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La micro- finance dans l'adoption de nouveaux paquets technologiques de production de riz dans le département des Collines au Bénin

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par Léonie KOUMASSA
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Diplôme d'ingénieur agronome 2007
  

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Chapitre 7 : Analyse de l'adaptabilité des institutions de micro-finance présentes dans le milieu d'étude

Les institutions de micro-finance qui opèrent dans la zone d'étude ont été présentées au chapitre 3. Le présent chapitre se chargera de l'analyse de l'adaptabilité des termes de crédit offert par les IMF du milieu à la production rizicole.

7.1. Adaptabilité des services financiers disponibles dans le milieu d'étude

7.1.1. Le taux d'intérêt et le montant du crédit

L'analyse du tableau 1(paragraphe 3.3.1.6, page 39) montre que les taux d'intérêt mensuels pratiqués par les IMF varient entre 1% et 3%15 soit un taux d'intérêt annuel compris entre 12 et 36%. Le taux d'intérêt plancher est de 1% (soit un taux d'intérêt annuel de 12%) est pratiqué par le projet de lutte contre la faim «Hunger Project» à travers l'association des femmes Okukutan de Dassa-Zounmè. Par ailleurs, le taux d'intérêt mensuel maximum de 3% (36% l'an) est pratiqué au niveau des ASF.

Afin de pouvoir apprécier la compatibilité de ces montants et taux d'intérêts pratiqués aux besoins de production rizicole, l'évaluation des coûts et revenus issus de la production de riz s'avère nécessaire.

7.1.1.1. Compte d'exploitation de la production du riz

Les tableaux suivants nous renseignent sur les investissements physique et financier du producteur sans oublier le revenu agricole qu'il tire de la production du riz.

15 Le cas exceptionnel observé est un taux d'intérêt mensuel de 10% observé au niveau de l'ACFB de Glazoué pratiqué à l'endroit de certains types de clients.

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Contribution de la micro-finance à l'adoption de nouveaux paquets technologiques de production de riz dans le département des Collines

Tableau 17 : Compte d'exploitation de la production du riz

Investissement physique Montant en FCFA sur Montant en FCFA

une parcelle de 400 sur un hectare de

m2 bas-fond

Défrichement 2 000 50.000

Essouchement 2 000 50.000

Piquetage 200 5000

Confection de digue (diguettes principale) 2 000 50.000

Confection de diguettes secondaires 2 000 50.000

Labour et planage 2 000 50.000

Semis en ligne 1 500 37.500

Sarclage (1seul) 1 000 25.000

Première fumure (épandage de NPK) 500 12.500

Deuxième fumure (épandage de Urée) 500 12.000

Gardiennage 600 15.000

Récolte 1 000 25.000

Battage et vannage 2 000 50.000

Sous-total 1(FCFA) 17 300 432 500

Investissement financier

Désignation Quantité Prix Unitaire Montant en FCFA Montant en FCFA

pour un casier de pour un hectare de

400m2 bas-fond

Engrais NPK (kg)

08 250 2000 50.000

Urée (kg) 03 250 750 18.750

Semence (kg) 03 500 1500 37.500

Herbicide (litres) 0,2 7500 1500 37.500

Sous total 2 (FCFA) 5750 143.750

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Contribution de la micro-finance à l'adoption de nouveaux paquets technologiques de production de riz dans le département des Collines

Tableau 17 : Compte d'exploitation de la production du riz (suite)

Coût de production du riz Montant en FCFA Montant en FCFA

pour un casier de pour un hectare de

400m2 bas-fond

Investissement physique 17 300 432.500

Investissement financier 5750 143.750

Sous-total 3 (Coûts variables (FCFA)) 23.050 576.250

Couts fixes de production (FCFA) 3.522 88.060

Coûts totaux de production 26.572 664.300

Prix de vente total

Rubriques Superficie 400m2 Superficie 1 hectare

Rendement moyen (tchaga) 11 275

Production moyenne (tchaga) 11 275

Prix de vente (en FCFA/ tchaga) 3.750 3 750

Prix de vente total = recette brute totale (FCFA)

41.250 1. 031.250

Revenu agricole net

Rubriques Superficie 400m2 Superficie 1 hectare

Prix de vente = recette brute totale (en FCFA)

41.250 1.031.250

Coûts variables (en FCFA) 23.050 576.250

Marge brute (FCFA) 18.200 455.000

Coûts fixes de production 3.522 88060

Résultat net = revenu agricole net (FCFA)

14.677 366.940

Source : Enquête terrain juillet-Septembre 2007 1 tchaga = 25 kg environ

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Contribution de la micro-finance à l'adoption de nouveaux paquets technologiques de production de riz dans le département des Collines

Les analyses ont porté sur la production du riz obtenue dans les bas-fonds aménagés plus précisément sur les coûts de travaux pratiqués sur le bas-fond aménagé de Sowé (Glazoué). La variété qui a été considérée est la variété généralement cultivée « 11365 ».

Par ailleurs, les considérations à prendre en compte pour le tableau sont :

- Les investissements physiques ici sont compris comme le coût de la main-d'oeuvre qu'un producteur engage pour tous les équipements d'aménagement, s'il décide lui-même de se consacrer à une autre activité.

- Le rendement moyen est la moyenne entre le plus fort et le plus faible rendement obtenu dans la zone. Il en est de même pour la production moyenne.

- Le prix de vente unitaire moyen est la moyenne entre le prix de vente le plus élevé (obtenu souvent en période de soudure du riz) et le prix de vente le plus faible (obtenu généralement en période d'abondance du riz sur les marchés) d'une mesure du riz.

- La recette est la somme totale obtenue après la vente de la quantité du riz produite avant déduction du coût de production ; le riz vendu ici est le riz Paddy c'est- à - dire le riz qui n'est pas encore décortiqué.

- Les coûts fixes de production correspondent à la dépréciation des équipements et matériels durables utilisés. Il s'agit ici essentiellement du petit outillage manuel que les riziculteurs utilisent pour l'exploitation des bas-fonds. L'outillage est composé de la houe, la daba, la faux, la faucille, le coupe-coupe. Ces coûts ont été estimés en utilisant le principe d'amortissement linéaire suivi de l'application de la proportion d'utilisation pour la riziculture. L'annuité par type d'équipement ou outillage a été estimée par la formule

Am = n*P / D

Avec Ami = annuité de l'équipement considéré chez le producteur

n = le nombre de cet équipement qu'il possède, P = le prix unitaire et

Di = la durée de vie de l'équipement

Il ressort de ce tableau que l'investissement physique sur une parcelle de 400m2 est de 17.300 FCFA et l'investissement financier est de 5.750 F CFA soit au total 23.050 F CFA de coûts variables. En ce qui concerne une parcelle d'un hectare, ces coûts variables de production

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Contribution de la micro-finance à l'adoption de nouveaux paquets technologiques de production de riz dans le département des Collines

s'élèvent à 576.250 FCFA. La superficie moyenne emblavée par riziculteur dans le milieu d'étude est de 0,32 hectare. En considérant cette superficie, le fonds de roulement nécessaire pour un producteur moyen en vue de la production du riz est égal à 184.400 FCFA. La comparaison de cette somme au montant du crédit généralement octroyé aux clients des IMF (59.333 FCFA en moyenne, tableau 1), nous permet de dire que le montant du crédit est très inférieur au besoin de financement de l'activité.

Des données du tableau 17, il ressort que le revenu agricole net d'un producteur du riz sur une superficie d'un hectare est de 366.940 F CFA soit 117.420 FCFA pour une superficie de 0,32 hectare. De plus, le rapport marge brute sur coûts variables (MB/CV) est égal à 0,79. Cela signifie qu'un (1) FCFA investi dans l'activité rapporte 0,79. L'activité est donc rentable.

Ces statistiques montrent l'importance relative de la promotion de la riziculture, surtout dans les communes qui disposent des bas-fonds et confirment les résultats de Allagbé et al. (2004) sur l'analyse de la rentabilité de la production du riz au Centre-Bénin. Par ailleurs, le ratio MB/CV obtenu est largement inférieur à celui obtenu par Allagbé et al. (2004) en respectant toutes les recommandations en vigueur en matière de nouvelles technologies pour la production du riz qui est de 2,21. Ces résultats s'expliquent par le fait que le degré d'utilisation des nouveaux paquets technologiques est encore faible dans le milieu.

Pour ce qui concerne l'analyse du taux d'intérêt, le taux d'intérêt pratiqué par la majorité des IMF de la zone d'étude est compris entre 1% et 3% soit 12 à 36% l'an. Ce qui semble parfaitement convenir à l'activité de production du riz. Mais, dans le but d'identifier les sensibilités de la rentabilité par rapport aux taux d'intérêt, des scénarii à 12%, 15%, 20%, 25%, 30% et 36% ont été testés.

Tableau 18: Analyse de l'adaptabilité du taux d'intérêt pratiqué par les IMF

Taux d'intérêt

12% 15% 20% 25% 30% 36%

RAN

 

366.940

366.940

366.940

366.940

366.940

366.940

Coûts

totaux

664.300

664.300

664.300

664.300

664.300

664.300

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(CT)

 
 
 
 
 
 

Coûts totaux avec intérêt

744.016

763.945

797.160

830.375

863.590

903.448

Bénéfice/coûts

0,49

0,48

0,46

0,44

0,42

0,40

Source : Enquête terrain juillet-Septembre 2007

Le tableau 18 montre que l'investissement réalisé avec un crédit obtenu à 12%, 15%, 20%, 25%, 30% et 36% est rentable pour le riz avec les technologies utilisées16 dans le milieu d'étude.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote