEES
PAR LA POPULATION
264
4.4. CONTRAINTES A L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE LA
RIVIERE N'DJILI
265
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION, CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
266
CHAPITRE V: DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
267
5.1.- DISCUSSION
267
5.2. CONCLUSION
281
5.3.- RECOMMANDATIONS
286
BIBLIOGRAPHIE
290
ANNEXES
299
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 MOYENNES MENSUELLES DES PRÉCIPITATIONS
À LA STATION DE KINSHASA/ NDJILI DE 1986 À 1995 (EN MM)
21
TABLEAU 2 NOMBRE DES JOURS DE PLUIES À LA STATION DE
KINSHASA N'DJILI DE 1986 À 1995
22
TABLEAU 3: TEMPÉRATURES MOYENNES MENSUELLES À LA
STATION DE KINSHASA / N'DJILI DE 1986 À 1995
23
TABLEAU 4MOYENNES MENSUELLES DE L'HUMIDITÉ RELATIVE DE
L'AIR OBSERVÉE A LA STATION DE KINSHASA/ N'DJILI ( EN %)
24
TABLEAU 5VITESSE JOURNALIÈRE MOYENNE DU VENT EN KM.H
À LA STATION DE KINSHASA / N'DJILI CALCULÉE POUR LA
PÉRIODE DE 1961 À 1970
25
TABLEAU 6 ELÉMENTS DU CLIMAT MESURES A LA STATION DE
KINSHASA-N'DJILI SUR 10 ANS DE 1986 A 1995
25
TABLEAU 7 FICHE HYDROLOGIQUE DE LA RIVIÈRE N'DJILI
28
TABLEAU 8 PRINCIPAUX AFFLUENTS DE LA RIVIÈRE N'DJILI
29
TABLEAU 9 : DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES DU BASSIN
VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
35
TABLEAU 10 : INVENTAIRE DES LAMBEAUX FORESTIERS DU BASSIN
VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI ET DE CERTAINES AIRES VOISINES
40
TABLEAU 11 : DÉGRADATION PROGRESSIVE DES FORÊTS
À KINSHASA ENTRE 1958 ET 1968
41
TABLEAU 12: SITUATION ADMINISTRATIVE ET DÉMOGRAPHIQUE
DANS LA PARTIE URBAINE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
42
TABLEAU 13 : CARACTÉRISTIQUES DE LA PENTE EN RELATION
AVEC LA STABILITÉ ET LA POSITION DU RELIEF ET L'URBANISATION
45
TABLEAU 14 : EVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE ET EXTENSION
SPATIALE DE LA VILLE DE KINSHASA
46
TABLEAU 15 : OCCUPATION DU SOL
47
TABLEAU 16 : SITUATION DES MAISONS CONSTRUITES PAR L'O.C.A. AU
31 DÉCEMBRE 1957
48
TABLEAU 17 : RÉPARTITION DES PRINCIPAUX CENTRES
MARAÎCHERS DANS LA VILLE DE KINSHASA
54
TABLEAU 18 : PRINCIPALES CULTURES RÉALISÉES DANS
LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
57
TABLEAU 19 : FERMES RECENSÉES DANS LA PARTIE URBAINE DE
LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE N'DJILI
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 20 : SUPERFICIE DES ÉTANGS DE CALI À
LEMBA IMBU
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 21 : DESCRIPTION DES SITES DE
PRÉLÈVEMENT
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 22 : NOMBRE D'ÉCHANTILLONS PAR SITE DE
PRÉLÈVEMENT PAR MOIS
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 23 : MOYENNES MENSUELLES DES RÉSULTATS DES
ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES
ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI (QUARTIER MALEMBA)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 24 : MOYENNES MENSUELLES DES RÉSULTATS DES
ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES
ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - CECOMAF)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 25 : MOYENNES MENSUELLES DES RÉSULTATS DES
ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES
ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - KWAMBILA)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 26 : MOYENNES GÉNÉRALES DES
RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES PAR MOIS
RÉALISÉES SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE
N'DJILI AU NIVEAU DE TOUS LES SITES
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 27 : COMPARAISON DES MOYENNES GÉNÉRALES
DES RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES
SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI
PRÉLEVÉS SUR LES DIFFÉRENTS SITES)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 28 : PARAMÈTRES PHYSICO - CHIMIQUE EN FONCTION
DES SAISONS : SAISON DE PLUIES
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 29 : PARAMÈTRES PHYSICO - CHIMIQUE EN FONCTION
DES SAISONS : SAISON SÈCHE
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 30 : RÉSULTATS DES ANALYSES
MICROBIOLOGIQUES : N'DJILI MALEMBA (S1)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 31 : RÉSULTATS DES ANALYSES
MICROBIOLOGIQUES : N'DJILI CECOMAF (S2)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 32 : RÉSULTATS DES ANALYSES
MICROBIOLOGIQUES : N'DJILI KWAMBILA (S3)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 33 : MOYENNES GÉOMÉTRIQUES MENSUELLES ET
GÉNÉRALES DES ÉCHANTILLONS POSITIFS EN GERMES DE
CONTAMINATION FÉCALE (EN NOMBRE LE PLUS PROBABLE POUR 100 ML)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 34 : PARASITES À DISSÉMINATION
FÉCALE IDENTIFIÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
PRÉLEVÉS DANS LA RIVIÈRE N'DJILI (QUARTIER MALEMBA)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
TABLEAU 35 : PARASITES À DISSÉMINATION
FÉCALE IDENTIFIÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
PRÉLEVÉS DANS LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - CECOMAF)
82
TABLEAU 36 : PARASITES À DISSÉMINATION
FÉCALE IDENTIFIÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
PRÉLEVÉS DANS LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - KWAMBILA)
82
TABLEAU 37 : FRÉQUENCE DES PARASITES À
DISSÉMINATION FÉCALE OBSERVÉS DANS LES ÉCHANTILLONS
D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI
82
TABLEAU 38: CLASSIFICATION DE LA RIVIÈRE N'DJILI PAR
RAPPORT AUX DIFFÉRENTS PARAMÈTRES EXAMINÉS
84
TABLEAU 39: QUANTITÉ ESTIMÉE DES EXCRÉTAS
PRODUITS PAR JOUR DANS LES COMMUNES DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE
N'DJILI
85
TABLEAU 40 : QUELQUES INONDATIONS MAJEURES SURVENUES EN
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
100
TABLEAU 41 : CÔTES HYDROMÉTRIQUES (EN
MÈTRE) DÉPASSÉES UNE FOIS EN MOYENNE EN 5 ANS, 10 ANS, 25
ANS ET 50 ANS À KINSHASA
101
TABLEAU 42: RÉPARTITION DES SINISTRÉS DES
INONDATIONS DE JANVIER 1999 À FÉVRIER 2000 PAR COMMUNE ET PAR
QUARTIER
102
TABLEAU 43:NOMBRE DES SINISTRÉS DES INONDATIONS DE
NOVEMBRE 1999 À FÉVRIER 2000 RÉPARTI PAR SITE
D'HÉBERGEMENT
103
TABLEAU 44 : QUELQUES CATASTROPHES MAJEURES DUES À DES
ÉROSIONS IMPORTANTES EN RÉPUBLIQUES DÉMOCRATIQUE DU CONGO
107
TABLEAU 45 : RÉPARTITION DE LA POPULATION DE KISENSO
PAR QUARTIER
62
TABLEAU 46 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À
KISENSO : VERSANT NORD (MATETE)
66
TABLEAU 47 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À
KISENSO : VERSANT OUEST (RIVIÈRE MATETE)
68
TABLEAU 48 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À
KISENSO : VERSANT EST
69
TABLEAU 49 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À
KISENSO : VERSANT SUD - OUEST
70
TABLEAU 50 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À
KISENSO : VERSANT SUD
71
TABLEAU 51 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À
KISENSO : VERSANT OUEST
73
TABLEAU 52: PRINCIPALES ÉROSIONS DU QUARTIER
RÉVOLUTION AYANT UN IMPACT NÉGATIF SUR LA COMMUNE DE MATETE
74
TABLEAU 53: PRINCIPALES ÉROSIONS DU QUARTIER REGIDESO
AYANT UN IMPACT NÉGATIF SUR LA COMMUNE DE MATETE
74
TABLEAU 54: PRINCIPALES ÉROSIONS DU QUARTIER NGOMBA
AYANT UN IMPACT NÉGATIF SUR LA COMMUNE DE MATETE
74
TABLEAU 55: ESTIMATION DE L'IMPACT GLOBAL DES ÉROSIONS
ÉTUDIÉES SUR LE SITE DE KISENSO
75
TABLEAU 56 : QUELQUES PLANTES POUVANT ÊTRE
UTILISÉES AVEC SUCCÈS DANS LE REBOISEMENT DANS LE CADRE DE LA
LUTTE ANTI - ÉROSIVE EN MILIEU TROPICAL.
129
TABLEAU 57 : QUARTIERS DE LA COMMUNE DE MATETE
153
TABLEAU 58: AMPLEUR DE L'ENSABLEMENT DANS LES LOCALITÉS
DE MATETE SITUÉES À L'INTERFACE MATETE - KISENSO
159
TABLEAU 59 : IMPACT DE LA CALAMITÉ NATURELLE EN
L'OCCURRENCE LA COULÉE DES SABLES ET DES BOUES PROVENANT DES
ÉROSIONS DE KISENSO SUR LES QUARTIERS VIVI, TOTAKA ET LUBEFU DE MATETE
163
TABLEAU 63: LIMITES ET RÉPARTITION DE LA POPULATION
DANS LES QUARTIERS FAISANT PARTIE DU POOL KINGABWA À LIMETE
217
TABLEAU 64 : DÉGÂTS HUMAINS IDENTIFIÉS AU
COURS DES ANNÉES 1994, 1995, 1996, 1999 ET 2000
220
TABLEAU 65: DÉPLACEMENT MASSIF DES POPULATIONS QUI
QUITTENT LE QUARTIER
220
TABLEAU 66 : POPULATION ET QUARTIERS DE MASINA RÉPARTIS
PAR POOL
222
TABLEAU 67: SITUATION DE QUELQUES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE
DANS LA ZONE DE SANTÉ DE KISENSO AU COURS DE L'ANNÉE 2001
251
TABLEAU 68 : SITUATION DES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE DANS LA
ZONE DE SANTÉ DE MATETE AU COURS DE L'ANNÉE 2001
252
TABLEAU 69: SITUATION DES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE DANS LA
ZONE DE SANTÉ DE KINGABWA AU COURS DE L'ANNÉE 2001
253
TABLEAU 70: SITUATION DE QUELQUES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE
DANS LES COMMUNES SITUÉES PARTIELLEMENT OU TOTALEMENT DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
254
TABLEAU 71 : PRATIQUE DE LA GESTION DES CATASTROPHES DANS LE
BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
258
LISTE DE PHOTOS
PHOTO 1: VUE PANORAMIQUE D'UNE PARTIE DE LA RIVIÈRE
N'DJILI AU NIVEAU DU QUARTIER 8 DE LA COMMUNE DE N'DJILI: LA BEAUTÉ DU
SITE MONTRE QUE L'ON PÊUT PAR UN AMÉNAGEMENT RATIONNEL, LE
TRANSFORMER EN UN LIEU DE LOISIR VOIRE TOURISTIQUE POUR LE TOURISME URBAIN
27
PHOTO 2: SITE COLLINAIRE DANS LA COMMUNE DE KISENSO EN PLEINE
OCCUPATION ANARCHIQUE APRÈS UN AMÉNAGEMENT SOMMAIRE.
34
PHOTO 3: VUE DU FLANC DE COLLINE OCCUPÉE
SPONTANÉMENT AU MÉPRIS DE TOUTES LES NORMES URBANISITIQUES DANS
LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE KWAMBILA, UN DES AFFLUENTS DE LA
RIVIÈRE N'DJILI.
34
PHOTO 4 : UNE VUE PARTIELLE DE LA FORÊT GALERIE
COMPLÈTEMENT DÉGRADÉE SITUÉE SUR LES RIVES DE LA
RIVIÈRE N'DJILI
41
PHOTO 5: ESPACE MARAÎCHER LE LONG DE LA RIVIÈRE
N'DJILI: ON VOIT À L'ARRIÈRE-PLAN UN ABRI TEMPORAIRE.
58
PHOTO 6: ESPACE MARAÎCHER LE LONG DE LA RIVIÈRE
N'DJILI: ON VOIT DANS LE FOND UNE MAISON ÉRIGÉE EN
MATÉRIAUX DURABLES CE QUI EST UN INDICE D'OCCUPATION PERMANENTE D'UN
SITE QUI ÉTAIT À L'ORIGINE RÉSERVÉ UNIQUEMENT
À L'AGRICULTURE URBAINE.
59
PHOTO 7: ARROSAGE DES LÉGUMES AVEC DE L'EAU
PUISÉE DANS LA RIVIÈRE N'DJILI
60
PHOTO 8: LES LÉGUMES RÉCOLTÉES SONT
PLONGÉES DIRECTEMENT DANS LES EAUX DE LA RIVIÈRE N'DJILI POUR
LEUR LAVAGE
60
PHOTO 9: PÊCHE AU FILET DANS LA RIVIÈRE N'DJILI
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
PHOTO 10: TRANSPORT DES BIENS ET DES PERSONNES PAR PIROGUE SUR
LA RIVIÈRE N'DJILI
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
PHOTO 11: LATRINE ÉRIGÉE EN TÔLES DE
RÉEMPLOI COMMUNIQUANT AVEC LA RIVIÈRE POUR LE REJET AUTOMATIQUE
DES EAUX VANNES ET DES EXCRÉTAS À L'ÉTAT BRUT DANS LA
RIVIÈRE MATETE
87
PHOTO 12: UNE AUTRE LATRINE CONSTRUITES EN TÔLES DES
FÛTS MONTRANT LES MATIÈRES FÉCALES QUI S'ÉCOULENT
SIMPLEMENT DANS LA RIVIÈRE N'DJILI.
88
PHOTO 13: LATRINE NON HYGIÉNIQUE DANS LE BASSIN VERSANT
DE LA RIVIÈRE N'DJILI DONT L'ABRI EST CONSTITUÉ DE VIEUX SACS NE
GARANTISSANT MÊME PAS LA PUDEUR À KISENSO.
88
PHOTO 14: DÉPÔT D'IMMONDICES DANS L'ENCEINTE
D'UNE ÉCOLE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA FUNA VOISIN DU BASSIN VERSANT
DE LA RIVIÈRE N'DJILI.
89
PHOTO 15: DÉPOTOIR SAUVEGE D'IMMONDICES ET
DÉCHETS DIVERS DANS UN MARCHÉ
90
PHOTO 16: UNE AVENUE DE MATETE TRANSFORMÉE EN
DÉPOTOIR PUBLIC.
90
PHOTO 17 ET 18: INNONDATIONS DANS LES PARTIES BASSES DU BASSIN
VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI AU NIVEAU DU POOL KINGABWA: LA POPULATION
UTILISE DES PIROGUES POUR SE DÉPLACER D'UNE RUE À L'AUTRE ET
D'UNE MAISON À L'AUTRE.
97
PHOTO 18 ET 19: LES INONDATIONS CONSTITUENT UN GRAND
PROBLÈME SOCIAL DANS LA MESURE OÙ ELLES PERTURBENT LA VIE
FAMILLIALE: LA PHOTO 18 MONTRE UNE FEMME ET LA PHOTO 19 UNE MAISON EN
MATÉRIAUX PRÉCAIRES ABANDONNÉE MOMENTANÉMENT.
99
PHOTO 19: L'ÉCOLE PRIMAIRE CBCO DÉTRUITE PAR DES
ÉROSIONS À KISENSO.
65
PHOTO 20: MAISON EN MATÉRIAUX DURABLES PARTIELLEMENT
DÉTRUITE APR DES ÉROSIONS: DEUX CHAMBRES À COUCHER SONT
ENCORE INTACTES ET HABITÉES MAIS LE SALON EST COMPLÈTEMENT
DÉTRUIT .
77
PHOTO 21: CIMETIÈRE DE L'UNIVERSITÉ DE KINSHASA
DANS LA COMMUNE DE KISENSO COMPLÈTEMENT RAVAGÉ PAR LES
ÉROSIONS DE L'AVENUE CONGO FORT À KISENSO.
77
PHOTO 22: DANS LE CIMETIÈRE DE L'UNIVERSITÉ DE
KINSHASA, DES TOMBES SE DÉCROCHENT ET S'ÉCRASENT AU FOND DU RAVIN
EXPOSANT DES RESTES HUMAINS À L'AIR LIBRE.
78
PHOTO 23 ET 24: LES INONDATIONS DANS LES QUARTIERS
SITUÉS À L'INTERFACE KISENSO-MATETE EST UNE DES
CONSÉQUENCES DES ÉROSIONS DE KISENSO: ICI INONDATIONS DANS LE
QUARTIUER KINSAKO (MATETE).
161
PHOTO 25 : ENSABLEMENT DANS LES QUARTIERS SITUÉS
À L'INTERFACE KISENSO-MATETE: LA HAUTEUR DE SABLES ATTEINT 2 À 3
M TRANSFORMANT LES RUES EN COLLINES.
162
PHOTO 26: DES TRACTEURS SONT ENTRAIN D'ENLEVER LE SABLE QUI
S'EST ACCUMULÉ DANS UNE RUE DE MATETE EMPÊCHANT AINSI LA
CIRCULATION DES VÉHICULES.
162
PHOTO 27: MAISONS CONSTRUITES EN PISÉ ET DE
MANIÈRE DÉSORDONNÉE SUR LE FLANC DE LA COLLINE DE KISENSO
DANS LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE KWAMBILA.
228
PHOTO 28: MAISONS CONSTRUITES EN PISÉ COMME AU VILLAGE
DANS LA COMMUNE DE KISENSO
247
PHOTO 29 ET 21: MAISONS CONSTRUITES EN MATÉRIAUX DE
RECUPÉRATION (CONTREPLAQUÉS ET TÔLES DE RÉEMPLOI
DANS LE LIT MAJEUR DE LA RIVIÈRE N'DJILI AU NIVEAU DU QUARTIER NDANU
DANS LE POOL KINGABWA.
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
PHOTO 30: LES ENFANTS SE BAIGNENT DANS LA RIVIÈRE
N'DJILI MALGRÉ LA FORTE POLLUTION DE CES EAUX.
273
PHOTO 31: DES FEMMES ADULTES SE BAIGNENT DANS LES EAUX
POLLUÉES DE LA RIVIÈRE N'DJILI.
274
PHOTO 32: LES EAUX DE LA RIVIÈRE N'DJILI PERMETTENT DE
COMBLER LE DÉFICIT EN EAU POUR USAGE DOMESTIQUE: NETTOYAGE DE LA
VAISSELLE ET EAU DE BOISSON.
274
PHOTO 33: UNE BONNE PARTIE DE LA POPULATION DES ZONES
D'EXTENSION EST DÉPOURVUE DE RACCORDEMENT DE LA REGIDESO: LA POPULATION
PUISE L'EAU DANS LA RIVIÈRE KWAMBILA SITUÉE DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI.
275
PHOTO 34: UN PUIT MAL AMÉNAGÉ SITUÉ DANS
LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE N'DJILI DANS LE LIT MAJEUR SERT À
LA POPULATION POUR L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DESTINÉE À
SATISFAIRE LES BESOINS DOMESTIQUES.
275
LISTE DES CARTES
CARTE 1: CARTE TOPOGRAPHIQUE DU BASSIN VERSANT
32
CARTE 2: CARTE INDIQUANT LES PRINCIPAUX COURS D'EAU QUI FONT
PARTIE DU RÉSEAU HYDROGRAPHIOQUE DE LA RIVIÈRE N'DJILI.
33
CARTE 3 : PLAN DES QUARTIERS MALEMBA ET MAZIBA DE LA COMMUNE
DE MATETE
166
CARTE 4: CARTE DU SOUS - SYSTÈME URBAIN DU BASSIN
VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI (KINSHASA)
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1 MOYENNES MENSUELLES DES PRÉCIPITATIONS
À LA STATION DE KINSHASA/N'DJILI DE 1986 À 1995 (EN MM)
22
FIGURE 2 : MOYENNES MENSUELLES DE NOMBRE DE JOURS DE PLUIES
SUR UNE PÉRIODE DE 10 ANS (1986-1995) À LA STATION DE KINSHASA/
N'DJILI
23
FIGURE 3 : MOYENNES MENSUELLES DES TEMPÉRATURES
À LA STATION DE KINSHASA/ N'DJILI DE 1986 À 1995
24
FIGURE 4: SCHÉMA GÉNÉRAL DE LA
MÉTHODOLOGIE APPLIQUÉE DANS L'ÉTUDE SYSTÉMIQUE DU
BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI.
ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
FIGURE 5 : PROCESSUS CONTINU DE LA GESTION D'UNE CATASTROPHE
SOUDAINE (DHA - UNDRO, 1992)
92
FIGURE 6:PROCESSUS CONTINU DE LA GESTION DES CATASTROPHES
À DÉVELOPPEMENT LENT (DHA - UNDRO, 1992)
92
FIGURE 7: PROFIL LONGITUDINAL DE L'AXE NORD-SUD KISENSO-MATETE
154
FIGURE 8: ETAT DE FONCTIONNEMENT DES COLLECTEURS DES EAUX
USÉES ET PLUVIALES DANS LA PARTIE PLANIFIÉE DE LA COMMUNE DE
MATETE : ON CONSTATE QUE BEAUCOUP DE COLLECTEURS SONT BOUCHÉS OU
MÊME DÉTRUITS.
156
LISTES
DES ABREVIATIONS
1. AIEA : Association Internationale pour l'Energie
Atomique
2. APE : Association pour la Protection de
l'Environnement de Kisenso
3. APHA : American Public Health Association
4. AWWA: American Water Works Association
5. BEAU: Bureau d'Etudes et d'Aménagement et
d'Urbanisme
6. CALI : centre d'Alevinage de Lemba Imbu
7. CECOMAF : Centre de Commercialisation des produits
Maraîchers et Fruitiers
8. CICR : Comité International de la Croix -
Rouge
9. CNAEA: Comité National d'Action de l'Eau et
l'Assainissement
10. CNECI : Caisse Nationale d'Epargne et de
Crédit Immobilier
11. CRS : Catholic Relief Service
12. FAO : Food and Agricultural Organisation
13. GECAMINES: Générale des Carrières et
des Mines
14. IGC: Institut Géographique du Congo
15. METTELSAT: Météorologie et
Télédétection par Satellite
16. OCA : Office des Cités Africaines
17. OCHA : Office de Coordination des Affaires
Humanitaires
18. ONL : Office National de Logement
19. OSEAHC : Organisation pour la sauvegarde de
l'Environnement, l'Amélioration de l'habitat et la lutte contre les
Catastrophes Naturelles
20. OMS : Organisation Mondiale de la Santé
21. ONU : Organisation des Nations Unies
22. OVD : Office des Voiries et Drainages
23. PNA : Programme National d'Assainissement
24. PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
25. REGIDESO : Régie de Distribution des Eaux
26. R.D.C. :République Démocratique du
Congo
27. TPAT-UH : Ministère des Travaux Publics,
Aménagement du territoire - Urbanisme et Habitat
28. UCOMA : Union des Coopératives
Maraîchères
29. UNESCO : United Nations Educational, Scientific and
Cultural Organisation
30. UICN : Union Mondiale pour la Nature
31. UNICEF : United Nations International Children's
Emergency Fund « Fonds des Nations Unies pour
l'enfance »
32. WPCF : Water Pollution Control Fund
33. E & S : Eau et Systèmes Sanitaires
DEDICACE
A la plus grande gloire de Dieu,
Au service de l'Humanité,
A toutes les victimes des catastrophes naturelles et
anthropiques à travers le Monde,
A toutes les victimes innocentes du terrorisme sauvage et
aveugle spécialement celles du 11 septembre au World Trade Center
à New York,
A tous les enfants du Monde,
Je dédie ce travail et je
m'engage à consacrer toutes mes forces et mes
énergies pour :
- La lutte contre les catastrophes naturelles,
- La promotion des droits humains dans leur
intégralité et le respect de la dignité humaine,
- L'amélioration de la qualité de
l'environnement global et des conditions de vie,
- L'émergence d'un monde meilleur, juste et
équitable pour tous sans discrimination d'aucune sorte.
Dr Luboya Kasongo Muteba
Spécialiste en Environnement et
Expert en Gestion des Catastrophes
REMERCIEMENTS
Un mémoire de fin d'études est l'aboutissement
d'une formation scientifique conforme à un cursus académique
donné suivi par des recherches sur le terrain. Cependant, la
réalisation de celles - ci se révèle très souvent
difficiles et semées d'obstacles nombreux et ardus surtout dans le
contexte d'un pays affligé d'une pauvreté extrême
aggravée par la guerre tel que la République Démocratique
du Congo. Le présent travail sur « L'étude
systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à
Kinshasa» n'échappe pas à cette règle. Il est donc la
résultante de nombreux efforts et sacrifices personnels et du concours
important que nous ont apporté directement ou indirectement beaucoup de
personnes et de nombreuses organisations humanitaires tant nationales
qu'internationales.
Nos remerciements s'adressent en premier lieu au PNUD par le
biais de l'OCHA dont le Représentant en République
Démocratique du Congo, Monsieur Michel Kassa, nous a recommandé
pour notre inscription à l'ERAIFT et nous a permis d'acquérir une
solide formation en Prévention et Gestion des Catastrophes à
travers des ateliers de formation à Goma du 20 au 24 mai 1996 et
à Kinshasa du 05 novembre au 15 décembre 2001. L'ERAIFT est une
institution régionale d'enseignement post-universitaire
créée par l'UNESCO selon une nouvelle vision du
développement ayant pour mission de former des spécialistes en
aménagement et gestion intégrés des forêts et
territoires tropicaux et en développement durable. Qu'elle soit
remerciée pour les efforts qu'elle ne cesse de déployer pour les
pays en développement !
Qu'il nous soit permis de remercier la Direction de l'ERAIFT
pour l'organisation rationnelle des enseignements et pour l'encadrement dont
nous avons bénéficié pendant toute notre formation ! Nous
adressons également nos remerciements sincères à tous les
Professeurs qui ont assuré des enseignements à l'ERAIFT et en
particulier Monsieur le Professeur Dr M. Maldague, Professeur Emérite et
Directeur Honoraire de l'ERAIFT, qui a accepté la direction et la
responsabilité scientifique de ce mémoire de D.E.S.S.
malgré ses multiples occupations. Nous sommes redevables à
Monsieur le Professeur Dr Kiyombo Mbela qui en a assumé la co-direction
et dont les conseils nous ont permis d'avancer plus sûrement et
rapidement dans les recherches et la rédaction du
mémoire. Dans ce cadre, nous remercions aussi Monsieur
le Professeur Mafuka Mbe-Mpie, Doyen de la Faculté des Sciences
Agronomiques de l'Université de Kinshasa pour nous avoir apporté
un concours inestimable en nous mettant à notre disposition du
matériel qui nous a servi pour la cartographie numérique.
De nombreuses autres personnes ont aussi apporté un
appui important dans la réalisation des différentes étapes
de ce travail. Il s'agit de Monsieur l'Ingénieur Boy qui a
été avec nous à plusieurs reprises sur le terrain lors de
la recherche des données et qui a mis son matériel à notre
disposition et les membres de certaines organisations non gouvernementales de
l'environnement qui nous ont assisté dans les travaux de terrain. Il
s'agit de l'Organisation pour la Sauvegarde de l'Environnement,
l'Amélioration de l'Habitat et la lutte contre les Catastrophes
naturelles en sigle OSEAHC que je dirige depuis plus d'une décennie, de
l'Association pour la Protection de l'Environnement installée dans la
commune de Kisenso en sigle A.P.E.. Au Congo, les organisations non
gouvernementales évoluent dans des plates - formes de la
société civile. Ces dernières ont un effet mobilisateur et
stimulant en encourageant le travail en commun pour le progrès et le
développement de la société congolaise en
général. Dans ce contexte, la Société Civile du
Congo en sigle SOCICO a joué un rôle important dans le parcours et
le fonctionnement de l'OSEAHC ainsi que dans notre propre parcours scientifique
et social. C'est pourquoi, nous remercions solennellement M. le Professeur
Modeste Bahati Lukwebo, Président national de la SOCICO pour sa
compréhension, sa droiture, sa chaleur humaine et son encadrement. Dans
le domaine du développement, le Conseil Régional des
Organisations Non gouvernementales de Développement, en sigle CRONGD,
nous a permis à plusieurs reprises de sortir du pays en, tant qu'expert
en matière d'environnement pour échanger des expériences
avec les autres opérateurs de ce secteur dans les autres pays d'Afrique
notamment à Nairobi (Kenya) et Yaoundé (Cameroun). Toutes
expériences et échanges nous ont été très
utiles. Nous remercions donc sincèrement Monsieur le Secrétaire
Exécutif du CRONGD / Kinshasa, Monsieur Bienvenu Ngoy Isikimo, pour le
concours qu'il nous a apporté ainsi.
Sur le plan technique, la réalisation de la
cartographie dans sa partie classique a connu la participation de Messieurs
Katalay, Licencié en géographie et Assistant à l'IPN, John
Kinsumbu et Greg Nkiku, techniciens cartographes de l'Institut
Géographique du Congo dont la collaboration a été
précieuse dans la réalisation des cartes spécifiques et
inédites sur le bassin versant de la rivière N'Djili. Tandis que
la réalisation de la cartographie numérique a été
entièrement effectuée au laboratoire de cartographie
numérique et de télédétection de l'ERAIFT que nous
remercions sincèrement.
Je remercie également mon épouse, Madame Rose
Zamboli Mboma et tous mes enfants pour l'appui, le soutien et la
compréhension dont ils m'ont entouré pendant la formation et
durant la période de recherches sur le terrain. Que tous mes amis et
amies ainsi que tous les collègues de l'ERAIFT et de la Faculté
des Sciences Agronomiques de l'Université de Kinshasa trouvent ici
l'expression de ma profonde gratitude. Il s'agit en particulier
de Mademoiselle Béatrice Kassongo Kela, des Mesdames Simone
Mombeki, Victorine Mbadu et Angèle Marachto, des Messieurs Albert Itoua,
Mathieu Ebeke, Mathieu Katsuva, Cyprien Mobengue, Aduya Ayenge ainsi que
l'ensemble de nos collègues de la deuxième promotion de l'ERAIFT.
La liste n'est pas exhaustive. Nous demandons à tous d'accepter nos
sentiments de profonde gratitude pour leurs encouragements et leur soutien.
RESUME
Le bassin versant de la rivière N'Djili est l'exemple
type d'un écosystème urbain tropical confronté à
une crise écologique et environnementale grave, complexe et
multifactorielle dont la démographie galopante, la paupérisation
extrême de sa population doublée d'une crise aiguë de
logements, l'absence de volonté politique ferme et
déterminée ainsi que le non-respect de la législation en
matières foncière et urbanistique constituent quelques unes des
causes majeures. Sur le terrain, cette situation se traduit notamment par une
insalubrité généralisée, la prolifération
des établissements d'urbanisation spontanée, l'aggravation de la
pollution sous toutes ses formes et en particulier la pollution des eaux
superficielles, la mauvaise utilisation de l'espace et du sol qui sont autant
des facteurs de vulnérabilité accrue vis-à-vis des
catastrophes naturelles.
Les zones d'extension sont encore plus touchées et
caractérisées par la promiscuité, la prédominance
d'un habitat précaire, l'absence d'infrastructures de base essentielle,
le manque des latrines hygiéniques et décentes, l'amoncellement
des immondices sur la voirie et dans les lieux publics (écoles,
marchés...), la présence des eaux surtout dans les basses
terrasses, l'insécurité alimentaire chronique, le manque d'eau
potable, l'absence d'assainissement et la prolifération des vecteurs des
maladies avec comme corollaires l'explosion des maladies d'origine hydrique et
des maladies vectorielles.
Le bassin versant de la rivière N'Djili, dans sa partie
urbaine est un système complexe comprenant deux sous-systèmes
nettement différenciés. Si la partie rurale ou provinciale
possède encore une certaine couverture végétale qui assure
la protection du bassin versant malgré les nombreuses atteintes dues
aux activités humaines, la partie urbaine, par contre, subit une
très forte pression anthropique par suite de l'occupation
systématique de tous les espaces disponibles y compris des zones
critiques et les terres marginales réputées « non
aedificandi ». Les présentes recherches ont permis
d'identifier les problèmes suivants:
· Une forte pollution de nature biologique, organique et
fécale de l'ensemble du réseau hydrologique de la partie urbaine
du bassin versant ;
· La présence des érosions spectaculaires
dans les zones collinaires à forte pente en particulier dans la
commune de Kisenso. . Vingt et une érosions sur 39 ont fait
l'objet de cette étude. Elles ont entraîné la perte
d'environ 9 097 635,3 tonnes des matériaux du sol arrachés aux
collines et emportés par les eaux de ruissellement vers les bas-fonds
constituant un volume d'environ 3 433 069,94 m3 ;
· De graves inondations sont observées
régulièrement en saison de pluies au niveau des zones basses
entre les courbes de niveau 300 m de part et d'autre de tous les cours
d'eau et en particulier dans les quartiers Salongo, Ndanu, Mbamu, Nzadi et
Kingabwa (Commune de Limete), Malemba et Maziba (Commune de Matete), Abattoir
(Commune de Masina,) Dingi-Dingi, Nsola et Kisenso - gare dans la Commune de
Kisenso et Lemba-Imbu dans la commune de Mont - Ngafula ;
· L'ensablement et les inondations dans tous les
bas-fonds et surtout dans les quartiers de Matete situés à la
limite avec la commune de Kisenso. Il s'agit des quartiers Totaka, Vivi, Dondo
et Lubefu. Nos études ont montré que près de 1 125 366
m3 des terres représentant 2 982 220 tonnes des
matériaux arrachés aux collines de Kisenso par le biais des
érosions situées dans les quartiers Révolution, Regideso
et Ngomba, se sont déjà déversés sur les quartiers
précités occasionnant des pertes en vies humaines, la
destruction des maisons créant de nombreux sans abri et des
dégâts matériels importants;
· L'ensablement des rivières qui sont devenues des
carrières des sables : tels sont les cas des rivières
N'Djili et Matete ;
· La recrudescence des maladies d'origine hydrique qui
ont pris une allure endémique et parfois épidémique dans
les zones inondables par suite de la déficience de l'hygiène
individuelle et collective et de la pollution des rivières par le rejet
dans celles-ci des eaux usées urbaines, des eaux vannes et des
excrétas humains et animaux sans traitement préalable.
A la lumière des résultats obtenus, on peut
affirmer que le bassin versant de la rivière N'Djili dans sa partie
urbaine est un écosystème ou un ensemble
d'écosystèmes complètement perturbé. Cet
environnement en constante dégradation crée une situation
viciée qui, non seulement met en péril la qualité de la
vie mais compromet gravement la vie elle-même.
L'amélioration de l'hygiène individuelle et
collective, l'assainissement de l'environnement global grâce à la
mise en place d'un système de gestion rationnel des déchets, la
reprise en main du site par l'élaboration et la mise en oeuvre d'un plan
d'aménagement rationnel et durable de la ville ainsi que
l'éradication de la pauvreté constitue des mesures importantes
susceptibles de contribuer de manière efficiente à
l'amélioration de la qualité de vie, à la
réhabilitation de l'environnement et à la maîtrise des
catastrophes naturelles dans le bassin versant de la rivière N'Djili.
0. INTRODUCTION
L'explosion démographique, la pauvreté et
l'urbanisation rapide et très souvent incontrôlée en
Afrique constitue des facteurs majeurs de dégradation de l'environnement
global (Beaujeu - Garnier et al., 1963 ). Pour Dumont (1989), la
dégradation de l'état physique du globe s'accélère
et rien ne laisse présager un renversement des tendances dans un avenir
prévisible.
En 1981, les experts estimaient la population mondiale
à 4492 millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 1,7% par an
(Ramade, 1982 ) et à 5,2 milliards en 1991 (Sheila B. Reed, 1995 ). Les
calculs indiquent ainsi une augmentation moyenne d'environ 5 millions des
personnes par mois (Riou, 1981). Les estimations pour les années 2000,
2025, et 2100 sont respectivement de 6,3 milliards (Ramade, 1982 ), 8,5
milliards et 10 milliards (Wilches - Chaux, 1995 ). On pense que 95 % de la
croissance démographique se produira dans les régions en voie de
développement où les ressources ont déjà atteint
leurs limites. Pour l'Afrique, les projections indiquaient 587 millions
d'habitants en 1990, 768 millions pour l'an 2000 (QUID, 1984 cité par
Dejoux, 1988), 1,5 milliards en 2030 et 3 milliards en 2100 (Banque Mondiale,
1992 ). Actuellement, la population africaine ne représente que 10 % de
la population mondiale. Cependant, son taux moyen de croissance annuelle est
très élevé et représente 3% contre une croissance
agricole d'à peine 1% (Dumont, 1989 ). Pour la République
Démocratique du Congo, les estimations indiquent 53 millions d'habitants
{Anonyme, 2002}. La densité moyenne de la population est de 18 habitants
au Km2 répartie sur un territoire d'une superficie de 2 345
000 Km2 selon Ngondo et al (1992 ).
Cette population en pleine croissance se concentre de plus en
plus dans les villes qui se développent à un rythme exponentiel
sous l'effet combiné de la croissance naturelle et des
phénomènes migratoires. Le puissant attrait des villes sur les
campagnes peut s'expliquer notamment par le fait que l'urbanisation est
associée au progrès social et économique, au
développement de l'éducation, à l'amélioration des
conditions générales de santé ainsi qu'à
l'accès aux services sociaux, à la culture et à la
politique ( ONU, 1970 ). De 1990 à 1995, la population urbaine mondiale
est passée de 29% à 45% ( PNUD, 1996 et Besse, 1998 ). Le taux
d'accroissement annuel de la population urbaine est révélateur de
cette dynamique : de 1950 à 1975, il s'est élevé
à 3% dans le Monde, à 4% dans le tiers - Monde en
général et à 5% en Afrique contre moins de 1 % dans les
régions les plus avancées {WRI et al, 1997. Le contraste est donc
frappant. En République Démocratique du Congo, la population est
urbaine à 40% avec un taux de croissance de 7 à 8% {Anonyme,
2002} soit 21 200 000 habitants dont un tiers résident à
Kinshasa. Ngondo et al.{1992 )ont estimé le taux de croissance de la
population urbaine de Kinshasa à 6,3% contre 3,30% pour l'ensemble du
pays
La surpopulation associée à l'insuffisance des
ressources et au manque d'une volonté politique ferme est à
l'origine des très graves problèmes dans tous les domaines :
chômage, augmentation du nombre des sans - abris et des mal logés,
prolifération des établissements d'urbanisation spontanés,
augmentation de la misère et élargissement du fossé entre
les pauvres et les riches, insécurité
croissante, détérioration du parc immobilier, des services
et des infrastructures, mauvaise utilisation du sol, érosions
catastrophiques et spectaculaires, saturation des moyens de transport,
aggravation de la pollution et en particulier celle des eaux, manque d'espace
vert et vulnérabilité accrue aux catastrophes et surtout la
survenance régulière des catastrophes majeures à
répétition telles que les inondations, l'ensablement...
Kinshasa est un exemple d'écosystème urbain
tropical confronté à des problèmes complexes. Ces derniers
sont nombreux et diversifiés quant à leurs causes respectives
dont la pauvreté, la croissance démographique explosive et
incontrôlée et une extension spatiale tentaculaire et très
rapide demeurent les causes les plus importantes.
Le bassin versant de la rivière N'Djili
n'échappe pas à cette triste réalité. La croissance
démographique explosive, la pauvreté et les difficultés de
logement sont à la base d'une crise écologique multiforme et
aiguë observée dans cette aire. Il en résulte une forte
pression sur les ressources et en particulier sur les terres avec comme
conséquence l'occupation illégale et irrationnelle de tous les
espaces apparemment disponibles y compris les zones marginales très
critiques (lit majeur des rivières, zones inondables et zones fragiles
à fortes pentes sensibles à l'érosion). Aujourd'hui, il
constitue la partie de Kinshasa qui est le théâtre du plus grand
nombre des catastrophes naturelles: érosions, inondations,
ensablement... Des chercheurs commencent à s'intéresser à
différents aspects environnementaux, sociaux, économiques et
même géologiques de cette partie de la ville. Malheureusement, les
études menées à ce jour sont caractérisées
par leur approche tout à fait sectorielle qui ne permet pas
d'appréhender les divers problèmes dans leur ensemble et dans
leurs interrelations. Ce travail est le premier essai d'une étude
systémique appliquée à ce bassin versant qui revêt
une grande importance pour la ville.
Dans ce travail, nous nous proposons d'étudier
l'état global du bassin versant de la rivière N'Djili et d'en
établir le diagnostic environnemental. Pour ce faire, les objectifs
poursuivis sont les suivants:
1) Etablir un diagnostic environnemental exhaustif en
identifiant les divers types de dégradation du site et en
étudiant l'impact des problèmes de l'environnement sur la
qualité de la vie de la population dans le bassin versant;
2) Evaluer la qualité des eaux;
3) Réaliser la cartographie numérique
écologique et environnementale en indiquant les zones à
risques vis - à - vis des catastrophes naturelles;
4) Proposer des solutions pour réduire l'impact des
catastrophes liées aux dégradations de l'environnement ainsi que
des pistes solutions pour un aménagement rationnel en vue de
l'utilisation rationnelle, optimale, durable et équitable des ressources
en terres et en eaux et d'améliorer la qualité de l'environnement
et les conditions de vie de la population.
Le présent travail comprend trois parties : la
méthodologie qui comprend l'étude du milieu (bassin versant de la
rivière N'Djili) et les méthodes appliquées en vue
d'atteindre les objectifs fixés dans le présent travail, les
résultats obtenus (résultats des analyses physico - chimiques et
biologiques des eaux de la rivière N'Djili, état de
l'environnement global des municipalités situées dans le bassin
versant de la rivière N'Djili) et enfin, la discussion, conclusion et
recommandations. L'environnement global a été analysé
ainsi que les cas particuliers des communes les plus touchées notamment
Kisenso, Matete, Limete, Masina. Toutefois, il faut signaler que seules les
catastrophes naturelles survenant régulièrement dans la partie
urbaine du bassin ont été étudiées tant dans leurs
causes que dans leurs conséquences sur le site et sur l'homme. Des
solutions appropriées ont été proposées pour
améliorer la qualité de l'environnement et les conditions de vie
de la population et réduire l'impact des catastrophes qui sont devenues
une plaie pour la ville.
Il faut cependant signaler que ce travail a connu de
nombreuses difficultés : l'importance des distances parcourues sous
la pluie et sous un soleil accablant, la difficulté d'accéder
à la documentation et aux matériels et appareils utiles pour le
prélèvement et l'analyse des données et surtout les
difficultés d'accès à certains sites dans les quartiers
d'extension par suite des contraintes de terrain.
PREMIERE
PARTIE :
METHODOLOGIE
CHAPITRE I
PRESENTATION DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE
N'DJILI
Un bassin versant est un territoire drainé par un
réseau hydrographique (Maldague et al, 1997 et Maldague, 2001). Selon
son importance, il peut être constitué de plusieurs
écosystèmes différents. Celui d'un grand cours d'eau est
un système emboîté et hiérarchisé des bassins
versants élémentaires correspondant à chacun des affluents
(Lévêque, 1996).
Le bassin versant fonctionne comme un collecteur chargé
de recueillir les pluies et de les transformer en écoulement à
l'exutoire. Cette transformation s'accompagne des pertes en eau qui
dépendent non seulement des conditions climatologiques qui
règnent sur le bassin mais aussi de ses caractéristiques
physiques (topographie, végétation...).
On distingue le bassin versant topographique et le bassin
versant réel. Le bassin versant topographique est séparé
de bassins versants voisins par la ligne de partage des eaux ou ligne de
crête. Celle - ci est tracée sur la carte en courbes de niveau en
suivant les lignes de crête bordant le bassin. Il peut être moins
étendu que le bassin versant réel si le cours d'eau est
alimenté par des circulations souterraines en provenance des bassins
voisins (terrains karstiques, régions plates comportant une forte
épaisseur des sédiments perméables reposant sur un bed -
ock de topographie différente de celle de la surface...).
Si la ligne de partage des eaux constitue la limite des
bassins versants topographiques, les bancs rocheux, les couches d'argiles
imperméables ou d'autres obstacles au mouvement de l'eau sont des
frontières des bassins versants réels (Gunnar Lindh, 1983).Dans
ce cas, il faut des études géologiques et morphologiques
délicates sur le terrain pour la détermination de leur
superficie. Par contre, le planimétrage sur une carte topographique
d'échelle convenable suffit pour l'évaluation de la superficie
des bassins versants topographiques (Reménieras, 1986). En pratique, on
admet la plupart du temps que le bassin versant coïncide avec le bassin
versant topographique (Roche, 1963). C'est cette conception qui a
prévalu lors de l'étude du bassin versant de la rivière
N'Djili.
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le bassin versant de la rivière N'Djili s'étend
de la province du Bas-Congo à la ville de Kinshasa sur un territoire de
près de 2000 Km2 compris entre 15°9' et 15°39' de
longitude Est et 4°22' et 4°59' de latitude Sud. C'est un
système complexe comprenant deux ensembles nettement distincts :
- Le cours supérieur (partie rurale) qui englobe les
territoires de Kasangulu et de Madimba situés dans la province du
Bas-Congo;
- Le cours inférieur (partie urbaine) se trouvant dans
la ville de Kinshasa.
La partie urbaine du bassin versant de la rivière
N'Djili, située dans la ville de Kinshasa, s'étend entre
15°9' et 15°18' de longitude Est et 4°22' et 4°37' de
latitude Sud représentant une superficie d'environ 625 Km2
soit 31,2% de l'ensemble du bassin versant. Les Communes et quartiers suivants
font partie intégralement ou partiellement du bassin versant de la
N'Djili : Kisenso, Matete et les quartiers Kingabwa, Mbamu, Ndanu, Nzadi
et Salongo de la commune de Limete sur la rive gauche et les communes de
Kimbaseke, N'Djili et Masina sur la rive droite. A ces zones, il convient
d'ajouter certaines parties de la commune de Mont-Ngafula et de Lemba Sud
drainées respectivement par les rivières Lukaya et Matete ainsi
qu'un important territoire s'étendant de N'Djili brasserie
jusqu'à l'embouchure de la rivière Didingi.
1.2.- DONNEES CLIMATOLOGIQUES
Le climat de Kinshasa est de type AW4 selon le
système de classification de Köppen. C'est un climat tropical chaud
et humide. Dans ce système, la classe A comprend les climats tropicaux
humides, où la température moyenne diurne du mois le plus froid
est supérieure à 18° C et où la hauteur annuelle des
pluies, exprimée en cm, est supérieure à deux fois cette
température moyenne augmentée de 14. A partir de l'analyse des
observations faites de 1931 à 1970, Crabbe (1980) a estimé au 22
septembre et 27 mai les dates de la première et de la dernière
pluie circonscrivant la saison de pluies qui est entrecoupée d'une
petite saison sèche au mois de février. La saison sèche
s'étend donc du 28 mai au 21 septembre inclus soit au total 117 jours ou
près de 4 mois. Les données climatologiques ci - dessous
proviennent des observations réalisées sur 10 ans de 1986
à 1995 à la station météorologique de N'Djili
à Kinshasa.
1.2.1.- LA PLUVIOMETRIE
Tableau 1 Moyennes
mensuelles des précipitations à la station de Kinshasa/ Ndjili de
1986 à 1995 (en mm)
Ann.
|
Janv.
|
Févr.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
1986
|
55,8
|
175,2
|
175,2
|
399,9
|
212,5
|
20,6
|
0,0
|
8,0
|
85,8
|
168,1
|
193,5
|
86,8
|
1987
|
157,8
|
327,2
|
327,2
|
256,5
|
73,1
|
0,0
|
4,0
|
1,2
|
22,0
|
91,3
|
302,6
|
81,7
|
1988
|
267,4
|
95,6
|
95,6
|
156,0
|
22,4
|
0,4
|
16,4
|
3,4
|
4,4
|
190,1
|
283,1
|
144,3
|
1989
|
165,6
|
200,0
|
200,0
|
213,5
|
218,6
|
0,0
|
0,0
|
5,8
|
35,8
|
205,0
|
273,9
|
195,7
|
1990
|
320,8
|
145,0
|
145,0
|
97,7
|
401,8
|
7,2
|
0,0
|
0,0
|
31,8
|
189,9
|
288,2
|
211,0
|
1991
|
59,3
|
94,8
|
94,8
|
236,6
|
191,8
|
0,6
|
0,8
|
6,6
|
29,6
|
148,4
|
162,2
|
99,8
|
1992
|
120,6
|
132,8
|
132,8
|
92,3
|
141,7
|
6,6
|
0,0
|
0,0
|
31,2
|
107,8
|
262,8
|
173,4
|
1993
|
197,1
|
251,2
|
251,2
|
206,3
|
155,8
|
1,6
|
0,0
|
0,0
|
34,6
|
191,1
|
295,3
|
209,7
|
1994
|
78,0
|
258,2
|
258,6
|
98,8
|
246,8
|
0,0
|
0,0
|
62,2
|
43,9
|
238,7
|
316,0
|
196,4
|
1995
|
59,0
|
88,6
|
88,6
|
235,5
|
185,9
|
2,4
|
0,0
|
59,8
|
53,2
|
116,0
|
303,2
|
157,1
|
Moy.
|
148,1
|
176,8
|
176,9
|
193,3
|
185,0
|
3,9
|
2,1
|
14,7
|
37,2
|
164,6
|
268,1
|
155,6
|
|
92,4
|
81,2
|
81,2
|
81,2
|
102,4
|
6,4
|
5,2
|
24,6
|
21,3
|
47,6
|
50,1
|
50,6
|
C.V.
|
62,4
|
45,9
|
45,9
|
42
|
55,4
|
164,1
|
247,6
|
167,3
|
57,3
|
28,9
|
18,7
|
32,5
|
Source : METTELSAT (1997)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa2.png)
Figure 1 Moyennes
mensuelles des précipitations à la station de Kinshasa/n'djili de
1986 à 1995 (en mm)
Tableau 2 Nombre des jours
de pluies à la station de Kinshasa N'Djili de 1986 à
1995
Ann.
|
Jan.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
1986
|
10
|
9
|
18
|
21
|
11
|
3
|
0
|
2
|
8
|
10
|
12
|
13
|
1987
|
7
|
13
|
12
|
20
|
9
|
1
|
1
|
1
|
7
|
13
|
15
|
9
|
1988
|
13
|
11
|
13
|
15
|
7
|
1
|
1
|
2
|
2
|
12
|
19
|
16
|
1989
|
13
|
8
|
15
|
19
|
21
|
0
|
0
|
4
|
5
|
17
|
20
|
16
|
1990
|
11
|
11
|
13
|
19
|
2
|
2
|
0
|
0
|
5
|
17
|
15
|
15
|
1991
|
14
|
12
|
14
|
20
|
15
|
1
|
1
|
1
|
5
|
9
|
12
|
8
|
1992
|
10
|
8
|
8
|
18
|
17
|
2
|
0
|
0
|
2
|
8
|
20
|
12
|
1993
|
13
|
11
|
10
|
14
|
8
|
1
|
0
|
0
|
6
|
9
|
13
|
17
|
1994
|
5
|
8
|
12
|
14
|
13
|
0
|
0
|
3
|
3
|
15
|
18
|
19
|
1995
|
6
|
6
|
13
|
18
|
17
|
0
|
0
|
2
|
2
|
10
|
18
|
14
|
Tot.
|
102
|
97
|
128
|
178
|
120
|
11
|
3
|
15
|
45
|
120
|
161
|
139
|
Moy.
|
10,2
|
9,7
|
12,8
|
17,8
|
12,0
|
1,1
|
0,3
|
1,5
|
4,5
|
12,0
|
16,1
|
13,9
|
Source : METTELSAT (1997)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa3.png)
Figure 2 : Moyennes
mensuelles de nombre de jours de pluies sur une période de 10 ans
(1986-1995) à la station de Kinshasa/ N'djili
1.2.2.- LA TEMPERATURE ( EN °C)
Tableau 3: Températures moyennes mensuelles
à la station de Kinshasa / N'Djili de 1986 à 1995
Ann.
|
Jan.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
1986
|
25,4
|
25,8
|
26,1
|
25,6
|
25,8
|
23,0
|
22,2
|
23,4
|
25,2
|
25,4
|
24,8
|
25,3
|
1987
|
25,8
|
26,1
|
26,2
|
26,1
|
26,2
|
24,6
|
22,9
|
24,1
|
25,7
|
26,0
|
25,8
|
26,1
|
1988
|
25,6
|
26,4
|
26,5
|
26,0
|
26,3
|
24,6
|
23,3
|
24,7
|
25,3
|
25,8
|
24,8
|
25,0
|
1989
|
24,6
|
25,2
|
26,6
|
25,4
|
24,9
|
24,0
|
23,3
|
24,2
|
25,7
|
25,4
|
25,2
|
25,6
|
1990
|
25,7
|
25,5
|
26,5
|
26,0
|
25,2
|
23,5
|
23,3
|
23 ,7
|
25,1
|
25,5
|
25,3
|
25,5
|
1991
|
25,5
|
25,6
|
26,0
|
25,7
|
26,0
|
24,4
|
22,6
|
23,5
|
24,9
|
25,2
|
25,2
|
25,1
|
1992
|
25,1
|
26,0
|
26,3
|
26,6
|
25,0
|
22,5
|
21,2
|
22,7
|
25,1
|
24,6
|
24,9
|
25,0
|
1993
|
25,5
|
25,7
|
26,0
|
25,7
|
25,4
|
25,4
|
23,9
|
23,0
|
23,9
|
25,0
|
25,5
|
25,5
|
1994
|
26,3
|
26,0
|
25,8
|
25,6
|
24,7
|
22,4
|
22,3
|
23,7
|
25,2
|
25,1
|
25,2
|
25,1
|
1995
|
25,7
|
25,6
|
26,2
|
25,3
|
25,1
|
23,2
|
22,9
|
24,1
|
25,5
|
25,5
|
25,5
|
25,1
|
Moy.
|
25,5
|
25,8
|
26,1
|
25,7
|
25,5
|
23,6
|
22,5
|
23,8
|
25,4
|
25,4
|
25,2
|
25,3
|
|
0,34
|
0,32
|
0,27
|
0,26
|
0,54
|
0,77
|
0,6
|
0,51
|
0,26
|
0,36
|
0,3
|
0,33
|
Source : METTELSAT (1997)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa4.png)
Figure 3 : Moyennes mensuelles des
températures à la station de Kinshasa/ N'djili de 1986 à
1995
1.2.3.- HUMIDITE RELATIVE
Tableau 4Moyennes
mensuelles de l'Humidité relative de l'air observée a la station
de Kinshasa/ N'Djili ( en %)
Ann.
|
Janv.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
1986
|
81
|
78
|
80
|
82
|
82
|
82
|
75
|
72
|
69
|
76
|
81
|
80
|
1987
|
80
|
80
|
80
|
81
|
81
|
81
|
78
|
74
|
74
|
78
|
79
|
80
|
1988
|
82
|
81
|
79
|
81
|
78
|
81
|
83
|
70
|
71
|
75
|
83
|
83
|
1989
|
83
|
81
|
80
|
80
|
83
|
79
|
78
|
72
|
70
|
78
|
81
|
80
|
1990
|
81
|
83
|
79
|
79
|
84
|
83
|
76
|
73
|
73
|
77
|
81
|
84
|
1991
|
82
|
80
|
80
|
81
|
81
|
77
|
78
|
73
|
73
|
72
|
79
|
79
|
1992
|
82
|
80
|
80
|
80
|
84
|
80
|
78
|
71
|
66
|
77
|
81
|
82
|
1993
|
81
|
80
|
79
|
80
|
80
|
78
|
77
|
72
|
72
|
76
|
80
|
80
|
1994
|
74
|
74
|
79
|
78
|
84
|
79
|
76
|
73
|
71
|
80
|
81
|
83
|
1995
|
81
|
80
|
80
|
81
|
84
|
83
|
78
|
75
|
72
|
79
|
81
|
92
|
Moy.
|
81
|
80
|
80
|
80
|
82
|
80
|
77
|
73
|
71
|
77
|
81
|
82
|
Source : METTELSAT (1997)
1.2.4.- LES VENTS
Les vents jouent un rôle prépondérant dans
le déclenchement de la pluie. La partie urbaine du bassin versant de la
rivière N'Djili étant situé dans le contexte
climatologique de Kinshasa, connaît le même régime des vents
que l'ensemble de la ville. Kinshasa est situé à
proximité du courant marin de Benguela et de l'influence des pseudo
moussons du Golfe de Guinée. Il est caractérisé par des
vents faibles au sol de direction Sud-Ouest. Leur vitesse avoisine rarement 10
Km/H. La vitesse moyenne de vents est de 4 Km/H en saison des pluies et de 5
Km/H en saison sèche. La vitesse du vent résultant moyen oscille
de 1,2 noeuds ou 2,2 Km/H avec 64 % de persistance à 6 H00' T.U.
à 2,4 noeuds ou 4,5 Km/H avec 60 % de persistance à 9H00'. Sa
direction annuelle est constante. La direction normale des vents
observés à la girouette à la station de N'Djili est de 250
à 270 °. Les calmes sont les plus fréquents : plus de
60 % des observations en saison des pluies mais les nuits 50 % environ des
observations en saison sèche.
Tableau 5 :Vitesse
journalière moyenne du vent en Km.h à la station de Kinshasa /
N'Djili calculée pour la période de 1961 à
1970
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
An
|
SP
|
SS
|
Moyenne
|
3.9
|
4.1
|
4.1
|
3.8
|
3.6
|
4.0
|
4.4
|
5.6
|
5.6
|
4.7
|
4.2
|
3.7
|
4.3
|
4.0
|
4.9
|
Maximale
|
4.6
|
4.8
|
4.8
|
4.4
|
4.1
|
4.7
|
5.0
|
6.3
|
6.6
|
5.4
|
4.8
|
4.3
|
4.8
|
|
|
Minimale
|
3.3
|
3.3
|
3.3
|
2.6
|
2.6
|
3.4
|
3.9
|
4.6
|
4.7
|
4.2
|
3.6
|
2.9
|
3.9
|
|
|
Source : Crabbe (1980)
1.2.5.- MICROCLIMAT
Tableau 6 Eléments
du climat mesures a la station de Kinshasa-N'Djili sur 10 ans de 1986 a
1995
Mois
|
Précipitation
( en mm)
|
Nombre des jours de pluies
|
Humidité de l'air (en %)
|
Température
( en °C)
|
Janvier
|
170,3
|
10,2
|
81
|
25,5
|
Février
|
148,1
|
9,7
|
80
|
25,8
|
Mars
|
176,8
|
12,8
|
80
|
26,1
|
Avril
|
203,3
|
17,8
|
81
|
25,7
|
Mai
|
185,0
|
12,0
|
82
|
25,5
|
Juin
|
3,9
|
1,1
|
80
|
23,6
|
Juillet
|
2,1
|
0,3
|
78
|
22,5
|
Août
|
14,7
|
1,5
|
73
|
23,8
|
Septembre
|
37,2
|
4,5
|
71
|
25,3
|
Octobre
|
165,4
|
12,0
|
77
|
25,4
|
Novembre
|
268,1
|
16,1
|
81
|
25,2
|
Décembre
|
155,6
|
13,0
|
82
|
25,3
|
Moyenne annuelle
|
1530,5
|
111,9
|
78,8
|
25
|
Source : METTELSAT (1997)
En moyenne de 1986 à 1995, il est tombé par an
au niveau de la station de Kinshasa / N'Djili, 1530,5 mm de pluies
répartis au cours de 111,9 jours avec un minimum de 102 jours de pluies
en 1993 et un maximum de 138 jours de pluies en 1989. Tous les auteurs (Van
Caillie, 1983 et Pain, 1984) s'accordent pour dire qu'il pleut en moyenne plus
de 100 jours par an sur l'ensemble de la ville. Pour Pain (1984), les
précipitations se produisent dans la majorité des cas (70%) sous
forme d'orages, parfois très localisés. A ce sujet, Van Caillie
(1983) signale même des inondations survenues à Binza et à
N'Djili le 28 novembre 1975, à la suite des pluies dépassant 40
mm. En réalité de telles pluies se produisent
régulièrement au niveau de toutes les stations au point
d'entraîner des crues brutales de nombreuses rivières qui
sillonnent la ville avec pour conséquences des inondations des parties
basses et des érosions très souvent spectaculaires et
catastrophiques dans les zones collinaires périphériques. Avec
respectivement des moyennes mensuelles de 203,3 mm et 268,1 mm des pluies,
avril et novembre demeurent les mois les plus pluvieux où l'on
enregistre chaque année des catastrophes naturelles en raison de fortes
averses. Le déficit pluviométrique s'observe en juin, juillet et
août avec respectivement 3,9, 2,1 et 14,7 mm de pluies.
Dans l'ensemble, cependant, le réseau hydrographique de
la plaine présente, en ville, une pente suffisante (2,3 à 7%)
pour évacuer les eaux générées par les pluies les
plus importantes en 24 heures. La température varie de 22,5 °C en
moyenne au mois de juillet à 26,1°C en mars soit une amplitude
thermique annuelle de 3,6°C. L'humidité relative varie de 71%
(septembre) à 82% (mai).
1.3. RIVIERE N'DJILI
La N'Djili, longue de 30 Km, est un des affluents du fleuve
Congo. Elle est et prend sa source dans les collines de la province du
Bas-Congo et traverse la ville de Kinshasa du Sud au Nord va se jeter dans le
fleuve par un delta aux bras anastomosés (Photo 1). Son parcours
constitue la limite de séparation entre la ville Est et le reste de la
ville (Kinshasa-Ouest, Nord, centre et Sud-Ouest). Elle délimite avec
la rivière N'sele une partie du site appelée
« plaine entre N'Djili et N'sele ». Celle-ci se
présente sous une forme allongée d'Est en Ouest, en arc de cercle
large de 4 à 6 Km, et très différente de la partie
occidentale du site qui est très découpée par des
rivières locales (Flouriot et al., 1975). Ses rives sont aujourd'hui
colonisées par la ville actuelle : on y trouve ainsi des
habitations, des espaces occupées par les cultures
maraîchères et de nombreuses fermes pour l'élevage.. A ce
propos, le rôle économique des vallées alluviales du
réseau hydrographique la rivière N'Djili (vallées de la
Lukaya, de la Matete, de la Kwambila, de la rivière Imbu, de la
Bimunsaka, de la Kimbasala...) est très important. En outre, on peut
noter que la vallée de la N'Djili est une portion de l'espace urbain
d'occupation massive.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa5.png)
Photo 1: Vue panoramique
d'une partie de la rivière N'Djili au niveau du quartier 8 de la commune
de N'Djili: la beauté du site montre que l'on pêut par un
aménagement rationnel, le transformer en un lieu de loisir voire
touristique pour le tourisme urbain
1.3.1. PROFIL DE LA RIVIERE N'DJILI
En amont, elle présente un profil hydrographique avec
un encaissement prononcé {profil en V} au niveau des collines où
la pente est forte ; sur le trajet médian, l'encaissement est moins
prononcé qu'en amont {profil en U} et en aval, le trajet est
subhorizontal. Suite à la faiblesse de la pente en aval et sur le trajet
médian, il en résulte une forte sédimentation dans ces
zones avec d'importants dépôts des sédiments provenant des
parties hautes : d'où, l'étalement de la rivière en
ces lieux avec comme conséquences l'envasement et des inondations
parfois catastrophiques observées au niveau des parties basses. En
réalité, à ce propos, la rivière N'Djili n'est pas
un cas unique ; la situation est analogue pour toutes les rivières
qui traversent la ville de Kinshasa. Les parties basses de ces dernières
constituent des sites de dépôts des matériaux
arrachés aux flancs des collines par le processus érosif. Ainsi,
les vallées de la plupart des rivières de Kinshasa sont devenues
d'importantes carrières de sables. C'est le cas des rivières
N'Djili et Matete.
1.3.2. DONNEES HYDROLOGIQUES
Les données hydrologiques figurent dans la fiche
hydrologique de la rivière N'Djili (tableau 1).
Tableau 7 Fiche
hydrologique de la rivière N'Djili
Bassin versant
|
1980 Km2
|
Débit minimum observé en 1966
|
22,3 m3
|
Débit minimum centenaire
|
18 m3
|
Débit maximum observé en 1966
|
100 m3
|
Plus hautes eaux observées sur le Boulevard Lumumba en
1966
|
279,82 m
|
Plus basses eaux observées en 1966
|
278,30 m
|
Plus basses eaux centenaires
|
278,08 m
|
Pluie annuelle moyenne
|
1334 mm
|
Evapotranspiration réelle par an
|
700 mm
|
Ecoulement moyen
|
47 %
|
Vitesse moyenne du courant
|
1,5 m/s
|
Source : Fernandez (1966) cité par Flouriot
et al. (1975).
1.3.3. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
Le réseau hydrographique de la rivière N'Djili
est constitué d'un grand nombre des rivières d'importance
variable et d'innombrables autres petits ruisseaux autochtones, permanents ou
saisonniers. Leurs débits varient en fonction des saisons devenant plus
importants pendant la saison de pluie. Le tableau 8 donne les principaux
affluents de la rivière N'Djili et les territoires qu'ils drainent.
Tableau 8 Principaux
affluents de la rivière N'Djili
Cours
|
Côté
|
Affluents
|
Longueur en Km
|
Direction
|
Territoire drainé
|
Supérieur
|
Gauche
|
Lukaya
|
44
|
Ouest - Est
|
- Quasi - totalité du district de la Lukaya notamment
territoires de Madimba et de Kasangulu ;
- A Kinshasa: communes de Mont - Ngafula, Lemba et Kisenso.
|
Lua
|
31
|
Ouest - Est
|
-
|
Lusosa
|
13
|
Ouest - Est
|
-
|
Nati
|
3
|
Ouest - Est
|
-
|
Mau
|
11
|
Ouest - Est
|
-
|
Luzumu
|
|
Ouest - Est
|
Partie méridionale du territoire de Madimba
|
D Droit
|
Funda
|
22
|
Est - Ouest
|
-
|
Didingi
|
22
|
Est - Ouest
|
Territoire de Madimba - elle marque la limite de
séparation avec les bassins versants de la N'Sele. Principaux
affluents : la Wungu, la Mampemba, la Mbilu.
|
Inférieur
|
Gauche
|
Lukaya
|
|
|
Draine l'espace urbain de Kinshasa. La plupart de ses
affluents prennent leurs sources dans le cours supérieur ; d'autres
tels que la Nzadi, la Mukuna et la Bimunka dans le cours inférieur.
|
Matete
|
3,5
|
Sud-Ouest à Nord - Est
|
Prend naissance par deux racines situées respectivement
dans la vallée de Yamfu ( à Mbanza-Lemba) et à la limite
entre Kisenso et Mbanza - Lemba. Elle draine Kisenso, Matete, Lemba et
Limete.
|
Kwambila
|
4
|
Ouest - est
|
Draine la commune de Kisenso et constitue la limite entre
Kisenso et Mont - Ngafula.
|
Bimunka
( rivière Imbu)
|
|
|
Rivière locale de direction Nord Sud - Est ; elle
traverse la partie méridionale de la commune de Lemba.
|
Droite
|
Nshimi
|
|
Ouest - Est
|
De source locale, ses eaux chargées des matières
sablo-argileuses proviennent des collines de Kimbanseke
|
Source: Tableau réalisé sur base des
informations puisées chez Flouriot et al ( 1975)
1.4. GEOMORPHOLOGIE ET DONNÉES
MORPHOMÉTRIQUES DU BASSI VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI
1.4.1.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE
N'DJILI
Le profil topographique du bassin versant de la rivière
N'Djili présente deux ensembles morphologiques : la zone de la
plaine et celle des collines. La carte 1 présente le bassin versant de
la rivière N'Djili.
1.4.1.1.-
ZONE DE LA PLAINE
Elle est située entre 280 et 350 m d'altitude moyenne.
Elle s'étend au nord du bassin versant vers l'aval et l'exutoire de la
N'Djili, remontant vers le sud jusqu'au - delà des environs de Riflaert
et de N'Djili Brasserie. On y distingue des surfaces plus basses, des
marécages et des terrasses qui tirent leur origine de l'érosion
pluviale. A l'Est de la N'Djili, les terrasses alluviales se présentent
comme une succession des petits compartiments de quelques Kilomètres
carrés bien individualisés. A l`Ouest, la plaine alluviale forme
une seule entité d'environ 70 kilomètres carrés de
superficie.
1.4.1.1.-
ZONE DES COLLINES
La zone des collines s'étend en amont de la
rivière N'Djili au-delà de Riflaert, englobant en son sein en
quelques endroits les collines de Kimbanseke, de Kisenso jusqu'aux environs de
Dingi - Dingi. Les versants à moins de 12,5 % de pente sont les plus
représentés. Mais, on trouve néanmoins des versants
à pentes comprises entre 12,5 et 20 %. Celles de 20 % et plus sont rares
et nettement localisées. Mais d'une manière
générale, les pentes de plus de 20% et celles qui leur sont
associées sont caractérisées par un
phénomène de sape à la base des versants. Cette sape est
active lorsque le versant se termine par un talus. Dans ce cas,
l'activité érosive est moins grande quand le pied du versant est
concave, et plus intense quand le pied du versant est de forme convexe. C'est
le cas du versant oriental de la colline de Kisenso.
Les différentes formes de reliefs sont le
résultat de l'action érosive des eaux courantes et des pluies qui
ont attaqué le sol depuis la fin du cénozoïque. Des graves
dangers menacent les cours inférieurs des bassins versant de
rivières de Kinshasa y compris celui de la rivière N'Djili. Il
s'agit des érosions occasionnées par le ruissellement brutal des
eaux des pluies sur les pentes des collines où elles prennent naissance
et dont elles sont les drains naturels ou des versants collinaires qui
délimitent leurs vallées. Dans le premier cas, il s'agit des
rivières locales comme la Makelele et la Yolo et dans le second cas, ce
sont les rivières allogènes représentées par la
N'Djili et la N'sele. Leur paysage géologique a été
façonné par des roches peu résistantes, composées
essentiellement des grès tendres et des sables recouverts d'un manteau
d'altération épais et facilement mobilisable. Elles
façonnement des formes topographiques dans le bassin versant
résulte de la pente et de l'érosion pluviale dans un
matériel peu cohérent. Comme le dit Kabala (1994), les sols
africains sont à la fois pauvres et fragiles pour des raisons
pédogenétiques et climatiques. Ils sont vulnérables et
exposés à toutes formes de dégradations :
érosions pluviales et éoliennes, dégradations physico -
chimiques et biologiques. Il en est de même de la vallée de la
rivière N'Djili. Cependant, il sied de noter que l'occupation massive
des vallées de la N'Djili, de la Lukaya et d'autres affluents importants
de la rivière N'Djili, a modifié les propriétés
physiques naturelles du bassin versant. Cette occupation a transformé le
contexte pédologique, la végétation, la topographie...Les
photos 1 montrent l'occupation progressive et illégale des versants de
la vallée de la rivière Kwambila.
Carte 1: Carte
topographique du bassin versant
Carte 2: Carte indiquant
les principaux cours d'eau qui font partie du réseau hydrographioque de
la rivière N'Djili.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa6.png)
Photo 2: Site collinaire
dans la commune de Kisenso en pleine occupation anarchique après un
aménagement sommaire.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa7.png)
Photo 3: Vue du flanc de
colline occupée spontanément au mépris de toutes les
normes urbanisitiques dans la vallée de la rivière Kwambila, un
des affluents de la rivière N'Djili.
1.4.2..- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES
Le bassin versant peut être caractérisé
par sa morphologie (forme, relief, réseau de drainage), la nature du sol
et la couverture végétale. Il existe un certain nombre d'indices
pouvant servir des points de repère dans la classification des bassins
et de faciliter les études par analogie : indice de
compacité de Gravelius (Kc), le relief, le rectangle équivalent
et les indices de pente.
Le tableau 9 indique les données morphométriques
du bassin versant de la rivière N'Djili.
Tableau 9 : Données
morphométriques du bassin versant de la rivière
N'Djili
Paramètre
|
Partie urbaine
|
Ensemble du bassin versant
|
Périmètre (Km)
|
20, 070
|
180,7
|
Superficie (Km2)
|
625
|
2078,5
|
Rectangle équivalant
|
L : 18,32 Km
l: 2,589 Km
|
L: 53, 73 Km
l:36, 84 Km
|
Indice de pente de Roche (Ip)
|
0,3 %
|
-
|
Indice global de pente
|
2,096
|
-
|
Indice de compacité de Gravelius (KG)
|
1,7
|
1,14
|
Densité de drainage (Dd) Km / Km2
|
-
|
5,396
|
Sources : Tshiene (1996) ; Mulumba (1997)
Les résultats des analyses morphométriques
appellent les observations suivantes :
- L'indice de compacité de Gravelius indique que le
bassin versant a une forme circulaire dans l'ensemble (1,14) mais
allongé dans la partie urbaine. Dans celle -ci, l'écoulement est
faible et moins aisé ce qui explique la stagnation des eaux en cas de
reflux ;
- L'indice de pente de Roche est très faible : le
terrain est presque sans pente d'où un dépôt important des
sédiments ;
- Au sein du bassin versant, il y a une forte densité
de drainage ce qui traduit un écoulement superficiel important.
1.5.- GEOLOGIE ET PEDOLOGIE DE KINSHASA
1.5.1.- CONTEXTE GEOLOGIQUE
Le bassin versant de la rivière N'Djili fait partie du
contexte géologique régional de Kinshasa qui, selon
l'échelle stratigraphique ( Egoroff, 1955), se présente de la
manière suivante de haut en bas :
1° les « alluvions
récentes » du fleuve et des rivières, sablo -
argileuses se situent dans les extensions marécageuses de la basse
plaine de Kinshasa et dans les vallées humides.
2° Les « sables de Lemba »,
couche de sable blanc, de 0 à 10 m
d'épaisseur, généralement fin avec de gros grains
épars, qui recouvre la plaine entre les rivières N'Djili et
N'Sele ainsi que la partie su d de la ville.
3° Les « limons » :
ce terme regroupe des sables de moyens à fins, argileux de
couleur brune ou orangée, de 0 à 30 cm d'épaisseur et
très répandus sur les surfaces les plus élevées de
Kinshasa. Ils comblent les surfaces ravinées des couches sous-jacentes
et sont eux - mêmes très profondément ravinés au
sommet.
4° Les « sables
kaolineux » : couche d'épaisseur de 0 à 5
m ; elle est constituée des sables fins et très fins
emballés dans du kaolin blanc. Cette roche, qui occupe toute la plaine
de Kinshasa, a été latérisée et a comblé les
ravinements des couches sous-jacentes.
5° Les « sables fins à
grossiers, graveleux » : de 0 à 25 m
d'épaisseur, cette couche de sable surmonte les autres couches
sous-jacentes là où elles ont été
ravinées.
6° le « grès
polymorphe » : il représente le sommet
silicifié du « grès tendre » ,
d'épaisseur irrégulière ne dépassant pas 2
m, ces roches se présente sous forme de dalle étendue,
fissurée et ravinée au sommet.
7° Le « grès
tendre » : beige, rose ou blanchâtre et
d'épaisseur de 30 m ; cette roche se dépose en discordance
sur la couche sous-jacente. Elle s'observe sur la rive gauche du fleuve Congo
entre Kingabwa et l'embouchure de la Funa.
8° Le « grès
marneux » : en discordance sur le socle
schisto-gréseux de l'Inkisi, d'épaisseur de 10 à 15 m,
plus argileux, remplit les irrégularités du socle. Cette couche
est souvent complètement érodée.
9° Le soubassement ou socle est constitué des
roches gréseuses du précambrien connues sous le nom
de «série d'Inkisi ». Il affleure
à la hauteur des rapides de Kinsuka ( Mont - Ngaliema) au Nord et en
aval de la rivière N'Djili au sud. De façon synthétique
les formations géologiques de la région de Kinshasa se
subdivisent en deux domaines :
a) Le terrain de couverture comprenant le
« grès tendre » d'âge mésozoïque
ou secondaire, le « grès polymorphe » d'âge
cénozoïque ou tertiaire ; des sables, des limons, des argiles
et des alluvions d'âge quaternaire.
b) Le socle de substratum d'âge précambrien (
> 4,5 milliards d'années B.P.) en profondeur.
On remarquera ainsi l'absence des formations du
paléozoïque ou âge primaire étant donné que les
terrains de couverture se déposent directement ou en discordance sur le
socle.
Toutefois, le bassin versant de la rivière N'Djili
présente sur le plan géologique les caractéristiques
spécifiques suivantes:
1. Dans la zone de la plaine (Matete, N'Djili)
a) Sols superficiels :
- sables fins argileux bruns ou jaunes
- Sables blancs fins ou moyens
- Argiles
b) Sols de profondeur
- Sables d'alluvions plus anciennes, sables grossiers et
argiles ;
- Colluvions d'origine éolienne plus tardive (sables
grossiers moyens)
- Débris ou dalle de grès tendre et grès
polymorphes.
2. Dans la zone collinaire (Kisenso, Kimbanseke)
A) Sols superficiels :
-terrains meubles constitués de sables fins
argileux, jaunes à bruns ;
-sables fins moyens blancs.
b) Sols de profondeur
Terrains plus grossiers ou cohérents :
- sables grossiers ;
- Dalle de grès polymorphe.
1.5.2.- PEDOLOGIE
Le sol est le produit de l'altération des roches sous
l'action du climat et des conditions biologiques du milieu. De ce fait, sa
nature et ses propriétés dépendent en grande partie de
celles des roches-mères.
La stratigraphie des couches pédologiques
décrites ci-dessus indique la nature des matériaux superficiels
qui ont servi de roches-mères à la formation des sols ou
pédogenèse de la région de Kinshasa. Or,
l'altération des grès aboutit principalement à la
formation des sables. Les sols de Kinshasa et donc du bassin versant de la
rivière N'Djili dams sa partie urbaine sont essentiellement
constitués des sables fins plus ou moins argileux, des sables moyens et
des sables grossiers. Dans les vallées et les dépressions
marécageuses, ces sols sont plus riches en argiles provenant de
l'altération des grès feldspathiques en milieu hydromorphe, de
l'alluvionnement par les cours d'eau et du colluvionnement par le ruissellement
diffus. Les sols de ces sites sont plutôt sablo-argileux. Les formations
superficielles de la plaine sont généralement sableuses,
constituées de sables fins très mal classés avec de gros
grains et des débris du « grès polymorphe ».
Ces derniers révèlent l'origine collinaire de ce
dépôt, corrélatif au démantèlement de la
pénéplaine du Kwango. De manière presque discontinue, on
trouve successivement dans le bassin versant de la rivière N'Djili
:
1. Dans la zone de la plaine, on observe la
prédominance des formations à flots colluvio-alluviales. Il
s'agit des sols jeunes peu évolués ou rego-sols :
- Sols hydromorphes sur alluvions dans les bas-fonds
(N'Djili, Matete) ;
- Sols sur alluvions colluvions dans les vallées de
culture maraîchères, vallées de la N'djili et de la Lukaya
(Kisenso, Matete, N'Djili) ;
- Sols typiques remaniés caractéristiques des
espaces bâtis et lotis (N'Djili).
2. Dans la zone collinaire, on trouve par endroit et de
manière discontinue, les formations suivantes :
- Des sols typiques remaniés dans les espaces
bâtis (Kisenso, Kimbanseke) ;
- Des sols pénévolués modaux dans les
sommets des collines du Sud ;
- Des sols typiques indurés dans les lignes des
crêtes et les pentes des versants au Sud.
1.6.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE
N'DJILI
Le profil topographique du bassin versant de la rivière
N'Djili présente deux ensembles morphologiques : la plaine et la
zone des collines.
1.6.1.- ZONE DE PLAINE
Elle est située entre 280 et 350 m d'altitude moyenne.
Elle s'étend au nord du bassin versant vers l'aval et l'exutoire de la
N'Djili, remontant jusqu'au-delà des environs de Riflaert et de N'Djili
Brasserie. On y distingue des surfaces plus basses, des marécages et des
terrasses qui tirent leur origine de l'érosion pluviale. A l'Est de la
N'Djili, les terrasses alluviales se présentent comme une succession de
petits compartiments de quelques Kilomètres carrés bien
individualisés. A l'Ouest, la plaine alluviale forme une seule
entité d'environ 70 kilomètres carrés de superficie.
1.6.2.- ZONE DES COLLINES
La zone des collines s'étend en amont de la
rivière N'Djili au-delà de Riflaert, englobant en son sein en
quelques endroits les collines de Kimbanseke, de Kisenso jusqu'aux environs de
Dingi-Dingi. Les versants à moins de 12,5 % de pente sont les plus
représentés. Mais, on trouve néanmoins des versants
à pente comprise entre 12,5 et 20 %. Celles de 20 % et plus sont rares
et nettement localisées. Mais d'une manière
générale, les pentes de plus de 20 % et celles qui leur sont
associées sont caractérisées par un
phénomène de sape à la base des versants. Cette sape est
active lorsque le versant se termine par un talus. Dans ce cas,
l'activité érosive est moins grande quand le pied du versant est
concave, et plus intense quand le pied du versant est de forme convexe. C`est
le cas du versant oriental.
Les différentes formes de reliefs sont le
résultat de l'action érosive des eaux courantes et des pluies qui
ont attaqué le sol depuis la fin du cénozoïque. De graves
dangers menacent les cours inférieurs des bassins versants des
rivières de Kinshasa y compris celui de la rivière N'Djili. Il
s'agit des érosions occasionnées par le ruissellement brutal des
eaux de pluies sur les pentes des collines où elles prennent naissance
et dont elles sont les drains naturels ou des versants collinaires qui
délimitent leurs vallées. Dans le premier cas, il s'agit des
rivières locales comme la Makelele et la Yolo et dans le second cas, ce
sont des rivières allogènes telle que la rivière N'Djili
et la N'Sele. Leur paysage a été façonné par des
roches peu résistantes, composées essentiellement des grès
tendres et des sables recouverts d'un manteau d'altération épais
et facilement mobilisable. Le façonnement des formes topographiques
dans le bassin versant résulte de la pente et de l'érosion
pluviale dans un matériel peu cohérent. Comme le dit Kabala
(1994), les sols africains sont à la fois pauvres et fragiles pour des
raisons pédogénétiques et climatiques. Ils sont
vulnérables et exposés à toutes formes de
dégradations : érosions pluviales et éoliennes,
dégradations physico-chimiques et biologiques. Il en est de même
de la vallée de la rivière N'Djili. Cependant, il sied de noter
que l'occupation massive des vallées de la N'Djili, de la Lukaya et
d'autres affluents importants de la rivière N'Djili, a modifié
les propriétés physiques naturelles du bassin versant. Cette
occupation a transformé le contexte pédologique, la
végétation, la topographie...Les photos 3 et 4 montrent
l'occupation spontanée et illégale des versants de la
vallée de la rivière Kwambila dans le bassin versant de la
rivière N'Djili.
1.7.- VEGETATION
1.7.1- VEGETATION NATURELLE
La végétation naturelle de la partie urbaine du
bassin versant de la rivière N'Djili est de même type que celle
de l'ensemble de la ville de Kinshasa. Elle est décrite par Devred
(1959) comme étant « des forêts denses et humides semi -
décidues, subéquatoriales et périguinéennes, en
galeries ou à l'état des massifs isolés dans les savanes
guinéennes », développées sur le sol sableux et
sablo - argileux du système de Batéké. Le type de
végétation naturelle qui domine sur un faciès est
lié au climat, à la nature du sol et à la morphologie du
site (plaine, colline ou montagne).
1.7.1.1.- PLAINE DE KINSHASA
La plaine est le domaine de la savane dégradée
et de la forêt inondée à Papyrus. La
végétation herbacée comprend : Papyrus sp,
Nymphea sp, Trachypogon tholonii, Pennisetum sp,
Hyparrhenia diplandra, Panicum maximum et Loudetia
simplex. La végétation arborée est dominée par
Manilkara sp, Berlinia sp, Mitragyna sp,
Milletia drastica, Hymenocardia acida, Erythrena sp,
Albizia adranthofolia et Anthoclesta liebrechtsiana.
1.7.1.2..- COLLINES DE Kinshasa
Au niveau de la colline, on rencontre des galeries, des
jachères et des lambeaux forestiers. La strate herbacée est
représentée par les genres Hyparrhenia,
Pennisetum, Scopobolus, Rynchelytrum,
Digitaria...La strate arbustive décroît en abondance avec
l'altitude. Elle est constituée des formations des forêts claires
en cours de dégradation par endroit. On y rencontre entre autre les
essences suivantes: Milletia laurentii, Xylopia sp,
Marquesya sp, Erythrophleum sp, Syzygium
macrocarpus, Hymenocardia acida, Anona carysophyllas,
Strychnos pungens et Loudetia sp.
1.7.2.- ETAT ACTUEL DE LA VEGETATION A KINSHASA
A Kinshasa, la végétation est
profondément marquée par les activités humaines qui ont
entraîné leur dégradation et même leur disparition
presque complète en de nombreux endroits laissant en place des galeries
forestières dégradées et des lambeaux forestiers qui
continuent à subir une pression humaine très importante.
1.7.2.1.-
FORETS RESIDUELLES OU LAMBEAUX FORESTIERS
Ce sont des îlots des forêts naturelles parfois
primaires mais très souvent fortement secondarisées. On les
rencontre sur les collines. Le tableau 11 indique quelques lambeaux forestiers
du bassin versant de la rivière N'Djili.
Tableau 10 : Inventaire des lambeaux
forestiers du bassin versant de la rivière N'Djili et de certaines
aires voisines
N°
|
Lambeau forestier
|
Commune
|
1
|
Forêt de Mati
|
N'Djili Brasserie
|
2
|
Plateau du mont Amba/ UNIKIN
|
Lemba
|
3
|
Monastère des Prémontrés
|
Mont Ngafula
|
4
|
Kimwenza
|
Mont Ngafula
|
5
|
Lac de ma vallée ( vallée de la rivière
Lukaya)
|
Mont Ngafula
|
6
|
Dingi-Dingi
|
N'sele
|
Dans ces forêts relictes, un certain nombre d'essences
sont constatées. On peut citer Terminalia superba, Agathis
dammara, Senna siemea, Senna spectabilis, Dlonix
regia, Albizia lebeck, Peltophorum pterocarpum... A
titre d'exemple , dans la forêt de Mati appartenant à la
Faculté des Sciences agronomiques de l'Université de Kinshasa, on
trouve les essences suivantes:. Milletia laurentii, Pentaclethra
eetveldana, Musanga cecropioides, Parinari glabra, Vernonia
brazzavillenses
1.7.2.2.-
GALERIES FORESTIERES
Elles accompagnent les principaux cours d'eau sur
d'étroites bandes. Ces forêts rivulaires sont composées de
plusieurs essences ou espèces telles que Raphia sp,
Irvingia sp, Simithée sp, Caloncoba glauca et
Carthormion altissimum. Elles cèdent la place aux forêts
semi - caducifoliées qui, souvent sont fortement secondarisées en
particulier à proximité des villages. Au sein de la ville, elles
ont presque complètement disparu et sont remplacées par des
habitations qui sont érigées sur les berges des rivières
et par une exploitation très intense. Il faut cependant signaler qu'on
les observe encore le long de la rivière N'Djili en amont du pont du
même nom (Photos 2). Pawels (1993) a constaté également la
disparition de la forêt galerie le long de la rivière Lukaya.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa8.png)
Photo 4 : Une vue partielle
de la forêt galerie complètement dégradée
située sur les rives de la rivière N'Djili
Malheureusement, les quelques lambeaux forestiers
éparpillés au sein du bassin versant comme de petites oasis
vertes dans un désert ainsi que les galeries forestières sont
entrain de disparaître inexorablement. L'explosion démographique
entraîne une demande de plus en plus forte en produits forestiers ligneux
et non ligneux et en espaces pour la construction et les cultures. Comme
l'affirme Vennetier (1982), « une si grande concentration d'hommes
est à l'origine des multiples problèmes démographiques,
sociaux, économiques et environnementaux que les campagnes connaissent
peu ou pas ». Les études menées par Pain (1984)
montrent que le couvert forestier n'a cessé de régresser
à Kinshasa (tableau 8).
Tableau 11 : Dégradation progressive des
forêts à Kinshasa entre 1958 et 1968
Situation des forêts en % d'espace occupé
|
1958
|
1968
|
F. semi-caducifoliée subéquatoriale
secondaire
|
27,9
|
4,48
|
F. semi - caducifoliée dégradée et
recrû forestier
|
33,74
|
59,66
|
Champs en activité
|
32,07
|
69,1
|
Source : Pain (1984)
En 1958, la forêt couvrait 398 Km2, soit 7 %
de la superficie totale de la ville de Kinshasa. En 1968, celle - ci ne
représente plus que 1 %. Dans la même période, les
formations arborées sont passées de 8,5 à 15 %.
1.8.- POPULATION
Le bassin versant de la rivière N'Djili revêt une
grande importance démographique : les communes qui font partie de
la rivière N'Djili hébergent 2 660 724 habitants soit près
de 44,49 % de la population de Kinshasa sur une superficie d'à peine
835,83 Km2 soit 8,6 % du territoire de la ville. Le tableau
indique la population résidant dans le bassin versant de la
rivière N'Djili par communes.
Tableau 12: Situation administrative et
démographique dans la partie urbaine du bassin versant de la
rivière N'Djili
Géomorphologie
|
Communes
|
Superficie en Km2
|
Quartiers du bassin versant
|
Population
|
Hab. / Km2
|
Plaine
|
Limete
|
67,60
|
Ndanu, Kingabwa, Nzadi, Madrandele, Salongo
|
288518
|
10120
|
Masina
|
237,78
|
Abattoir
|
355736
|
4852
|
Lemba
|
23,70
|
Camp riche, Mbanza-Lemba, Livulu, Salongo
|
359573
|
14422
|
Matete
|
5,60
|
Toute la commune
|
236071
|
45797
|
N'Djili
|
69,73
|
Q. 1, 6, 7, 8, 9 et 13
|
255333
|
29462
|
Total
|
383,41
|
62
|
1495231
|
3900
|
Colline
|
Kimbanseke
|
76,9
|
|
794831
|
10335
|
Mont Ngafula
|
358,92
|
Tchad et Kimwenza
|
118724
|
314
|
Kisenso
|
16,60
|
Toute la commune
|
251938
|
15177
|
Total
|
452,42
|
19
|
1165493
|
2576
|
|
835,83
|
81
|
2660724
|
3183
|
Source : Tableau réalisé à
partir des informations obtenues de diverses sources.
1.9.- OCCUPATION ET AMENAGEMENT DU SITE
1.9.1.- HISTORIQUE DE L'OCCUPATION DU SITE
Initialement cantonnée dans la plaine alluviale du
fleuve Congo, l'agglomération s'est étendue jusqu'aux collines
qui dominent le site initial et a poursuivi son extension dans la plaine
alluviale vers l'Est. A l'époque coloniale, un contrôle strict de
l'immigration avait permis une urbanisation rationnelle avec un zonage
précis qui a donné naissance à des quartiers ayant des
fonctions bien déterminées : industriels, administratifs,
résidentiels de haut et de bas rang.
Malheureusement, cette discipline dans l'occupation du site
disparaîtra avec l'indépendance. Les premières
installations illégales apparaîtront dès 1959 sur la
périphérie de N'Djili. L'explosion démographique de la
ville par la croissance naturelle et surtout l'exode rurale et la
pauvreté croissante vont pousser la population à occuper des
sites déclarés « non aedificandi » : le
lit majeur des rivières, les zones inondables, les zones collinaires
à pentes très fortes de 8 à 12% voire 20% ou plus... Cette
situation sera à l'origine des catastrophes très souvent
dramatiques ( érosions spectaculaires, inondations dramatiques, pertes
en vies humaines et dégâts matériels importants).
1.9.2.- SITUATION ACTUELLE DE L'OCCUPATION DU SITE
La partie urbaine du bassin versant de la rivière
N'Djili tout comme la ville de Kinshasa présente deux parties bien
distinctes qui, à part quelques problèmes communs liés
à l'environnement global, montrent des problèmes
spécifiques en rapport avec la gestion et l'occupation de
l'espace : la plaine ou ville basse et la zone des collines ou ville haute
(carte n° 1).
1.9.2.1.- LA PLAINE DE KINSHASA OU
VILLE BASSE
Historiquement, l'occupation du site s'est effectué en
deux temps : dans un premier temps a été occupée la
plaine de Kinshasa où se sont implantées les communes constituant
l'habitat formel comprenant les catégories d'habitat suivantes :
zones résidentielles, anciennes et nouvelles cités ainsi que les
cités planifiées. Le tableau 10 montre les différentes
catégories actuelles d'habitat à Kinshasa.
Située à 300 m d'altitude, la plaine de Kinshasa
s'étend de la baie de Ngaliema au nord jusqu'à la rivière
N'sele à l'Est. C'est la zone des inondations et du dépôt
des matériaux arrachés aux collines. Elle se divise en deux
parties : la plaine de Kinshasa proprement dite à l'ouest et la
partie appelée «l'entre N'Djili - N'Sele » située
à l'Est.
La zone de plaine ou ville basse est d'occupation ancienne
avec une densité moyenne de 367 habitants au Km2. Elle compte
18 communes. Celles - ci sont planifiées et jouissaient à
l'époque de toutes les infrastructures indispensables. Avec le temps, la
plupart des infrastructures se sont dégradées, les caniveaux se
sont bouchés ou ont été détruits créant une
situation d'insalubrité généralisée. Au point de
vue épidémiologique, on peut les considérer comme des
zones à très haut risque. La plupart des maladies d'origine
hydrique y sévissent à l'été pratiquement
endémique. Il faut noter le cas du choléra et de la fièvre
typhoïde qui ont élu domicile dans le pool Kingabwa et dans des
communes comme Barumbu.
1.9.2.2.- LA ZONE DES COLLINES OU
VILLE HAUTE
C'est la partie de la ville qui, située en
périphérie sur le complexe collinaire, surplombe la plaine de
Kinshasa au sud, au sud - ouest et à l'ouest. On y trouve de nombreuses
collines dont certaines atteignent 600 m d'altitude : Pic Meuse (710 m),
Mont Ngafula (630 m), Mont Amba (417 m), Djelo Binza (520 m)...Ces zones
présentent des pentes de 8 à 12% mais dépassent parfois
20% par endroit (Flouriot, 1975). Selon Pain (1984), les pentes de 9 à
13 % constituent la limite d'infiltration des eaux et le début du
ruissellement. La pente constitue une contrainte majeure à
l'urbanisation comme l'indique le tableau 9.
Tableau 13 : Caractéristiques de la pente en
relation avec la stabilité et la position du relief et
l'urbanisation
Importance de la pente
|
Rapport entre la pente et l'urbanisation
|
Valeur de la pente
|
Stabilité et position dans le relief
|
Valeur de la pente
|
Caractéristiques
|
< 3%
|
Convexité sommitale stable, ruissellement faible,
infiltration aisée ;
Replats d'accumulation et fonds de vallée en voie de
remblaiement ; les alluvions s'y déposent ;
Bonne stabilité si le drainage fonctionne bien
|
0 - 4 %
|
Sites aisément urbanisables
|
3%
|
Pentes rectilignes stables sous couvert forestier ;
Ruissellement en nappe sous steppe
|
4 - 8 %
|
Sites fragiles dans les zones d'auto - construction
|
9 %
|
Apparition du ruissellement diffus, début de la
concentration des eaux,
Formation des rigoles quand le couvert naturel a disparu au
profit de la steppe ou de la savane, ravinement en cas des travaux favorisant
la concentration des eaux de surface, limite des possibilités
d'infiltration des eaux en fossés suivants les courbes des niveau.
|
8-12 %
|
Sites nécessitant d'importants travaux de
soutènement et d'évacuation des eaux pluviales
|
12,5 %
|
Valeur limite fréquente pour ces pentes ; pentes
moins fréquentes ou portion des versants peu étendues reliant
une section amont en pente plus faible à une section avale plus pentue
ou l'inverse au pied d'un versant
|
12 - 20 %
|
Site difficilement urbanisable
|
25 à 30 %
|
Limite inférieure fréquente des pentes
rectilignes les plus fortes; pentes des cirques et des versants
très raides actifs, ravinement intense sur sol dénudé.
|
> 20 %
|
Sites non aedificandi
|
Source : Tableau réalisé avec les
informations recueillies chez FLOURIOT et al. (1975)
Les zones, réputées « non
aedificandi », ont été envahies par la population qui
les a occupées anarchiquement au mépris des normes urbanistiques
et très souvent avec la complicité des chefs coutumiers et des
agents des Affaires foncières. La ville haute, surpeuplée, est
caractérisée par une population généralement pauvre
et l'absence d'infrastructures de base essentielles : il n'y a ni voiries
ni réseaux d'égouts ni canaux d'évacuation des eaux
usées et pluviales. Par suite des conditions socio-économiques
difficiles, cet habitat informel et précaire ne cesse de
s'accroître.
La ville haute est le domaine des érosions et de
glissements de terrains. On dénombre aujourd'hui près de 280
érosions majeures et les cas d'ensablement sont devenus monnaie courante
et n'étonnent plus guère personne.
En réalité, malgré la grande
étendue de la ville de Kinshasa (9965,2 km2, seule une infime
partie est réellement urbanisée (255 Km2).
Deux phénomènes expliquent l'occupation massive
des terres marginales et des zones sensibles du bassin versant de la
rivière N'Djili :
1. L'évolution politique du pays au moment de
l'indépendance
En effet, les hommes politiques principalement ceux des
provinces voisines de Kinshasa , soucieux d'avoir la majorité
nécessaire pour le contrôle de la capitale ont facilité
l'afflux massif des ressortissants de leurs provinces d'origine
respectives ;
2. Accroissement démographique explosif dû
à la croissance naturelle de la population et à l'importance des
mouvements migratoires.
Les nouveaux venus, sans ressources, se sont rabattus en
général sur les terres marginales et à risque où il
leur était facile d'acquérir un toit à soi sans beaucoup
de frais. Ensuite, le mouvement d'occupation de ces zones s'est
accéléré en attirant tous les marginaux et les sans emploi
qui ont alors occupé des zones dangereuses (collines de Kisenso, lits
majeurs de la rivière N'Djili et des autres rivières de son
réseau hydrographique comme la rivière Matete). Le tableau 10
indique l'évolution démographique et l'extension spatiale de la
ville de Kinshasa dans son ensemble et le tableau 10 donne la situation
actuelle de l'occupation de l'espace.
Tableau 14 : Evolution démographique et
extension spatiale de la ville de Kinshasa
Année
|
Population
|
Taux de croissance par période de 5 ans
|
Superficie (en hectares)
|
1884
|
5 000
|
3
|
125
|
1910
|
10 000
|
5
|
600
|
1919
|
14 000
|
-
|
650
|
1945
|
101 501
|
20
|
2 000
|
1948
|
125 275
|
-
|
-
|
1950
|
201 905
|
15
|
2331
|
1951
|
|
|
41 - 75 (Km2)
|
1954
|
282 766
|
-
|
1977 (Km2)
|
1957
|
359 332
|
-
|
5512
|
1960
|
500 000
|
11
|
4 100
|
1975
|
1 200 000
|
9
|
17 922
|
1991
|
3 500 000
|
-
|
27 000
|
1992
|
4 000 000
|
-
|
19 000
|
1996
|
5 107 000
|
-
|
9 965 000
|
1999
|
5 862 000
|
-
|
10 000 000
|
2000
|
Env. 6 000 000
|
6,3
|
-
|
Sources : CSA (1959) ; Pain ( 1975 et
1979) ; Crabbe (1980) ; Ngondo et al (1992) ; Rapport national
sur les établissements humains au Zaïre (TPAT- UH, 1996 PNUD/UNOPS
(1998).
Tableau 15 : Occupation du sol
Catégories
|
Utilisation de l'espace
|
Surface en Km2
|
Surface en %
|
Zone agglomérée
|
Habitat formel
|
70
|
0,702
|
Habitat informel
|
150
|
1,505
|
Industrie et commerce
|
18
|
0,180
|
Equipement
|
26
|
0,260
|
Transport
|
35,12
|
0,352
|
Surface agricole
|
191,49
|
1,921
|
Autres
|
100
|
1,003
|
Total
|
590,61
|
5,923
|
|
|
|
Zones urbano - rurales
|
Cultures
|
850
|
8,529
|
Elevages
|
360
|
3,612
|
Réserves terres cultivables
|
7112,84
|
71,376
|
Autres (terres impropres et surfaces d'eau)
|
1051,75
|
10,554
|
Total
|
9374,59
|
94,071
|
Total
|
Aire métropolitaine
|
9965,2
|
100
|
Source : Rapport national sur les
établissements humains au Zaïre ( T.P.A .T- U.H.,
1996)
1.10.- AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA
1.10.1.- HISTORIQUE
Jusqu'en 1940, année de la création du premier
service de planification, la ville a évolué sans plan d'ensemble
comme un puzzle que l'on assemble pièce par pièce. Seul le
problème de logement était pris en compte. Les autres
aspects de l'habitat notamment les équipements commerciaux, sociaux,
scolaires et même le transport étant négligés. Cette
préoccupation se traduira concrètement par la création
à cette époque des organismes chargés de résoudre
le problème généré par la crise des logements pour
indigènes dans les villes congolaises :
1. Le Fonds d'Avance
Il est créé par l'ordonnance 18/AO du 10
janvier 1947. Ce fonds est approvisionné par des avances de fonds faites
par le trésor de l'Etat sous forme d'inscription au budget
extraordinaire. Son rôle consistait à prêter de l'argent
à taux réduit dit taux social (0,50 à 2 %) aux
circonscriptions indigènes, aux cités et autres centres extra -
coutumiers qui les prêtent à leur tour aux congolais capables de
rembourser l'emprunt en un certain nombre d'années.
2. Offices des Cités indigènes et Office des
Cités Africaines
Créés par le décret du 7 juin 1949, ils
furent transformés en Office des Cités Africaines
« O.C.A. » par le décret du 30 mars 1950. Son action
s'étendait à tout ce qui touche au problème de logement,
habitations, infrastructures, équipements des maisons pour commerce et
artisanats communautaires et divers notamment embellissement des parcelles,
essais des matériaux, études d'architecture et d'urbanisme. Le
tableau 12 donne l'ensemble des maisons produites par l'O.C.A. et leurs
localisations.
Tableau 16 : Situation des maisons construites par
l'O.C.A. au 31 décembre 1957
Ville
|
Logements
|
Achevés
|
En chantier
|
Léopoldville (Kinshasa)
|
14 226
|
6 568
|
Stanleyville (Kisangani)
|
4 982
|
369
|
Bukavu
|
3 932
|
190
|
ISA
|
2 405
|
-
|
Elisabethville (Lubumbashi)
|
2 550
|
95
|
Total
|
28 095
|
7 222
|
Ces maisons juxtaposées et à étages
présentaient les avantages suivants :
- Forte densité d'occupation ;
- Diminution des frais d'occupation ;
- Réduction du prix de revient.
3. La formule « GREVISSE »
Elle a été conçue et mise en oeuvre par
le commissaire de district Grevisse à Elisabethville (Lubumbashi) en
1949. La ville d'Elisabethville fournissait sous forme » des
prêts aux congolais qui le souhaitait, des matériaux
nécessaires pour la construction y compris des fondations
terminées pour une valeur de 40 000 francs au maximum et l'emprunteur
devait faire le reste.
4. Le Fonds du Roi
Créé le 18 octobre 1955, il contribue par des
libéralités à l'amélioration de l'habitat des
autochtones et dispose pour cela d'un revenu annuel de 80 millions de
francs.
5. Le Fonds du Bien - Etre Indigène
Cet organisme intervenait de deux façons soit
directement en affectant du personnel soit en accordant des subsides aux
circonscriptions indigènes. Son programme d'action propre
s'étendait sur les paysannats de Kasongo, Gandajika et Befale. Les
charges des chantiers se répartissaient en dépenses non
récupérables (coût du personnel européen, frais
d'acquisition et d'entretien de matériel de chantier) et
récupérables incorporés dans le prix de revient (salaires,
dépenses ordinaires résultant de l'utilisation des engins
mécaniques, coût des matériaux mis en oeuvre).
L'indépendance fut suivie par une période
d'incertitudes politiques et de rébellion où de 1960 à
1965, le secteur de l'habitat fut complètement
délaissé. Après 1965, des efforts seront
faits pour réhabiliter le secteur de l'habitat. C'est ainsi que furent
créés l'Office National de Logement
« O.N.L. » et la Caisse Nationale d'Epargne et de
Crédit Immobilier « C.N.E.C.I. ». L'O.N.L. fut
créé par le Décret - loi du 9 juin 1965 dans le but de
mettre à la disposition de la population des logements sociaux par un
système de location - vente. Quant au C.N.E.C.I., il fut à
l'origine de la construction des habitations au quartier Salongo (Salongo nord
et sud) dans la commune de Lemba. On peut également citer de nombreuses
autres tentatives menées après l'indépendance pour
résoudre le problème du logement à Kinshasa notamment
l'association momentanée LOGEC - Fondation Maman Mobutu qui a produit
une cité moderne appelée cité « Maman
Mobutu » dans la commune de Mont Ngafula et de nombreuses autres
initiatives privées (Habitat pour tous, Maranna Line...).
Malheureusement, pour diverses raisons, toutes ces initiatives n'ont pas tenu
leurs promesses et ont dû être dissous respectivement en 1987 et en
1982.
1.10.2. LES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT
1.10.2.1.- PLAN DE 1950
Avant cette date, la ville se développait sans plan
d'ensemble morceau par morceau. Ce plan est caractérisé par un
zoning très affirmé. Il oriente l'extension de la ville vers le
sud - est, décide la création d'un nouvel aéroport
à l'extérieur de la ville et propose la création des
cités satellites (N'Djili, Matete...) en relation avec le
développement industriel. Pendant cette période, la
création des cités planifiées sera l'oeuvre de l'Office
des cités Africaines qui deviendra plus tard l'Office National de
Logement « O.N.L. ». C'est au cours de cette période
que seront construites les différentes cités
planifiées : Kalamu, Kasa - Vubu, Bandalungwa, Lemba, Matete.
L'application de ce plan s'appuyait sur certaines mesures
coercitives notamment la limitation de la population par la
réglementation de l'immigration. A la veille de l'indépendance,
Kinshasa est déjà la plus grande ville d'Afrique centrale avec
près de 400 000 habitants. Cette poussée démographique va
entraîner l'occupation rapide de la plaine alluviale. Dans les
années qui ont suivi l'indépendance, elle deviendra franchement
anarchique par suite de la suppression des contrôles. En vue de
maîtriser la croissance spatiale de la ville, un nouveau plan sera
établi en 1967.
1.10.2.2.
PLAN REGIONAL DE 1967
Le plan Régional de 1967 avait pour objectifs :
1. Développer et structurer la ville dans la basse
plaine alluviale ;
2. Envisager ultérieurement une extension à
l'est sous forme des cités satellites . La structuration de la
ville devait s'appuyer sur la création d'un centre ville et des
pôles relais, la réalisation d'équipements,
d'infrastructures et des superstructures nécessaires au bon
fonctionnement de la ville notamment la réalisation d'un réseau
de voiries primaires (liaisons est - ouest intercommunales, semi -
périphériques Limete- Kintambo...), l'intégration dans le
tissu urbain des secteurs d'activités (Masina...).
Malheureusement, le développement de la ville n'a pu
être contrôlé et celle - ci a poursuivi son
développement de manière spontanée.
1.10.2.3.- SCHEMA DIRECTEUR D'AMENAGEMENT URBAIN (1975)
(Flouriot et al, 1975)
L'évolution socio - économique, le manque des
ressources et la croissance démographique et spatiale exponentielle
n'ayant pas permis de remplir les objectifs fixés dans le cadre du plan
régional de 1967, le gouvernement conscient de la
nécessité de revoir le plan régional de 1967 pour
l'adapter aux circonstances, décida l'élaboration d'un nouveau
plan dénommé Schéma Directeur d'Aménagement Urbain
« S.D.A.U. ». Le Schéma Directeur
d'Aménagement Urbain poursuivait les objectifs suivants :
1. Limitation de la croissance spatiale de la ville de
l'époque et report de l'urbanisation vers l'est ;
2. Affirmation de deux entités urbaines :la ville
ouest (ville ancienne) et la ville est (nouvelle ville) dotées l'une et
l'autre d'un certain niveau d'autonomie matérialisée par une
coupure constituée par un domaine public de l'Etat ( aéroport de
N'Djili et le terrain des Forces Armées Congolaises) ;
3. Mise en valeur de la basse plaine alluviale du Pool
à partir de ses potentialités ;
4. Mise en valeur de la zone suburbaine : agriculture,
maraîchage et élevage.
Le Schéma Directeur d'Aménagement urbain avait
défini les principes suivants pour l'aménagement de la
ville :
1. Développer un habitat basé surtout sur
l'autoconstruction et structuré par des opérations de
construction des logements le long des axes principaux et en bordure des zones
d'équipement de manière à optimiser l'utilisation des
terrains ;
2. Implanter des équipements d'infrastructures
adaptés à un habitat à caractère économique
mais dimensionnés pour le développement de la ville est ;
3. Lier la réalisation des équipements des
superstructures au développement de l'habitat afin de limiter la
dépendance de la ville est vis - à - vis du centre
existant ;
4. Equilibrer le développement de l'habitat et des
zones d'emploi afin de réduire le déficit en emploi des zones
périphériques et donner à termes une autonomie à la
ville est ;
5. Relier la ville est à l'ensemble de
l'agglomération en développant un axe de transport
privilégié.
1.10.2.4.- PROJET DE DEVELOPPEMENT URBAIN (1985)
10 ans plus tard, la croissance de la population et
l'extension rapide et incontrôlée de l'espace construit
comparée aux faibles moyens de la puissance publique s'était
traduite par une stagnation voire une diminution du pourcentage de la
population bénéficiant des services urbains (eau,
électricité, accès aux transports, assainissement...). Il
a fallu donc élaborer le Projet de développement urbain pour
corriger cet état des choses.
Le Projet de Développement urbain comprenait dix
composantes : construction des voiries de désenclavement,
réhabilitation et amélioration des voiries, drainage des
anciennes cités, plan de circulation au centre ville,
amélioration des marchés, collecte des ordures
ménagères, aménagements fonciers, régularisation
foncière, création de l'Office des Voiries et Drainage
« O.V.D. », création du bureau du Projet.
Le Projet de Développement Urbain poursuivait les
objectifs suivants :
- Développement et entretien des infrastructures
urbaines des voiries et drainage ;
- Amélioration des services urbains en particulier
ceux assurant l'entretien des marchés, des ordures
ménagères et de la circulation ;
- Amélioration des procédures foncières
et la production des terrains aménagés.
La croissance tentaculaire, anarchique et chaotique de
Kinshasa n'a pas permis la mise en place des mécanismes de
développement durable et rend impossible la planification et une gestion
urbaine cohérente et rationnelle. Kinshasa est ainsi un exemple type des
villes où aucune planification ne réussit. En effet, mis à
part, le plan de 1950, tous les autres plans d'aménagement de la ville
ont échoué : le Plan régional (1967), le
Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU) de 1975 et le Projet
de Développement Urbain (PDU) de 1985. Ces échecs sont dus
à trois causes essentielles : le manque des ressources
nécessaires pour l'aménagement de la ville, l'augmentation trop
rapide de la population et surtout le manque de volonté politique.
1.10.3.-
ANALYSE CRITIQUE DES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA
Même si jusqu'à la création du premier
service d'urbanisme en 1940, la ville a évolué sans un plan
d'ensemble on peut, cependant, reconnaître qu'il n'y avait pas
d'anarchie. Parmi tous les plans d `aménagement
élaborés en République Démocratique du Congo, seul
le Plan de 1950 a réussi pour les raisons suivantes :
- Une démographie très faible ;
- Un contrôle très strict de l'immigration et
par conséquent un exode rural également faible ;
- Existence d'une volonté politique ferme et
déterminée ;
- Existence des ressources suffisantes pour
l'exécution du plan d'aménagement.
Après l'indépendance, avec le changement des
autorités politiques et la mauvaise compréhension de la notion
d'indépendance par la population, tous les paramètres ont
évolué négativement. Ainsi les faits suivants ont
été observés :
- Une croissance démographique explosive due aux
effets combinés de la croissance naturelle et de l'exode rural en
particulier aux premières années de
l'indépendance ;
- L'absence d'une volonté politique ferme et
déterminée ;
- Croissance anarchique et désordonnée de la
ville qui grandit sans un plan d'aménagement ce qui se traduit par une
trop grande extension dans l'espace ;
- Le non respect de la législation en matière
d'urbanisme et de lotissement ;
- Le manque chronique des ressources matérielles et
financières ;
- La pauvreté absolue de la grande majorité de
la population qui pousse celle - ci à occuper des terres marginales et
des zones à risques ;
- Le caractère trop sectoriel des divers plans
d'aménagement élaborés depuis l'indépendance qui ne
prenaient en compte que l'espace, la démographie et le logement à
l'exclusion de tous les autres paramètres.
Pour toutes ces raisons, les différents plans
d'aménagement en l'occurrence le Plan régional de 1967, le
Schéma Directeur d'Aménagement Urbain et le Projet de
développement Urbain n'ont pas pu atteindre leurs objectifs. Ils ont
été rapidement dépassés par le rythme de la
croissance démographique et l'ampleur de l'extension spatiale de la
ville. Cette croissance tentaculaire et chaotique de la ville constitue une
entrave à la mise en place des mécanismes de développement
durable et rend impossible une planification et une gestion rationnelles et
cohérentes.
Si l'urbanisation qui est un phénomène de
portée mondiale a des impacts extrêmement divers et complexes,
elle a également des effets positifs. En 2025, on pense que 57 % de la
population mondiale vivra en zones urbaines dans les pays en
développement (Institut des Ressources du Globe, 1992). Comme l'affirme
Riou (1981), l'urbanisation accélérée est un fait
essentiel de notre temps. Ce processus se poursuivra donc inexorablement. Il
est impossible de le freiner. Il faut l'accompagner et même l'anticiper
par une bonne gestion de l'espace, l'organisation efficiente des services
marchands et municipaux, l'approvisionnement en produits de première
nécessité, une bonne politique de l'emploi et de
logement...Parallèlement à ces efforts, il convient
d'améliorer les conditions de vie et d'assurer les mêmes services
dans les villes moyennes et petites en vue de désengorger la capitale et
les autres villes congolaises surpeuplées. La maîtrise du
développement des villes congolaises et, en particulier de la ville de
Kinshasa, passe impérativement par la bonne gouvernance et une gestion
rationnelle des ressources et de l'espace (tableau 15).
A la lumière de cette analyse, on peut dire avec Pain
(1984) que la croissance spatiale de la ville de Kinshasa permet de
définir trois villes c'est - à - dire trois types
d'urbanisation :
a) L'occupation du site initial, marquée à ses
débuts par des contraintes naturelles et l'implantation du noyau
colonial, où la ville se développe sans plan
d'aménagement ;
b) Plus tard, l'action des administrateurs et la puissance
des intérêts privés détermineront une ossature qui
marque encore le paysage. C'est à ce moment-là qu'apparaît
l'aménagement progressif du site suivant des principes
sévères ;
Enfin, après l'indépendance, l'échec des
plans successifs d'urbanisation va conduire à une urbanisation sauvage
et incontrôlée avec toutes les conséquences que cela
implique sur le plan de l'habitat et de l'environnement.
1.11.- ACTIVITES REALISEES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA
RIVIERE N'DJILI
1.11.1.- AGRICULTURE, ELEVAGE ET PECHE
Une production agricole et d'élevage suffisant
permettent d'assurer la sécurité alimentaire dans les meilleures
conditions. Pour qu'il y ait sécurité alimentaire, la nourriture
doit être suffisante en quantité et en qualité, être
facilement accessible à tous avec l'assurance d'un approvisionnement
continu sans rupture de stocks et ne pas être nocif. Dans
l'approvisionnement alimentaire, on doit tenir compte de quatre
éléments (Sachs et al., 1981) : de l'ensemble alimentaire
(calories, protéines, sels minéraux, vitamines...), de
l'efficacité biologique des nutriments, de la qualité
hygiénique et organoleptique et de l'accès effectif à la
nourriture.
En Afrique, le nombre des personnes qui souffrent
d'insécurité alimentaire c'est - à - dire celles qui n'ont
pas assez de nourritures pour bénéficier d'une santé et
d'une activité physique normale se montait à 100 millions en
1989. Au Tchad, Mozambique, Somalie, Ouganda, en République
Démocratique du Congo et en Zambie au moins 40 % de la population
souffrait d'une insécurité alimentaire chronique (Brown et al.,
1989). Dans notre pays, la situation est aujourd'hui plus dramatique en raison
des difficultés occasionnées par les guerres sur l'ensemble du
Pays. La FAO (2001) estime la population souffrant de
l'insécurité alimentaire à 16 millions d'habitants en
République Démocratique du Congo. Cependant, celles-ci sont
inférieures à la réalité et ne semblent pas prendre
en compte tous les pauvres des milieux urbains et la totalité des
personnes vivant dans les zones où sévit la guerre.
La notion d'insécurité alimentaire a
considérablement évolué depuis le sommet mondial qui s'est
tenu à Rome sous l'égide de la FAO en 1974. Au début, elle
était considérée comme une défaillance temporaire
dans les approvisionnements alimentaires notamment au niveau de la production
nationale causée par une catastrophe naturelle comme la
sécheresse ou les inondations. Les expériences de ces
dernières années ont montré que la cause fondamentale de
l'insécurité alimentaire est plutôt un problème
chronique d'accès à la nourriture lié à un pouvoir
d'achat trop faible des ménages et groupes vulnérables ou
à ce que l'on appelle actuellement « l'inégalité
des droits face à la nourriture ». L'insécurité
alimentaire peut être temporaire ou chronique (CTA, 1998).
Aujourd'hui, on estime que la sécurité
alimentaire existe quand toute personne a, à tout moment, physiquement
et économiquement accès à suffisamment de nourriture,
saine et nutritive pour répondre à ses besoins nutritifs
quotidiens en tenant compte de ses préférences alimentaires afin
qu'elle puisse mener une vie saine et active (Sommet mondial de l'alimentation
à Rome, 1996 cité par CTA, 1998).
Cependant, il faut noter qu'à Kinshasa, le pouvoir
d'achat de la population ne fait que s'effriter d'années en
années. Le mouvement s'est accéléré au cours de ces
dernières années en raison de la guerre qui engloutit l'essentiel
des ressources nationales. Une grande partie de la population vit aujourd'hui
en dessous du seuil de la pauvreté. L'accès à la
nourriture est donc devenu hypothétique pour la majorité des
ménages. La situation est plus grave et dramatique pour les populations
défavorisées résidant dans les zones d'extension.
L'approvisionnement de la ville en denrées alimentaires
est essentiellement exogène. L'importation concerne les produits
alimentaires d'origine animale surgelés : le poisson (chinchards
surtout), la viande de boeuf, de porc et du poulet. Cependant, le commerce de
produits alimentaires de faible valeur alimentaire a pris une ampleur
regrettable. On voit aujourd'hui sur le marché à Kinshasa des
croupions de dinde, les pattes de porcs et des poules, ainsi que d'autres
parties des animaux qui sont généralement
considérées comme des déchets alimentaires notamment la
peau de grands animaux, les organes génitaux...Seuls les poils, les
plumes et la substance cornée n'ont pas encore trouvé d'usage
alimentaire. Les produits alimentaires d'origine végétale
proviennent des autres provinces de la République : manioc,
maïs, légumes...
Par suite de l'extrême pauvreté et du profond
déficit alimentaire, la population urbaine de Kinshasa se trouve dans
une situation nutritionnelle catastrophique qui exige des solutions urgentes.
Parallèlement à cet approvisionnement
exogène en denrées alimentaires, il se développe de plus
en plus mais timidement une production intra- urbaine grâce à
l'agriculture et à l'élevage. La population prend de plus en plus
conscience que le « bien - être de l'humanité reste
étroitement lié à la terre » (Postel, 1989) et
que « l'agriculture est l'épine dorsale des économies
en développement » (Jacobson, 1989).
1.11.1.1.- AGRICULTURE
URBAINE
L'agriculture urbaine est donc devenue omniprésente et
se généralise de plus en plus parce qu'elle est
considérée comme un appoint indispensable dans l'alimentation
familiale pour les uns et comme une source principale de revenus pour les
autres. Elle repose principalement sur les cultures maraîchères et
le petit élevage et accessoirement sur la culture des arbres fruitiers.
Pour certains, l'activité maraîchère est même devenue
un métier ou mieux une profession. Dans le périmètre de
Kinshasa, on trouve 13 centres maraîchers occupant une superficie totale
estimée à 719 hectares. La commune de Kimbanseke compte à
elle seule 6 centres maraîchers sur une superficie de 373 hectares soit
près de 52 %. Le tableau 16 donne la répartition des centres
maraîchers à Kinshasa.
Tableau 17 : Répartition des principaux centres
maraîchers dans la ville de Kinshasa
Centres
|
Commune
|
Nombre des maraîchers
|
Superficies disponibles en Ha
|
Surfaces
cultivées en Ha
|
Production en kg
|
N'Djili
|
N'Djili
|
647
|
62
|
59
|
3169
|
Manzanza
|
Kimbanseke
|
444
|
28
|
23
|
1235
|
Kimbanseke
|
Kimbanseke
|
600
|
76
|
33
|
1772
|
Lemba Imbu
|
Mont - Ngafula
|
650
|
60
|
50
|
2685
|
Tadi
|
N'sele
|
250
|
19
|
9
|
1161
|
Tshangu
|
Kimbanseke
|
750
|
84
|
58
|
3114
|
Funa
|
Mont - Ngafula
|
850
|
81
|
62
|
3329
|
Mangu
|
Kimbanseke
|
701
|
70
|
55
|
2953
|
Mokali
|
Kimbanseke
|
365
|
60
|
45
|
2416
|
Bono
|
Kimbanseke
|
328
|
55
|
50
|
2685
|
Kisenso
|
Kisenso
|
370
|
49
|
46
|
2470
|
Masina Pool
|
Masina
|
325
|
64
|
60
|
3222
|
Bandal/Camp Kokolo
|
Bandal
|
1200
|
11
|
8
|
430
|
Total
|
7411
|
719
|
558
|
30641
|
Source : Kinkela (2001) revu et
complété.
La vallée de la rivière N'Djili est très
riche en terre alluviale. C'est pourquoi, elle est le siège d'une
intense activité dans le domaine des cultures maraîchères
et vivrières. Pain (1984) a recensé 1785 maraîchers
implantés dans la vallée
Selon le B.E.A.U., le secteur de maraîchage,
l'agriculture, la sylviculture et la pêche occupaient 24 250 personnes en
1990 ce qui représentait 3,5 % en proportion d'emploi. Il est
évident que cette proportion a fortement augmenté depuis lors par
suite du chômage et surtout après les deux pillages de 1991 et
1993 qui ont complètement désorganisé le secteur
économique à Kinshasa.
Si à l'origine, cette activité était
essentiellement laissée aux femmes, aujourd'hui, les hommes sont devenus
familiers à ces techniques. C'est ce qui explique le
développement de l'agriculture urbaine à Kinshasa. Les
activités agricoles sont à la mode partout dans la ville et
surtout à proximité des cours d'eau. Toutes les vallées
des rivières de Kinshasa ont donc fait l'objet d'une colonisation
agricole intensive. Luboya (1997) a dénombré 500 maraîchers
dans la vallée de la rivière Tshangu et 850 dans celle de la
rivière Funa (Photos 9 et 10).
Dans ce cadre et comme l'indique le tableau 39, étant
donné son importance stratégique et géographique ainsi que
son étendue, le bassin versant de la rivière N'Djili est
appelé à jouer un rôle déterminant dans
l'approvisionnement de la population de Kinshasa en denrées alimentaires
et contribuer ainsi à assurer la sécurité alimentaire de
la population de la ville.
1.11.1.1.1.- EVOLUTION DU PROJET MARAICHAGE DANS LA
VALLEE DE LA RIVIERE N'DJILI ET SES DEPENDANCES
Le Projet Maraîchage et Pisciculture de Kinshasa a
commencé en 1954. A cette époque, l'Administration coloniale
créa un périmètre horticole dans la vallée de la
rivière N'Djili en rive droite de la rivière. En 1956, le
périmètre de Kimbanseke va prolonger ce dernier portant les
superficies maraîchères exploitées à une centaine
d'hectares. Malheureusement au lendemain de l'indépendance, l'action
entreprise est abandonnée.
En 1967, la République Démocratique du Congo,
conscient du problème d'approvisionnement en produits vivriers
posé par l'accroissement démographique exceptionnellement
important de la ville de Kinshasa et se référant aux accords de
coopération culturelle et technique de 1963, demande de l'aide au
Gouvernement français pour la relance des activités
maraîchères dans ce secteur. Le Bureau pour le
Développement des Productions Agricoles en sigle
« BDPA » sera alors chargé par le Gouvernement
français d'étudier, d'intensifier, et de développer les
cultures maraîchères dans les périmètres environnant
de la ville de Kinshasa. Ce sera la naissance du projet « Ceinture
verte de la ville de Kinshasa ».
En 1972, par arrêté ministériel, la
structure de l'opération devient le « Centre de
Commercialisation des Produits Maraîchers et Fruitiers de la
ville » en sigle CECOMAF.
Aujourd'hui, dans le bassin versant de la rivière
N'Djili, on trouve beaucoup d'organisations maraîchères :
Masina, Lemba Imbu, Kisenso, AFMAD/N'Djili regroupées en 14
vallées, l'Union des Coopératives Maraîchères en
sigle UCOMA...
1.11.1.1.2.- CULTURES REALISEES DANS LE BASSIN VERSANT
DE LA RIVIERE N'DJILI
La vallée de la rivière N'Djili et ses
dépendances présentent un intérêt particulier en
raison de son importance économique et démographique. Le tableau
17 note quelques cultures et arbres fruitiers cultivés dans cette
vallée :
Tableau 18 : Principales cultures
réalisées dans le bassin versant de la rivière
N'Djili
Cultures prédominantes
|
Nom scientifique
|
Nom commun
|
Nom vernaculaire
(en langue lingala)
|
Cultures maraîchères
|
Hibiscus sabdarifa
|
Oseille
|
Ngaingai
|
Hibiscus esculentus
|
Gombo
|
Dongodongo
|
Amaranthus hybridus
|
Amarante
|
Bitekuteku
|
Daricus carota
|
Carotte
|
-
|
Apium graveolus
|
Céleri
|
-
|
Brassica campestri
|
Chou de chine
|
-
|
Brassica oleracea
|
Chou pommé
|
-
|
Allium tuberosum
|
Ciboule chinoise
|
-
|
Allium fistolosum
|
Cive
|
Ndembi
|
Cucomis sativa
|
Concombre
|
-
|
Petroselinum sativum
|
Persil
|
-
|
Psiphocarpus scandens
|
Pois carré africain
|
Kikalakasa
|
Capsicum annum
|
Poivron
|
-
|
Lactuca sativa
|
Laitue
|
-
|
Solanum esculentum
|
morelle
|
Bilolo
|
Hibiscus asper
|
Oseille de Guinée
|
Ngaingai
|
Allium schoenoprusum
|
Ciboulette
|
Ndembi
|
Amaranthus amer
|
|
Bilolo
|
Ipomoea batatas
|
Patate douce
|
Mbala ya sukali
|
Piper nigrum L .
|
Poivrier
|
Pilipili
|
Capsicum fructescens
|
Piment
|
Plilipili
|
Solanum melongena
|
Aubergine
|
Solo
|
Manihot glaziovii ou M. utilissima
|
Manioc
|
Pondu
|
Phaseolus vulgaris
|
Haricot
|
Madesu
|
Rosella alba
|
Epinard-
|
-
|
Lycopersicum esculentum
|
Tomates
|
-
|
Colocasia esculenta
|
Tarot
|
Langa
|
Allium porrum
|
Poireau
|
-
|
Zea mays
|
Maïs
|
Masangu
|
Oryza sativa ou O.glaberrina
|
Riz
|
Loso
|
Arboricultures
(arbres fruitiers)
|
Cocos nucifera
|
Cocotier
|
-
|
Garcinia mangostana
|
Mangoustanier
|
-
|
Mangifera indica
|
Manguier
|
Manga
|
Elaeis guineensis
|
Palmier à huile
|
Libila
|
Carica papaya L.
|
Papayer
|
Payipayi
|
Musa sp.
|
Bananier
|
Makemba, Bitabe
|
Dacryodes edulis
|
Safoutier
|
-
|
Citrus sinensis (L.) osb.
|
Oranger
|
-
|
Citrus limon (L.) Burm
|
Citronnier
|
-
|
Citrus reticulatus
|
Mandarinier
|
-
|
Opuntia sp.
|
Figuier de barbarie
|
-
|
Anona reticulata
|
Coeur de Boeuf
|
-
|
Persea americana
|
Avocatier
|
-
|
Psidium guajava
|
Goyavier
|
Mapela
|
Eugenia jambos
|
Pomme rose
|
-
|
Coffea arabica et C. canephora
|
Caféier
|
-
|
|
Saccharum officinarum
|
Canne à sucre
|
Coco
|
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa9.png)
Photo 5: Espace
maraîcher le long de la rivière N'Djili: on voit à
l'arrière-plan un abri temporaire.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa10.png)
Photo 6: Espace
maraîcher le long de la rivière N'Djili: on voit dans le fond une
maison érigée en matériaux durables ce qui est un indice
d'occupation permanente d'un site qui était à l'origine
réservé uniquement à l'agriculture urbaine.
Parmi les cultures maraîchères, quelques cultures
ont pris une importance certaine : Amarantes, Oseilles, les feuilles de
patates douces, le Gombo...Ce sont des plantes autochtones qui sont
prisées par la population ; elles ont l'avantage d'avoir un cycle
de développement court (plus ou moins un mois) et peuvent être
cultivées en toute saison à condition de disposer de l'eau en
permanence. L'eau constitue un facteur limitant.
L'eau d'arrosage des légumes est puisée
directement dans les cours d'eau voisins à l'aide des récipients
tels que seaux, arrosoirs, bassins...(Photo 7).Les légumes
récoltées sont lavées directement plongées dans les
eaux de la rivière à proximité des berges pour leur lavage
(Photo 8). Ces pratiques exposent les produits maraîchers à la
contamination étant donné que les eaux des rivières sont
polluées ce qui présente un risque certain pour la santé
des consommateurs.
Depuis de nombreuses années, les cultures sont
réalisées sur les mêmes espaces. Les sols sont appauvris et
dans certains endroits, les plantes sont rabougries visiblement mal nourries et
présentent des feuilles jaunies. C'est pourquoi, les maraîchers
font recours aux engrais naturels (lisiers de porcs, fientes de poule, feuilles
mortes, déchets d'arachides, résidus résultant de la
torréfaction de café...) et, à l'occasion quand cela est
possible par suite du coût exorbitant, aux engrais chimiques.
Luboya (1997) a réalisé une enquête
auprès de 150 maraîchers pris au hasard dans la vallée de
la rivière N'Djili. Cette dernière a permis d'obtenir des
renseignements suivants :
a) En ce qui concerne le lieu de résidence :
§ 59 soit 39,3 % habitent la Commune de N'Djili
§ 47 soit31 % habitent Matete ;
§ 34 soit 22,6 % habitent la Commune de
Kimbanseke ;
§ 10 soit 6,6 % résident dans d'autres communes
de la capitale.
b) En ce qui concerne l'impact des activités
maraîchères
§ 110 personnes soit 73,3 % se livrent à cette
activité à titre principal.
Le maraîchage est donc pour eux une profession. Ils y
passent tout leur temps. La plupart d'entre eux ont même construit des
abris leur permettant de se protéger des intempéries et de se
nourrir pendant la journée.
L'arboriculture semble une activité moins importante
que le maraîchage voire même marginale dans le bassin versant de la
rivière N'Djili. En effet, les arbres demandent beaucoup de temps pour
atteindre la maturité et leur production est saisonnière. En
outre, la population n'a pas l'habitude de consommer des fruits.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa11.png)
Photo 7: Arrosage des
Légumes avec de l'eau puisée dans la rivière
N'Djili
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa12.png)
Photo 8: Les légumes
récoltées sont plongées directement dans les eaux de la
rivière N'Djili pour leur lavage
1.11.1.1.3.- IMPACT DE
L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIERE
N'DJILI
Le développement des activités agricoles
urbaines et plus spécialement dans le bassin de la rivière
N'Djili est très importante sur le plan socio - économique.
Toutefois, sur le plan environnemental, il convient de relever un certain
nombre des problèmes :
Perte de fertilité des sols : les cultures sont
répétées d'années en années sur
1.11.1.1.3.- IMPACT DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT
DANS LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIERE N'DJILI
Le développement des activités agricoles
urbaines et plus spécialement dans le bassin de la rivière
N'Djili est très importante sur le plan socio - économique.
Toutefois, sur le plan environnemental, il convient de relever un certain
nombre des problèmes :
- Perte de fertilité des sols : les cultures sont
répétées d'années en années sur les
mêmes espaces sans discontinuer. Les sols sont devenus pauvres. Dans la
plupart des cas, les plantes sont chétives et à certains
endroits, les feuilles sont jaunes, signes indubitables d'une malnutrition
végétale. Il se pose donc le problème de la protection des
sols et de leur fertilisation. Face aux multiples difficultés
d'approvisionnement en engrais chimiques, les maraîchers se sont
orientés vers l'utilisation des engrais naturels : fientes de
poules, lisiers de Porcs, déchets organiques divers, compost...
Cependant un danger subsiste, celui de l'utilisation des déchets
d'origine inconnue pouvant contenir des déchets infectieux provenant de
certains centres médicaux. En effet, pendant nos recherches, nous avons
trouvé des seringues dans un tas d'immondices utilisé par des
maraîchers.
- L'eau utilisée pour l'arrosage et le lavage des
légumes provient carrément des cours d'eau ou des collecteurs des
eaux usées ou pluviales voisins comme au niveau de la
pépinière située à Bandalungwa (Photos 3 et 4).
Cela va sans dire que cette pratique est préjudiciable à la
santé des consommateurs. En rapport avec cette pratique, Wilches - Chaux
et al. (1995) signalent la situation dramatique de la ville de Lima au
Pérou où de nombreux pauvres utilisent les eaux usées non
traitées pour faire pousser des légumes destinées à
la consommation humaine. Selon ces auteurs, cette pratique a provoqué
à plusieurs reprises le déclenchement des épidémies
de fièvre typhoïde et d'hépatites. Le Pérou a, en
outre, l'un des taux les plus élevés des maladies
diarrhéiques au monde.
- L'agriculteur se livre à des pratiques nocives
à l'environnement : culture forcée des terres sans
méthodes appropriées d'amendement et d'enrichissement des sols
ainsi que partage continu par morcellement des parcelles déjà
petites entre les membres d'une famille qui ne cesse de s'accroître.
1.11.1.2.- ELEVAGE
L'élevage concerne surtout la volaille (Pigeons,
Poules, Canards, oies, Pintades, Cailles...) et du petit bétail (Lapin,
Porcs, Cobaye...). Les Moutons et Chèvres proviennent de
l'intérieur du Pays et en particulier des provinces voisines de Bandundu
et Bas - Congo. Kinshasa est simplement un centre de consommation pour les
Petits Ruminants. Le tableau 18 montre les fermes qui ont été
recensées :
Tableau 19 : Fermes
recensées dans la partie urbaine de la vallée de la
rivière N'Djili
Dénomination de la ferme
|
Espèces animales
|
Effectifs
|
Milandu
|
Porcin
|
1
|
Ngundululu
|
Porcin
|
6
|
Ngoma
|
Porcin :
Adultes
Gorets
|
16
18
|
Bakimina
|
Porcins
|
17
|
Mabanzila
|
Porcins
|
80
|
Bazongisa
|
Porcin
|
1
|
Ngualu
|
Porcin
|
14
|
Mukuba
|
Porcin
|
9
|
Nzeza Landu
|
|
|
Boly
|
Porcin
Poules pondeuses
Cailles
|
50
132
60
|
Tuendi
|
Porcins
|
45
|
DAP
|
Poules pondeuses
Porcin
|
420
3
|
Mbuku - Mbumba
|
Porcin
Ovin
Colombiformes (Pigeons)
|
1000
20
1000
|
Certaines fermes associent l'élevage et l'agriculture.
C'est le cas de la ferme Mbuku-Mbumba qui produit également des
Mangoustans plantés sur 250 hectares divisé en 10 blocs de 1000
plantes chacun. Selon le propriétaire, la ferme Mbuku - Mbumba est le
premier producteur de mangoustans en République Démocratique du
Congo, deuxième en Afrique et cinquième producteur mondial. Il ne
s'agit pas d'un élevage rationnel intégré à
l'agriculture. C'est simplement une juxtaposition de deux activités.
Les eaux usées, les divers effluents et les
excrétas provenant des élevages sont déversés soit
directement soit indirectement dans la rivière N'Djili. Dans la ferme
Mbuku - Mbumba par exemple, une grande partie d'excrétas est
déversée directement dans la rivière tandis que l'autre
est utilisée pour la fertilisation du sol dans la plantation des
mangoustans.
De nombreuses fermes sont en veilleuse ; d'autres ont
réduit sensiblement leurs activités en raison de la crise
économique qui secoue notre pays et surtout de la difficulté
d'obtenir des intrants et du matériel d'élevage. Le coût
des aliments et des produits vétérinaires est exorbitant et ne
permet pas de réaliser des bénéfices suffisants. Les
produits d'origine animale (viande, oeufs, lait...) importée font une
concurrence déloyale aux produits locaux. En cas de la reprise des
activités économiques dans le pays, on pourrait penser que les
exploitations agro - pastorales vont renforcer leurs activités
permettant ainsi à la vallée de la rivière N'Djili
d'occuper la place qui lui revient à Kinshasa.
1.11.1.3.- PECHE ET PISCICULTURE
La pêche est une activité marginale bien que
réelle dans la rivière N'Djili. De temps en temps, on voit des
gens se livrer à cette activité soit à l'aide des filets
(Photo 9) soit à l'hameçon. La production des poissons est
très faible, le stock des poissons étant insuffisant.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa13.png)
Photo 9: Pêche au
filet dans la rivière N'Djili
Malgré d'énormes potentialités qu'offre
la vallée de la N'Djili et ses dépendances, la pisciculture
demeure une activité très peu développée. C'est
essentiellement dans la vallée de Lemba Imbu que l'on observe un essai
de systématisation matérialisé par le Centre d'Alevinage
de Lemba Imbu en sigle CALI1(*). Le CALI a été créé en
1974. Le Tilapia zilii était alors l'espèce de poisson
élevée par les pisciculteurs de Kinshasa. C'est un poisson
herbivore à croissance lente, naturellement présent dans les
cours d'eau. En vue de l'intensification de la pisciculture, on importa de
Bangui en République Centrafricaine des alevins de Oreochromis
niloticus, une espèce omnivore à croissance rapide.
Le CALI a pour rôles : d'assurer
l'approvisionnement des pisciculteurs en alevins de Oreochromis
niloticus, de mettre au point de nouvelles techniques et d'assurer
un appui technique surtout au moment du vidange.
CALI dispose d'une superficie totale utile de 57,86 ares
répartie en 11 étangs piscicoles :
Tableau 20 : Superficie des étangs de CALI
à Lemba Imbu
N° DE l'ETANG
|
SUPERFICIE ( en ares)
|
1
|
7,28
|
2
|
7
|
3
|
3
|
4
|
3,50
|
5
|
3,50
|
6
|
5,72
|
7
|
6,36
|
8
|
3,50
|
9
|
3,50
|
10
|
3,50
|
11
|
11
|
Source : CALI (2000)
Cependant, on trouve des étangs artisanaux dans
d'autres vallées notamment dans la vallée de la rivière
Kwambila où ils sont à tout moment menacé de rupture
pendant les inondations en saison de pluie.
1.11.2.- TRANSPORT
De nombreux points de passage situés sur la
rivière N'Djili sont exploités par les passeurs - piroguiers qui,
grâce à leur pirogue font traverser les personnes et leurs biens
d'une rive à l'autre de la rivière. Ce trafic est très
intense au niveau de certains tronçons et en particulier entre le
quartier Ndanu et Masina d'une part et d'autre part à la hauteur du
quartier 8 et CECOMAF à N'Djili permettant le passage facile entre
N'djili et Matete et entre N'Djili et Kimbanseke d'une part et Lemba Imbu et
Kisenso d'autre part. Suivre la grande route en empruntant les véhicules
prend du temps et coûte plus cher. En effet, la traversée par
pirogue ne dure que 3 à 5 minutes et coûte à peine 30
francs congolais contre 50 Francs sans compter la grande perte de temps
occasionnée par la durée de l'attente et la longueur du trajet
lorsque l'on emprunte le véhicule. Au quartier Ndanu où le trafic
est très important, on dénombre près de 7 quais de
pirogues tandis que nous en avons dénombré plus de 30 dans
l'espace compris entre le pont situé sur le Boulevard Lumumba et
l'embouchure de la rivière Kwambila sur la N'Djili (Photos 6).
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa14.png)
Photo 10: Transport des
biens et des personnes par pirogue sur la rivière N'Djili
1.11.3.- INDUSTRIES
Dans le bassin versant de la rivière N'Djili, on trouve
des industries dans la commune de Limete et plus précisément dans
le quartier industriel entre le boulevard Lumumba et la route des Poids lourds.
Cette zone industrielle s'est étendue au - delà de la Route des
Poids lourds dans le quartier Kingabwa qui jouxte la rivière N'Djili.
Dès le début, il avait été prévu une autre
zone industrielle de l'autre côté de la rivière N'Djili
dans la commune de Masina. On y trouve des industries chimiques,
pétrochimiques, agroalimentaires et des usines diverses notamment des
usines de traitement des métaux, de peintures, de tanneries, des
imprimeries...
L'activité industrielle crée des
problèmes aigus et complexes. Tous ces effluents industriels sont
déversés directement dans les eaux des rivières sans
traitement préalable. C'est le cas des effluents provenant de la
savonnerie SULFO située au quartier Ndanu à Limete qui
contiennent de la soude caustique utilisée dans la fabrication des
savons.
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1.- MATERIEL
Les analyses des échantillons
d'eau au laboratoire ont été effectués avec les appareils
usuels suivants :
spectrophotomètre, turbidimètre et pH - mètre isis 2000
ainsi qu'une centrifugeuse. Les milieux de culture suivants ont
été utilisés pour les analyses
bactériologiques:
1. Lauryl tryptose : milieu liquide pour le test de
présomption et la numération des coliformes ;
2. Azide dextrose broth : milieu spécifique
servant à la détermination et au dénombrement des
coliformes fécaux ;
3. Vert brillant bilié : milieu pour la
confirmation et la détermination du nombre le plus probable ;
4. Eau peptonée : milieu spécifique pour
Escherichia coli et sert à déterminer l'indole ;
5. SIM : Il sert à déterminer le
H2S et la mobilité ou l'immobilité des germes. On le
coule sans pente ;
6. Citrate Simmons : c'est un milieu solide. Il sert
à l'identification des coliformes et permet de déterminer le
citrate + et le citrate- et est coulé en pente ;
7. Milieu Kligler : c'est un milieu solide
également ; il est coulé en pente et permet de rechercher
les indications suivantes : fermentation ou non du glucose, fermentation
ou non du lactose ; production du H2S et production du gaz.
Pour les analyses physico-chimiques, nous avons utilisé un
certain nombre des réactifs. Il s'agit du nitriver, nitraver et
phosphaver.
Sur le terrain, le recours au double décamètre, au
mètre ruban et au cyclomètre nous a permis d'effectuer
différentes mesures en rapport avec les distances (longueur, largeur et
profondeur des érosions) tandis que le GPS de marque "ETREX" a
été utilisé pour prélever les coordonnées
géographiques. La longueur de différents cours d'eau et le
périmètre du bassin versant ont été obtenus
grâce au curvimètre.
2.2.- METHODES
2.2.1.- ANALYSE DOCUMENTAIRE
Par la documentation, nous souhaitons obtenir des informations
sous forme d'ouvrages, des rapports de différents services publics
notamment l'inspection urbaine de la santé publique, le Ministère
de la santé publique, de l'Environnement, de l'agriculture et celui des
Affaires sociales ainsi que des articles originaux publiés sur la vie
aquatique et l'état des cours d'eau, sur l'évolution de la
population urbaine et sur l'environnement global à Kinshasa. Des cartes
géographiques thématiques de la ville de Kinshasa ont
été d'un apport indispensable.
2.2.2.- APPROCHE SYSTEMIQUE
Le bassin versant est une réalité complexe
étant donné le grand nombre d'éléments dont il est
composé (facteurs écoclimatologiques, le sol, les cours d'eau,
l'homme et ses diverses activités...) et les interactions multiples qui
existent entre eux. Pour comprendre l'extrême complexité des
problèmes et la situation globale de la rivière N'Djili, nous
avons eu recours à l'analyse systémique. La figure 1 donne le
schéma général de la méthodologie appliquée
dans l'étude systémique du bassin versant de la rivière
N'djili.
2.2.3.- METHODES SPECIFIQUES
2.2.3.1.- ANALYSE DES
ECHANTILLONS D'EAU AU LABORATOIRE
2.2.3.1.1.-
PRÉLEVEMENT DES ECHANTILLONS D'EAU
1. CHOIX ET DESCRIPTION DES SITES
Les sites ont été choisis en amont du point de
captage d'eau de la REGIDESO. En effet, l'étude de la qualité de
l'eau au - delà de ce point était indispensable en vue de
déterminer la qualité de la matière première
utilisée par cette entreprise publique pour la production de l'eau
potable. Pendant les travaux nous avons étendu les différents
points de prélèvement du pont du boulevard Lumumba jusqu'à
l'embouchure de la rivière Kwambila à
Kisenso. Le tableau 17 donne la localisation et la description des lieux de
prélèvement.
ANALYSE SYSTÉMIQUE
MÉTHODES CLASSIQUES
SPÉCIFIQUES
ANALYSE DOCUMENTAIRE
ANALYSE DES ÉCHANTILLONS D'EAUX DE LA
RIVIÈRE N'DJILI
TRAVAUX DE TERRAIN
CARTOGRAPHIE NUMÉRIQUE ET SIG
ANALYSE PHYSICO-CHIMIQUE :
pH, nitrites, nitrates, phosphates, ms, turbidité
conductivité électrique
ANALYSE MICROBIOLOGIQUE coliformes totaux
coliformes fécaux et Escherichia coli
OBSERVATIONS ENVIRONNEMENTALES
ANALYSE PARASITOLOGIQUE recherche des
parasites a dissémination fécale
PROSPECTION SUR LE TERRAIN
- observation directe
- prélèvement des échantillons d'eux et
de coordonnées géographiques
INVENTAIRE DES ACTIVITÉS DANS LE BASSIN
VERSANT
ENQUETES SANITAIRES rapports des zones de
santé :Matete Kisenso, Kngabwa Masina
TRAITEMENT DES DONNÉES
TRAITEMENT DES RÉSULTATS DES ANALYSES
D'EAU : LOGICIEL EPI/ INFO
TRAITEMENT DES DONNES DE TERRAIN POUR LA
CARTOGRAPHIE NUMÉRIQUES : LOGICIEL ARS/ INFO ET VIEW.
IMPACTS SUR LE TERRAIN DES ÉROSIONS ET DE
L'ENSABLEMENT : calcul de volume (m3)) et la masse
(tonnes ) de sol emportes. v= l x i h ; m = v x d densité
apparente : 1 ,45 à 1,80
densité réelle ( fraction solide du
sol) : 2,65.
Figure 4: Schéma
général de la méthodologie appliquée dans
l'étude systémique du bassin versant de la rivière
N'djili.Tableau 21 : Description des sites de
prélèvement
Sites
|
Localisation
(en Km)
|
Description
|
S1
|
Quartier Malemba
(pont Boulevard Lumumba)
|
Situé au niveau de l'auberge Silo à quelques
mètres du pont N'Djili sur le boulevard Lumumba juste en amont du point
de captage de l'eau de la REGIDESO
|
S2
|
N'Djili CECOMAF
|
Intenses activités des passeurs -piroguiers et
importantes activités maraîchères
|
S3
|
Embouchure : Kwambila sur la N'Djili
|
Intenses activités des passeurs - piroguiers et
importantes activités maraîchères
|
Quatre prélèvements par site par mois ont
été réalisés soit 12 échantillons par mois
et 72 en six mois de recherche.
2. ECHANTILLONNAGE
Le prélèvement d'un échantillon d'eau est
une opération délicate. Rodier (1985) recommande d'y apporter le
plus grand soin car il conditionne les résultats analytiques et
l'interprétation qui en sera donnée. L'échantillon doit
être homogène, représentatif et obtenu sans modification
des caractéristiques biologiques (microbiologiques et parasitologiques)
et physico - chimiques de l'eau (gaz dissous, matières en
suspension...).
Trois types d'échantillons ont été
prélevés au niveau de chaque site en vue des analyses
microbiologique, parasitologiques et physico - chimique. Les premiers ont
été recueillis dans des flacons en verre à col rodé
d'une capacité de 300 ml et les seconds dans des flacons en plastiques.
Tous les flacons étaient préalablement nettoyés à
l'eau savonneuse puis rincés à l'eau claire. Une fois secs, les
flacons étaient ensuite stérilisés à l'autoclave
à la température de 120 ° C pendant une heure.
Au total, 12 types d'échantillons
prélevés à différents niveaux ont été
analysés. Il s'agit des sites et des types d'échantillons tels
qu'indiqués dans le tableau 18.
Tableau 22 : Nombre d'échantillons par site de
prélèvement par mois
Sites
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Sept.
|
Total
|
Taux en %
|
S1
|
4
|
7
|
7
|
7
|
6
|
7
|
31
|
33,33
|
S2
|
4
|
7
|
7
|
7
|
6
|
7
|
31
|
33,33
|
S3
|
4
|
7
|
7
|
7
|
6
|
7
|
31
|
33,33
|
Total
|
11
|
21
|
21
|
21
|
18
|
21
|
93
|
100
|
3. TECHNIQUE DE PRÉLÈVEMENT
Pour l'OMS (1986), les échantillons d'eau
prélevés dans un cours d'eau en vue d'analyse ne doivent pas
être ni trop près des berges ou des sédiments du fond, ni
trop loin du point de captage et éviter les eaux stagnantes. Les flacons
étaient plongés verticalement, col en bas jusqu'à une
profondeur de 15 à 30 cm pour éviter les débris flottant
puis basculer à l'horizontale, le goulot dirigé à contre -
courant. Rodier (1982) conseille de procéder au
prélèvement en dehors des zones mortes ou des remous en
évitant la mise en suspension des dépôts. Toutes ces
dispositions ont été respectées afin d'obtenir des
échantillons d'eau conformes aux prescriptions de l'OMS et aux
recommandations de divers spécialistes de l'eau notamment Rodier (1982),
Bontoux (1984) et HACH (1982).
Les flacons utilisés pour le prélèvement,
munis des bouchons filetés et stérilisés, étaient
protégés de toute contamination par une feuille en aluminium bien
ajustée (OMS, 1986).
A chaque séance, il fallait louer une pirogue pour
effectuer les opérations de prélèvement dans de bonnes
conditions.
En moyenne 3 échantillons d'eau de différents
types étaient prélevés par jour. En raison de grandes
distances à parcourir, il s'écoulait généralement 4
à 6 heures avant l'arrivée au laboratoire ; d'où la
nécessité d'une bonne conservation des échantillons pour
en préserver les qualités.
4. CONSERVATION DES ECHANTILLONS
Les échantillons recueillis étaient
conservés dans une boîte isotherme munie d'accumulateurs de froid
maintenant la température à 4° C. Au laboratoire, certains
échantillons étaient examinés directement tandis que
d'autres devraient être conservés au réfrigérateur
à 4° C jusqu'au lendemain. Le froid arrête les processus
biologiques et permet de conserver l'échantillon sans l'altérer.
Au moment de l'analyse, les échantillons ainsi conservés
étaient préalablement ramenés à la
température ambiante de la salle de laboratoire par une simple
exposition à l'air libre.
5. PARAMÈTRES ÉTUDIÉS
L'objectif est de déterminer les profils biologique et
physico - chimique des eaux de la rivière N'Djili. Les paramètres
suivants ont été recherchés et analysés :
a) Paramètres chimiques : pH, nitrites, nitrates,
phosphates, matières en suspension ;
b) Paramètres physiques : conductivité
électrique, turbidité;
c) Paramètres biologiques : germes - test de
contamination fécale ( coliformes totaux, fécaux, Escherichia
coli) dont la recherche dans l'eau a été effectuée
conformément aux recommandations de Bontoux (1984 ), Rodier (1984 ) et
HACH (1982) ;
d) Recherches des parasites à dissémination
fécale et urinaire : Schistosoma, Giardia, Ascaris, Ankylostoma
etc.
2.2.3.1.2.- ANALYSE BACTERIOLOGIQUE
A raison de quatre prélèvements par site par
mois, nous aurons 12 échantillons d'eau à analyser par mois soit
72 échantillons à examiner pour les six mois de recherches.
Beaucoup de germes peuvent être utilisés comme indicateurs de la
qualité microbiologique des eaux. L'OMS (1994) définit les
critères des choix des germes à rechercher :
- Ils doivent être présents en grand nombre dans
les excréments de l'homme et des animaux à sang chaud ;
- Etre facilement détectables par des méthodes
simples ;
- Ne doivent pas se multiplier dans l'eau et leur
sensibilité aux méthodes d'épuration doivent être
comparable à celles des organismes pathogènes transportés
par l'eau.
Conformément à ces critères, l'OMS (1994)
recommande la recherche des germes suivants comme indicateurs de pollution
fécale : Escherichia coli, les bactéries coliformes
thermotolérantes tels que les coliformes fécaux, les
streptocoques fécaux. Toutefois, l'OMS recommande de choisir Escherichia
coli comme indicateur préférentiel lorsque l'on dispose des
ressources limitées pour l'analyse microbiologique.
Les travaux d'analyse bactériologique des eaux ont
porté sur le dénombrement des coliformes totaux et la recherche
des coliformes fécaux et d'Escherichia coli dans les échantillons
d'eau analysés. La recherche de ces germes a été faites
selon les recommandations de Rodier (1982), de Bontoux (1984) et HACH (1982) et
conformément aux techniques employées au laboratoire de l'Ecole
de Santé publique (Kiyombo et al, 1996).
Nous avons utilisés la technique de dilution en
série avec des milieux de culture appropriée pour la
numération des coliformes ( Lauryl tryptose) avec identification
d'Escherichia coli. Pour la numération des coliformes fécaux, le
milieu de Mac Conkey Broth (MCB) et Azide dextrose Broth (ADB) ont
été placés dans quatre tubes numérotés avec
des dilutions s'étalant de 10 à 1000 et étaient
incubés à 37° C pendant 4 heures. Le milieu solide de Mac
Conkey Agar (MCA) , étalé en boîtes de Pétri et
incubés à 37° C pendant 4 heures, a servi à
l'isolement des coliformes. La technique utilisée pour leur
identification est celle de la « Galerie Leminoir » avec
trois tubes contenant les milieux solides de Kligler, de citrate Simmons et de
SIM medium et incubés à 37° C pendant 24 heures (Anonymes,
1985).
Lors des analyses tant biologiques que
bactériologiques, un échantillon de contrôle
constitué d'eau déionisée et stérile était
utilisé. Toutes les analyses ont été
réalisées en double.
2.2.3.1.3.- ANALYSES PARASITOLOGIQUES
Les examens parasitologiques ont porté sur l'eau brute
provenant de différents points de prélèvement. Cinquante
ml d'eau brute par prélèvement étaient centrifugés
pendant 10 minutes à la vitesse de 4 000 tours par minute. Après
avoir éliminé le surnageant, une goutte du culot de
centrifugation était étalée sur lame pour observation au
microscope sans coloration.
2.2.3.1.4.- ANALYSES PHYSIQUES ET
CHIMIQUES
Toutes les analyses ont été
réalisées selon les méthodes standards
antérieurement décrites (APHA, 1985) et telles qu'elles sont
utilisées au Laboratoire de l'Ecole de Santé Publique à
Kinshasa (Kiyombo et al, 1996).
2.2.3.2.- ENQUETES DU MILIEU, OBSERVATIONS ENVIRONNEMENTALES ET
RECENSEMENT DES ACTIVITES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA N'DJILI
Cette partie du travail a consisté essentiellement
à l'observation directe des sites étudiés en vue
d'inventorier et de relever tous les problèmes d'environnement, d'en
déterminer les causes, de cerner les conséquences de ceux -ci sur
la population et de proposer des solutions adéquates.
Le recensement des activités dans le bassin versant de
la rivière N'Djili a permis de déterminer l'importance sociale et
économique de ce site.
2.2.3.3.-
ENQUETES SANITAIRES
Ces enquêtes ont été
réalisées en vue de déterminer la nature et le niveau de
gravité des problèmes de santé publique liés
à la détérioration de l'environnement et en particulier
à l'usage des eaux brutes des rivières. L'objectif est
l'obtention des statistiques médicales en relation avec la situation
sanitaire dans le secteur de la ville que nous avons étudié. Pour
la récolte des informations sanitaires dans le bassin versant de la
rivière N'Djili, nous avons eu recours aux rapports mensuels et annuels
des zones de santé et de l'inspection provinciale de la santé de
Kinshasa. Pour ce faire, les zones de santé suivantes ont pu nous
remettre les informations qui ont été utilisées dans ce
travail : zones de santé de Matete, de Kisenso, de Kingabwa et de
Masina. Cependant, il faut reconnaître que les archives sont très
mal gardées au point où il nous a été impossible
d'obtenir les statistiques des années passées. C'est pourquoi,
nous nous sommes contentés des statistiques de l'année 2001 qui
étaient disponibles dans presque toutes les zones de santé.
2.2.3.4.- PROSPECTION ET
OBSERVATION DIRECTE SUR LE TERRAIN
Cette méthode a consisté à parcourir
à pied l'ensemble du bassin versant en vue d'étudier
l'environnement global. De nombreuses descentes sur le terrain ont ét?0
indispensables. A ce sujet, il convient d'en distinguer deux types:
1. Des descentes sélectives sites par sites et communes
par communes faisant partie du bassin versant de la rivière N'Djili;
2. La prospection de l'ensemble du sous-syst?8me "partie
urbaine du bassin versant". Cette dernière opération a
été réalisé quatre fois en selon le trajet suivant:
Université de Kinshasa - Matete - Limete/Kingabwa - Masina/ PETROCONGO -
N'Djili Eucalyptus - N'Djili CECOMAF - Rivière N'Djili - N'Djili
Hydraulienne - Kisenso/Gare - Kisenso /cimetière UNIKIN et enfin
UNIKIN
2.2.3.5.-
SYSTEME D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIE NUMERIQUE
Cette méthode nous a permis de dresser une série
des cartes géographiques2(*) indiquant l'état actuel du bassin versant de la
rivière N'Djili .
- Carte hydrographique du bassin versant
complétée par des courbes des Niveaux avec indication du bassin
versant principal et de différents bassins versants
élémentaires;
- Carte écologique et environnementale du bassin
versant de la rivière N'djili avec courbes de niveaux :
indiquant un zonage précis ainsi que des zones à risques
(inondations, érosions et autres risques naturels ), les sources
permanentes de pollution, les zones humides ainsi que les différentes
activités réalisées au sein du bassin versant ;
- carte administrative du bassin versant de la rivière
N'Djili indiquant les Limites du bassin versant, les
limites des communes, les limites des quartiers éventuellement ;
- Carte indiquant les zones déjà
frappées ou susceptibles d'être frappées par des
catastrophes naturelles.
Cependant, la carte numérique participative a
concerné uniquement la carte de la partie urbaine du bassin versant. Ce
travail a été réalisé au laboratoire informatique
de l'ERAIFT et a nécessité l'utilisation des logiciels
spécialisés : ARC INFO et ARC VIEW. La réalisation de
la cartographie numérique a connu la participation de nombreuses
personnes, en amont et en aval: membres de certaines ONG (OSEAHC et APE) qui
nous ont apporté leur appui, des organisations des jeunes et des femmes,
des cartographes professionnels et le laboratoire de
télédétection et cartographie numérique de
l'ERAIFT. La cartographie numérique a été
réalisée en plusieurs étapes:
1. Réalisation des cartes de base du bassin versant de
la rivière N'Djili dans son ensemble à l'échelle de 1:200
000 et une carte de la partie urbaine à l'échelle de 1: 10 000
grâce au concours des cartographes professionnels de l'IGC;
2. Travaux de terrains pour la recherche des
"vérités de terrain";
3. Numérisation et production de la carte
numérique au Laboratoire de Télédetection et cartographie
numérique de l'ERAIFT.
2.2.3.6.- PRESENTATION DES RESULTATS
Les résultats sont présentés dans des
tableaux en vue de faciliter l'interprétation et leur utilisation.
2.2.4.- TRAITEMENT ET ANALYSE
STATISTIQUE DES DONNEES
Les données résultant des analyses des
échantillons d'eau ont été saisies au laboratoire en
utilisant le logiciel EPIINFO. Celui - ci a permis de réaliser la
description des données (mesures de tendance centrale). Pour chaque site
et type d'échantillon, la moyenne et l'écart - type des mesures
ont été calculés et consignés dans
différents tableaux avec les écarts - types mis entre
parenthèses.
En ce qui concerne les érosions et l'ensablement, le
calcul du volume (en mètre cube) et de la masse ( en tonnes) des
matériaux du sol arrachés aux collines de Kisenso a permis
d'apprécier la gravité de l'impact négatif
occasionné par les érosions. Pour ce faire, le volume a
été multiplié par la densité du sol. Le
Mémento de l'Agronome (1993) distingue la densité apparente de la
densité réelle. La densité apparente du sol est de 1,45
g/cm3 pouvant atteindre 1,80 g/cm3 pour des sols
très compacts. La densité réelle, par contre, correspond
à la densité de la fraction solide du sol. Elle est voisine de
2,65 g/cm3 et varie généralement peu. C'est pourquoi,
dans le présent travail, nous avons utilisé la densité
réelle pour les divers calculs.
2.2.5.- EXPLOITATION DES DONNEES
2.2.5.1.-
AUX DECIDEURS POLITIQUES
Cette étude permettra aux décideurs politiques
d'obtenir de données fiables, vérifiables afin de leur permettre
de procéder à des aménagements rationnels de la ville de
Kinshasa et surtout aidera à les convaincre de l'urgence des
interventions sur le terrain pour freiner ou atténuer l'impact des
catastrophes naturelles qui sont devenues monnaie courante dans notre pays.
2.2.5.2.- LA POPULATION GLOBALE ET LES ONG
Les résultats de ces recherches leur permettront de
continuer à mener à bien leurs interventions en faveur de
l'environnement de qualité et les aideront à comprendre que le
travail de protection de l'environnement, les actions de développement
et la lutte contre les catastrophes exigent la participation de tous pour
obtenir des résultats durables.
DEUXIEME PARTIE :
RESULTATS OBTENUS
CHAPITRE III : IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX
Les résultats des travaux présentés dans
ce chapitre constituent en fait les impacts des activités humaines
réalisées au sein du bassin versant de la rivière N'djili.
dans ce cadre, un certain nombre des concepts ont été
utilisés. Il s'agit des concepts suivants (Munn, 1975 et UICN,
1980) :
- L'expression « actions humaines » englobe
les projets de loi, les politiques, les programmes et les techniques
opérationnelles. Dans ce travail, actions humaines signifient
également tout comportement de l'homme programmé ou pas mais
susceptibles ou portant réellement atteinte à l'environnement, au
bien-être et à la santé de l'homme et des
écosystèmes naturels ou pas ;
- Effet sur l'environnement se définit au sens que lui
donne Munn (1975) c'est-à-dire processus (érosion du sol,
dissémination des polluants, déplacement des populations) mis en
branle ou accéléré par le fait de l'homme ;
- « Impact sur l'environnement » est une
modification appréciable (bonne ou mauvaise) de la santé ou du
bien-être de l'homme (y compris du bien-être des
écosystèmes dont dépend la survie humaine), qui
résulte d'un effet sur l'environnement et qui est lié à la
différence entre la qualité de l'environnement tel qu'il
existerait « avec » ou « sans » la
même intervention.
Les résultats sont présentés dans des
tableaux en ce qui concerne ceux provenant des analyses de laboratoire des
échantillons d'eau de la rivière N'djili ainsi que ceux de
l'étude systématique des érosions. Les résultats
des observations du milieu notamment l'étude de l'habitat et de
l'environnement global sont présentés sous forme des
descriptions.
-
3.1.- RÉSULTATS DES ANALYSES DE LABORATOIRE
3.1.1.RESULTATS DES ANALYSES BIOLOGIQUES ET PHYSICO -
CHIMIQUES DES ECHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIERE N'DJILI
Tableau 23 : Moyennes mensuelles des résultats
des analyses physico - chimiques réalisées sur des
échantillons d'eau de la rivière N'Djili (Quartier
Malemba)
Paramètre
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
PH (s)
|
6,658 (0,470)
|
6,359 (0,666)
|
6,883 (0,362)
|
7,156 (0,207)
|
7,146 (0,380)
|
Turbidité (NTU)
|
15,000 (8,718)
|
43,461 (46,534)
|
39,143 (40,037)
|
28,000 (32,576)
|
8,327 (0,733)
|
Conductivité (ohm/cm)
|
....
|
8,600 (2,191)
|
8,429 (4,995)
|
9,250 (0,957)
|
16,500 (12,227)
|
MES (mg/l)
|
...
|
1185 (930,000)
|
105,000 (41,747)
|
870,000 (551,543)
|
237,000 (199,632)
|
Dioxyde de carbone
|
15,000 (4,258)
|
14,500 (5,686)
|
14,000 (3,559)
|
...
|
...
|
Alcalinité
|
15,000 (2,828)
|
14,429 3,259)
|
30, 750 (11,747)
|
...
|
...
|
Acidité
|
124,000 (0,000)
|
...
|
...
|
...
|
...
|
Fer (mg/l)
|
0,305 (0,071)
|
0,455 (0,064)
|
0,617 (0,376)
|
0,475 (0,133)
|
0,309 (0,081)
|
Calcium (mg/l)
|
16,500 (3,317)
|
25,000 (0,000)
|
24,000 (7,925)
|
...
|
...
|
Nitrites (mg/l)
|
0,010 (0,007)
|
...
|
0,033 (0,028 )
|
0,030 (0,026)
|
0,027 (0,011)
|
Nitrates (mg/l)
|
2,450 (2,333)
|
...
|
1,617 (1,096)
|
...
|
...
|
Phosphates (mg/l)
|
...
|
...
|
1,405 (0,559)
|
0,857 (0,435)
|
0,481 (0,090)
|
Tableau 24 : Moyennes mensuelles des résultats
des analyses physico - chimiques réalisées sur des
échantillons d'eau de la rivière N'Djili (N'Djili -
CECOMAF)
Paramètre
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
PH (s)
|
6,933 (0,060)
|
6,458 (0,513)
|
6,863 (0,400)
|
7,034 (0,239)
|
7,193 (0,379)
|
Turbidité (NTU)
|
15,000 (10,000)
|
25,886 (19,969)
|
35,049 (36,482)
|
24,200 (30,983)
|
8,813 (0,988)
|
Conductivité (ohm/cm)
|
...
|
2,800 (1,789)
|
35,667 (37,216)
|
77,000 (127,943)
|
5,500 (3,332)
|
MES (mg/l)
|
...
|
557,500 (200, 229)
|
116,667 (115,505)
|
575,000 (502,046)
|
446,400 (472,903)
|
Dioxyde de carbone
|
12,833 (4,481)
|
14,071 (4,015)
|
11,125 (2,016)
|
...
|
......
|
Alcalinité
|
20,000 (2,828)
|
24,286 (16,173)
|
21,500 (3,51)
|
...
|
...
|
Acidité
|
123,000 (0,000)
|
...
|
...
|
...
|
...
|
Fer (mg/l)
|
0,330 (0,260)
|
0,470 (0,099)
|
0,486 (0,153)
|
0,410 (0,119)
|
0,327 (0,082)
|
Calcium (mg/l)
|
18,333 (8,083)
|
21,000 (0,000)
|
34,333 (12,517)
|
...
|
...
|
Nitrites (mg/l)
|
0,010 (0,000)
|
...
|
0,025 (0,019)
|
0,018 (0,008)
|
0,024 (0,009)
|
Nitrates (mg/l)
|
0,500 (0,000)
|
...
|
1,838 (0,962)
|
...
|
...
|
Phosphates (mg/l)
|
...
|
...
|
1,125 (0,318)
|
0,527 (0,142)
|
0,413 (0,064)
|
Tableau 25 : Moyennes mensuelles des résultats
des analyses physico - chimiques réalisées sur des
échantillons d'eau de la rivière N'Djili (N'Djili -
Kwambila)
Paramètre
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
PH (s)
|
6,817 (0,294)
|
6,587 (0,579)
|
6,950 (0,293)
|
7,248 (0,247)
|
7,037 (0,390)
|
Turbidité (NTU)
|
18,750 (11,871)
|
32,164 (28,062)
|
32,757 (24,411)
|
25,450 (33,220)
|
8,209 (3,670)
|
Conductivité (ohm/cm)
|
...
|
0,400 (0,548)
|
1,714 (3,684)
|
0,250 (0,500)
|
441,000 (357,000)
|
MES (mg/l)
|
...
|
795,000 (355,012)
|
92,833 (38,876)
|
685,000 (558,614)
|
...
|
Dioxyde de carbone
|
10,125 (2,780)
|
12,357 (3,300)
|
15,625 (3,092)
|
...
|
...
|
Alcalinité
|
25,125 (2,780)
|
19,714 (8,321)
|
22,250 (3,403)
|
...
|
...
|
Acidité
|
131,000 (0,000)
|
...
|
...
|
...
|
0,348 (0,121)
|
Fer (mg/l)
|
0,355 (0,052)
|
0,445 (0,045)
|
0,626 (0,415)
|
0,480 (0,134)
|
...
|
Calcium (mg/l)
|
15,520 (7,500)
|
22,000 (0,000)
|
21,200 (7,981)
|
...
|
0,023 (0,008)
|
Nitrites (mg/l)
|
0,010 (0,003)
|
...
|
0,026 (0,010)
|
0,130 (0,269)
|
...
|
Nitrates (mg/l)
|
2,250 (2,333)
|
...
|
1,236 (1,109)
|
...
|
0,523 (0,147)
|
Phosphates (mg/l)
|
...
|
...
|
1,625 (0,247)
|
0,563 (0,159)
|
...
|
Tableau 26 : Moyennes générales des
résultats des analyses physico - chimiques par mois
réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière
N'Djili au niveau de tous les sites
Paramètre
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
PH (s)
|
6,803
|
6,468
|
6,898
|
7,148
|
7,125
|
Turbidité (NTU)
|
16,25
|
33,847
|
35,649
|
25,883
|
8,443
|
Conductivité (ohm/cm)
|
...
|
3,933
|
15,270
|
28,833
|
154,333
|
MES (mg/l)
|
...
|
845,833
|
104,833
|
710,000
|
391,700
|
Dioxyde de carbone
|
12,6528
|
13,942
|
13,850
|
...
|
...
|
Alcalinité
|
20,041
|
19,476
|
24,833
|
...
|
...
|
Acidité
|
126,000
|
...
|
...
|
...
|
...
|
Fer (mg/l)
|
0,330
|
0,456
|
0,509
|
0,455
|
0,318
|
Calcium (mg/l)
|
16,784
|
22,666
|
26,511
|
...
|
0,023
|
Nitrites (mg/l)
|
0,010
|
...
|
0,024
|
0,059
|
0,025
|
Nitrates (mg/l)
|
1,733
|
...
|
0,726
|
...
|
0,523
|
Phosphates (mg/l)
|
...
|
...
|
1,385
|
0,649
|
0,447
|
Tableau 27 : Comparaison des moyennes
générales des résultats des analyses physico - chimiques
réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière
N'Djili prélevés sur les différents sites)
Paramètre
|
S3
|
S2
|
S1
|
Moyenne générale
|
PH (s)
|
6,918 (0,435)
|
6,880 (0,435)
|
6,837 (0,527)
|
6,878
|
Turbidité (NTU)
|
23,858 (23,897)
|
22,614 (24,958)
|
27,890 (33,702)
|
24,787
|
Conductivité (ohm/cm)
|
1,560 (1,770)
|
25,087 (57,693)
|
10,417 (7,312)
|
12,354
|
MES (mg/l)
|
430,118 (399,6)
|
371,294 (351,12)
|
487, 94 (637,24)
|
429,804
|
Dioxyde de carbone
|
12,633 (3,573)
|
12,964 (3,629)
|
14,500 (4 ,594)
|
13,368
|
Alcalinité
|
21,308 (6,499)
|
22,769 (12,029)
|
19,538 (9,879)
|
21,203
|
Acidité
|
131,00 (0,000)
|
123,000 (0,000)
|
124,000 (0,000)
|
129,000
|
Fer (mg/l)
|
0,466 (0,252)
|
0,406 (0,126)
|
0,441 (0,238)
|
0,437
|
Calcium (mg/l)
|
18,900 (7,549)
|
28,200 (12,839)
|
21,364 (7,047)
|
22,822
|
Nitrites (mg/l)
|
0,052 (0,141)
|
0,022 (0 ,013)
|
0,028 (0,021)
|
0,034
|
Nitrates (mg/l)
|
1,526 (1,404)
|
1,647 (1,013)
|
1,825 (1,336)
|
1,732
|
Phosphates (mg/l)
|
0,698 (0,421)
|
0,564 (0,277)
|
0,743 (0,439)
|
0,668
|
Tableau 28 : Paramètres physico - chimique en
fonction des saisons : saison de pluies
Echantillon
|
PH (s)
|
Turbidité (NTU)
|
Conductivité (ohm/cm
|
MES (mg/l)
|
Dioxyde de carbone
|
Alcalinité
|
Acidité
|
Fer (mg/l)
|
Calcium (mg/l)
|
Nitrites (mg/l)
|
Nitrates (mg/l)
|
Phosphate (mg/l)
|
S3
|
6,870 (0,469)
|
30,907 (26,314)
|
1,278 (2,492)
|
425,583 (430,909)
|
12,633 (3,573)
|
21,308 (6,499)
|
131,000 (0,000)
|
0,514 (0,295)
|
18,900 (7,549)
|
0,077 (0,190)
|
1,526 (1,404)
|
1,036 (0,555)
|
S2
|
6,766 (0,453)
|
29,012 (28,574)
|
33,375 (68,090)
|
340,000 (307,183)
|
12,964 (3,629)
|
22,769 (12,029)
|
123,000 (0,000)
|
0,438 (0,139)
|
28,200 (12,829)
|
0,023 (0,016)
|
1,647 (1,013)
|
0,816 (0,331)
|
S1
|
6,722 (0,557)
|
36,335 (38,266)
|
8,412 (3,411)
|
592,500 (731,859)
|
14,500 (4,594)
|
19,538 (9,879)
|
124,000 (0,000)
|
0,500 (7,047)
|
21,364 (7,047)
|
0,027 (0,023)
|
1,825 (1,336)
|
1,216 (0,410)
|
Tableau 29 : Paramètres physico - chimique en
fonction des saisons : saison sèche
Echantillon
|
PH (s)
|
Turbidité (NTU)
|
Conductivité (ohm/cm
|
MES (mg/l)
|
Dioxyde de carbone
|
Alcalinité
|
Acidité
|
Fer
(mg/l)
|
Calcium (mg/l)
|
Nitrites (mg/l)
|
Nitrates (mg/l)
|
Phosphate (mg/l)
|
S3
|
7,030 (0,340)
|
9,056 (2,325)
|
2,286 (3,498)
|
441,63 (357,638)
|
...
|
...
|
...
|
0,381 (0,118)
|
...
|
0,022 (0,008)
|
...
|
0,510 (50,151)
|
S2
|
7,134 (0,351)
|
9,819 (3,240)
|
6,143 (3,485)
|
446,400 (472,903)
|
...
|
...
|
...
|
0,353 (0,080)
|
...
|
0,021 (0,009)
|
...
|
0,423 (0,0898)
|
S1
|
7,106 (0,340)
|
10,149 (4,009)
|
15,286 (11,615)
|
237,000 (199,63)
|
...
|
...
|
...
|
0,346 (0,094)
|
...
|
0,029 (0,021)
|
...
|
0,056 (0,197)
|
Au niveau de tous les points de
prélèvement, la turbidité est très
élevée en mars et avril avec le taux le plus élevé
au niveau du site S1 (27,89 UNT). Cette turbidité excessive s'explique
par la grande quantité des matières en suspension provenant
essentiellement des eaux usées, des déchets de toute nature et
des excréta qui sont rejetés dans les eaux par la population.
L'importance des matériaux arrachés au sol par les processus
érosifs qui se produisent le long des berges et sur les pentes
collinaires situés en amont se traduit en plus par un taux très
élevé des matières en suspension qui atteint des valeurs
de l'ordre de 845,6 et 710 mg / l respectivement en mars et mai. La
conductivité électrique est très élevée en
saison de pluie avec le maximum au niveau du site S2 ( 33,375).
Les résultats obtenus montrent que le pH moyen tourne
autour de 6,600 en février mais dépasse le pH 7 au mois
d'août. Pour le site 3, le niveau le plus bas a été
observé en mars (6,59) et le plus élevé en mai (7,25). Le
pH moyen de la plupart des eaux brutes se situe entre 6,5 et 8,5 et la
chloration tend à le baisser (OMS, 1986).
Les analyses chimiques indiquent une teneur en nitrate de
1,526 mg /l en moyenne. Le taux de nitrite varie, cependant de 0,22 mg / l
à 1,30 mg / l. Les taux les plus élevés des nitrite et
nitrate ont été observés respectivement en mai et en
février. Tous les échantillons d'eau examinés ont
révélé la présence du phosphate. Son taux
décroît au mois d'août. La rivière N'Djili
présente un taux moyen de 0,668 mg / l. Le fer est présent au
taux de 0,436 mg / l en moyenne pour la rivière N'Djili.
L'acidité est très élevée au niveau de tous les
sites de prélèvement.
3.1.2. RESULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES DES EAUX DE LA
RIVIERE N'DJILI
Tableau 30 :
Résultats des analyses microbiologiques : N'Djili Malemba
(S1)
Germes -test de contamination fécale
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Total
|
Nombre d'échantillons positifs sur 4
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 6
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 31
|
Coliformes totaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Coliformes fécaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Escherichia coli
|
0
|
0
|
6
|
0
|
2
|
9
|
Total échantillons positifs
|
0
|
0
|
6
|
0
|
2
|
9
|
Tableau 31 : Résultats des analyses
microbiologiques : N'Djili CECOMAF (S2)
Germes -test de contamination fécale
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Total
|
Nombre d'échantillons positifs sur 3
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 32
|
Coliformes totaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Coliformes fécaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Escherichia coli
|
0
|
0
|
6
|
1
|
3
|
13
|
Total échantillons positifs
|
0
|
0
|
6
|
0
|
4
|
14
|
Tableau 32 : Résultats des analyses
microbiologiques : N'Djili Kwambila (S3)
Germes -test de contamination fécale
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Total
|
Nombre d'échantillons positifs sur 5
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 7
|
Nombre d'échantillons positifs sur 6
|
Nombre d'échantillons positifs sur 6
|
Nombre d'échantillons positifs sur 31
|
Coliformes totaux
|
0
|
0
|
0
|
6
|
0
|
6
|
Coliformes fécaux
|
1
|
0
|
0
|
6
|
0
|
6
|
Escherichia coli
|
3
|
0
|
6
|
6
|
2
|
15
|
Total échantillons positifs
|
4
|
0
|
6
|
18
|
2
|
27
|
Tableau 33 : Moyennes géométriques
mensuelles et générales des échantillons positifs en
germes de contamination fécale (en nombre le plus probable pour 100
ml)
Mois
|
Indicateur
|
S1
|
S2
|
S3
|
Février
|
Coliformes totaux
|
4
|
4
|
3,8
|
Coliformes fécaux
|
1,9
|
2
|
1,9
|
Escherichia coli
|
1,20
|
1,20
|
1,20
|
Mars
|
Coliformes totaux
|
4
|
4
|
4
|
Coliformes fécaux
|
1,06
|
1,13
|
1,14
|
Escherichia coli
|
1,13
|
1,17
|
1,13
|
Avril
|
Coliformes totaux
|
4
|
3,86
|
3,6
|
Coliformes fécaux
|
1,20
|
1,20
|
1,20
|
Escherichia coli
|
1,20
|
1,20
|
1,20
|
Mai
|
Coliformes totaux
|
4
|
3,83
|
3,83
|
Coliformes fécaux
|
1,12
|
1,12
|
1,16
|
Escherichia coli
|
-
|
-
|
-
|
Août
|
Coliformes totaux
|
4
|
3,43
|
3,43
|
Coliformes fécaux
|
1,20
|
1,20
|
1,20
|
Escherichia coli
|
1,20
|
1,14
|
1,20
|
Total
|
Coliformes totaux
|
3,94
|
3,8
|
3,74
|
Coliformes fécaux
|
1,25
|
|
1,27
|
Escherichia coli
|
|
1,17
|
1,17
|
Les résultats de ces travaux montrent que 100 % des
échantillons d'eau examinés présentent des germes - test
de contamination fécale. Ils corroborent les résultats
antérieurement observés (Luboya, 1997 et 1999) sur les
rivières Yolo, Makelele et N'Djili.
3.1.3. RESULTATS DES ANALYSES PARASITOLOGIQUES DES EAUX DE LA
RIVIERE N'DJILI
Tableau 34 : Parasites à
dissémination fécale identifiés dans les
échantillons d'eau prélevés dans la rivière N'Djili
(Quartier Malemba)
Parasites identifiés
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Total
|
Echantillons positifs sur 7
|
Echantillons positifs sur 7
|
Echantillons positifs sur 6
|
Echantillons positifs sur 7
|
Echantillons positifs sur 27
|
Anguillules (larves)
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Ancylostoma (oeufs)
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Ascaris (oeufs)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Balantidium coli
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Entamoeba histolytica
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Giardia
|
6
|
7
|
6
|
7
|
26
|
Schistosoma (Cercaires)
|
0
|
1
|
2
|
0
|
3
|
Trichirus trichiura (Trichocéphale)
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Trichomonas
|
3
|
2
|
2
|
0
|
7
|
Tableau 35 : Parasites à
dissémination fécale identifiés dans les
échantillons d'eau prélevés dans la rivière N'Djili
(N'Djili - CECOMAF)
Parasites identifiés
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Total
|
Nombre d'échantillons positifs sur
7
|
Nombre d'échantillons positifs sur
7
|
Nombre d'échantillons positifs sur
6
|
Nombre d'échantillons positifs sur
7
|
Nombre d'échantillons positifs sur
27
|
Anguillules (larves)
|
2
|
2
|
0
|
0
|
4
|
Ancylostoma (oeufs)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Ascaris (oeufs)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Balantidium coli
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Entamoeba histolytica
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Giardia
|
6
|
7
|
6
|
6
|
25
|
Schistosoma (Cercaires)
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
Trichirus trichiura (Trichocéphale)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Trichomonas
|
4
|
2
|
2
|
0
|
8
|
Tableau 36 : Parasites à dissémination
fécale identifiés dans les échantillons d'eau
prélevés dans la rivière N'Djili (N'Djili -
Kwambila)
Parasites identifiés
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Août
|
Total
|
Nombre d'échantillons positifs sur
7
|
Nombre d'échantillons positifs sur
7
|
Nombre d'échantillons positifs sur
6
|
Nombre d'échantillons positifs sur
7
|
Nombre d'échantillons positifs sur
27
|
Anguillules (larves)
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
Ancylostoma (oeufs)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Ascaris (oeufs)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Balantidium coli
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Entamoeba histolytica
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Giardia
|
6
|
7
|
6
|
5
|
24
|
Schistosoma (Cercaires)
|
0
|
2
|
0
|
1
|
3
|
Trichirus trichiura (Trichocéphale)
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Trichomonas
|
2
|
2
|
1
|
0
|
5
|
Tableau 37 : Fréquence des
parasites à dissémination fécale observés dans les
échantillons d'eau de la rivière N'Djili
Sites
|
Nombre échant.
|
Anguillula intestinalis
|
Ancylostoma
|
Ascaris (oeufs)
|
Balantidium coli
|
Entamoeba histolytica
|
Giardia
|
Schistosoma (Cercaires)
|
Trichirus trichiura
|
Trichomonas
|
S1
|
27
|
2
|
1
|
-
|
-
|
1
|
26
|
3
|
1
|
7
|
S2
|
27
|
4
|
-
|
-
|
3
|
-
|
24
|
2
|
-
|
8
|
S3
|
27
|
3
|
-
|
-
|
-
|
-
|
23
|
3
|
1
|
5
|
Total
|
81
|
9
|
1
|
0
|
3
|
1
|
73
|
8
|
2
|
20
|
%
|
100
|
11,11
|
1,23
|
0
|
3,70
|
1,23
|
90,12
|
9,87
|
2,46
|
24,69
|
Soixante - douze échantillons d'eau ont fait l'objet
d'examens parasitologiques. Ces examens ont révélé la
présence des parasites à dissémination fécale et
urinaire : Anguillula intestinalis (11,11 %), Ancylostoma (1,23),
Balantidium (3,70), Entamoeba (1,23), Giardia (90,12) Cercaires de Schistosoma
(9,48 %), Trichiuris trichura (2,46 %) et Trichomonas (25,82 %). Cela confirme
la pollution fécale des eaux de la rivière N'Djili.
3.1.4.- CLASSIFICATION DE LA RIVIERE N'DJILI PAR RAPPORT A
CERTAINS PARAMETRES
Conformément aux critères établis, on
distingue 5 classes de qualité d'eau (IA, IB, 2, 3 et Hors Classe)
regroupant chacune plusieurs paramètres.
On trouvera les détails des critères et de
principes de classification en annexe ( Agence de l'eau Loire - Bretagne,
1990).
Tableau 38: Classification de la
rivière N'Djili par rapport aux différents paramètres
examinés
Caractéristiques
|
Paramètre
|
Saison de Pluie
|
Saison Sèche
|
Physique
|
Turbidité (UNT)
|
32,134 (31,164)
|
9,675 (3,184)
|
Conductivité (ohm/s)
|
13,785 (39,820)
|
7,905 (8,888)
|
MES (mg/l)
|
452,694 (517,357)
|
374,8 (349,292)
|
Chimique
|
pH
|
6,786 (0,492)
|
7,090 (0,333)
|
Nitrite (mg/l)
|
0,043 (0,112)
|
0,024 (0,014)
|
Nitrate (mg/l)
|
1,673 (1,212)
|
-
|
Phosphate (mg/l)
|
1 ,023 (0,443)
|
0,481 (0,154)
|
Calcium (mg/l)
|
22,774 (9,932)
|
-
|
Fer (mg/l)
|
0,485 (0,248)
|
0,36 (0,096)
|
Bactériologique
|
Coliformes totaux (NPP)
|
101,13 à 101,20
|
Coliformes fécaux (NPP)
|
101,13 à 101,20
|
Escherichia coli (NPP)
|
101,13 à 101,20
|
Parasitologique
|
Anguillula intestinalis, Ankylostoma, Ascaris, Balantidium
coli, Entamoeba histolytica, Giardia, Schistosoma, Trichocéphale,
Trichomonas
|
Etant donné l'absence des normes de qualité desv
eaux dans notre pays, nous estimons utiles de nous référer
à des normes mises en place par les institutions des Nations Unies et
d'autres pays en vue de pouvoir apprécier la qualité des eaux en
République Démocratique du Congo. Conformément à la
description de la qualité des eaux et cours d'eau et aux classes de
qualité proposées par l'Agence Loire - Bretagne (1990), la
rivière N'djili, en raison des caractéristiques analysées
est de classe 2 (Tableau 35). Dans ces conditions, l'usage des eaux brutes
provenant de cette rivière n'est autorisé que pour le
refroidissement. Elles permettent la vie aquatique. On ne peut les utiliser
pour les usages domestiques et comme eau de boisson qu'après un
traitement énergique sinon elles peuvent constituer une menace pour la
santé publique et l'environnement.
3.2.- EVACUATION DES EXCRÉTAS ET GESTION DES DECHETS
A KINSHASA
Il est très difficile sinon impossible d'obtenir des
données en cette matière de manière sectorielle
c'est-à-dire commune par commune ou même quartier par quartier.
Cependant, les données globales concernant l'ensemble de la ville de
Kinshasa peuvent permettre d'apprécier la gravité de la situation
surtout dans les zones d'extension qui sont dépourvues d'infrastructures
de base essentielles.
3.2.1.- EVACUATION DES EXCRÉTAS
Les chiffres ci-dessous peuvent nous aider à comprendre
et estimer à sa juste mesure l'ampleur du problème posé
par la pollution des cours d'eau en milieu urbain en Afrique. Selon Bontoux (
1984 ), la quantité d'excrétas produits s'élève
à 100 à 150 grammes de fèces et 1,2 litres d'urines par
habitant par jour soit 36,5 à 54,75 Kg de matières fécales
et 438 litres d'urines par an.
Avec une population estimée à 5 107 000
habitants, Kinshasa produit 510,7 à 766,05 tonnes de matières
fécales et 6 128 400 litres d'urines par jour soit respectivement 186
405,5 à 279 608,25 tonnes et 2 236 866 000 litres d'urines par an. Rien
n'a été prévu pour le traitement de ces matières si
bien que même le PNA, une direction du Ministère de
l'Environnement chargée de l'assainissement dans la ville de Kinshasa
déverse les produits du vidange des fosses septiques dans les
rivières de Kinshasa en l'occurrence dans la rivière Funa. Pour
les communes qui font partie de la rivière N'Djili, la situation est
présentée dans le tableau 39.
Tableau 39: Quantité
estimée des excrétas produits par jour dans les communes du
bassin versant de la rivière N'Djili
Communes
|
Superficie en Km2
|
Quartiers du bassin versant
|
Population
|
Quantité des matières fécales produites
en Tonnes
|
Quantité d'urine produite en litres
|
Limete
|
67,60
|
Ndanu, Kingabwa, Nzadi, Madrandele, Salongo
|
288518
|
28,852 à 43,278
|
346 221,1
|
Masina
|
237,78
|
Abattoir
|
355736
|
35,574 à 53,360
|
426 883,2
|
Lemba
|
23,70
|
Camp riche, Mbanza-Lemba, Livulu, Salongo
|
359573
|
35,957 à 53,936
|
431 487,6
|
Matete
|
5,60
|
Toute la commune
|
236071
|
23,607 à 35,411
|
283 285,2
|
N'Djili
|
69,73
|
Q. 1, 6, 7, 8, 9 et 13
|
255333
|
25,533 à 38,300
|
305 399,6
|
Kimbanseke
|
76,9
|
|
794831
|
79,483 à 119,225
|
953 797,2
|
Mont Ngafula
|
358,92
|
Tchad et Kimwenza
|
118724
|
11,872 à 17,809
|
142 468,8
|
Kisenso
|
16,60
|
Toute la commune
|
251938
|
25,194 à 37,791
|
302 325,6
|
Total général
|
835,83
|
81
|
2660724
|
266,072 à 399,109
|
3 192 865,2
|
Etant donné que le système d'égouts ne
couvre pas la totalité de la ville et que dans certaines communes
pourtant urbanisées conformément aux normes, ceux - ci sont
bouchés ou détruits, la population a trouvé des
mécanismes permettant de se débarrasser des matières
fécales dans les nombreux cours d'eau qui sillonnent la capitale
transformant ceux - ci en égouts et poubelles publiques (Luboya, 1999).
Les matières fécales et les urines humaines et animales
contiennent des bactéries et des virus susceptibles de transmettre des
maladies.
On estime en moyenne à 18,1 % la proportion des
ménages ne disposant pas de latrines en RDC; cette proportion est de
5,3% pour les milieux urbains et de 22,5 % pour les milieux ruraux tandis que
63,6 % disposent des latrines non hygiéniques soit respectivement 41,2 %
pour les villes et 71,1 % dans les milieux ruraux ( Photo n° 15, 16, 17 et
18).
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa15.png)
Photo 11: Latrine
érigée en tôles de réemploi communiquant avec la
rivière pour le rejet automatique des eaux vannes et des excrétas
à l'état brut dans la rivière Matete
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa16.png)
Photo 12: Une autre latrine construites en tôles
des fûts montrant les matières fécales qui
s'écoulent simplement dans la rivière N'Djili.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa17.png)
Photo 13: latrine non
hygiénique dans le bassin versant de la rivière N'Djili dont
l'abri est constitué de vieux sacs ne garantissant même pas la
pudeur à Kisenso.
3.2.2.- GESTION DES DECHETS A KINSHASA ET DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
A Kinshasa, la production journalière des
déchets est d'environ 5000 m3 soit 1 825 000 m3 de
déchets par an. La capacité d'évacuation des
déchets par le PNA est de 600 m3 par jour ou 219 000
m3 par an ( PNA, 1998 ). Ainsi, 4400 m3 n'étant
pas évacués s'accumulent dans des lieux non appropriés. La
quantité des déchets qui s'accumulent ainsi dans la ville est
énorme et s'élève chaque année à 1 606 000
m3. L'essentiel de ces déchets et des excrétas aboutit
dans les rivières et dans les caniveaux ( Photos n° 13 et 14 ).
On peut constater qu'à Kinshasa, il n'existe pas de
mécanisme permettant l'assainissement régulier de la Ville. La
population se débarrasse des déchets de toute nature, des
immondices et des ordures ménagères dans des lieux publiques :
écoles, marchés, rues, cours d'eau sont ainsi devenus autant des
lieux pour l'entreposage des déchets ( Photos n° 19 et 20). Pendant
très longtemps, les déchets étaient constitués
essentiellement des matières biodégradables. Mais depuis quelques
années, on a vu apparaître une catégorie des déchets
non biodégradables, les objets en matière plastique
utilisés surtout comme emballage sous forme des sachets. Les plastiques
ont envahi l'espace et se trouvent partout. Ces produits ne peuvent pas se
décomposer et s'ils sont trop nombreux ils rendent le sol
imperméable. Dans ces conditions, l'eau ne peut plus s'infiltrer et
ruisselle dans sa totalité; ce qui est un facteur qui aggrave
l'écoulement de l'eau à la surface du sol.
L'accumulation des montagnes des déchets dans des lieux
publics à Kinshasa n'est pas un fait nouveau. En effet, en 1976, Pain
(1984 ) a recensé à Kinshasa 245 dépôts d'ordures
sur la voirie ou en bordure de la voirie. On peut seulement constater avec
regret le fait qu'il n'y a pas de continuité dans les travaux
d'assainissement. Il n'existe donc pas de véritable politique
d'assainissement. L'enlèvement de déchets s'effectue
sporadiquement alors qu'ils devraient être réguliers pour
entretenir la propreté et la salubrité de la ville.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa18.png)
Photo 14:
Dépôt d'immondices dans l'enceinte d'une école dans le
bassin versant de la rivière Yolo voisin du bassin versant de la
rivière N'Djili.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa19.png)
Photo 15: Dépotoir
sauvege d'immondices et déchets divers dans un marché
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa20.png)
Photo 16: Une avenue de
Matete transformée en dépotoir public.
3.3.- CATASTROPHES NATURELLES ET
ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
3.3.1.- DEFINITION DES CONCEPTS
3.3.1.1.- ALEA
Un aléa signifie un événement rare ou
extrême, qui survient dans l'environnement naturel ou l'environnement
créé par l'Homme, et affecte négativement la vie humaine,
les biens ou les activités, au point de créer une catastrophe.
3.3.1.2.- DISTINCTION ENTRE PHENOMENE NATUREL ET
CATASTROPHE
Les phénomènes naturels sont des processus
climatiques, hydrologiques ou géologiques extrêmes qui ne
présentent pas par eux - même des menaces pour les personnes ou
les biens. Un tremblement de terre massif, par exemple survenant dans une
région non peuplée, est un phénomène naturel et non
un aléa.
La résolution 42 /169 des nations - Unies
définit la catastrophe comme la conséquence désastreuse
d'un phénomène naturel ou d'une combinaison des
phénomènes qui cause des dommages aux personnes et aux biens et
perturbe fortement les activités humaines à une assez grande
échelle. C'est donc une grave perturbation d'une société,
causant des pertes étendues en vies humaines, en biens et dans
l'environnement, au point de dépasser les possibilités de la
société frappée d'y faire face en recourant à ses
seules ressources. Une catastrophe naturelle a donc pour cause un aléa
naturel. Les catastrophes soudaines ou à développement lent. Les
figures et donnent les différentes de la gestion des catastrophes dans
les deux cas. Les actions à mener normalement au cours de ces
différentes phases peuvent être trouvées dans les tableau
68.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa21.png)
Figure 5 : Processus continu de la gestion d'une
catastrophe soudaine (DHA - UNDRO, 1992)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa22.png)
Figure 6:Processus continu
de la gestion des catastrophes à développement lent (DHA - UNDRO,
1992)
3.3.1.3.- RISQUES -
ELEMENTS MENACES
Le risque est défini comme les pertes attendues (pertes
de vies, dommages à la propriété, graves perturbations des
activités économiques) causées par un
phénomène particulier. Il est fonction de la probabilité
d'occurrence particulière des aléas et des pertes que chacun
d'eux va causer. Certains analystes utilisent ce terme pour exprimer la
probabilité d'une catastrophe ayant pour conséquence des pertes
d'un niveau particulier. Un élément de la société
est dit «menacé », en «état de
risque » ou « vulnérable » quand il est
exposé à des aléas des catastrophes connues et va
probablement souffrir de l'impact de ces aléas si, ou quand ils se
réaliseront. La communauté, les structures, les services ou les
activités sont désignés par l'expression
«éléments menacés » (Coburn et al,
1991).
3.3.1.4.
- TYPES D'ALEA NATUREL
Les aléas naturels comprennent les
catégories suivantes :
1.- Aléas géologiques : séismes,
tsunamis, éruptions volcaniques, érosions et glissements de
terrains ;
2.- Aléas climatiques : cyclones tropicaux,
inondations et sécheresse ;
3.- Aléas environnementaux : pollution de
l'environnement, déforestation, diversification et infestation
parasitaire ;
4.- Epidémies
5.- Accidents industriels
3.3.2.- PROFIL DES CATASTROPHES NATURELLES DANS LE BASSIN
VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
3.3.2.1.-CRUES ET INONDATIONS
La crue est l'élévation du niveau des eaux d'un
cours d'eau. On tend à réserver le nom de crues aux
montées puissantes et rapides accompagnées de débordements
et d'inondations dévastateurs ( Mérennes, 1981). Selon le
même auteur, l'inondation est un débordement d'eau qui submerge un
terrain et entraîne des dégâts plus ou moins importants. Le
glossaire international OMS/UNESCO définit crues et inondation comme un
phénomène de montée, nettement au - dessus des valeurs
habituelles et généralement de courte durée, du niveau de
l'eau d'une rivière jusqu'à une certaine hauteur à partir
de laquelle il redescend plus lentement alors que l'inondation est comprise
comme un débordement des eaux au - dessus des berges normales d'un cours
ou d'un plan d'eau.
Les manifestations des inondations peuvent être
violentes et déferlantes ou lentes et progressives. Dans le premier cas,
des flots immenses et puissants débordent très rapidement le
talus, emportent les digues et font irruption avec impétuosité
dans les rues et parcelles occasionnant des dommages et des dégâts
importants accompagnés parfois par des pertes en vies humaines.
Généralement, dans ce cas, les populations menacées n'ont
pas le temps de prendre des dispositions utiles en vue de se protéger en
raison de la soudaineté et de la puissance de l'aléa.
1.-
TYPES D'INONDATION
1. Inondations dues aux crues du fleuve Congo
Ces inondations affectent les quartiers se situant sur la
plaine d'inondation du fleuve Congo et la basse terrasse de la ville de
Kinshasa : Quartiers Ndanu, Goodyear, Ndolo, Malemba, Maziba, Barumbu,
Gombe, Lingwala...Les hauteurs suivantes ont été
observées :
1908 : 5,25 m
1961 : 6,26 m ( durée 63 jours en 1961 - 1962)
1998 : 4,97 m
1999 : 5,40 m ( vitesse du courant en 1999 - 2000 :
6 m / sec)
2. Les crues du Fleuve Congo refoulent les eaux fluviales vers
l'amont de la rivière N'Djili entraînant l'inondation des parties
basses de Kingabwa (Limete) et de Masina Petrocongo. Ce type d'inondation est
très courant et provoque des conséquences les plus graves. Il
fera l'objet d'une étude des cas basée sur les inondations de
Novembre et Décembre 1999 à Janvier 2000.
3. Inondations dues aux remous provoqués par la
montée des eaux du fleuve Congo dans les rivières locales. Il se
produit à partir de 3,80 m à l'échelle
limnimétrique: sites touchés sont notamment Bitshaku - tshaku,
Funa, Yolo, Lubudi, Makelele, Mampeza, Basoko et N'Djili;
4. Inondations provoquées par les crues éclaires
des rivières locales, la surcharge du réseau d'égouts
existants et ouvrages de franchissement : cette situation atteint tout
Kinshasa avec une fréquence annuelle;
5. Inondation dues à l'affleurement de la nappe
phréatique : Ngaba, Makala, Bumbu, Selembao, Mombele, Socopao,
Debonhomme, Ndanu,et Lemba sont notamment des sites touchés par ce type
d'inondation avec une fréquence annuelle ;
6. Inondations provoquées par les retenues
collinaires : les sites touchés sont représentés
principalement par la Vallée de Bandalungwa, Kintambo, Binza...
2.-
CAUSES DES INONDATIONS
1. Circulation atmosphérique : par exemple
phénomène El nîno ( inondations de
décembre 1961 à janvier 1962, décembre
1999 à janvier 2000);
2. Une pluviométrie importante: les pluies sont
particulièrement dangereuses lorsqu'elles surviennent pendant la nuit au
moment où les gens sont en profond sommeil. Ce facteur intervient
essentiellement par le grand nombre des jours de pluies et par leur
intensité ainsi que par l'apport pluviométrique de l'amont qui se
fait alternativement de l'hémisphère nord (Equateur, Province
orientale) à l'hémisphère sud (Kasaï,
Bandundu) ; à ce sujet, Bultot (1957) écrit « La
pluviosité déjà plus élevée en mars devient
excédentaire sur la presque totalité du pays en avril. Dans le
cas du mois de novembre, on observe une forte pluviosité dans
l'hémisphère sud en pleine saison pluvieuse. Ces crues
drainées par le fleuve Congo arrivent dans la région du Pool
Malebo3(*) en avril,
novembre et même décembre. Celles - ci entraînent les eaux
dans les rivières qui débouchent dans le Pool Malebo y compris au
niveau de la rivière N'Djili en provoquant des inondations ;
3. L'urbanisation : L'urbanisation, c'est le processus
de développement des villes et de concentration des populations dans les
villes (Mérennes, 1981). L'urbanisation se caractérise notamment
par la croissance démographique sur un petit espace entraînant la
destruction du couvert végétal, l'imperméabilisation du
sol et par conséquent l'augmentation du ruissellement ;
4. Le dysfonctionnement, l'insuffisance ou l'absence des
réseaux de drainage ;
5. L'occupation incontrôlée et parfois illicite
des plaines d'inondation des rivières urbaines comme cela se
remarque dans la vallée de la rivière N'Djili;
6. L'occupation anarchique des zones collinaires qui
entraîne les conséquences suivantes :
a. L'augmentation des sédiments dans le
rivières par suite des érosions importantes en amont : la
présence d'une grande quantité de sédiments a pour effet
d'augmenter le niveau des lits des rivières et leur
étalement et de diminuer la compétence des cours d'eau c'est
- à - dire la taille maximum des particules que peut transporter un
cours d'eau ou courant par roulement sur le fond;
b. Le déboisement des pentes très fortes
entraînant la diminution de l'absorption d'eau par le
sol, l'augmentation du ruissellement et les érosions;
7. L'abondance des déchets solides
produits à Kinshasa ( environ 5000 m3 par jour) qui ne sont
pas enlevés et dont la majeure partie aboutie dans les cours
d'eau .
8. Le sous - dimensionnement des retenues collinaires et
l'ensablement des collecteurs d'eau et des parties basses. Les drains naturels
ne sont plus suffisants pour l'évacuation des eaux usées et
pluviales en particulier des charges énormes d'eau provenant des pluies
torrentielles.
9. La destruction du couvert végétal est une
des causes importantes des inondations et de dégradation du site. En
effet, la végétation retient une quantité importante d'eau
de pluies soit par interception soit par percolation. En outre, la
présence de la végétation joue un rôle
régulateur important au point de vue hydrologique : la masse d'eau
stockée dans le sol au niveau des nappes phréatiques grâce
à la l'infiltration est restituée progressivement aux
rivières par les sources ce qui est un facteur important pour la
régularisation du régime des cours d'eau et permet
d'éviter à la fois l'assèchement complet pendant la saison
sèche et des crues brutales en saison des pluies. Dans le cas contraire
c'est - à - dire en absence de couvert végétal, toute
l'eau de ruissellement est entraînée vers les cours d'eau qui se
remplissent de manière brutale entraînant des crues très
graves et des inondations catastrophiques.
3.-
CONSEQUENCES DES INONDATIONS
Les inondations entraînent des graves
conséquences sur tous les plans : l'environnement, sur le plan
social, pertes en vies humaines, dégâts matériels, et au
point de vue de la santé.
a) Conséquences sur l'environnement
Certaines zones inondables de la rivière N'Djili font
partie du lit même de la rivière notamment toutes les parties
basses situées à Kingabwa (quartiers Ndanu, Madrandele...). Ces
zones sont toujours humides même en saison sèche parce que la
nappe phréatique est à moins d'un mètre de la surface du
sol. En conséquence, toute pluie d'une certaine importance provoque une
stagnation importante des eaux et la création des marais rendant le
milieu insalubre et même dangereux par suite de la
pénétration des eaux dans les habitations. Ces marais ou
marécages occasionnés par la stagnation des eaux durent de 2
jours à plusieurs semaines selon l'intensité et la
fréquence des pluies.
b) Conséquences sociales
Les inondations perturbent la vie socio - économique et
désorganisent la vie sociale, professionnelle et familiale. Le tissu
social est complètement détruit : instabilité
manifeste par suite du déménagement et du changement brutal des
modes de vie qui imposent aux victimes des inondations la vie dans des sites
mal aménagés et non préparés à recevoir des
familles entières. Cette situation provoque des perturbations
psychologiques intenses et bouleverse totalement la vie des victimes de
façon parfois irrémédiables. Elles entraînent
également la famine par la perte des réserves alimentaires, la
destruction des cultures maraîchères qui fleurissent dans tout le
bassin versant de la rivière N'Djili le long des cours d'eau.
L'approvisionnement en eau potable devient également un
des problèmes majeurs qui s'étend au - delà du site
atteint par les inondations. En effet, la station de captage et de traitement
d'eau potable de la N'Djili est le plus grand producteur d'eau potable de
Kinshasa. Dans la plupart des cas, les inondations provoquent l'envasement de
cette station et déterminent parfois l'arrêt des activités
avec toutes les conséquences que cela comporte. L'importance de cette
station de captage et de traitement de l'eau potable n'est plus à
démontrer. En effet, elle dessert une très grande population
répartie sur 12 communes (Kimbanseke, Matete, Lemba, N'Djili, Masina,
Limete, Barumbu, Kisenso, Ngiri-Ngiri (une partie jusqu'au niveau de l'avenue
Assossa), Kasa - Vubu, Selembao et Kalamu. Cette usine de production de l'eau
potable revêt un caractère stratégique. L'arrêt de
production de l'eau potable par cette usine entraîne donc des
problèmes complexes et provoque une pénurie aiguë qui se
fait sentir dans toute la ville de Kinshasa.
c) Conséquences sanitaires
L'augmentation de la morbidité et de la
mortalité constitue l'une des conséquences les plus importantes
des inondations. On observe en effet, la résurgence ou l'exacerbation
des maladies d'origine hydrique : choléra, fièvre
typhoïde, paludisme, maladies diarrhéiques, parasitoses
gastro-intestinales et par suite du froid et des conditions malsaines
générées par la stagnation des eaux, on constate
l'apparition et la recrudescence des maladies respiratoires (IRA) chez les
personnes vulnérables en particulier les enfants, les vieillards et les
femmes enceintes et allaitantes.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa23.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa24.png)
Photo 17 et 18:
Innondations dans les parties basses du bassin versant de la rivière
N'Djili au niveau du pool Kingabwa: la population utilise des pirogues pour se
déplacer d'une rue à l'autre et d'une maison à
l'autre.
Au point de vue sanitaire, la situation est d'autant plus
dramatique que les latrines ordinaires que l'on trouve dans la plupart des
parcelles de Kinshasa, sont généralement construites sous forme
d'un simple puits avec un abri précaire en sac de jute ou en
tôles. Lors des inondations, les latrines sont inondées, les
matières fécales refluent et surnagent à l'air libre dans
les parcelles et les rues occasionnant la pollution fécale et aggravant
les risques d'éclosion des épidémies (Photos 17 et 18).
Ces milieux malsains ainsi créés constituent des lieux par
excellence de multiplication des parasites et de pullulation des hôtes
intermédiaires des diverses maladies notamment les moustiques, les
mollusques de genres Bulinus et Planorbis qui transmettent la schistosomiase.
C'est ainsi que les périodes d'inondation correspondent à des
pics de diverses maladies d'origine hydrique.
d) Pertes en vies humaines
Les inondations provoquent des pertes directes et indirectes
en vies humaines. Les décès sont occasionnés par les
noyades ou par la chute des murs ou l'écroulement des maisons surtout
lorsque les inondations sont brutales et se produisent pendant la nuit de
façon inattendue. Cependant, la plupart des décès sont
provoqués par des effets collatéraux : la famine, les
maladies d'origine hydrique et d'autres causes dues aux inondations et crues.
Mais on peut reconnaître que la plupart des inondations sont
prévisibles. Malheureusement, les gens croient, jusqu'en dernière
minute, que les phénomènes sont lointains et qu'ils ne les
concerneront pas et ce, jusqu'au moment où le pire se produit.
e) Dégâts matériels
Les inondations sont responsables de la dégradation et
même de la destruction des infrastructures et surtout des maisons. Dans
nos pays où la très grande majorité des maisons sont
construites par auto - construction sans l'assistance des personnes
compétentes (architectes, ingénieurs civils en construction...)
en ce domaine, les maisons sont fragiles et très vulnérables vis
- à vis de cet aléa. Elles s'écroulent très
facilement surtout dans les zones de squatting où elles sont
généralement construites en matériaux précaires
(Photos 28 à 31). A cette occasion, les biens meubles sont
emportés par les flots. C'est ainsi qu'à Kinshasa, à
chaque inondation, on déplore de nombreux sans abri, la rupture des
voies de communication qui rendent difficiles l'accès aux endroits
sinistrés...
Le tableau 43 indique quelques inondations majeures survenues
en République Démocratique du Congo et leurs
conséquences:
d) Perturbation du trafic
Les inondations entraînent la coupure et parfois la
destruction totale des voies de communication provoquant l'interruption
complète du trafic. En effet, à chaque inondation, la population
est contrainte d'utiliser des pirogues pour les déplacements et le
transport des biens et des personnes non seulement pour sortir ou entrer dans
les zones sinistrées mais également pour se déplacer entre
les rues et aller des maisons en maisons(Photos 21 et 22) Le tableau 35 indique
l'impact de quelques inondations majeures survenues en République
Démocratique du Congo.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa25.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa26.png)
Photo 18 et 19: Les inondations constituent un grand
problème social dans la mesure où elles perturbent la vie
familliale: la photo 20 montre une femme et la photo 21 une maison en
matériaux précaires abandonnée
momentanément.
Tableau 40 : Quelques
inondations majeures survenues en République Démocratique du
Congo
Distribution géographique
|
Période d'occurrence
|
Impact
|
Uvira / Kivu
|
1987
|
12 morts ; plusieurs familles sans abri ; des
cultures décimées
|
Makelele/Kinshasa
|
1990
|
35 morts ; 500 familles sans abri
|
Manono/Katanga
|
1990
|
Plusieurs hectares des cultures décimées
|
Kindu/Maniema
|
1991
|
Maisons détruites ; 80 familles sans abri
|
Lukula/Bas - Congo
|
1993
|
506 familles sans abri ; 406 maisons sous eau ; 41
maisons écroulées
|
Uvira/Kivu
|
1994
|
100 décès ; de milliers d'hectares des
cultures décimées ; maisons détruites
|
Kisangani
|
1997
|
De nombreux morts ; 800 familles sans abri ;
dégâts matériels importants ; cultures
détruites à 70%
|
Janvier 1998
|
10 000 sinistrés avec de nombreux sans abris
|
Kinshasa
|
Nuit du 20 au 21 mai 1990
|
Une trentaine des morts ; une centaine des maisons
détruites ; dégâts matériels importants avec
pertes des biens meubles ; 2000 personnes sans abri ; destruction des
cultures maraîchères
|
13 janvier 1998
|
5 morts ; dégâts matériels
importants
|
Nuit du 26 au 27 mars 1998
|
Une vingtaine des morts ; des centaines des personnes
sans abri ; destruction de nombreuses maisons, routes et ponts à
Kinsuka ( Commune de Ngaliema) ; ensablement de nombreux quartiers
(Commune de Matete : Q. Kinsako, Ngufu...) ; accompagnées
d'érosions importantes dans les communes de Kisenso, Mont - Ngafula,
Selembao à Ngafani...
Nombre des sinistrés :
Matete : 1524 familles
Bandalungwa : 1000 familles
Mont - Ngafula : 38 familles
|
|
Inondation de novembre 1999 à février 2000
|
65 000 sinistrés répartis dans 32
sites ;
Nombreuses communes touchées par la
catastrophe :Ngaliema, Barumbu, Matete,
N'Djili, Limete, Kisenso,
Masina, Kinkole (Nsele), Maluku, Ngaba, Makala, Bumbu,
Lemba.
|
|
20 février 2001
|
Matete 2 morts
|
|
27 au 28 mars 2001
|
120 sinistrés sans abri
30 maisons détruites ou hors d'usage
20 rues transformées en canal d'écoulement des
eaux
de nombreuses fosses septiques et latrines artisanales
détruites répandant leur contenu sur plus de 300 m
|
|
18 mai 2001
|
53 morts dont 11 à Kisenso dans les quartiers Bikanga
(9 morts) et Kitomesa (2 morts)
Destruction des maisons faisant de nombreux sans abri
Sites sinistrés : Camp Luka (Kitambo), Matete,
IPN, Kisenso, Kitokimosi
|
Sources principales : Journal l'Avenir
éditions n° 1142, 1212 et 1214
4.-
ETUDE DES CAS : INONDATION DE NOVEMBRE 1999 A JANVIER 2000 A KINSHASA
1.- Phénomène cause :
Cette crue était provoquée par la
montée des eaux des rivières du bassin nord - ouest ayant comme
exutoire la rivière Ubangui et la montée des eaux des
rivières du bassin sud - ouest avec comme émissaire la
rivière N'Djili.
Une partie de la ville de Kinshasa se trouvait sous eau depuis
la fin du mois de novembre 1999.
Alors que la hauteur normale des eaux est de 3,70 m ne
dépassant pas un maximum de 4,70 m au mois de novembre, les crues du
fleuve avaient atteint et même dépassé le seuil d'alerte de
5,20 m. Ces crues, consécutives aux fortes pluies observées
à partir du mois d'octobre 1999 concernaient simultanément les
versants nord et sud du bassin du fleuve. Elles provenaient de tous les
affluents importants du fleuve Congo notamment les rivières Kasaï,
Kwango, Kwilu, Inkisi et Ubangui.
Le phénomène s'est caractérisé par
le renvoi des eaux du fleuve dans ses affluents sur une distance d'environ 1,5
Km provoquant des inondations. Dans ces conditions, les eaux semblaient ne plus
couler et se comportaient comme une véritable mare qui s'élargit
sans cesse engloutissant progressivement toutes les zones inondables.
La rivière N'Djili s'est trouvée sous la double
emprise des crues du fleuve Congo et des rivières du Bas - Congo :
rivières Inkisi et Dingi - Dingi. C'est ce qui explique la
gravité des problèmes observés au niveau du bassin versant
de la rivière N'Djili par rapport aux autres bassins versants de la
ville de Kinshasa.
2.- Situation hydrométrique :
Située à l'altitude de 272,12 m, la station
hydrométrique de Kinshasa, implantée au niveau du Port public se
trouve être l'exutoire d'un bassin versant de 3 747 320 Km2
sur l'ensemble de la superficie du bassin congolais. Elle donne la situation
hydrologique du fleuve Congo et de ses affluents à hauteur de
Kinshasa.
Tableau 41 : Côtes hydrométriques (en
mètre) dépassées une fois en moyenne en 5 ans, 10 ans, 25
ans et 50 ans à Kinshasa
Années
|
5 ans
|
10 ans
|
25 ans
|
50 ans
|
Côte hydrométrique (en mètre)
|
4,71
|
4,91
|
5,08
|
5,25
|
Maximum connu : 6,26 m atteint le 17 décembre
1961
Plus hautes eaux connues : 5,25 m atteint le 18
décembre 1908
3.- Conséquences :
- La population à risque était estimée
à 1 500 000 personnes dont un tiers c'est - à dire 500 000
devrait être prise en charge comprenant 150 000 sinistrés sans
abri et 350 000 sinistrés reçus en familles d'accueil. Mais le
nombre des personnes touchées par les inondations de 1999 - 2000 et
effectivement sans abri s'est élevé à 65 000
sinistrés qui ont été répartis dans 30 sites. Le
tableau 38 donne la répartition des sinistrés par sites et le
tableau 39 donne la répartition des sinistrés par quartier et
commune :
Tableau 42:
Répartition des sinistrés des inondations de janvier 1999
à février 2000 par commune et par quartier
Commune
|
Quartier
|
Nombre des sites
|
Populations sinistrées
|
%
|
Limete
|
Ndanu
|
17
|
11 332
|
36,1
|
Résidentiel
|
1
|
3 000
|
9,6
|
Madrandele
|
3
|
3 090
|
9,8
|
Kingabwa
|
1
|
1 160
|
3,7
|
Total
|
22
|
18 582
|
59,2
|
Masina
|
Abattoir
|
1
|
1 000
|
3,2
|
Kisenso
|
-
|
1
|
4 800
|
15,3
|
Matete
|
Maziba
|
4
|
6 500
|
20,7
|
Total Bassin versant de la N'Djili
|
28
|
30 882
|
98,4
|
Ngaliema
|
Kinsuka -pêcheurs
|
2
|
510
|
1,6
|
Total général
|
|
30
|
31 392
|
100
|
Tableau 43:Nombre des
sinistrés des inondations de novembre 1999 à février 2000
réparti par site d'hébergement
N°
|
Nom du site
|
Nombre des sites
|
Adresse
(Avenue)
|
Quartier
|
Commune
|
Population
|
1
|
IMPEXKIN
|
1
|
Mwepu
|
Ndanu
|
Limete
|
1847
|
2
|
Couvent des Soeurs
|
1
|
Mbaku
|
Ndanu
|
Limete
|
100
|
3
|
Maison Charlotte
|
1
|
Mwepu
|
Ndanu
|
Limete
|
249
|
4
|
Efablo
|
1
|
Goodyear
|
Ndanu
|
Limete
|
664
|
5
|
Ecole St Bernard
|
1
|
Goodyear
|
Ndanu
|
Limete
|
106
|
6
|
FANAIR
|
1
|
Mbaku
|
Ndanu
|
Limete
|
1318
|
7
|
SBK
|
1
|
Muzu
|
Ndanu
|
Limete
|
995
|
8
|
Basilua
|
1
|
Mbaku
|
Ndanu
|
Limete
|
105
|
9
|
IREZA
|
1
|
Goodyear
|
Ndanu
|
Limete
|
2888
|
10
|
Kansebu
|
1
|
Goodyear / REGIDESO
|
Ndanu
|
Limete
|
237
|
11
|
Tshanga - Tshanga
|
1
|
Goodyear
|
Ndanu
|
Limete
|
269
|
12
|
Témoins de Jéhovah
|
1
|
De l'usine
|
Ndanu
|
Limete
|
104
|
13
|
REGIDESO Ferme
|
1
|
Mbaku
|
Ndanu
|
Limete
|
127
|
14
|
FALIZA
|
1
|
REGIDESO
|
Ndanu
|
Limete
|
2000
|
15
|
SIKINEX
|
1
|
REGIDESO
|
Ndanu
|
Limete
|
155
|
16
|
CHANIMETAL
|
1
|
17 ème Rue
|
Limete/Industriel
|
Limete
|
3000
|
17
|
I.T.I/ kitomesa
|
1
|
-
|
|
Kisenso
|
4800
|
18
|
SITRACO 1
|
1
|
Rond - point Madrandele
|
Madrandele
|
Limete
|
2245
|
19
|
SITRACO 2
|
1
|
Rond - point Madrandele
|
Madrandele
|
Limete
|
500
|
20
|
SHAAN
|
1
|
Kingabwa n° 6229
|
Madrandele
|
Limete
|
345
|
21
|
DELOGNE
|
1
|
Brasseries
n° 1
|
Kingabwa
|
Limete
|
1160
|
22
|
Kinsuka
|
2
|
-
|
Kinsuka/ pêcheurs
|
Ngaliema
|
510
|
23
|
ALIVIA
|
1
|
|
Abattoirs
|
Masina
|
1000
|
24
|
MAZIBA
|
4
|
|
Maziba
|
Matete
|
6500
|
25
|
Papa Kasongo
|
1
|
Goodyear
|
Ndanu
|
Limete
|
84
|
26
|
Papa Sapa
|
1
|
De la Digue
|
Ndanu
|
Limete
|
84
|
|
Total
|
30
|
|
31 442
|
Source : Rapport de l'atelier provincial de formation
à la prévention et à la gestion des catastrophes
(2000)
A Kinshasa, il existe trois stations de captage et
d'épuration des eaux : sur la rivière Lukunga, dans la baie
de Ngaliema sur le fleuve Congo et sur la rivière N'Djili qui produisent
respectivement 45 000, 50 000 et 110 000 m3 d'eau potable par jour
(Pain, 1984). L'usine de la rivière Lukaya, en construction et dont les
travaux sont arrêtés, n'est pas encore opérationnelle. Elle
aura une capacité nominative de 36 000 m3 d'eau
traitée par jour (Konde, 1993). Comme on peut le constater, l'usine de
production de l'eau potable de la REGIDESO installée sur la
rivière N'Djili est la plus importante de Kinshasa. En effet, elle
dessert plus de 70 % de la quantité d'eau traitée pour
l'approvisionnement du réseau urbain de Kinshasa. L'importance de cette
station de captage, de traitement et d'épuration d'eau se traduit
également par le nombre des communes et l'importance de la population
qui est servie. En effet, il s'agit des communes suivantes : Kimbanseke,
N'Djili, Masina, Limete, Lemba, Matete, Kisenso, Barumbu, Ngiri - Ngiri (en
partie jusqu'au niveau de l'avenue Assossa), Kasa - Vubu, Selembao et Kalamu.
Une interruption de l'activité de cette usine
entraîne des problèmes complexes et une pénurie aiguë
d'eau potable qui perturbe la vie de toute la ville en allant bien au -
delà des limites du bassin versant de la rivière N'Djili. Lors
des inondations de novembre 1999 à février 2000
l'activité de cette station de la REGIDESO s'est retrouvée
réduite et même menacé de blocage par suite de
l'arrêt des trois des six moteurs de l'usine et de la rupture de la digue
construite en amont de l'usine pour la protection de celle -ci. L'usine ne
tournait qu'à la moitié de sa capacité ce qui exigea la
mise en place d'un système de rationnement pour éviter le pire en
gérant rationnellement la quantité d'eau potable produite.
4.- Etendues du désastre :
Neuf communes ont été touchées de
novembre 1999 à décembre 2000 : Ngaliema, Barumbu, Limete,
Matete, N'Djili, Kisenso, Masina, N'Sele (Kinkole) et Maluku. 4 communes
supplémentaires se sont ajoutées en janvier 2000 : Ngaba,
Makala, Bumbu et Lemba. Comme on peut le constater, cette grave catastrophe
hydrologique a frappé essentiellement les communes appartenant au bassin
versant de la rivière N'Djili : Limete, Matete, N'Djili, Kisenso,
Masina et Lemba. La gravité de la calamité se traduit notamment
par le nombre des sites d'hébergement et l'importance de la population
frappés de plein fouet par ces événements : 26 sites
d'hébergement sur 30 ont été implantés dans l'aire
du bassin versant de la rivière N'Djili soit 86,7 % ; la fraction
de la population sinistrée résidant dans le bassin versant de la
rivière N'Djili s'élevait à 23080 sur un total de 31442
personnes installées dans les sites d'hébergement pour l'ensemble
de la ville ce qui représentait 73,40 % dont 11 332 étaient
installés dans 17 sites localisés dans le quartier Ndanu soit
49,09 %. Ce quartier apparaît donc comme le lieu le plus
vulnérable par excellence vis - à - vis des inondations dans
toute la ville de Kinshasa. A lui seul, il a connu l'installation de
près de 56,67 % des sites d'hébergement des sinistrés ce
qui correspond à 65,38 % de l'ensemble des sites installés dans
le bassin versant de la rivière N'Djili.
Comme on peut le constater, les inondations constituent une
situation d'extrême urgence par la gravité des dégâts
matériels, l'étendue des pertes en vies humaines et par le nombre
des agglomérations qui sont frappées au même moment par
cette calamité. Elles se sont produites avec une rare violence en 1903,
de décembre 1961 à janvier 1962. Cette dernière dont il
est question qui s'est étendue de novembre 1999 à janvier 2000
s'est révélé être plus grave par sa durée et
son ampleur. Les deux premières crues n'avait duré que deux mois.
En effet, non seulement elle avait commencé beaucoup plus tôt que
d'ordinaire mais aussi s'est poursuivie jusqu'en février de l'an 2000.
Le nombre d'agglomération atteintes a été très
important: toutes les villes riveraines du fleuve et de ses principaux
affluents notamment Matadi, Mbandaka, Bandundu, Boma, Kimpese, Inkisi et
même des villes ou des régions entières des Pays voisins
drainés par le bassin du Fleuve Congo ont été
frappées par cette grave calamité naturelle. C'est le cas de la
ville de Bangui en République Centre - africaine et la partie Nord de la
République du Congo. A Brazzaville, le quartier Yoro où
résident de 10 000 à 20 000 habitants a été
complètement inondé et les habitants se déplaçaient
en pirogue pour aller d'un lieu à un autre. Cependant, Kinshasa semble
être la ville la plus atteinte par cette calamité. La crue a
atteint et même dépassé la côte d'alerte qui est de 4
m 40 à Kinshasa. Au 29 novembre 1999, la côte hydrométrique
était déjà à 5 m 43. Et à Kinshasa, la
partie basse du bassin versant de la rivière N'Djili se
révèle être le lieu le plus vulnérable.
3.3.2.2.- LES EROSIONS
L'érosion, c'est le déplacement des
matériaux du sol: argile, sable, matières organiques (feuilles
mortes, déchets de bois, excréments des animaux, sels
minéraux...) sous l'action du vent ou de l'eau. Il s'agit respectivement
de l'érosion éolienne et de l'érosion hydrique
provoquée par le ruissellement de l'eau à la surface du sol.
L'érosion peut entraîner de graves conséquences:
déracinement des arbres, remplissage des bas-fonds par l'ensablement,
destruction des infrastructures et des habitations, effondrement des routes...
L'érosion par le vent est souvent moins spectaculaire mais peut avoir
des effets tout aussi graves que l'érosion hydrique. Comme le dit
Duchaufour (1995), le sol est le point le plus sensible de l'environnement
terrestre et l'érosion en est une des formes les plus graves de
dégradation.
Toutes les villes congolaises sont affectées par des
érosions catastrophiques et très souvent spectaculaires. On peut
citer notamment : Bagata, Bandundu, Bulungu, Gungu, Kasongo - Lunda,
Kenge, Kikwit, Popokabaka, Moanda, Mbandaka, Ilebo, Kananga, Kabinda, Tshikapa,
Mbuji - Mayi, Kinshasa, Dilolo, Kalemie, Kasenga, Likasi, Lubumbashi, Sandoa,
Bukavu...Dans certaines d'entre elles, le phénomène a pris une
allure catastrophique. Tel est le cas de Kananga et Kinshasa. Celui - ci
demeure néanmoins le cas le plus spectaculaire et le plus dramatique
surtout qu'il s'agit de l'une de plus grandes Villes d'Afrique. On y recense
à ce jour près de 400 érosions dont 48 ont atteint des
dimensions spectaculaires affectant environ 4500 ha (Atelier Provincial de
formation à la gestion des catastrophes, novembre 2000).
1.- CAUSES DES EROSIONS
L'action humaine joue un rôle prédominant dans
l'apparition des érosions en particulier en milieu urbain. Globalement,
on peut reconnaître les causes suivantes en ce qui concerne les
érosions à Kinshasa :
- Existence d'un sol non consistant de nature sablo -
argileux, très fragile, instable et facilement transportable par
l'eau ;
- Relief collinaire à forte pente pouvant atteindre 12
à 20 % voire 30 à 40 % sur certains sites ;
- Occupation anarchique des terres et construction des
maisons par auto - construction sans l'assistance des personnes
qualifiées sur des sites à risques non viabilisés
préalablement en violation des normes urbanistiques et
architecturales;
- Absence d'ouvrages de drainage et d'assainissement pour
l'évacuation des eaux usées et pluviales ;
- Tracés des rues et avenues perpendiculaires aux
courbes de niveau transformant celles - ci en canaux où s'engouffrent
avec impétuosité les eaux sauvages de pluies ;
- Une pluviosité importante caractérisée
par des pluies intenses, fréquentes et abondantes pendant 8 mois de
l'année et dont la grande majorité se produisent sous forme
d'orages (70%).
2.- CONSEQUENCES DES EROSIONS
Les érosions constituent un grave problème pour
l'environnement dans les zones collinaires à Kinshasa :
- Destruction de l'habitat et des infrastructures : des
écoles, des maisons, des infrastructures d'utilité publique
telles que des ponts et des routes, des églises et autres lieux de
cultes religieux et des hôpitaux disparaissent chaque année dans
de profonds ravins ( Photos n° 32, 33, 36, 37, 38 et 39 ). A chaque saison
de pluies, la population se trouve plongée dans une inquiétude
sans nom. D'autres sites sont également affectés dans les
différentes zones d'extension telles qu'indiquées dans le tableau
3 notamment les sites Nguma, Mateba et Mont - Ngafula. Même le
cimetière de l'Université de Kinshasa est
complètement ravagé par les érosions (photos 34 et
35);
- Ensablement des zones basses entraînant
l'engloutissement des quartiers entiers comme les quartiers Kinsako, Ngufu,
Vitamines à Matete ainsi que toutes les parties basses situées
entre Matete, Lemba et Kisenso ;
- Ensablement important des rivières qui drainent la
ville de Kinshasa et notamment les rivières N'Djili et Matete qui sont
devenues en plusieurs endroits de leur parcours des carrières de
sable ;
- Pertes de biens et nombreuses pertes en vies
humaines ;
- Impact très grave : 7350 personnes
sinistrées, 5000 autres menacés, 2000 maisons emportées,
des quartiers entiers menacés par des érosions notamment la
cité d'habitation de Maluku...
Malheureusement, il n'existe à ce jour aucune politique
de gestion globale de l'Environnement. Les actions sont menées de
manière ponctuelle et les solutions sont très souvent provisoires
sans impact réel sur le terrain. Le plus souvent, les populations sont
abandonnées à elles mêmes et assistent impuissantes
à la dégradation progressive de leur environnement et à la
destruction de leurs habitations. L'ampleur et la progression des
érosions dans les villes congolaises sont telles qu'elles rendent
urgentes la mise en place d'une véritable politique de gestion de
l'Environnement et surtout l'application des mesures efficaces susceptibles
d'éradiquer les érosions.
Le tableau 39 indique quelques cas des catastrophes majeures
survenues en République Démocratique du Congo par suite des
érosions:
Tableau 44 : Quelques catastrophes majeures dues
à des érosions importantes en Républiques
Démocratique du Congo
Distribution géographique
|
Période d'occurrence
|
Impact
|
Masikita à Kinshasa
|
1991
|
Maisons endommagées
|
Bolikango à Kinshasa
|
1991
|
Maisons endommagées
|
Kindele à Kinshasa
|
1991
|
Maisons endommagées
|
Okapi à Kinshasa
|
1991
|
- des centaines de morts
- Quartiers entiers détruits
|
CECOMAF
|
1991
|
- Maisons détruites
|
Ndjoko à Kinshasa
|
1992
|
- Maisons détruites
|
Livulu à Kinshasa
|
1991
|
- 46 maisons détruites
- Routes entrecoupées
|
DUMEZ à Kinshasa
|
1991
|
- Route Matadi entrecoupée
|
Ngaliema à Kinshasa
|
1993
|
- Quartier détruit
|
Kimbanseke à Kinshasa
|
1992
|
- Rue entrecoupée
|
Bukavu au Sud-Kivu
|
1992
|
- Quartier détruit
|
Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental
|
1993
|
- Quartier détruit
|
Kikwit au Bandundu
|
1992
|
- Quartier détruit
|
Mont-Ngafula à Kinshasa
|
1997
|
- 50 maisons détruites
- de nombreux sans abri
|
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa27.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa28.png)
3.4.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT ET SITUATION DES
CALAMITES NATURELLES DANS LES MUNICIPALITES SITUEES DANS L'AIRE DU BASSIN
VERSANT DE LA N'DJILI
3.4.1.- COMMUNE DE KISENSO
3.4.1.1.- Présentation de la commune de
Kisenso
Pendant toute la période coloniale, ce site
était classé « non aedificandi » en raison de
son relief collinaire très accidenté. Selon Pain (1978), Kisenso
faisait partie de la zone boisée avant 1960. Vers les années 50,
elle n'était qu'un petit village Humbu attaché au territoire de
Kimwenza. La véritable implantation humaine commença en 1958. Le
mouvement d'occupation du site va s'accélérer au moment de
l'indépendance : Kisenso sera littéralement envahi sans
viabilisation préalable. Les textes légaux et
réglementaires créant et organisant cette entité n'ont
fait que confirmer et régulariser une situation de fait sans que rien ne
soit fait pour aménager le site. Il s'agit des textes suivants :
- Ordonnance présidentielle n°
68 - 024 du 20 décembre 1968 portant création de la commune de
Kisenso ;
- Arrêté départemental
n° 69 / 0042 du 23 janvier 1969 fixant les limites de la commune de
Kisenso.
Cette commune est érigée sur une colline dont la
pente varie de 4 à 22 % avec 350 m d'altitude moyenne. Au point de vue
géographique, la commune de Kisenso est comprise entre les
méridiens 15 ° et 16° de longitude Est et les
parallèles 4° et 5 ° de latitude Sud. Elle est
limitée :
- Au nord, par les localités Lokele
II, Kinsimbo II, Batende II, Kunda II, Nsinga II, Vitamine II et Bahumbu II de
la commune de Matete ;
- A l'Est, par la rivière N'Djili qui
la sépare des communes de N'Djili et de Kimbanseke ;
- A l'Ouest, par la commune de Lemba dont
elle est séparée par la rivière Matete ;
- Au Sud, par la rivière Kwambila qui
la sépare de la commune de mont - Ngafula.
Kisenso est divisée en 17 quartiers d'importance
variable comprenant 11 à 52 rues. Le tableau 45 indique les
différents quartiers et les populations correspondantes.
Tableau 45 : Répartition de la
population de Kisenso par quartier
Quartier
|
Population
|
Limites
|
Nord
|
Sud
|
Est
|
Ouest
|
Amba
|
9377
|
Q. Mission (Rue Amba)
|
Sud-Est : Q. Mbuku, Libération et Mujinga (Rue
Kivunda) et au Sud Rivière Kwambila
|
Q. Kumbu (Rue Buense)
|
|
Bikanga
|
18343
|
Q. Kitomesa
(Rivière Ntomamba)
|
-
|
-
|
Q. Nsola (Avenue Mulele)
|
Dingi - Dingi
|
16621
|
Avenue Mbamba Kilenda
|
Q. Nsola (Ruisseau Mwelanzio appelé aussi Mandona)
|
Rivière N'Djili
|
Q. de la Paix et Kitomesa
Voie ferrée Matadi - Kinshasa
|
Kabila
|
18109
|
Q. Kisenso- gare (Rivière Nkoto-Bolingo)
|
Rivière Kwambila (en face du Q. Lemba Imbu)
|
Rivière N'Djili
|
Q. Kumbu (Avenue de la Source)
|
Kisenso - Gare
|
18135
|
Q. Kabila (Rivière Ndosi)
|
Q. N'sola, Bikanga et rivière Ntomamba
|
Rivière N'Djili
|
Q. Mission (Avenue Mulele)
|
Kumbu
|
11059
|
Kisenso-Gare (Avenue Mvunzu)
|
C/Mont-Ngafula
Rivière Kwambila
|
Q. Kisenso-gare
Rivière Nkoto-Bolingo
|
Avenue Buense
|
17 mai
|
7658
|
Rues Kinzola et Dupince
|
Rues Matota et Yulu
|
Route bitumée
Q. REGIDESO
Q. Mission
|
Rivière Matete
C/ de Lemba
|
Mbuku
|
12628
|
Avenue Congo fort
C/ de Lemba
|
Rue Mafwa
Q. Amba
|
Q. Libération
|
Q. Tchad (C/ de Mont - Ngafula)
Rivière Kwambila
|
N `Sola
|
9030
|
Q. Dingi-Dingi
|
Q.Kisenso Gare
|
Rivière N'Djili
|
Voie ferrée Matadi- Kinshasa
|
Kitomesa
|
9841
|
Q. Révolution
|
Q. Bikanga
|
Q. Dingi-Dingi
|
Q. Mission
|
Mujinga
|
8456
|
Q. Amba
|
Rivière Kwambila
|
Q. Mission
|
Q. kumbu
|
Ngomba
|
14253
|
Q. Vitamine
(C/ de Matete)
|
Q. du 17 mai
|
Q. REGIDESO
|
Rivière Matete
Q. Salongo (C/ de Lemba)
|
De la Paix
|
|
Av. Mbamba Kilenda
|
Rivière Mandona
|
Voie ferrée Matadi-Kinshasa
|
Avenue Monganga
|
Regideso
|
14191
|
Q. Kindu
|
Q. Mission
|
Q. Révolution
|
Q du 17 mai
Q. Ngomba
|
Mission
|
16961
|
Q. Regideso
|
Q. Kumbu
Q. Amba
|
Q. Kitomesa
Q.Bikanga
Q.Kisenso - gare
|
Q. Mujinga
Q. du 17 mai
|
Révolution
|
12930
|
Commune Matete
|
Q. Kitomesa
|
Q. de la Paix
|
Q. REGIDESO
|
Libération
|
9681
|
Q. Mbuku
|
Rivière Matete
C/ de Lemba
|
Q. Mbanza-Lemba (C/ de Lemba)
|
Q. Amba
|
Source : Commune de Kisenso (2002)
C'est une colline d'altitude moyenne d'environ 350 m avec le
point culminant situé au niveau de la mission Saint Etienne à 418
m au - dessus du niveau de la mer. Un plateau de un Kilomètre de long
s'étend au sommet de la colline et le divise en quatre versants :
Matete, Rifflaert, Salongo et Cimetière.
3.4.1.2.- Etat de l'environnement à Kisenso
La commune de Kisenso est complètement enclavée
et est dépourvue d'infrastructures de base essentielles. L'accès
à ce site est très difficile suite à l'absence des routes.
On n'y observe aucune activité formelle. Kisenso se présente
ainsi comme une cité dortoir. Selon Ntoto (2001), la population active
représente 11,30 % seulement. C'est une commune urbano - rurale.
L'état de l'environnement y est essentiellement
dominé par le problème des érosions.
A Kinshasa, les érosions sont concentrées dans
la ville haute située au sud et sud - ouest. Ces zones,
réputées " non aedificandi "4(*), ont été envahies par la population qui
les a occupées anarchiquement au mépris de toutes les normes
urbanistiques. Il en a résulté la création d'un habitat
informel, dépourvu d'infrastructures de base essentielles notamment des
voiries adaptées, des réseaux d'égouts et canaux
d'évacuation des eaux usées et pluviales et occupé par une
population généralement pauvre et en grande partie
analphabète, dont le seul souci est d'avoir un logis à soi. La
Ville haute constitue la zone des érosions, des éboulements de
terre, de glissements et d'effondrement des terrains. Dans ces zones, les
érosions pluviales sont devenues la règle. C'est ainsi que
pendant chaque saison des pluies, on déplore de nombreuses pertes en
vies humaines et des dégâts matériels importants. Pour
l'ensemble de la ville de Kinshasa, 280 érosions majeures dont 38
spectaculaires5(*) ont
été dénombrées (Museme, 1998). A Kananga, environ
200 érosions majeures ont été recensées.
La Commune de Kisenso à Kinshasa n'échappe pas
à cette règle. Les catastrophes dues à l'érosion
pluviale sont devenues banales. A part quelques associations de protection de
l'Environnement, personne ne s'en émeut plus. Lors de nos recherches,
nous y avons trouvé 39 érosions d'une certaine importance dont la
plupart présente une allure spectaculaire et dramatique. Le
cimetière de l'Université de Kinshasa, situé dans cette
partie de la ville, présente une situation très
préoccupante sur le plan humanitaire et du point de vue de la
santé publique. Un profond ravin de plus de 15 m de profondeur et d'une
longueur de près de 650 m est entrain de ravager ce lieu. Des tombes se
décrochent et s'écrasent au fond du ravin entraînant la
dislocation des cercueils si bien que de restes humains et des linceuls se
trouvent exposés à l'air libre et même emportés vers
des zones basses par les torrents générés par les eaux de
ruissellement ( Photos n°23 et 24 ).
3.4.1.3.- EVOLUTION DES EROSIONS A KISENSO
Pour étudier l'évolution des érosions
à Kisenso, nous avons eu recours à des photographies
aériennes du site prises en 1954 et 1969 ainsi qu'à
l'étude des cartes de la région datant de 1955 et 1976. L'examen
de ces documents permet de distinguer nettement trois périodes dans
l'évolution de la situation à Kisenso :
a) Période d'équilibre
écologique
L'examen des photographies prises en 1954 montre une
végétation abondante sur les versants et le long des
rivières notamment de la rivière Matete, un affluent de la
rivière N'Djili. On observe de nombreux sentiers sillonnant la colline
de Kisenso dans tous les sens mais sans habitation ;
b) Période d'occupation humaine
récente
Les photographies de 1969 montrent une
végétation dégradée gravement attaquée et en
partie détruite. On voit des habitations sur l'ensemble de la colline.
La présence humaine est donc effective et permanente. Avec
l'arrivée et l'installation de l'homme apparaissent les premiers ravins.
On situe généralement l'apparition des premières
érosions vers 1960.
c) Période des érosions
Elle est caractérisée par une évolution
accélérée du processus érosif sur l'ensemble de la
commune de Kisenso. Elle correspond à la période de
l'intensification de l'occupation anarchique du site.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa29.png)
Photo 20: L'école primaire CBCO détruite
par deux têtes d'érosions à
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa30.png)
Kisenso.
3.4.1.4.- DESCRIPTION DES EROSIONS MAJEURES A
KISENSO
Tableau 46 : Description des érosions majeures
à Kisenso : versant Nord (Matete)
Erosion
|
Caractéristiques
|
Dimensions
|
Impact
|
Elément menacé
|
Long. (en m)
|
Larg. (en m)
|
Prof. (en m)
|
Vol (m3)
|
Masse
(en tonnes)
|
Mulele Nord
|
Complexe érosif à plusieurs têtes ;
début 1985
|
581
|
42
|
18
|
439238
|
1163980,7
|
.- 650 victimes ;
.- 65 maisons détruites ;
.- Ensablement du tronçon de chemin de fer Matadi -
Kinshasa correspondant.
|
.-250 pers. ;
.-30 maisons
|
Mwanga
|
Présente plusieurs têtes ; début
1996
|
250
|
11,5
|
4
|
11500
|
30475
|
.-Victimes : 350 à Kisenso ;
.-Destruction des maisons : 35 (à Kisenso) et 300
maisons à Matete ;
.-Ensablement des quartiers Vitamine, Batende, Ngufu,
Kinsako..
|
.-25 maisons ;
.-230 pers.
|
Kinzola - Matete
|
|
510
|
23
16
|
14
|
164220
|
435185
|
|
|
Kindayi - Mazimbila
|
|
480
|
|
9
|
69120
|
183168
|
|
|
Mayindombe -Kimwese-Mazimbila
|
|
238
|
|
8,6
|
26608,4
|
70512,26
|
|
|
Total
|
|
2059
|
|
|
710686,44
|
1883319
|
|
|
Tableau 47 : Description des érosions majeures
à Kisenso : versant Ouest (rivière Matete)
Erosion
|
Caractéristiques
|
Dimensions
|
Impact
|
Elément menacé
|
Long.
(en m)
|
Larg. (en m)
|
Prof. (en m)
|
Vol
(en m3)
|
Masse
(en tonnes)
|
Mbuku
|
Existence de deux têtes
|
1050
|
55
|
10
|
577500
|
1530375
|
.-Victimes 320 ;
.-destruction :32 maisons , marché
|
.-210 personnes.
.-21 maisons
|
Kibetele-Mayinda-Mayindombe
|
|
480
|
17
|
5,4
|
44064
|
116769,6
|
|
|
Mayindombe-Manu
|
|
338
|
15,5
|
7
|
36673
|
97183,5
|
|
|
Maniema
|
|
370
|
16
|
10,2
|
60384
|
160017,6
|
|
|
Innocent
|
|
399
|
46
|
21
|
385434
|
1021400,1
|
|
|
Total
|
|
2637
|
|
|
1104055
|
2925745,75
|
|
|
Tableau 48 : Description des érosions majeures
à Kisenso : versant Est
Erosion
|
Caractéristiques
|
Dimensions
|
Impact
|
Elément menacé
|
Long.
(en m)
|
Larg. (en m)
|
Prof.
(en m)
|
Vol
(en m3)
|
Masse (en Tonnes)
|
Iniaki
|
.-Erosion ravinante avec éboulement et glissement des
terres ;
.-naissance en 1979
|
225
|
18
|
13
|
52650
|
139522,5
|
.-Victimes 160 ;
.-16 maisons détruites ;
.-Ensablement de la rivière Bulabemba
|
.-90 pers. ;
.-9 maisons
|
Lemfu/ Mulele III ou Mulele Sud
|
Erosion ravinante et régressive ;
.-naissance 1985.
|
723
|
17
|
14
|
172074
|
455996,1
|
.-Victimes 190 ;
.-19 maisons détruites ;
.-Ensablement de la rivière Nkelo.
|
.-100 pers. ;
.-10 maisons
|
Munsonsa
|
|
332
|
14
|
9,5
|
44158
|
117018,7
|
|
|
Kintudi
|
|
520
|
21
|
13
|
141960
|
376194
|
|
|
Total
|
|
|
|
|
410842
|
1088731,3
|
|
|
Tableau 49 : Description des érosions majeures
à Kisenso : versant Sud - Ouest
Erosion
|
Caractéristiques
|
Dimensions (en m)
|
Impact
|
Eléments menacés
|
Long.
(en m)
|
Larg.
(en m)
|
Prof.
(en m)
|
Vol
(en m3)
|
Masse (en Tonnes)
|
Congo fort (cimetière de Kisenso)
|
.-Erosion en pleine activité ;
.-Située à proximité d'un marché
dit « Bambou likolo moko » ;
.-érosion complexe à la fois latérale et
régressive.
|
825
|
25
|
28
|
577500
|
1530375
|
.-Victimes 750 ;
.-destruction : 75 maisons, Ecole primaire E.P. III
ECC/ECP/CBCO comprenant 6 classes avec 214 élèves;
.-Engloutissement de 130 maisons dans le sable ;
.-
|
.-250 pers. ;
.-25 maisons ;
.-Eglises CBCO/ Mbanza-Lemba I 600 places.
|
Congo fort (cimetière UNIKIN)
|
.-Erosion ravinante régressive ;
.- Aménagement récent de la route au fond du
ravin avec rétablissement de la continuité de l'avenue Congo
fort
|
650
|
Elargie et réaménagée en route pour
rétablir la continuité de l'avenue
|
12
|
234000
|
620100
|
.-Près de 80 tombes détruites avec des cercueils
et des linceuls exposés à l'air libre ;
.-Victimes 530 ;
.-53 maisons détruites sur l'avenue Yumbi et
Kwambila.
|
.-130= pers. ;
.-Ecole Katende (1200 élèves) ;
.- Menace de destruction totale du cimetière de
l'UNIKIN
|
Congo fort (source)
|
Erosion ravinante et régressive avec de multiples
têtes récentes
|
200
|
20
|
11
|
44000
|
116600
|
.- 170 victimes ;
.- destruction : 17 maisons
|
.- 70 pers. ;
.- 7 maisons ;
.- Avenues Congo fort, Yumbi et Kwambila menacées de
rupture ;
.- Boutiques, Paroisse et école catholique
menacées de destruction.
|
Total
|
|
1675
|
|
|
855500
|
2267075
|
|
|
Tableau 50 : Description des érosions majeures
à Kisenso : versant Sud
Erosion
|
Caractéristiques
|
Dimensions moyennes
|
Impact
|
Eléments menacés
|
Long.
(en m)
|
Larg.
(en m)
|
Prof.(en m)
|
Vol(en m3)
|
Masse
(en Tonnes)
|
Mandungu
|
.-Elle va de l'avenue Kinzumbi à la rivière
Kwambila ;
.- Habitat de type rural avec maisons en pisé comme au
village ;
.- Présence des étangs aux alentours de
l'exutoire.
|
163
|
12
|
8
|
15648
|
41467,2
|
.-Ensablement de la rivière Kwambila
|
.-200 pers. ;
.-30 maisons.
|
Kunzulu
|
.-Erosion régressive et latérale avec ravin
profond et spectaculaire ;
.-Présente deux têtes ;
.- Présence de 9 étangs au niveau de l'exutoire
de l'érosion ;
.-Espace maraîcher important ;
Présence de 11 maisons en pisé comme au village
aux alentours de l'exutoire dans le bas - fond ;
.- Présence de très nombreuses sources non
aménagées cependant utilisées par la population.
|
596
|
17
|
13
|
131716
|
349047,4
|
.-Victimes 55 ;
.-39 maisons détruites ;
.-Ensablement de la rivière Kwambila.
|
.-80 maisons menacées
|
Kivunda
|
.- Présence de 2 têtes ; .-ravinement.
|
369
|
18
|
8
|
57024
|
151113,6
|
.-Destruction du site
|
.- 150 parcelles
|
Nsele-Kiloango
|
Erosion ravinante à plusieurs têtes
|
520
|
15
|
8,6
|
58136
|
154060,4
|
.-Destruction du site et de nombreuses maisons
.-
|
|
Lukusu
|
Erosion ravinante
|
350
|
17
|
9,3
|
55335
|
146637,75
|
|
|
Total
|
|
1998
|
|
|
317859
|
842326,35
|
|
|
Tableau 51 : Description des érosions majeures
à Kisenso : versant Ouest
Erosion
|
Caractéristiques
|
Dimensions (en m)
|
Impact
|
Eléments menacés
|
Long.
(en m)
|
Larg.
(en m)
|
Prof.
(en m)
|
Vol (en m3)
|
Masse
(en Tonnes)
|
Kinsekwa
|
Erosion ravinante avec 2 têtes
|
365
|
11
|
8,50
|
34127,5
|
903987,9
|
-
|
.- Beaucoup de parcelles menacées.
|
3.4.1.5.- EROSIONS DE KISENSO AYANT UN IMPACT SUR
MATETE
Tableau 52: Principales érosions du quartier
Révolution ayant un impact négatif sur la commune de
Matete
Dimension
|
Mulele
|
Kinzola
|
Luvaka
|
Kibetele
|
Mayinda
|
Kinzambi
|
Total
|
Long .(en m)
|
581
|
98
|
76
|
54
|
41
|
20
|
870
|
Larg. .(en m)
|
42
|
44
|
22
|
32
|
18
|
8
|
|
Prof .(en m)
|
18
|
20
|
10
|
14
|
7
|
3
|
|
Vol (en m3)
|
439236
|
86240
|
16720
|
24192
|
5166
|
480
|
572034
|
Masse
(en Tonnes)
|
1163975,4
|
228536
|
44308
|
64108,8
|
13689,9
|
1272
|
1515890,1
|
Tableau 53: Principales érosions du quartier
Regideso ayant un impact négatif sur la commune de Matete
Dim. (en m)
|
Innocent
|
Mbuku
|
Kanza
|
Ngafani
|
Bannig
|
Mbambi Kilenda
|
Kemba
|
Muanga
|
Kindayi
|
Kimuense
|
Total
|
Long.(en m)
|
399
|
128
|
107
|
86
|
76
|
56
|
46
|
43
|
36
|
18
|
995
|
Larg.(en m)
|
46
|
22
|
30
|
16
|
15,9
|
17
|
14
|
15
|
5
|
6
|
|
Prof. (en m)
|
21
|
10
|
13
|
7
|
6
|
6
|
5
|
5
|
2
|
3
|
|
Vol. (en m3)
|
385434
|
28160
|
41730
|
9632
|
7068
|
5712
|
3220
|
3225
|
360
|
324
|
484865
|
Masse (en Tonnes)
|
1021400,1
|
74624
|
11084,5
|
25524,8
|
18730,2
|
15136,8
|
8533
|
8546,3
|
540
|
954
|
1284892,3
|
Tableau 54: Principales érosions du quartier
Ngomba ayant un impact négatif sur la commune de Matete
Dim.
(en m)
|
Kiawuta
|
Atankaba
|
Kutu
|
Muanga
|
Maindombe
|
Kemba
|
Kindayi
|
Total
|
Long.
|
78
|
60
|
45
|
40
|
36
|
32
|
15
|
306
|
Largeur.
|
29
|
22
|
24
|
14
|
24
|
22
|
10
|
|
Prof.
|
12,50
|
9
|
10
|
5
|
9
|
9
|
4
|
|
Vol. (en m3)
|
28275
|
11880
|
10800
|
2800
|
7776
|
6336
|
600
|
68467
|
Masse (en Tonnes)
|
74928,8
|
31482
|
28620
|
7420
|
20606,4
|
16790,4
|
1590
|
181437,6
|
Tableau 55: Estimation de l'impact global des
érosions étudiées sur le site de Kisenso
Versant
|
Erosion
|
Volume de sable emporté (en m3)
|
Quantité de des matériaux du sol (en Tonnes)
|
Impact
|
Eléments menacés
|
Nord (Matete)
|
Mulele Nord, Mwanga, Kinzola, Kindayi-Mazimbila,
Maindombe-Kimwese-Mazimbila
|
710 686,44
|
1883319,2
|
*Env. 1000 victimes ;
*400 maisons détruites ;
*Ensablement des localités Vitamines, Batende, Ngufu,
Kinsako, et de la portion du rail correspondant à cette zone
|
*480 personnes
*55 maisons
|
Ouest (rivière Matete)
|
Mbuku, Kibetele-Mayinda-Maindombe, Maniema, Innoncent
|
1 104 055
|
2925745,8
|
*Env. 320 victimes ;
*32 maisons et un marché détruit.
|
*210 personnes ;
*21 maisons
|
Est
|
Iniaki, Lemfu, Mulele sud, Munsonsa, Kintudi
|
410 842
|
1088731,3
|
*Env. 350 victimes ;
*35 maisons détruites ;
*Ensablement des rivières Nkelo et Bulambemba
|
*190 personnes ;
*19 maisons
|
Sud - ouest
|
Congo fort (cimetières de Kisenso et de l'UNIKIN,
source)
|
855 500
|
2267075
|
*145 maisons détruites ;
*Une école primaire E.P. III (ECC/CBCO)
détruite ;
*130 maisons englouties dans le sable ;
*90 tombes détruites complètement avec
exposition des restes humains à l'air libre
|
*380 personnes ;
*Eglise CBCO/ Mbanza-Lemba ;
*Ecole primaire Katende ;
*cimetière Kisenso et UNIKIN ;
*7 maisons ;
*Autres infrastructures : boutiques, Paroisse
catholique...
|
Sud
|
Mandungu, Kunzulu, Kivunda, N'Sele-Kiloango, Lukusu
|
317 859
|
842326,4
|
Env. 55 victimes ;
*39 maisons détruites ;
*destruction avancée du site ;
*Ensablement de la rivière Kwambila
|
*200 personnes ;
*110 maisons ;
*150 parcelles
|
Ouest
|
Kinsekwa
|
34 127,5
|
90437,9
|
-
|
*Beaucoup de parcelles menacées
|
Synthèse
|
21 érosions observées
|
3 433 069,94
|
9097635,3
|
*Env.3175 victimes ;
*Plus de 651 maisons détruites ;
*Destruction d'un marché ;
*90 tombes détruites aux cimetières de l'UNIKIN
et de Kisenso ;
*130 maisons englouties dans le sable destruction d'une
école primaire ;
*Ensablement des rivières : Nkelo, Bulambemba,
Matete et Kwambila qui sont devenues de ce fait des carrières de
sable.
|
*1200 personnes ;
*212 maisons ;
*Ecole Katende ;
*Une Eglise et d'autres infrastructures
*
|
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa31.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa32.png)
Photo 21: Maison en matériaux durables
partiellement détruite par des érosions: deux chambres à
coucher sont encore intactes et habitées mais le salon est
complètement détruit .
Photo 22: Cimetière de l'Université de
Kinshasa dans la commune de Kisenso complètement ravagé par les
érosions de l'avenue Congo Fort à Kisenso.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa33.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa34.png)
Photo 23: Dans le cimetière de
l'Université de Kinshasa, des tombes se décrochent et
s'écrasent au fond du ravin exposant des restes humains à l'air
libre.
Les trois quartiers précités (Révolution,
Regideso et Ngomba) de Kisenso constituent un gros problème pour la
commune de Matete. En effet, ce sont leurs érosions qui déversent
chaque année de milliers des tonnes de sable sur les localités
suivantes de la commune de Matete :
1. Erosions du quartier
« Révolution » de Kisenso déversent les
sables
sur les localités Batende I et II,
Kinsako, Kinda I et II, Ngufu et Mongo. L'érosion Mulele qui est le plus
important du secteur reçoit le sable provenant de tous les ravins
secondaires qu'elle achemine vers les localités précitées
de la commune de Matete.
2. Les érosions du quartier
« Regideso » alimentent en sable les
localités Singa I et II, Ngufu et
Mongo.
3. Par contre, les localités
Vitamines I et II et Singa II reçoivent du
sable provenant des érosions localisées dans le
quartier Ngomba à Kisenso. Les ravins Mulele et Innocent
répandent leur sable sur la grande avenue du Pont Mungul Diaka, sur
l'avenue By Pass et dans les localités Mongo et Vitamine I.
Comme on peut s'en rendre compte la situation de Kisenso est
dramatique et entraîne des conséquences importantes sur la partie
sud de la commune de Matete dont les localités constituent l'interface
entre les deux communes. Les faits suivants peuvent être
constatés :
1) En face de la commune de Matete, toutes
les rues de Kisenso sont
complètement érodées et
notamment celles qui prolongent les avenues des localités Kinda, Singa,
Ngufu, Vitamine, Kisimbu et Batende ;
2) Les croisements des rues sont ouverts en
cirques d'érosion ;
3) L'avenue Mbuku dans le quartier REGIDESO,
située dans la partie
Nord du versant Ouest, est le principal lieu
de concentration des eaux provenant de toutes les rues qui lui sont
perpendiculaires. Au niveau du croisement avec les rues Wungu, Lukengo, et
Inkisi, l'avenue Mbuku est transformée en un cirque d'érosion
largement ouvert ;
4) Sur le même versant, dans le
quartier Amba, les rues Lugemba,
Nzinga et Shaba constituent des collecteurs
des eaux qui coulent des rues Matota, Nkundi, Malemba-Nkulu, Ntimanzo, N'sele,
Kiloango, Madimba, Kongodieto et Tango. A cet endroit, le site est ouvert en
amphithéâtre avec des pentes très raides dépassant
30 % ;
5) L'avenue Mulele joue pratiquement le
même rôle de collecteurs que
l'avenue Mbuku sur le versant Ouest. En effet, ses croisements
avec les rues Masosa, Kingombe, Kintudi, Kivunda sont ouverts en cirques
d'érosion.
En résumé, les avenues Mbuku et Mulele sont des
chenaux d'évacuation des eaux provenant des rues qui leur sont
perpendiculaires en les déversant ainsi que les matériaux
qu'elles charrient sur la commune de Matete et en particulier sur les
localités de Matete qui font face au quartier REGIDESO de Kisenso :
localités Vitamine, Ngufu, Kinsaku, Singa, Batende et Kinda qui
reçoivent toutes les eaux provenant de cette partie de Kisenso et tous
les matériaux arrachés aux collines de cette entité.
3.4.1.5.-Pratique de la lutte anti -érosive
à Kisenso
Dupriez et Leener (1990) relèvent quelques principes de
lutte contre les érosions :
- Protéger le sol contre les
agressions de la pluie en protégeant et restaurant le couvert
végétal;
- Garder l'eau là où elle
tombe ;
- Créer des voies
d'infiltration ;
- Combattre l'érosion à son
origine ;
- Canaliser et contrôler les eaux
ruisselantes ;
- Forcer l'eau ruisselante à
déposer sa charge ;
- Connaître le type de ruissellement
en cause (ruissellement en nappe, en rigole ou ravine, splash ou
battance) ;
- Ralentir la vitesse d'écoulement de
l'eau et briser sa violence.
Des associations se créent régulièrement
à Kisenso pour lutter contre les érosions. La tâche est
vraiment titanesque. L'ampleur des dégâts est telle que la
population s'efforce de limiter les dégâts et de réduire
l'impact des catastrophes avec des moyens précaires sans
résultats réels et durables. L'objectif est de freiner ou de
ralentir le cas échéant la progression des érosions en
traitant leur tête. Les méthodes suivantes sont
utilisées :
1. Construction des puits parcellaires, des
puisards et des bassins de
rétention dont le but est de retenir
l'eau sur place pour diminuer le ruissellement et favoriser l'infiltration dans
le sol. Des regroupements de la population ont ainsi réalisé
près de 1183 puits parcellaires et 102 bassins de
rétention ;
2. Construction des digues en sac de
polypropylène remplis de sables
ou réalisées avec des
pneumatiques usées dans le but de briser la vitesse de l'eau en la
ralentissant en vue de l'obliger à déposer sa charge sur
place ;
3. Recours à des immondices et
à des déchets divers pour combler les
ravins là où cela est encore
possible ;
4. Reboisement fonctionnel avec des
espèces végétales appropriées
disponibles pour améliorer et renforcer la
résistance du sol aux érosions (Photos 44 et 45).
Face à ces calamités, on doit reconnaître
qu'il s'agit des moyens de lutte vraiment dérisoires. Les
érosions ont atteint des proportions catastrophiques et spectaculaires
qui exigent des mesures urgentes et draconiennes et des moyens importants pour
sauver la population et protéger le site. Ces méthodes
artisanales employées par la population ne donnent qu'un court sursis
qui n'empêche nullement la progression des érosions. On doit
reconnaître qu'en cette matière, la bonne volonté seule ne
suffit pas. Il faut des compétences et des moyens conséquents
pour obtenir des résultats fiables. Malheureusement, les méthodes
employées par la population présentent de nombreuses
faiblesses:
- Absence des moyens matériels,
techniques et financiers suffisants ;
- Manque de compétence dans un
domaine aussi complexe ;
- La présence des digues, des puits
parcellaires et des puisards endort la population dans une fausse
sécurité jusqu'au moment où la catastrophe se
produit ;
- Insuffisance du reboisement.
Le reboisement doit permettre de restaurer le couvert
végétal dans des zones menacées par des érosions ou
des endroits où des travaux de lutte anti - érosive ont
été réalisés en vue de consolider le sol et
d'augmenter sa capacité à résister aux érosions.
En effet, la végétation retient une quantité importante
d'eau de pluies soit par interception soit par percolation. Elle joue, en
outre, un rôle régulateur important au point de vue
hydrologique : la masse d'eau stockée dans le sol au niveau des
nappes phréatiques, grâce à l'infiltration, est
restituée progressivement aux rivières par les sources. Cela a
pour effet de régulariser les régimes des cours d'eau et
d'éviter à la fois le tarissement des sources avec
l'assèchement en périodes sèches des cours d'eau et des
crues brutales des rivières en saison des pluies. En absence de couvert
végétal, toute l'eau de ruissellement est entraînée
vers les cours d'eau qui se remplissent de manière brutale en provoquant
des crues très importantes et des inondations catastrophiques ainsi que
des érosions.
Dans le choix des essences végétales à
utiliser pour cet objectif, on doit tenir compte des critères
suivants : la rapidité de croissance, la capacité de la
plante concernée à s'enraciner profondément dans le sol,
sa capacité à contribuer au maintien et ou à la
restauration des équilibres écologiques et la possibilité
de servir à de nombreux usages à la fois et ses
potentialités économiques. Le tableau 57 donne quelques exemples
des plantes susceptibles d'être utilisées pour cette fin.
Pour réduire l'impact des érosions, nous
proposons la stratégie suivante que tout le monde peut facilement mettre
en oeuvre à peu des frais :
1. Créer des aspérités
en construisant des digues ou diguettes, renforcées par une bande
d'herbes ou une haie d'arbustes serrés;
2. Utiliser des branchages et des pailles
pour freiner le ruissellement et l'érosion;
3. Culture sur billons placés
parallèlement aux courbes de niveau;
4. Cordons pierreux renforcés
éventuellement par la végétation et établis
parallèlement aux courbes de niveau. Il s'agit de planter des arbres ,
arbustes ou herbes le long des cordons ;
5. Dans le bas-fond, construire des
micro-barrages en gabions;
6. Technique des fossés
anti-érosifs. Pour que les fossés soient efficaces, il faut
respecter trois règles: creuser les fossés en suivant les courbes
de niveau et les cloisonner pour éviter les déplacements
latéraux de l'eau; les fossés doivent être profonds et
nombreux; les curer régulièrement en enlevant la terre qui s'y
accumule ;
7. Un des moyens les plus efficaces
d'arrêter la progression des ravins est de supprimer l'alimentation en
eau au niveau de leurs têtes; pour ce faire plusieurs techniques peuvent
être utilisés: disposer des sacs de sable au niveau de la
tête de l'érosion en cas d'érosion régressive pour
empêcher l'élargissement du ravin. Cette méthode permet de
freiner les érosions régressives et latérales à peu
de frais ;
8. Dans de nombreux cas d'érosions,
il faut des moyens importants en recourant notamment aux techniques de
génie civil lorsque celles - ci ont déjà atteint des
dimensions importantes ;
9.- Dans tous les cas, le couvert végétal doit
être protégé, renforcé et/ ou restauré le cas
échéant, pour assurer une protection durable des versants des
collines et éviter le déclenchement des érosions.
Tableau 56 : Quelques plantes pouvant
être utilisées avec succès dans le reboisement dans le
cadre de la lutte anti - érosive en milieu tropical.
Tableau 57 : QUELQUES PLANTES UTILISEES DANS LA
LUTTE ANTI-EROSIVE
N°
|
Famille
|
Genre
|
Espèce
|
Caractéristiques
|
Importance
|
1
|
Asclépiadaceae
|
Calotropis
|
Calotropis procera
(arbre à soie)
Calotropis gigantea
|
Plantes herbacées et arbustives de savane dont le fruit
contient une beurre soyeuse
|
- Plantation sur la dune protégée ;
végétation particulièrement adaptée,
destinée à renforcer la résistance du sol à
l'érosion hydrique et éolienne ;
- Espèces ligneuses dont les feuilles, les fruits, les
écorces ou les racines fournissent des produits efficaces dans la lutte
contre les ennemis des plantes cultivées (action de la plante
entière ou des feuilles : poison par ingestion, inhibiteur de
croissance)
|
2
|
Botulanaceae
|
Alnus
|
Alnus cubra
|
Plante atteignant 40 m de hauteur et 1 m de diamètre
|
|
3
|
Caesalpiniaceae
|
Racosperma
|
R. auriculoformis (anciennement Acacia
auriculoformis)
|
- 30 m de hauteur et 60 cm de diamètre ;
- Arbres ou arbustes, très rarement des herbes des
régions tropicales ;
- Espèces à croissance rapide et très
résistantes à la sécheresse
|
|
|
|
Senna
|
Senna siamea
|
- Plante fixatrice d'azote et fertilitaire;
- Espèces longévives ;
- Dans les régions où les pluies sont abondantes,
ces arbres jouent le rôle des pompes aspirantes en ramenant en surface
des éléments lessivés par la pluie.
|
- Formation de brise-vent pour la lutte contre l'érosion
éolienne ;
- Produit de la biomasse émondable ;
- Arbre fumier.
|
Tamarix
|
Tamarix pendendra
(Tamarinier)
|
Grand arbre à fleurs en grappes, haut de 20 à 25
cm, cultivé dans les régions chaudes pour son magnifique ombrage
et ses fruits
|
- Espèces fixatrices des dunes en régions
sahéliennes ;
- Son ombrage fait que le taux d'infiltration soit très
largement supérieur au taux de ruissellement ;
- Par les litières qu'il dépose à la surface
du sol, cet arbre protège le sol contre l'érosion.
|
4
|
Casuarinaceae
|
Casuarina
|
Casuarina equisetifolia
(filao)
Casuarina montana
|
- 15 à 25 cm de hauteur et 18 cm de
diamètre ;
- Adaptée en régions tropicales, semi-arides et
montagneuses même sur le sol pauvre ;
- Fixatrice d'azote et des dunes en régions
sahéliennes
|
- Fixatrice des dunes en régions
sahéliennes ;
- Utilisées pour la formation des brises-vents et pour
stabiliser les dunes ou intercepter les sables balayés par les vents.
|
5
|
Mimosaceae
|
Acacia
|
A. ANGUSTISSIMA
A. CULTRIFORMIS
A. nilotica (genakiers)
A.Senegal
A. decurrens var. Mollis Wild et Lindl (Black Wattle)
A. Albida
A. gourmaensis
A. sieberiana
A. lacta
A. seyal
A. raddiana
A. tortilis
A. cyanophylla
A. pennata
|
- Les conditions climatiques sont de 850 à 1500 mm de
pluies, au moins 1500 m d'altitude, une température de 16,5 ° C
avec peu de variations et un temps brumeux ;
- Au point de vue édaphique, le Black Wattle
préfère les sols plus ou moins légers (sablo-argileux)
mais profonds ; Il pousse même sur des sols nettement sableux
(Abeele et Vandenput, 1956) ;
- Bonne valeur fourragère ;
- Espèce mellifère des régions
sèches ;
- Enracinement profond peut atteindre 7 m de profondeur au
bout d'une année de croissance (A. senegal) ;
- A. albida adulte prolonge ses racines
jusqu'à 30 m ou 40 m ;
- Espèce fertilitaire, végète durant la
saison sèche.
|
- Boisement ;
- Ces arbres ont un accès à des volumes des sols et
sous-sol dont l'humidité ne fluctue que peu ou pas en fonction de la
pluviométrie locale et des évènements climatiques (Dupriez
et De Leerner, 1992) ;
- Profondément enracinés, ils résistent
mieux contre les coups de vent et favorisent l'infiltration en profondeur tout
au long des racines.
|
Albizia
|
A. LEBBECK
A. LUCIDA
|
- Légumineuse arbustive des forêts et
savanes ;
- Gousses plates et d'aspect léger.
|
Espèce ligneuse utilisée pour la confection des
haies en pays bamiléké ;
Arbre fertilitaire qui développe l'encombrement et le type
d'ombrage dont l'activité enrichit lqa couche arable d'une terre, en
améliore la texture et en favorise la structuration ( Dupriez et De
Leerner, 1992)
|
|
|
Leucaena
|
L. leucocephala
L. glauca
|
- Légumineuse arbustive fixatrice d'azote et à
développement rapide sur des terres argileuses ;
- Se nourrit dans le sol jusqu'à 300 m de profondeur et
dans l'air ;
- Le feuillage s'élève jusqu'à 5 ou 6 m
voir 8 à 10 m ;
- Feuilles de petites dimensions dont la frondaison assez
légère laisse passer la lumière ;
- Bonne valeur fourragère ;
- Hauteur 20 m.
|
Espèce fertilitaire plus souvent utilisée dans
le système des haies fertilisantes intercalaires : mode de
restitution au sol de la biomasse fertilitaire recyclable ;
Offre aux la protection contre l'érosion hydrique et
éolienne par bandes végétalisées ;
Espèce mellifère des régions
sahéliennes ;
Plante à multiples usages, riches en
protéines ;
Utilisée en alimentation humaine et comme fourrage pour
les animaux.
|
Prosopis
|
P. africana
P. cineraria
P. juliflora
|
- Arbres des régions tropicales très
répandus en régions sahéliennes ;
- Arbres des endroits humides ;
- Réputé favorisé les
nématodes ;
- En régions forestières, les arbres peuvent
rendre le milieu plus humide et encourager le développement des maladies
cryptogamiques ;
- Augmente dans les 15 premiers cm les quantités
d'azote, de phosphore et de potassium dans le sol.
|
Essence de reboisement ;
Fournit du fourrage ;
Espèce favorisée pour la production du
bois ;
Utilisée sporadiquement dans la vie domestique pour
leurs vertus curatives, pour leurs fruits comestibles, pour les besoins de la
vannerie, de la confection des manches d'outils...
Utilisée en techniques des murettes en reboisement
intensif lors des travaux anti-érosifs ;
Bonne valeur fourragère.
|
6
|
Myrtaceae
|
Eucalyptus
|
E. CITRIODORA HOOK
E. smithii R.T. Baker
E. dives
E. robusta
E. paniculata
E. gonphocephalus
|
- Beaux arbres, grands et vigoureux ;
- Hauteur : 10 à 100 m ;
- Altitude (Congo) : 1500 à 2000 m ;
- Fournissent des bois relativement peu
résistant ;
- Feuilles pestifuges ;
- Contiennent des huiles de constitution chimique
différente quoique morphologiquement identique.
|
Reboisement ;
Ombrage, coupe-vent dans les plantations, bois de charpente,
combustible...
Présente de nombreux autres usages : Distillation
de leur essence ou récolte d leur exsudation gommeuse employée en
tannage, en pharmacie (pour inhalation souvent additionnée de menthol et
comme vermifuge), en confiserie, en parfumerie ou comme
détachant ;
Espèce mellifère des régions
sèches ;
Feuilles aromatiques pour assaisonner les mets (E.
citriodora)
|
7
|
Papilionaceae
|
Calopogonium
|
C. MUCUNOIDES
|
- Espèce volubile rencontrée dans beaucoup de
régions tropicales ;
- Certaines sont fourragères et d'autres des
adventices.
|
Plantes de couverture dans les plantations (caféiers,
plantations industrielles) ;
|
Mucuna
|
C. PRUPRIENS VAR. UTILIS
|
- Herbacées rampantes ;
- Espèce fourragère.
|
- Plante de couverture, améliore la structure du
sol ;
- Recommandée dans la lutte
anti-érosive ;
- Grande valeur nutritionnelle pour le bétail.
|
|
|
Pueraria
|
P. javanica
P.phaseoloides
|
-Légumineuse volubile symbiotique
|
Forme dans la plantation un étage bas homogène
qui couvre le sol contre la battance et même lez ruissellement ;
Facilite le tassement du sol.
|
Sesbania
|
S. grandiflora
|
Genre de légumineuse des régions
tropicales ;
Plante herbacée capable de fixer l'azote du sol.
|
Cultivée pour amender les terres ;
Grande stabilité des sols.
|
8
|
Poaceae
|
Andropogon
|
Vetiveria zizanioides Staff autrement appelé
A. muricatus Retz (Vétiver)
|
- Herbe rhizomateuse, à chaumes robustes et
dressées de 1,50 à 2 m de hauteur des régions
variées de 400 à 1400 m d'altitude ;
- Feuilles dures et glabres retombant à angle aigu et
croissant en longues touffes ;
- L'essence est localisée dans les racines qui sont
fines et nombreuses, de couleur jaune, grise ou rougeâtre ;
- Il peut se développer dans tous les types de texture
des sols (sables, argiles schisteues et graviers) ;
- Il se développe dans une grande variété
des climats : croissance dans les régions ayant des
précipitations annuelles comprises entre 200 et 6000 mm et des
températures allant de - 15 à 55 ° C ;
- Le système Vétiver est constitué en une
haie pérenne et permanente des bouquets de Vétiver massifs,
verticaux, rigides, denses et profondément enraciné qui stabilise
le sol.
|
- Etroitement relié, le V. zizanioides formera
rapidement une haie dense et permanente ;
- Il possède un système racinaire fibreux qui
pénètre et s'enroule au sol jusqu'à une profondeur de 3 m
et peut résister aux effets tunnel et aux craquages : ce chevelu
racinaire important retient très efficacement les particules du
sol ;
- Ses tiges hautes et raides qui forment des haies denses
peuvent résister à des écoulements d'eau relativement
profonds réduisant leur vélocité tout en piégeant
les sédiments ;
- Il est à la fois xérophytes et
hydrophytes : une fois établie il résiste à la
sécheresse, aux inondations et aux longues périodes de saturation
du sol par l'eau ;
- Plante culminante, sa couronne située en dessous de
la surface, lui permet de résister aux incendies et au
surpâturage ;
- Haute tolérance à l'acidité, à
l'alcalinité, à la salinité é, aux
états sodiques et au magnésium, à l'Al, Mn, As, Cd, Ni,
Pb, Hg, Se et au Zn dans les sol ;
|
|
|
|
|
- Présente une tolérance élevée aux
herbicides et aux pesticides ;
Haute efficacité dans l'absorption de N, P, Hg, Cd et Pb
dissous dans les eaux de polluées ;
- Ses feuilles tranchantes ainsi que ses racines aromatiques
repoussent les rongeurs, les serpents et les insectes ;
- Résiste à la plupart des maladies ;
- Plante remarquable et idéalement adaptée au
système végétatif de conservation du sol et de
l'humidité, à la stabilisation de la structure de la terre et
à la réhabilitation environnementale
|
Bambousa
|
B. viridis glauscens
B. STRIATA
|
- Graminées arborescente de grande taille (jusqu'à
40 m) des forêts tropicales, à tiges aux noeuds
proéminents, avec ou sans striation ;
- Faculté de tallage.
|
- Lutte anti-érosive : - Emprisonnement des
matériaux du sol par chevelu racinaire ;
- Utilisé dans la construction des cases en Afrique, la
fabrication des meubles légers, l'artisanat...
- Les pousses et les graines sont comestibles.
|
|
|
Cynodon
|
C. dactylon
|
-Végétation basse à développement
horizontal ;
- Couvre entièrement le sol ;
- Résiste à la sécheresse :
- Multiplication par bouture ou par semis ;
- Herbes traçantes et à petites feuilles.
|
- Graminées convenant pour la réalisation des
pelouses sèches dans toutes les régions du Congo ;
- Constitue un tapis très dense.
|
Panicum
|
P. maximum
(herbe de Guinée)
P. miliaceum (millet ordinaire)
|
- Ombre légère ;
- Se développe mieux en périphérie
immédiate de la frondaison et de l'assiette racinaire.
|
- Sa présence modifie la structure et l'humidité
du sol ;
- P. maximum pousse abondamment le long des routes
sur les tallus développant un tapis graminéen.
|
Paspalum
|
P. notatum
P. conjugatum
P.dilatatum
|
- Tiges grimpantes ou rampantes à protection
limitée en début de saison pluvieuse ;
- Sensibilité à la sécheresse ;
- Herbe épaisse et courte couvrant le terrain.
|
Utilisée pour les pelouses ;
Assure la cohésion du substrat par l'enracinement ou
l'amélioration de la structure du sol grâce à l'apport des
matières organiques ;
P. dilatatum est une plante
fourragère ;
P. conjugatum est utilisée comme pelouse.
|
|
|
Pennisetum
|
P. typhoides Burm
P. miliaceum
|
- Herbacée allogame de 1,50 à 2 m de
taille ;
- Tige se termine par une inflorescence en forme d'épi
cylindrique de 10 à 40 cm de longueur et d'un diamètre de 1,5
à 3 cm ;
- Durée du cycle végétatif varie de 65
à 140 jours.
|
- Plus rustique et moins exigeant, s'accommode mieux des
terres des régions pauvres et arides et les plateaux steppiques du
Congo ;
- Céréales indiqués des terres pauvres
quasi épuisées et des pays à longue saison
sèche ;
- Engrais vert : production des biomasses fertilitaires
influençant la protection des champs contre les érosions.
|
Setaria
|
S. sphacelata
S. italica
(millet à grappes)
|
- Plante herbacée dont la tige a 2,5 à 3 m de
long.
|
- Intéressante dans la pratique d'association des
culturs fourragères et lutte anti-érosive car améliore
fortement la productivité fourragère des bandes
anti-érosives ;
- Forme des mini-brise-vents servant des relais aux
brise-vents arborés ;
-Protège le sol contre l'érosion hydrique et
éolienne.
|
9
|
Proteaceae
|
Grevillea
|
G. robusta
(Grévillier)
|
- Espèce fertilisatrice (mulch
végétal) ;
- Productivité ligneuse élevée dans le
contexte des champs multi-étagée qu'en plantations
monospécifiques.
|
- Utilisée dans le cadre des systèmes des
cultures ;
- Il produit une bonne quantité des litières qui
enrichit le sol pour lui reconstituer sa structure ;
- Exploitée pour le bois.
|
10
|
Verbenaceae
|
Comelina
|
C. arbores Roxb
|
- Arbres des régions tropicales ayant 20-30 m de
hauteur et 60 cm de diamètre ;
- Dicotylédones gamopétales comprenant des
arbres (teck) et des plantes herbacées (Verveine).
|
- Reboisement ;
- Son bois sert à construire des vaisseaux ;
- Bois mi-dur de cet arbre apprécié en
ébénisterie pour sa couleur rouge-brun et en construction navale
pour son imputrescibilité.
|
Le Leucaena leucocephala et l'Acacia
auriculoformis sont mieux adaptés dans le contexte de la
République Démocratique du Congo. Le Leucaena est une
légumineuse arborescente, très riche en protéines. Toutes
les parties du Leucaena peuvent être utilisées : les
feuilles et les graines sont comestibles et le tronc peut servir de bois
d'oeuvres, de bois de feu ou même être converti en charbon de bois.
En outre, il enrichit le sol en azote et peut ainsi être utilisé
soit simultanément soit en alternance avec d'autres plantes. Ces racines
s'enfoncent profondément dans le sol et assure le maintien et la
stabilité de celui - ci. Sa croissance rapide constitue un atout
supplémentaire lorsque l'on désire une reconstitution rapide du
couvert végétal en particulier lors des aménagements anti
- érosifs. Ces nombreux avantages permettent donc de créer des
boisements de Leucaena pour divers usages.
Par l'éducation mésologique, il faut amener la
population à s'adonner au reboisement sous toutes ses formes (Photos 46
et 47). Pour ce faire, ce dernier doit être fonctionnel et
présenter de l'intérêt pour les gens. La population doit
comprendre que seule la végétation peut assurer une protection
efficace et durable. Cette protection est totale si le couvert
végétal arboré est complété par un sous -
couvert végétal (Van Caillie, 1983).
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa35.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa36.png)
3.4.2.- COMMUNE DE MATETE
3.4.2.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MATETE
La commune de Matete a été créée
par le décret - loi du 13 octobre 1959 en même temps que la
commune de N'Djili. L'arrêté du Ministère de
l'intérieur n° 69 - 0042 du 29 janvier 1969 en fixera les limites.
Elle est limitée :
- Au Nord, par la rivière Matete qui
la sépare des communes de Lemba et Limete. La rivière Matete se
jette dans la rivière N'Djili à une distance d'environ un
Kilomètre en aval du point de captage d'eau de la REGIDESO /
N'Djili ;
- Au Sud, par la commune de
Kisenso ;
- A l'Est, par la rivière N'Djili qui
la sépare de la commune de N'Djili ;
- A l'Ouest, par la rivière Matete
qui la sépare de la commune de Lemba.
La commune de Matete se situe dans la partie
méridionale de la plaine de Lemba entre 300 et 340 m d'altitude. Le
terrain présente une pente de 0 à 4 % en moyenne et se raccorde
progressivement au pied de la colline de Kisenso (Fig. 8). Elle s'étend
sur 488 ha et comprend 14 quartiers divisés chacun en localités.
Au total, il existe 38 localités dont 29 planifiées et
construites à l'époque coloniale par l'O.C.A. devenue par la
suite O.N.L. et 9 localités d'autoconstruction avec des maisons
érigées selon les goûts personnels et les
possibilités matérielles et financières des
propriétaires. Le tableau 57 donne les différents quartiers de
Matete et leurs localités.
Tableau 58 : Quartiers de la commune
de Matete
N°
|
Quartier
|
Localités
|
01
|
Général Basuki
|
Bateke I, Singa I, Vitamine I
|
02
|
Dondo
|
Bahumbu I, Mpudi, Lokele I
|
03
|
Loeka
|
Bahumbu II, Kinsimbo, Lokele II
|
04
|
Lubefu
|
Anunga, Mongo
|
05
|
Lukunga
|
Mandina, Mboloko, Viaza
|
06
|
Lunionzo
|
Kunda I et II, Ngilima I et II, Bateke II
|
07
|
Lumumba
|
Banunu I et II, Kwenge I et II
|
08
|
Malemba
|
Boboto, Mabanza, Kiboko, Tosalisana, Toyokana
|
09
|
Mbom'ipoko
|
Malandi I et II, Mutoto, De la Gare, Makanza
|
10
|
Maziba
|
Epulu, Mansansay, Mozindo, Kwete, Munzibila, Niangi
|
11
|
Sankuru
|
Bantandu I et II, Lokoro, Mai-Ndombe
|
12
|
Sumbuka
|
Kinzazi, Ntomba, Bamboma, Pululu I et II
|
13
|
Totaka
|
Kinda I et II, Ngufu, Singa II, Vitamine II
|
14
|
Vivi
|
Batende I et II, Kinsako
|
Source : Administration municipale de la Commune de
Matete (2001)
Figure 7: Profil
longitudinal de l'axe Nord-Sud Kisenso-Matete
3.4.2.2.-Etat de l'environnement dans la commune de
Matete
Dans l'étude de l'état de l'environnement dans
la commune de Matete, il faut distinguer deux cas : la situation
prévalant dans les quartiers planifiés dotés à
l'époque de toutes les infrastructures de base essentielles et celle des
quartiers résultant de l'auto - construction.
1° Quartiers planifiés de
Matete
Ces quartiers, lotis et construits de 1955 à 1958 par
l'O.C.A. selon les règles de l'art ont été effectivement
occupés depuis 1955. En un si court laps de temps, 5442 maisons ont
été construites par cet organisme de l'Etat. La commune de Matete
dans sa partie planifiée est un modèle d'aménagement
disposant d'un important réseau des caniveaux et des collecteurs des
eaux usées et pluviales, des égouts et d'une voirie très
performante comprenant 93 Km des routes dont 91 sont recouvertes de bitume
soit 97,8 % (De Saint - Moulin, 1984 cité par Kakesa, 1999).
Cependant, depuis l'occupation anarchique des collines de
Kisenso, de nombreuses érosions ont apparu sur ce dernier site
avec des répercussions sur la commune de Matete et en particulier sur
les localités et quartiers limitrophes situés au Sud et Sud -
Ouest du site de Matete dans la zone de contact avec la commune de Kisenso. Des
milliers de tonnes des terres et de sable se déferlent sur ce milieu
entraînant de graves conséquences notamment : l'ensablement
avec comme corollaires l'engloutissement des maisons et l'ensevelissement des
ouvrages de drainage des eaux usées et pluviales et le bouchage des
égouts ainsi que des inondations (Figure 8).
Techniquement sur le terrain, on peut observer la situation
suivante :
a) Kinda I et Kinda II
Sur 5,70 ha de superficie, 1,3 ha est
touché par le phénomène d'ensevelissement par le sable.
Dans certaines avenues la hauteur de sable a atteint près de 2 m. A
titre d'exemple, on peut citer les avenues séparant les localités
Kinda et Ngufu, Kinda et Singa, Kinda et Batende. C'est dans cette
dernière localité que l'on rencontre les parcelles les plus
touchées.
b) Batende I et Batende II
Environ 1,6 ha sont touchés sur 6,66
ha au total. C'est le long de l'artère qui sépare Kinda de
Batende que l'on trouve les parcelles les plus touchées. L'école
primaire Batende est également atteintes par l'ensablement.
Figure 8: Etat de
fonctionnement des collecteurs des eaux usées et pluviales dans la
partie planifiée de la commune de Matete : on constate que beaucoup de
collecteurs sont bouchés ou même détruits.
c) Singa I et Singa II
Près de 1,4 ha sont touchés
sur un ensemble 5,98 ha. Les blocs 1, 2, 3 et 4 sont les plus concerné
par ce phénomène. Les maisons en contreplaquées sont
particulièrement soumises à rude épreuve par suite du
poids du sable et de l'humidité permanente. En ce lieu, le sable atteint
pratiquement la hauteur de 1,5 m.
d) Vitamine I et II
5,2 ha sur 13,47 ha au total sont
frappés par cette calamité. L'ensablement se remarque dans la
partie Sud de ces localités et porte sur les blocs allant de 54 à
61. Le niveau du sable avoisine 1,50 m.
e) Kinsako
1 ha sur 6,98 est touché par cette
catastrophe. C'est la partie Sud - Ouest qui est la plus touchée et en
particulier les blocs 87 et 88 situés sur l'artère
séparant Kinsako de Batende.
f) Ngufu
Sur 4,65 ha, 2,3 sont touchés par les
conséquences des érosions de Kisenso. A l'exception des blocs
situés sur l'artère séparant Ngufu de Mongo, tous les
blocs sont ensablés. Le dépôt de sable y dépasse
parfois les 2 m. Le site est difficile d'accès par véhicule en
raison de l'encombrement des routes par le sable. De nombreuses personnes ont
dû abandonner des biens de grande valeur et quitter leur maison. C'est le
cas des blocs 4 A et 6 D de Singa ainsi que le bloc 26 B de Ngufu.
On peut considérer que 12,8 hectares sont gravement
touchés par l'ensablement sur un total de 43,5 ha soit 29,46 % ; la
superficie restante n'est pas cependant indemne. Elle est non seulement moins
touchée par l'ensablement mais présente le
phénomène d'inondation.
L'état de l'environnement dans les quartiers
limitrophes proches ou voisins de l'avenue frontière est donc critique.
Il est caractérisé par l'ensablement accompagné des
inondations causés par les érosions de Kisenso. Tous les
collecteurs des eaux usées et pluviales sont engloutis par le sable et
les égouts sont bouchés provoquant ainsi la stagnation des eaux
qui ne peuvent plus être évacuées normalement.
La situation est aggravée par le fait que les
immondices et autres déchets, ne pouvant être décemment
traités, aboutissent dans les différents caniveaux et collecteurs
entraînant ainsi leur dysfonctionnement.
Les faits montrent que trois quartiers sont frappés par
l'ensablement. il s'agit des quartiers Vivi, Totaka et Lubefu comptant ensemble
près de 10 localités. Le tableau ci - dessous donne l'image de
l'ampleur du désastre. Le profil en long de l'axe Kisenso - Matete
indique le sens de l'écoulement des eaux et permet de comprendre les
phénomènes d'ensablement et des inondations à Matete (Fig.
3).
C'est vers 1980 que l'on a observé les premiers
phénomènes d'inondation et d'ensablement à Matete. Depuis
lors, ce phénomène est devenu régulier. Cependant, une
étude attentive montre qu'il y a eu trois grandes calamités
(inondation et ensablement) survenues respectivement aux périodes
suivantes :
(a) 1982 : inondation sans
ensablement ;
(b) 1990 : une coulée de sable
et des boues déferlant des collines de Kisenso s'est abattue sur Camp
Ecole, Mulele, Singa I, Vitamine I, Sainte Madeleine, Dwazi...
(c) du 26 au 27 mars 1998 :
ensevelissement des quartiers précités.
Les causes de cette situation environnementale complexe sont
bien identifiées et connues : pluies diluviennes, érosions
à Kisenso, égouts bouchés ou détruits, eaux
stagnantes avec effet cumulatif, déchets et ordures
ménagères s'accumulant dans le milieu bouchant les caniveaux et
collecteurs d'eaux pluviales, recouvrement des superficies non bâties par
le pavement en ciment ...Aujourd'hui, l'environnement dans les quartiers
sinistrés de Matete présente la situation suivante :
a) Dans les rues, la hauteur de sable
atteint souvent et même dépasse 2,50 m voire 3 m par
endroit ;
b) La profondeur moyenne d'ensevelissement
des murs d'habitation est de 1,50 m et va d'en certains cas jusqu'à
l'engloutissement total des maisons ;
c) A l'intérieur des habitations, la
boue atteint une hauteur de 1,00 à 1,30 m au - dessus du pavement.
Dans certains endroits, l'ensevelissement est tel que la
hauteur des portes d'entrées est réduite à 1,00 m voire un
peu moins. Parfois, on voit des gens entrer et sortir par la fenêtre pour
éviter de faire entrer la boue dans la maison au moment de l'ouverture
de la porte. La situation est donc dramatique et exige des solutions urgentes.
Tableau 59: Ampleur de l'ensablement dans les
localités de Matete situées à l'interface Matete -
Kisenso
|
Volume de sable emporté ( en m3)
|
Quantité
(en Tonnes)
|
Zone - cible dans la commune de Matete
|
Quartier de Kisenso
|
Erosions
|
Quartier
|
Localité
|
Impact
|
Révolution
|
Mulele, Kinzola, Luvaka, Kibentele, Mayinda et Kinzambi
|
572 034
|
858 051
|
Vivi
|
Batende I et II, Kinsako
|
|
Totaka
|
Kinda I et II, Ngufu
|
|
Lubefu
|
Mongo
|
|
REGIDESO
|
Innocent, Mbuku, Kimwena, Kanza, Ngafani, Bannig, Mbambi
Kilenda, Kemba, maindombe, Mwanga, Kindayi
|
484 865
|
727 307,5
|
Général Basuki
|
Singa I
|
|
Totaka
|
Singa II, Ngufu
|
|
Lubefu
|
Mongo
|
|
Ngomba
|
Kiawuta, Atankaba, Kutu, Musanga, Maindombe, Kemba et
Kindayi
|
68 467
|
98 920,5
|
Général Basuki
|
Vitamine I
|
|
Totaka
|
Vitamine II, Singa II
|
|
Synthèse
|
19 érosions observées
|
1 125 366
|
1 684 278,5
|
4 quartiers avec 14 localités profondément
touchés par le phénomène d'ensablement
|
|
|
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa37.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa38.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa39.png)
24 et 25: Les inondations
dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete est une
des conséquences des érosions de Kisenso: ici inondations dans le
quartiuer Kinsako (Matete).
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa40.png)
Photo 26 : Ensablement
dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete: la
hauteur de sables atteint 2 à 3 m transformant les rues en
collines.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa41.png)
Photo 27: Des tracteurs
sont entrain d'enlever le sable qui s'est accumulé dans une rue de
Matete empêchant ainsi la circulation des véhicules.
Tableau 60 :
Impact de la calamité naturelle en l'occurrence la coulée
des sables et des boues provenant des érosions de Kisenso sur les
quartiers Vivi, Totaka et Lubefu de Matete
Impact de l'ensablement
|
Quartier
|
Total
|
Vivi
|
Totaka
|
Lubefu
|
Morts
|
1
|
-
|
-
|
1
|
Maisons détruites complètement
|
7
|
26
|
-
|
33
|
Maisons partiellement détruites
|
23
|
95
|
8
|
118
|
Ecoles détruites
|
1
|
3
|
-
|
4
|
Centres médicaux détruits
|
-
|
1
|
-
|
1
|
Routes affectées (en m)
|
4400
|
8306
|
556
|
13564
|
Bancs ou terrasses
|
2
|
2
|
-
|
4
|
Boulangeries
|
-
|
-
|
1
|
1
|
Boutiques
|
15
|
-
|
3
|
18
|
Nombre des familles ayant perdu leurs biens
|
-
|
-
|
-
|
1281
|
Personnes sans abri
|
-
|
-
|
-
|
165
|
|
|
|
|
|
2° Quartiers non planifiés d'auto -
construction
Parmi les quartiers non planifiés d'auto -
construction, on peut citer Kinda II, Singa II, Vitamine II, Batende II, Maziba
et Malemba. Dans cette rubrique, nous traiterons essentiellement des quartiers
Malemba et Maziba constituant ensemble ce que la population appelle à
tort quartier «De Marais » parfois aussi quartier « De
Bonhomme ». Il s'agit de deux quartiers de Matete situés
à l'Est de la commune entre la voie ferrée à l'Ouest, la
rivière N'Djili à l'Est, le boulevard Lumumba au Nord et la
commune de Kisenso au Sud. Les deux quartiers sont séparés par la
5ème Rue.
Le quartier « des Marais » est
érigé sur une plaine alluviale dont l'altitude moyenne est de 300
m mais avec de fortes variations. Au niveau de la voie ferrée Matadi -
Kinshasa, l'altitude est de 325 m alors qu'elle est de 275 m le long de la
rivière N'Djili. La dénivellation la plus importante s'observe
entre les avenues Munzibila et Lumière où le
phénomène d'érosion est assez actif.
Au point de vue environnemental, ce secteur est
caractérisé par une humidité excessive due d'une part
à l'existence d'une nappe phréatique superficielle et d'autre
part aux inondations fréquentes en particulier le long de la
rivière N'Djili dans la bande allant de la
17 ème Rue au boulevard Lumumba. Les eaux
des nappes phréatiques ainsi que les mares finissent par
s'écouler le long des avenues sous forme des ruisseaux. Il s'agit des
ruisseaux suivants :
- Ruisseau A : il rassemble les eaux
provenant de la 18 ème Rue dans Kisenso, de la 13
ème Rue et de l'avenue de l'école entre la 13
ème et la 14 ème Rue. Sur l'avenue de
l'Ecole, il prend une direction Sud - Ouest, Nord - Est, puis du Sud vers le
Nord et va se jeter dans la rivière N'Djili au niveau de la 7
ème Rue ;
- Ruisseau B : le plus important quant
aux embranchements ; il part de plusieurs sources
disséminées dans la partie Ouest, centrale entre la 11
ème et la 7 ème Rue pour se rassembler
au niveau de l'avenue Lumière en prenant une direction
du Sud vers le nord. A la hauteur de la 6 ème Rue, il
s'écoule vers l'Est puis vers le Nord.
- Ruisseau C : il prend sa source
entre la 7 ème Rue et la 6 ème Rue et
s'écoule vers le Nord pour enfin suivre la 1ère Rue
jusqu'à la 2 ème rue.
Les écoulements paraissent être permanents
même en saison sèche. Pendant la saison des pluies, on observe de
nombreux filets d'eau le long des avenues dont la plupart sont occupées
par des flaques et mares d'eau qui rendent la circulation très
difficile. A l'ouest de l'avenue Lumière, on observe la présence
de nombreuses sources résurgentes presque dans toutes les rues et
même dans des parcelles et des maisons (Carte 2).
Il s'agit donc d'un milieu constamment humide et
prédisposé à des inondations en raison de son altitude
basse (allant de 285 à 300 m) et de la présence des nappes
phréatiques très proches de la surface du sol. Lors des fortes
pluies, les parcelles sont envahies par des eaux qui pénètrent
même dans les maisons occasionnant d'importants dégâts
matériels et parfois des pertes en vies humaines.
3.4.2.3.- Méthodes de lutte
contre les inondations et l'ensablement à Matete
Les moyens de lutte sont vraiment rudimentaires. On peut
néanmoins observer ce qui suit :
- Le creusement des issues de sortie de
l'eau à l'aide des instruments comme des pelles, bêches,
houes... ;
- L'évacuation des eaux des parcelles
au moyen des ustensiles domestiques (seaux, casseroles, bassins,
marmites...) ;
- Construction des petits murs devant les
portails et portes d'entrée des parcelles et des maisons et disposition
des sacs contenant du sable le long des murs faisant office des
digues ;
- Dépôt des immondices et
autres déchets dans les rues pour améliorer l'infiltration et
réduire la quantité de l'eau qui ruisselle avec toutes les
conséquences que cela implique sur la santé publique ;
- Surélévation des murs des
parcelles en vue d'empêcher une pénétration excessive de
sable dans celles - ci : le sable qui s'engouffre entre les murs des
parcelles élèvent le niveau des rues souvent jusqu'à la
limite supérieure des murs de clôture;
- Réalisation des puits parcellaires
et des bassins d'infiltration dans certaines rues.
En dehors de ces actions initiées et mises en oeuvre
par la population elle - même, les organisations
humanitaires internationales notamment le C.R.S., le Comité
International de la Croix - Rouge, l'USAID, l'OXFAM, les organisations du
système des nations - Unies avec le PNUD en tête, les Ambassades
installées à Kinshasa notamment l'Ambassade des Etats - Unis
d'Amérique, l'Ambassade du Royaume de Belgique participent activement
à la lutte contre les fléaux qui frappent cette partie de la
capitale. Leur intervention porte essentiellement sur le secours d'urgence
porté aux sinistrés en apportant des médicaments, des
couvertures et de la nourriture ainsi que par le financement des actions de
désensablement (Photo 43). Celles - ci ont malheureusement un impact
très limité du fait de leur caractère sectoriel et
ponctuel. Ainsi donc, elles ne constituent que des palliatifs qui apportent un
soulagement momentané. A la moindre pluie, le sable et les eaux
stagnantes reviennent ; il faut répartir à zéro et
recommencer les mêmes opérations. On assiste chaque année
aux mêmes rituels selon le schéma suivant : ensablement
et inondation - dégâts matériels plus ou moins importants
selon les cas et éventuellement mort d'hommes - cri de détresse
en direction de la communauté internationale et des hommes de bonne
volonté - secours d'urgence et enlèvement du sable et le cycle
reprend l'année suivante.
Carte 3 : Plan des quartiers
Malemba et Maziba de la commune de Matete
3.4.2.- COMMUNE DE MATETE
3.4.2.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MATETE
La commune de Matete a été
créée par le décret - loi du 13 octobre 1959 en même
temps que la commune de N'Djili. L'arrêté du Ministère de
l'intérieur n° 69 - 0042 du 29 janvier 1969 en fixera les limites.
Elle est limitée :
A. Au Nord, par la rivière Matete qui la
sépare des communes de Lemba et Limete. La rivière Matete se
jette dans la rivière N'Djili à une distance d'environ un
Kilomètre en aval du point de captage d'eau de la REGIDESO /
N'Djili ;
B. Au Sud, par la commune de
Kisenso ;
C. A l'Est, par la rivière N'Djili qui la
sépare de la commune de N'Djili ;
D. A l'Ouest, par la rivière Matete qui la
sépare de la commune de Lemba.
La commune de Matete se situe dans la partie
méridionale de la plaine de Lemba entre 300 et 340 m d'altitude. Le
terrain présente une pente de 0 à 4 % en moyenne et se raccorde
progressivement au pied de la colline de Kisenso (Fig. 8). Elle s'étend
sur 488 ha et comprend 14 quartiers divisés chacun en localités.
Au total, il existe 38 localités dont 29 planifiées et
construites à l'époque coloniale par l'O.C.A. devenue par la
suite O.N.L. et 9 localités d'autoconstruction avec des maisons
érigées selon les goûts personnels et les
possibilités matérielles et financières des
propriétaires. Le tableau 57 donne les différents quartiers de
Matete et leurs localités.
Tableau 61 : Quartiers de la commune
de Matete
N°
|
Quartier
|
Localités
|
01
|
Général Basuki
|
Bateke I, Singa I, Vitamine I
|
02
|
Dondo
|
Bahumbu I, Mpudi, Lokele I
|
03
|
Loeka
|
Bahumbu II, Kinsimbo, Lokele II
|
04
|
Lubefu
|
Anunga, Mongo
|
05
|
Lukunga
|
Mandina, Mboloko, Viaza
|
06
|
Lunionzo
|
Kunda I et II, Ngilima I et II, Bateke II
|
07
|
Lumumba
|
Banunu I et II, Kwenge I et II
|
08
|
Malemba
|
Boboto, Mabanza, Kiboko, Tosalisana, Toyokana
|
09
|
Mbom'ipoko
|
Malandi I et II, Mutoto, De la Gare, Makanza
|
10
|
Maziba
|
Epulu, Mansansay, Mozindo, Kwete, Munzibila, Niangi
|
11
|
Sankuru
|
Bantandu I et II, Lokoro, Mai-Ndombe
|
12
|
Sumbuka
|
Kinzazi, Ntomba, Bamboma, Pululu I et II
|
13
|
Totaka
|
Kinda I et II, Ngufu, Singa II, Vitamine II
|
14
|
Vivi
|
Batende I et II, Kinsako
|
Source : Administration municipale de la Commune de
Matete (2001)
Figure 9: Profil longitudinal de l'axe Nord-Sud
Kisenso-Matete
3.4.2.2.-Etat de l'environnement dans la commune de
Matete
Dans l'étude de l'état de l'environnement dans
la commune de Matete, il faut distinguer deux cas : la situation
prévalant dans les quartiers planifiés dotés à
l'époque de toutes les infrastructures de base essentielles et celle des
quartiers résultant de l'auto - construction.
1° Quartiers planifiés de
Matete
Ces quartiers, lotis et construits de 1955 à 1958 par
l'O.C.A. selon les règles de l'art ont été effectivement
occupés depuis 1955. En un si court laps de temps, 5442 maisons ont
été construites par cet organisme de l'Etat. La commune de Matete
dans sa partie planifiée est un modèle d'aménagement
disposant d'un important réseau des caniveaux et des collecteurs des
eaux usées et pluviales, des égouts et d'une voirie très
performante comprenant 93 Km des routes dont 91 sont recouvertes de bitume
soit 97,8 % (De Saint - Moulin, 1984 cité par Kakesa, 1999).
Cependant, depuis l'occupation anarchique des collines de
Kisenso, de nombreuses érosions ont apparu sur ce dernier site
avec des répercussions sur la commune de Matete et en particulier sur
les localités et quartiers limitrophes situés au Sud et Sud -
Ouest du site de Matete dans la zone de contact avec la commune de Kisenso. Des
milliers de tonnes des terres et de sable se déferlent sur ce milieu
entraînant de graves conséquences notamment : l'ensablement
avec comme corollaires l'engloutissement des maisons et l'ensevelissement des
ouvrages de drainage des eaux usées et pluviales et le bouchage des
égouts ainsi que des inondations (Figure 8).
Techniquement sur le terrain, on peut observer la situation
suivante :
g) Kinda I et Kinda II
Sur 5,70 ha de superficie, 1,3 ha est
touché par le phénomène d'ensevelissement par le sable.
Dans certaines avenues la hauteur de sable a atteint près de 2 m. A
titre d'exemple, on peut citer les avenues séparant les localités
Kinda et Ngufu, Kinda et Singa, Kinda et Batende. C'est dans cette
dernière localité que l'on rencontre les parcelles les plus
touchées.
h) Batende I et Batende II
Environ 1,6 ha sont touchés sur 6,66
ha au total. C'est le long de l'artère qui sépare Kinda de
Batende que l'on trouve les parcelles les plus touchées. L'école
primaire Batende est également atteintes par l'ensablement.
Figure 10: Etat de fonctionnement des collecteurs des
eaux usées et pluviales dans la partie planifiée de la commune de
Matete : on constate que beaucoup de collecteurs sont bouchés ou
même détruits.
i) Singa I et Singa II
Près de 1,4 ha sont touchés
sur un ensemble 5,98 ha. Les blocs 1, 2, 3 et 4 sont les plus concerné
par ce phénomène. Les maisons en contreplaquées sont
particulièrement soumises à rude épreuve par suite du
poids du sable et de l'humidité permanente. En ce lieu, le sable atteint
pratiquement la hauteur de 1,5 m.
j) Vitamine I et II
5,2 ha sur 13,47 ha au total sont
frappés par cette calamité. L'ensablement se remarque dans la
partie Sud de ces localités et porte sur les blocs allant de 54 à
61. Le niveau du sable avoisine 1,50 m.
k) Kinsako
1 ha sur 6,98 est touché par cette
catastrophe. C'est la partie Sud - Ouest qui est la plus touchée et en
particulier les blocs 87 et 88 situés sur l'artère
séparant Kinsako de Batende.
l) Ngufu
Sur 4,65 ha, 2,3 sont touchés par les
conséquences des érosions de Kisenso. A l'exception des blocs
situés sur l'artère séparant Ngufu de Mongo, tous les
blocs sont ensablés. Le dépôt de sable y dépasse
parfois les 2 m. Le site est difficile d'accès par véhicule en
raison de l'encombrement des routes par le sable. De nombreuses personnes ont
dû abandonner des biens de grande valeur et quitter leur maison. C'est le
cas des blocs 4 A et 6 D de Singa ainsi que le bloc 26 B de Ngufu.
On peut considérer que 12,8 hectares sont gravement
touchés par l'ensablement sur un total de 43,5 ha soit 29,46 % ; la
superficie restante n'est pas cependant indemne. Elle est non seulement moins
touchée par l'ensablement mais présente le
phénomène d'inondation.
L'état de l'environnement dans les quartiers
limitrophes proches ou voisins de l'avenue frontière est donc critique.
Il est caractérisé par l'ensablement accompagné des
inondations causés par les érosions de Kisenso. Tous les
collecteurs des eaux usées et pluviales sont engloutis par le sable et
les égouts sont bouchés provoquant ainsi la stagnation des eaux
qui ne peuvent plus être évacuées normalement.
La situation est aggravée par le fait que les
immondices et autres déchets, ne pouvant être décemment
traités, aboutissent dans les différents caniveaux et collecteurs
entraînant ainsi leur dysfonctionnement.
Les faits montrent que trois quartiers sont frappés par
l'ensablement. il s'agit des quartiers Vivi, Totaka et Lubefu comptant ensemble
près de 10 localités. Le tableau ci - dessous donne l'image de
l'ampleur du désastre. Le profil en long de l'axe Kisenso - Matete
indique le sens de l'écoulement des eaux et permet de comprendre les
phénomènes d'ensablement et des inondations à Matete (Fig.
3).
C'est vers 1980 que l'on a observé les premiers
phénomènes d'inondation et d'ensablement à Matete. Depuis
lors, ce phénomène est devenu régulier. Cependant, une
étude attentive montre qu'il y a eu trois grandes calamités
(inondation et ensablement) survenues respectivement aux périodes
suivantes :
(d) 1982 : inondation sans
ensablement ;
(e) 1990 : une coulée de sable
et des boues déferlant des collines de Kisenso s'est abattue sur Camp
Ecole, Mulele, Singa I, Vitamine I, Sainte Madeleine, Dwazi...
(f) du 26 au 27 mars 1998 :
ensevelissement des quartiers précités.
Les causes de cette situation environnementale complexe sont
bien identifiées et connues : pluies diluviennes, érosions
à Kisenso, égouts bouchés ou détruits, eaux
stagnantes avec effet cumulatif, déchets et ordures
ménagères s'accumulant dans le milieu bouchant les caniveaux et
collecteurs d'eaux pluviales, recouvrement des superficies non bâties par
le pavement en ciment ...Aujourd'hui, l'environnement dans les quartiers
sinistrés de Matete présente la situation suivante :
d) Dans les rues, la hauteur de sable
atteint souvent et même dépasse 2,50 m voire 3 m par
endroit ;
e) La profondeur moyenne d'ensevelissement
des murs d'habitation est de 1,50 m et va d'en certains cas jusqu'à
l'engloutissement total des maisons ;
f) A l'intérieur des habitations, la
boue atteint une hauteur de 1,00 à 1,30 m au - dessus du pavement.
Dans certains endroits, l'ensevelissement est tel que la
hauteur des portes d'entrées est réduite à 1,00 m voire un
peu moins. Parfois, on voit des gens entrer et sortir par la fenêtre pour
éviter de faire entrer la boue dans la maison au moment de l'ouverture
de la porte. La situation est donc dramatique et exige des solutions urgentes.
Tableau 62: Ampleur de l'ensablement dans les
localités de Matete situées à l'interface Matete -
Kisenso
|
Volume de sable emporté ( en m3)
|
Quantité
(en Tonnes)
|
Zone - cible dans la commune de Matete
|
Quartier de Kisenso
|
Erosions
|
Quartier
|
Localité
|
Impact
|
Révolution
|
Mulele, Kinzola, Luvaka, Kibentele, Mayinda et Kinzambi
|
572 034
|
858 051
|
Vivi
|
Batende I et II, Kinsako
|
|
Totaka
|
Kinda I et II, Ngufu
|
|
Lubefu
|
Mongo
|
|
REGIDESO
|
Innocent, Mbuku, Kimwena, Kanza, Ngafani, Bannig, Mbambi
Kilenda, Kemba, maindombe, Mwanga, Kindayi
|
484 865
|
727 307,5
|
Général Basuki
|
Singa I
|
|
Totaka
|
Singa II, Ngufu
|
|
Lubefu
|
Mongo
|
|
Ngomba
|
Kiawuta, Atankaba, Kutu, Musanga, Maindombe, Kemba et
Kindayi
|
68 467
|
98 920,5
|
Général Basuki
|
Vitamine I
|
|
Totaka
|
Vitamine II, Singa II
|
|
Synthèse
|
19 érosions observées
|
1 125 366
|
1 684 278,5
|
4 quartiers avec 14 localités profondément
touchés par le phénomène d'ensablement
|
|
|
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa42.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa43.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa44.png)
Photo 28 et 29: Les inondations dans les quartiers
situés à l'interface Kisenso-Matete est une des
conséquences des érosions de Kisenso: ici inondations dans le
quartiuer Kinsako (Matete).
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa45.png)
Photo 30 : Ensablement dans les quartiers
situés à l'interface Kisenso-Matete: la hauteur de sables atteint
2 à 3 m transformant les rues en collines.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa46.png)
Photo 31: Des tracteurs sont entrain d'enlever le
sable qui s'est accumulé dans une rue de Matete empêchant ainsi la
circulation des véhicules.
Tableau 63 : Impact de la
calamité naturelle en l'occurrence la coulée des sables et des
boues provenant des érosions de Kisenso sur les quartiers Vivi, Totaka
et Lubefu de Matete
Impact de l'ensablement
|
Quartier
|
Total
|
Vivi
|
Totaka
|
Lubefu
|
Morts
|
1
|
-
|
-
|
1
|
Maisons détruites complètement
|
7
|
26
|
-
|
33
|
Maisons partiellement détruites
|
23
|
95
|
8
|
118
|
Ecoles détruites
|
1
|
3
|
-
|
4
|
Centres médicaux détruits
|
-
|
1
|
-
|
1
|
Routes affectées (en m)
|
4400
|
8306
|
556
|
13564
|
Bancs ou terrasses
|
2
|
2
|
-
|
4
|
Boulangeries
|
-
|
-
|
1
|
1
|
Boutiques
|
15
|
-
|
3
|
18
|
Nombre des familles ayant perdu leurs biens
|
-
|
-
|
-
|
1281
|
Personnes sans abri
|
-
|
-
|
-
|
165
|
|
|
|
|
|
2° Quartiers non planifiés d'auto -
construction
Parmi les quartiers non planifiés d'auto -
construction, on peut citer Kinda II, Singa II, Vitamine II, Batende II, Maziba
et Malemba. Dans cette rubrique, nous traiterons essentiellement des quartiers
Malemba et Maziba constituant ensemble ce que la population appelle à
tort quartier «De Marais » parfois aussi quartier « De
Bonhomme ». Il s'agit de deux quartiers de Matete situés
à l'Est de la commune entre la voie ferrée à l'Ouest, la
rivière N'Djili à l'Est, le boulevard Lumumba au Nord et la
commune de Kisenso au Sud. Les deux quartiers sont séparés par la
5ème Rue.
Le quartier « des Marais » est
érigé sur une plaine alluviale dont l'altitude moyenne est de 300
m mais avec de fortes variations. Au niveau de la voie ferrée Matadi -
Kinshasa, l'altitude est de 325 m alors qu'elle est de 275 m le long de la
rivière N'Djili. La dénivellation la plus importante s'observe
entre les avenues Munzibila et Lumière où le
phénomène d'érosion est assez actif.
Au point de vue environnemental, ce secteur est
caractérisé par une humidité excessive due d'une part
à l'existence d'une nappe phréatique superficielle et d'autre
part aux inondations fréquentes en particulier le long de la
rivière N'Djili dans la bande allant de la
17 ème Rue au boulevard Lumumba. Les eaux
des nappes phréatiques ainsi que les mares finissent par
s'écouler le long des avenues sous forme des ruisseaux. Il s'agit des
ruisseaux suivants :
- Ruisseau A : il rassemble les eaux
provenant de la 18 ème Rue dans Kisenso, de la 13
ème Rue et de l'avenue de l'école entre la 13
ème et la 14 ème Rue. Sur l'avenue de
l'Ecole, il prend une direction Sud - Ouest, Nord - Est, puis du Sud vers le
Nord et va se jeter dans la rivière N'Djili au niveau de la 7
ème Rue ;
- Ruisseau B : le plus important quant
aux embranchements ; il part de plusieurs sources
disséminées dans la partie Ouest, centrale entre la 11
ème et la 7 ème Rue pour se rassembler
au niveau de l'avenue Lumière en prenant une direction
du Sud vers le nord. A la hauteur de la 6 ème Rue, il
s'écoule vers l'Est puis vers le Nord.
- Ruisseau C : il prend sa source
entre la 7 ème Rue et la 6 ème Rue et
s'écoule vers le Nord pour enfin suivre la 1ère Rue
jusqu'à la 2 ème rue.
Les écoulements paraissent être permanents
même en saison sèche. Pendant la saison des pluies, on observe de
nombreux filets d'eau le long des avenues dont la plupart sont occupées
par des flaques et mares d'eau qui rendent la circulation très
difficile. A l'ouest de l'avenue Lumière, on observe la présence
de nombreuses sources résurgentes presque dans toutes les rues et
même dans des parcelles et des maisons (Carte 2).
Il s'agit donc d'un milieu constamment humide et
prédisposé à des inondations en raison de son altitude
basse (allant de 285 à 300 m) et de la présence des nappes
phréatiques très proches de la surface du sol. Lors des fortes
pluies, les parcelles sont envahies par des eaux qui pénètrent
même dans les maisons occasionnant d'importants dégâts
matériels et parfois des pertes en vies humaines.
3.4.2.3.- Méthodes de lutte contre les
inondations et l'ensablement à Matete
Les moyens de lutte sont vraiment rudimentaires. On peut
néanmoins observer ce qui suit :
- Le creusement des issues de sortie de
l'eau à l'aide des instruments comme des pelles, bêches,
houes... ;
- L'évacuation des eaux des parcelles
au moyen des ustensiles domestiques (seaux, casseroles, bassins,
marmites...) ;
- Construction des petits murs devant les
portails et portes d'entrée des parcelles et des maisons et disposition
des sacs contenant du sable le long des murs faisant office des
digues ;
- Dépôt des immondices et
autres déchets dans les rues pour améliorer l'infiltration et
réduire la quantité de l'eau qui ruisselle avec toutes les
conséquences que cela implique sur la santé publique ;
- Surélévation des murs des
parcelles en vue d'empêcher une pénétration excessive de
sable dans celles - ci : le sable qui s'engouffre entre les murs des
parcelles élèvent le niveau des rues souvent jusqu'à la
limite supérieure des murs de clôture;
- Réalisation des puits parcellaires
et des bassins d'infiltration dans certaines rues.
En dehors de ces actions initiées et mises en oeuvre
par la population elle - même, les organisations
humanitaires internationales notamment le C.R.S., le Comité
International de la Croix - Rouge, l'USAID, l'OXFAM, les organisations du
système des nations - Unies avec le PNUD en tête, les Ambassades
installées à Kinshasa notamment l'Ambassade des Etats - Unis
d'Amérique, l'Ambassade du Royaume de Belgique participent activement
à la lutte contre les fléaux qui frappent cette partie de la
capitale. Leur intervention porte essentiellement sur le secours d'urgence
porté aux sinistrés en apportant des médicaments, des
couvertures et de la nourriture ainsi que par le financement des actions de
désensablement (Photo 43). Celles - ci ont malheureusement un impact
très limité du fait de leur caractère sectoriel et
ponctuel. Ainsi donc, elles ne constituent que des palliatifs qui apportent un
soulagement momentané. A la moindre pluie, le sable et les eaux
stagnantes reviennent ; il faut répartir à zéro et
recommencer les mêmes opérations. On assiste chaque année
aux mêmes rituels selon le schéma suivant : ensablement
et inondation - dégâts matériels plus ou moins importants
selon les cas et éventuellement mort d'hommes - cri de détresse
en direction de la communauté internationale et des hommes de bonne
volonté - secours d'urgence et enlèvement du sable et le cycle
reprend l'année suivante.
Carte 4 : Plan des quartiers Malemba et Maziba de la commune
de Matete
3.4.3.- COMMUNE DE LIMETE
3.4.3.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE LIMETE
Les limites de la commune de Limete ont été
fixée par l'arrêté ministériel n° 69 - 0042 du
23 janvier 1969. Elle est limitée au Sud par les communes de Matete et
de Lemba, à l'Est par la rivière N'Djili qui la sépare de
la commune de Masina, à l'Ouest par les communes de Kalamu et de Makala
et au nord par la commune de Barumbu.
Elle est composée de 14 quartiers : Kingabwa,
Mbamu, Nzadi, Ndanu, Salongo, Mfumu Mvula, Mayulu, Mombele, Industriel,
Masiala, Résidentiel, Agricole, Mososo et Mateba. Cependant, dans le
cadre de ce travail, nous étudierons uniquement le pool Kingabwa qui
comprend 5 quartiers : Kingabwa, Mbamu, Nzadi, Ndanu et Salongo. Il s'agit
des quartiers qui font partie du bassin versant de la rivière N'Djili et
qui, de ce fait, connaissent régulièrement des inondations. Pour
des raisons géomorphologiques, le pool Kingabwa est le plus
vulnérable et se trouve être celui qui connaît les plus des
problèmes liés aux inondations.
Tableau 64: Limites et répartition de la
population dans les quartiers faisant partie du pool Kingabwa à
Limete
Quartier
|
Superficie (Km2)
|
Limites
|
Entreprises
|
Habitants
|
Nord
|
Sud
|
Est
|
Ouest
|
Salongo
|
0,98
|
Rivière Matete
|
Voie ferrée vers l'aéroport
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
0
|
7818
|
Ndanu
|
3,18
|
Voie ferrée vers aéroport
|
Rivière Matete
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
11
|
15998
|
Nzadi
|
1,58
|
Rue Lumumba
|
*Voie ferrée vers aéroport
*Avenue Kikunda
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
0
|
22992
|
Mbamu
|
6,96
|
Avenues *Bobozo, *Lumumba, *Bokele
|
Rue Kulumba
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
7
|
30834
|
Kingabwa
|
2,56
|
Fleuve Congo
|
Rue Bokele
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
49
|
31137
|
Pool Kingabwa
|
15,26
|
*Fleuve Congo - *Rivière Funa
|
Voie ferrée vers l'aéroport
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
67
|
77642
|
Sources: rapport annuel de la commune de Limete
(1999)
Le pool Kingabwa (15,26 Km2) représente
22,57 % de la superficie totale de la commune de Limete (67,60 Km2)
et héberge 77 642 sur 208085 habitants que compte la municipalité
soit 37,31 % représentant donc une densité de 5088 habitants au
Km2 contre 3078 pour l'ensemble de la commune.
La situation est particulièrement grave étant
donné que le pool Kingabwa présente une très forte
concentration industrielle. On dénombre actuellement 116 entreprises
industrielles à Limete dont 67 soit 57,75 % sont localisées dans
le pool Kingabwa et le reste soit 42,25 % au quartier industriel.
En plus des inondations qui constituent, comme on l'a
déjà vu, la marque du milieu, l'environnement est
caractérisé par les érosions et l'insalubrité.
Celle-ci se traduit par le fait que la plupart des rues et avenues sont
transformées en dépotoirs sauvages. A ce propos, on peut citer
les avenues et rues ci-après: avenues Lumumba, Fumu Panzu, Mini Congo,
Musoso ainsi que les rues Lukula, Kimbongo, Kahemba, Makula, Kulumba,
Bwangongo, Muzengo et Kwela. Les érosions, telles qu'on les rencontre
sur les autres parties du bassin versant surtout dans les zones collinaires,
sont également présentes. On les observe notamment sur tous les
points de traversée de la rivière Kwamataba et à tous les
endroits où l'avenue Lumumba croise les différentes rues qui lui
sont perpendiculaires. Cependant, l'on doit reconnaître que ces
érosions n'ont pas l'ampleur qu'on leur reconnaît à
Kisenso.
3.4.3.2.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE POOL KINGABWA
1. Présence des parcelles, pourtant
habitées, en partie inondées et envahies par des masses herbeuses
et par des plantes hydrophytes fixées émergées ;
2. Les installations sanitaires sont
inexistantes dans de nombreuses parcelles et là où elles
existent, elles sont non hygiéniques. Dans les basses terrasses,
où la nappe phréatique est superficielle, celle - ci est
constamment contaminé par les excrétas provoquant ainsi de
nombreux problèmes de salubrité publique surtout au moment des
inondations lorsque les matières fécales refluent la surface
surnageant sur les eaux;
3. Présence des Rues sans
tracé fixe ou se terminant en impasse à cause des inondations et
des marécages. D'autres rues présentent une morphologie
changeantes en fonction de saison : transformées en mares,
ruisseaux ou ravins, remplies de masses herbeuses et d'immondices en saison de
pluies, elles sont couvertes de poussières et de sable en saison
sèche ;
4. En raison de sa situation
écologique particulière, le pool Kingabwa compte de nombreux
ruisseaux permanents: Kwamataba, Bokele, Bwangongo, Mvuzi, Belle vue, Muzu,
Moleka et N'Djoku. Comme on peut le constater la plupart de ces ruisseaux
portent les noms des avenues ou rues. Ceci s'explique par le fait qu'ils
prennent naissance dans les rues concernées. D'autre part, ces petits
cours d'eau sont utilisés par les industries et usines installées
dans le secteur comme exutoires pour l'évacuation des eaux usées
et divers effluents industriels provenant de leurs activités. C'est le
cas notamment de la savonnerie SULFO située dans le quartier Ndanu qui
rejette ces effluents riches en soude caustique dans la rivière
N'Djoku.
5. Dans ce pool, le quartier Ndanu se
révèle plus sensibles et plus vulnérable que les autres
quartiers en raison de sa situation topographique particulière. Il est
limité au Sud par la voie ferrée venue des faubourgs Est de la
ville, au Nord par la rivière Matete, à l'Est par la
rivière N'Djili et à l'Ouest par la Route des poids lourds
appelée actuellement Avenue Bobozo. Il a une superficie 318 ha. Cette
vallée, située à 250 m d'altitude, est
délimitée par les rivières, N'Djili et Matete. Jusqu'en
1980, cette vallée appartenait en grande partie à la Mission
Agricole Chinoise en sigle M.A.C. qui a modifié le tracé de la
rivière N'Djili à ce niveau et a installé à cet
endroit une rizière et une porcherie ;
6. L'exploitation du kaolin notamment dans
la localité maman Anzenze constitue également un problème
important d'environnement du fait qu'elle aggrave les inondations par suite de
nombreux trous creusés par les divers exploitants .
3.4.3.3.- CONSEQUENCES DES INONDATIONS POOL KINGABWA
Dans cette rubrique, nous parlerons uniquement de deux cas
récents. Il s'agit des inondations de novembre 1999 à
février 2000 et des inondations occasionnées par les pluies
survenues dans la nuit du 27 au 28 mars 2001.
1) Inondation de novembre 1999 en
février 2000
Les dégâts suivants ont été
observés :
- Destruction complète des diguettes
au nombre de 7 ;
- Endommagement de la digue qui a
présenté 27 brèches ;
- Destruction des maisons dans un rayon de
250 à 300 m à partir de la rive de la rivière N'Djili du
côté de Limete ;
- Sur un total de 67 rues et avenues, la
situation suivante a été constatée : 40 rues et
avenues totalement sinistrées, 13 rues partiellement atteintes par la
catastrophe tandis que 14 sont demeurées intactes ;
- Comblement des caniveaux et collecteurs
encore existant par les sables et les débris divers ;
- Arrêt des activités ;
- Pertes en vies humaines par noyade et
dommages physiques sous forme des blessures et de manière
générale atteinte à l'intégrité
physique ;
- Disparition des quais pour pirogues et
disparition des carrières de sable ;
- Destruction de tous les espaces
maraîchers dont les cultures ont été soit ensevelies sous
le sable soit arrachées par la puissance des flots ou simplement
brûlées par les effluents toxiques d'origine industrielle
contenant de la soude caustique qui proviennent de la savonnerie SULFO et sont
charriés par la rivière Ndjoku.
Tableau 65 : Dégâts
humains identifiés au cours des années 1994, 1995, 1996, 1999 et
2000
Année
|
Blessés
|
Noyés
|
Disparus
|
1994
|
1000
|
700
|
70
|
1995
|
600
|
700
|
20
|
1996
|
700
|
1000
|
50
|
1999
|
200
|
150
|
10
|
2000
|
50
|
30
|
2
|
Source : Rapport administratif du quartier Ndanu
(2001)
Tableau 66: Déplacement massif des populations
qui quittent le quartier
Année
|
Départ définitif
|
Départ temporaire
|
1994
|
600
|
2000
|
1995
|
800
|
800
|
1996
|
1000
|
700
|
1999
|
500
|
1600
|
2000
|
600
|
1400
|
Source : Rapport administratif du quartier Ndanu
(2001)
2) Inondation du 27 au 28 mars 2001
Les inondations de mars 2001 ont entraîné les
conséquences suivantes :
- 120 sinistrés et sans
abri ;
- 30 maisons détruites ou hors
d'usage ;
- 20 rues transformées en
ruisseaux ;
- Une vingtaine des latrines
détruites répandant leur contenu à
l'extérieur ;
- Arrêt des activités;
- Famines
3.4.3.4.- MOYENS DE LUTTE CONTRE LES INONDATIONS DANS LE POOL
KINGABWA
1. Digue et diguettes
C'est l'ouvrage principal anti - inondation qui a
été construit par la Mission Agricole Chinoise pour
protéger leur rizière et leur porcherie qui se trouvaient
à cet endroit. La digue présente les caractéristiques
suivantes :
- Longueur 4000 m ;
- Largeur au sommet de 2 à 4
m ;
- Hauteur 2 à 4 m ;
- Présence de 7 diguettes
principales ;
- Existence d'une dizaine de bassins de
rétention ;
- Couverture végétale
clairsemée.
La digue, complétée par sept diguettes
réalisées en sacs de polypropylène remplis de sable qui
ont été érigées pour colmater les brèches,
se présente comme un talus de sable et de terre séparé de
la rivière par un cordon de 10 à 15 m. Il est
dénudé sur sa plus grande partie et couvert par une
végétation herbeuse et des bambous à certains endroits.
Cependant, il y a lieu d'affirmer que cette digue n'offre qu'une protection
dérisoire en raison de la puissance des flots. C'est pourquoi, le
gouvernement se rendant compte de cette réalité, décidera
la réalisation des études pour la construction d'une digue
moderne capable de résister aux eaux de la rivière N'Djili. Celle
- ci aura une longueur de 4000 m et une largeur de 2 m. Il entraînera la
suppression de 348 parcelles dont les habitants devront être
installés sur d'autres sites. En attendant la réalisation de cet
ouvrage moderne, la population ne compte que sur l'ancienne digue pour sa
protection contre les crues et inondations.
Malheureusement, cette digue déjà si fragile,
est devenue très vulnérable par suite du mauvais comportement de
la population. En effet, non seulement elle est devenue une rue mais en plus de
nombreuses personnes ont construit des habitations sur elle réduisant
ainsi sa capacité de résistance. Ainsi, lors des inondations de
novembre 1999 à février 2000, la digue endommagée
présentait 27 brèches avec la disparition totale de toutes les
diguettes. La réparation de ces dégâts a été
réalisée de manière tout - à - fait artisanale
à l'aide des sacs en propylène remplis de sable.
2. Bassins de rétention ou
d'infiltration
Les bassins de rétention ont été
aménagés derrière la digue pour récupérer
les eaux.
3.4.3.-
COMMUNE DE LIMETE
3.4.3.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE LIMETE
Les limites de la commune de Limete ont été
fixée par l'arrêté ministériel n° 69 - 0042 du
23 janvier 1969. Elle est limitée au Sud par les communes de Matete et
de Lemba, à l'Est par la rivière N'Djili qui la sépare de
la commune de Masina, à l'Ouest par les communes de Kalamu et de Makala
et au nord par la commune de Barumbu.
Elle est composée de 14 quartiers : Kingabwa,
Mbamu, Nzadi, Ndanu, Salongo, Mfumu Mvula, Mayulu, Mombele, Industriel,
Masiala, Résidentiel, Agricole, Mososo et Mateba. Cependant, dans le
cadre de ce travail, nous étudierons uniquement le pool Kingabwa qui
comprend 5 quartiers : Kingabwa, Mbamu, Nzadi, Ndanu et Salongo. Il s'agit
des quartiers qui font partie du bassin versant de la rivière N'Djili et
qui, de ce fait, connaissent régulièrement des inondations. Pour
des raisons géomorphologiques, le pool Kingabwa est le plus
vulnérable et se trouve être celui qui connaît les plus des
problèmes liés aux inondations.
Tableau 67: Limites et répartition de la
population dans les quartiers faisant partie du pool Kingabwa à
Limete
Quartier
|
Superficie (Km2)
|
Limites
|
Entreprises
|
Habitants
|
Nord
|
Sud
|
Est
|
Ouest
|
Salongo
|
0,98
|
Rivière Matete
|
Voie ferrée vers l'aéroport
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
0
|
7818
|
Ndanu
|
3,18
|
Voie ferrée vers aéroport
|
Rivière Matete
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
11
|
15998
|
Nzadi
|
1,58
|
Rue Lumumba
|
*Voie ferrée vers aéroport
*Avenue Kikunda
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
0
|
22992
|
Mbamu
|
6,96
|
Avenues *Bobozo, *Lumumba, *Bokele
|
Rue Kulumba
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
7
|
30834
|
Kingabwa
|
2,56
|
Fleuve Congo
|
Rue Bokele
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
49
|
31137
|
Pool Kingabwa
|
15,26
|
*Fleuve Congo - *Rivière Funa
|
Voie ferrée vers l'aéroport
|
Rivière N'Djili
|
Avenue Bobozo
|
67
|
77642
|
Sources: rapport annuel de la commune de Limete
(1999)
Le pool Kingabwa (15,26 Km2) représente
22,57 % de la superficie totale de la commune de Limete (67,60 Km2)
et héberge 77 642 sur 208085 habitants que compte la municipalité
soit 37,31 % représentant donc une densité de 5088 habitants au
Km2 contre 3078 pour l'ensemble de la commune.
La situation est particulièrement grave étant
donné que le pool Kingabwa présente une très forte
concentration industrielle. On dénombre actuellement 116 entreprises
industrielles à Limete dont 67 soit 57,75 % sont localisées dans
le pool Kingabwa et le reste soit 42,25 % au quartier industriel.
En plus des inondations qui constituent, comme on l'a
déjà vu, la marque du milieu, l'environnement est
caractérisé par les érosions et l'insalubrité.
Celle-ci se traduit par le fait que la plupart des rues et avenues sont
transformées en dépotoirs sauvages. A ce propos, on peut citer
les avenues et rues ci-après: avenues Lumumba, Fumu Panzu, Mini Congo,
Musoso ainsi que les rues Lukula, Kimbongo, Kahemba, Makula, Kulumba,
Bwangongo, Muzengo et Kwela. Les érosions, telles qu'on les rencontre
sur les autres parties du bassin versant surtout dans les zones collinaires,
sont également présentes. On les observe notamment sur tous les
points de traversée de la rivière Kwamataba et à tous les
endroits où l'avenue Lumumba croise les différentes rues qui lui
sont perpendiculaires. Cependant, l'on doit reconnaître que ces
érosions n'ont pas l'ampleur qu'on leur reconnaît à
Kisenso.
3.4.3.2.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE POOL
KINGABWA
7. Présence des parcelles, pourtant
habitées, en partie inondées et envahies par des masses herbeuses
et par des plantes hydrophytes fixées émergées ;
8. Les installations sanitaires sont
inexistantes dans de nombreuses parcelles et là où elles
existent, elles sont non hygiéniques. Dans les basses terrasses,
où la nappe phréatique est superficielle, celle - ci est
constamment contaminé par les excrétas provoquant ainsi de
nombreux problèmes de salubrité publique surtout au moment des
inondations lorsque les matières fécales refluent la surface
surnageant sur les eaux;
9. Présence des Rues sans
tracé fixe ou se terminant en impasse à cause des inondations et
des marécages. D'autres rues présentent une morphologie
changeantes en fonction de saison : transformées en mares,
ruisseaux ou ravins, remplies de masses herbeuses et d'immondices en saison de
pluies, elles sont couvertes de poussières et de sable en saison
sèche ;
10. En raison de sa situation
écologique particulière, le pool Kingabwa compte de nombreux
ruisseaux permanents: Kwamataba, Bokele, Bwangongo, Mvuzi, Belle vue, Muzu,
Moleka et N'Djoku. Comme on peut le constater la plupart de ces ruisseaux
portent les noms des avenues ou rues. Ceci s'explique par le fait qu'ils
prennent naissance dans les rues concernées. D'autre part, ces petits
cours d'eau sont utilisés par les industries et usines installées
dans le secteur comme exutoires pour l'évacuation des eaux usées
et divers effluents industriels provenant de leurs activités. C'est le
cas notamment de la savonnerie SULFO située dans le quartier Ndanu qui
rejette ces effluents riches en soude caustique dans la rivière
N'Djoku.
11. Dans ce pool, le quartier Ndanu se
révèle plus sensibles et plus vulnérable que les autres
quartiers en raison de sa situation topographique particulière. Il est
limité au Sud par la voie ferrée venue des faubourgs Est de la
ville, au Nord par la rivière Matete, à l'Est par la
rivière N'Djili et à l'Ouest par la Route des poids lourds
appelée actuellement Avenue Bobozo. Il a une superficie 318 ha. Cette
vallée, située à 250 m d'altitude, est
délimitée par les rivières, N'Djili et Matete. Jusqu'en
1980, cette vallée appartenait en grande partie à la Mission
Agricole Chinoise en sigle M.A.C. qui a modifié le tracé de la
rivière N'Djili à ce niveau et a installé à cet
endroit une rizière et une porcherie ;
12. L'exploitation du kaolin notamment dans
la localité maman Anzenze constitue également un problème
important d'environnement du fait qu'elle aggrave les inondations par suite de
nombreux trous creusés par les divers exploitants .
3.4.3.3.- CONSEQUENCES DES INONDATIONS POOL
KINGABWA
Dans cette rubrique, nous parlerons uniquement de deux cas
récents. Il s'agit des inondations de novembre 1999 à
février 2000 et des inondations occasionnées par les pluies
survenues dans la nuit du 27 au 28 mars 2001.
3) Inondation de novembre 1999 en
février 2000
Les dégâts suivants ont été
observés :
- Destruction complète des diguettes
au nombre de 7 ;
- Endommagement de la digue qui a
présenté 27 brèches ;
- Destruction des maisons dans un rayon de
250 à 300 m à partir de la rive de la rivière N'Djili du
côté de Limete ;
- Sur un total de 67 rues et avenues, la
situation suivante a été constatée : 40 rues et
avenues totalement sinistrées, 13 rues partiellement atteintes par la
catastrophe tandis que 14 sont demeurées intactes ;
- Comblement des caniveaux et collecteurs
encore existant par les sables et les débris divers ;
- Arrêt des activités ;
- Pertes en vies humaines par noyade et
dommages physiques sous forme des blessures et de manière
générale atteinte à l'intégrité
physique ;
- Disparition des quais pour pirogues et
disparition des carrières de sable ;
- Destruction de tous les espaces
maraîchers dont les cultures ont été soit ensevelies sous
le sable soit arrachées par la puissance des flots ou simplement
brûlées par les effluents toxiques d'origine industrielle
contenant de la soude caustique qui proviennent de la savonnerie SULFO et sont
charriés par la rivière Ndjoku.
Tableau 68 : Dégâts
humains identifiés au cours des années 1994, 1995, 1996, 1999 et
2000
Année
|
Blessés
|
Noyés
|
Disparus
|
1994
|
1000
|
700
|
70
|
1995
|
600
|
700
|
20
|
1996
|
700
|
1000
|
50
|
1999
|
200
|
150
|
10
|
2000
|
50
|
30
|
2
|
Source : Rapport administratif du quartier Ndanu
(2001)
Tableau 69: Déplacement massif des populations
qui quittent le quartier
Année
|
Départ définitif
|
Départ temporaire
|
1994
|
600
|
2000
|
1995
|
800
|
800
|
1996
|
1000
|
700
|
1999
|
500
|
1600
|
2000
|
600
|
1400
|
Source : Rapport administratif du quartier Ndanu
(2001)
4) Inondation du 27 au 28 mars 2001
Les inondations de mars 2001 ont entraîné les
conséquences suivantes :
- 120 sinistrés et sans
abri ;
- 30 maisons détruites ou hors
d'usage ;
- 20 rues transformées en
ruisseaux ;
- Une vingtaine des latrines
détruites répandant leur contenu à
l'extérieur ;
- Arrêt des activités;
- Famines
3.4.3.4.- MOYENS DE LUTTE CONTRE LES INONDATIONS DANS
LE POOL KINGABWA
3. Digue et diguettes
C'est l'ouvrage principal anti - inondation qui a
été construit par la Mission Agricole Chinoise pour
protéger leur rizière et leur porcherie qui se trouvaient
à cet endroit. La digue présente les caractéristiques
suivantes :
- Longueur 4000 m ;
- Largeur au sommet de 2 à 4
m ;
- Hauteur 2 à 4 m ;
- Présence de 7 diguettes
principales ;
- Existence d'une dizaine de bassins de
rétention ;
- Couverture végétale
clairsemée.
La digue, complétée par sept diguettes
réalisées en sacs de polypropylène remplis de sable qui
ont été érigées pour colmater les brèches,
se présente comme un talus de sable et de terre séparé de
la rivière par un cordon de 10 à 15 m. Il est
dénudé sur sa plus grande partie et couvert par une
végétation herbeuse et des bambous à certains endroits.
Cependant, il y a lieu d'affirmer que cette digue n'offre qu'une protection
dérisoire en raison de la puissance des flots. C'est pourquoi, le
gouvernement se rendant compte de cette réalité, décidera
la réalisation des études pour la construction d'une digue
moderne capable de résister aux eaux de la rivière N'Djili. Celle
- ci aura une longueur de 4000 m et une largeur de 2 m. Il entraînera la
suppression de 348 parcelles dont les habitants devront être
installés sur d'autres sites. En attendant la réalisation de cet
ouvrage moderne, la population ne compte que sur l'ancienne digue pour sa
protection contre les crues et inondations.
Malheureusement, cette digue déjà si fragile,
est devenue très vulnérable par suite du mauvais comportement de
la population. En effet, non seulement elle est devenue une rue mais en plus de
nombreuses personnes ont construit des habitations sur elle réduisant
ainsi sa capacité de résistance. Ainsi, lors des inondations de
novembre 1999 à février 2000, la digue endommagée
présentait 27 brèches avec la disparition totale de toutes les
diguettes. La réparation de ces dégâts a été
réalisée de manière tout - à - fait artisanale
à l'aide des sacs en propylène remplis de sable.
4. Bassins de rétention ou
d'infiltration
Les bassins de rétention ont été
aménagés derrière la digue pour récupérer
les eaux.
3.4.4.- COMMUNE DE MASINA
3.4.4.1.- Présentation de la commune de
Masina
La commune de Masina a été créée
le 30 mars 1969 par l'ordonnance - loi n° 68 - 026 portant conversion des
zones annexes en communes. Elle est limitée au Nord par le fleuve Congo,
au Sud par le boulevard Lumumba qui constitue la frontière avec les
communes de N'Djili et de Kimbanseke, à l'Ouest par la rivière
N'Djili qui la sépare de la commune de Limete et à l'Est par la
rivière Tshuenge qui la sépare de la commune de N'sele.
Elle comprend 20 quartiers regroupés en trois pools I,
II et III comme l'indique le tableau 57.
Tableau 70 : Population et quartiers
de Masina répartis par pool
Pool
|
Quartiers
|
Population par Pool
|
Masina I
|
Abattoir, Boba, Imbali, Kimbangu, Mfumu Nsuka, Nzuzi wa
Mbombo, Sans fil et Télévision ;
|
128 675
|
Masina II
|
Efoloko, Lubamba, Mapela, Pelende, et Tshangu ;
|
60 425
|
Masina III
|
Quartiers Congo, Kasaï, Kivu, Lokari, Mafuta - ki - Zola,
Matadi et Mandiangu
|
97 182
|
Total
|
20 quartiers
|
286 282
|
Source : Rapport annuel de la commune de Masina (2000)
3.4.4.2.- Etat de l'Environnement
La commune de Masina a été érigée
sur une plaine alluviale et sur un sol sablonneux constitué des limons
pauvres en humus. Nous nous intéressons exclusivement à
l'état de l'environnement de la zone située dans le bassin
versant de la rivière N'Djili. C'est pourquoi, dans le cadre de ce
travail, seul le quartier Abattoir fait partie de notre préoccupation.
Celui - ci est le seul quartier riverain de la rivière N'Djili. Il est,
sur le plan environnemental, caractérisé par:
1) L'absence de système
d'évacuation des eaux usées et pluviales ;
2) L'existence des avenues et rues ayant un
tracé irrégulier se terminant parfois en cul-de-sac ce qui
indique une zone occupée anarchiquement ;
3) Plus qu'on s'éloigne de la route
asphaltée (Route PETROCONGO) vers la rivière N'Djili, le quartier
devient un véritable bidonville ;
4) La partie inondable se trouve dans la
vallée ; elle est inaccessible par les véhicules par suite
des marécages et de la présence des eaux stagnantes surtout
à proximité de la rivière ;
5) Espaces maraîchers au Nord - Est du
quartier : on y rencontre deux espaces maraîchers ( espace
maraîchers Abattoir et Masina rail) aménagés par la Mission
Agricole Chinoise où l'on cultive du riz et mène des
activités maraîchères. L'espace maraîcher Masina
rail est situé sur la rive droite de la rivière N'Djili et
s'étend sur 480 ha de riziculture et 5 ha des cultures
maraîchères ;
6) Inondations fréquentes
entraînant des migrations temporaires et parfois des déplacements
définitifs en raison des risques importants occasionnés par ces
catastrophes.
3.5.- HABITAT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE
N'DJILI
En plus des espaces lotis régulièrement qui
sont, du reste, urbanisés, on a constaté depuis 1960,
l'occupation anarchique des espaces restants : C'est ainsi qu'ont
été occupées les collines de l'Est et les berges Ouest. Le
lit majeur de la rivière N'Djili a été aussi occupé
dans les mêmes conditions. Les quartiers Malemba, Maziba, Ndanu et
Kingabwa entre autres sont situés dans les zones inondables de la
rivière N'Djili. Ce qui explique la fréquence très
élevée des inondations dans ces quartiers.
La construction des habitations sur les berges entraîne
un autre problème lié à la pollution : les eaux
usées domestiques, les eaux vannes, les excrétas humains à
l'état brut et d'une manière générale tous les
déchets solides et liquides sont rejetés directement dans l'eau.
Les latrines de la plupart des parcelles riveraines communiquent avec la
rivière soit directement soit indirectement à l'aide d'une
canalisation. Le cas de la rivière N'Djili n'est pas unique à
Kinshasa En effet, les travaux menés par Butshia (1996) sur la
rivière Funa dans la Commune de Makala et par Luboya (1997 et 1999) sur
les rivières Makelele et Yolo démontrent la réalité
de ce phénomène.
Le territoire situé dans les limites du bassin versant
de la rivière N'Djili présente des types d'habitat
différents selon les communes et le site.
3.5.1. HABITAT FORMEL
Dans l'habitat formel au niveau du bassin versant de la
rivière N'Djili, on rencontre différents types des logements
selon qu'il s'agit des zones résidentielles (Commune de Limete
dans sa partie industrielle et résidentielle) ou des cités
planifiées (quartier Salongo/Lemba, Matete et de N'Djili dans sa
partie planifiée).
Dans les cités planifiées les logements se
présentent de la manière suivante :
- Logements à deux niveaux de type résidentiel
avec salon et cuisine au rez-de-chaussée et 3 petites chambres à
l'étage sur une superficie de 52 m2 ;
- Logements à deux niveaux de type commercial avec une
boutique au rez-de-chaussée sur une superficie de 60
m2 ;
- Logements individuels à une chambre construits sur
une superficie de 32 m2.
3.5.2. HABITAT INFORMEL
L'habitat informel se situe dans les zones d'extension. On
distingue :
- Extension Ouest : N'Djili (extension), Commune de Mont
Ngafula ;
- Extension Est : Communes de Masina, Kisenso, Kimbanseke
ainsi
que les quartiers Livulu et Mbanza-Lemba à Lemba et
Kimbondo à Mont-Ngafula. A cette énumération, il convient
d'ajouter le quartier Kingabwa à Limete.
Dans les zones d'extension, l'habitat est très
diversifié et présente la caractéristique d'être
érigé par autoconstruction sans assistance des personnes
qualifiées. Cette situation aboutit à la construction des maisons
très fragiles qui ne résistent pas aux divers aléas
naturels. On rencontre la situation suivante :
1. Des maisons en matériaux durables et modernes,
très rares ;
2. Des maisons de niveau modeste ;
3. Des baraques construites en matériaux de
récupération : vieilles
tôles de réemploi, morceau de planche de bois de
divers types, de vieux tissus...
4. Des taudis des types divers (Photos 28, 29, 30 et
31) ;
5. Des cases construites en pisé comme au village
(Photo 12) ;
6. Des abris divers notamment des containers, des kiosques
voire des
campements qui abritent parfois des familles
nombreuses ;
Dans les zones à risques d'érosions, on
rencontre des maisons inachevées et des constructions
abandonnées. De nombreuses parcelles présentent une situation
particulière comprenant une partie habitée et l'autre
inondée et occupée par des plantes aquatiques ou semi -
aquatiques.
Comme on peut le constater, les problèmes
environnementaux observés dans le bassin versant de la rivière
N'Djili en un lieu donné dépendront du type d'habitat, du mode
d'occupation des terres, de la morphologie et de la position
géographique du site.
En effet, dans l'habitat formel, il s'agit essentiellement des
zones planifiées construites avant l'indépendance par l'O.C.A.
devenu plus tard O.N.L. Tout y était prévu : voirie,
égouts, canalisations pour l'évacuation des eaux usées et
pluviales, équipements sociaux...Il s'agira donc essentiellement ici des
problèmes liés à l'assainissement par suite de la
dégradation ou même de la destruction et du bouchage des
égouts et des canalisations d'évacuations d'eaux usées et
pluviales.
Dans l'habitat informel deux situations se rencontrent suivant
la topographie du lieu : plaine ou colline.
Au niveau de la plaine dans la terrasse alluviale, la
population a érigé des habitations dans les marécages et
même dans le lit majeur de la rivière N'Djili qui constitue des
zones inondables. C'est le cas des quartiers Ndanu et Madrandele à
Kingabwa ainsi que des quartiers Malemba et Maziba dans la commune de Matete.
Ces quartiers sont toujours humides même en saison sèche
étant donné que la nappe phréatique est très
superficielle. En saison de pluies, on y assiste à des
phénomènes d'inondation parfois catastrophiques.
Au niveau de la partie collinaire, la population a investi des
zones à pentes sensibles à l'érosion. La Commune de
Kisenso est un exemple éloquent de ce type de situations. En effet,
aujourd'hui, cette Commune se trouve dans une situation dramatique parce
qu'elle est profondément disséquée par de graves
érosions. Des milliers des tonnes de terres arrachées aux
collines de Kisenso par des érosions se déversent sur les
quartiers de Matete situés à la limite entre les deux
communes : quartiers Kinsako, Ngufu, Vitamine...
La ville évolue actuellement sans plan
d'aménagement et la population est pratiquement livrée à
elle - même. Dans certains cas, elle a occupé de manière
spontanée des sites réputés "non aedificandi" comme
à Kisenso. Dans d'autres cas, elle l'a fait avec la complicité
des agents ou parfois même des services officiels du Ministère
ayant les affaires foncières dans ses attributions. Les lotissements
sont décidés sans tenir compte des principes urbanistiques et de
la situation environnementale des lieux concernés.
En résumé, on peut dire que l'occupation des
terres dans les zones d'extension présente les caractéristiques
suivantes :
- Occupation spontanée et anarchique des terrains par
la population même sur des zones réputées « non
aedificandi » ;
- Régularisation de la situation par les
autorités politiques par des textes réglementaires ou
légaux ne tenant pas compte de la situation écologique et
environnementale des terrain ;
- Absence de viabilisation des sites et par conséquent
inexistence des infrastructures de base essentielles ;
- Autoconstruction sans l'assistance des personnes
qualifiées d'où l'extrême fragilité et la
vulnérabilité des constructions et des sites qui sont ainsi
frappés régulièrement par des catastrophes.
Le tableau 58 résume les
caractéristiques générales de l'habitat à Kinshasa
et dans le bassin versant de la rivière N'Djili.
Tableau 58 : Caractéristiques
générales de l'habitat à Kinshasa et dans le bassin
versant de la rivière N'Djili
Type
|
Catégories
|
Caractéristiques
|
Communes
|
Zone
|
Superficie (ha)
|
Année
|
|
Zones résidentielles
|
1500
|
-
|
- Quartiers de ;haut standing avec des routes
bitumées et parcelles spacieuses et aérées ;
- Habitat peu dense ;
- Présence des infrastructures communautaires ;
-Existence d'un système fonctionnel de canalisations
qui permet l'évacuation des eaux usées et pluviales ;
-Habitat appartenant à une catégorie socio -
professionnelle élevée.
|
Gombe, Limete*, Ngaliema,
Lemba*, Ma campagne, Gombele ( ex - Righini)
*
|
Anciennes cités
|
700
|
Avant 1930
|
*Quartiers cadastrés avec parcelles spacieuses et
bâties à 80 % ;
*Habitat dense et médiocres ;
*Infrastructures médiocres ;
*Rues parfois bitumées ;
*Canalisations d'eaux usées et pluviales
complètement bouchées ;
*Population de niveau moyen ;
*Cités surpeuplées avec des maisons
vétustes ;
*Zones à très haut risque au point de vue
épidémiologique.
|
Kitambo, Lingwala, Barumbu, Kinshasa
|
Nouvelles cités
|
575
|
1940 à 1950
|
*Lotissements créés entre 1945 et 1955 ;
*Habitat supérieur à celui des anciennes
cités ;
*On note la présence de quelques
infrastructures ;
*Rues parfois bitumées , parcelles spacieuses ;
*Inexistence de système d'évacuation des eaux
usées et pluviales ;
*Population de niveau moyen.
|
Ngiri - Ngiri
Kasa-Vubu
|
Cités planifiées
|
1250
|
1955 à 1960
|
*Construites à partir de 1955 par l'Office des
Cités Africaines « O.C.A. » ;
*Quartiers cadastrés ;
*Rues bitumées bénéficiant d'un
éclairage public ;
*Equipements collectifs et planifiés ;
*Canalisations vieilles, sous - dimensionnées et en
grande partie bouchées ;
*Population ayant un niveau de vie moyen.
|
Kalamu, Lemba*, Matete*,
Bandalungwa,
N'Djili (partie planifiée)*
|
Habitat informel
|
Extension ouest
|
2130
|
A partir de 1960
|
*Quartiers construits par autoconstruction
généralement sans l'assistance des personnes compétentes
et qualifiées ;
*Quartiers enclavés non cadastrés ;
*Population généralement pauvres ;
*Pression démographique forte ;
*densité d'habitation élevée ;
*Habitat rudimentaire et médiocre ;
*terrain d'accueil des populations venues des campagnes et des
marginaux ;
*Pas de voiries ni d'autres infrastructures
collectifs ;
*Inexistence des systèmes des canalisations.
|
N'Djili (extension)*, Ngaba, Selembao,
Makala, Bumbu, Mont - Ngafula*, Ngaliema
(extension)
|
Extension est
|
6250
|
Masina,* Kisenso*, Livulu et Mbanza-Lemba (commune de
Lemba),* Kimbondo (Mont-Ngafula)* Malueka
( Ngaliema)
|
Habitat urbano-rural
|
Quartiers semi - ruraux
|
-
|
|
*Très éloignés du centre de la
Ville ;
*Caractère rural ;
*Absence d'infrastructures.
|
Maluku, N'sele, Mont Ngafula (une partie)
*
|
Source :Pain (1979), Rapport national sur les
établissements humains (T.P.A.T- U.H., 1996) revu et
complété par des enquêtes personnelles.
Légendes : (*) Communes faisant partie totalement
ou partiellement du bassin versant de la rivière N'Djili
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa47.png)
Photo 32: Typologie de l'habitat dans le bassin
versant de la rivière N'Djili: Maisons construites en pisé et en
matériaux divers (terres, tôles de réemploi,
sacs...)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa48.png)
Photo 29: Maisons érigées en
contreplaqués de récupération à Kingabwa dans la
commune de Limete au sein du bassin versant de la rivière
N'Djili
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa49.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa50.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa51.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa52.png)
Habitat rudimentaire indiquant le profond degré
de pauvreté de la population
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa53.png)
s
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa55.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa56.png)
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa57.png)
MAISONS ENSABLÉES DONT UNE EST ABANDONNEE
SITUEES DANS LE LIT MAJEUR DE LA RIVIERE MATETE
3.6.- ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE DANS LE
BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
Les tableaux 67, 68, 69 et 70 donnent la situation de quelques
maladies d'origine hydrique dans des zones de santé situées dans
le bassin versant de la rivière N'Djili.
Tableau 71: Situation de
quelques maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Kisenso au
cours de l'année 2001
Mois
|
Schistosomiase
|
Choléra
|
Diarrhée
sanglante
|
Paludisme
|
IRA
|
Diarrhées simples
|
Fièvre typhoïde
|
Amibiase
|
Hépatite B et C
|
Janvier
Janvier
|
0
|
3
|
2
|
751
|
328
|
83
|
14
|
7
|
0
|
Février
Février
|
0
|
3
|
0
|
342
|
32
|
85
|
5
|
40
|
0
|
Mars
Mars
|
0
|
0
|
1
|
797
|
220
|
95
|
21
|
69
|
0
|
Avril
Avril
|
1
|
0
|
1
|
779
|
246
|
88
|
23
|
99
|
2
|
Mai
Mai
|
0
|
0
|
8
|
1039
|
148
|
32
|
0
|
3
|
0
|
Juin
Juin
|
0
|
0
|
0
|
940
|
168
|
84
|
0
|
2
|
0
|
Juillet
Juillet
|
0
|
0
|
0
|
861
|
55
|
161
|
33
|
96
|
0
|
Août
Août
|
1
|
0
|
0
|
780
|
125
|
153
|
26
|
37
|
0
|
Septembre
Sept
|
0
|
0
|
0
|
698
|
135
|
91
|
21
|
55
|
0
|
Octobre
Octobre
|
0
|
0
|
0
|
1068
|
221
|
114
|
14
|
67
|
0
|
Novembre
Nov.
|
0
|
0
|
0
|
1150
|
318
|
87
|
17
|
54
|
0
|
Décembre
Déc.
|
0
|
0
|
0
|
1195
|
345
|
98
|
19
|
63
|
0
|
Total
|
2
|
6
|
12
|
10 400
|
2341
|
1171
|
193
|
592
|
2
|
%
|
0,01
|
0,04
|
0,08
|
70,65
|
15,9
|
8,0
|
1,3
|
4,0
|
0,01
|
Source : Zone de Santé de Kisenso (2001)
Tableau 72 : Situation des maladies d'origine hydrique
dans la zone de santé de Matete au cours de l'année
2001
Mois
|
Méningite
|
Choléra
|
Diarrhée
sanglante
|
Paludisme
|
Fièvre typhoïde
|
Total
|
Janvier
|
5
|
0
|
18
|
1825
|
320
|
2168
|
Février
|
6
|
0
|
20
|
1393
|
213
|
1632
|
Mars
|
3
|
0
|
55
|
1613
|
311
|
1982
|
Avril
|
5
|
1
|
77
|
1551
|
349
|
1983
|
Mai
|
8
|
0
|
39
|
2026
|
386
|
2459
|
Juin
|
7
|
0
|
40
|
1539
|
322
|
1908
|
Juillet
|
1
|
0
|
55
|
1355
|
291
|
1702
|
Août
|
4
|
0
|
37
|
1409
|
348
|
1798
|
Sept
|
14
|
0
|
31
|
992
|
257
|
1294
|
Octobre
|
5
|
0
|
44
|
1243
|
297
|
1589
|
Nov
|
8
|
0
|
48
|
1596
|
373
|
2025
|
Déc.
|
10
|
0
|
25
|
1123
|
317
|
1475
|
Total
|
76
|
1
|
489
|
17665
|
3784
|
22015
|
Source : Zone de Santé de Matete (2001)
Tableau 73: Situation des maladies d'origine hydrique
dans la zone de santé de Kingabwa au cours de l'année
2001
Mois
|
Tuberculose
|
Choléra
|
Diarrhée
sanglante
|
Paludisme
|
IRA
|
Diarrhées simples
|
Fièvre typhoïde
|
Amibiase
|
Méningite
cérébro-spinale
|
Janvier
|
46
|
11
|
8
|
941
|
54
|
0
|
46
|
0
|
3
|
Février
|
24
|
7
|
0
|
863
|
63
|
48
|
0
|
0
|
5
|
Mars
|
24
|
7
|
0
|
561
|
118
|
44
|
61
|
15
|
0
|
Avril
|
0
|
0
|
0
|
138
|
9
|
17
|
2
|
7
|
4
|
Mai
|
7
|
3
|
0
|
218
|
45
|
37
|
3
|
7
|
4
|
Juin
|
6
|
2
|
0
|
218
|
41
|
18
|
0
|
6
|
3
|
Juillet
|
0
|
0
|
0
|
198
|
17
|
15
|
1
|
7
|
3
|
Août
|
4
|
0
|
0
|
389
|
25
|
0
|
0
|
5
|
0
|
Sept
|
14
|
0
|
0
|
308
|
29
|
12
|
0
|
3
|
3
|
Octobre
|
6
|
0
|
0
|
85
|
18
|
5
|
1
|
1
|
1
|
Nov
|
21
|
0
|
0
|
314
|
40
|
11
|
0
|
3
|
2
|
Déc.
|
6
|
0
|
0
|
182
|
15
|
21
|
5
|
12
|
0
|
Total
|
158
|
30
|
8
|
4415
|
474
|
228
|
119
|
66
|
30
|
%
|
2,9
|
0,5
|
0,1
|
79,9
|
8,6
|
4,1
|
2,2
|
1,2
|
0,5
|
Source : Zone de Santé de Kingabwa
(2001)
Tableau 74: Situation de quelques maladies d'origine
hydrique dans les communes situées partiellement ou totalement dans le
bassin versant de la rivière N'Djili
Commune
|
Paludisme
|
Diarrhées diverses
|
Choléra
|
Fièvre typhoïde
|
Bilharziose
|
Total
|
%
|
Kisenso
|
10 400
|
1183
|
6
|
193
|
2
|
11 784
|
14,68
|
Matete
|
17665
|
489
|
1
|
3784
|
-
|
21 939
|
27,33
|
Kingabwa
|
4415
|
236
|
30
|
119
|
0
|
4800
|
5,98
|
Masina
|
6865
|
1065
|
5
|
458
|
5
|
8358
|
10,41
|
N'Djili
|
6220
|
915
|
0
|
220
|
0
|
7355
|
9,16
|
Kimbanseke
|
9320
|
635
|
0
|
175
|
0
|
10130
|
12,62
|
Mont Ngafula
|
7625
|
330
|
0
|
225
|
0
|
8180
|
10,19
|
Lemba
|
6720
|
725
|
0
|
263
|
4
|
7712
|
9,60
|
Total
|
69 230
|
5578
|
42
|
5437
|
11
|
80 258
|
100
|
%
|
86,25
|
6,95
|
0,052
|
6,77
|
0,0001
|
En dehors de la pandémie de SIDA et des maladies
émergentes qui apparaissent périodiquement notamment la maladie
de Marburg et la fièvre hémorragique d'Ebola, de nombreuses
maladies sévissent aujourd'hui à l'état pratiquement
endémiques dans différentes parties du Pays . Pour l'UNICEF (
1991 ), 74 % des cas des maladies observées en Afrique, relèvent
d'une cause directement ou indirectement liée à l'eau et à
l'absence de systèmes d'assainissement et d'évacuation des
déchets.6(*) Tel est
le cas à Kinshasa et dans les communes se trouvant dans l'aire du bassin
versant de la rivière N'Djili.
Parmi les maladies déclarées à Kinshasa
en 1997, on peut citer le choléra ( 404 cas ), la Poliomyélite (
508 cas ), la Typhoïde ( 16 584 cas ), la Dysenterie ( 28 348 cas ), la
Méningite ( 956 cas ), la Pneumonie ( 33 848 cas ) Ces
données proviennent de l'Inspection Provinciale de la
Santé de Kinshasa (Rapport annuel, 1997). Il faut noter que les chiffres
présentés ci-dessus concernent les cas reçus et
soignés dans les grandes formations médicales qui tiennent encore
des statistiques médicales. De nombreux patients se font soigner dans de
petits dispensaires de quartiers qui ne tiennent pas des statistiques; d'autres
encore procèdent à l'automédication avec tous les risques
que cela comporte. Dans tous les cas, la malaria est la première cause
de morbidité dans le bassin versant de la rivière N'Djili (86,26
%) suivi par les diarrhées de diverses origines (6,95 %), la
fièvre typhoïde (6,77 %) et le choléra (0,052 %).
Malheureusement les statistiques sont très mal tenues : il est
difficile d'obtenir des données concernant les années
précédentes. En outre, la zone de santé de Matete est la
plus touchée (27,33 %) par rapport aux maladies présentées
dans le tableau 66 suivie par Kisenso (14,68 %).
Le Choléra sévit pratiquement à
l'état endémique; de nombreuses autres maladies d'origine
hydrique comme la Bilharziose, l'ascaridiose, le trachome, la malaria,
l'amibiase, la filariose, l'onchocercose ou cécité des
rivières... sont présentes sur le terrain et font rage dans le
groupe des personnes vulnérables. Cependant, la malaria demeure la cause
la plus importante de morbidité et de mortalité qui occasionne
près de 150 000 décès par an en République
Démocratique du Congo. Quant aux maladies diarrhéiques et aux
parasitoses, elles sont responsables de près de 30 à 45 % de la
mortalité infantile. L'onchocercose ou cécité des
rivières se rencontre principalement dans les sites suivants: le long de
la rivière Uélé dans la province orientale; le long de la
rivière Sankuru et ses affluents dans les deux Kasaï; dans la
province de l'Equateur et au site d'Inga dans la province du Bas-Congo.
L'explosion des maladies d'origine hydrique est due à
l'effondrement des services d'hygiène publique , à la
déficience généralisée de l'hygiène
individuelle et collective et à l'état d'abandon quasi total du
secteur de l'Environnement par l'Etat . Ceci explique également la
résurgence avec une rare violence de certaines maladies infectieuses
comme la tuberculose, la maladie du sommeil et la lèpre. En 1996, on
avait enregistré 1249 nouveaux cas de lèpre au Katanga soit un
quart du nombre total des cas des lèpres en République
Démocratique du Congo. Moba, Kalemie, Kansimba, Nyunzu et Kabalo sont
les territoires les plus touchés7(*).
3.7.- MESURES A PRENDRE FACE AUX RISQUES DES CATASTROPHES
DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
Face aux risques des catastrophes dans les sites sensibles du
bassin hydrographique de la rivière N'Djili, une opinion très
répandue, même parmi les experts, propose l'évacuation de
la population et sa réinstallation dans des lieux plus sûrs. Ceci
semble être une solution radicale et un remède miracle. Cependant,
une analyse attentive montre qu'elle est, dans les conditions actuelles,
techniquement impossible à réaliser au point de vue
économique, politique et social. Une telle mesure n'est pas envisageable
parce qu'elle peut entraîner de nombreux problèmes difficiles
à résoudre.
On doit savoir que les personnes installées sur des
sites à risques appartiennent généralement à la
catégorie des personnes vulnérables et disposent d'un revenu
très faible. Ils sont très souvent implantés à
proximité de leurs lieux de travail ou recherche un toit à soi
ou un loyer très bas compatible avec leurs faibles ressources. Outre le
fait que tous les sites proposés par le gouvernement (Mpasa I, II et
III) sont très éloignés du centre ville, on peut noter les
inconvénients suivants qui constituent des contraintes
majeures :
1. Difficultés quasi insurmontables
de transport pour atteindre les lieux de travail ou simplement le centre
commercial ;
2. Les sites proposés sont
constitués des parcelles de terres non viabilisées
dépourvues des maisons et qui exigent, de ce fait, d'importants moyens
et de grands efforts de la part des bénéficiaires pour
construire. Cela n'est tout simplement pas possible ;
3. L'éloignement des centres de
production maraîchère et d'élevage situés dans les
vallées du bassin versant de la rivière N'Djili a pour effet de
priver les ménages d'une source importante de revenus et de supprimer
l'emploi pour de nombreuses personnes qui s'adonnaient à cette
activité à titre principal. La production maraîchère
joue, en outre, un rôle de premier ordre dans l'alimentation de
nombreuses familles ;
4. Les sites fournis aux sinistrés
sont généralement dépourvus d'infrastructures
communautaires et d'équipements collectifs : absence des formations
médicales, d'écoles et d'autres structures importantes pour la
communauté et notamment des lieux pour les loisirs ce qui oblige la
population à parcourir parfois de très longues distances pour
avoir accès à ces services ;
5. Des facteurs d'ordre social divers ont
également une grande importance. En effet, l'appartenance à des
associations, à des clubs ou à des mutualités quelle que
soit leur nature, les liens familiaux et les facteurs émotionnels de
divers types renforcent l'attachement des gens à leurs lieux de
résidence habituelle. Déplacer les populations est toujours
perçu comme un déchirement ou un déracinement et comme une
perte d'une partie de soi - même. Il convient donc dans toute
décision de ce type de tenir compte de la dimension psychologique et
sociale du problème.
Un regard rétrospectif sur un passé
récent montre que ce type des solutions a toujours abouti à
l'échec. Le cas des habitants de la vallée de la rivière
Makelele à Kinshasa est devenu un cas d'école qui peut être
épinglé en exemple. Dans ce site, on observe
régulièrement des inondations répétitives
entraînant de nombreuses pertes en vies humaines et d'importants
dégâts matériels. A plusieurs reprises des personnes
déplacées et parfois indemnisées reviennent sur le
même lieu après avoir vendu les terrains ou les maisons qui leur
avaient été attribuées à titre d'indemnisation.
Dans d'autres cas, les espaces restés libres sont
réoccupés par des nouveaux venus. Les sinistrés d'hier
bien qu'indemnisés redeviennent des sinistrés d'aujourd'hui au
point où certaines personnes périssent finalement dans des
catastrophes contre lesquelles on a voulu les préserver. On peut donc en
conclure que les catastrophes ne sont pas gérées comme il se doit
(Tableau 71).
Tableau 75 : Pratique de la gestion des catastrophes
dans le bassin versant de la rivière N'Djili
Catastrophes
|
Intervention
|
Préparation
|
Secours (a) ou Urgence (b)
|
Réhabilitation
|
Reconstruction
|
Mitigation
|
- Soudaines : INONDATIONS
- A développement lent :
EROSIONS
|
Classique
|
Activités permettant de minimiser les pertes en vies
humaines et les dommages, d'organiser l'éloignement temporaire des
personnes et des biens des zones menacées et de faciliter en temps voulu
des sauvetages, des secours et une réhabilitation efficaces
|
Rechercher les survivants ;
Réponse aux besoins élémentaires (abris,
eau, nourriture, soins médicaux...)
|
Vise la restauration des conditions de vie antérieurs
de la société victime
|
Rétablissement complet de la communauté :
construction d'habitation permanentes, restauration complète de tous les
services...
|
Englobe toutes les actions et mesures d'anticipation ainsi que
celles visant la réduction des risques à long terme
|
Actions réalisées sur le terrain
|
Néant
|
Peu efficaces et souvent mal organisés
|
Néant
|
Néant
|
Néant
|
Intervenants
|
Populations menacées avec des moyens précaires,
archaïques et inadaptés face à l'ampleur et à la
gravité des problèmes à résoudre, ONG locales, ONG
internationales (OXFAM, CICR, CRS...), USAID, CARITAS ; Organismes du
système des Nations - Unies (PNUD, OCHA, HCR, PAM, UNICEF, OMS...),
coopérations bilatérales (ambassades de France, d'Italie, de
Belgique, d'Algérie, des Etats - Unis d'Amérique....),
Gouvernement congolais.
|
Observations
|
Les actions menées par ces organisations ne se limitent
qu'au secours et à la gestion des urgences. Elles sont
caractérisées par le manque de coordination et par une
perspective à court terme au point où on est réduit
à la gestion des urgences humanitaires momentanées en attendant
les prochaines catastrophes.
|
La meilleure solution est l'aménagement rationnel et
durable de tous les sites à risques déjà
occupés: zones inondables et zones à forte pente sensibles
à l'érosion. L'expérience vécue pendant
l'époque coloniale montre que cela est possible. En effet, certaines
communes de Kinshasa ont été érigées dans des zones
marécageuses.
Selon Robert (1952), Lemba, Matete, Bandalungwa et Kalamu
furent des zones marécageuses régulièrement
frappées par des inondations avant l'élaboration et la mise en
oeuvre du plan décennal 1949 - 1959. Il en est de même de la
commune de Limete dont le nom en Teke - Humbu est «limere » qui
signifie herbes des terres marécageuses. On peut noter, cependant, que
ces communes sont aujourd'hui parmi les plus urbanisées et les plus
sûres. Plus près de nous l'association momentanée LOGEC -
Fondation Maman Mobutu a construit une cité moderne sur un site
collinaire à très forte pente dénommée
«Cité Maman Mobutu » sans problème. Il y a donc
moyen de corriger les erreurs dues à l'occupation spontanée et
anarchique des sites sans nécessairement recourir à des
déplacements massifs des populations. Cependant, on peut
reconnaître que l'urbanisation des sites sensibles menacés
entraînera inévitablement l'expropriation de certaines familles
pour cause d'utilité publique.
C'est pourquoi, en accord avec Askew (1991), des mesures
suivantes doivent être prises et mises en oeuvre face aux risques des
catastrophes dans le bassin versant de la rivière N'Djili :
1) Evaluation des risques :
établir des cartes de risques indiquant des zones à haut risque
et des zones à faible risque ;
2) Réglementation de l'occupation des
sols : mettre en place un système judicieux de zonage des sols
indiquant nettement des sols à usage résidentiel, à usage
non résidentiel, des zones humides notamment des plaines inondables et
des zones sensibles à l'érosion ;
3) Maîtrise des crues et protection
contre les inondations : prévoir des ouvrages de génie civil
(barrage, bassin de rétention, canaux de dérivation, digues...)
tout en sachant que ces ouvrages ont une efficacité limitée car
ils ne peuvent éliminer les inondations et les crues mais sont utiles
dans la mesure où ils permettent de réduire l'impact de ce type
des catastrophes ;
4) Promouvoir les techniques de construction
anti - inondation pour réduire l'impact des inondations ;
5) Mettre en place un système de
prévision des crues et élaborer des plans d'évacuation des
personnes en cas de menace des catastrophes ;
6) Viabiliser et urbaniser tous les sites a risques
déjà habites tout en contrôlant l'occupation des sites a
risques non encore investis par la population.
3.8.- CARTOGRAPHIE
ECOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
Pour mieux comprendre la situation du bassin versant de la
rivière N'Djili, des cartes géographiques ont été
élaborées. Cette carte indique les zones à risque des
catastrophes (zones inondables et marécageuses, zones sensibles aux
érosions) et les sources fixes de pollution. En ce qui concerne ces
dernières, elle note les types ainsi que les diverses sources
permanentes de pollution :
1. Marché qui produisent de grandes quantités
des déchets ;
2. Les stations services ;
3. Les fermes dont les effluents et les eaux usées
sont rejetés directement dans les milieux récepteurs par les
éleveurs ;
4. Les zones de cultures maraîchères qui sont
florissantes le long des axes hydrauliques ; en effet, les divers engrais
naturels (fientes des poules, lisiers des Porcs...) et industriels (nitrates,
urées, phosphates) qu'elles utilisent finissent également leur
course dans les différents cours d'eau. On sait qu'en raison des
conditions socio - économiques difficiles l'agriculture ne cesse de
s'amplifier et de s'étendre même jusqu'aux emprises des
routes ;
5. L'habitat est également une source importante de
pollution par les eaux usées domestiques, les eaux vannes et même
les excrétas à l'état brut qui sont déversés
dans les cours d'eau ;
6. Les zones érodables et érodées :
le sol à Kinshasa est de nature sablo - argileux et donc fragile et
très sensible à l'érosion particulièrement dans les
zones collinaires. Les nombreuses érosions pluviales parfois
spectaculaires constituent une source permanente de pollution. En effet, les
divers matériaux arrachés aux flancs des collines par les
érosions à l'occasion des pluies très souvent orageuses
à 70 % (Pain, 1984), subissent deux destinées
différentes : Une partie reste en suspension dans les eaux des
rivières constituant les matières en suspension (MES) et une
autre partie, sinon la plus grande se dépose au fond des lits des cours
d'eau entraînant la diminution de leur profondeur et l'étalement.
En fait, la turbidité élevée et la grande quantité
des MES observées dans les eaux des cours d'eau à Kinshasa sont
en grande partie liées aux phénomènes érosifs. Du
reste, de nombreuses rivières de Kinshasa connaissent une intense
activité d'exploitation de sable. Aucune rivière n'est
épargnée. Au niveau du bassin versant de la rivière, on
observe cette activité dans la rivière N'Djili elle - même
et dans la rivière Matete entre le pont Kiyimbi et l'érosion Beya
Pumbu. On peut compter près d'une vingtaine des carrières de
sable sur la rivière N'Djili. L'ensablement de ces cours d'eau conduit
à la diminution progressive de la profondeur et à
l'étalement de leurs lits ce qui entraîne comme conséquence
l'occurrence des inondations catastrophiques qui font des riverains des
réfugiés de l'environnement.
7. L'abattoir public dans le quartier abattoir dans la
commune de Masina : les eaux usées ainsi que les déchets
provenant de l'abattoir sont déversés directement dans les eaux
de la rivière N'Djili sans traitement préalable. Pourtant, on
sait que les eaux usées provenant des abattoirs sont excessivement
polluées. En effet, le Dr Brévot cité par Furon (1963) a
dénombré dans les eaux usées des abattoirs de la villette
à Paris, 347 microbes aérobies et 19 millions 400 milles microbes
anaérobies dont de nombreuses espèces pathogènes par
cm3.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa58.png)
4.1.- GENERALITES
Le bassin versant de la rivière N'Djili est très
vaste (2000 Km2 ) et comprend deux parties bien distinctes :
1. Une partie urbaine (675 Km2) dont
l'aménagement et le développement doivent être en harmonie
avec le plan général d'aménagement de la ville de
Kinshasa ;
2. Une partie rurale (1325 Km2 ) située
dans la province du Bas - Congo : c'est la zone de production ou zone
critique dont la préservation et la gestion rationnelle est
indispensable pour la protection de l'ensemble du bassin versant.
Ces deux parties recouvrent des réalités
morphologiques et fonctionnelles tout - à - fait
différentes :
1. La partie urbaine a subi et continue à subir une
pression humaine très forte due à la grande concentration de la
population et aux diverses activités humaines notamment la construction
des maisons en violation de toutes les normes urbanistiques et architecturales
sur des sites réputés « non aedificandi »
(plaine d'inondation, sites sensibles à l'érosion par suite d'une
forte pente allant de 8 à 20 % voire même plus) entraînant
des catastrophes à répétition ;
2. La partie rurale est encore recouverte de
végétation et demeure à ce jour très faiblement
occupée. Cependant, au fil des temps, le front forestier recule
constamment en s'enfonçant de plus en plus loin dans la province de Bas
- Congo par suite de l'exploitation intensive du bois pour la satisfaction des
besoins de la population de Kinshasa en dendro - énergie
essentiellement.
4.2.- PRINCIPES GENERAUX POUR L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT
DE LA RIVIERE N'DJILI
L'aménagement du bassin versant de N'Djili, en raison
de sa complexité, pose de nombreux problèmes qui sont à la
fois urbanistiques, sociaux, économiques et écologiques. On peut
dire que le bassin versant de la rivière N'Djili tout comme la ville de
Kinshasa souffre d'une crise environnementale aiguë qui exige une
thérapeutique puissante et une volonté politique ferme servie par
des ressources matérielles, financières et intellectuelles
importantes. Néanmoins, on peut retenir les principes
généraux suivants :
1. Appliquer un zonage rationnel strict : affectation
détaillée des zones d'habitations, d'industrialisation,
d'agriculture ou d'autres usages notamment jardins publics, parcs et espaces
libres, équipements collectifs (terrains de jeux par exemple), zones
vertes, établissements publics. Cette affectation des terres doit
impliquer des restrictions à l'exercice du droit de
propriété y compris l'interdiction de construire sur certains
sites et l'expropriation pour cause d'utilité publique
conformément à la loi n° 77 / 001 du 22 février 1977
sur l'expropriation pour cause d'utilité publique ;
2. Indiquer clairement sans ambiguïté le
réseau existant de la voirie principale et le tracé approximatif
des modifications essentielles à apporter à ce réseau et
celui des nouvelles voies à créer en conformité avec les
normes urbanistiques ;
3. Préserver les zones humides, les marécages
et les zones d'inondation étant donné leur importance
écologique, économique et hydrologique dans la maîtrise des
crues : il est nécessaire de les conserver sans construction en les
transformant en parcs et ceintures vertes. Elles seront reliées entre
elles en réseaux d'espaces libres aux eaux des crues ce qui va
réduire les dommages enregistrés au niveau de la ville ;
4. Créer préalablement des infrastructures de
base essentielles avant toute occupation des sites ;
5. Mettre en place des structures de base nécessaires
qui font défaut dans les zones d'auto - construction ou ZAC selon
l'expression de Pain (1975);
6. Promouvoir la décentralisation de la ville en
créant des pôles relais.
4.3.- DISPOSITIONS SPECIALES POUR LES ZONES SENSIBLES
OCCUPEES PAR LA POPULATION
1. Urbaniser les zones sensibles déjà
occupées en les viabilisant et en améliorant l'habitat ;
2. Résoudre le problème des érosions sur
les sites collinaires en recourant à tous les moyens et techniques
utiles notamment la stabilisation des sols, l'assainissement, la restauration
du couvert végétal... ;
3. Réinstaller la population sur des zones plus
sûres en vue de préserver les marécages et d'une
manière générale les zones humides du bassin
versant ;
4. Optimaliser l'utilisation des zones offrant des
possibilités d'aménagement économique ;
5. Augmenter la densité de la population dans toutes
les zones à pentes faibles (zones stables) par la rénovation ou
la restructuration des zones centrales tout en limitant et en réduisant
la densité humaine dans les zones collinaires avec au maximum 125
habitants par hectare pour les terrains avec pente comprise entre 4 et 8
% ;
6. Promouvoir l'extension des zones boisées ;
7. Désenclaver les zones périphériques
frappées par des érosions.
4.4. CONTRAINTES A L'AMENAGEMENT
DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI
A la lumière des observations faites sur le terrain, on
peut reconnaître qu'il existe de nombreuses contraintes en ce qui
concerne l'aménagement rationnel du bassin versant de la rivière
N'Djili. Il s'agit :
1. Des contraintes naturelles
Elles sont d'ordre climatique, hydrologique et topographique.
En effet, le bassin versant de la rivière N'Djili
bénéficie d'un climat tropical chaud et humide dont 70 % des
précipitations se produisent sous forme d'orages. Dans ce contexte, la
topographie devient un écueil important surtout dans un milieu
déboisé comme c'est le cas dans la partie urbaine du bassin
versant de la rivière N'Djili. Les zones basses situées à
une altitude inférieure ou égale à 300 m, sont
confrontées à des inondations saisonnières alors que les
parties hautes sont le siège d'un phénomène érosif
intense qui est à la base de la destruction du site initial.
2. Contraintes sociales, politiques et morales
Quelque soient les circonstances, il faut tenir compte du
facteur humain , des conditions sociales et du bien - être de la
population en vue de préserver la paix sociale.
3. Contraintes matérielles et financières
Le pays traverse une crise économique et
financière sans précédent. Il faut donc trouver des
stratégies et des solutions qui peuvent être mises en oeuvre avec
des moyens réduits.
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION, CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
CHAPITRE V: DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE V: DISCUSSION, CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
5.1.- DISCUSSION
Le bassin versant est un système complexe. Selon
Morin cité par Durant (1979), le système est une unité
globale organisée d'interrelations entre éléments, actions
ou individus. Rosnay (1975), Braillard (1977) et Maldague et al
(1997) sont plus explicites. Ils définissent le système
comme étant un ensemble d'éléments en interaction
dynamique, constituant une totalité et organisés en
fonction d'un but. Le bassin versant est très complexe par sa
structure et son fonctionnement. Globalement, cette complexité est
caractérisée par :
- La présence d'un grand nombre
d'éléments ou de composants à interaction plus ou
moins forte : Les cours d'eau ou mieux le système
hydrographique, la végétation, les animaux, les
hommes ainsi que les diverses activités qu'ils mènent au
sein du bassin ;
- La multiplicité et l'inconstance des facteurs
du milieu : précipitations, température et d'une
manière générale les facteurs
éco-climatiques ;
- Les impacts des activités humaines sur terrain
(occupation de l'espace, aménagement du territoire...) ;
- Divers autres facteurs difficiles à mesurer qui ont
pourtant un impact certain mais impossible à quantifier.
Comparé à d'autres bassins versants de la
ville de Kinshasa, la complexité du bassin versant de la
rivière N'Djili est davantage plus grande. Seule l'approche
systémique peut permettre d'appréhender et d'analyser
correctement un tel système. Ceci est du à sa
spécificité qui, en plus des éléments communs
que l'on observe dans d'autres bassins versants de
l'écosystème urbain tropical de Kinshasa, repose entre
autres sur les éléments suivants :
§ La rivière N'Djili est une rivière
allogène, très longue (30 Km) avec un bassin qui comprend
deux parties très différentes au point de vue
morphologique et fonctionnel constituant deux sous - systèmes
nettement différenciés : une partie urbaine située
dans le ville de Kinshasa et une partie provinciale dans le
Bas-Congo ;
§ La rivière N'Djili draine un territoire
très vaste (2000 Km) dont les deux tiers se trouvent sur le
territoire de la province du Bas-Congo ;
§ Les deux sous - systèmes présentent
des structures et des destinées différentes : la
partie appartenant à l'écosystème urbain
complètement déboisée, est densément
peuplée en particulier dans la ville haute (Kisenso par exemple)
et occupée en règle générale par un habitat
précaire érigé contrairement aux normes urbanistiques.
Elle a subi et continue à subir une très forte influence
humaine ;
§ Le sous - système provincial est un
écosystème caractérisé par sa ruralité et
n'a subi, à ce jour, qu'une pression très faible et
possède encore de ce fait une certaine couverture
végétale dans sa plus grande partie ;
§ Les fonctions nettement différentes de ces
deux parties font que leur aménagement obéit à
des logiques parfois opposées ;
§ Le bassin versant étant une unité
d'aménagement, la complexité est davantage exacerbée
par le fait qu'il faut impérativement maintenir une triple
harmonie entre les deux parties si l'on voudrait assurer un
aménagement rationnel et une gestion durable et
intégrés. Il s'agit de préserver l'harmonie entre
la partie urbaine et le plan général d'aménagement
de la ville de Kinshasa, de sauvegarder l'harmonie de la partie
provinciale du bassin versant de la rivière N'Djili avec le
plan général d'aménagement de la province du
Bas-Congo, en particulier, celui du District des cataractes et, enfin,
de s'efforcer de faire du bassin de la rivière N'Djili un
tout cohérent qui fonctionne harmonieusement et qui maintient un
équilibre dynamique et harmonieux avec l'ensemble de son
environnement qui est à la fois urbain et rural étant
donné que le bassin de la rivière N'Djili n'est ni une
île ni une structure indépendante du contexte global.
Tous ces facteurs, tangibles et intangibles,
contrôlent le système en entraînant des
réponses difficiles à prévoir et à analyser
qui se traduisent dans le cas d'espèce par des catastrophes
répétitives et très souvent dramatiques dans la
partie urbaine : érosions, inondations et ensablement.
Cette entropie positive entraîne la
dégradation progressive du site, la perte en vies humaines et
des dégâts matériels importants selon un cycle
annuel : quatre mois de répit en saison sèche
où tout est calme et huit mois d'inquiétude profonde pour
la population pendant la saison de pluie. L'eau (forte
pluviosité et ruissellement important) est donc un facteur
déterminant. C'est la conjonction de ce facteur avec des
conditions de vulnérabilité (très forte pente, zones
inondables, construction dans les zones réputées "non
aedificandi" et à risque, la pauvreté...) qui
déclenche de graves catastrophes dans la partie urbaine du
bassin versant de la rivière N'Djili.
Toutes les études montrent que l'eau ou mieux,
le système hydrologique, est l'élément principal
d'un bassin versant par rapport auquel il se définit. Nous
allons donc en premier lieu examiner ce problème en
détail.
Pour Beaujeu - Garnier et Chabot (1963), le
problème de l'eau est un des problèmes majeurs de
l'urbanisation... Une ville peut transformer le fer ou la laine, mais
l'eau est unique à la fois pour la consommation alimentaire
et domestique en général et pour l'utilisation
industrielle. C'est pourquoi, dans la présente étude
systémique sur un bassin versant d'un écosystème
urbain tropical, une très grande importance est accordée
à l'eau dans tous ces aspects.
On note, en outre, une présence constante des nitrites
et nitrates qui sont des indicateurs de pollution organique et
bactérienne. Leur présence simultanée est le signe
indubitable d'une pollution organique et bactérienne permanente dans les
eaux examinées.
Les eaux de la rivière N'Djili sont troubles. Cette
turbidité évolue à travers le temps. Elle passe
progressivement de 16,25 UNT en moyenne en février à 35,649 UNT
au mois d'avril pour descendre à 8,443 UNT en juin. Cette
turbidité élevée est due à la présence d'une
grande quantité des matières en suspension dans l'eau (510,591 mg
/ m en moyenne). Elle est très élevée en saison
pluvieuse : cela traduit l'importance de la charge solide amenée
par les eaux de ruissellement. Comme l'indique Luboya (1997 et 1999), elle
demeure néanmoins très basse par rapport à la
turbidité observée dans certaines autres rivières de
Kinshasa comme la rivière Makelele (1511 UNT). Les matières en
suspension proviennent des eaux usées, des déchets de toute
nature, même des excrétas rejetés dans le milieu
récepteur et d'énormes quantités des matériaux
arrachés aux collines et aux berges du réseau hydrographique
complexe du bassin versant de la rivière N'Djili par les
érosions ; l'excès de turbidité de l'eau est l'indice
certain d'une forte érosion en amont (Duchaufour, 1995). Selon l'OMS
(1986), les particules provenant des phénomènes érosifs
constituent la fraction la plus importante. Les dimensions des particules
responsables de la turbidité varient de 10 mm à 0,1 mm.
Selon l'OMS (1986), la turbidité va de pair avec de
nombreux indicateurs de la qualité de l'eau de boisson ou exerce une
influence sur eux. La turbidité peut mettre les microorganismes à
l'abri de la désinfection, stimuler la croissance bactérienne et
entraîner une demande élevée en chlore. En effet, il arrive
souvent que les désinfections ne détruisent pas les
bactéries pathogènes et fécales présentes dans
l'eau lorsque la turbidité est supérieure à 5 UNT (OMS,
1994). Ceci est très important pour les eaux de la rivière
N'Djili qui servent de matières premières pour la production de
l'eau potable.
Le pH évolue de février (6,803) à mai
(7,148) avec un léger fléchissement au mois de mars (6,468) et
une remontée en août (7,125). On observe des différences en
rapport avec les saisons : 6,786 en saison des pluies et 7,090 en saison
sèche. Kiyombo et al (1997) que les eaux des rivières à
Kinshasa accusent une tendance à l'acidification en saison des pluies.
De manière générale, nos recherches indiquent une
augmentation progressive de pH jusqu'à atteindre le niveau le plus
élevé en août.
La conductivité électrique permet
d'évaluer rapidement et très approximativement la
minéralisation globale d'une eau. Elle est directement liée
à la concentration des particules ionisées (anions et cations).
La conductivité moyenne observée varie de 3,933 (mars) à
154,333 min /cm2.s.
Le phosphate est constant. Il décroît du mois
d'avril au mois d'août. Le taux moyen est de 0,668 mg/l. Ils proviennent
essentiellement des eaux ménagères ou eaux grises et des engrais
chimiques. La diminution du taux des phosphates du mois d'avril au mois
d'août s'explique par la diminution des apports.
La teneur en fer est de 0,396 mg/l en moyenne. A partir d'une
teneur de 0,05 mg/l de fer un goût désagréable peut
être perçu. Pour Lobo et al (1995), le fer développe une
turbidité rouge - brune à partir de 5 mg/l. Elle est susceptible
de tâcher le linge et les accessoires de plomberies et de porter atteinte
à la qualité de certains produits de l'industrie alimentaire
(bière, boissons gazeuses, eaux embouteillées). La
présence de fer dans les eaux naturelles peut être
attribuée à la dissolution des mines acides, aux infiltrations
provenant des remblais, aux égouts et aux industries pharmaceutiques
(OMS, 1986).
Le Calcium est l'élément déterminant dans
la dureté des eaux. Sa teneur moyenne dans l'eau de la rivière
N'Djili s'élève à 22,821 mg/l.
Le dioxyde de carbone se trouve dans toutes les eaux de
surface à des concentrations inférieures à 10 mg/l. La
présence de CO2 et de la lumière favorise la
photosynthèse des végétaux aquatiques et des algues
vertes. Sa teneur varie de 12,6528 (février) à 13,850 mg/l dans
la rivière N'Djili.
Au point de vue bactériologique et parasitologique, les
résultats de ces travaux montrent que 100 % des échantillons
d'eau examinés présentent des germes - test de contamination
fécale. Ils corroborent les résultats antérieurement
observés (Luboya, 1997 et 1999) sur les rivières Yolo, Makelele
et N'Djili. 92 échantillons d'eau ont fait l'objet d'examens
parasitologiques. Ces examens ont révélé la
présence des parasites à dissémination fécale et
urinaire : Anguillula intestinalis (11,11 %), Ancylostoma (1,23),
Balantidium (3,70), Entamoeba (1,23), Giardia (90,12) Cercaires de Schistosoma
(9,48 %), Trichiuris trichura (2,46 %) et Trichomonas (25,82 %). Cela confirme
la pollution fécale des eaux de la rivière N'Djili. Les
études menées par Kiabilua et al. (1999) confirment nos
conclusions : en effet, ces auteurs ont trouvé le Vibrio cholerae
dans les zones inondables et mares d'eau stagnantes dans certains quartiers en
particulier à Limete (quartiers Ndanu, Nzadi et Mbamu). Ces parasites
constituent un danger pour la santé publique. Pour l'OMS (1994), les
protozoaires pathogènes, les helminthes et les organismes libres ne
doivent pas être présents dans l'eau de boisson. Car, il suffit de
quelques-uns de ces organismes ou même d'un seul pour provoquer une
infection chez l'homme.
Ce profil bactériologique et parasitologique des eaux
de la rivière N'Djili s'explique par le fait que celle - ci tout comme
les autres cours d'eau du bassin versant de la rivière N'Djili et de
Kinshasa en général sont devenus des voies habituelles pour
l'évacuation des eaux usées, des excrétas et des
déchets divers. Pourtant, les eaux usées ont une
concentration moyenne en bactéries totales de 108 (Bontoux, 1984).
Saunier (1979) donne des valeurs encore plus importantes pour 100 ml
d'échantillon :
§ Coliformes totaux 108
§ Coliformes fécaux 5.107
§ Streptocoques fécaux 106
§ Particules virales 103
§ Salmonelles 102
Cette charge bactériologique est encore plus
élevée pour les eaux vannes où le nombre des germes test
de contamination fécale peut atteindre 10 milliards par 100 ml (Rouhart,
1986).
Enfin, l'étude des variations saisonnières
montre que les eaux sont plus chargées en saison humide qu'en saison
sèche. Ce fait a été également constaté par
divers auteurs notamment Lobo et al (1997) et Kiyombo et al (1997). La
gravité de la pollution observée traduit l'importance des
décharges liées elles - mêmes au degré
d'urbanisation parfois sauvage dans certains sites (Kisenso, quartier Malemba
et Maziba à Matete, quartier Abattoir à Masina, quartier
Mbanza-Lemba et Livulu à Lemba...) associée à l'absence ou
à l'insuffisance des structures d'assainissement.
La rivière N'Djili est le miroir de la santé et
de l'état global du système hydrologique de l'ensemble du bassin
versant. C'est pourquoi, eu égard aux résultats obtenus, les eaux
de la rivière N'Djili et de ses affluents situés dans la partie
urbaine du bassin versant sont excessivement polluées. Elles ne peuvent
être utilisées à l'état brut que pour un nombre
réduit d'usages : refroidissement et irrigation. Tout autre usage
à des fins domestiques impliquant l'utilisation des eaux brutes non
traitées ainsi que l'arrosage et le nettoyage des légumes doit
être proscrit.
En concordance avec les recherches antérieurement
menées au niveau de la rivière N'Djili (Luboya, 1997 et
1999 ; Golama et Lohaka, 1999) et sur la rivière Lukaya, un des
principaux affluents de la rivière N'Djili (Konde, 1993) et Kiyombo et
al (1997), les eaux de surface dans le bassin hydrologique de la rivière
N'Djili sont excessivement polluées. Cette pollution est de nature
biologique, organique et
fécale. En fait, le bassin versant de la rivière
N'Djili ne fait pas exception. A Kinshasa, les cours d'eau sont les points
d'aboutissement de tous les déchets produits à travers la ville
ce qui a fait dire à Luboya (1999) que les rivières à
Kinshasa sont des poubelles publiques et des égouts à ciel ouvert
(Photos 13 et 14). Et Golama et al (1999), Kiyombo et al (1997) et Konde (1993)
abondent dans le même sens en affirmant que la population de Kinshasa
utilise les cours d'eau comme exutoires pour éliminer les déchets
et les excrétas humains et animaux.
La présence voisine des cours d'eau est providentielle
pour les populations riveraines parce qu'elles constituent les voies
habituelles pour l'évacuation de tous les déchets produits dans
les parcelles. En outre, les latrines de la plupart des parcelles riveraines
communiquent directement ou indirectement à l'aide d'une canalisation
avec les cours d'eau où elles déversent les excrétas
à l'état brut. En plus, à l'occasion des pluies, les gens
débouchent certaines fosses septiques et laissent couler les
matières fécales dans les caniveaux voisins ou simplement dans la
rue. Le péril fécal est donc une
réalité permanente. Cette situation est aggravée par la
désarticulation et l'effondrement des services d'hygiène publique
qui a entraîné la dégradation du niveau de l'hygiène
individuelle et collective.
Malgré cette forte pollution et les risques que cela
implique pour la santé publique et la vie humaine, la population utilise
ces eaux à l'état brut. C'est un fait constant au niveau de
certains cours d'eau du bassin de la rivière N'Djili (rivières
N'Djili, Kwambila, Matete, Lukaya) pour divers usages domestiques :
arrosage et nettoyage des légumes, baignades, lessive, lavage de la
vaisselle, besoins culinaires voire même utilisation comme eau de
boisson. En effet, l'approvisionnement en eau potable constitue un grand
problème pour la grande majorité de la population urbaine de
Kinshasa. Ces faits sont corroborés par les observations de Golama et
Lohaka (1999) sur la rivière N'Djili et de Konde (1993) sur la
rivière Lukaya.
En effet, les besoins de Kinshasa en eau potable
s'élèvent à 527 500 m3 par jour alors que la Regideso ne
produit que 381 900 m3 par jour soit un déficit journalier de
près de 220 000 m3 (Ministère de la santé publique et al.,
2000). Pour les communes raccordées au réseau de distribution de
la Regideso, on observe des fournitures irrégulières très
souvent tardives à des heures indues (au-delà de 22 heures avec
arrêt autour de 4 heures du matin), des interruptions intempestives qui
peuvent prendre parfois plusieurs jours voire des semaines...La situation est
très grave pour les habitants des sites d'habitats spontanés
dépourvus des réseaux de distribution d'eau et
d'électricité où la plupart des ménages
s'approvisionnent dans les cours d'eau et dans des sources non ou mal
aménagées. Parfois, les ménagères parcourent de
grandes distances pour puiser de l'eau au robinet allant très souvent
au-delà de la distance de 400 m qui est généralement
acceptée comme le maximum dans le cadre de la disponibilité en
eau potable. Au-delà de cette distance, l'approvisionnement en eau
potable devient une corvée épuisante et insupportable.
L'accès à l'eau potable est donc un problème
préoccupant dans l'ensemble du bassin versant de la rivière
N'Djili. L'important déficit en eau potable est comblé par
l'utilisation des eaux des rivières et des sources non ou mal
aménagées comme l'indiquent les observations sur le terrain
(Photos 23, 24 et 25). Ces faits ont été également
constaté par Kiyombo et al (1996).
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa59.png)
Photo 33: Les enfants se
baignent dans la rivière N'Djili malgré la forte pollution de
ces eaux.
La situation est donc préoccupante sur le plan de la
santé publique surtout si l'on considère que 17,0 % des
ménages ne disposent pas des latrines en République
Démocratique du Congo soit respectivement 5,3 % en milieu urbain et 22,5
% en milieu rural. En outre, la plupart des ménages (63,5 % dans
l'ensemble et 41,3 % dans le milieu urbain) utilisent des latrines non
hygiéniques (Ministère de la Santé Publique, 1998). On
sait également que 75 % des ruraux et 32 % des citadins n'ont pas
accès à l'eau potable en Afrique.
Photo 34: Des femmes
adultes se baignent dans les eaux polluées de la rivière
N'Djili.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa60.png)
Photo 35: Les eaux de la
rivière N'Djili permettent de combler le déficit en eau pour
usage domestique: nettoyage de la vaisselle et eau de boisson.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa61.png)
Photo 36: Une bonne partie
de la population des zones d'extension est dépourvue de raccordement de
la Regideso: la population puise l'eau dans la rivière Kwambila
située dans le bassin versant de la rivière N'Djili.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa62.png)
Photo 37: Un puit mal
aménagé situé dans la vallée de la rivière
N'Djili dans le lit majeur sert à la population pour
l'approvisionnement en eau destinée à satisfaire les besoins
domestiques.
![](Etude-systemique-du-bassin-versant-de-la-riviere-N-Djili--Kinshasa63.png)
Photo :Un puit mal aménagé situé
dans dans le lit majeur de la rivière Matete utilisé par la
population pour l'approvisionnement en eau destinée à satisfaire
les besoins domestiques.
Les statistiques sont claires : 75 % des 49 millions des
décès observés dans le monde sont dus à des
dégradations de l'environnement et du mode de vie (Philogène,
1992) ; et, dans les pays en développement, 14 millions d'enfants
de moins de 5 ans meurent chaque année des maladies d'origine hydrique
dont 3 millions pour les maladies diarrhéiques qui affectent 900
millions des personnes dont on constate annuellement 3,3 millions des
décès. Trois millions et demi des personnes sont affectées
par des parasites intestinaux et 40 millions contractent des infections
à trématodes (Triay-Kone, 1997). En outre, cet auteur signale
qu'en Afrique, 80 millions des personnes sont exposées au choléra
et 16 millions des cas de fièvre typhoïdes sont enregistrés
chaque année. Entre-temps, 2,5 milliards d'hommes sur la terre souffrent
chaque année des maladies liées à l'absence de l'eau ou
à sa contamination ou à la mauvaise hygiène publique (OMS
citée par Anonyme, 1997). Pour l'UNICEF (1991), 74 % des maladies
observées en Afrique relèvent d'une cause liée directement
ou indirectement à l'eau et à l'absence des systèmes
d'assainissement et d'évacuation des déchets. L'OMS citée
par Gunnar Lindh (1983) que 80 % de toutes les maladies connues sont en rapport
avec l'eau.
En raison des conditions d'hygiènes défectueuses
et dramatiques et de l'effondrement des services d'hygiène publique
associés à l'absence des structures opérationnelles et des
stratégies efficaces d'assainissement, on observe une recrudescence des
maladies d'origine hydrique et des maladies dues à la dégradation
de l'environnement. C'est ainsi qu'en 1997, les cas suivants ont
été enregistrés :choléra (404 cas),
poliomyélite (508 cas), fièvre typhoïde (16 584 cas),
dysenterie (28 348), méningite (956 cas) et la pneumonie (33 848 cas).
Le choléra sévit pratiquement à l'état
endémique dans certains sites (Barumbu) et d'autres maladies sont
régulièrement déclarées (Bilharziose, Amibiase,
filariose et diverses verminoses. Ces maladies éclosent et fleurissent,
en général, dans les milieux pauvres.
La plupart des maladies sont évitables si on sait, si
on veut les éviter (Poucel, 1960). En effet, des études
menées par l'OMS (1997) citée par Gopalan et Sumeet (2000)
indiquent que 90 % des maladies diarrhéiques peuvent être
évitées en effectuant des interventions réalisables sur
l'environnement et la contribution de l'environnement à la malaria est
estimée à 90 %, aux IRA ( Infections Respiratoires Aiguës)
à 60 % et au cancer à 25 %. En outre, Les auteurs
précités indiquent que la réduction projetée de la
morbidité due aux meilleurs systèmes Environnement et
Systèmes Sanitaires en sigle E & S varie de 80 à 100 % dans
le cas du choléra et de la fièvre typhoïde, de 60 à
70 % en ce qui concerne le trachome, la conjonctivite et la schistosomiase, et
de 40 à 50 % pour les maladies diarrhéiques, l'ascaridiose et les
infections de la peau. En améliorant l'environnement domestique de 20 %
seulement, il est possible de diminuer le taux des maladies de 30 %.
Comme on le voit, l'assainissement, la mise en oeuvre d'une
politique rationnelle et réaliste de protection de l'environnement et la
préservation de la qualité de l'eau permettront de combattre
efficacement et même, à terme, d'éradiquer beaucoup de
maladies. Des milliers de vies humaines pourront être sauvés et
des milliards ainsi économisés pourront être
affectés à d'autres secteurs : création d'emplois,
éducation, culture...
En rapport avec les effets de l'urbanisation sur
l'environnement, un colloque organisé ,par l'Organisation des Nations -
Unies à New York en 1970 a relevé les faits suivants :
l'explosion démographique urbaine, la surcharge des équipements
urbains et la pollution excessive de l'environnement, le fait que toute
augmentation de la population entraîne une dégradation
supplémentaire de l'environnement. Les observations menées sur le
terrain confirment ces faits. On peut dire que l'environnement à
Kinshasa est soumis à rude épreuve. Dans le bassin versant de la
rivière N'Djili, cette situation est caractérisée
par :
- Les inondations répétées et dramatiques
dans le cours inférieur de la rivière N'Djili ;
- Des graves érosions dans la partie haute avec
l'ensablement concomitant des parties basses : c'est le cas de Kisenso qui
est profondément labouré par des érosions et de Matete
dont les quartiers situés à l'interface Matete - Kisenso sont
engloutis par des milliers de tonnes des sables et d'autres matériaux
arrachés aux collines de Kisenso ;
- La surcharge de quelques rares équipements
collectifs encore opérationnels à Matete et à
Lemba ;
- L'obstruction des caniveaux et collecteurs d'eaux
usées et pluviales par les sables provenant des sites
érodés situés en amont et par des immondices et autres
déchets.
La situation est aggravée par le manque d'entretien, la
destruction régulière des infrastructures existantes et le manque
des ressources pour l'acquisition des équipements modernes,
adaptés et proportionnels aux problèmes à résoudre.
Pain (1979) a constaté que la superficie occupée augmentait
chaque année de 700 hectares à partir de 1957 et que, depuis
1960, la distribution des parcelles se faisait dans l'anarchie la plus totale
sans contrôle réel des services d'urbanisme. Le tapis
végétal, quant à lui, subit une destruction
irrémédiable avec une dégradation progressive du site
(érosion, inondation). En 1968, la forêt ne représentait
plus que 1 % contre 7 % en 1958. De 1957 à 1975, les zones industrielles
sont passées de 17 à 8 % et les équipements collectifs de
31 à 15 %. Pour Flouriot et al (1975), la ville de Kinshasa était
bien équipée pour une population de 400 000 habitants en 1960.
Quarante ans plus tard, non seulement il y a eu un manque évident
d'entretien des équipements existants qui se sont dégradés
au fil des ans jusqu'à disparaître complètement au niveau
de certains sites, mais en plus rien n'a été fait pour construire
de nouveaux équipements alors que la population a dépassé
le cap de 6 millions d'habitants. Les nombreuses catastrophes naturelles
observées dans le bassin versant de la rivière N'Djili sont dues
à la mal gouvernance et à la mauvaise gestion de l'espace et de
l'environnement. En saison des pluies, les habitants des zones sensibles et
à risques exposées aux catastrophes (érosions,
inondations) sont en permanence dans l'inquiétude soit de voir leurs
biens et leurs maisons disparaître emportés par les flots des eaux
en furie ou engloutis dans des profonds ravins soit tout simplement de perdre
leur vie. Dans ces conditions, ce n'est pas seulement la qualité de la
vie mais la vie elle-même qui est compromise.
Les catastrophes sont la conjonction de deux
éléments, l'aléa et les conditions de
vulnérabilité. Dans le bassin versant de la rivière
N'Djili et de manière générale à Kinshasa, les
catastrophes observées reconnaissent les conditions de
vulnérabilité suivantes :
- L'occupation illégale et anarchique des sites avec
très souvent la complicité des agents du Ministère ayant
les Affaires foncières dans ses attributions et des chefs coutumiers qui
vendent les terres en violation flagrante des dispositions légales en la
matière et plus particulièrement celles des dispositions
pertinentes de la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 modifiant et
complétant la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant
régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés appelée couramment
« Loi foncière » ;
- La non viabilisation préalable des sites avant leur
occupation effective ;
- L'inexistence, le sous-dimensionnement et/ou la destruction
des infrastructures de base essentielles et en particulier, des égouts,
des caniveaux et collecteurs destinés à l'évacuation des
eaux usées et pluviales ;
- Les tracés des routes (rues et avenues)
perpendiculaires aux courbes de niveau dans la partie collinaire ;
- L'occupation illégale et irréfléchie
des sites sensibles réputés « non
aedificandi » (zones inondables et sites collinaires à forte
pente de 8 à 20 % voire plus) au mépris des normes urbanistiques
et en violation des textes légaux et réglementaires notamment le
décret du 20 juin 1957 sur l'urbanisme et des textes subséquents
comme l'arrêté ministériel n° 60 / CAB / 017 / TP du
20 avril 1972 portant interdiction de construire dans les zones non loties et
non aménagées de la ville de Kinshasa ;
- Le non-respect de la loi et l'absence d'un plan
d'aménagement rationnel et de stricte application.
A la lumière des observations effectuées sur le
terrain, on doit admettre que l'observation suivante faite par Pain (1972)
demeure d'actualité : « à Kinshasa, on construit
sur des collecteurs ou des conduites d'eau et sous les câbles
électriques à haute tension, sur des versants abrupts et fragiles
des collines ou dans les espaces verts, en bordure des rues, des voies
ferrées, des rivières et des cimetières. Des quartiers
naissent spontanément partout où l'accès est plus ou moins
possible ». Cela traduit très bien la situation qui
prévaut actuellement dans le bassin versant de la rivière
N'Djili.
Sur le plan institutionnel, on observe sur le terrain une
absence de collaboration et, dans certains cas, l'existence d'un antagonisme
latent entre les divers services chargés de la gestion des terres en
l'occurrence ceux des Affaires foncières et de l'urbanisme qui
relèvent de deux ministères différents. Les premiers
créent des lotissements et distribuent des terres sans requérir
au préalable les avis urbanistiques indispensables tandis que les
seconds délivrent parfois des avis favorables sans tenir compte de la
nature des terrains et du degré de compatibilité entre ceux - ci
et l'affectation. Ce désordre est bien entendu favorisé par
l'absence d'un plan d'aménagement opérationnel.
La poursuite de l'urbanisation s'effectue par morceau au
hasard des circonstances sans un plan d'aménagement confectionné
selon les règles de l'art.
En dehors du plan de 1950, tous les autres plans qui ont suivi
ont échoué : Plan régional (1967), Schéma
Directeur d'Aménagement Urbain (1975), Projet de Développement
Urbain (1985) Dans tous les cas, les causes de cet échec sont les
mêmes : impossibilité de maîtriser la croissance de la
population et de l'espace construit, l'absence d'une volonté politique
nettement affirmée, le manque des ressources appropriées, la
pauvreté. A cela, il convient d'ajouter les remous de la
démocratisation pour le PDU. En effet, dans les quartiers
spontanés, la population vit dans des logements insalubres, sur un site
non viabilisé dépourvu des infrastructures de base essentielles,
parfois éloigné des lieux habituels de travail et difficile
d'accès. La ville poursuit ainsi son développement de
manière chaotique comme un cancer. Comme on le constate,
l'urbanisme, entendu comme « une organisation consciente de
l'espace d'une ville ou mieux l'exploitation rationnelle et systématique
d'un site géographique visant à agencer les ouvrages de toute
nature pour organiser et développer de façon commode la vie des
habitants » (Aurélie, 1970), n'est pas appliqué
à Kinshasa.
Or, la protection et la gestion durable des bassins versants
passent impérativement par leur aménagement. Pour un
aménagement rationnel du territoire, il convient de retenir que le
bassin versant constitue une unité d'aménagement (Maldague et
al., 1997). Selon Maldague (2001), les plans d'aménagement des bassins
versants doivent s'intégrer dans les programmes généraux
de mise en valeur de préférence à long terme. Le haut
bassin est une zone de protection (domaine forestier de protection) voire une
zone critique. Le bassin versant de la rivière N'Djili a l'avantage de
présenter deux parties à destinée
différentes : urbaine et rurale. Son aménagement rationnel
doit respecter les principes suivants :
1. Maintenir l'équilibre naturel dans le haut bassin
en préservant le couvert forestier, en assurant le reboisement et en
privilégiant les activités d'agroforesterie par rapport à
d'autres types d'activités. Il suffit pour ce faire de respecter le
caractère rural de cette partie et d'intensifier le
reboisement ;
2. De protéger les zones humides et éviter d'y
ériger des habitations tout en encourageant l'organisation des
activités écologiquement viables ;
3. La protection des pentes et des talus par une politique de
gestion rationnelle des terres, de respect des normes urbanistiques dans
l'habitat et de viabilisation préalable des sites avant toute
occupation
5.2. CONCLUSION
Le bassin versant de la rivière N'Djili est un
système complexe comprenant deux parties distinctes : la partie
rurale ou provinciale située dans la province du Bas-Congo
possèdant encore une certaine couverture végétale
naturelle et le sous -système urbain à Kinshasa presque
totalement déboisé qui continue à subir une pression
anthropique très forte due à l'occupation systématique de
tous les espaces disponibles. On observe dans cette zone une situation
caractérisée par la promiscuité l'enclavement les
logements précaires l'absence déquipements collectifs et
d'infrastructures de base essentiels et la dégradation contine de
lenvironnement que rien ne semble freiner. L'ensemble de ces facteurs
associés à la pauvreté extrême et aux contraintes
éco-climatiques créent un environnement extrêmement
vunérables vis-à-vis des aléas naturels.
L'approche systémique s'est
révélée indispensable pour l'étude d un systeme
aussi complexe. Pour une meilleure efficacité elle a été
enrichie par l'emploi des méthodes spécifiques appropriées
notamment l'étude documentaire l'analyse des échantillons d'eau
au laboratoire au point de vue physico-chimique bactériologique et
parasitologique les observations directes sur le terrain soutenus par de
nombreuses visites de prospection sur l'ensemble de la partie urbaine du
bassin versant et enfin l'élaboration de la cartographie
numérique participative qui est l'expression graphique du zonage et de
l'application de la méthode systémique.
L'analyse des échantillons d'eau de la rivière
N'Djili a été effectuée conformément aux
méthodes utilisées au laboratoire de l'Ecole de Santé
Publique de l'Université de Kinshasa (Kiyombo 1996) telles que
préconisées par divers auteurs (Rodier 1982; HACH, 1983 et
Bontoux, 1984). Les résultats obtenus indiquent une pollution de nature
biologique, organique et fécale. Ils confirment les résultats des
recherches menées antérieurement par Luboya (1997 et 1999), et
Golama et Lohaka (1999). D'autres chercheurs travaillant sur la rivière
Lukaya, un affluent important de la rivière N'Djili, ont abouti aux
mêmes conclusions (Konde, 1993 et Kiyombo et al., 1996).
Les observations directes réalisées sur le
terrain au cours de nombreuses visites de prospection portant sur l'ensemble du
bassin versant ont permis de recueillir beaucoup de données de terrain
à partir des quelles des cartes géographiques spécifiques
ont été réalisées grâce aux méthodes
et tecniques de cartographie classique et de cartographie numérique
participative. La carte numérique numérique donne les indications
suivantes:
1. L'ensemble des éléments appartenant au
sous-système urbain du bassin versant de la rivière N'Djili
notamment les nombreux cours d'eau et l'habitat (communes et quartiers);
2. Les diverses dégradations de l'environnement et
leurs localisations précises;
3. Les zonesq à risques des catastrophes naturelles.
La représentation graphique des données a permis
d'établir de façon indubitable les liens existant entre les
divers types de dégradations du site, les mauvaises conditions de
l'environnement et la pollution des eaux et de mettre en évidence
l'extrême complexité de la situation.
A la lumière des résultats obtenus, on peut dire
que la partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili est
confrontée à une crise écologique et environnementale
d'origine anthropique particulièrement aiguë qui s'est
installée de manière permanente. Il en est de même de
Kinshasa, citée par Giacoutino (1977) parmi les villes tropicales
« champignons ». Le bassin de la N'Djili
subit la loi inexorable de l'entropie et se trouve en dégradation
préoccupante et constante par suite des actions humaines. Dans les zones
d'extension appelées également ZAC ou Zones d'auto construction
par Pain (1975), la population, très pauvre, vit dans des conditions
humainement inacceptables. Elle est victime d'une violation massive des droits
humains fondamentaux dans les domaines social, environnemental et du
développement. C'est donc un site à haut risque qui met en
péril la santé et la vie et ne permet pas l'épanouissement
complet et le bien-être des hommes. Les effets des actions humaines sur
le bassin versant de la rivière N'Djili sont extrêmement
graves.
Ainsi, l'audit environnemental dans le bassin versant de la
rivière N'Djili présente un tableau dramatique et très
sombre caractérisé par :
1. Une pollution excessive des eaux de surface de nature
biologique, organique et fécale associée dans la partie
terminale de la rivière N'Djili à une pollution industrielle
localisée surtout au niveau des quartiers Ndanu et Kingabwa dans la
commune de Limete;
2. Un approvisionnement en eau potable très
déficient qui conduit la population à s'approvisionner dans les
rivières et les sources non ou mal aménagées ;
3. L'absence de gestion rationnelle des déchets :
d'où l'émergence de nombreux dépotoirs sauvages dans des
lieux non appropriés notamment les rues, les marchés, les
écoles, les croisements des rues et avenues et transformation des
rivières en poubelles publiques et égouts à ciel
ouvert .
4. La recrudescence et exacerbation des maladies vectorielles
(malaria et trypanosomiase) et celles d'origine hydrique et réveil des
maladies jadis éradiquées ou en sommeil ;
5. La détérioration de la qualité de la
vie due à la pauvreté absolue des populations provoque une grave
polarisation sociale : concentration des pauvres et des autres couches
sociales défavorisées, exclus de la vie de la cité,
dans les zones marginales. La pauvreté extrême dans laquelle vit
la grande majorité de la population dans le bassin versant de la
rivière N'Djili constitue un facteur important de
vulnérabilité. Comme l'indique Wilches - chaux (1985), la
vulnérabilité aux catastrophes est liée à la
pauvreté et le pauvre est à la fois agent et victime des
dégradations de l'environnement (Banque Mondiale, 1992)
6. Une crise aiguë de logement due à de grandes
distorsions entre d'une part une croissance démographique explosive,
l'extension incontrôlée de l'espace bâti et d'autre part, la
pauvreté absolue dans laquelle se débat la majorité de la
population, le taux exorbitant du loyer, le coût important de la
construction ;
7. L'occupation systématique de tout espace disponible
par des constructions pour les logements ;
8. La destruction systématique de la forêt et de
toute végétation ;
9. L'Intensification de la consommation de l'espace, sans
planification préalable, et de l'utilisation des terres aux fins de
construction entraînant l'occupation anarchique des zones marginales et
à risque (zones inondables et zones collinaires à forte pente)
sur un terrain sablo - argileux et fragile;
10. Des érosions spectaculaires dans les zones
collinaires à forte pente : à cet égard, la commune
de Kisenso, siège d'une activité érosive intense,
présente près de 39 érosions majeures dont vingt-et-un,
spécialement étudiée, ont entraîné la perte
d'environ 9 097 635,3 tonnes des matériaux du sol arrachés aux
collines et emportées vers le bas-fonds par les eaux de ruissellement.
Les érosions constituent le plus grave problème
mésologique de l'Afrique et spécialement pour ce site (Kabala,
1994);
11. De graves inondations observées
régulièrement dans les zones basses en saison des pluies. Les
quartiers suivants sont chaque année affligés par cette
calamité : Nzadi, Kingabwa et Ndanu (commune de Limete), Malemba et
Maziba (commune de Matete), Dingi-Dingi, Nsola et Kisenso-Gare (commune de
Kisenso), Lemba-Imbu (commune de Mont-Ngafula) et quartier Abattoir (commune de
Masina) ;
12. L'ensablement et inondations dans les quartiers
situés à l'interface Kisenso-Matete notamment les quartiers
Totaka, Lubefu, Vivi, Dondo et Général Basuki dans la commune de
Matete : près de 1 684 278,5 tonnes de sables provenant des
quartiers Révolution, Gomba et Regideso (commune de Kisenso) s'y sont
déjà déversés entraînant d'importants
dégâts matériels, l'ensevelissement des maisons et des
pertes en vies humaines ;
13. La diminution de débit, envasement, exhaussement
et étalement des lits des rivières par suite d'une charge solide
importante provenant des matériaux arrachés aux collines par les
érosions et des divers déchets déversés dans les
cours d'eau ou amenés par le ruissellement entraînant
l'augmentation des pointes de crues et l'accroissement des risques
d'inondations.
14. Sur le plan juridique, comme l'ont constaté
Caponera (1985) et Conac et al (1985) dans le domaine de la gestion des eaux,
les lois et règlements sont promulgués pour répondre
à des situations de fait sans préoccupation pour les
intérêts globaux et les besoins futurs du pays. Il s'agit d'un
ensemble des décisions hétérogènes dans divers
domaines, agricoles, industriel, domestique, et énergétique
prises de manière ponctuelle. Il n'y a pas d'harmonisation entre les
projets à finalités différentes ni une bonne coordination
entre les autorités différentes chargées de les
préparer et les exécuter. Les observations de ces auteurs
demeurent valables en matière d'environnement en général
et d'aménagement dans notre pays. L'absence d'un plan
d'aménagement opérationnel complique davantage la situation et ne
permet pas une gestion rationnelle et durable du bassin versant de la
rivière N'Djili.
Cette situation trouve son origine dans l'absence de gestion
rationnelle de l'espace aggravé par la pauvreté absolue de la
population et l'inexistence d'un plan d'aménagement
intégré, le non-respect et la violation systématique de la
législation et des textes réglementaires en matières
foncières et urbanistiques. Dans ces conditions, on peut donc dire que
ce n'est pas seulement « la qualité de la vie » mais
c'est « la vie » elle - même qui est compromise
En fait, comme le constatent Barre et Theys (1985), ce sont
les titulaires des bas revenus qui sont affectés par la mauvaise
qualité de l'environnement. En effet, les catégories sociales les
plus défavorisées cumulent des conditions pénibles de
travail, des logements exigus, bruyants et sans confort, la proximité
des voies rapides et des zones industrielles, des distances habitat - travail
importantes, un manque total d'équipements collectifs notamment
l'absence de terrains de jeux, d'espaces verts...Au niveau du bassin versant de
la rivière N'Djili, la demande sociale en environnement de
qualité se traduit par la recherche des logements salubres,
spacieux, calmes et sûrs ; la sécurisation de l'habitat
contre les catastrophes naturelles, la création des espaces verts de
proximité, des sites et des plans d'eau de loisirs,
l'amélioration des conditions de travail et la création d'emplois
rémunérés pour lutter contre le chômage, la
sécurité alimentaire pour tous et un approvisionnement suffisant
en eau potable ainsi que la lutte contre la pauvreté.
Sur le terrain, de nombreuses organisations non
gouvernementales (ONG) nationales et internationales s'efforcent
d'atténuer et de combattre les effets néfastes des catastrophes
naturelles par des interventions humanitaires sous forme de secours d'urgence
chaque fois qu'une catastrophe se produit (assistance en nourriture,
médicaments, eau potable et en divers non vivres). Cependant, ces
interventions tout en étant utiles et louables demeurent
néanmoins inefficaces et sans impacts réels sur le terrain en
raison de leur caractère purement sectoriel ne prenant en
considération que les dimensions relatives à l'alimentation et
à la santé sans tenir compte des questions liées à
l'aménagement du territoire et au bien-être complet des
populations victimes. Elles se caractérisent, en outre, par la
dispersion des efforts, le manque de coordination et de planification et
l'absence d'une vision globale à moyen et long terme.
La population prend progressivement conscience de la
dangerosité de la situation et se mobilise pour lutter contre ces
dégradations de l'environnement et les calamités qui en
résultent en créant des associations, des syndicats d'initiatives
et parfois des regroupements momentanés. Mais sans moyens
conséquents ni expertise éprouvée dans un domaine aussi
complexe, leurs actions revêtent un caractère dérisoire.
L'Etat doit créer des conditions pour la jouissance pleine et
entière de tous les droits humains fondamentaux: seul l'Etat peut
mobiliser des ressources matérielles, financières et humaines
suffisantes pour assurer l'amélioration des conditions de vie, la
réhabilitation et l'amélioration de la qualité de
l'environnement global ainsi que l'assainissement du milieu. Des efforts
énergiques et planifiés sur le court, moyen et long terme avec la
participation consciente et active de la population sont indispensables pour
l'édification d'un environnement de qualité pouvant
répondre aux besoins essentiels des hommes et capables de favoriser
l'épanouissement des individus et des collectivités ainsi que
l'harmonie entre les groupes sociaux (Maldague et al, 1997).
Pour assurer à tous une meilleure qualité de
la vie, les droits à jouir d'une meilleure prise en charge des
catastrophes par la collectivité avec l'aide de la communauté
internationale, les droits à un environnement sain et au
développement doivent être garantis pour tous sans discrimination.
Selon la Commission des droits de l'Homme des Nations - Unies citée par
Vichninc (1981), le droit au développement comprend « le droit
à la vie, le droit à un niveau minimal d'alimentation,
d'habillement, de logement et des soins médicaux, le droit à un
minimum de sécurité et à l'inviolabilité de la
personne, le droit à la liberté de pensée, de
conscience et de religion et le droit à la participation, condition
essentielle à la jouissance de tous les autres droits. Il faut un
développement qui respecte l'Homme et sa culture et qui vise la
satisfaction de ses besoins essentiels. De plus, le droit à un
environnement sain est un élément important de la qualité
de la vie. En effet, comme le disent Kabala et Maldague (1993), il n'y a pas de
développement humain et durable sans environnement de qualité. En
République Démocratique du Congo, on croit à tort que les
Droits de l'Homme sont liés uniquement aux libertés civiles et
politiques ; on ne pense généralement pas aux autres Droits
notamment au Droit à un environnement sain et au droit au
développement.
En effet, le développement est un processus par lequel
les individus et les sociétés se dotent de la capacité de
satisfaire leurs propres besoins et d'améliorer leur qualité de
vie (Durning, 1989); d'autres estiment que c'est la modification de la
biosphère et l'emploi des ressources humaines, financières,
vivantes et non vivantes, pour satisfaire aux besoins des hommes et
améliorer la qualité de leur vie (UICN, 1980). Pour la Banque
mondiale (1992), « qui dit développement, dit forcément
amélioration des conditions de vie des populations ». Dans
tous les cas, deux éléments principaux doivent être
retenus : la satisfaction des besoins essentiels des hommes et
l'amélioration de la qualité de la vie. Un tel
développement doit être compatible et en équilibre avec les
exigences d'un environnement écologiquement sain pour être durable
et être réellement bénéfique pour l'homme. La
République Démocratique du Congo doit s'orienter vers une
société plus humaine où l'homme, jouissant de tous ses
droits fondamentaux, trouve toutes les conditions propices à son
développement et à son bien - être ainsi qu'à ceux
de sa famille. Tels sont les défis à relever pour un
aménagement rationnel et l'amélioration de la qualité de
vie des populations dans le bassin versant de la rivière N'Djili.
5.3.-
RECOMMANDATIONS
La prospective consiste à fonder l'action
présente sur une analyse et une évaluation des problèmes
à venir (Barre et Thys, 1985). L'environnement et l'aménagement
du territoire sont des domaines, par excellence, où la prospective
revêt une importance capitale. Lorsqu'il y a une évolution
irréversible ou quand la santé publique est en jeu, la
rationalité et l'efficacité passent par la prévention et
l'anticipation. C'est d'ailleurs suivant la même logique que sont
réalisées les études d'impacts environnementaux. C'est
pourquoi, pour assurer la préservation de l'environnement et
améliorer la qualité de la vie et même préserver la
vie humaine dans le bassin versant de la rivière N'Djili, la
démarche doit être à la fois préventive,
systématique, transsectorielle et basée sur les principes de la
systémique. Ainsi, nous recommandons les mesures suivantes pour
résoudre de manière globale et durable les problèmes qui
s'y posent :
1.-
DANS LE DOMAINE DE L'AMÉNAGEMENT
1. Créer un organisme permanent et
interministériel placé sous l'autorité du Parlement ou de
la Présidence de la République, doté de la
personnalité civile et chargé de la planification et de
l'aménagement ainsi que de la coordination, de l'application et du suivi
de la mise en oeuvre des plans d'aménagement à tous les niveaux
après leur adoption et promulgation par l'autorité
compétente conformément à la loi ;
2. Elaborer, planifier et mettre en oeuvre une politique
rationnelle d'habitat social au profit du grand nombre ;
3. Elaborer et mettre en oeuvre un plan global
d'aménagement de la ville de Kinshasa et de la province du Bas - Congo
avec référence particulière au bassin versant de la
rivière N'Djili dont l'unité et l'harmonie doivent être
sauvegardées en tenant compte de ses caractéristiques
spécifiques ;
4. Maîtriser le phénomène d'urbanisation
spontanée par l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique
rationnelle de l'habitat et de l'emploi, l'application sans faille de la loi
dans les domaines fonciers et urbanistiques, le respect strict du plan
d'aménagement à élaborer et la lutte contre la
pauvreté ;
5. Urbaniser toutes les zones d'extension récente et
ancienne avec la mise en place d'infrastructures de base
nécessaires ;
6. Réglementer l'occupation des sols en mettant en
place un système judicieux des zonages qui indique clairement et sans
ambiguïté les zones à usage résidentiel, à
usage industriel, les zones humides et les zones à risques interdites
à la construction.
2.- DANS LE DOMAINE DE LA GESTION
DES CATASTROPHES DU TERRITOIRE
1. Evaluer les risques et établir des cartes de risques
indiquant les zones à haut risque et des zones à faible
risque ;
2. Maîtriser les crues et assurer la protection contre
les inondations : prévoir des ouvrages de génie civil
(barrage, bassin de rétention ou d'infiltration, canaux de
dérivation, digues...) Cependant, il convient de reconnaître que
ces ouvrages ne peuvent éliminer ni les crues ni les inondations mais
sont utiles dans la mesure où ils contribuent à réduire
l'impact de ces types des catastrophes ;
3. Imposer des techniques de construction anti -inondation
(habitat sur pilotis, digues, portails étanches, murs solides...) pour
réduire les risques et l'ampleur des dégâts ;
4. Reconvertir, rénover et remodeler les anciennes et
nouvelles cités en vue d'améliorer les infrastructures, les
adapter à une population plus importante et augmenter leur
capacité d'accueil de façon à diminuer la densité
de la population résidant dans les zones à risque ;
5. Elaborer et mettre en oeuvre un plan d'action dynamique et
des stratégies appropriées pour la gestion des catastrophes
survenues ou susceptibles de survenir dans la ville de Kinshasa avec
référence particulière au bassin versant de la
rivière N'Djili ;
6. Reboiser les sites sensibles et les surfaces à forte
pente pour prévenir les érosions avant l'occupation effective des
sites ;
7. Pour que la population puisse réellement jouir du
droit à un environnement sain et d'une meilleure prise en charge des
catastrophes, le gouvernement doit mettre en place le Conseil de Protection
Civile pour coordonner tous les efforts en vue de lutter efficacement contre
les catastrophes naturelles en application du décret n° 0025 du 11
septembre 1996 portant création du Conseil de Protection Civil pris en
exécution de l'une des recommandations de l'Atelier National sur la
prévention et la gestion des catastrophes qui s'est tenue à Goma
du 20 au 23 mai 1996.
3.- DANS
LES DOMAINES DE L'ÉDUCATION, DE LA FORMATION ET DE LA PARTICIPATION
1. Assurer l'éducation mésologique de
l'ensemble de la population à tous les niveaux :
préscolaires, scolaires, académique et extrascolaire par tous les
moyens qu'offrent les sciences de communication moderne (la radiodiffusion, la
télévision, la presse écrite...) ;
2. Faire participer largement la population aux actions de
protection de l'environnement en encourageant les ONG présentes sur le
terrain et en particulier les syndicats d'initiatives qui naissent dans les
différents quartiers et qui permettent ainsi à la population de
se prendre en charge ;
3. Faire participer les jeunes et les femmes à toutes
les actions de développement, de protection de l'environnement et de
gestion des catastrophes. En effet, comme le reconnaît le principe 20 de
la déclaration de Rio (1992), « les femmes ont un rôle
vital à jouer et leur participation est essentielle pour la
réalisation d'un développement durable » (Kiss et
Shelton ; 1995).
4.- DANS
LE DOMAINE ÉCOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
1. Préserver les zones humides en raison de leur
importance écologique: régulation des ressources en eau,
productions biologiques et autoépuration des eaux
(Lévêque,1996) ; en effet, les marais et marécages
peuvent épurer les eaux polluées à tous les points de vue
chimique, physique et bactériologique (Radoux, 1996) ;
2. Conserver sans construction les zones basses du bassin
versant en les transformant en parcs et ceintures vertes ; reliées
entre elles, ces zones constitueront un réseau d'espaces libres ouverts
aux eaux des crues avec des dommages réduits pour la ville (Gunnar
Lindh, 1983).
3. Créer les institutions suivantes prévues par
la Conférence Nationale Souveraine pour une meilleure gestion et une
surveillance continue de notre environnement national : Conseil National
de Surveillance continue de l'Environnement pour le développement, le
Fonds National de l'environnement et la Biodiversité (F.N.E.) et le
Centre National d'Expertise et de Recherche en Environnement (C.N.R.E.);
4. Introduire la bonne gouvernance comme mode de gestion de
la cité et assurer une gestion environnementale responsable qui tient
compte de l'ensemble des paramètres dans le cadre des principes
systémiques.
5.- DANS LES DOMAINES DE L'EAU
POTABLE ET DE L'ASSAINISSEMENT
1. Améliorer la desserte en eau potable, assurer
l'adduction de l'eau potable dans tous les quartiers, organiser et renforcer la
surveillance continue de la qualité de l'eau potable produite par la
Regideso étant donné la variété et la
diversité des sources de pollution existant au sein du bassin versant de
la rivière N'Djili ;
2. Assurer la gestion rationnelle des déchets solides
et liquides en créant des décharges contrôlées et
des stations de traitement et d'épuration des eaux usées
urbaines ;
3. Rendre obligatoire le traitement préalable des
effluents industriels avant leur rejet dans le milieu récepteur ;
4. Assurer le débouchage et la réparation des
égouts et caniveaux ainsi que la construction de nouvelles voies
d'évacuation des eaux usées et pluviales et le curage des
rivières afin d'augmenter leur capacité de drainage de
celles - ci.
6.- DANS
LE DOMAINE DE LA LÉGISLATION
1. Elaborer et promulguer des lois qui garantissent la
préservation de l'environnement et une gestion rationnelle et globale
des catastrophes ;
2. Mettre en place des mécanismes juridiques
permettant à la population de jouir effectivement de tous les droits
fondamentaux de l'Homme tels que définis par la déclaration
universelle des droits de l'homme et en particulier des droits au
développement et à l'environnement ;
3. Rendre obligatoire la procédure d'Etude des Impacts
Environnementaux (E.I.E.) avant la réalisation de n'importe quel type
des projets sur le terrain;
4. Elaborer et mettre en oeuvre un code de l'environnement
pouvant permettre une gestion durable des abondantes ressources naturelles dont
dispose la République Démocratique du Congo ;
5. A l'instar des autres provinces du pays, impliquer le
Gouverneur de la ville de Kinshasa dans la gestion foncière en lui
reconnaissant un pouvoir réel dans ce domaine par la modification de
l'alinéa 3 de l'article 183 de la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980
portant régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés ;
6. Le Ministère des Droits humains doit se
préoccuper davantage des Droits dits de la troisième
génération en l'occurrence le Droit à un Environnement
sain et le droit au développement Il doit cesser d'être uniquement
un Ministère des Droits civils et politiques pour devenir un
Ministère des Droits humains dans leur intégralité.
BIBLIOGRAPHIE
1. Anonyme, La maîtrise de l'eau en Afrique, Africa,
n° 168, Paris, janvier 1985, pp. 81-86.
2. Anonyme, Editorial, Connexion vol. XIX N°3,
septembre 1994, p. 1.
3. Anonyme, Standards methods for the examination of water
and wastewater, 16 me edition,. APHA - AWWA - WACF, Maryland,
1985, 1268 p.
4. Anonyme, Sommet mondial sur le Développement Durable
à Johannesburg, Profil de la République Démocratique du
Congo, Nations Unies, 2002
5. Askew, A., Vivre avec les crues, Nature et
ressources, Vol. 27, n°1, 1991.
6. Aurélie, R, Espaces verts et urbanisme, CRU, Paris,
1970, p.20.
7. Banque Mondiale, Rapport sur le développement humain
dans le Monde 1992 - le développement et l'environnement - Les
indicateurs du développement dans le Monde, Banque mondiale, Washington,
1992, 299 p.
8. Barre R. et Theys J. Crise économique et
environnement : les conséquences et les risques,
Problèmes économiques, n° 1926, mai
1985, pp 19 - 28.
9. B.E.A.U., Aménagement du territoire, Esquisse d'un
schéma national, Ministère de TPAT, Kinshasa, 1982.
10. Beaujeu-Garnier, J. et CHABOT, G., Traité de
géographie urbaine, A. Collin, Paris, 1963.
11. Berthelot, J. et de Ravignan, F., Les sillons de la faim,
l'Harmattan, Coll. Alternatives paysannes, Paris, 1980.
12. Bontoux, J., Introduction à l'étude des eaux
douces naturelles, eaux usées, eaux de boisson, CEBEDOC, Technique et
documentation Lavoisier, Liège , 1984, p. 27 - 30.
13. Breton, B., Aspect hydrobiologique de quelque cours d'eau
du Pas - de - Calais, Bulletin Français de Pisciculture, 46ème
année, n° 251, 31 décembre 1973.
14. Bultot, F., Présentation du bulletin annuel du
Congo - belge et du Ruanda - Urundi (1956) - IRCB - 1957 - BS ;
15. Butshia - Mvumbi, D. Evacuation des excrétas
humains et son impact sur l'environnement - Cas du quartier Mfidi, Zone de
Makala, Mémoire Dipl. Spécial en Gestion de l'environnement,
UNIKIN, 1996, 61 p.
16. Caponera, D, Aspects juridiques et institutionnels de la
mise en valeur des ressources en eau en Afrique in Conac, G., Savonnet - Guyot,
C. et Conac, F., les politiques de l'eau en Afrique - développement
agricole et participation paysanne, publié avec le concours de l'ACCT et
le CNRS, Economica, Paris, 1985, pp 51-61..
17. Chanteau, J.P., L'agriculture perd la terre, SOLAGRAL (
Solidarité Agricole et Alimentaire ), n° 1, 1991, pp 21-29.
18. Charbonneau, J.P, et Rodes, M., L'écologie sociale,
in Encyclopédie de l'écologie - Le présent en question,
Larousse, Paris, 1977, 487 p.
19. Chudacoff, H., F., L'urbanisation à la mesure de la
société, Nouveaux horizons, Prentice-Hall, New Jersey, 1977
20. CEBEDEAU, Le livre de l'eau, vol. I, II , III et IV,
2è édition, CEBEDOC, Liège, s.d.
21. Coburn, A.W., Spence, R.J.S. et Pomonis, A .,
Evaluation de la vulnérabilité et des risques, Programme de
formation a la gestion des catastrophes, PNUD ET DHA, 1ère
édition, CAMBRIDGE, 1991.
22. Colas, R., La pollution des eaux, coll. Que sais -
je ?, PUF, Paris, 1973, 128 p.
23. Conac, G., Savonnet - Guyot, C. et Conac, F., les
politiques de l'eau en Afrique - développement agricole et participation
paysanne, publié avec le concours de l'ACCT et du CNRS, Economica,
Paris, 1985, 767 p.
24. Cook, R.B., Les cycles biogéochimiques, Mazingira,
Vol. 7, N° 4, 1983, pp. 40- 48.
25. Crabbe M. , Le climat de Kinshasa d'après les
observations centrées sur la période de 1931 à 1970,
Services de l'Administration belge de la coopération au
développement, Bruxelles, 1980, 120 p.
26. C.S.A. Logement et urbanisation, Conférence
interafricaine tenue du 19 au 30 janvier 1959 à Nairobi, C.C.T.A.,
Londres, 1959, 294 p.
27. Desjoux, C., La pollution des eaux continentales
africaines, Editions de l'ORSTOM, Paris, 1988, pp. 267 - 280.
28. Desjeux, D., L'eau, quels enjeux pour la
société rurale - Amérique centrale - Afrique -France -
Moyen - Orient, Ed. L'Harmattan, Paris, 1985
29. Devred, R., Carte de la végétation du
Congo - Belge et du Ruanda - Urundi, Forest. Belg. Bruxelles, 1959.
30. Duchaufour, Ph., Pédologie - Sol,
végétation, environnement, 4ème édition, Masson,
Paris, 1995, pp. 281 - 308.
31. Dupriez, H. et de Leerner, P. Les chemins de l'eau,
ruissellement, irrigation, drainage, terres et vie, édition L'Harmattan,
CTA, ENDA, Wageningen, paris, 1990, pp.53 - 63
32. FAO, Les activités de la FAO in Bulletin
d'information sur les activités du système des Nations - Unies en
République Démocratique du Congo ; juillet 2001, p. 5.
33. Faudry - Brenac, E. , L'analyse de l'Environnement dans
les travaux économiques récents, Monde en développement,
N° 529 - 30, 1980, pp. 201 - 219.
34. Flouriot, J. , De Maximy , R. et Pain , M. , Atlas de
Kinshasa , Bureau du Président de la République, IGC, TPAT et
BEAU , Kinshasa , 1975
35. Furon, R., Le problème de l'eau dans le Monde,
Payot, Paris, 1963, 244 p.
36. HACH Company, Manuel d'analyse de l'eau, HACH LOWLAND,
Colorado, 1982.
37. Georges P. Dictionnaire de la géographie, PUF,
Paris, 1974.
38. Giacoutino J G. la ville tropicale et ses problèmes
d'environnement in cahier d'outre-mer, Bordeaux, 1977, pp 22 - 27.
39. Golama, A.S.K. et Lohaka, D. Nécessité d'une
réglementation de l'évacuation des déchets par les cours
d'eau et d'une normalisation de la qualité des eaux naturelles dans la
région de Kinshasa, Med. Fac. Landbouww. Univ. Gent, 64/1, 1999, pp. 229
- 235.
40. Gopalan, H N B et Sumeet Saksena, L'environnement
domestique et la santé de la femme et de l'enfant, Teri, UNEP, Nairobi,
2000, 271 p.
41. HCR, Les Réfugiés dans le Monde, les
personnes déplacés: l'urgence humanitaire, HCR et La DECOUVERTE,
Paris 1997.
42. Inspection Médicale Urbaine , Rapport annuel,
Inédit, Kinshasa, 1997
43. Jacobson, J.L., Abandonner sa terre natale, in l'Etat de
la planète par BROWN, L.R., Economica, Paris, 1989.
44. Kabala Matuka, D., Les aspects de la conservation de la
nature au
Zaïre, édition Lokole, Kinshasa,
1976, 312 p.
45. Kabala Matuka, D., Protection des
écosystèmes et développement des sociétés -
Etat d'urgence en Afrique, Editions l'Harmattan, Paris, 1994, pp. 287.
46. Kabala, M. D, et Maldague, M., Environnement et
développement durable - Principes et stratégies, in la
Forêt tropicale africaine- patrimoine à préserver
d'urgence, Actes du Séminaire régional de N'sele ( Zaïre )
organisé par l'IZCN, l'UNESCO et ACCT à N'Sele du 18 au 23 1991,
UNESCO, Paris, 1993.
47. Kibilua Sunda, M F, rapport sur la mise en évidence
du Vibrio cholerae dans les rivières et eaux stagnantes de la ville de
Kinshasa et identification des actions à mener, OXFAM GB, IMU, INRB,
Epicentre, Inédit, Kinshasa, décembre 1999, 22p.
48. Kinkela S .S. L'apport du maraîchage dans la
lutte contre l'insécurité alimentaire à Kinshasa in
Kankonde Mukadi et Eric Tollens, Sécurité alimentaire au Congo -
Kinshasa - production, consommation et survie-, collection « Congo -
Zaïre, Histoire et Société », L'harmattan, Paris,
2001, pp 223 - 284.
49. Kiss A. et Shelton D. Traité de droit
européen de l'environnement, Edition Frison - Roche, Paris, 1995, p.
30.
50. Kiyombo, M.K., Piripiri, L. et Matamba, M.M., Evaluation
de la couverture et de la qualité de l'eau de consommation à
Kinshasa, Horizon Santé, Ecole de Santé Publique et Inspection
Médicale Urbaine, Kinshasa, 1996, pp. 21 - 47.
51. Kiyombo M.K., Konde, N.N. et Tozin, R., Profil physico -
chimique et bactériologique des eaux brutes de la rivière Lukaya,
Panorama médical, Vol. III, n° 1, 1997, 554 p..
52. Konde N. N., Evaluation de la qualité de l'eau
actuelle de la rivière Lukaya et son impact sur l'usine
d'épuration et de production d'eau potable (Regideso), mémoire,
Fac. Polytechnique, UNIKIN, 1993, 109 p.
53. Lamathe, J., Maire, G., et Magurno, C.H., Méthodes
de contrôle de la pollution des eaux - Les pesticides et leur
détermination dans les eaux de surface, Tribune du CEBEDEAU, n°
446, 1981, pp 15 - 51.
54. Lamotte, M., Comment affronter la complexité en
écologie, in Laïcité, série
« Actualités », 3, Connaissance du réel,
publication annuelle de la Fondation Lucia Brouckère pour la diffusion
des Sciences, Editions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, 1985,
pp. 81 - 119.
55. Lévêque C. Ecosystèmes
aquatiques ; Hachette, paris, 1996., 160 p.
56. Leynaud, G., Appréciation par voie par voie
biologique des effets de la pollution dans les milieux récepteurs -
Application à la détermination des objectifs de qualité,
Tribune du CEBEDEAU, n° 381 - 382, août - septembre 1975.
57. Lozato, G., Géographie touristique, Masson, Paris,
1987, 191 p.
58. Luboya, K.M., Pollution, cause des catastrophes
épidémiologiques hydriques et de pénurie d'eau- cas de
Kinshasa in Rapport de la Journée mondiale de prévention des
catastrophes organisée par le PNUD à l'Hôtel Memling
à Kinshasa, PNUD, KINSHASA, 1997a
59. Luboya, K.M., Evaluation du niveau de pollution des eaux
à Kinshasa ( Eau de distribution de la REGIDESO, Eaux des
rivières, des puits et des sources ), Mémoire de 3è cycle
pour l'obtention du Diplôme Spécial en Gestion de l'environnement,
Faculté des Sciences, Université de Kinshasa, Kinshasa, 1997, 212
p.
60. Luboya, K.M., Rivières à Kinshasa: poubelles
publiques et égouts à ciel ouvert, une étude de la
pollution des cours d'eau superficiels à Kinshasa, Med. Fac. Landbouww,
Univ. Gent, 64,1,1999 pp. 59-67.
61. Maldague M., Mankoto, S. et Rakotomavo, T. Notions
d'aménagement et de développement intégré des
forêts tropicales, ERAIFT, UNESCO, Paris, 1997.
62. Maldague M. Précis d'aménagement
intégré du territoire, des établissements humains et des
ressources naturelles, ERAIFT, UNESCO, Kinshasa, 2001, 530 p.
63. Mankoto ma Mbaelele, La conservation de la Nature au
Zaïre: bientôt 65 ans mais encore loin de la retraite in Panda -
revue trimestrielle du Fonds mondial pour la Nature " W.W.F." ( World Wild Fund
), édition spéciale, s.d., 378 p.
64. Marnot - Houdayer, J., Les effets synergiques de la
pollution, in Forum du Cons »il de l'Europe, Trimestriel n° 3 /
85, 1985, pp. VII X
65. M'Bassi Elong, P., Le problème de l'eau à
Douala, Mémoire de D.E.S., Université du Cameroun, Faculté
des lettres et Sciences humaines, in Planification, Habitat, Information
n° 74, août 1973, 68 p.
66. Merennes, E., Dictionnaire des termes géographiques
in « G.E.O. » Géographie - Ecologie - Environnement
- Organisation de l'espace, n° 9 -10 , 5ème année, 1 - 2 /
1981.
67. Ministère de l'Environnement, Conservation de la
Nature et Tourisme, Plan National d'Action Environnemental - Document
synthèse, PNUD, Kinshasa, 1997, 130 p.
68. Ministère de TPAT - UH, Rapport national sur les
établissements humains du Zaïre, Ministère de TPAT - UH,
Kinshasa, 1994, 101 pp.
69. Ministère de la coopération, Mémento
de l'Agronome, Coll. Techniques rurales en Afrique, Paris, 1993, pp. 141 -
142.
70. Ministère du Plan et de la Reconstruction
Nationale, Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes
au zaïre en 1995, rapport final, Kinshasa, 1996, p. 35.
71. Mulumba, M., Les inondations du secteur Est de la ville de
Kinshasa, Cas des bassins versants de N'Djili et de Tshangu, Mémoire,
Fac. Sc., UNIKIN, inédit, Kinshasa, 1997, 53 p.
72. Munn, R.E., Evaluation des impacts sur
l'Environnement : principes et méthodes, Ministère de
pêche et de l'environnement, Montréal, 1977, 175 p.
73. Museme Clarisse, Le haut Katanga est sous forte menace de
lèpre, Le SOFT, n° 712 du mardi 20 janvier 1998.
74. Museme Clarisse, BISHIKWABO a comptabilisé
près de 300 érosions pour l'ensemble de la Ville de Kinshasa,
Le SOFT, n° 739 du jeudi 9 avril 1998.
75. Muteba Tshitenge, Méthodes d'analyse et
d'évaluation des projets développement, Institut de Formation des
cadres pour le développement "IFCAD", Bruxelles, s.d., 184 p.
76. Newland, K., Infant mortality and the health of societies,
Worldwatch Paper n° 47, 1981.
77. Ngondo, S.P. , De Saint- Moulin et Tambashe, B.O.,
Perspectives démographiques du Zaïre , 1984-1999 et population
d'âge électoral en 1993 et en 1994 , CEPAS , Kinshasa , 1992, 72
p.
78. Ntoto M'Vubu, Budget de consommation des
ménages : structure et déterminants - Cas de quelques
quartiers pauvres de la ville de Kinshasa : Kisenso, Kindele et Makala in
Kankonde Mukadi et Eric Tollens, éditeurs, coll. Congo - Zaïre -
Histoire et Société, Leuven, L'Harmattan, Paris, 2001, pp. 365 -
405.
79. Nzeza, B.N., Essai d'une cartographie écologique -
contribution à la lutte anti - pollution de la rivière N'Djili,
Mémoire IBTP, Kinshasa, 1996, 48 p.
80. O.M.S., Normes internationales pour l'eau de boisson,
3è édition, Genève, 1972, 73 p.
81. O.M.S., Approvisionnement public en eau et
évacuation des excrétas, Rapport du Directeur
Général de l'O.M.S. à la 29è Assemblée
Mondiale de la Santé, extrait de la chronique de l'O.M.S., in La
technique de l'eau et l'assainissement, n° 358, octobre 1976, pp. 37 -
43.
82. O.M.S., Directives de qualité pour l'eau de
boisson, Vol. 3, Contrôle de la qualité de l'eau de boisson
destinée à l'approvisionnement de petites collectivités,
Genève, 1986, 341 p.
83. O.M.S., Directives de qualité pour l'eau de
boisson, volume 2, critères d'hygiène et documentation à
l'appui, Genève, 1986, 341 p.
84. O.M.S., Directives de qualité pour l'eau de
boisson, volume 1, Recommandations, 2ème édition, Genève,
1994, 197 p.
85. ONU, Colloque sur les effets de l'urbanisation sur
l'Environnement ( 13 - 20 juin 1970 ), New - York, 1970.
86. Pain, M., Kinshasa, la ville et la cité, ORSTOM ,
Paris , 1972, 59 - 72.
87. Pain, M. Kinshasa, écologie et organisation
urbaine, Thèse de doctorat, Université de Toulouse Le Mirail,
Institut géographique Daniel Faucher, inédit, Toulouse, 1979.
88. Pain, M. Réflexion sur les villes tropicales in
Planification - Habitat - Information, BEAU - SMUH, n° 17, 1972, p.35.
89. Pawels, L., Guide des arbres et arbustes de la
région de Kinshasa - Brazzaville, Meise Jardin botanique national de
Belgique, Bruxelles, 1993, 495 p.
90. Petit, G. et Cleyrergue, M., Assainissement individuel -
Typologie des effluents - identification des contraintes de traitement, in La
technique de l'eau et de l'assainissement, n° 388, février 1975,
pp. 43 - 48.
91. Philogène, J.R.B., L'eau potable, un besoin
fondamental, in Universités, vol. 13, n° 3, novembre 1992,
pp.21.
92. PNA, Rapport d'activités 1997-1998, inédit,
Kinshasa, 1998
93. PNUD, Rapport mondial sur le développement humain,
Economica, Paris, 1996, pp. 160 - 195.
94. PNUD et DHA - UNDRO, Vue générale sur la
gestion des catastrophes - Programme de formation à la gestion des
catastrophes, 2 ème édition, PNUD et DHA-UNDRO, 1992.
95. Postel, S., Arrêter la dégradation des sols,
in BROWN, L.R., l'Etat de la planète, Economica, Paris, 1989.
96. Poucel, J., Méthodes naturelles et santé,
Editions SDT, Dammaries - les -Lys, 1966
97. Radoux, M., Approche écologique et
expérimentale des potentialités épuratrices du roseau
commun :Phragmites australis (cat.) Trin. Ex Stend, in La tribune du
CEBEDEAU, Vol.33, n° 439 - 440, 1980, pp. 329 - 339.
98. Ramade, F., Eléments d'écologie - Ecologie
appliquée - Action de l'Homme sur la biosphère, groupe Mc GRAW -
HILL, AUCKLAND, 1982, pp 207 - 285.
99. Rapinat, M., L'eau, PUF, Paris, 1982.
100. Reding, R., Sauver notre planète, Robert LAFFONT,
Paris, 1974, pp. 113 - 155.
101. Remenieras, G., L'hydrologie de l'Ingénieur, Coll.
de la direction d'Etudes et Recherches de l'Electricité de France,
Editions EYROLLES, Paris, 1986 pp. 167 - 175.
102. Ribaut, J.P., Réflexion sur la notion de
pollution, Forum - Conseil de l'Europe, trimestriel n° 3/85, 1985, p. II -
III.
103. Riou, G., les défis de l'environnement :
seuils, limites et irréversibilité, Etudes, juillet 1981,
pp. 43 - 58.
104. Roche, M., Hydrologie de surface, Gauthier - Villars
Editeur, Paris, 1963, pp. 144 - 172
105. Rodier, J., Analyse de l'eau - eaux naturelles, eaux
résiduaires, eau de mer - , DUNOD, Paris, 1984, 1337 p.
106. Rosnay (de), J., Le macroscope, Le Seuil, Paris, 1975.
107. Rouhart, J., L'épuration des eaux usées
domestiques, Trib. Du CEBEDEAU, n° 513 - 514, 39, 1986, pp. 1 - 4.
108. Sachs, I., Bergeret, A., Schiray, M., Sigal, S., Thery,
D. et Vinar, K., Initiation à l'écodéveloppement, Privat
éditeurs, Toulouse, 1981, 365 p.
109. Saunier, B.M., La désinfection des eaux, La
Tribune du CEBEDEAU, Vol. 32, n° 424, pp.89 - 96.
110. Sokal, R.H., Considération sur l'eau comme
ressource naturelle, in La Technique de l'eau et de l'assainissement, mensuel
n° 377, mai 1978, pp. 7 - 8.
111. Tshiene, M., Les inondations dans le quartier Maziba
(quartier ex - des Marais), TFC ISTA, inédit, Kinshasa, 48 p.
112. UICN, Stratégie mondiale de la conservation -
Conservation des ressources vivantes au service du développement, UICN,
PNUE et WWF, Genève, 1980, 72 p.
113. Valiquette, L., Beron, P. et Briere, F., Proposition
d'une grille des critères de qualité de l'eau en fonction de ses
usages, Trib. du CEBEDEAU n° 447, 34, 1981, pp. 59 - 65.
114. Valiron,F., Gestion des eaux - principes - moyens -
structures - Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Saint
- Just La Pendue, 1984.
115. Van Caillie, X., Hydrologie et érosion dans la
région de Kinshasa - Analyse des interactions entre les conditions du
milieu, les érosions et le bilan hydrologique, (s.e.), OHAIN, 1983, 554
p.
116. Vennetier, F. Villes cruelles, urbanisation et cadre de
vie in aménager le milieu naturel, n° double 66 - 67, octobre -
novembre 1982, pp. 59 - 64.
117. Vichninc, I., Le droit au développement est
indissociable des libertés individuelles et de la participation in Le
Monde diplomatique, Septembre 1981, p. 28.
118. Vivier, P., La vie dans les eaux douces, Coll. «Que
sais - je ? », PUF, Paris, 1972, 120 p.
119. Wagner, G.E. et Lanoix, J.N., Evacuation des
excrétas dans les zones rurales et les petites agglomérations,
O.M.S., Genève, 1960, 220 p.
120. Wilches - Chaud, G., Les catastrophes et l'environnement,
PNUD : Programme de formation à la gestion des catastrophes, PNUD -
DHA, Genève, 1995, 58 p.
121. World Resources Institute, Programme des Nations - Unies
pour l'Environnement, Programme des Nations - Unies pour le
Développement et la Banque Mondiale, Ressources mondiales - un guide
pour l'environnement mondial : l'Environnement urbain 1996 1997, CRDI et
WRI, Paris, 1997.
ANNEXES
* 1 Le CALI est actuellement
devenu la Coopérative des Maraîchers de Lemba Imbu en sigle
COOPMALI
* 2 Les lignes de partage des
eaux doivent être nettement déterminées pour bien
circonscrire le bassin versant.
* 3 Le Pool Malebo est
pratiquement un lac fluvial long de 30 Km, large de 25 Km présentant une
profondeur de 5 - 14 m au niveau de l'embouchure de la rivière
N'Djili.
* 4 Non aedificandi est une
expression latine qui signifie " non constructible".
* 5 MUSEME Clarisse, citant
les sources du Ministère des travaux publics et aménagement du
territoire dans l'article intitulé " BISHIKWABO a comptabilisé
près de 300 érosions pour l'ensemble de la Ville de Kinshasa,
Le SOFT, n° 739 du jeudi 9 avril 1998.
* 6 ANONYME, La
maîtrise de l'eau en Afrique, Africa, , Paris, n° 168,
janvier 1985, pp 81 - 86
* 7 MUSEME Clarisse, Le haut
Katanga est sous forte menace de lèpre, Le SOFT, n° 712 du mardi 20
janvier 1998.
|
|