CONCLUSION
En somme, nous pouvons dire que le secteur de la
monétique et de la monnaie électronique a des perspectives
intéressantes dans l'UEMOA en général, et au
Sénégal en particulier. En effet, l'importance que revêt ce
secteur dans la dynamisation des échanges et le renforcement de la
compétitivité au niveau sous régional et mondial nous
commandait de nous y intéresser de plus prêt. Cependant le
caractère quasi nouveau de ces nouveaux moyens de paiement
méritait que l'on s'interroge sur les risques potentiels liés
à leur utilisation, dans une otique de protection et de stabilisation de
l'économie. Pour ce faire, nous avons analysé les risques
d'utilisation de la monétique et de la monnaie électronique dans
les systèmes de paiement au Sénégal, en nous fixant trois
objectifs à l'intérieur desquels nous avons tiré les trois
hypothèses suivantes :
v L'utilisation par les banques de la monétique et de
la monnaie électronique peut être source de conflits entre les
différents acteurs des transactions monétaires et
financières au Sénégal.
v L'utilisation par les banques de la monétique et de
la monnaie électronique pose le problème de sécurisation
des systèmes et moyens de paiement au Sénégal.
v Les risques de défaillance du réseau d'une
banque dus à l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique ne peuvent pas affecter l'ensemble du système de
paiement interbancaire au Sénégal.
L'analyse de ces hypothèses nous amène
à conclure que les différents risques liés à
l'utilisation de la monétique et de la monnaie électronique sont
plus ou moins mis sous contrôle par la BCEAO et le GIM-UEMOA au
Sénégal en particulier, et dans la sous région de l'UEMOA
en général. En effet, les résultats de notre étude
démontrent que ces risques interviennent à différents
niveaux. D'abord au niveau juridique, ensuite au niveau de la
sécurité des systèmes et moyens de paiement, et enfin au
niveau de l'ensemble du système bancaire et financier du
Sénégal et de la sous région.
Au demeurant l'étude des risques juridiques montre
que la plupart sont issus des risques opérationnels relatifs à la
fraude, à travers les tentatives d'intrusion dans le système,
d'usurpation d'identité ou de blanchiment d'argent qui est un risque
réel même si, le GIM n'a à ce jour enregistré aucun
procès, ni procéder à l'arrestation d'un fraudeur. Le GIM
a juste enregistré quelques tentatives d'intrusions issues d'une fraude
importé, et quelques réclamations d'ordres opérationnelles
de ses membres sur l'utilisation de la plate forme de paiement du GIM.
Par contre la sécurité des
systèmes et moyens de paiement du GIM est fiable, en ce sens qu'il
utilise les dernières technologies en la matière telles que la
connexion par le réseau V-SAT, VPN ou l'utilisation de la norme EMV,
pour la sécurité des cartes prépayées du GIM-UEMOA.
Par ailleurs, la gestion du risque systémique
est assurée en amont par le GIM et en aval par la BCEAO. Ce qui garantie
un double niveau de sécurité du système qui favorise la
stabilité de l'ensemble du système bancaire et financier du
Sénégal en particulier et de l'UEMOA en général.
Cela nous amène à confirmer nos deux premières
hypothèses et à infirmer la dernière. Toutefois,
l'insuffisance de la maîtrise du système monétique et de la
monnaie électronique, l'insuffisance de membres connectés au
réseau GIM liés aux travaux y relatifs et l'absence d'outils de
gestion fiable des risques de fraude internes, nous a amené à
émettre les quelques recommandations suivantes : renforcer les
capacités de gestion des différents acteurs de la
monétique et de la monnaie électronique ; vulgariser et
négocier davantage le service délégataire, et
l'accélération de la mise en place de la norme PCI-DSS pour une
meilleur gestion des risques de fraudes aussi bien internes qu'externes.
Néanmoins, la monétisation de
l'économie Sénégalaise demeure relativement faible
comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de
l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des pays de l'OCDE à
revenu élevé. En revanche, l'économie du
Sénégal est plus monétisée que celle de la
Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la CEDEAO et de
la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à revenu moyen ou
inférieur.
En outre la seule question que nous nous posons
actuellement est de savoir ce qui suit : la monétisation des
économies de l'UEMOA n'augmente t-elle pas par voie de
conséquence, la vitesse de propagation ou de contagion de
l'économie sous régionale en cas de crise
financière ?
BIBLIOGRAPHIE
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