Philanthropie et développement local à Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble( Télécharger le fichier original )par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008 |
II- LA PARTICIPATION MONETAIRE ET FINANCIERELes associations à la base peuvent participer financièrement au développement local. Ceci se fait, le plus souvent, par les cotisations des membres. Un compte est généralement ouvert dans un établissement financier48(*) au nom de l'Association. Ce compte, différent de ceux du président et des membres du bureau de l'Association, est la plupart du temps alimenté de plusieurs manières. 1 - LES COTISATIONS DES POPULATIONS DU QUARTIERA Melen 4 comme à Melen 8 OM, après la phase de sensibilisation auprès des populations, il y a une phase de collecte de fonds. Contrairement aux associations qui font des cotisations sous forme de tontine et dont le bénéfice de la cagotte est rotative, les cotisations sont faites ici pour le développement. Les cotisations sont dont faites ici pour que le CAD, en partenariat avec les associations à la base c'est-à-dire tous les habitants, le reverse ensuite à ERA-Cameroun pour le développement de la localité. Ici, chaque épargnant dépose à sa guise un montant quelconque. Chaque personne donne ce qu'il peut et ce qu'il veut à chaque séance. La collecte de fonds se fait en plusieurs séances. Tous ces dépôts, du reste non remboursables, seront effectués dans le compte du CAD. Les fonds recueillis sont gérés dans la transparence pour le bien-être de tous. La liste des personnes qui ont contribué est généralement affichée sur un tableau public, afin que chaque habitant puisse faire les comptes. Pendant cette collecte de fonds qui se fait sous forme de cotisations, tous les habitants du quartier sont conviés. Nous avons assisté à une collecte de fonds à Melen 8 OM pendant nos descentes sur le terrain. Elle se fait en plein air, éclairée par la lune et quelques ampoules installées pour la circonstance. Les bancs sont installés sur la piste. Le début des cérémonies est fixé à 17 heures. Cependant, comme on le dit en Afrique, 17 heures égales 19 heures voire, 20 heures. Pendant l'attente des populations, le chef de bloc est en place, avec son micro à la main. Il incite la population à venir à la séance de réunion. Les populations arrivent à comptes gouttes, mais arrivent quand même pour la collecte. Certaines personnes occupées envoient des membres de leur famille pour les remplacer ou pour verser directement leur participation. Elles reçoivent un reçu en contre partie, ce qui prouve qu'elles ont participé financièrement. Souvent, les parents cotisent et donnent même l'occasion à leurs enfants de cotiser. Les enfants qui reçoivent l'argent de poche le divisent et, volontairement, ils participent aux travaux dans leur localité. Le jour suivant la collecte, le chef de bloc ou le trésorier du bureau du sous-CAD du bloc se rend à la chefferie, siège du CAD pour y reverser les fonds recueillis en échange d'un reçu. Ces fonds sont déposés par le CAD dans un compte ouvert pour la circonstance. Ces séances se font de façon répétée dans tous les blocs, pour que le quota du quartier, qui est de 8 à 10%, soit respecté. Mais tout seul, il ne peuvent atteindre ce quota. C'est pourquoi, ils font recours aux aînés qui ont résidé dans le quartier, ou encore à tous ceux qui y sont propriétaires fonciers ou bailleurs. * 48 Les banques publiques, parapubliques ou privées |
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