Philanthropie et développement local à Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble( Télécharger le fichier original )par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008 |
SECTION 1 : LES FORMES DE PARTICIPATION DES ASSOCIATIONS DE MELEN 4 ET MELEN 8 OMCette participation présente de nombreuses facettes. Dans le cadre de notre travail, nous allons les grouper en deux formes c'est-à-dire, la participation non monétaire et la participation monétaire et financière. I - LA PARTICIPATION NON MONETAIRE DES ASSOCIATIONSLa plupart de gens en sont encore à penser que le développement se limite aux activités comme la construction des routes, des ponts, des usines, des entreprises, etc. Dans cette optique aussi, l'on balaie alors du revers de la main l'action sociale qui, pourtant, encourage et sensibilise les populations et concerne aussi bien la nécessité du changement des mentalités que des réalisations précises. 1 - LA SENSIBILISATION DES POPULATIONSL'implication des uns et des autres débute par la sensibilisation, car c'est ici que l'on éduque les populations. Comme l'observe Kamga (2008), le développement authentique est d'abord celui de la personne, il est spirituel. La sensibilisation se fait de plusieurs manières. Et on y relève, par exemple, la sensibilisation contre divers fléaux ou contre des maladies de toutes sortes. Pour ce qui est de la sensibilisation contre les différents fléaux : les associations des jeunes ont des objectifs précis comme, par exemple, lutter contre le grand banditisme dans leur quartier et la prostitution des jeunes filles de la localité. Ils font donc des séances d'éducation, pour montrer aux uns et aux autres les méfaits de ces derniers dans la société. Ils présentent à ces derniers les dégâts causés par ces différents fléaux tels que les maladies sexuellement transmissibles, la prison, etc. En ce qui concerne la sensibilisation contre les maladies de toutes sortes : en effet, la santé est un aspect primordial de la vie, sans celle-ci, l'on ne peut rien faire. Les associations sensibilisent aussi les parents contre les maladies facilement évitables grâce à certaines règles pratiques. Des actions sont donc entreprises pour éveiller la conscience des populations sur les conséquences du manque d'hygiène de vie, de l'environnement et de la mauvaise gestion de l'eau. Ceci est la conséquence des maladies telles que : la diarrhée, le paludisme, le choléra, etc. Pour les maladies liées à l'eau sale, l'on présente aux populations les diverses attitudes et manières permettant d'éviter ces maladies. De même qu'on leur explique pourquoi éviter de boire telle ou telle eau,... Pour le paludisme, des leçons sont données dans le sens de la propreté, tout comme des plaques sont posées pour sensibiliser (ANNEXE 3, photo n°10). Car les moustiques se reproduisent, le plus souvent, quand il y a beaucoup d'herbes, d'où l'importance des séances de travaux manuels dans le quartier, d'où l'importance des latrines ventilées ou encore améliorées, mais également la nécessité des actions comme le curage d'eau (ANNEXE 3, photo n°11) etc. Pendant un projet portant sur « La maîtrise da l'assainissement dans un écosystème urbain et impacts sur la santé des enfants âgés de moins de cinq ans », que met en oeuvre le LESEAU47(*) dans le bassin versant de la Mingoa à Yaoundé, l'on constate que plusieurs pathologies et la prévalence des maladies suscitées sont dues à l'eau de la consommation, aux aliments souillés, aux mauvaises conditions d'hygiène et de salubrité et à l'ignorance des populations qui ont peu de connaissances sur le mode de transmission et de prévention des maladies, le cycle de l'eau et les facteurs pouvant la détériorer. Nous voyons donc que cette sensibilisation est indispensable pour le développement de la localité, car seuls les hommes en santé peuvent oeuvrer. Du côté de l'apprentissage des petits métiers : dans les réunions des jeunes et des femmes, l'on apprend souvent les petits métiers afin de contourner la pauvreté et le manque d'emploi. Pour leur usage personnel ou commercial, les femmes apprennent comment confectionner les savons, comment arranger les jus naturelles, comment faire de la teinture, etc. Ainsi, certaines peuvent nourrir leurs familles et aussi participer financièrement au développement de la localité, grâce à ces activités. D'autres peuvent finir par créer une PME, qui sortira plusieurs personnes du chômage. Enfin, on note aussi la sensibilisation pour la collecte de fonds. En effet, avant une collecte de fonds, les chefs de blocs et le bureau du CAD descendent sur le terrain, pour sensibiliser les populations et leur montrer le bien-fondé des quêtes. Pendant ces descentes, les chefs de blocs et le CAD font souvent du porte-à-porte, afin de conscientiser le plus de personnes. Mais pour que ces personnes soient ouvertes au dialogue avec les associations, il faut qu'elles participent à l'élaboration des projets. * 47 Laboratoire Environnement et Sciences de l'Eaux de l'Ecole Polytechnique de Yaoundé. |
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