INTRODUCTION
Le choix des moyens de paiements dans les
échanges internationaux peut avoir une incidence sur le dynamisme, la
capacité de réaction et la compétitivité d'un pays.
Ces dernières années, l'évolution des systèmes de
paiement a soulevé la question du choix des mécanismes de
financement des transactions commerciales nationales et internationales.
L'inadaptation des infrastructures techniques et de l'environnement
réglementaire, peut causer l'insécurité des
systèmes de règlement qui influent négativement sur
l'essor des flux économiques d'un pays avec le reste du monde. Par
contre, la succession de multiples crises dans le secteur bancaire comme la
crise des subprimes a montré la
nécessité de mieux contrôler les risques pris par les
banques pour assurer la solidité du système financier global au
service de l'économie
En revanche, à l'instar des autres pays du
monde, les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain
(UEMOA) font face aujourd'hui à un nouvel environnement international
marqué par la libéralisation des marchés mondiaux qui de
plus en plus tendent vers une globalisation économique et
financière. L'ensemble du tissu économique et industriel de ces
pays ouest africains vont devoir rapidement s'ajuster à cette nouvelle
structure économique mondiale.
C'est dans ce sens que, pour mieux s'insérer dans
cette nouvelle économie et lutter contre la pauvreté, les Etats
membres de l'UEMOA ont pris conscience des enjeux et de l'importance de la
modernisation des systèmes actuels. Cette volonté d'adaptation
s'est matérialisée par l'initiation, en mars 1999 en
collaboration avec la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)
d'un projet d'envergure régionale visant à la modernisation des
systèmes de paiement dans les huit pays de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Cette réforme des
systèmes de paiement s'est inscrite dans le cadre général
de l'approfondissement du système financier, l'amélioration du
cadre de la politique monétaire et l'accélération du
processus d'intégration économique régionale.
Toutefois, il est à préciser que quelque
soit la pertinence de ce dispositif, l'importance de son apport dans le
développement des rapports économiques, commerciaux et financier
au sein de l'UEMOA sera fonction de l'adhésion du plus grand nombre
d'acteurs. Or en l'état actuel, il convient de déplorer la faible
utilisation de la monnaie scripturale et l'utilisation très marginale
des moyens scripturaux de paiement notamment électroniques. Cet
état de fait est lié à un faible taux de bancarisation de
5,06% en 20091(*) qui
traduit une certaine réticence vis-à-vis des paiements
scripturaux et des banques qui, d'une manière générale se
trouvent en situation de surliquidité2(*).
Cependant le dispositif mis en place dans lequel la
BCEAO joue un rôle de fédérateur et de promoteur de
l'interbancarité à vue la création du Groupement
Interbancaire Monétique de l'UEMOA (GIM-UEMOA), qui a pour objet
d'assurer l'étude, la normalisation, la promotion et la
définition des normes de sécurité du système
interbancaire monétique régional. Aussi, la BCEAO à mis en
place la Centrale des Incidents de Paiement de l'UEMOA (CIP-UEMOA), en vue de
renforcer la confiance des usagers dans les instruments de paiement scripturaux
(chèque, carte bancaire, lettre de change, billet à ordre) dans
les Etats membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA).
Au demeurant, le dispositif évolue avec des
mesures pertinentes tendant à inciter les banques, les entreprises et
les particuliers à utiliser les nouveaux moyens et
procédés de paiement dans le but d'améliorer ainsi le taux
de bancarisation au sein de l'espace UEMOA, mais aussi dynamiser et
sécuriser les transactions monétaire et financières.
Dans ce sens, la mise en place de la monétique et
de l'amélioration des systèmes de paiement au sein de la
région de l'UEMOA l'expose ainsi que l'ensemble des pays qui la compose
à des nouveaux risques, du fait du caractère globalisant de ces
moyens de paiement, et de la nécessaire maîtrise du système
et de l'ensemble des mécanismes de sécurité s'y
rapportant. Cette question sécuritaire occupe une place importante dans
la mise en place de la monétique et d'autres moyens de paiement
électronique. En effet les différents scandales financiers
enregistrés récemment tel que le piratage informatique à
la Banque Internationale pour l'Afrique de l'Ouest-Côte d'Ivoire
(BIAO-CI)3(*) qui a permis
le 02 novembre 2010 le détournement de près de 467 millions Fcfa
via les «Cartes Prépayées Rubis»4(*) ou le piratage pour la
première fois des données de cartes bancaires des joueurs du
réseau PlayStation Network les 16 et 17 avril 2011 lors du piratage de
Sony5(*) commande une
certaine prudence dans la mise en oeuvre, et la gestion du système avec
une réelle capacité d'anticipation, sur d'éventuelles
faiblesses du système.
Toutefois, le gouvernement du Sénégal a
signé le 9 décembre 2004, le projet régional
monétique interbancaire qui est actuellement en construction dans la
sous-région. Cela permettra au pays d'avoir une organisation inclusive
des systèmes et moyens de paiements au niveau sous régionale et
améliorer considérablement l'interopérabilité des
transactions monétaires et financières interbancaires de
l'union.
Ainsi, c'est encore une fois dans l'optique de la
nécessaire maîtrise de ces nouveaux moyens de paiement que nous
nous somme posé la question de savoir quelle est la nature des
risques liés à leur l'utilisation? Comment pourraient-ils se
manifester ? Et quels sont les moyens de s'en prémunir ?
Telles sont les questions qui nous ont amené à décider
d'étudier ces éventuelles menaces de la stabilitité
monétaire du système financier Sénégalais.
L'objectif de notre recherche consiste donc à
analyser les risques potentiels auxquels pourrait être confronté
le système monétaire et financier Sénégalais en
particulier, et celui de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain
en général.
Ainsi notre étude s'articulera autour de trois
grandes parties directrices à savoir :
- Le cadre de référence: Il
présente la revue critique de littérature, la
problématique, le cadre opératoire ainsi que la définition
des concepts clés ;
- La méthodologie et le cadre de
l'étude : traite de la démarche globale de la
recherche et présente également les caractéristiques du
milieu d'étude ;
- L'analyse des résultats et les
recommandations : présente les résultats de notre
recherche, les perspectives et propose des recommandations
opérationnelles.
Première partie : Cadre de
référence
CHAPITRE I : REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
Si la nature de la monnaie dans tout système
monétaire est unique, il existe plusieurs sortes d'instruments de
circulation que l'on regroupe souvent dans la littérature
économique sous le terme de « formes de la monnaie ». En
réalité, l'étude de ces formes inclut celles des
techniques d'émission des différents instruments
monétaires, tout autant que la description des instruments de
circulation eux-mêmes. Dans ces différentes formes de monnaie, on
retrouve la monnaie métallique, la monnaie fiduciaire, la monnaie
scripturale et la monnaie électronique ou monétique qui fait
l'objet de notre étude.
Section 1 : Les fonctions de la
monnaie
A. La monnaie, intermédiaire d'échanges.
SAY J-B 6(*) (1803)
note que « la marchandise intermédiaire, qui facilite tous les
échanges (la monnaie), se remplace aisément dans ce cas-là
par d'autres moyens connus des négociants, et bientôt la monnaie
affluera, par la raison que la monnaie est une marchandise, et que toute
espèce de marchandise se rend aux lieux où l'on en a besoin
»7(*).
Il explique en fait que « les produits
s'échangent contre les produits », donc « l'offre crée
sa propre demande ». Dans ce sens, la monnaie est un voile et
sert uniquement à faciliter les transactions économiques. Il
précise ensuite qu'elle est une marchandise comme une autre, sa seule
fonction est de servir d'intermédiaire des échanges.
D'après les classiques, le niveau du taux d'intérêt permet
d'équilibrer la demande de monnaie, par les investisseurs, et l'offre de
monnaie, par les épargnants.
Selon J. M. KEYNES7(*) (1936) cette conception de
la monnaie doit être remise en cause car la monnaie peut être
désirée pour elle-même : en effet la monnaie peut
être thésaurisée en vue de détenir des «
encaisses de précaution » (pour faire face aux aléas de la
vie), ou de « spéculation » (pour réaliser des profits
rapides), il peut y avoir une demande de monnaie qui ne soit pas une demande de
biens.
Il ajoute que plus un revenu augmente, plus la part
épargnée du revenu s'accroît ; cette tendance à
épargner davantage se fait aux dépens de la demande de biens. La
monnaie n'est donc pas «un voile qui recouvre un troc».
Ce qu'il convient de retenir c'est que la monnaie en
circulation peut être retirée du circuit par certains de ses
détenteurs (répétons qu'il s'agit de détenir des
« encaisses de précaution »), mais alors, s'il y a moins de
monnaie en circulation, cela peut se répercuter sur la production de
biens et services. Il y aura moins de demande de biens et services, les
entrepreneurs vont donc diminuer leur offre et sans doute licencier.
Pour empêcher cet engrenage
dangereux, Keynes suggère de faire intervenir
l'Etat, par une politique de relance de la demande (hausse du salaire
minimum, des allocations sociales, baisse du taux d'intérêt), afin
que la production soit relancée pour éviter une
récession.
B. La monnaie, réserve de valeurs.
La monnaie rend possible l'utilisation
différée dans le temps de la valeur d'échange qu'elle
représente, car on n'est pas obligé de la dépenser
immédiatement. La qualité de cette fonction de réserve de
valeur dépend, bien sûr, de la stabilité monétaire
(inflation).
Toutefois, pour que la monnaie soit
considérée comme réserve de valeur au niveau international
il faut d'abord qu'elle remplisse ses trois fonctions principales
(intermédiaire d'échange, réserve de valeur et
unité de compte). Aussi doit-elle être suffisamment stable au
niveau interne pour émerger vers l'international. L'histoire de la livre
sterling et du dollar des Etats-Unis aurait permis de mettre en évidence
l'existence d'un « cycle de vie » des monnaies véhiculaires.
Selon (Tavlas et
Ozeki, 1992)8(*), la performance du pays émetteur de la monnaie
en matière de stabilité politique ou de stabilité des prix
(niveau et variation), constituent en effet le gage de la confiance
qu'expriment les détenteurs de monnaie (officiels ou privés) au
regard de sa valeur, du degré de libéralisation des
marchés financiers et de la mobilité des flux de capitaux. Un
pays dont la monnaie est utilisée internationalement doit
posséder un vaste marché financier qui puisse à la fois
mettre à la disposition des prêteurs et des emprunteurs une gamme
importante d'instruments financiers, pour être suffisamment liquide,
c'est-à-dire caractérisé par un marché secondaire
développé et enfin suffisamment déréglementé
afin de faciliter la mobilité des flux de capitaux.
C'est pourquoi, selon Williams
(1968)9(*) et McKinnon (1979)10(*) la suprématie
de la Livre sterling dans le commerce international pendant la seconde
moitié du 19ème siècle reflétait en partie le fait
que Londres était un centre financier développé permettant
d'escompter les effets de commerce en provenance du reste du monde à des
taux relativement bas de la structure du commerce extérieur et du
choix de la monnaie de facturation. Un argument complémentaire a
tenté d'établir un lien direct entre la position d'investissement
net d'un pays et l'utilisation de sa monnaie sur le plan international.
Un pays qui dégage une position d'investissement
net à l'étranger positive est un pays
créditeur net vis-à-vis du reste du monde. Le
reste du monde accumule des créances nettes sur un pays qui est
déficitaire. Or, comme le soulignent Tavlas et
Ozeki (1992), une nation qui dégage un
surplus du compte courant de sa balance des paiements, ne voit pas pour autant
sa monnaie utilisée internationalement si ses exportations ne sont pas
libellées en sa propre
monnaie.
La diffusion de la monnaie nationale comme monnaie
internationale (ou de réserve de valeur dans les transactions
monétaires internationales) n'est donc pas induite par la position
d'exportateur-nets de capitaux du pays (surplus de la balance des paiements
courants impliquant des sorties nettes de capitaux libellés en monnaie
internationale). Par contre, la position en compte courant (débitrice ou
créditrice) est importante car elle peut affecter la confiance qu'ont
les détenteurs de la monnaie en sa valeur et donc contraindre ou
encourager indirectement son utilisation sur le plan international.
En somme, la monnaie au-delà de sa valeur
intrinsèque d'intermédiaire d'échange, de réserve
de valeur et d'unité de compte a besoin d'une stabilité interne
(politique ; prix) et d'un marché financier assez
développé et ouvert avec un niveau d'investissement
étranger acceptable, ainsi qu'une balance de paiement performante pour
la rendre fiable et espérée être utilisée sur le
marché financier international en tant que réserve de valeur.
C. La monnaie, unité
de compte.
Schumpeter (2005)11(*) voit dans la
monnaie non pas "un bien ou une marchandise", mais
essentiellement une unité de compte, produit d'une institution sociale.
Laquelle, dans le monde moderne, est le système bancaire, qui
émet une monnaie de crédit. Les banques créent un pouvoir
d'achat, en faisant crédit: alors que l'épargne se
trouve "entre les mains de personnes qui ne peuvent ni ne veulent la
risquer dans quelque chose de nouveau", le crédit permet de
financer l'innovation, donc d'alimenter la croissance. La monnaie n'est pas
neutre. Il s'agit d'une création humaine, mais elle doit cependant
être régulée : c'est le rôle de la banque centrale
("la banque des banques", écrit Schumpeter), qui est moins
une création de l'Etat que la résultante logique d'un
système de paiement bancaire.
On voit se dessiner dans cet ouvrage une analyse
très moderne d'un payeur en dernière instance, qui donne
consistance à un système dont la finalité n'est pas
seulement la stabilité, mais aussi la croissance.
Dans cette première partie qui traite des
principales fonctions de la monnaie (intermédiaire d'échange,
réserve de valeur et unité de compte), on se rend compte qu'il ya
une quatrième fonction de la monnaie à laquelle les
économistes et les financier ne font pas souvent
référence. Il s'agit de celle de moyen d'enrichissement. En
effet, dans notre système économique reposant sur le droit de
propriété privée des actifs financiers et industriels, la
monnaie a le pouvoir de rapporter d'autre monnaie. Elle permet, à son
propriétaire, de percevoir un revenu par le seul fait de sa richesse. Il
lui suffit pour cela de transformer sa monnaie en actifs financiers, en la
"plaçant". C'est à dire en la prêtant contre
intérêt, ou bien en l'échangeant contre des actions de
sociétés.
Comme l'intérêt et le profit n'ont rien
de miraculeux et proviennent forcément quelque part du travail d'autrui,
en se transformant en capital financier la monnaie peut accorder à son
propriétaire le pouvoir de capter une part de la richesse produite par
le travail d'autrui. Par l'intermédiaire de l'intérêt et du
profit, la monnaie joue donc le rôle d'instrument de captation et de
transfert de richesse, et assure la fonction de moyen d'enrichissement
privé.
Dans ce sens, la multiplication des transactions des
échanges dans le but d'obtenir des gains et augmenter sa richesse
individuelle ou collective a amené les opérateurs
économiques à diversifier les moyens de paiements. De plus,
l'évaluation de la vitesse de circulation de la monnaie peut fournir de
précieuses indications aussi bien conjoncturelles (la hausse de V est
associée à une période de croissance économique)
que structurelle (modifications des habitudes de paiement). Aussi, c'est cette
modification des habitudes de paiements et leur évolution dans le temps
qui vont nous intéressé dans la deuxième partie de cette
revue critique de littérature.
Section 2 : la dématérialisation de
la monnaie
A. De la monnaie marchandise, à
la monnaie immatérielle
Selon Schmitt (1977 b)12(*), pendant des
siècles, la monnaie était une matière, comme l'or et
l'argent. Aujourd'hui, la monnaie est dématérialisée.
Cette mutation, qui s'est produite sur une période très longue,
impose la révision de toute théorie monétaire qui serait
encore fondée sur le concept d'un objet matériel.
Pour Meister (1996)13(*) l'évolution
des systèmes de paiements électroniques vers
l'électronisation du moyen de paiement a été
immédiatement qualifiée par lui de « culmination in
process of the dematerialisation of money ». La monnaie
électronique constituerait ainsi une nouvelle étape dans
l'évolution de la monnaie.
Selon la Loi de Gresham
(2003) lorsque deux monnaies circulent dans un pays, la
mauvaise a tendance à chasser la bonne14(*) .
Ainsi le processus de dématérialisation
de la monnaie s'est fait progressivement dans le temps. Au cours de son
histoire la monnaie revêt ou a revêtu différentes formes :
Les premières formes de la monnaie ont
été : la monnaie marchandise, la monnaie métallique
(pièce) qui présente l'intérêt d'être
homogène, divisible et de faible volume ;
Les formes actuelles de la monnaie : la monnaie
divisionnaire : pièces de faible valeur, la monnaie fiduciaire
(billets), la monnaie scripturale (ou monnaie d'écriture) qui
réside dans l'existence d'un dépôt de monnaie sur un compte
auprès d'une banque, des caisses d'épargne ou des centres de
chèques postaux. Elle s'est donc détachée de sa base
matérielle. Cette dématérialisation a été
motivée d'une part par l'évolution technologie, et d'autres part
par la facilitation des méthodes et moyens de paiements.
B. Banque centrale et monnaie
dématérialisée.
L'usage de nouvelles technologies de l'information et
des communications font prédire à certains des ruptures radicales
dans les systèmes monétaires, pouvant aller jusqu'à la
disparition de la monnaie et des banques centrales (M. King,
1999)15(*). En effet, dans une approche qui se veut
visionnaire, mais dont le bien fondé a été fortement
contesté, il affirme que le développement des réseaux
électroniques va permettre de donner une réalité aux
spéculations théoriques de la nouvelle économie
monétaire : faire disparaître les banques centrales et les
systèmes monétaires hiérarchisés tels qu'ils
existent aujourd'hui.
Selon M. King le XX ième siècle aurait
été celui de l'apogée du pouvoir des banques centrales,
appelées à disparaître avec l'avènement de la
monnaie électronique qui va conduire à l'élimination de
leur position de monopole sur l'offre de moyen de règlement ultime. Il
ajoute que dans le futur, les individus et surtout les entreprises pourraient
régler leurs échanges par des transferts directs de richesse sous
la forme d'actifs financiers d'un compte à l'autre.
Pour ce faire, des algorithmes
pré-agréés détermineraient automatiquement, selon
la valeur de la transaction, quels actifs l'acheteur doit prendre. Cette
spéculation prospective se fonde sur le développement de
technologies qualifiées d'intelligentes qui déjà sont
utilisées pour concevoir certains systèmes de transactions
permettant des réponses automatiques et appropriées à des
situations complexes comme par exemple des opérations liées
où l'exécution d'une transaction est contingente à
l'exécution d'une ou plusieurs autres transactions. L'existence de
telles évolutions technologiques est indéniable, pour autant
annoncent-elles la disparition de la monnaie banque centrale de
règlement ultime ?
Au demeurant, c'est Otmar Issing
(1999)16(*) de la BCE qui a posé la question le plus
nettement. Dans un monde de monnaie électronique, demande -t-il,
« est - ce que les unités de compte familières telles
que l'euro, le dollar américain, la livre sterling, etc...ont encore un
sens ?
Par contre, la monnaie électronique
privée rendra difficile aux banques centrales de contrôler - voire
de mesurer ou de définir - les agrégats monétaires (...).
A la limite, (...) les monnaies émises par les banques centrales ne
compteront plus17(*).
D'après Woodford (2000), les
inquiétudes « quant au rôle des banques centrales sont
exagérées (...) même si de tels changements radicaux
venaient à se produire un jour, ils ne pourraient pas peser sur la
conduite de la politique monétaire »18(*).
Il est par conséquent « très
improbable que d'autres mécanismes, y compris des formes de monnaie
électronique, supplantent les systèmes actuels dans un avenir
prévisible ». (Freedman,
2000)19(*).
Selon Goodhart (2000), dans la
durée il est possible qu'un type (ou plusieurs types) de monnaie
électronique soit de plus en plus largement accepté au point de
se substituer à la monnaie habituelle dans une gamme d'usages plus
large20(*).Toutefois, il
précise que la monnaie conventionnelle a les avantages du premier
occupant ; elle est déjà là (...) L'abdication de la
monnaie conventionnelle au profit de la monnaie électronique ne se
produira pas.
Quant à B. Friedman
(1999)21(*) dans
son fameux article de 1999 signale trois menaces sur le monopole de la banque
centrale sur l'offre de réserve : l'érosion de la demande de
monnaie bancaire, la prolifération de crédits octroyés par
des non banques et les innovations dans les mécanismes privés de
compensation bancaire.
De l'analyse précédente il découle
que la monnaie électronique va affecter profondément
l'organisation des paiements qui s'est progressivement construite sur la base
de la monnaie scripturale. Dans cette organisation hiérarchisée,
où les règlements interbancaires sont sécurisés par
la banque centrale, tous les instruments de paiements sont parfaitement
convertibles les uns dans les autres. Il y a des émetteurs bancaires de
monnaies privées, mais il y a une seule marque monétaire : la
monnaie nationale.
En effet, la monnaie électronique sur support
autonome peut prétendre remplacer la monnaie fiduciaire pour certaines
transactions en réseau portant sur des biens virtuels. Mais,
n'ayant pas cours légal et n'étant pas
sécurisée par la banque centrale, il y a peu de raison que la
substitution aille bien loin, c'est-à-dire au delà des
transactions pour lesquelles elle a un avantage d'usage évident. La
véritable monnaie de réseau (banque en ligne, chèque
électronique, carte de crédit utilisée sur réseau
ouvert) a un potentiel de développement beaucoup plus important. Mais il
s'agit d'un substitut à la monnaie scripturale, pas à la monnaie
fiduciaire. Il n'y a donc guère de raison de craindre que dans un avenir
prévisible le passif des banques centrales se contracte d'une
manière drastique par disparition de la monnaie fiduciaire. Beaucoup
plus que dans une éventuelle disparition de la base monétaire du
côté de la monnaie fiduciaire, la véritable
difficulté peut provenir de l'instabilité de la demande de
réserves. On sait que, s'il n'y a pas de réserves obligatoires,
une demande de réserves stables et prévisible provient de la
sécurité des systèmes de paiements. La raison d'une
demande de réserves est, en effet, que les émetteurs de moyens de
paiements soient tenus de respecter la finalité des paiements (garantie
de bonne fin) par obligation de régler les dettes interbancaires en
monnaie centrale, c'est-à-dire sur les livres de la banque centrale.
C'est dans ce sens que le politiste Canadien
Eric Helleiner dit que les pouvoirs publics devront imposer
aux valeurs stockées en mémoire une structure de
régulation semblable à celle qu'ils imposent aux autres formes de
la monnaie22(*).
Ainsi la monnaie électronique ne se
développera significativement qu'avec le commerce électronique.
Car c'est dans le paiement des biens échangés dans les
réseaux électroniques ouverts que cette technologie de paiements
a des avantages suffisamment élevés sur les services de paiements
usuels pour surmonter le handicap des risques supplémentaires qui lui
sont attachés.
Le commerce électronique va donc influencer la
formation des prix. En court-circuitant les intermédiaires ou en les
mettant en concurrence, en ouvrant les échanges inter-entreprises
à un très vaste marché de fournisseurs, le commerce
électronique va exercer une pression baissière sur les prix. Plus
profondément il va aussi faciliter des révisions plus
fréquentes des prix d'offre individuels.
C.Monétique et monnaie électronique en
Afrique de l'Ouest
En Afrique de l'Ouest, le
système de paiement par carte bancaire a enregistré des
avancées significatives. C'est du moins l'avis de Sereme
Mamadou, adjoint au directeur des systèmes de paiement de la
Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui
procédait à l'ouverture d'un séminaire-formation sur
« les concepts généraux de la monétique et
l'implémentation d'un système monétique »,
organisé par le Groupe interbancaire monétique de l'Union
économique et monétaire Ouest africain (GIM-UEMOA).
Selon Sereme Mamadou, adjoint au
directeur des systèmes de paiement de la Banque centrale des
États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), « depuis le lancement
du projet de réforme des systèmes de paiement par la BCEAO,
pratiquement toutes les banques sont en train de développer des
systèmes monétiques dans l'espace UEMOA ». Prenant
l'exemple de Dakar, M. Sereme affirme que certaines banques de la place
qui n'avaient pas de monétique ont maintenant commencé à
avoir des systèmes de paiement par carte bancaire. D'après lui,
« les banques ont fait des investissements pour acquérir tout
d'abord, leur système privatif à l'interne ».
Les enjeux de la monétique semblent
énormes dans la sous-région. Ce qui, d'après
Blaise Ahouantchede, directeur général de
GIM-UEMOA, amène sa structure à mettre en place la carte bancaire
qui, de son avis, « va être le premier instrument de paiement
qui sera suivi de services à forte valeur ajoutée notamment le
rechargement de téléphone portable, le retrait d'argent, le
paiement chez les commerçants... ».
Pour M. Ahouantchede, les
retombés économiques sont énormes car, selon lui, sur le
plan financier, elles contribuent au renforcement de l'intégration
économique régionale, la contribution au développement
économique de la région, le contrôle des flux financiers et
d'éléments qui vont contribuer à renforcer la
solidité de l'économie de la sous-région. Aujourd'hui,
poursuit-il, les moyens de paiements constituent un volet essentiel de la
BCEAO. C'est ce qui amène l'adjoint au directeur des systèmes de
paiement de la BCEAO à rappeler le rôle du GIM-UEMOA qui, selon
lui, est de fédérer toutes les initiatives pour qu'au niveau de
l'espace sous-régional, il y ait l'interbancarité
monétique ou interopérabilité.
De l'avis de M Sereme.,
« cela permettra à quelqu'un qui a, par exemple, sa carte SGBS
de s'en servir pour effectuer un retrait à la CBAO, la BST et
vice-versa. Mieux encore, qu'il puisse également utiliser sa carte dans
n'importe quelle banque d'un pays de la sous-région ».
Pour des mesures sécuritaires luttant à
la cyber-escroquerie, le directeur général de GIM-UEMOA a
annoncé un projet concernant la gestion du risque, allant à
l'encontre des éventuels manoeuvres des fraudeurs, avec des dispositifs
d'alertes efficaces. « Les cartes sont dotées d'un
micro-possesseur qui permettra de palier aux différentes pratiques des
faussaires »23(*).
La fraude des moyens de paiement se diversifie et
évolue au même rythme que les paiements sur Internet et voit
apparaître une nouvelle forme de cybercriminalité qui
augmente de près de 10 % par an et qui devrait se poursuivre
jusqu'en 2016 (Gartner, 2000)24(*)
Dans le même sillage, une étude de la
banque de France montre que le sentiment de nouveauté et de
liberté qu'inspire le réseau mondial a naturellement
suscité l'apparition de pratiques douteuses en matière
d'intermédiation bancaire et financière, telles que l'usage de
monnaies « privées », plus ou moins liées
à des systèmes de fidélisation25(*).
Ainsi après avoir parcouru, les
différents écrits sur la monétique ou la monnaie
électronique, nous avons constaté qu'il existe très peu
d'écrits sur ce sujet du fait de son caractère plus ou moins
nouveau en Afrique de l'Ouest. De plus, rares sont les documents ou
écrits qui nous disent comment se déroule la gestion des risques
liés à la mise en place de ces nouveaux moyens de paiement dans
les systèmes bancaire et financier du monde en générale,
de l'Afrique et du Sénégal en particulier. La mise en place de
ces nouveaux moyens de paiement expose les banques à de nouveaux types
de risques que nous tenterons d'identifier, circonscrire et analyser tout au
long de cette étude.
CHAPITRE II :
PROBLEMATIQUE
L'évolution des systèmes de paiement
dans le monde et l'informatisation croissante des moyens de paiements,
liée à la dématérialisation des échanges
électroniques, l'internationalisation des marchés, les
innovations technologiques, la multiplicité des techniques de paiements
bancaires à distance soulève de nombreux enjeux.
Au début du XXème siècle, un
nouveau système de paiement était en gestation aux
États-Unis : la carte de crédit. La première carte de
paiement non pas plastifiée, mais métallique, fut émise en
1914 par Western Union26(*). Quelques années plus tard, Sears, Roebuck
& Co. utilisa « un support normalisé pour gérer les
informations concernant ses clients bénéficiant d'une ligne de
crédit27(*) ».
Ce sont surtout les cartes émises par les pétroliers qui
jouèrent un rôle précurseur dans le développement
des cartes de crédit, bien que les premières cartes fussent
principalement des cartes de courtoisie. En 1924, la compagnie californienne
General Petroleum Co. (Mobil Oil) émit la première carte de
crédit aux États-Unis28(*). En 1958, la Bank of America et Chase Manhattan
s'attaquèrent au marché national en émettant la carte de
crédit BankAmericard, qui constitue l'ancêtre de la
première carte « Visa »29(*). Le succès de la carte BankAmericard favorisa
la création d'autres cartes telles que l'Interbank Card Association et
la MasterCard, devenue MasterCard International en 2002.
Cependant, toutes ces innovations y compris dans le domaine
des technologies de l'information et des télécommunications ont
influé positivement sur les paiements interbancaires. Ainsi, les
transferts électroniques de fonds entre banques ont été
introduits à la fin des années 70. Les banques ont
créé le système SWIFT (Society for Worldwide Interbank
Financial Télécommunication), auquel adhèrent plus de 2
000 membres. Swift est un réseau interbancaire transnational qui traite
les instructions de transferts de fonds entre les banques du monde entier.
Il est branché sur les systèmes de compensation
et de règlement nationaux contrôlés par les banques
centrales. Cette connexion a offert à ces dernières la
possibilité d'instaurer une réglementation et une supervision
sécurisant ces paiements "de gros" (c'est-à-dire entre banques),
et permettant ainsi d'endiguer le risque systémique. Ainsi, les
systèmes de paiement électroniques de première
génération, qu'ils soient de détail ou de gros, peuvent
être contrôlés et sécurisés.
Actuellement se développent des systèmes de
paiement électroniques que l'on peut qualifier de seconde
génération. Au-delà de la diversité des formes
prises par ces nouveaux paiements, la différence qualitative majeure
qu'ils ont en commun, et qui justifie leur classement dans une catégorie
nouvelle, tient à leur insertion dans des réseaux ouverts et non
plus fermés, contrairement au premier
système de paiement. Cette caractéristique limite les
possibilités de contrôle des risques.
Les banques ne sont plus maîtresses des règles de
sécurité des paiements au détail. L'utilisation des
réseaux électroniques ouverts les rend dépendantes de la
compétence et de la prudence d'autres opérateurs : des
serveurs d'information, des experts de codage, des fournisseurs de logiciels
spécialisés, des vendeurs de systèmes de compensation
privés, des entreprises de télécommunications.
Ces opérateurs ne sont pas tenus aux mêmes
obligations prudentielles que les banques. Il s'ensuit qu'au-delà des
risques bien répertoriés des systèmes de paiement,
d'autres risques beaucoup plus difficiles à évaluer et à
contrôler prennent une grande importance. La vulnérabilité
à ces risques est amplifiée par le caractère global,
déterritorialisé des réseaux ouverts30(*).
Au Sénégal en fin décembre 2010,
le volume de transaction monétaire (masse monétaire) a
enregistré une évolution de 14.1% en s'établissement
à 2540 milliards contre 2226 milliards en décembre 2009. Cette
croissance est l'effet conjugué de l'accroissement des
dépôts à vue qui sont passés de 1731.2 milliards
à 1979 milliards soit une progression de 14.3%. En ce qui concerne la
circulation fiduciaire, elle a connu une évolution haussière de
l'ordre de 13.5% (494.8 à 561 milliards) entre 2009 et 201031(*).
Cette situation montre la forte utilisation de la
monnaie fiduciaire dans les transactions monétaires au
Sénégal. Cela s'explique d'abord par la confiance que les
populations Sénégalaise ont envers ce type de monnaie, mais c'est
également dû à la faible bancarisation de ces populations.
Cette faible bancarisation est dûe a plusieurs facteurs que sont les
barrières physique (absence de proximité des banque, notamment
dans les régions), les barrières financières (conditions
d'ouverture et de maintien d'un compte bancaire, conditions d'octroie de
crédit), les barrières liées à l'information
(asymétrie d'information, notamment dans la distribution des
crédits) et les barrières culturelles (tradition,
thésaurisation, religion...). En effet, avec son taux de bancarisation
en 2009 de 10.61%, contre 11.32% pour le Mali ou 18.11% pour le Togo32(*), le Sénégal est
l'un des pays à pied d'oeuvre pour la mise en place de la
monétique et autres moyens de paiement électronique dans la
réalisation de ses transactions monétaire et financière.
C'est pourquoi, au regard de ce qui
précède, nous avons constaté que la mise en place de ce
genre de système de paiement électronique comporte des risques
divers qui revêtent un caractère plus ou moins nouveau. Ainsi
notre étude tentera d'analyser la typologie de ces risques, leur
incidence sur les transactions monétaires, le crédit ainsi que
le système bancaire et financier du Sénégal. Ceci
caractérise un certain nombre de pistes de réflexion qui nous ont
amené à la question générale de recherche
suivante :
Quels sont les différents risques
liés à l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique au Sénégal ?
CHAPITRE III : DEFINITION DES CONCEPTS
Cette partie est indispensable car elle définit les
mots et expressions clés, nécessaires à la
compréhension de cette étude.
Banque Centrale33(*) : c'est une
banque dont les fonctions sont l'émission de la monnaie fiduciaire et
l'exécution de la politique monétaire, par l'action directe ou
indirecte sur la quantité et le coût du crédit dans le
cadre national. Elle est la banque des banques ou banque de premier rang. Elle
organise les règlements par compensation entre les banques et
régule la liquidité de l'économie.
Banque34(*) : il s'agit de toute banque hors banque
centrale. On parle également de banque de second rang, la banque
centrale étant la banque de premier rang.
Pauvreté35(*) : C'est un
phénomène multidimensionnel. Plusieurs définitions et
approches existent pour la cerner. La mesure de l'incidence, de la profondeur
et de la sévérité de la pauvreté nécessite
la résolution des deux questions fondamentales que
sont l'identification des individus pauvres et la construction
d'indicateurs pertinents sur la base des informations disponibles.
Dans la pratique, deux approches sont généralement
utilisées : l'une dite objective et l'autre dite
subjective.
-L'approche objective s'appuie sur
une information quantitative résumée à travers un
indicateur monétaire ou non monétaire. Une ligne de
pauvreté est alors définie comme un seuil en
deçà duquel le ménage (ou l'individu) est
considéré comme pauvre (moins d'un dollar par jour). ESAM-I,
1994; QUID, 2001.
-L'approche subjective est basée sur la
perception par les populations de leurs conditions d'existence. Les populations
interrogées s'auto désignent pauvres ou non
pauvres selon des critères qui leur sont propres. A cet égard, un
proverbe africain recueilli lors du processus participatif définit la
pauvreté comme l'absence d'avoir, de savoir et de pouvoir
(EPPS - Focus Groups et EPPS, 2001).
Dans cette étude nous privilégierons la
perception objective de la pauvreté qui correspond mieux à la
situation de non bancarisation de la majorité des
populations du Sénégal.
Politique monétaire36(*) : Action
délibérées des autorités monétaires (Banque
centrale, Trésor public) sur la masse monétaire et les actifs
financiers en vue de la régulation de l'économie à court
et à moyen terme.
Agrégat monétaire37(*) : Ensemble des
moyens de paiement dans une nation. On distingue plusieurs agrégats en
fonction du degré de liquidité de leurs composants. La
définition de ceux-ci reste contingente et fait l'objet de
révision en fonction des besoins de politique monétaire.
Monnaie légale38(*) : Elle est
définie par un statut comme licite, dans un but spécifique. C'est
ainsi que les certificats d'or ou de devises étrangères
constituent de la monnaie légale dans le cadre de la constitution des
réserves de change pour les différentes banques centrales. Au
niveau interne, seule la monnaie nationale émise par les pouvoirs
monétaires est considérée comme légale.
Monnaie fiduciaire39(*) : Elle est
fondée sur la confiance. Ainsi toute monnaie est fiduciaire. L'usage a
fait que l'expression est réservée pour désigner la
monnaie matérialisée par des billets de banques émis par
l'Institut d'émission et garantis par une couverture métallique
ou devises convertibles. Le phénomène de confiance s'applique
à cette couverture.
Monnaie
métallique 40(*): C'est une monnaie-marchandise composée de
pièces ou de lingot d'or et/ou d'argent dont le poids et le titre sont
garantis par l'Etat et certifiés par l'intégrité des
empreintes qui en recouvrent la surface.
Monnaie marchandise 41(*): Elle est
matérialisée par des biens marchands : or, argent,
blé, matières premières divers, etc. On l'oppose à
la monnaie de crédit.
Monnaie scripturale 42(*): Ensemble des
dépôts à vue dans les banques et les centres des
chèques postaux. La monnaie scripturale correspond à la monnaie
née du jeu d'écriture par la transmission de chèque,
virement, ou carte de crédit utilisée comme carte de paiement.
Elle forme avec les billets de banque et les pièces l'agrégat M1
« disponibilité monétaire ».
Monétique: La monétique
représente l'ensemble des traitements électroniques,
informatiques et télématiques nécessaires à la
gestion de cartes de paiement ainsi que des transactions associées. En
d'autres termes, la monétique regroupe les processus nécessaires
à la création d'une carte, la lecture des informations
associées et la gestion des transactions monétaires43(*).
Monnaie électronique :
Bounie, (2001)44(*), la définie comme « une
créance sur un institut d'émission inscrite non pas sur du papier
(fiduciaire) où dans des livres (scripturale) mais sur une carte
à microprocesseur (PME) ou sur un logiciel (PMV)». Cette monnaie se
distingue ainsi des systèmes de paiement électronique
traditionnels dans la mesure où elle ne nécessite aucune
autorisation de l'émetteur, ni la présence d'un compte.
Masse critique 45(*): C'est la taille minimale que
doit avoir une entreprise pour demeurer sur un marché donné. De
la même manière, c'est la taille que doit rapidement atteindre
l'entreprise qui désire pénétrer sur un marché.
3.1. Question de recherche
Quels sont les différents risques liés
à l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique au Sénégal ?
3.2. Objectif de l'étude
Objectif général :
Analyser les risques d'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique dans les systèmes de paiement au
Sénégal.
Objectif spécifique 1 :
Etudier les risques juridiques dus à l'utilisation de la
monétique et de la monnaie électronique au
Sénégal.
Objectif spécifique 2 :
Identifier les risques opérationnels liés à l'utilisation
de la monétique et de la monnaie électronique au
Sénégal.
Objectif spécifique 3 :
Evaluer le risque systémique lié à l'utilisation de la
monétique et de la monnaie électronique au Sénégal.
3.3. Hypothèses de recherche
Hypothèse
générale : La mise en oeuvre de la
monétique et de la monnaie électronique favorise la bancarisation
des populations au Sénégal par les technologies de l'information
et de la communication.
Hypothèse spécifique
1 : L'utilisation par les banques de la monétique et
de la monnaie électronique peut être source de conflits entre les
différents acteurs des transactions monétaires et
financières au Sénégal.
Hypothèse spécifique
2 : L'utilisation par les banques de la monétique et
de la monnaie électronique pose le problème de
sécurisation des systèmes et moyens de paiement au
Sénégal.
Hypothèse spécifique
3 : Les risques de défaillance du réseau d'une
banque dus à l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique ne peuvent pas affecter l'ensemble du système de
paiement interbancaire au Sénégal.
3.4. Indicateurs
Tableau n°1 : Présentation des
indicateurs
Hypothèse spécifique n°1
|
Variables
|
Indicateurs
|
L'utilisation par les banques de la monétique et de la
monnaie électronique peut être source de conflits entre les
différents acteurs des transactions monétaires et
financières au Sénégal.
|
Indépendante
· Utilisation par les banques de la monétique et de
la monnaie électronique.
|
Ø Statut juridique de chaque banque
Ø Nombre de banques adhérentes au système
Ø Activité principale
Ø Taux de bancarisation
Ø Type de technologie utilisée dans les
transactions monétaires.
Ø Coût d'utilisation
|
Dépendante
· Conflits entre acteurs de transactions monétaires
et financières.
|
Ø Nombre de plaintes enregistrées
Ø Nombre de cas résolus
Ø Nombre de cas non résolues
Ø Origine des plaintes
Ø Evolution des plaintes
Ø Coût de gestion des plaintes
Ø Autorité de gestion des conflits
Ø Nombre de procès
|
Hypothèse spécifique
n°2
|
Indépendante
· Utilisation par les banques de la monétique et de
la monnaie électronique.
|
Ø Types de produits vendus
Ø Type de cibles
Ø Type d'avantages
Ø Type d'inconvénients
Ø Evolution technologique
Ø Effets sur les transactions monétaires et
financières
|
L'utilisation par les banques de la monétique et de la
monnaie électronique pose le problème de sécurisation des
systèmes et moyens de paiements au Sénégal.
|
Dépendante
· Sécurisation des systèmes et moyens de
paiements.
|
Ø Type de logiciels
Ø Niveau de performance
Ø Type de réseaux
Ø Modèle de sécurisation
Ø Mécanismes d'alertes
Ø Niveau de sécurité
Ø Fréquence de paiement
Ø Niveau de sécurité des cartes bancaires
Ø Niveau de sécurité du mobile banking
Ø Niveau de sécurité d'internet
Ø Niveau de sécurité du porte monnaie
électronique
|
Hypothèse spécifique
n°3
|
Indépendante
· Les risques de défaillance du réseau d'une
banque.
|
Ø Risque d'attaque
Ø Risque de fraude
Ø Risque d'erreur
Ø Risque technique
Ø Autres risques
|
Les risques de défaillance du réseau d'une
banque dus à l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique ne peuvent pas affecter l'ensemble du système de
paiement interbancaire au Sénégal.
|
Dépendante
· Absence d'incidents sur l'ensemble du système de
paiement interbancaire.
|
Ø Niveau de stabilité du système
Ø Nombre de défaillance du système
Ø Mécanisme de régulation
Ø Qualité des prestations offertes
Ø Niveau de réputation
Ø Niveau de confiance
|
Deuxième Partie : Méthodologie et
cadre de l'étude
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Cette partie montre les différentes étapes
que nous avons suivies pour obtenir les résultats de notre recherche.
Elle détermine la fiabilité et la validité de
l'étude. Le champ d'investigation ou cadre d'étude est la sous
région de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA)
en général, et plus précisément au
Sénégal en particulier. La méthodologie suivie dans cette
étude est composée des éléments suivants : les
méthodes de collectes de données, la structuration du
questionnaire, la cible, le traitement, et l'analyse des données de
l'enquête.
4.1. Méthodes de
collecte des données
4.1.1. Revue documentaire
Les premières données collectées
concernent la littérature existante sur la monétique et la
monnaie électronique dans le monde en générale, dans
l'UEMOA et au Sénégal en particulier. Il faut toutefois
préciser que dans les deux derniers cas, il n'était pas facile de
rentrer en possession de l'information du fait, de la quasi-absence, sinon de
l'insuffisance de documentation sur le sujet. Cependant, plusieurs centres de
documentation ont été sollicités, il s'agit de la
bibliothèque de l'Agence Nationale de Statistique et de la
Démographie (ANSD), de la bibliothèque de la BCEAO, de
l'Université Cheikh Anta Diop et du Groupe Interbancaire
Monétique de l'UEMOA (GIM-UEMOA). Nous avons également
consulté quelques sites internet comme
www.bceao.int,
www.gim-uemoa.org ou
www.ansd.sn.
La consultation de plusieurs ouvrages nous a permis de
mieux cerner la problématique de la monétique et de la monnaie
électronique. C'est pourquoi nous avons entre autres consulté,
la monnaie électronique, de Mostafa Hashem
Sherif et Ahmed Serhrouchni. Cet ouvrage nous a
permis de mieux cerner l'apparition et le développement des moyens de
paiement dématérialisés en Europe.
Nous avons également consulté, les
défis de la monnaie électronique pour les banques centrales,
de Michel Aglietta et Laurence Scialom
qui montrent que les nouvelles formes de monnaie
électronique posent potentiellement de nombreux problèmes aux
autorités
monétaire tant au niveau prudentiel qu'en
matière de politique monétaire. Cela constitue un risque non
négligeable dans la maîtrise de la masse monétaire.
Il y a aussi, La problématique des paiements
par cartes prépayées, de Michel PEDRIX
qui montre que les petits montants posent un problème
particulier car ils sont, d'un point de vue économique, très
exposés à l'importance des coûts fixes et, d'un point de
vue ergonomique, demandeurs de solutions adaptées à des contextes
spécifiques.
Enfin, nous avons également consulté une
étude récente (2008-2009), sur le développement de
l'information et de la communication au service du développement
durable, de Cédric Pierre
Louis. Dans son mémoire, il fait état d'une analyse
comparative entre le Mobile banking pratiqué au Kenya et
l'e-gouvernement mis en place au Rwanda. Il montre qu'il s'agit d'un
modèle d'appropriation réussi des technologies de l'information
et de la communication en Afrique Subsaharienne.
4.1.2. Instruments utilisés
Pour une rigueur scientifique de l'étude, nous
nous sommes attelés à établir deux types
d'instruments : questionnaire, et guide d'entretien.
4.1.2.1. Le guide d'entretien
Un guide d'entretien a été
réalisé pour la collecte des données. Nous l'avons
adressé à un des responsables du service des opérations
bancaires de la BCEAO. L'exploitation de ces données nous a permis
d'effectuer une triangulation entre les systèmes de paiement de la BCEAO
et la monétique du GIM-UEMOA. Cette méthode a été
retenue du fait que la BCEAO soit l'autorité monétaire et
qu'à ce titre, elle est également chargée de la
surveillance et du contrôle des moyens de paiement. Dans ce sens, elle
surveille également et contrôle le GIM-UEMOA à qui elle a
confié la mission de gérer la monétique sous
régionale.
4.1.2.2. Le questionnaire
L'enquête par questionnaire est
l'outil qui permet le mieux de collecter des informations auprès d'une
population avec possibilité de comparer et quantifier le poids respectif
des opinions exprimées. Notre étude a combiné deux formes
de questions, avec une dominante de questions fermées et quelques
questions ouvertes, plus riches mais aussi plus difficiles à traiter
statistiquement. A cet effet, le questionnaire a été
administré au responsable d'audit et du
contrôle interne du GIM-UEMOA. Il a été structuré
en quatre (04) parties qui traitent de la gestion du risque juridique, de la
gestion du risque opérationnel, du risque systémique et de la
sécurisation des systèmes et moyens de paiement.
Pour ce faire, nous nous somme heurté à plusieurs
obstacles pour pouvoir accédé à un des responsables du
GIM-UEMOA pour analyser les risques monétiques.
4.2. Population cible
L'enquête a visé essentiellement le
système bancaire sous régional en général et celui
du Sénégal en particulier. Elle s'est basée sur deux
entités principales : la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO) et le Groupement Interbancaire Monétique de l'Afrique de
l'Ouest (GIM-UEMOA). En effet, ces deux entités ont été
choisis pour leur rôle central dans le système monétique
sous régional et national. La BCEAO a lancé une réforme
des systèmes de paiement qui a débouché sur la
création et la mise en place du GIM-UEMOA qui est chargée de la
mise en oeuvre de la monétique sous régional. L'enquête n'a
pas porté sur les banques de second rang parce qu'elles ne gèrent
pas le système monétique. Elles sont simplement connectées
au réseau monétique qui est gérée par le GIM-UEMOA.
Par conséquent, elles ne peuvent avoir la quintessence de l'information
liée au réseau monétique sous régional.
4.2.1. Exploitation et analyse des données
Après avoir administré les instruments de
collecte adressés aux différentes cibles mentionnées
ci-dessus, nous avons procédé à leur dépouillement
et analyse.
4.2.2. Traitement et analyse des données
Pour ce qui est des données qualitatives, elles
ont été traitées manuellement afin d'organiser les
idées principales selon les hypothèses de l'étude,
permettant ainsi, une bonne analyse. Par ailleurs, la saisie du questionnaire
s'est effectuée sur le logiciel Microsoft word, qui du reste, nous a
permis de saisir l'ensemble de notre travail.
4.2.3. Les difficultés rencontrées
Au cours de nos travaux de recherches, nous avons
rencontré plusieurs difficultés. D'abord, au niveau de la revue
de littérature, il nous a été difficile d'avoir des
documents traitant de la monétique et de la monnaie électronique
au niveau national et sous régional. Ceci s'explique par le fait que la
mise en place de la monétique est tellement ressente que le GIM-UEMOA
est encore en train de constituer sa propre base documentaire. Quant à
la BCEAO il n'y a quasiment pas de documents sur la monétique, si ce
n'est les systèmes de paiement. Du coup, elle nous renvoyait le plus
souvent au GIM-UEMOA. Ensuite, nous avons été confrontés
à l'indisponibilité de certains responsables de la BCEAO et du
GIM-UEMOA, contribuant ainsi à nous retarder dans notre
rédaction, malgré les délais impartis déjà
très court. Dans le même ordre d'idées, nous avons eu
d'autres contraintes liées au temps et aux ressources financières
nécessaires pour effectuer tout travail de recherche.
CHAPITRE V. PRESENTATION DE L'UEMOA ET DU SENEGAL
Section 1 : La sous région en bref
Source : UEMOA
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA) a été créée par le Traité
signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs d'Etat et de
Gouvernement des sept pays de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage
d'une monnaie commune, le FCFA. Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de
la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo.
Le Traité est entré en vigueur le 1er août 1994,
après sa ratification par les États membres. Le 02 mai 1997, la
Guinée-Bissau est devenue le 8ème État membre de l'Union.
L'UEMOA est représentée par un logo symbolisant la croissance,
l'union, la solidarité et la complémentarité entre les
Etats côtiers et les Etats sahéliens.
1.1.
Objectifs
Les objectifs de création de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africain sont les suivants :
Ø Renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières des États
membres dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un
environnement juridique rationalisé et harmonisé ;
Ø Assurer la convergence des performances et des
politiques économiques des États membres par l'institution d'une
procédure de surveillance multilatérale ;
Ø Créer entre Etats membres un marché
commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes
exerçant une activité indépendante ou salariée,
ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique
commerciale ;
Ø Instituer une coordination des politiques
sectorielles nationales par la mise en oeuvre d'actions communes, et
éventuellement, de politiques communes notamment dans les domaines
suivants : ressources humaines, aménagement du territoire, agriculture,
énergie, industrie, mines, transports, infrastructures et
télécommunication ;
Ø Harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon
fonctionnement du marché commun, les législations des
États membres et particulièrement le régime de la
fiscalité.
1.2. Organe de l'UEMOA
Afin de bien exécuter ses missions, l'UEMOA
s'est doté d'organes de direction qui ont la lourde tâche de
légiférer lorsque nécessaire, les organes de
contrôle qui permettent de s'assurer que les décisions prises par
les organes de direction sont bien respectées sur le terrain. Cette
application sur le terrain des décisions des organes de direction est
aussi suivie par les organes consultatifs. Les institutions
spécialisées, chacune en ce qui la concerne, s'assure que les
secteurs dont ils ont la charge marchent bien au pas de l'intégration
économique et monétaire des pays membres.
1.2.1. Organes de Direction
v La Conférence des Chefs
d'Etat:
Elle est l'autorité suprême de l'Union et
tranche toute question n'ayant pu trouver de solution par accord unanime du
Conseil des Ministres. Elle décide de l'adhésion
éventuelle de nouveaux membres et prend acte du retrait ou de
l'exclusion des participants. Elle se réunit au moins une fois par an et
prend ses décisions à l'unanimité.
v Le Conseil des ministres
Le Conseil des Ministres définit la politique
monétaire et de crédit de l'Union afin d'assurer la sauvegarde de
la monnaie commune et de pourvoir au financement de l'activité et du
développement économique des Etats membres. Chacun d'entre eux
est représenté par deux ministres, dont le ministre des finances,
mais chaque Etat n'y dispose que d'une seule voix. La BCEAO organise les
séances du Conseil dont elle assure le Secrétariat. Le Gouverneur
de la BCEAO assiste aux réunions du Conseil avec voix consultative. Le
Conseil se réunit au moins deux fois par an et prend ses
décisions à l'unanimité. Il lui appartient de modifier la
définition de l'unité monétaire et de déterminer en
conséquence la déclaration de parité de la monnaie de
l'Union à effectuer au Fonds monétaire international.
v La Commission de l'UEMOA
La Commission de l'UEMOA exerce, en vue du bon
fonctionnement et de l'intérêt général de l'Union,
le pouvoir d'exécution, délégué par le Conseil des
Ministres. Elle a donc pour rôle d'assurer la gestion des affaires
courantes ainsi que la liaison avec les autres organes de l'Union. Elle
transmet à la Conférence et au Conseil des Ministres les
recommandations et avis qu'elle juge utiles à la préservation et
au développement de l'Union et en exécute le budget.
Toutefois, la gestion des affaires courantes
entraîne un certain nombre de responsabilité pour le
Président de la Commission. Il s'agit essentiellement de :
ü Diriger et coordonner le fonctionnement des services de
la Commission ;
ü Assurer la liaison, au plan des politiques
générales, avec les Gouvernement et autorités politiques
des Etats membres de l'UEMOA, les autres organes de l'Union ainsi qu'avec les
institutions spécialisées autonomes et partenaires
extérieurs de l'Union ;
ü Et enfin Assurer la représentation de la
commission dans les relations avec les pays tiers, les organisations et
institutions internationales.
Cependant, le Président de la Commission peut
également saisir la Cour de Justice en cas de manquement des
États membres aux obligations qui leur incombent en vertu du droit
communautaire. Le siège de la Commission se trouve à
Ouagadougou au Burkina Faso.
1.2.2. Organe de contrôle
v La Cour de Justice
La Cour de Justice veille à
l'interprétation uniforme du droit communautaire et à son
application et juge, notamment, les manquements des Etats à leurs
"obligations communautaires". Elle arbitre les conflits entre les Etats membres
ou entre l'Union et ses agents. Elle est composée de juges, un juge par
État, nommés pour un mandat de six ans renouvelable. Le
siège de la cour se trouve à Ouagadougou au Burkina Faso
v La Cour des Comptes:
La Cour des Comptes contrôle les comptes des
organes de l'Union, et la fiabilité des données
budgétaires nécessaires à l'exercice de la surveillance
multilatérale. Trois conseillers sont mandatés pour six ans
renouvelables une fois.
v Le Comité
Interparlementaire
Le Comité Interparlementaire joue un rôle
consultatif et d'animation des débats sur l'intégration. Il
reçoit le rapport annuel de la Commission et s'exprime sous forme de
rapports ou de résolutions. Il préfigure le parlement de l'Union
qui sera chargé du contrôle démocratique des organes de
l'Union. Il compte 40 membres et se réunit au moins une fois par an. Son
siège est à Bamako au Mali.
Section 2 : Description générale du
pays
2.1. Situation géographique et climatique
Source : Centre
Marocain de Promotion des Exportation, Novembre 2006.
Le Sénégal est le pays le plus à
l'Ouest du continent africain. Avec une superficie de
196.722 km2, le Sénégal dispose d'une
façade maritime de 700 km et est entouré par quatre (4) pays : la
Mauritanie au Nord, le Mali à l'Est ; la Guinée et la
Guinée Bissau au Sud. La Gambie est un territoire à
l'intérieur du pays. Le pays est relativement plat, à l'exception
de la zone frontalière guinéenne où se présentent
les premiers reliefs du massif du Fouta Djalon.
Cependant, le climat du
Sénégal se caractérise par l'alternance d'une
saison sèche allant de novembre à mi-juin et d'une saison des
pluies allant de mi-juin à octobre. On enregistre en moyenne 1 500 mm de
pluies au Sud du pays réparties sur quatre (4) mois et 400 mm au Nord,
concentrée sur un mois et demi. Le régime climatique est
cependant erratique, ce qui affecte directement les activités de
l'agriculture, de l'élevage et de l'agro-industrie, et donc la
capacité à maintenir une croissance économique soutenue.
En outre le Sénégal est l'un des pays les plus ensoleillés
du monde: plus de 3000 heures d'ensoleillement par an. Les principales
richesses connues et exploitées du sous-sol sont, entre autres, les
phosphates et calcaires de la région de Thiès ainsi que le gaz de
Diamniadio.
2.2. Situation socio-économique
Le secteur démographique du
Sénégal compte 11.519.226 habitants, dont 51,9% de femmes (ANSD,
Démographie du Sénégal, 2007). Environ 40% de cette
population habite en ville. Le taux d'accroissement démographique est de
3,1% par an. Les 6 ethnies principales sont les Diolas, les Malinkés,
les Peuls, les Sérères, les Soninkés et les Wolofs, mais
il en existe plusieurs autres (Kobianas, Manjack, etc.). La croissance
économique réelle du PIB est estimée à 4,8% en
2007, du fait notamment du dynamisme du secteur tertiaire, contre 2,3% en 2006
(DPEE, 2008). L'étude du tableau récapitulatif des indicateurs
socio-économiques révèle un taux d'activité de la
population de 43% en 2005-2006, avec un taux d'urbanisation de 40,7%.
Le secteur de l'éducation, est
fondé sur le programme décennal de 2000 et
complétée en 2004. Il a pour objectif de réduire
l'inégalité d'accès selon le sexe, la zone d'habitation,
rurale, périurbaine ou urbaine. Le programme décennal
d'éducation fait de la scolarisation une obligation jusqu'à 16
ans. L'enseignement formel a connu un nouveau maillon qui est la case des tout
petits et l'implantation de plusieurs écoles et universités
régionales de proximité.
Selon l'OMS, le système de santé
du Sénégal occupe la 59ème place pour le niveau
de performance global (4ème de la région africaine). Il repose
sur une organisation pyramidale à trois niveaux : opérationnel
comprenant 50 districts sanitaires englobant 55 centres de santé et
constituant la référence pour 768 postes de santé qui
polarisent 551 maternités rurales et 1384 cases de santé qui sont
des structures communautaires. En théorie, les centres de santé
correspondent aux hôpitaux de district, mais du fait de l'insuffisance du
plateau technique ils ne jouent pas leur rôle de niveau de
référence ;
ü Le niveau intermédiaire composé de 10
hôpitaux régionaux intégrés dans les régions
médicales et 2 hôpitaux départementaux ;
ü Le niveau national est constitué de 7
hôpitaux nationaux.
Au niveau national, le paludisme constitue 35% des
causes de consultation, les maladies diarrhéiques 5%. Le paludisme a
constitué 27% des cas de morbidité en 2005 et cela
démontre une insuffisance dans le domaine de l'éducation pour la
santé et la maitrise de l'environnement de l'information sanitaire.
Dans le secteur de l'élevage
l'effectif du bétail est de l'ordre de 13 904 845 têtes
dont 9 461 567 de petits ruminants ; l'élevage représente 3,7% du
PIB pour près de 3 millions de bovins. Le taux de croissance des
ruminants est en deçà de la croissance démographique,
cette trajectoire peut être relevée du fait que 56% des
ménages possèdent du bétail.
Le secteur agricole est dominé
par les cultures sous pluies et cela reste inquiétant du fait des
aléas climatiques et du déficit pluviométrique connu ces
dernières années. L'agriculture occupe plus de 50% de la
population, sa contribution au PIB est passée de 20% en 1965 à
17,3% en 1979 et à 9% en 2004. Cette faible performance du secteur
agricole a poussé le Gouvernement à promouvoir une politique de
l'irrigation et de modernisation des cultures. L'agriculture est
pratiquée sur un potentiel de ressources en sols qui
s'élèvent à 3,8 millions d'hectares, soit 385 ha pour
1 000 habitants, (PANA, 2006).
Les superficies céréalières
exploitées sont de l'ordre de 1 068 876 ha, dont 686 892 ha pour le mil,
155 919 ha pour le sorgho, 80 312 ha pour le riz et 143 769 ha pour le
maïs. L'arachide occupe 595 000 ha de terre emblavée (ANSD,
2007).
En termes d'exportation dominante, le
Sénégal a une production d'arachide d'huilerie de 331 181 tonnes
(2007), soit une diminution de 33% par rapport à la moyenne des cinq
dernières années. La production de coton s'établit
à 45 138 tonnes, équivalente à la moyenne des cinq
dernières années. Cette décroissance de la production
explique la baisse du poids de l'agriculture dans l'économie
sénégalaise (5,2% du PIB en 2007 contre 8,1% en 2005).
2.3. Structure commercial du Sénégal
2.3.1. Evolution des exportations
Estimées à 983 milliards en 2010, les
exportations de marchandises ont substantiellement progressé par rapport
à l'année 2009 où elles étaient
évaluées à 891 milliards. Les exportations du
Sénégal restent concentrées sur un faisceau réduit
de produits de base qui génèrent l'essentiel des recettes
d'exportation: produits de la pêche, produits pétroliers, acide
phosphorique, engrais, coton, produits arachidiers et ciment, or non
monétaire. Les investissements consentis dans le secteur minier, de
l'industrie du tabac et du ciment ont contribué au renforcement des
exportations des produits de ces secteurs46(*).
2.3.2. Evolution des importations
Les besoins de fonctionnement de son économie et
l'état de sa production fait du Sénégal un importateur net
de biens. En 2010, à la faveur de la reprise économique mondiale,
les importations du Sénégal sont reparties en
légère hausse en ressortant à 2196 milliards après
2137 milliards en 2009, soit une progression 2,8%. Elles sont essentiellement
concentrées autour des produits pétroliers, des
céréales, des machines et appareils, des métaux et
ouvrages en métaux, ainsi que du matériel de transport. Ces
produits couvrent 54% des importations totales (ANSD, 2010).
2.3.3. Les partenaires commerciaux
Les exportations vers le continent européen se
sont repliées en 2010, baissant à 231 milliards après 251
milliards l'année d'avant. Les expéditions d'or vers la Suisse se
sont renforcées en 2010 atteignant 82 milliards contre 74 milliards en
2009. Les exportations du Sénégal vers la France ont
continué à baisser en 2010 avec un niveau de 47 milliards
après 52 milliards en 2009 et 57 milliards en 2008. Toutefois, leur part
dans les exportations totales vers l'Union Européenne est ressortie en
hausse à 33% après 29% en 2009. L'Espagne, suivi de l'Italie se
situent au deuxième et troisième rang avec des parts respectives
de 20% et 16% du total des exportations vers l'Union Européenne (ANSD,
2010).
En progression de 25%, les exportations vers le
continent africain sont évaluées à 504 milliards en 2010,
contre 403 milliards en 2009. Leur part dans les exportations totales du
Sénégal est montée à 51,3% après 45% en
2009. Les exportations vers l'Afrique sont dominées par les produits
pétroliers (136 milliards), le ciment (100 milliards), le tabac et ses
succédanés (43 milliards), les préparations alimentaires
(23 milliards). Les exportations vers les pays d'Afrique de l'Ouest sont
ressorties en hausse à 445 milliards FCFA contre 359 milliards en 2009.
Cette progression tient essentiellement, au renforcement des exportations de
produits pétroliers finis et de ciment qui sont ressorties en hausse
respectivement de 58% et 41% entre 2009 et 2010.
Le regain d'activités dans le secteur de la
chimie, notamment de la production d'acide phosphorique, a induit une
progression des exportations vers l'Asie. Celles-ci sont montées
à 165 milliards en 2010 après 113 milliards en 2009. Les
exportations d'acide phosphorique vers l'Inde ont accusé une hausse,
ressortant à 98 milliards après 70 milliards en 2009.
En 2010, les importations en provenance d'Europe sont
ressorties en hausse à 1060 milliards contre 963 milliards en 2009.
Elles sont à hauteur de 48% des importations totales de l'année
contre 45% en 2009. Elles sont principalement constituées de
combustibles (157 milliards) de machines et appareils (118 milliards), de
produits métalliques (68 milliards), céréales (57
milliards), de véhicules (64 milliards), de produits pharmaceutiques (30
milliards).
Les importations en provenance de l'Afrique ont
reculé de 2,1%, tombant à 395 milliards contre 404 milliards en
2009 et 571 milliards en 2008. Elles sont essentiellement constituées de
combustibles (256 milliards) en liaison avec la présence d'une
raffinerie dont les activités se trouvent au coeur de la distribution de
produits pétroliers dans la sous région. Les quantités
importées de pétrole brut se sont élevées en 2010,
à 660 mille tonnes contre 780 mille tonnes en 2009.
Les importations en provenance d'Asie sont ressorties
en baisse de 2,5% en 2010, pour s'établir à 509 milliards
après 522 milliards en 2009. Le recul des importations d'Asie est
lié à la réduction des quantités importées
de riz, au cours de cette période. En effet, les quantités
importées de riz sont passées à 442 mille tonnes en 2010
contre 574 mille tonnes en 2009.
Les importations en provenance du continent américain
sont ressorties en baisse à 210 milliards en 2010 contre 226 milliards
en 2009 (ANSD, 2010).
Les importations en provenance de l'Amérique
Centrale et du Sud sont évaluées à 135 milliards. Elles
sont majoritairement constituées d'huiles végétales (31
milliards), de riz en brisures (31 milliards), de produits pétroliers
finis (26 milliards), de produits laitiers (13 milliards). Les huiles
végétales proviennent principalement de l'Argentine (8 milliards)
et du Brésil (9 milliards). Le riz est fourni en grande partie par le
Brésil (12 milliards) et l'Uruguay (8 milliards). Les produits laitiers
sont essentiellement acquis auprès de l'Argentine (7 milliards).
Les importations en provenance de l'Amérique du
Nord (Etats Unis et le Canada) sont évaluées à 75
milliards. Elles sont constituées pour l'essentiel de combustibles
minéraux (15 milliards), de véhicules (11 milliards) et de
blé (6 milliards).
Cependant, conscient de son retard tout comme la plupart
des pays Africains en matière de commerce électronique
(E-commerce), le Sénégal à travers le portail Sentoo de
la Sonatel offre un « Espace Shopping » dans lequel il est
possible d'acheter différents types de produits de consommation courante
tels que les vêtements, les articles de bureau,
l'électroménager, les articles de bureau et le mobilier. Le
principe est la mise en relation de fournisseurs accrédités par
Sonatel multimédia avec les clients qui effectuent leur commande en
ligne et doivent s'acquitter ensuite du payement par des moyens classiques.
Toutefois, relève l'enquête de Osiris, les commandes à la
carte avec un « Ticket Surf » restent faibles compte tenu
de montants limités à 2 500 francs. Ainsi, il ne permet que de
faire de petites transactions comme l'envoi de Sms, la consultation de
pronostics hippiques, l'achat de logos et de sonneries portables.
Par ailleurs, les autorités ont assigné
à Trade Point Sénégal la mission de faciliter les
transactions commerciales de manière électronique pour
développer le commerce intérieur et international avec
l'utilisation des TIC pour le développement des Pme/Pmi. Des initiatives
sont prévues dans ce sens à propos de la validité des
documents et des signatures électroniques, la protection des
données personnelles et la lutte contre la cybercriminalité.
Toutefois, le secteur bancaire et financier n'est pas en marge de la
modernisation de ses systèmes et moyens de paiement qui vont servir de
moteur au développement du commerce électronique au
Sénégal et partant dans la sous région ouest
Africaine..
2.4. Situation du système bancaire et financier du
Sénégal
Le secteur bancaire sénégalais, qui
occupe la deuxième place au sein de l'Union économique et
monétaire ouest africaine (UEMOA), après celui de la Côte
d'ivoire, avec 20 banques en 2009 et plus de 25 % des actifs du système
financier de l'Union, n'arrive toujours pas à répondre aux
nombreuses sollicitations, surtout des petites et moyennes entreprises (PME).
Ces dernières ont en effet un accès très limité au
crédit. En 2008, les grandes entreprises ont
bénéficié de 88,1 % des prêts, alors que la part des
entreprises de taille moyenne n'a été que de 6,7 % sur un taux de
financement de l'économie qui peine à dépasser 24 %.
Cependant, une récente étude de la Banque mondiale fait
état de rejet de 80 % des dossiers de demande de crédit des PME,
dû notamment à l'absence d'états financiers
formalisés et certifiés par un commissaire aux comptes. Et, le
taux élevé de défauts de remboursement noté risque
de corser la chose pour les futurs demandeurs qui ont vraiment besoin de ces
ressources financières pour démarrer ou s'agrandir, innover ou
améliorer leur production. Le rapport explique ainsi la
difficulté à laquelle sont confrontées les petites et
micro-entreprises pour accéder au crédit par les niveaux de
garanties exigés et par les taux d'intérêts
élevés.
Entre 2004 et 2008, le taux d'intérêt
moyen sur les prêts a été de 12,15 %. Ce taux est plus
élevé au Sénégal qu'en Côte d'ivoire,
Tunisie, Afrique du Sud et la plupart des pays de la CEDEAO. En 2009, les
écarts de taux d'intérêt, c'est-à-dire la
différence entre les taux d'intérêt sur les prêts et
les taux d'intérêt sur les dépôts, étaient de
11,0 %. Soit près de quatre fois plus élevés qu'en Tunisie
et Afrique du Sud. Un tel écart élevé de taux
d'intérêt est un indicateur de fonctionnement inefficient du
secteur bancaire qui se reflète également dans les niveaux
élevés de défauts de remboursement. Ce qui, en retour,
pourrait s'expliquer par le manque d'accès à des informations
fiables sur les emprunteurs. Non sans faire remarquer que les
dépôts dans les institutions de micro-finance ont augmenté
de 27,5 % en 2007 et de 14,8 % en 2008. Ces institutions ont détenu,
selon la même source, 64 % de tous les comptes de dépôt en
2008. Malgré cela, elles ne fournissent que 8,9 % des crédits
octroyés alors que les banques en fournissent 91,1 %.
Pourtant, selon le Rapport national de la
compétitivité du Sénégal (RNCS),
réalisé avec l'appui de l'USAID, le système financier du
Sénégal s'est beaucoup amélioré durant la
dernière décennie avec une masse monétaire qui est
passée de 22,5 % du PIB en 2000 à 33,4 % en 2008. De plus,
à la fin décembre 2009, l'offre de monnaie a augmenté de
10,9 % par rapport à l'année précédente. Cela est
principalement dû à une augmentation de 13,6 % des
dépôts bancaires et à une augmentation de 4,3 % dans la
circulation de la monnaie. Le crédit intérieur a augmenté
de 55 % entre 2005 et 2009, passant de près de 1 032 milliards de francs
Cfa à 1 604 milliards.
Cependant, poursuit le texte, en pourcentage du PIB, le
crédit intérieur octroyé au secteur privé demeure
relativement faible. Quand au crédit net au gouvernement, il
représente un faible pourcentage du crédit intérieur net
bien qu'étant en hausse sur la période 2006-2009. Il est
passé de 28 milliards de francs Cfa en 2006 à près de 112
milliards en 2009 et est estimé à 217 milliards en 2010. Sur le
dispatching du crédit au secteur privé, le RNCS 2011
relève qu'une grande partie est allouée aux services. Entre 2005
et 2009, en moyenne chaque année, près de 32 % des prêts
étaient octroyés aux services, au transport et à la
communication, 27 % aux industries et 19 % au commerce de gros et de
détail.
En outre, la part des prêts aux services, aux
transports et à la communication a augmenté
régulièrement pour atteindre un pic septennal de 41 % en 2009.
Même si les banques restent les premières sources de financement
au Sénégal, le rapport indique que la Bourse régionale de
valeurs mobilières (BRVM), commune aux pays membres de l'UEMOA, offre de
nouvelles opportunités d'attraction de capitaux étrangers qui
permettent aux investisseurs privés de diversifier leurs sources de
financement. Mais, le Sénégal ne profite pas assez des
financements du marché des valeurs et du capital risque. En effet,
signale le RNCS, dans le Rapport sur la compétitivité mondiale
(RCM) 2010-2011, le Sénégal est classé 80ème dans
le financement par le marché des actions et une seule entreprise, la
SONATEL, est cotée à la BRVM. Cependant, le rang du
Sénégal s'est amélioré de 33 places dans la
disponibilité de capital risque dans ce même RCM. En outre, en
2008, le gouvernement du Sénégal a pu lever 285 millions de
dollars US sur le marché financier.
2.5. Composante du Système monétaire et
Financier Sénégalais
Il est composé de la Banque centrale des Etats
de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), des banques de second rang,
d'établissements financiers spécialisés, des
établissements financiers décentralisés (institutions de
micro finance) et des sociétés d'assurance.
2.5.1. La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO)
La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) est un établissement public international dont le siège
est fixé à Dakar, au Sénégal. Elle est l'Institut
d'émission commun aux Etats membres de l'Union Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA). Elle a été créée le 12 mai
1962. Actuellement, les Etats membres de cette Union monétaire sont au
nombre de huit (08) : le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire,
la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le
Togo. Outre la centralisation des réserves de devises de l'Union, elle a
pour missions principales : l'émission monétaire, la gestion
de la politique monétaire, l'organisation et la surveillance de
l'activité bancaire ainsi que l'assistance aux Etats membres de
l'Union.
La BCEAO jouit du privilège exclusif de
l'émission monétaire sur l'ensemble des Etats membres de l'Union
Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Elle émet des
signes monétaires, billets et pièces de monnaie, qui ont cours
légal et pouvoir libératoire dans l'ensemble des Etats membres de
l'Union. Elle réglemente et contrôle le système bancaire
sous régional. La création, l'émission et l'annulation des
signes monétaires sont décidées par le Conseil des
Ministres de l'UEMOA. Nonobstant le développement des moyens de paiement
scripturaux, l'utilisation de billets et pièces de monnaie continue
d'occuper une place relativement importante dans les transactions des agents
économiques. Les mouvements de billets entre les Etats sont
favorisés par l'unicité des signes monétaires. En
matière d'impression, la Banque Centrale mène des recherches
permanentes relatives à l'authentification des signes monétaires,
en vue de renforcer la sécurité des billets qu'elle émet.
En revanche, elle a initié en 1999 un projet de réforme et de
modernisation des systèmes et moyens de paiement dans la sous
région Ouest Africaine, avec entre autres la mise en place de la
monétique.
2.5.2. Les Banques de second rang
Le nombre de banques et établissements
financiers est en constante progression au Sénégal. Il se compose
de 21 banques : Compagnie Bancaire de l'Afrique Occidentale (CBAO),
Société Générale de Banques au
Sénégal (SGBS), Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie au Sénégal (BICIS), CITIBANK, Banque de l'Habitat du
Sénégal (BHS), ECOBANK, ATTIJARI BANK, Crédit du
Sénégal (CDS), Caisse Nationale de Crédit Agricole du
Sénégal (CNCAS), Bank Of Africa (BOA), Banque Islamique du
Sénégal (BIS), Banque Sahélo-Saharienne pour l'industrie
et le commerce (BSIC), Banque des Institutions Mutualistes de l'Afrique de
l'Ouest (BIMAO), Banque Régionale de Solidarité du
Sénégal (BRS), Banque Atlantique - Sénégal (BAS),
International Commercial Bank - Sénégal (ICB), Banque
Régionale des Marchés (BRM), Diamond Bank,
Platinun Habib Bank Sénégal (Bank PHB
Sénégal), United Bank Of Africa (UBA),
Crédit International et de 4 établissements financiers (Compagnie
Ouest Africaine de Crédit-bail (LOCAFRIQUE), Société de
Crédit et d'équipement du Sénégal (SOCRES),
Sénégal Factoring (SEN FAC), Alios Finance- Succursale de Dakar
(ALIOS-Dakar) ).
Malgré leur nombre relativement important, le
réseau bancaire reste concentré à Dakar et son
agglomération. Toutefois, il convient de noter que sur les 21 banques
qui sont par ailleurs toutes membres du GIM-UEMOA, seuls douze (12) banque sont
déjà connectées à la plate forme de paiement du
GIM-UEMOA.
v Les guichets bancaires
L'augmentation soutenue du nombre de guichets au
cours de ces cinq dernières années a un impact positif sur les
ressources collectées. La politique de banque de proximité
renforce la capacité de mobilisation de l'épargne du secteur,
offrant ainsi un potentiel d'accélération des transactions
bancaires aussi bien fiduciaire, que monétique.
Les statistiques démontrent également
que le taux de bancarisation évolue au même rythme que le nombre
de guichets en fonction. Il semblerait que la stratégie d'implantation
des banques ait plus d'impact sur le taux de bancarisation que la
réglementation de l'UEMOA qui assure le doit au compte à tout
citoyen pouvant justifier d'un revenu régulier mensuel minimum de
50 000 F CFA.
v La nature des activités
Le métier reste dominé par
l'activité de banque de détail. Récemment des banques
spécialisées sur la micro finance ont vu le jour. Auparavant il
existait deux banques d'Etat spécialisées sur le financement de
l'immobilier et de l'agriculture
2.5.3. Les Institutions de Micro Finance
Les difficultés rencontrées au cours des
années 1980 par les banques de développement (structures
traditionnelles de financement de l'agriculture, des petites et moyennes
entreprises et de l'artisanat), ont contribué à aggraver la
stagnation, voire la régression de l'activité économique
dans les pays de l'UEMOA en général et au Sénégal
en particulier.
En effet, cette situation s'est traduite par la
liquidation de la plupart des banques de développement. Elle a rendu
plus pressante la nécessité de promouvoir des structures
alternatives de financement capables d'assurer la mobilisation de la petite
épargne en milieu rural et urbain et de créer les conditions
d'une insertion progressive du secteur informel dans l'économie moderne.
Regroupées sous la dénomination
d'Institutions de Micro Finance (IMF) ou de Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD), ces entités sont apparues au
Sénégal et dans la sous région à la fin des
années 60 pour ce qui concerne les plus anciennes.
Dans le cadre de la promotion de ces institutions qui
s'adressent quasi exclusivement aux populations à revenus modestes aussi
bien en milieu rural qu'urbain, la BCEAO, avec le concours des Etats membres et
des partenaires au développement, en sus de l'adoption d'une
réglementation spécifique pour ces institutions, a mis en place
dès 1992 deux projets d'appui pour favoriser l'émergence et le
développement de ces structures de financement de proximité.
CHAPITRE VI: DISPOSITIF DES SYSTEMES DE PAIEMENT, DE LA
MONETIQUE ET DE LA MONNAIE ELECTRONIQUE
Les systèmes de paiement, tout comme les
marchés monétiques nationaux des pays de l'UEMOA étaient
pour la plupart à l'état embryonnaire et
caractérisés par une faible ou quasi absence
d'interbancarité et d'interopérabilité entre les
systèmes existants. Toutefois, on pouvait noter que le potentiel
d'évolution pour les services monétiques était
important. Eu égard à cette carence au niveau de
l'UEMOA, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a
initié en 1999, un projet d'envergure régionale visant à
la modernisation des systèmes de paiement dans les huit pays de
l'UEMOA.
Cette Réforme des Systèmes de
Paiement dans l'UEMOA s'inscrit notamment dans le cadre général
de l'assainissement du système financier et de
l'accélération du processus d'intégration
économique régionale. De ce fait il a semblé opportun,
pour la banque centrale de revoir les systèmes de paiement avec la
:
Ø Création du Système de Transfert
Automatisé de Règlement (STAR-UEMOA) à la BCEAO pour la
mise en oeuvre d'une meilleure rapidité, sécurité et
efficacité des transferts des flux financiers au sein de
l'union ;
Ø Création du Système Interbancaire de
Compensation Automatisée (SICA-UEMOA), pour la compensation
automatisée. Le principe, c'est que quelque soit la banque et le moyen
de paiement qu'elle utilise (cash, cartes, chèques...), les
compensations doivent s'effectuer au niveau de la BCEAO. Cela lui permet de
contrôler et maîtriser la masse monétaire, aussi bien
fiduciaire, que scripturale.
Ø Création de la Centrale des Incidents de
Paiement (CIP-UEMOA) pour la gestion des risques d'émission
d'instruments de paiement (ex chèque) sans provision et autres
risques.
Ø Création du Groupement Interbancaire
Monétique de l'UEMOA (GIM-UEMOA). C'est l'organe chargé de la
mise en place de la politique monétique au niveau national et sous
régional. Elle possède son propre système de compensation
monétique qui est interfacé à STAR-UEMOA pour les
règlements.
Section 1 : Système de Transfert
Automatisé de Règlement (STAR-UEMOA)
Dans l'espace UEMOA, l'ensemble des
banques n'utilisaient que le réseau SWIFT (Society for Worldwide
Interbank Financial Télécommunication), pour les transactions
internationales entre banque d'un même pays ou de pays différents
jusqu'en 2003. Ces transactions concernent essentiellement des ordres d'achat
et de vente de valeurs mobilières, des opérations d'ouverture de
crédits documentaires, des virements internationaux....
Fondée en 1973, Swift a pour objet de
gérer un réseau international de télétransmission
des messages entre les banques adhérentes, dans le monde entier.
Toutefois, son utilisation présente quelques inconvénients comme
le fait que le virement international ne constitue pas une
garantie de paiement, sauf s'il est effectué avant l'expédition
de la marchandise (prépaiement).
Aussi, les frais et commissions
relatifs au virement international se subdivisent en deux parties. La
première concerne les frais au profit de la banque qui émet le
virement. Ils seront le plus souvent à charge de l'importateur. La
deuxième est réclamée par le banquier qui
réceptionne le paiement. Cette deuxième partie est
supportée par l'importateur ou par l'exportateur, selon les arrangements
pris entre eux et la notification faite à la banque qui enverra les
fonds.
Par ailleurs, les coûts se composent
principalement d'une commission de change et d'une commission d'encaissement.
Ces deux commissions sont caractérisées par un tarif
dégressif, variant en fonction des pays. A cela, il faut ajouter les
frais de transmission par SWIFT (si l'entreprise y recourt) qui varient selon
la banque, le pays de destination et en fonction de la rapidité
demandée (ordre normal ou ordre urgent). Ce qui fait qu'au finish les
coûts liés à l'utilisation de SWIFT sont assez
élevés.
En revanche, pour pallier à ces
différents inconvénients cités plus haut et pour faciliter
l'intégration économique et financière de la sous
région de l'UEMOA, la BCEAO a mis en place à côté du
réseau SWIFT, un Système de Transfert Automatisé de
Règlement (STAR-UEMOA) dans la sous région qui est
opérationnel depuis le 25 janvier 2004.
Le système de transfert automatisé et de
règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA) est un système de
règlement brut en temps réel basé sur le traitement des
instructions de paiement. Il est entré en production le 25 juin 2004, et
est localisé au siège de la BCEAO à Dakar. C'est un
système conçu pour les transferts interbancaires de gros montants
et dans lequel chaque transaction est réglée sur une base brute
et en temps réel. Le règlement ayant lieu en même temps.
Le STAR-UEMOA permet aux ordres de virement bancaires
d'être réglés en temps réel et imputés sur le
compte du bénéficiaire au plus tard à J+2, selon la
réglementation en vigueur. Le système permet notamment
de :
Ø Traiter rapidement et en toute sécurité
les paiements de gros montants (susceptibles de créer un risque
systémique, lié au fait que la défaillance d'un
participant peut entraîner, par effet domino, celles des
autres) ;
Ø Réduire les risques de paiement (risque de
crédit, risque de liquidité, risque légal, et risque
systémique) ;
Ø Faciliter la gestion monétaire et le
fonctionnement du marché financier dans l'espace UEMOA ;
Ø Faciliter la gestion de trésorerie des banques
de l'UEMOA.
1. 1.Principes de fonctionnement du système
Le fonctionnement du système est
basé sur les principes suivants :
Ø Un compte de règlement est ouvert dans les
livres de la BCEAO pour chaque participant ;
Ø Le système admet trois types de
participant : le participant direct (les banques), le participant indirect
(BRVM, Trésor Public) et le sous participant (société
financière, poste, Institution de micro finance) ;
Ø Les opérations de retrait et de
dépôt fiduciaires sont imputées dans le
système ;
Ø Les règlements au sein de l'UEMOA
s'effectuent en continu et en temps réel (date de valeur jour) quelle
que soit la destination des ordres. Ils sont irrévocables et se
réalisent dans les livres de la BCEAO après vérification
automatique de la provision au compte du donneur d'ordre pour la gestion
du risque d'illiquidité de l'un des participants;
Ø Les participants pourront bénéficier
d'avances intra journalières accordées par la BCEAO et garanties
par des collatéraux ;
Ø Le système traite notamment les virements
entre les participants, les opérations sur titres, les opérations
de politique monétaire ainsi que la couverture en francs CFA des
transferts internationaux ;
Ø STAR-UEMOA règle en temps réel les
soldes de compensations de SICA-UEMOA, de la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM) et du Groupement Interbancaire
Monétique de l'UEMOA (GIM-UEMOA) de façon efficace et
sécurisée.
1.2. Bénéficiaire du système
STAR-UEMOA
Les participants éligibles au système
sont : les banques et établissements financiers, les services
financiers de la Poste, les Société de Gestion et
d'Intermédiation Boursières (SGI), la Bourse Régionale
des Valeurs Mobilières (BRVM), le dépositaire Centrale/Banque de
règlement et d'autres institutions financières régionales.
Le fonctionnement de ce système s'inscrit dans le cadre de la recherche
permanente d'un service de qualité au profit des utilisateurs en vue
d'en faire un modèle de développement et d'intégration
financière régionale. A cet égard, il convient de relever
une appropriation du système par les utilisateurs, se
matérialisant par les aspects suivants :
Ø L'ensemble des banques et établissements
financiers participants transmettent régulièrement des ordres
à STAR-UEMOA ;
Ø 90 % des transactions des banques dans l'UEMOA
transitent par STAR-UEMOA ;
Ø 90 % des banques estiment que STAR-UEMOA est un moyen
très efficace pour le dénouement des transferts au sein de la
zone UEMOA (cf BCEAO) ;
Ø Les coûts induits pour les transferts à
travers le système sont faibles et constituent des économies
d'échelle pour les banques.
1.3. Risques inhérents à STAR-UEMOA
Le Système de Transfert Automatisé de
Règlement de l'UEMOA constitue un système dans lequel
s'opère essentiellement des transferts (virement électronique)
et des règlements de gros montants (plus de 50 millions de Fcfa),
effectués directement dans les livres de la BCEAO après
compensation multilatérale du système. Chaque banque ou
participant possède une plateforme de paiement connectée au
système STAR-UEMOA. Cependant à l'instar d'autres
systèmes de paiement de gros montant, STAR-UEMOA peut faire face aux
risques de sécurité, opérationnel, de règlement, de
crédit, de liquidité et systémique.
Ø Risque de sécurité
Le risque de sécurité, qui fait
habituellement partie du risque opérationnel, porte sur des actes
intentionnels, notamment la fraude, par lesquels une opération de
paiement est enclenchée ou modifiée dans le but de
détourner ou de s'approprier frauduleusement des fonds. Ce type de
risque peut également comprendre tout acte malveillant ou de sabotage,
notamment le piratage informatique ou le déni d'attaques sur le service
qui peuvent exposer une partie à une perte financière
Ø Risque opérationnel
Le risque de perte découlant de l'insuffisance
ou de l'échec de processus, de personnes et de systèmes internes,
ou d'événements externes. Le risque opérationnel comprend
des facteurs tels que les pannes techniques ou l'erreur humaine qui causent ou
aggravent les risques de crédit ou de liquidité, ainsi que des
événements naturels (ex des cas de force majeure). Le risque
opérationnel peut être classé dans les grandes
catégories suivantes : fraude interne; fraude externe.
Ø Risque de règlement
Le risque de règlement constitue le fait que
le règlement dans le cadre de STAR-UEMOA ne se déroule pas de la
façon prévue (ex du cas d'un participant n'étant pas
en mesure d'honorer à ses obligations nettes). Le risque de
règlement comprend à la fois des risques de crédit et de
liquidité. Si l'une des parties (participant ou dépositaire
centrale banque) n'honore pas à ses obligations de règlements
envers une ou plusieurs contreparties, cela peut entraîner un blocage du
système à cause du fait que les ordres de transferts et de
règlements sont irrévocables.
Ø Risque de crédit
Le risque de crédit dans STAR-UEMOA consiste en
ce qu'une contrepartie ne règle pas une obligation à sa pleine
valeur, soit lorsqu'elle est échue ou à un moment
ultérieur. Contrairement à ce qui se passe dans un cas de fraude
(simulation d'insolvabilité), le payeur enclenche une opération
dans l'intention de payer, mais en raison de problèmes
d'insolvabilité ou de liquidité réelle, le paiement n'est
pas effectué et le bénéficiaire perd la totalité ou
une partie du montant principal. Ainsi, dans le Système Interbancaire
de Compensation Automatisé (SICA-UEMOA), le risque de crédit se
présente en cas de défaut et est déclaré lorsqu'un
déficit demeure dans le compte de règlement de l'adhérent
et empêche tout règlement après que des avances ont
été effectuées.
Ø Risque de liquidité
La distinction qui peut être établie
entre un risque de crédit et un risque de liquidité est
que le risque de crédit se rapporte directement
à la possibilité d'une perte, tandis que le risque de
liquidité se rapporte à un déficit de trésorerie.
Le risque de liquidité se présente soit comme cause
immédiate soit comme résultat d'un des autres risques. Par
conséquent, dans toute perturbation éventuelle de
règlement, le manque de liquidité semble toujours être
l'une des conséquences principales de l'incapacité d'un
participant d'effectuer un règlement. Le déficit de
liquidité peut être coûteux pour les institutions
financières et aboutir à des emprunts coûteux, des manques
aux obligations contractuelles ou la faillite.
Ø Risque systémique
En cas de réalisation du risque de
règlement, de crédit ou de liquidité débouchant sur
une faillite de l'un des participants, cela peut entraîner le blocage du
système de compensation et de règlement susceptible de paralyser
l'ensemble du système STAR-UEMOA et SICA UEMOA. Il y a également
une possibilité de blocage des règlements en cas de panne du
système d'un des grands participants. Un blocage peut se produire
lorsqu'un participant n'est pas en mesure de transmettre et de régler
des paiements, empêchant ainsi d'autres institutions d'effectuer leurs
paiements. En plus, un embouteillage pourrait découler d'un
problème opérationnel si un participant immobilise une grande
quantité de liquidité (ex lorsque le participant continue de
recevoir des paiements d'autres participants mais, pour des raisons techniques,
est incapable de libérer les paiements dans le système. Ces
différents cas entraînent généralement un risque
systémique. Le risque systémique est donc le risque qui touche
l'efficacité, la sécurité et le bien-fondé du
système de paiement dans son ensemble.
1.4. Gestion du risque de STAR-UEMOA
Pour ce qui est du risque de règlement, de
crédit ou de liquidité pouvant débouché sur un
risque systémique la BCEAO demande à tout ses adhérents de
constituer des réserves suffisantes en fonction du volume de transaction
généralement effectué pour garantir les règlements
entre participants. Elle peut se porter garant en dernier ressort en cas de
défaillance de deux ou trois participants à la fois
(scénario improbable, mais possible).
Par ailleurs, la BCEAO élabore des rapports
mensuels pour le suivi des transactions et du comportement du système.
Elle a constaté heureusement que jusqu'alors aucun des risques
pré cités ne s'est réalisé. Par contre, les
responsables du système ont plutôt constaté que le
système a effectué des rejets des transactions de certains
participants. Ces rejets sont directement imputables aux participants eux
même, du fait de la réalisation d'un risque opérationnel
lié à une mauvaise saisie des données dans le
système, ou à la vérification de leur statut de
participant ou pas. En cas de panne technique, il y a un dispositif de relais
et une équipe technique disponible qui peut être aussi
déployé chez les participants. Le système vérifie
également la disponibilité des fonds avant toute
opération. Cela concourt à atténuer ou à limiter le
risque de crédit ou de liquidité.
En revanche, la BCEAO a élaborée un
plan de secours dans lequel elle prévoit la mise en place d'une cellule
de crise en cas de risque systémique. Toutefois, pour les risques de
sécurité les responsables affirment qu'il est minime car ils
utilisent une technologie de dernière génération et les
codes d'accès sont très sécurisés. De plus, avec un
modèle de gestion du risque de sécurité du système
très élaboré les responsables du système jugent le
STAR-UEMOA comme ayant une sécurité maximale même en cas
d'attaque interne ou externe avec des systèmes d'alertes très
avancé.
v Quelques chiffres de performances de
STAR-UEMOA.
- La valeur moyenne journalière des opérations
réglées est passée de 277.9 milliards FCFA en 2008
à 315.5 milliards FCFA en 2009.
- Le taux de rejet pour insuffisance de provision
s'établit en moyenne à 0.1 % sur les cinq années et
demeure largement en dessous de la norme maximale de 1 %
- Le délai moyen des transactions ressort en moyenne
à 37 secondes en 2009, contre 57 secondes en 2008.
Section 2 : Système Interbancaire de
Compensation Automatisée (SICA-UEMOA)
En ce qui concerne la compensation
interbancaire dans l'espace UEMOA, elle était essentiellement
réalisée manuellement au siège de la BCEAO. En effet, pour
éviter multiples paiement entre banque, la banque centrale a mis en
place un Système Interbancaire de Compensation Automatisé qui
permet aux banques de se régler simplement les soldes après
compensation. Le système est opérationnel depuis le 19 janvier
2006 au Sénégal. Il permet aussi à la banque centrale de
maîtriser la masse monétaire et le paiement interbancaire, dans la
mesure où l'ensemble des soldes de compensation sont
systématiquement transmis à STAR-UEMOA qui s'occupe uniquement
du règlement en temps réel des données transmises par
SICA-UEMOA. Toutefois, il convient de préciser que les données
transmises par SICA à STAR ne concerne pas les données
monétique, ou ceux de la BRVM qui possèdent leurs propre
système de compensation qui sont interfacés à STAR-UEMOA
pour les règlements de gros montants issues du marché financier
sous régionale, ou du marché monétique interbancaire sous
régional. Les données transmises à STAR par SICA sont
issues des transactions interbancaires, de la poste et des dépositaires
centrale/banque, telles que les virements, les transactions des chèques,
et d'effets de commerce (lettres de changes, billets à ordre...).
2. 1.Principes de fonctionnement du système
SICA-UEMOA est un outil automatisé
d'échanges et de règlement des opérations de paiement de
masse, entre établissements participants aux niveaux national et
sous-régional. Il assure ainsi la compensation multilatérale des
transactions de masse entre les participants et permet d'automatiser le
traitement et l'encaissement des valeurs de petits montants (moins de 50
millions) sur les effets de commerce. Il se compose de huit (08)
Systèmes de Compensation Nationaux (SCN), à savoir un
système dans chaque Etat membre de l'UEMOA et un Système de
compensation régionale localisé au Siège de la BCEAO
à Dakar. SICA-UEMOA est connecté au Système de Transfert
Automatisé de Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA) pour le
règlement des soldes de compensation.
Au cours de l'année 2010, une étape
majeure du système de compensation automatisé, susceptible
d'apporter plus d'efficience dans le traitement des opérations
interbancaires a été mise en oeuvre, avec l'entrée en
production de la 3e version de SICA-UEMOA. Cette migration s'explique par
l'entrée en vigueur de la nouvelle norme de chèques et d'effets
de commerce adoptée par la communauté bancaire à travers
son Comité UEMOA de Normalisation (CUN) au cours de l'année
2006.
Cette nouvelle version a démarré avec
succès et de manière simultanée dans l'ensemble des huit
(8) pays de l'UEMOA. Ainsi, 97 banques de l'UEMOA et tous les sites «
participants » de la BCEAO ont procédé de manière
concertée le vendredi 08 octobre 2010, au basculement vers la nouvelle
version de SICA-UEMOA. L'une des principales innovations concerne le changement
des Relevés d'Identité Bancaire (RIB), avec l'introduction de la
norme ISO, en lieu et place des lettres d'identification des pays
précédemment retenues dans la Zone UEMOA. Une phase transitoire
d'une (01) année a été convenue entre les Comités
Nationaux de Normalisation (CNN), durant laquelle les anciennes et nouvelles
formules de chèque et d'effets de commerce pourront cohabiter sans
difficulté.
2.2. Bénéficiaire du système
SICA-UEMOA
Les participants à SICA-UEMOA sont les banques, la
BCEAO, le Trésor public, les Services financiers de la Poste et les
dépositaires centrale banque (IMF et autres). Les instruments de
paiement présentés à SICA-UEMOA pour compensation sont les
chèques, les virements de moins de 50 millions FCFA, les billets
à ordre, les lettres de change et les prélèvements.
2.3. Risque inhérent à SICA-UEMOA
Le principal risque lié à SICA-UEMOA est
le risque de contrepartie. Ce risque se manifeste lorsqu' un adhérent
au système ou participant en défaut, continue de devoir des
fonds après que les paiements ont été effectués.
Tout déficit qui en résulte est réparti entre les autres
adhérents. L'importance du déficit dépend du montant
dû par le défaillant et du résultat de la compensation.
2.4. Gestion du risque de SICA-UEMOA
La BCEAO ne joue pas le rôle de prêteur de
dernier ressort. Il est prévu la constitution d'un fonds
commun de garantie par l'ensemble des participants de la place, auquel un
participant peut faire appel lorsqu'il a épuisé sans
succès les autres moyens d'apporter des liquidités à son
compte de règlement, pour régler son solde de compensation.
Ce fonds de garantie devrait être opérationnel d'ici la fin de
l'année 2012. Par ailleurs, des sanctions sont prévues en cas de
défaillance. Il peut s'agir de suspension ou d'exclusion. De plus, le
traitement par la BCEAO des réclamations et litiges est prévu.
Les règles d'archivage définies dans la convention
nécessitent l'archivage des données par chaque participant.
v Quelques performances de SICA-UEMOA.
Au total, entre 2009 et 2010, les performances du
système se sont accrues avec :
ü Un fonctionnement globalement satisfaisant des
systèmes nationaux qui enregistrent des taux de rejets techniques
inférieurs à 1% pour tous les pays pour une norme maximale de
5%;
ü L'automatisation des échanges, la
réduction des délais de recouvrement (le règlement des
valeurs inter-pays se fait en deux jours au lieu de plus de 45 jours ; Le
règlement d'un chèque s'effectue le lendemain (j+1) de la
présentation à la télé compensation et le virement
le même jour), et d'imputation des comptes clients, la
sécurisation des échanges et l'amélioration de la gestion
de la trésorerie des banques ;
ü Une exhaustivité dans les types d'instruments de
paiement présentés au système : chèques, virements,
effets de commerce et prélèvements. En ce qui concerne les
perspectives, la BCEAO envisage de procéder à une centralisation
des huit systèmes nationaux et du système sous-régional au
Siège de la BCEAO, dans le cadre du fonctionnement optimal de
SICA-UEMOA.
Cette centralisation répond à un besoin
d'amélioration de l'efficacité et de la gestion du
système, ainsi que de la réduction des coûts liés
à son exploitation. En conséquence, il s'agira d'entamer, en
relation avec les participants au système, les travaux d'étude
à réaliser dans le cadre de cette centralisation. Ces travaux
sont actuellement en cours. Ils portent sur des spécifications
détaillées au plan informatique, financier, organisationnel et
devraient s'achever d'ici la fin de l'année 2012.
Section 3 : Central des incidents de paiement de
l'UEMOA (CIP-UEMOA)
La circulation de la monnaie scripturale dans les
Etats de l'UEMOA a été profondément affectée, au
cours de ces dernières années, par la recrudescence de
chèques et d'effets de commerce (billets à ordre, lettre de
change) sans provision. Cette situation a eu pour principales
conséquences la perte de confiance du public à l'égard de
ces instruments de paiement et une forte utilisation de la monnaie fiduciaire
dans les transactions courantes. La CIP repose sur trois textes
réglementaires :
- Le Règlement N°15/2002/CM/UEMOA relatif aux
systèmes de paiement dans les États membres de l'UEMOA, qui
décrit les responsabilités de la Banque Centrale, des
établissements teneurs de comptes et du Parquet ;
- L'Instruction N°009/07/RSP/2010 du 26 juillet 2010 du
Gouverneur de la BCEAO relative au dispositif de centralisation et de diffusion
des incidents de paiement ;
- La Loi uniforme de mars 2008 relative à la
répression des infractions en matière de chèque, de carte
bancaire et d'autres instruments et procédés électroniques
de paiement, adoptée par le Conseil des Ministres.
3.1. Principes de fonctionnement du système
La nouvelle Centrale des Incidents de Paiement (CIP) a
été mise en place par la BCEAO dans ce contexte, en vue de
contribuer à l'amélioration des affaires. Elle est
opérationnelle au Sénégal depuis le 28 juillet 2010. Il
s'agit d'une base de données régionale destinée à
centraliser et diffuser les incidents survenant à l'occasion des
paiements par chèques, cartes bancaires, billets à ordre et
lettres de change. Les informations recensées à la CIP font
l'objet de déclaration par les établissements teneurs de comptes
(ETC), à savoir les banques, les services financiers de la Poste et
certains Trésors Publics des États membres de l'UEMOA.
Aussi dans le cadre de la centralisation et de la
diffusion de ces incidents de paiement dans l'UEMOA, la Banque Centrale a
poursuivi les actions de consolidation en marge de la rencontre entre la BCEAO
et les dirigeants des établissements de crédit de l'Union.
Après que toutes les Directions Nationales ont organisé des
cérémonies nationales de lancement de la Centrale dans leur Etat
respectif entre juillet et août 2010. Les diligences accomplies en vue
de mettre en production la CIP dans les pays de l'Union ont porté
notamment sur :
ü La préparation des Etablissements Teneurs de
Comptes (ETC) ;
ü L'amélioration des modules de l'application de
la CIP ;
ü La mise en place du dispositif de consultation de la
CIP par le grand public ;
ü L'élaboration du cadre juridique de la
Centrale.
Au titre de la préparation à la mise en
production de la CIP, la BCEAO a poursuivi les missions d'assistance au
démarrage de la CIP au Togo, en Côte d'Ivoire et au
Sénégal, durant lesquelles les diligences ci-après ont
été finalisées :
ü La formation des agents concernés des ETC et de
la BCEAO ;
ü La connexion des ETC à la CIP ;
ü La fiabilisation des données chargées
dans la CIP par les banques en vue d'assainir la base de données ;
ü La réduction des risques d'homonymie ;
ü La sensibilisation des professionnels du droit, en
particulier les magistrats, les huissiers de justice, les avocats et les
notaires sur le cadre juridique régissant la Centrale.
3.2. Gestion du risque de CIP-UEMOA
Dans le cadre de la gestion du risque, le Parquet
communique à la CIP les interdictions d'émettre des
chèques ainsi que leur suspension ou levée prononcées par
les tribunaux à la suite d'une procédure judiciaire. La CIP
contient, outre la liste de tous les comptes tenus dans les livres des
institutions et organismes susvisés, celle des personnes physiques et
morales qui sont frappées de l'interdiction d'émettre des
chèques ordinaires et d'utiliser des cartes de paiement interbancaires.
Cette interdiction découle notamment de l'émission d'un
chèque sans provision ou de sanction prononcée par le Tribunal
à la suite d'autres infractions telles que l'usage d'un chèque
volé, la contrefaçon ou la falsification d'instruments de
paiement.
La nouvelle CIP centralisée au Siège de
la BCEAO, permet ainsi aux ETC d'effectuer en ligne les déclarations de
comptes, d'infractions et d'incidents. Une autre innovation majeure est la
gestion des homonymies dans l'application informatique de la CIP, qui est
à la charge des ETC. En effet, pour les titulaires, personnes physiques,
un risque d'homonymie est détecté dès lors que le
titulaire a sept (7) informations en commun avec un autre. Il s'agit du nom
patronymique, du prénom, du nom de la mère, du numéro de
carte d'identité, de la nationalité, du sexe et du nom du mari.
Pour les titulaires personnes morales, un risque d'homonymie est
détecté dès lors que le titulaire a trois (3) informations
en commun avec un autre titulaire. Il s'agit de la catégorie de personne
morale, du pays d'immatriculation et de l'identifiant de la personne morale.
La CIP permet de vérifier essentiellement la
régularité des instruments de paiement susmentionnés. Il
s'agit de s'assurer que :
ü Le chèque ou la carte ne fait pas l'objet d'un
vol ou d'une opposition ;
ü Le titulaire de compte n'est pas sous le coup d'une
interdiction (bancaire ou judiciaire), ou d'un avertissement pour
émission de chèque sans provision.
Toutefois, diverses sanctions de nature pécuniaire
ou pénale sont prévues par la Loi uniforme susvisée. En
effet, les manquements aux obligations de déclaration par les ETC
à la CIP et la non délivrance des documents administratifs
à leurs clients donnent lieu à des sanctions (pénales
et/ou pécuniaires). Les amendes peuvent aller jusqu'à trois (3)
millions FCFA. Pour la consultation de la CIP, trois modes sont mis à la
disposition du grand public : serveur vocal, internet et SMS.
Le tableau suivant fait la synthèse des taux de
déclaration et d'homonymie au 31 décembre 2010 :
Tableau N°2 :
Données issues de la nouvelle application de la CIP au 31
décembre 2010
Pays
|
Nombre de comptes déclarés
(1)
|
Nombres de comptes détenus (2)
|
Taux de déclaration
|
Nombre d'homonymes (3)
|
Taux du risque d'homonymie
|
Bénin
|
261 856
|
305 540
|
85.70 %
|
2708
|
1.05 %
|
Burkina
|
309.484
|
329.425
|
93.95 %
|
425
|
0.14 %
|
Côte d'Ivoire
|
619.754
|
740.308
|
83.72 %
|
12927
|
1.52 %
|
Guinée Bissau
|
49.907
|
51.196
|
97.48 %
|
237
|
0.49 %
|
Mali
|
433.996
|
514.912
|
84.29 %
|
639
|
0.15 %
|
Niger
|
79.517
|
97.633
|
81.44 %
|
489
|
0.62 %
|
Sénégal
|
299.195
|
349.410
|
85.63 %
|
1018
|
0.34 %
|
Togo
|
160.839
|
183.798
|
87.51 %
|
437
|
0.27 %
|
Total
|
2.214.548
|
2.572.222
|
86.09 %
|
18.880
|
0.78 %
|
Source : BCEAO
(1) comptes adossés à des instruments de
paiement et déclarés dans la CIP
(2) comptes adossés à des instruments de
paiement
(3) Titulaires de comptes présentant les mêmes
caractéristiques (nom, prénom, nom de la mère, lieu de
naissance, date de naissance)
En matière de gestion du risque d'homonymie, le
Sénégal présente un risque moyen (0.34 %) par rapport
à la Côte d'Ivoire (1.52 %), au Benin (1.5 %) et au Niger (0.62
%). Par contre, il occupe la 5ème place en matière de
déclarations des comptes (85.63 %) à la CIP derrière la
Guinée Bissau (97.48 %), le Burkina (93.95 %) et le Benin (85.70 %).
Section 4 : Groupement Interbancaire
Monétique de l'UEMOA (GIM-UEMOA).
Après l'automatisation des transferts en 2004
et celle de la compensation entre 2005 et 2007, la monétique
interbancaire est le troisième volet de ce vaste chantier de
modernisation des systèmes de paiement lancé en mars 1999
à voir le jour. Dans le cadre de ce volet pour lequel la BCEAO joue un
rôle fédérateur, la création du GIM-UEMOA est venue
sans doute inaugurer une nouvelle ère dans la recherche permanente
d'amélioration des moyens et système de paiement.
En effet, la mise en place dudit système est
assurée pour le compte des banques, établissements financiers et
postaux et institutions de micro finance membres du GIM-UEMOA. Le GIM-UEMOA
est la structure de gouvernance, de tutelle et de traitement de la
monétique sous régionale. Il a été constitué
en février 2003, sous forme de Groupement d'Intérêt
Economique doté d'un capital de 9.426.790.000 Fcfa (BCEAO 53% et 47%
pour le reste des membres), et dénommée le Groupement
Interbancaire Monétique de l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (GIM-UEMOA).
4.1. Principes de fonctionnement
Le GIM-UEMOA regroupe à ce jour 106 membres qui
sont des banques, les services postaux, les établissements
d'émission de monnaie électronique et institutions de micro
finance de l'UEMOA. L'objectif principal visé par le projet
monétique interbancaire sous régional est de faire de la carte
bancaire GIM le premier instrument de paiement dans la zone UEMOA.
Les banques, les services postaux et institutions de
micro finance de l'UEMOA (membres du GIM-UEMOA) font parties prenantes au
système interbancaire de paiement par carte ou tout autre moyen de
paiement électronique au sein de l'Union. Cela vise à travers la
mise en place de l'interbancarité régionale à :
v Développer de manière efficace des moyens
modernes de paiement, afin d'augmenter leur productivité interne ;
v Apporter de nouveaux services à la clientèle,
et de promouvoir l'utilisation des moyens de paiement modernes ;
v Mettre en commun les moyens nécessaires pour le
traitement des opérations monétiques, et ainsi éviter la
multiplication des investissements, aussi bien humains que matériels
;
v Réaliser en commun ou partager la charge des
investissements, particulièrement coûteux en monétique.
En initiant le projet monétique interbancaire,
la BCEAO et les membres du GIM-UEMOA, promoteurs du projet se sont fixés
les orientations ci-après :
ü Développer l'interbancarité
monétique sous régionale ;
ü Faciliter une large acceptation et utilisation de la
carte bancaire ou tout autre moyen de paiement électronique dans la zone
UEMOA;
ü Identifier et initier des projets à forte valeur
ajoutée autour de la carte bancaire, du mobile banking, ou tout autre
moyen de paiement électronique ;
ü Réduire le coût de traitement des
transactions ;
ü Assurer la sécurité du système et
réduire le risque systémique ;
ü Renforcer les capacités de négociation
auprès des émetteurs internationaux (Visa, MasterCard, Amex,
UnionPay, etc.).
Les principales missions du GIM-UEMOA sont
:
· Définition et suivi de la réglementation
interbancaire ;
· Définition et suivi des normes techniques de
l'interbancarité ;
· Elaboration de la tarification interbancaire ;
· Représentation des membres auprès des
émetteurs internationaux (Visa, MasterCard, Amex...) ;
· Promotion du système monétique
interbancaire ou tout autre moyen de paiement ;
· Veille technologique ;
· Formation des membres.
Du point de vue technique et
opérationnel, le GIM-UEMOA met à la disposition des membres :
§ les services interbancaires
(Interopérabilité nationale, régionale et internationale)
;
§ les services délégataires (traitements
monétiques bancaires par délégation permanente, partielle
ou en secours) ;
§ les services de paiement centralisé à
travers l'exploitation d'un Centre de traitement de commerçant ;
§ les services de prépayée à travers
une plateforme unique et centralisée de gestion des cartes
prépayées ;
§ les services complémentaires (Centre d'appel,
Personnalisation de cartes, Maintenance de parcs GAB, TPE, Mobile Banking,
Paiement en ligne et diverses assistances...). Le Siège provisoire du
GIM-UEMOA est situé à Dakar, en République du
Sénégal.
En début de journée le GIM observe les
Batch (traitement informatique) qui génère les états ou
soldes de la veille. Ensuite, il envoie le Lis (fichier permettant
d'enregistrer les opérations) aux banques pour leur permettre
d'enregistrer leurs différentes opérations et en fin de
journée ledit fichier retrace toutes les transactions effectuées
au cours de la journée, avant de les transmettre à Power Card
pour la compensation, puis à STAR-UEMOA pour le règlement.
4.2. Gouvernance du GIM-UEMOA
La gouvernance du GIM-UEMOA est repartie entre
plusieurs organes. Le premier concerne l'Assemblée
Générale qui regroupe l'ensemble des comités GIM des 8
pays de l'UEMOA. Elle se réunie au moins une fois dans l'année.
Le second organe concerne le Conseil d'Administration (CA) qui est
composé de seize (16) administrateurs dont la BCEAO. Le reste du CA est
composé des autres membres du GIM (banques, IMF, Poste...). Le CA
s'appui sur un comité d'Audit et un comité des experts. Le
comité d'audit ou des comptes assure une surveillance active des
questions relatives à l'élaboration et au contrôle des
informations comptables et financières (contrôle de gestion,
contrôle interne, fiabilité des informations financières,
management des risques,...) et joue un rôle de conseiller auprès
de la Direction Générale. Quant au comité des experts, il
s'agit d'un comité qui s'occupe ou traite de toutes les questions
techniques de la monétique au sein de l'UEMOA. Le comité des
experts regroupe l'ensemble des experts monétiques des 8 pays de
l'UEMOA.
4.3. Présentation des produits de GIM-UEMOA
Le socle du réseau GIM, est
l'interbancarité monétique qui est le principe qui permet
à un utilisateur d'un moyen de paiement électronique, d'effectuer
des transactions de retrait et de paiement indépendamment de sa banque.
Cela facilite l'accès aux points de services sur tout le réseau
GIM (GAB, TPE, Mobile, Internet...) des autres banques. La proximité
des points de services bancaires, la facilité d'utilisation des moyens
de paiement, et le coût de retrait GAB interbancaire régionale de
500 FTTC favorise cet état de fait.
4.3.1. Les cartes prépayées GIM-UEMOA
Dans la mise en place du système
monétique national et sous régional, le GIM-UEMOA a
décidé de faire de la carte bancaire, le premier moyen de
paiement utilisé au Sénégal et dans l'ensemble de la sous
région. Il s'agit de deux cartes prépayées : GIM-VISA
et GIM-MASTERCARD avec lesquelles tout utilisateurs peut effectuer ses
opérations à l'échelle sous régionale.
Le GIM-UEMOA offre donc à ses membres une plateforme
d'émission de cartes prépayées, différentes des
cartes classiques de débit ou de crédit. La carte de
crédit bancaire est associée à une
réserve
d'argent préalablement et contractuellement définie. Cette
réserve est un produit de crédit à la consommation. Il ne
faut pas confondre cette carte avec une carte de débit bancaire qui
permet de débiter son compte courant sans intérêts. Elles
sont généralement adossées à un compte bancaire. Or
les cartes prépayées ne nécessitent pas de compte
bancaire. Elles sont diverses et variés. Les cartes
prépayées servent à effectuer les opérations
suivantes :
ü Effectuer des opérations de retraits dans les
guichets automatiques de banque (GAB) ou de découvert (cash advance) sur
tout le réseau interbancaire sous régional avec les cartes
GIM-Visa et GIM-Mastercard.
ü Faire des achats ou paiement chez les
commerçants et facturiers affichant le logo du GIM-Visa et
GIM-Mastercard.
ü Effectuer des rechargements du cash à la carte,
un transfert de carte à carte ou un transfert de la carte au cash dans
les agences bancaires et chez tous les distributeurs agréés du
réseau interbancaire sous régional grâce à un outil
extranet et au centre d'appels du GIM-UEMOA.
ü Etc
L'utilisation de la carte a pour vocation de faciliter
les paiements sous régionaux et d'augmenter le volume des
échanges et des transactions commerciales au niveau national, sous
régional, et international. Pour ce faire, le GIM-UEMOA a lancé
en décembre 2009 le projet de l'acquisition commerçant unique qui
fait de lui, l'unique structure en charge de l'installation et de la gestion
des terminaux de paiements électronique (TPE).
Ainsi cela lui permet de capter la masse de monnaie
électronique en circulation via les opérations issues des cartes
prépayées et des TPE qu'il contrôle. Cela facilite
également la mutualisation, la rationalisation et l'optimisation des
coûts d'investissement et de fonctionnement. Cependant, l'objectif de
l'acquisition commerçant unique est d'organiser l'activité
d'acquisition commerçant unique de sorte à avoir une concurrence
saine.
Par ailleurs, le fait que tous les TPE appartiennent au
GIM-UEMOA fait de lui le principal gestionnaire avec les banques qui sont
membres de son réseau. En effet, tous les TPE sont directement
connectés au GIM-UEMOA avec les différents types de
liaison : RTC (Réseau Téléphonique
Commuté); IP (Internet Protocol) ; GPRS (General Packet Radio
Service). Chaque commerçant doit avoir un TPE par caisse. Ainsi le
GIM-UEMOA garde la relation monétique de placement des TPE, alors que le
membre ou banque du réseau GIM-UEMOA garde la relation commerciale pour
domicilier les flux du commerçant. Toutefois, le commerçant peut
choisir plusieurs comptes de domiciliation des flux monétiques ouverts
dans les livres de différentes banques membres. En outre, les banques ne
supportent aucune charge liée à l'activité de paiement qui
favorise une meilleure collecte de flux financiers.
Les avantages de l'utilisation des TPE du GIM-UEMOA
par l'acceptation du paiement par cartes GIM-Visa ou Mastercard pour un
commerçant sont multiples. En effet, cela facilite la rapidité
des transactions financières, améliore la sécurité
des encaisses, augmente le chiffre d'affaire du point de vente et permet de
disposer d'un mode de paiement moderne et sécurisé.
Pour l'entreprise, l'utilisation de la solution de
cartes prépayées permet d'offrir des cartes salaires aux
employés non bancarisés. Ceci permet à l'entreprise
d'automatiser entièrement la gestion de sa paie et d'éviter les
mouvements de fonds de la banque vers l'entreprise, de doter le personnel d'un
moyen de paiement moderne et utilisable 24h/24 et 7j/7 sur tout le
réseau GIM de retrait et de paiement.
Aussi, pour la clientèle des particuliers
(même disposant de cartes), le prépayé permet de disposer
d'une carte conforme à ses besoins d'utilisation et ceux de son
entourage. Par contre pour le non bancarisé, la solution
prépayée lui permet de disposer d'un moyen de paiement moderne,
accessible et commode. Il peut ainsi effectuer des retraits d'espèces
24h/24 et 7j/7 et payer par carte sur tout le réseau GIM, Visa et
Mastercard.
Enfin la mise en place des cartes GIM, Visa et
Mastercard offrent des meilleures possibilités par rapport au
système classique de bancarisation (ouverture d'un comte, garanties
à présenter...), telles que la facilité d'accès
(carte disponible immédiatement auprès des agences bancaires et
sans conditions particulières), la non nécessité
d'ouverture d'un compte bancaire, un meilleur accès aux produits
bancaires, la possibilité de retraits 24h/24 et 7j/7 sur tous les GAB
du réseau GIM, le paiement chez tous les commerçants du
réseau GIM, et le rechargement ainsi que le transfert d'argent en temps
réel dans toutes les agences bancaires et distributeurs du réseau
GIM.
4.3.2. GIM-Mobile, ou Mobile banking.
Le GIM-Mobile est la solution de « mobile
banking » que le GIM-UEMOA met à la disposition de la
communauté bancaire. Elle permet à toute banque qui souhaite
offrir à sa clientèle les différents produits et services
bancaires à partir du téléphone portable de le mettre
à leur disposition. Elle apporte une réelle réponse
à la problématique de la proximité des produits et
services bancaires et à l'augmentation du taux de bancarisation. Le
GIM-Mobile cible les entreprises, les administrations et également les
particuliers (la population bancarisée et non bancarisée). Elle
permet au secteur public et au secteur privé de l'UEMOA d'atteindre les
zones rurales historiquement inaccessibles du fait des infrastructures et du
faible pouvoir d'achat des populations.
Cependant, le GIM-Mobile peut être rattaché
à un compte bancaire, une carte bancaire classique ou sous forme
prépayée (sans compte bancaire).Les transactions
financières effectuées sur le GIM-Mobile sont multiples. Il
s'agit du retrait d'argent sur GAB à l'aide du téléphone
sans carte bancaire, du transfert d'argent via les GAB du réseau GIM
(SMS Cash transfert), le paiement des factures et commerçants, le
transfert d'argent domestique et international, le retrait d'espèces
dans un point de vente, le top-up recharge, le virement et le versement du cash
(Deposit).
Pour les services informationnels, le GIM-Mobile
permet de consulter son solde à travers un mini relevé,
vérifier le statut d'un chéquier, faire la demande d'un
chéquier et utiliser des options de localisation (GAB ; TPE ;
distributeurs agréés ; autres sites (pharmacies,
restaurants, etc.)). Pour ce qui est de la gestion des risques, le GIM-Mobile
offre un service de « Sms alerte » qui consiste à
signaler toute anomalie liée à la transaction ou au réseau
afin de procéder à des mesures conservatoires (opposition sur
chèque et statut chèque, activation et désactivation de
carte...).
Les avantages liés à l'utilisation du
GIM-Mobile sont importants du fait de leur caractère pratique. Il s'agit
notamment de la rapidité et du gain de temps dans les opérations
financières, d'une meilleure accessibilité des produits bancaires
et de la proximité ou facilité dans le paiement des biens et
services.
Toutefois, le GIM-Mobile constitue l'un des plus
formidable outil de bancarisation grâce à son caractère
globalisant qui lui permet de toucher toutes les couches sociales, par
l'entremise de l'extraordinaire vulgarisation du téléphone mobile
en Afrique et dans le monde. En effet, le GIM-Mobile permet d'atteindre des
cibles telles que les facturiers pour l'encaissement de factures dues, les
administrations pour la collecte d'impôts et taxes, les administrations
pour le règlement de services, des bourses, de paiement de
salaire... ; les commerces de bien et services quelque soit la taille, la
population bancarisée et non bancarisée, les banques et leurs
partenaires. Ce produit été lancé en décembre 2011,
devrait être opérationnel d'ici fin 2012.
4.3.3. Le GIM-Online ou paiement en ligne
GIM-Online est la solution de paiement via internet du
GIM-UEMOA. Elle permet de répondre à toutes les
problématiques de sécurisation des transactions sur internet.
GIM-Online peut à la fois venir en renfort ou se substituer au Terminal
de Paiement Electronique (TPE) pour certains types de commerces.
Cependant, GIM-Online offre également des
fonctionnalités telles que le paiement de factures d'eau,
d'électricité, de téléphone... ; le paiement
des impôts, droits de douane et taxes assimilés, le paiement des
commerçants (hôtels, boutiques en ligne etc), ainsi que le
transfert d'argent.
En revanche, les avantages pour les commerçants
par exemple, c'est la possibilité d'augmentation des ventes grâce
à la facilité qu'offre le paiement en ligne, le gain de temps, la
sécurité des revenus et l'ouverture au monde entier. Par contre
pour le porteur l'avantage, c'est la commodité et l'aisance dans le
règlement de biens et services grâce à la facilité
qu'offre le paiement en ligne, le gain de temps, la sécurité des
transactions et l'ouverture aux commerces du monde entier à partir de
chez soi.
Toutefois, les moyens de règlements
utilisés sur internet sont les cartes GIM, Visa et Mastercard. Elles
permettent aux opérateurs économiques qui pour doper leur vente,
veulent faciliter l'accès à leurs produits et également
s'ouvrir aux clients du monde entier, d'augmenter leur volume de transaction
et par ricochet, agrandir leurs parts de marché au niveau
international.
Section 5 : Etablissements
de Monnaie Electronique au Sénégal
Les Établissements
de Monnaie Electronique sont régulés sur la base
des textes suivants :
· Le Règlement n°
15/2002/CM/UEMOA
du 19 septembre 2002, relatif aux systèmes de paiement dans les
Etats membres de l'UEMOA ;
· L'Instruction
n°01/SP
du 31 juillet 2006 relative à l'émission
de monnaie électronique.
Cependant, un Etablissement
de Monnaie Electronique (EME) est une entreprise ou toute autre
personne morale agréée par la BCEAO pour émettre des
moyens de paiement sous forme de monnaie électronique et
dont les activités se limitent à :
ü L'émission
de monnaie électronique ;
ü La mise à la disposition du public
de monnaie électronique ;
ü La gestion de monnaie électronique.
A cet égard, ces structures offrent des services de
paiement basés sur des cartes prépayées, des
porte-monnaie électroniques ou tout autre
support électronique. Aussi, la différence
fondamentale qui existe entre la monétique et la monnaie
électronique est que la monnaie électronique représente
un maillon de la monétique. En effet, elle représente une partie
de la monétique qui elle, est l'ensemble des traitements
électroniques, informatiques et télématiques
nécessaires à la gestion de cartes de paiement ainsi que des
transactions associées, contrairement à la monnaie
électronique qui n'est qu'une créance sur un institut
d'émission inscrite non pas sur du papier (fiduciaire) où dans
des livres (scripturale) mais sur une carte à microprocesseur (Porte
Monnaie Electronique) ou sur un logiciel (Porte Monnaie Virtuel).
Toutefois, sur les onze (11) établissements de
monnaie électronique agréés par la BCEAO en fin
décembre 2010 dans l'UEMOA, seuls trois (3) établissements sont
présents au Sénégal. Il s'agit d'Orange Money
Sénégal, de FERLO et de YOBAN'TEL.
5.1. Principes de fonctionnement des EME
5.1.1. FERLO
FERLO est le 1er Établissement de
Monnaie Électronique agréé par la Banque Centrale des
États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le type de système
utilisé est le Système d'Emission de Monnaie Electronique (SEME).
A ce titre la société est habilitée à
émettre uniquement des instruments de paiement électronique
à destination du grand public et des organisations. La
société s'est donnée comme mission de contribuer à
la modernisation des moyens de paiement au sein de l'UEMOA et de cibler la
population non bancarisée en faisant la promotion de la carte, du
téléphone mobile et du web comme instrument de paiement. Ainsi
FERLO est membre du Groupement Interbancaire Monétique (GIM) de l'UEMOA,
assurant une offre de service par carte interbancaire régional
utilisable dans les 8 pays de l'UEMOA. En adhérant au pack Monea
Cash (tout en un; pas de frais de tenu de compte, ni d'agios), FERLO fait
profiter d'une large gamme de produits et services ainsi
déclinés:
· MoneaCard : une carte
prépayée interbancaire régionale
· MoneaPhone : une application pour
téléphone mobile
· MoneaWeb : un accès
Internet pour toutes opérations en ligne.
v Carte interbancaire
La carte FERLO MONEACARD est une carte
prépayée (rechargeable en agence) et sous régionale qui
permet de faire des retraits auprès de tous les guichets automatiques de
banques qui sont frappés du logo GIM-UEMOA. Aussi, les frais de retraits
sont à 500 f CFA quelque soit le guichet automatique affichant le
logo GIM-UEMOA. Elle offre également plusieurs avantages au porteur tels
que :
· Un compte bancaire en soi (sans AGIOS et frais de tenue
de compte) ;
· Un porte monnaie électronique ;
· Un compte épargne (sans AGIOS et frais de tenue
de compte).
Le porteur de la carte FERLO MONEACARD peut payer ses
achats dans tous les magasins qui sont équipés de TPE. La carte
permet à tout bénéficiaire d'un transfert d'argent Money
Gram47(*) de recevoir le
montant directement dans la carte sans se déplacer en appelant
à un numéro indiquée48(*) et en donnant les références
demandées.
v Service MoneaPhone
Le Service MONEAPHONE, c'est la mobilité
assurée avec son argent sur soi! Quel que soit l'opérateur de
téléphonie mobile (Orange, Tigo ou Expresso) que l'on a, on peut
gérer son argent à partir du mobile et en toute
sécurité sur toutes les opérations courantes suivantes:
· Transfert d'argent via mobile
· Paiements avec mobile
· Consultation du solde du compte MONEAPHONE à
partir du mobile
Le transfert d'argent de téléphone
à carte, constitue l'un des avantages les plus importants offerts par
FERLO. Aussi, on a plus besoin de se rendre dans une agence offrant au grand
public des services de transfert d'argent et de subir toutes les
contraintes horaires et de longues files d'attente. On peut ainsi avoir un gain
de temps, d'énergie et de coûts intéressant. Quelque soit
l'heure, le lieu ou le moment, dès lors que l'on dispose d'un
téléphone portable, on peut effectuez des transferts d'argent en
temps réel grâce au système de transfert d'argent
sécurisé, souple et pratique mis en place par FERLO.
v Moneaweb
Grâce au service MoneaWeb, on peut
effectuer sur le net toutes les opérations suivantes:
ü De paiement ;
ü De transfert d'argent ;
ü De rechargement de MoneaCard ;
ü De consulter le solde ;
ü D'acheter du crédit
téléphonique.
|
Toutefois, il convient de préciser que la BCEAO
exige aux sociétés émettrices de monnaies
électroniques dites « véhicules » d'ouvrir un
compte dans une banque de la place afin de garantir les transactions
liées à l'émission de « sa monnaie
électronique » avant de recevoir tout agrément. Au
demeurant la valeur de monnaie inscrite dans le compte du
« véhicule » doit obligatoire correspondre à
la masse de monnaie électronique en circulation de ladite monnaie.
Ainsi, c'est dans ce cadre que FERLO a noué un partenariat avec la
Caisse Nationale du Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS).
Aujourd'hui FERLO a également noué des partenariats avec
d'autres banque telles que : Ecobank, CBAO, Banque Islamique, BSIC, BHS,
Banque atlantique, Banquer régionale de solidarité et banque of
Africa.
|
5.1.2. Orange Money
ORANGE MONEY n'est pas un établissement mais
plutôt un produit SONATEL. C'est un service d'émission de monnaie
électronique basé sur un type de système qui est un
Système de Paiement Mobile avec Emission de Monnaie Electronique
(SPMEME) qui permet, à partir d'un compte virtuel créé
sur le mobile Orange :
Ø De déposer de l'argent dans un compte virtuel
Orange Money ;
Ø De transférer de l'argent à un
proche ;
Ø De consulter le solde de son compte ;
Ø De payer ses factures et celles de ses
proches ;
Ø De rembourser une échéance de
prêt micro crédit ;
Ø D'acheter du crédit Orange ;
Ø De retirer de l'argent partout au
Sénégal (lien vers réseau de distribution).
Cependant, Orange Money découle d'une
collaboration entre SONATEL et BICIS qui garantie ses transactions liées
à la monnaie électronique. Toutefois, il convient de souligner
que la monnaie électronique émise par Orange Money ne subit pas
de compensation. Elle est gérer de manière interne dans le
réseau BICIS ou BNP. Le rôle de la BICIS est :
· D'émettre de la monnaie électronique sur
autorisation de la BCEAO pour le compte de la SONATEL ;
· D'effectuer les opérations de
remboursement ;
· De garantir la structure monétaire et
économique ;
· De garantir auprès de la BCEAO de la
continuité du service ;
· Et de s'assurer de la bonne utilisation de la
monnaie.
Orange Money s'inscrit dans la volonté
de soutenir le développement socio-économique du
Sénégal par un accroissement du taux de bancarisation et
l'accès démocratisé aux moyens de paiement virtuel.
|
5.1.3. YOBAN'TEL
YOBAN'TEL également n'est pas un
établissement mais un produit TIGO qui répond certainement de
manière stratégique à Orange Money de SONATEL qui est
leader sur le marché de la téléphonie au
Sénégal. C'est donc un produit également basé sur
un Système de Paiement Mobile avec Emission de Monnaie Electronique
(SPMEME).
Il s'agit d'un porte monnaie électronique
accessible via un téléphone portable, et ce quelque soit
l'opérateur téléphonique (ORANGE, TIGO, KIRENE). Le
produit YOBAN'TEL permet de :
Ø Transférer de l'argent vers un
non-inscrit partout au Sénégal;
Ø Transférer de l'argent vers un
inscrit partout au Sénégal;
Ø Recevoir de l'argent depuis
l'étranger ;
Ø Payer l'abonnement CANALSAT ;
Ø Payer les factures SDE ;
Ø Acheter du crédit téléphonique
TIGO 24H/24 et 7J/7.
Ø Service d'alertes (prévient par SMS de
l'arrivée de la facture SDE et CANALSAT).
Cependant, le produit YOBAN'TEL découle d'une
collaboration entre TIGO et la Société Générale des
Banques du Sénégal (SGBS). Celle-ci garantie la gestion et
l'émission de la monnaie électronique du produit TIGO sous
l'autorisation de la BCEAO. La solution YOBAN'TEL est sécurisée
selon des standards internationaux et l'argent est sécurisé
à la banque. Il n'y a aucune compensation dans la mesure où,
cette monnaie électronique est gérée de manière
interne dans le réseau SGBS. Les transactions YOBAN'TEL s'effectuent via
des commandes SMS à partir d'un numéro indiqué49(*). Cela donne donc la
possibilité de gérer son argent à distance de
manière sécurisée et rapide.
Toutefois, il convient de préciser que les
services FERLO, Oranges Money et YOBAN'TEL lorsqu'ils sont utilisés
génèrent des frais pour les utilisateurs, mais ceux-ci sont
marginaux par rapport au coût relatif à un compte bancaire
conventionnel. De plus, le Système d'Emission de Monnaie Electronique
(SEME) et le Système de Paiement Mobile avec Emission de Monnaie
Electronique (SPMEME) sont différents en ce sens que le second est
uniquement basé sur le téléphone mobile, alors que le
premier émet des cartes de paiement et d'autres services
assimilés.
5.2. Risques inhérents à la monnaie
électronique
Les risques inhérents à la monnaie
électronique sont des risques juridiques, opérationnels,
réputationnels ou d'image, ainsi que des risques systémiques.
Pour les risques juridiques, il s'agit des violations ou la
non-conformité aux lois, règles ou réglementations, ainsi
que le non respect des droits et obligations des parties engagées dans
la transaction. L'un des exemples de risque juridique est l'utilisation
exagérée de la monnaie électronique par les
blanchisseurs d'argent.
Cependant, les risques opérationnels sont des
risques qui portent atteinte à l'intégrité des
systèmes de paiement dus au fait de l'insuffisance de la
sécurité. Ils proviennent de la structure en réseau des
paiements et surtout des paiements de détail. Nous pouvons citer comme
exemple la fraude bancaire et plus précisément la fraude
d'origine externe (intrusion dans les systèmes d'information,
risque de contrefaçon criminelle...), la défaillance d'un ou
plusieurs émetteurs, ou encore l'introduction de la fausse monnaie
électronique.
En revanche, les risques réputationnels ou
d'image représente tout risque portant atteinte à la
réputation d'une banque et à la confiance du public dans les
moyens de paiement qu'elle émet. Pour ce qui est de l'exemple d'un
risque d'image, on peut citer des problèmes techniques dans les
réseaux de communication (panne, attaques internes et externes dans
les systèmes d'information...). Par contre, le risque
systémique représente la perturbation ou la faillite d'un
réseau de monnaie électronique qui se répercute sur
les autres. L'exemple le plus probant est la défaillance d'un
émetteur.
En outre, il convient de préciser que les risques
liés à la monétique sont les mêmes risques
liés à la monnaie électronique. La seule différence
qu'il convient de noter est que les risques monétiques sont beaucoup
plus globaux que les risques de monnaie électronique en ce sens que les
risques de monnaie électronique font partie intégrante des
risques monétiques. Ainsi, à part les risques de monnaie
électronique d'autres risques tels que les risques informatiques, ou de
réseaux peuvent apparaitre en ce qui concerne les risques
monétiques.
Troisième Partie :
Analyse, Perspectives et recommandations
CHAPITRE VII : ANALYSE DES RESULTATS
Section 1 : Analyse des risques juridiques
1.1. Risque juridique de la
monétique
L'analyse du risque juridique est la
probabilité qu'une violation ou la non-conformité aux lois,
règles ou réglementations entraine un litige entre les
différents acteurs du système monétique sous
régional et national. En effet, l'utilisation de la monétique qui
est à l'occurrence un moyen de paiement nouveau dans la sous
région et au Sénégal peut être à l'origine
de divers incompréhensions ou malentendus pouvant entraînés
des litiges.
C'est pourquoi, au Sénégal la loi n°
2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques; Le
décret relatif au commerce électronique pris pour
l'application de la loi n° 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions
électroniques; Le décret relatif aux communications
électroniques pris pour l'application de la loi n° 2008-08 du 25
janvier 2008 sur les transactions électroniques et la
réglementation n°15 /2002/ CM/UEMOA relatifs aux systèmes de
paiements, prévoit l'identification et l'authentification de
l'émetteur ou du bénéficiaire de toute opération
à travers une signature électronique qui peut être un code
afin d'en assurer la traçabilité et ainsi constitué la
preuve du paiement. Cela est suivi par une disposition qui oblige l'archivage
des documents de la transaction durant une période au moins de 10 ans.
En cas de constat de virus dans les documents reçus, ceux-ci peuvent
faire l'objet d'un archivage sans les ouvrir après authentification de
l'origine du document et des clauses contenus dans celui-ci par la partie
émettrice aux fins de limiter les risques informatiques, par ailleurs
très élevé dans le système bancaire.
Cependant, en matière de gestion du risque
juridique il y a également l'exigence de la protection des
données à caractères personnelles qui peuvent être
source de fraude, donc de litiges entre utilisateurs des produits
monétiques et les différents participants membres (banque,
GIM-UEMOA, commerçants) en cas de divulgation d'information
personnelles. Il s'agit surtout de garantir le caractère confidentiel de
toute opération de paiement monétique effectué sur le
réseau GIM-UEMOA. Toutefois, au lieu des litiges ou conflits
véritables le GIM-UEMOA a plutôt enregistré plusieurs
réclamations depuis la mise en place du système monétique.
Il s'agit des cas où une transaction n'a pas aboutie, d'un rejet de
carte ou de l'indisponibilité du réseau. Cette
indisponibilité peut être due à une défaillance de
l'opérateur télécom national pour ce qui est des
transactions effectuées sur la base d'internet en cas de connexion aux
opérateurs télécoms nationaux, comme c'est le cas dans
certains pays comme le Niger et le Benin où le réseau est parfois
défaillant et cause quelques désagréments.
Par ailleurs, sur le nombre de réclamations
enregistrées par le GIM-UEMOA depuis sa création, environ 95 %
des cas ont été résolus pour ce qui concernait directement
la responsabilité du GIM-UEMOA, contre 5% des cas non résolus
dû à la responsabilité des banques elles-mêmes qui
peuvent parfois lancer une opération en étant
déconnecté du système, ou ayant des problème avec
leurs propres plate forme. Cela renvoie plus à des risques
opérationnels plutôt que juridique au sens strict du terme.
Toutefois, le coût de gestion de ces plaintes ou réclamation est
en cours d'études afin d'en améliorer la gestion et partant le
fonctionnement du système. En revanche, il convient de signaler que
depuis sa création le GIM n'a jamais enregistré de procès
intenté contre l'institution. Cela constitue un motif de satisfaction
des responsables qui entendent bien poursuivre dans la même dynamique.
En revanche, le véritable risque auquel est
exposé le GIM-UEMOA est plutôt un risque d'image dû aux
différentes réclamations des banques. Pour gérer ce risque
d'image, les différents comités monétiques nationaux (qui
forment le comité des experts) qui traitent de tout ce qui concerne la
partie technique de la monétique communiquent avec les membres (les
banques, commerçants agréés, IMF...) sur les
défaillances qui peuvent être notés ici ou là. Mais
le plus souvent il s'agit de défaillances mineures ou des
difficultés personnelles des banques liées à
l'incompréhension du fonctionnement du système par certains
membres. C'est pour cette raison que le GIM-UEMOA multiplie les
séminaires de formation sur l'utilisation de la monétique dans le
but de sensibiliser sur l'utilisation du système, mais aussi d'en
faciliter la compréhension. De plus, en sus de ces sessions de
formations s'ajoute des séances de visioconférence que le GIM
organise avec ses membres nationaux comme sous régionaux pour permettre
à chacun d'entre eux de présenter les difficultés qu'ils
rencontrent dans l'utilisation du système.
Ainsi le risque juridique est bien réel au
GIM-UEMOA mais il est mineur. Par contre, on ne peut pas en dire autant pour
les utilisateurs des cartes ou autres produits GIM-UEMOA qui peuvent être
victime de fraude externe au GIM, ou de falsification de leur moyen de
paiement. Par conséquent, le risque juridique est plus
élevé chez les clients ou utilisateurs des produits
monétiques, plutôt qu'au niveau du GIM qui ne gère que la
plate forme sur laquelle s'appui leurs différentes transactions
monétiques.
1.2. Risque juridique de la monnaie électronique
En ce qui concerne le risque juridique de la monnaie
électronique, il concerne d'abord un risque réglementaire
lié au fait qu'en matière prudentielle de la monnaie
électronique, la BCEAO exige aux EME de garantir leur volume de
transaction par une réserve suffisante garantissant leurs transactions
auprès de leur banque partenaire, et qu'hormis la réserve de
garantie, le dépôt d'argent en banque doit correspondre à
la masse de monnaie électronique en circulation. Cela permet à la
BCEAO de maîtriser l'ensemble de la masse monétaire en circulation
(fiduciaire, scripturale, monnaie électronique) afin de jouer pleinement
son rôle d'autorité monétaire et de gestion de la politique
monétaire des Etats membres de l'union, mais aussi de prévenir
les risques systémiques de la monnaie électronique.
L'autre risque important de la monnaie
électronique est le risque de blanchiment d'argent. A ce titre, le
GIM-UEMOA prévoie de mettre en place une cellule interne sous
régionale de lutte contre le blanchiment d'argent en partenariat avec
des structures sous régionales spécialisées dans la lutte
contre le blanchiment et le financement du terrorisme, comme le
Groupe Intergouvernemental d`Action contre le Blanchiment D'argent de
l'Afrique de l'Ouest ainsi que les Cellules de Renseignement Financière
de chaque pays de l'Union.
Les risques juridiques de la monnaie
électronique peuvent également être issus des risques
opérationnels. Ils sont généralement liés au cas de
fraudes, comme la tentative d'introduction de la fausse monnaie
électronique, de la fraude liées aux systèmes et aux
moyens de paiement (monétiques).
Section 2 : Analyse de la sécurisation des
systèmes et moyens de paiement.
2.1. Sécurisation des réseaux et gestion du
risque
La plateforme des transactions monétique
mise en place par le GIM-UEMOA est basée sur la technologie VSAT (Very
Small Aperture Terminal). La technologie VSAT permet de mettre en place des
réseaux multi technologies à très grande échelle
et, elle relie le GIM-UEMOA à l'ensemble des banques et des
commerçants ayant adhéré au système à
travers un Hub central (station terrestre principale) à partir duquel
est interconnecté à distance l'ensemble des autres membres
(banques et commerçants). Les données sont transmises par
satellite. Cependant, le hub du GIM-UEMOA est le point central de tout le
réseau, et en assure la gestion complète. Ceci permet donc de
gérer et superviser l'ensemble du réseau d'un seul et même
point. Cela limite le risque de dispersion des données, ainsi que le
risque de défaillance due à une non maîtrise du
système des participants (membres) au réseau.
La technologie VSAT garantie au GIM-UEMOA des services
à valeur ajoutée comme la visio conférence, l'enseignement
à distance et la diffusion de données multimédia
(vidéo, émissions radiophoniques, messagerie, etc.). D'autres
services peuvent être mentionnés comme l'interconnexion de
réseaux, la gestion de réseaux caractérisés par un
nombre important de transactions sur un domaine très étendu
(applications liées à l'administration des postes de commerces ou
des terminaux de paiement entre autres), la mise en place de canaux haut
débit pour le réseau Internet, la création ou l'extension
de réseaux Intranet etc.
Le système VSAT est la solution en matière
de service IP large bande. Aussi, au-delà de permettre la
connectivité entre sites distants régionaux ou
interrégionaux, il offre des débits couvrant largement les
besoins de l'activité et garantie la sécurité des
données et des équipements. En revanche, on peut noter des
avantages tels que : les coûts d'utilisation relativement faible,
les communications peu coûteuses, la haute performance réseau,
l'indépendance des compagnies locales de
télécommunication, les applications audios, vidéos et
données avec leur sécurité, ainsi que la
connectivité permanente. Quant aux inconvénients, il s'agit le
plus souvent de l'asymétrie de la liaison, de la couverture fixe mais
aussi parfois de quelques temps de latence (volume de transaction important).
Toutefois, la technologie VSAT est la plus fiable dans son domaine.
Par ailleurs en cas de défaillance du
réseau VSAT, le GIM-UEMOA a prévu la reprise automatique des
transactions par la technologie VPN (Virtual Private Network), qui est une
solution technique permettant à GIM-UEMOA de connecter à
distance et en toute sécurité via internet, les réseaux
informatiques de ses différents membres représentés par
l'ensemble des banques adhérentes à la plateforme de
transactions monétique du GIM-UEMOA.
Pour la sécurité des données,
la technologie VPN prévoit un algorithme cryptographique des
données privées afin d'obtenir un texte chiffré
appelé « ciphertexte ». Il existe deux types de
chiffrement des données, le premier est un chiffrement symétrique
utilisé par les algorithmes, et le deuxième est un chiffrement
asymétrique ou par clé publique incluant des signatures
numériques.
La prévention des risques de fraude est
également prévue par la technologie VPN qui contrôle
également l'intégrité des données durant le
transfert. On distingue deux types d'intégrité : le premier
en mode non connectée permet de détecter les modifications d'un
datagramme (plage de données) individuel mais pas sur l'ordre du
datagramme et le deuxième en mode connectée permet d'authentifier
l'origine des données.
En outre pour la sécurité et la gestion
du risque informatique, le GIM-UEMOA a souscrit à une assurance multi
risque professionnel avec la compagnie d'assurance NSIA Sénégal,
pour garantir son patrimoine informatique, ainsi que les risques de dommages y
afférents. Aussi le GIM-UEMOA a mis en place un site de back-up qui
récupère les données en temps réel pour les
répercutées au niveau du site qui se trouve dans un certain pays
(confidentiel).
Toutefois, il convient de noter que le GIM-UEMOA
considère ses réseaux comme étant très fiable, au
regard des technologies utilisées, mais aussi du fait qu'il y ait depuis
sa création une absence d'incidents majeurs sur les réseaux. En
effet, GIM-UEMOA n'a jamais subit une (01) heure ou une journée sans que
le système ne soit fonctionnel. C'est donc un sentiment de satisfaction
en matière de gestion du risque des systèmes de paiement qu'elle
juge fiable et à un niveau maximal. En revanche, GIM-UEMOA a mis en
place une Cellule d'Intégration chargée de gérer les
risques d'incidents technologiques ou de dysfonctionnements de ses logiciels.
Cette cellule se charge également de la veille technologique en
matière de logiciels. Cela permettra au GIM d'être en phase avec
l'évolution technologique des logiciels à terme.
2.2. Sécurisation des moyens de paiement et gestion
du risque opérationnel
v Sécurité des moyens de
paiement
La sécurité des moyens de paiement
concerne la sécurisation des cartes prépayées, du mobile
banking et de l'internet. En ce qui concerne les cartes
prépayées, il s'agit des cartes utilisant la technologie EMV
(Europay, Mastercard, Visa). L'introduction du standard EMV a pour but
d'augmenter le niveau de sécurité et d'offrir des
fonctionnalités supplémentaires aux porteurs de cartes et aux
commerçants. La carte EMV standard cache une mine d'informations et son
utilisation est la clé d'une meilleure sécurité. Le
Serveur d'autorisation EMV met en oeuvre des règles sécuritaires
permettant une meilleure gestion du risque par l'émetteur ; en effet,
outre la validation des conditions d'acceptation, de la pérennité
de la carte, des artifices sécuritaires (cryptogramme, code secret) et
des limites d'utilisation et du disponible (argent disponible sur le micro
processeur), le serveur d'autorisation est également capable de modifier
à distance le comportement de la carte (script processing). Il permet
aussi le traitement de tout type de cartes à piste magnétique
(moins sécurisé) ou à puce (EMV ou autres). Il est
à même de traiter des opérations (retrait d'argent ou
paiement auprès d'un commerçant) réalisées tant sur
le territoire Sénégalais que partout ailleurs dans le monde et de
valider celles-ci sur la base d'un algorithme spécifique.
Cependant, l'examen précis des données
EMV permet aux analystes GIM -UEMOA d'établir un profil
détaillé de l'utilisateur, susceptible de faciliter
l'identification des fraudes. Et seules les données EMV peuvent aider
à déceler les nouvelles formes d'attaques :
· Elles indiquent par exemple le nombre de tentatives
manquées de saisie hors ligne du code secret, ce qui doit faire l'objet
d'un contrôle si les tentatives se répètent ;
· Elles permettent également de déterminer
si la bande magnétique d'une carte a été modifiée
pour laisser croire qu'elle ne contient pas de puce (réécriture
du code de service).
Aussi, ces données peuvent identifier les
modèles de fraudes et les crédits à risque, et donc
améliorer le service aux clients.
L'étude des données EMV des transactions aide les analystes GIM
-UEMOA à déterminer le risque associé à une carte.
S'ils le jugent trop élevé, ils peuvent intervenir de
différentes façons pour le réduire, par exemple en
abaissant le plafond pour cette carte. La fraude principale
n'est plus celle à la carte perdue ou volée, avec fausse
signature. La méthode privilégiée consiste
désormais à voler l'identité d'une personne, pour
accéder à ses comptes. En effet à partir des
données personnelles d'un individu, il est possible de dupliquer sa
carte prépayée et de procéder à des transactions
frauduleuses, sans que le propriétaire de la carte ne s'en rende compte.
Par ailleurs, les tentatives de fraudes que le GIM a
pu constater ne sont pas des fraudes locale (Sénégal) ou
domestique (UEMOA) mais plutôt importé (étrangères
notamment Européenne).Elle est constaté sur les cartes
prépayées VISA et MASTERCARD issues de l'Europe et non sur le
réseau GIM-UEMOA. En effet, les détenteurs de ces cartes viennent
tester des opérations frauduleuses sur les TPE GIM-UEMOA, en voulant
profiter du fait que GIM soit interfacé (C-A-D possède un compte)
sur le réseau VISA et MASTERCARD pour ses opérations à
l'internationale. GIM a à chaque fois enregistré des alertes et
à pu réagir en bloquant les transactions. Toutefois, il convient
de noter que les cartes à puces classiques (adossées à un
compte bancaire réel) sont aussi sécurisantes que les cartes
prépayées (adossées à un compte virtuel). La
différence c'est que la première peut faire un retrait
d'espèce dans une banque, alors que la seconde ne peut le faire que sur
un DAB, ou GAB du réseau GIM.
En outre, la sécurité du mobile banking
est plus ou moins assurée. En effet, le type de connexion est divers. Il
s'agit du General Packet Radio Service ( GPRS) qui est une norme pour la
téléphonie
mobile dérivée du
GSM permettant
un débit plus élevé et plus adaptée à la
transmission des données ; le WIFI qui a la possibilité
d'être crypté, le SMS cryptées, SMS clair, et
l'Unstructured Supplementary Service Data (USSD) sont autant d'applications
qui ont des protocoles de sécurités de dernières
générations.
Quant à la sécurité des
transactions sur internet, le GIM-UEMOA respecte les normes de
sécurité internationale, notamment avec l'application PayPal. Le
service que propose PayPal est de payer en ligne sans communiquer ses
données financières, en s'identifiant simplement avec son
adresse
électronique et un mot de passe. La source d'approvisionnement
que l'on choisie (carte de paiement ou compte bancaire) est automatiquement
débitée au moment de la transaction. Les destinataires sont
avertis par
courriel dès
que l'argent leur est envoyé. Aussi, le GIM-UEMOA envisage de signer
des contrats avec des commerçants de la sous région dans un
premier temps pour démarrer le GIM-Online, avant d'en faire autant avec
des commerçants extérieurs (Europe, Amérique, Asie), pour
ouvrir les commerçants sous régionaux aux marchés
internationaux et dynamiser ainsi les échanges, et partant les
économies nationales et sous régionales.
v Gestion des risques opérationnels
Des puissants groupes criminels organisés
peuvent investir les ressources nécessaires pour pénétrer
des réseaux monétaires parce que les gains potentiels sont
énormes. En inoculant des virus ou en saturant de faux messages, afin de
transférer des montants illimités de fonds à des
destinations frauduleuses.
Aussi pour lutter contre les risques
opérationnels, aussi bien internes qu'externes, le GIM-UEMOA a mis en
place la Cellule Backoffice qui est chargée de gérer les risques
opérationnels après les avoirs dûment identifiés. En
effet, la Cellule a mis en place des points de contrôle qui permettent de
déceler et de limiter la fraude. Un exemple de point de contrôle
est le fait qu'une carte prépayée qui n'a pas effectuer des
transactions depuis 2 ans et qui subitement en fait plusieurs déclenche
un mécanisme d'alerte, tout comme une carte qui effectue à
l'instant des transactions à Dakar et qui deux minutes après en
effectue à Barcelone, déclenche également un
mécanisme d'alertes. Il convient de noter que les exemples ne sont pas
exhaustifs. Toutefois, à côté de ce genre de
mécanismes, il y a des mécanismes classiques tels que l'avalement
de la carte sur un GAB au bout de trois (3) tentatives de codes d'accès
erronés, ou la désactivation de celle-ci en cas de perte ou de
vol.
Cependant, il convient de noter que le GIM-UEMOA
utilise la base de données (liste noir) des fraudeurs identifiés
par la CIP-UEMOA dans le cadre de la gestion interne de la fraude. Cela lui
permet de les identifier (commerçants, tiers...) et d'en tenir compte
dans les transactions effectuées.
Par ailleurs, les systèmes du GIM sont
également exposés au risque opérationnel émanant
de leurs propres employés qui peuvent de manière frauduleuse
acquérir des données d'authentification pour accéder aux
comptes des clients et/ou voler des cartes de stockage de valeur
monétaire (carte prépayée). A ce titre le GIM -UEMOA est
en train de migrer sur la nouvelle norme PCI-DSS (Payment Card Industry Data
Security) qui est une norme de sécurité internationale
demandée par VISA et MASTERCARD.
La norme PCI-DSS liste un ensemble de points de
contrôles relatifs aux systèmes d'informations qui capturent,
transportent, stockent et traitent des données de cartes bancaires. Les
points de contrôles sont relatifs à des techniques informatiques
mais également à des procédures et à des
contrôles organisationnels sur ces systèmes. En un mot, elle
permet par la mise en place de certains outils, de savoir qui fait quoi et
à quel moment aussi bien au niveau interne qu'externe. Elle permet de
vérifier les intrusions dans le système aussi bien au niveau
interne qu'externe, que ce soit sur des données gérées au
niveau interne qu'externe. Ces intrusions sont vérifiées tout les
3 mois par un scan général du système. Au demeurant, la
mise en place d'une cartographie de risques est en cours au niveau du
GIM-UEMOA.
Section 3 : Gestion du risque
systémique
Le risque systémique est géré en
amont par, le GIM-UEMOA, et en aval par la BCEAO. En effet, le risque
systémique concerne principalement le défaut de règlement
d'un participant au réseau GIM pouvant entraîner la
défaillance d'autres participants. Pour éviter un tel
scénario le GIM-UEMOA a ouvert deux comptes dans les livres de la BCEAO.
Il s'agit du compte de garantie et du compte des opérations. Le compte
de garantie est celui qui garantie les règlements des participants
à la BCEAO, à la suite de la compensation effectué par
POWER CARD (logiciel de compensation GIM). Il est donc impacté en cas de
défaut de l'un des participants (compte débité) pour le
règlement du montant dû par le participant dans STAR-UEMOA, afin
d'éviter de pénaliser le système ou de bloquer l'ensemble
des participants au système.
Ensuite, le GIM-UEMOA récupère le montant
dû chez le participant (ou membre) défaillant pour
réapprovisionner le compte de garantie. Toutefois, il convient de
préciser qu'à l'origine l'argent disponible dans le compte de
garantie (logé à la BCEAO) représente un fonds mis en
place par l'ensemble des participants et gérer par le GIM-UEMOA pour
garantir les différentes transactions monétiques des participants
en cas de risque systémique. Quant au compte des opérations
également logé à la BCEAO, il représente le compte
qui rémunère l'activité du GIM. C'est le compte dans
lequel sont virés toutes les commissions reçus par le GIM-UEMOA
sur l'ensemble des opérations effectuées sur ses TPE dans la sous
région.
Par ailleurs, la gestion du risque systémique par
la BCEAO se fait en aval sur STAR-UEMOA où elle peut se constituer en
prêteur de dernier ressors en cas d'insuffisance d'argent dans le compte
de garantie pour effectuer l'opération.
CHAPITRE VII : PERSPECTIVES DE LA MONETIQUE ET DE
LA MONNAIE ELECTRONIQUE AU SENEGAL
Dans cette partie, il s'agira principalement de situer
la position du Sénégal dans l'utilisation de la monétique
et de la monnaie électronique dans l'UEMOA. C'est donc pour observer en
terme de transaction, la position du Sénégal et des autres pays
de l'Union afin d'en dégager des perspectives.
Tableau n°3 : Evolution des
transactions par pays émetteur
PAYS
|
JUIN 2011
|
JUIN 2012
|
NOMBRE
|
MONTANT
|
NOMBRE
|
MONTANT
|
VALEUR
|
VARIATION
|
VALEUR
|
VARIATION
|
BENIN
|
7240
|
425 295 700
|
13 337
|
84.21 %
|
846 824 723
|
99.11 %
|
BURKINA FASO
|
33 538
|
1 804 311 865
|
162 224
|
383.70 %
|
8 327 649 387
|
361.54 %
|
COTE D'IVOIRE
|
49 026
|
4 017 356 774
|
165 747
|
238.08 %
|
11 994 630671
|
198.57 %
|
GUINEE BISSAU
|
1 549
|
99 110 000
|
2030
|
31.05 %
|
162 806 678
|
64.27 %
|
MALI
|
75 978
|
3 442 567 200
|
206 624
|
171.95 %
|
9 335 621 493
|
171.18 %
|
NIGER
|
25 022
|
1 661 249 523
|
41 663
|
66.51 %
|
2 851 981 172
|
71.68 %
|
SENEGAL
|
160 606
|
11 499 070484
|
226 641
|
41.12 %
|
17 620 220877
|
53.23 %
|
TOGO
|
13 015
|
588 228735
|
30 758
|
136.33 %
|
1 526 954 717
|
159.59 %
|
MONDE
|
51 377
|
5 969 198 742
|
92 504
|
80.05 %
|
10 775 402276
|
80.52 %
|
TOTAL
|
417 351
|
29 506 389023
|
941 528
|
125.60 %
|
63 442 091993
|
115.01%
|
Source : GIM-UEMOA
L'ensemble de ces transactions traduit l'utilisation de la
monétique et de la monnaie électronique par chaque pays de
l'UEMOA. En effet, de la période de juin 2011 à juin 2012 , on
peut aisément constater que le Sénégal est le premier pays
de l'UEMOA en matière d'utilisation de la monétique et de la
monnaie électronique avec un volume de transaction passant de 160.606 en
2011 à 226 641 en 2012, avec une progression de 41.12 % pour des
montants globaux allant de 11.499.070.484 Fcfa à 17.620.220.877 Fcfa.
Cependant, il est suivi par le Mali avec un volume de transaction passant de
75 978 en 2011 à 206 624 en 2012, avec une importante
progression de 171.95 %, pour des montants allant de
3 442 567 200 Fcfa à 9 335 621 493 Fcfa.
Par contre la Cote d'Ivoire vient en troisième position avec volume de
transaction de 49 026 en 2011 contre 165 747 en 2012, avec aussi une
importante progression de 238.08 %, avec des montants allant de
4 017 356 774 Fcfa à 11 994 630671 Fcfa. Par
ailleurs, l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique à partir des cartes GIM dans le monde a
progressé de 80.05%, ce qui augure de bonnes perspectives en termes
d'échanges à l'international.
Toutefois, il convient de noter que la Cote d'Ivoire
était leader dans l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique, suivi du Niger et du Sénégal avant 2011.
Mais compte tenue de la crise vécue en Cote d'Ivoire en 2010, et de la
famine qui a frappé le Niger, cela favorisé la position du
Sénégal qui a prit la première place dès 2011.
Aujourd'hui, l'idéal pour le Sénégal serait de consolider
cette position en continuant à développer les moyens de paiement
monétique car il convient de noter que parmi le trio de tête le
Sénégal a le taux de progression (41.12 %) le plus bas par
rapport à 171.95 % pour le Mali et 238.08% pour la Cote d'Ivoire.
Tableau n°4 : Nombre des terminaux de
paiement dans l'UEMOA
Nombre de TPE par Pays
|
BENIN
|
56
|
BURKINA FASO
|
69
|
COTE D'IVOIRE
|
118
|
GUINEE BISSAU
|
16
|
MALI
|
66
|
NIGER
|
17
|
SENEGAL
|
305
|
TOGO
|
94
|
TOTAL
|
741
|
Source : GIM-UEMOA
La position de leader du Sénégal dans
l'utilisation de la monétique et de la monnaie électronique se
confirme avec un niveau d'infrastructure monétique, notamment des
terminaux de paiement électronique acceptable de l'ordre de 305, contre
118 pour la Cote d'Ivoire et 94 pour le TOGO. Cela pourrait servir de base au
Sénégal pour développer davantage les terminaux de
paiement et consolider ainsi sa position de leader au niveau sous
régionale dans le domaine monétique et de la monnaie
électronique.
CHAPITRE VIII : RECOMMANDATIONS
Après avoir procéder à l'analyse
des résultats, nous avons surtout constaté des insuffisances au
plan technique et de la formation. En effet, il s'agira de proposer quelques
recommandations susceptibles d'améliorer le fonctionnement de la
monétique au Sénégal en particulier, et dans l'UEMOA en
général. Ainsi, nous avons relevé les recommandations
suivantes :
Ø Renforcer les capacités de gestion des
acteurs
Un bon renforcement de capacité pourrait
améliorer la gestion des activités monétiques et de la
monnaie électronique dans l'UEMOA. En effet, une meilleure
maîtrise des processus d'utilisation de la monétique, et des
mécanismes d'alertes sur la gestion du risque permettra de
réduire le nombre de réclamation des membres du GIM, mais aussi
de réduire les différents risques liés à son
utilisation.
Ø Accélérer le processus de mise
en place d'une cartographie des risques
Etant en projet et en cours d'élaboration, il
s'agira d'accélérer sa mise en place afin d'avoir rapidement une
meilleure visibilité sur les risques opérationnels et de mettre
en place des points de contrôles fiables.
Ø Accélérer la mise en place de la
cellule de lutte contre le blanchiment
Il s'agit là, de l'un des projets phare du GIM
qui consisterai à mettre en place en collaboration avec les instances
sous régionale de lutte contre la délinquance financière,
une cellule interne sous régionale de lutte contre le blanchiment
d'argent. Toutefois, son accélération permettra de prendre
rapidement en compte ce type de fraude, et sécurisé davantage les
transactions monétiques et de la monnaie électronique issus de
l'économie réelle.
Ø Vulgariser le service
délégataire auprès des membres
Le service délégataire est celui qui
permet au GIM d'effectuer pour le compte de ses membres des travaux leur
permettant de se connecter au réseau GIM en l'espace de 3 mois. Or
certains membre prennent en charge eux -même leur travaux de connexion au
réseau GIM et cela peut aller jusqu'à 3 ans avant que cela ne
soit effectif. Ainsi la vulgarisation de ce service, avec un renforcement de la
capacité de négociation permettra d'accroitre le nombre de
membres connectés afin de dynamiser davantage les transactions
monétiques.
Ø Booster la mise en place de la norme
PCI-DSS
La mise en place rapide de cette norme permettra de
mieux gérer les tentatives de fraude aussi bien au niveau interne
qu'externe.
Ø Consolider la position du
Sénégal en matière monétique et de monnaie
électronique
Dans la sous région de l'UEMOA, le
Sénégal est l'un des pays qui a une certaine visibilité au
niveau démocratique et de la stabilité. Cela implique qu'il
représente un des pays où le risque pays est faible contrairement
à ses concurrents directs tels que la Côte d' Ivoire, le Niger ou
le Mali. Ainsi la consolidation de ce pays dans sa position de leader
permettra de garantir quelque peu la pérennité des installations
GIM, au regard du fait également que le siège se trouve à
Dakar.
Ø Accélérer la mise en place du
mobile banking
Ce produit qui est en cours de préparation et de
mise en oeuvre gagnerait plus, à travers l'accélération de
sa mise en place. En effet, cela permettra d'augmenter le taux de bancarisation
de l'espace UEMOA, du fait du nombre important des personnes possédant
un téléphone portable.
Ø Accélérer la mise en place du
mobile online
L'opérationnalité de ce produit
permettra au pays de l'union de s'ouvrir au monde et d'aller à la
conquête de nouvelles parts de marché, susceptibles de booster les
échanges internationaux avec la sous région et dynamiser ainsi
l'économie de la sous région en général, et celle
des pays membres en particulier.
CONCLUSION
En somme, nous pouvons dire que le secteur de la
monétique et de la monnaie électronique a des perspectives
intéressantes dans l'UEMOA en général, et au
Sénégal en particulier. En effet, l'importance que revêt ce
secteur dans la dynamisation des échanges et le renforcement de la
compétitivité au niveau sous régional et mondial nous
commandait de nous y intéresser de plus prêt. Cependant le
caractère quasi nouveau de ces nouveaux moyens de paiement
méritait que l'on s'interroge sur les risques potentiels liés
à leur utilisation, dans une otique de protection et de stabilisation de
l'économie. Pour ce faire, nous avons analysé les risques
d'utilisation de la monétique et de la monnaie électronique dans
les systèmes de paiement au Sénégal, en nous fixant trois
objectifs à l'intérieur desquels nous avons tiré les trois
hypothèses suivantes :
v L'utilisation par les banques de la monétique et de
la monnaie électronique peut être source de conflits entre les
différents acteurs des transactions monétaires et
financières au Sénégal.
v L'utilisation par les banques de la monétique et de
la monnaie électronique pose le problème de sécurisation
des systèmes et moyens de paiement au Sénégal.
v Les risques de défaillance du réseau d'une
banque dus à l'utilisation de la monétique et de la monnaie
électronique ne peuvent pas affecter l'ensemble du système de
paiement interbancaire au Sénégal.
L'analyse de ces hypothèses nous amène
à conclure que les différents risques liés à
l'utilisation de la monétique et de la monnaie électronique sont
plus ou moins mis sous contrôle par la BCEAO et le GIM-UEMOA au
Sénégal en particulier, et dans la sous région de l'UEMOA
en général. En effet, les résultats de notre étude
démontrent que ces risques interviennent à différents
niveaux. D'abord au niveau juridique, ensuite au niveau de la
sécurité des systèmes et moyens de paiement, et enfin au
niveau de l'ensemble du système bancaire et financier du
Sénégal et de la sous région.
Au demeurant l'étude des risques juridiques montre
que la plupart sont issus des risques opérationnels relatifs à la
fraude, à travers les tentatives d'intrusion dans le système,
d'usurpation d'identité ou de blanchiment d'argent qui est un risque
réel même si, le GIM n'a à ce jour enregistré aucun
procès, ni procéder à l'arrestation d'un fraudeur. Le GIM
a juste enregistré quelques tentatives d'intrusions issues d'une fraude
importé, et quelques réclamations d'ordres opérationnelles
de ses membres sur l'utilisation de la plate forme de paiement du GIM.
Par contre la sécurité des
systèmes et moyens de paiement du GIM est fiable, en ce sens qu'il
utilise les dernières technologies en la matière telles que la
connexion par le réseau V-SAT, VPN ou l'utilisation de la norme EMV,
pour la sécurité des cartes prépayées du GIM-UEMOA.
Par ailleurs, la gestion du risque systémique
est assurée en amont par le GIM et en aval par la BCEAO. Ce qui garantie
un double niveau de sécurité du système qui favorise la
stabilité de l'ensemble du système bancaire et financier du
Sénégal en particulier et de l'UEMOA en général.
Cela nous amène à confirmer nos deux premières
hypothèses et à infirmer la dernière. Toutefois,
l'insuffisance de la maîtrise du système monétique et de la
monnaie électronique, l'insuffisance de membres connectés au
réseau GIM liés aux travaux y relatifs et l'absence d'outils de
gestion fiable des risques de fraude internes, nous a amené à
émettre les quelques recommandations suivantes : renforcer les
capacités de gestion des différents acteurs de la
monétique et de la monnaie électronique ; vulgariser et
négocier davantage le service délégataire, et
l'accélération de la mise en place de la norme PCI-DSS pour une
meilleur gestion des risques de fraudes aussi bien internes qu'externes.
Néanmoins, la monétisation de
l'économie Sénégalaise demeure relativement faible
comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de
l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des pays de l'OCDE à
revenu élevé. En revanche, l'économie du
Sénégal est plus monétisée que celle de la
Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la CEDEAO et de
la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à revenu moyen ou
inférieur.
En outre la seule question que nous nous posons
actuellement est de savoir ce qui suit : la monétisation des
économies de l'UEMOA n'augmente t-elle pas par voie de
conséquence, la vitesse de propagation ou de contagion de
l'économie sous régionale en cas de crise
financière ?
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Yoban'tel
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