INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
La question des frontalières en Afrique, par tous les
développements géopolitiques qui s'y sont rattachent depuis les
indépendances, nécessitent à une vigilance permanente. En
effet, dès les premières années des indépendances
africaines, elle était à l'ordre du jour et constituait incarnait
déjà la pomme de discorde entre leaders africains. En 1963,
à la création de l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA), deux courants s'opposaient : le panafricanisme maximaliste et
minimaliste. Le premier considère que pour avoir une influence au niveau
mondial et maîtriser son propre destin, l'Afrique doit s'unir
politiquement, économiquement et militairement. Le chef de file de ce
mouvement soutenu par le groupe dit « de Casablanca » est
Kwame Nkrumah, l'initiateur de l'indépendance du Ghana. En face, l'autre
courant dit le groupe « de Monrovia ». Pour eux, l'effort
doit être mis d'abord sur la souveraineté des Etats et ce n'est
qu'après la consolidation des souverainetés nationales qu'une
coopération peut être envisagée. Visiblement, c'est ce
dernier courant qui va l'a emporté, parce que le principe
d'intangibilité des frontières fut consacré par l'OUA.
Bien que ce principe d'intangibilité
énoncé par l'Organisation de l'Unité Africaine se soit
imposé dans la majorité des cas, on constate des foyers de
tension voire des conflits liés aux frontières un peu partout en
Afrique, C'est le cas des conflits Lybie-Tchad au sujet de la bande
d'Aouzou ; Cameroun-Nigéria au sujet de Bakasi ; la
sécession du Biaffra (1967-1970) ; la tentative de reconquête
de l'Ogaden par la Somalie (1977-1978) ; les velléités
d'indépendantiste de l'île d'Anjouan de l'archipel des Comores en
1997, la question de l'enclave du Cabinda etc.
Cependant, il faut constater que ce principe
d'intangibilité de frontières a trouvé ses limites par
l'indépendance de l'Erythrée (1991) et celle du Soudan du Sud
(2011).
Dès lors, il convient de répondre aux questions
suivantes dans le cadre de ce travail :
- Quels sont les facteurs pouvant provoquer la remise en
question des frontières de la RD. Congo ?
- Comment ces frontières pourraient-elles
changer ?
2. HYPOTHESE
L'Afrique ayant été dépecée
à la conférence de Berlin de 1885 sans tenir compte de la
cartographie des empires et royaumes précoloniaux ni de la
volonté des autochtones, et sans avoir exploré
profondément le terrain. Les frontières des Etats africains, y
compris celle de la RD. Congo portaient ainsi les germes des conflits
dès leur origine. Ces Etats ont été créés
non pas pour exprimer la volonté des nations précoloniales, mais
pour satisfaire la cause colonialiste.
Les frontières de la RD. Congo pourraient ainsi
être à l'origine des conflits pouvant conduire soit à la
désintégration, soit à l'intégration, dans le
premier cas, ceci pourrait déboucher sur l'instabilité politique,
économique et sociale ; par contre le deuxième cas serait
bénéfique si maîtrisé.
En vue d'éviter toute modification de
frontières malheureusement par désintégration, il est
impérieux de conscientiser l'élite congolaise sur l'esprit
patriotique pour l'émergence du nationalisme. Une stratégie de
défense devrait également être pensée et mise en
oeuvre, avec comme centre de gravité une armée moderne, et
dissuasive, faute de quoi aucun facteur de puissance ne pourrait permettre
d'éviter des changements déstabilisants.
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