Philanthropie et développement local à Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble( Télécharger le fichier original )par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008 |
VI - OBJECTIF GENERALNotre souci dans ce travail est de montrer l'implication des associations des quartiers dans l'amélioration des conditions de vie des populations, d'encourager l'entraide et le partage, le don de soi, l'esprit de participation dans les travaux dans nos régions respectives. De ce fait, l'objectif principal de notre étude est d'analyser la contribution philanthropique des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 OM au développement de la localité. VII - OBJECTIFS SECONDAIRESA la fin de ce mémoire nous voulons être en mesure de cerner la différence entre la philanthropie et les aides au gouvernement. Nous aimerions déterminer ce que sont le développement local et ses défis pour mettre en place le développement en général. Nous voudrions aussi présenter l'apport sans contrepartie des associations locales au développement de leur localité et la réaction des populations dans nos quartiers-cibles. VIII - HYPOTHESES DE RECHERCHEH 1: L'Etat ne peut tout seul amener le développement dans les quartiers, il a besoin de la population c'est-à-dire, d'un développement pensé à la base. H 2 : Les associations et les comités d'animation au développement des quartiers Melen 4 et Melen 8 OM mènent des actions philanthropiques respectives pour contribuer au développement dans leur localité. Ces associations sont les agents de l'économie sociale et solidaire. Ils ont par conséquent des activités multiples qui peuvent jouer sur le développement local. IX - METHODOLOGIEPour traiter notre thème intitulé « Philanthropie et Développement Local : Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble à Yaoundé VI. », nous nous sommes inspirées de la littérature existante sur le sujet (ouvrages, articles, rapports, mémoires, lois, journaux, etc.) Sur le plan législatif, nous avons parcouru plusieurs lois :
Sur le plan pratique, nous nous sommes inspirées du cadre juridique et des principes d'administration d'une organisation de la société civile, réalisés par le Centre de Recherche pour le Développement Durable en Afrique (CREDDA) en 2004. Nous nous sommes également appuyées sur le guide des relations entre les institutions et les organisations de développement local rédigé par ERA-Cameroun. De même que nous nous sommes appuyées sur les Actes de la Journée Annuelle de l'O.S.C, sur les programmes Municipaux intégrés de lutte contre la pauvreté dans la commune urbaine d'arrondissement de Yaoundé VI, nous avons utilisé les dossiers du comité d'aide au développement portant sur les « Fondations Philanthropiques et Coopération pour le Développement » de l'Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE, 2003), nous avons aussi utilisé, le guide des tendances et enjeux pour le conseil canadien pour la coopération internationale, portant sur la philanthropie mondiale et la coopération internationale (Décembre 2008) et, également, le rapport de la conférence publique sur le volontariat. Nous avons, en plus, effectué des recherches sur l'Internet. Sur le plan de la recherche, un certain nombre de travaux nous ont permis d'avoir quelques pistes d'orientation. Parmi ceux-ci, nous citons : Essombé Edimo (2005a, 2005b, 2007a et 2007b), Fondo et Tchouassi (2007), Greffe (1992), Tamba (2004), Tchouassi (2004, 2005, et 2007), Tsafack Nanfosso (2007), Tsafack Nanfosso et Tchouassi (2009), Pecqueur (2002), etc. Pour mener à bien notre recherche et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, nous avons commencé par présenter la philanthropie et son impact sur le développement en général à travers les organismes à but non lucratif, puis leurs mécanismes de financement du développement local et une vision synoptique des associations dans nos quartiers cibles : Melen 4 et Melen 8 OM. Ensuite, avant de dégager la participation de manière philanthropique des associations dans le développement local, nous avons présenté notre cadre de travail. Pour réussir ce travail, la collecte des données sur le terrain était une étape fondamentale. Pour obtenir les informations nécessaires dans le cadre de notre recherche, nous avons collecté des informations sur les données primaires auprès des dirigeants, membres des différentes associations et bénéficiaires des différentes réalisations. Nous les avons soumis à des questionnaires (voir Annexes 1 et 2) visant à identifier la contribution réelle des associations philanthropiques des quartiers Melen 4 et Melen 8 OM à la construction des ouvrages (pistes, routes, caniveaux, point d'eau, etc.), leur participation réelle au développement, et nous avons analysé leurs réponses tout au long de notre travail. Ce travail est organisé autour de deux parties composées chacune de deux chapitres. La première partie intitulée « la philanthropie des organismes à but non lucratif et le développement local », comporte deux chapitres : la philanthropie des organismes à but non lucratif (Chapitre 1) et les différentes approches du développement local (Chapitre 2). La deuxième partie intitulée « l'action philanthropique des associations locales pour le développement des quartiers Melen 4 et Melen 8 OM » est aussi composée de deux chapitres: présentation socioéconomique de Melen 4 et de Melen 8 OM (Chapitre 3) et l'action des associations au développement de Melen 4 et Melen 8 OM (Chapitre 4).
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE Chez les néoclassiques et les classiques, l'économie était fondée sur l'homoéconomicus. Cette expression forgée par Adam Smith (1776), désignait l'agent typique de la théorie économique libérale. Un être libre doté d'une rationalité parfaite qui cherche toujours, à travers ses décisions, à maximiser ses satisfactions. L'homoéconomicus est un « calculateur général de plaisirs et de peines qui, comme une sorte de globule homogène fait de désir, de bonheur, aussi sous l'impulsion de stimulant qui le promène un peu partout sans le déformer. Il n'a ni passé, ni avenir, il est un fait humain isolé, immuable en équilibre stable sauf sous le contre coup de certaines forces agissantes qui le déplacent dans un sens ou dans l'autre »9(*) Cet être est guidé par l'appât du gain et il est, du reste, toujours prêt à maximiser. L'homoéconomicus apparaît ainsi comme « un être sans âme, uniquement intéressé par les mobiles élémentaires »10(*). Avec la pauvreté et la crise économique, cet être égoïste et calculateur a laissé la place à l'homosociologius c'est-à-dire, un être social, doté d'une rationalité limitée. Au lieu d'être égoïste, il est altruiste. Pendant que le premier recherche le profit calculé avec une centralisation maximale des entreprises, le second recherche le profit social basé sur l'entraide, la solidarité, le partage, la générosité, sur le développement à la base qui profite à tous. C'est donc un philanthrope qui oeuvre sans contrepartie afin de participer au bien-être de ses semblables. Dans cette première partie, nous présenterons cet être généreux, altruiste et désintéressé à travers la philanthropie et le développement local. Nous commencerons par l'historique de la philanthropie, ses défis et ses caractéristiques. Puis, nous terminerons par les approches conceptuelles du développement local, afin d'en extraire des éléments permettant la comparaison avec la réalité des comportements des acteurs des localités de notre champ d'analyse. * 9 Albou P. (1984) : Les psychologues économiques, PUF, Paris, p.123. * 10 Essombè Edimo (2005b) : Op. Cit. p. 116. |
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