Apport des institutions de microfinance à la réduction de la pauvreté en Haà¯ti. Cas de ACME ( Association de Crédit pour la Micro Entreprise )de 1996 à 2006( Télécharger le fichier original )par Jocelyn Valcin Centre Universitaire Maurice Laroche - Diplome de licence en gestion de projets 2009 |
2-2-2 Microfinance en HaïtiLe développement de la microfinance en Haïti est lié à l'émergence du mouvement coopératif. Les opérations de microfinance ont été lancées en 1946 avec la création de la première coopérative d'épargne et de crédit inspirée du modèle des caisses populaires Desjardins. Au cours des années 50, le nombre de caisses populaires évolue rapidement passant à 52 en 1953 selon les informations du CNC35(*). L'intervention de l'État à travers des institutions spécialisées dans l'octroi de prêts aux petits exploitants a connu un échec important lié aux risques inhérents à l'activité agricole et le peu de prise en compte de la spécificité d'un tel secteur. Par ailleurs, les problèmes de clientélisme favorisant les paysans aisés, ont eux aussi été à la base de cet échec. Ce n'est qu'au début des années 80 que les premières institutions de microfinance non coopératives firent leur apparition. Pendant la décennie 1990-2000, sous l'impulsion des ONG qui lancent des programmes de microcrédit, la microfinance non coopérative se développe considérablement. Ce secteur connaît une croissance exponentielle avec la libéralisation des taux d'intérêt par les autorités monétaires en 1995. De nos jours, l'offre de services financiers est diversifiée que ce soit en termes de méthodologie ou de statut juridique des opérateurs (coopérative, association, fondation, ONG, institution religieuse, société de droit privé, banque commerciale). On compte plus de 350 caisses populaires et 22 IMF de type non coopératif ayant un volume d'activités significatif. Le secteur coopératif demeure dominant en termes d'offre de crédit. Les 22 IMF représentent un portefeuille de crédit de 1,086 milliards de gourdes (soit environ 25 millions de dollars). Avec l'apparition des banques commerciales, c'est la méthodologie de crédit direct individuel qui est la plus pratiquée dans le secteur non coopératif. Les opérateurs utilisant cette approche offrent des prêts d'un montant plus élevé (28 931 gourdes soit USD 688) alors que ceux privilégiant les méthodologies de crédit solidaire font des crédits de l'ordre de 9 725 gourdes (soit USD 231)36(*). La présence des prestataires de services financiers est très concentrée à Port-au-Prince et dans ses environs. Cette situation n'est pas sans lien avec la part considérable de l'informel dans l'économie (plus de 70%). Par ailleurs, le système bancaire traditionnel est très focalisé autour d'acteurs économiques impliqués dans le commerce dans la zone métropolitaine. Ainsi, la microfinance est le vecteur essentiel du financement en milieu rural. Le taux de pénétration de la population par les services de la microfinance reste encore très faible comparé à d'autres pays de la région, ceci même en milieu urbain où il ne dépasse pas 10% démontrant dans les études réalisées sur les besoins de la microfinance non coopérative. On observe une nette tendance au financement des activités commerciales en particulier du petit commerce (90 à 95% des services financiers) au détriment des secteurs productifs. Les femmes constituent environ 67% de la clientèle par rapport à 55% en 2000. * 35 Informations venant du CNC * 36 Informations venant de l`ANIMH, net |
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