Table des matières
Remerciements.......................................................................4
Avant
propos.......................................................................5,
6
Introduction........................................................................7,
8
Première partie
Chapitre I : Cadre théorique, conceptuel et
méthodologique.............................10
Section I : problématique,
hypothèses et variables à étudier, objectifs,
justification de l'étude
1-1-1
Problématique.....................................................................10,
11, 12
1-1-2 Hypothèses et variables à
étudier.........................................................12
1-1-3
Objectifs.....................................................................................13
1-1-4 Justification de
l'étude................................................................13,
14
Section II : objectifs, justification, limite du
travail, champ spatial, concepts et méthode de travail
1-2-1 Limite du
travail...........................................................................14
1-2-2 Champ
spatial...............................................................................15
1-2-3 Définition des
concepts..................................................15, 16, 17, 18, 19
1-2-4 méthode et technique de
travail..........................................................19
Chapitre II : Microfinance et pauvreté
Section I : Pauvreté à travers le
monde......................................................20
2-1-1 Vue générale de la pauvreté
à travers le monde.....20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28
a- causes de la
pauvreté...........................................................28,
29, 30
b- caractéristiques de la
pauvreté.....................................................30, 31
c- conséquences de la
pauvreté......................................................31, 32
2-1-2 Pauvreté en
Haïti............................................33, 34, 35, 36, 37, 38,
39, 40
2-1-3 Perspectives de réduction de la
pauvreté...........................................40, 41
Section II : Micro finance : vecteur de
réduction de la pauvreté dans le monde......41
2-2-1 Historique et évolution des institutions de
micro finance...41, 42, 43, 44, 45, 46, 47
2-2-2 Micro finance en
Haïti................................................................47,
48
2-2-3 Place de la microfinance dans le secteur financier
haïtien.......................49, 50
Deuxième partie
Chapitre III : système financier
haïtien.......................................................52
Section I : les banques commerciales, les
compagnies d`assurance, les maisons de transfert et les bureaux de change
3-1-1 Les banques
commerciales....................................................52, 53, 54,
55
3-1-2 Les compagnies
d`assurance..........................................................55, 56
3-1-3 Les maisons de transfert et les bureaux de
change.....................................56
Section II : institutions financières
desservant le secteur informel
3-2-1 Les coopératives (Caisse populaire, les autres
coopératives)............56, 57, 58, 59
3-2-2 Les institutions de microfinance non
coopératives.............................59, 60, 61
3-2-3 Autres acteurs : usuriers, tontine et prêt
personnel.................................61, 62
Chapitre IV : Apport des institutions de micro
finance non coopératives (Cas de
ACME)...............................................................................................62
Section I : présentation de ACME
4-1-1 Environnement légal et structure
organisationnelle................................62, 63
a- Organigramme de
l`institution........................................................64
b- Secteurs
d`activités....................................................................65
c- Technologies
utilisées.................................................................65
d- Evaluation
externe.....................................................................65
e- Développement
projets...............................................................66
4-1-2 Environnement du
crédit..................................................................66
f- Méthodologie de crédit
adoptée......................................................66
g- modalité de
crédit......................................................................66
- prêt minimum, moyen et maximum
- taux et durée
- remboursement
h- Structure du
crédit......................................................................67
i- Part de
marché..........................................................................67
j- Concentration du
crédit................................................................67
Section II : résultat de
l`enquête
4-2-1 procédures de réalisation de
l`enquête....................................................68
a-
objectif..................................................................................68
b-
méthodologie...........................................................................68
c-
limite................................................................................68,
69
d- choix de
l'échantillon..................................................................69
e- analyse de données et vérification de
l`hypothèse...................69, 70, 71, 72
f- évolution et analyse des indicateurs de performance
de 1996 à 2006....73, 74, 75, 76, 77, 78
4-2-2 constats et
évaluation..................................................................79,
80
Conclusion et
recommandations..................................................81, 82, 83,
84
Bibliographie..................................................................................85,
86
Annexe
Questionnaire......................................................................................87
Liste des
abréviations........................................................................88,
89
Remerciements
Ce travail n'aurait pu se réaliser de façon
personnelle : c'est nourri de la pensée, de la réflexion,
des écrits du travail et des commentaires d'un nombre
considérable de personnes que j'ai contactés.
Mes remerciements doivent d'abord aller au grand
créateur de l'univers qui m'a encore donné la santé et
l'intelligence pour que je puisse accomplir cette tache qui n'a pas
été du tout facile. En second lieu, je dois remercier mes parents
qui ont fait de grands efforts pour que je puisse réussir mes
études. Mes remerciements doivent aller aussi à l'inspirateur
premier et profond d'un tel travail, ce qui était derrière
à peu près chaque idée et chaque position
défendues ; professeur Laguerre Belaval, mon encadreur.
Un grand remerciement au professeur Carlot Baptichon qui m'a
fait de très bonnes recommandations surtout au niveau de la mise en
forme du travail. Ma gratitude doit aller à Jackson Dorlus, comptable
et analyste financier pour l'appui qu'il a été
témoigné à mon égard sans oublier Nolaque Dorlus
pour son support au niveau du traitement de texte. Un remerciement
spécial à Joseph Jose, avocat ; celui qui s'est
avéré non seulement un remarquable réviseur mais
également un véritable collaborateur averti, cultivé et
intéressé.
Je remercie toutes les personnes qui ont accepté de
répondre à nos questions ainsi que les institutions publiques et
privées qui ont accepté de nous fournir des informations
relatives à nos recherches. Enfin, je dois exprimer ma gratitude
à tous ceux et toutes celles qui ont contribué d'une façon
ou d'une autre à la réalisation de ce mémoire.
Avant propos
On se rend compte dans les pays développés, le
crédit représente un élément actif dans
l'économie ce qui joue un rôle important dans
l'amélioration des conditions de vie des individus. Dans notre pays, le
secteur crédit reste peu ouvert vu la conjoncture socioéconomique
et politique que nous pouvons considérer. Depuis bien des temps, la
pauvreté constitue une préoccupation majeure où la
permanence des crises politiques ne fait qu'aggraver la situation. Cela
entraine essentiellement un faible pouvoir d'achat occasionné par des
taux d'inflation élevés, avec leur impact sur les actifs
physiques et le capital humain des groupes défavorisés. Pour
pallier ce problème, les organisations non gouvernementales utilisent la
microfinance - en particulier non coopérative - comme outils à
travers des projets de développement. Donc, l'émergence du
mouvement ouvre la voie à beaucoup de gens en donnant accès
à des services financiers de base, le peut qu'il soit.
Suivant l'évolution des institutions de microfinance en
réponse aux besoins de capitalisation d'un grand nombre de micro
entrepreneurs du secteur informel, différentes institutions ont
manifesté leur intérêt pour le secteur en impliquant
directement dans les activités de crédit. En effet, le dynamisme
du secteur met en évidence la nécessité d'aborder la
problématique du développement des IMF pour une meilleure
satisfaction du marché. De tels constats nous ont conduits à
émettre notre opinion.
Ce n'est pas une étude exhaustive qui aborde tous les
problèmes des IMF vu que les moyens sont limités. Le secteur
présente deux catégories d'institutions : les
coopératives (caisse populaire) et les IMF non coopératives. Nous
avons mis l'accent sur celles des non coopératives qui apportent leur
contribution à la réduction de la pauvreté en Haïti.
Ce travail comporte quatre chapitres et se divise en deux parties. Chacune des
parties comporte deux chapitres à raison de deux sections par chapitre.
Les sections sont subdivisées en sous points.
Le premier chapitre de la première partie abordera le
cadre théorique, conceptuel et méthodologique. Ses sections
développeront, dans un premier temps, problématique,
hypothèses et variables à étudier, objectifs et
justification de l'étude. Et dans un deuxième temps ; limite
du travail, champ spacial, définition des concepts, méthode et
technique de travail. Quant au second chapitre, nous présenterons la
microfinance et la pauvreté à travers le monde. La
première section développera pauvreté à travers le
monde et la seconde présentera microfinance comme vecteur de
réduction de la pauvreté dans le monde.
Le troisième et le quatrième chapitre se
trouvent dans la deuxième partie du travail. Le chapitre III abordera le
système financier haïtien ; la section première
présentera les banques commerciales, les compagnies d'assurance, les
maisons de transfert et les bureaux de change. La section deuxième
présentera les institutions financières desservant le secteur
informel. Et, en dernier lieu, le quatrième chapitre mettra l`accent
sur le véritable apport des institutions de microfinance non
coopératives dans le secteur formel plus spécialement. Nous
avons choisi l`ACME comme étude de cas. Nous avons fait une
présentation de l`institution dans sa première section et, la
deuxième section traitera le résultat de l'enquête ce qui
nous permettra de formuler des recommandations jugées utiles et
nécessaires pour le développement et le renforcement des
institutions de microfinance en Haïti. Le travail n'a pas
été facile. Nous avons dû essuyer d'énormes
difficultés, à travers nos recherches, nos rencontres avec des
spécialistes, experts en la matière pour pouvoir présenter
une oeuvre qui vaille à l`attention des professeurs du domaine et de la
faculté en question. La microfinance est un secteur d`activité
très en vogue en Haïti et dans un monde en profonde mutation. Nous
devons encourager son institutionnalisation à travers le pays
haïtien vivant dans son extrême pauvreté.
1-1-1 Introduction
Depuis plusieurs décennies, la microfinance retient
l'attention de la communauté internationale. Son évolution
atteint une vitesse de croisière surtout dans les pays pauvres. Une
forte tendance de mobilisation à la lutte contre la pauvreté se
manifeste par appel au marché financier, dans le but de mettre à
la disposition où à la portée des pauvres à travers
le monde, plus particulièrement des Pays en Voie de Développement
(PVD), des services financiers, à ceux-là jugés comme des
exclus des banques classiques.
En outre, plusieurs sommets mondiaux, régionaux et
locaux sont organisés dont celui de 2005 à Madagascar, le plus
important. Cette année a été décrétée
l`année internationale du micro crédit.
Pour reprendre une note de presse de l`ONU en 2003,
<<depuis l'année 1997, le sommet mondial de Washington sur la
question avait fixé comme objectif de permettre à 100 millions de
personnes d'avoir accès au service de crédit en 20051(*)>>. Cette même
volonté a été manifestée par des praticiens,
donateurs, personnes morales et d`autres institutions en Haïti en vue
d`atténuer la pauvreté. Mais, jusqu'à présent, le
marché financier ouvert en Haïti reste fermé à un bon
nombre de gens en raison d`un certain nombre d`impondérables qu'on peut
citer entre autres : manque de collatéral, manque de motivation,
difficulté de lancer dans les affaires, manque de vraies informations
sur le secteur.
L'appel au marché financier donne naissance à
des institutions de micro finance non coopératives qui viennent
renforcer le système financier haïtien, et qui permettent aux micro
entrepreneurs d'avoir accès plus facilement à un minimum de
crédit. Cependant, ces institutions se confrontent à beaucoup de
problèmes sur le plan interne et externe contraignant ainsi une plus
grande efficacité au niveau de leur intervention sur le marché.
Toutefois, celles-ci se retrouvent dans un environnement comportant moins de
risque possible ; leur intervention serait plus appropriée au
marché et au bénéfice d'une plus grande majorité
de personnes en services financiers. L'ensemble de difficultés de
développement de ce facteur de marché si important pour une
économie comme celle d'Haïti a attiré notre attention
à se pencher sur un tel sujet en vue d'apporter des
éléments de réponses aux problèmes
constatés.
Première partie
Chapitre I : Cadre théorique, conceptuel
et méthodologique
Chapitre II : Micro finance et pauvreté
dans le monde
Chapitre I : Cadre théorique, conceptuel et
méthodologique
Section I : problématique,
hypothèses et variables à étudier, objectifs,
justification de l'étude.
1-1-1 Problématique
Haïti est l'un des pays qui ont connu les situations les
plus difficiles depuis de longues années, lesquelles situations sont
devenues de problèmes d'ordre structurel tant au point de vue
économique que politique et social. La faiblesse du pouvoir d'achat
influe négativement sur la capacité de nombreux citoyens à
avoir accès aux biens et services devant satisfaire leurs besoins aux
fins d'améliorer leur condition de vie. La valeur nutritive des aliments
absorbés est en dessous de la moyenne requise et les conditions de
logement et d'assainissement surtout dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince laissent à désirer, le taux de scolarité
est très faible. En Haïti, la paupérisation de la population
s'explique essentiellement par la baisse de la production et le taux de
chômage élevé. De plus, ces goulots d'étranglement
ont eu des effets néfastes sur le développement
économique, affectant la croissance des investissements dans
différents domaines d'activité.
Constituant le pays le plus pauvre de
l'hémisphère Ouest, Haïti vit une situation
socioéconomique très critique et très alarmante. Selon un
rapport du PNUD publié en 2004, << On estime que 80 % des
Haïtiens en zone rurale vivent en dessous du seuil de la pauvreté
monétaire (c'est à dire moins de 1$US par jour),
l'espérance de vie à la naissance est de 53 ans, la
mortalité infantile est de 80 %, la prévalence du VIH/SIDA
atteint 5 % de la population. Malgré le taux de chômage officiel
de 10 %, il est estimé que le sous emploi se chiffre à environ 60
%. On évaluait à 465 $US le revenu per capita en 2003.
Les infrastructures économiques et publiques sont dans
un état de délabrement avancé. On estime qu'environ 85 %
des routes sont dans un état lamentable affectant ainsi les
capacités de développement économique du pays. Seulement
10 % de la population ont accès à l'électricité.
L'Etat est incapable d'assurer la sécurité dans le pays ce qui
occasionne une instabilité économique et sociale2(*)>>.
Avec des interruptions politiques sans cesse, le
phénomène de pauvreté prend de l'ampleur en aggravant les
conditions de vie déjà précaires des couches
défavorisées de la population. En 2005, l'économie
haïtienne est demeurée extrêmement vulnérable aux
chocs extérieurs. Ainsi, l'augmentation du prix du pétrole sur
les marchés internationaux a profondément affecté le
pouvoir d'achat de la population haïtienne qui demeure très
dépendant de l'or noir.
Selon le recensement effectué par l'IHSI en 2004 sur
les conditions de vie à travers l'aire métropolitaine, «
jusqu'à l'heure actuelle, on retrouve au niveau de la capitale des
maisons en terre battue soit 0.9 %. Des taudis représentant 4.5 %, on
dénombre des familles de 7 personnes se logeant dans une seule chambre.
Le mode d'éclairage utilisé surtout à la population qui
n'a pas d'accès à l'électricité est la bougie
(baleine) soit 51.3 %, lampe tête gridap 41.6 %. Quant à l'eau
traitée, seulement 9.9 % de cette population s'approvisionnent en cette
dernière »3(*).
L'incapacité de l'Etat de corriger les problèmes
a conduit à une situation complexe et compliquée. Les maux
sociaux deviennent de plus en plus lourds pendant que les efforts consentis par
les acteurs en vue de solutionner les problèmes sont toujours dans
l'impasse. Il convient de signaler que les deux dernières
décennies tracent un tableau dans lequel la pauvreté, le
chômage, la réduction du produit intérieur brut (P.I.B) et
la vie sociopolitique et économique se trouvent endommagés et
accusent une certaine recrudescence importante et imposante selon l'avis de
plus d'un. En outre, elles remettent en cause, en ce qui a trait á ce
fléau, la faiblesse du revenu, qui, jusqu'aujourd'hui, demeure un
problème crucial et urgent dont la solution tarde à venir.
Puisque la majorité de la population se trouve dans le
chômage pendant qu'elle ne peut pas satisfaire même les besoins
primaires, cela entraîne beaucoup d'entre eux à vivre dans un
état d'indigent. Pour ne pas subir passivement les effets de la
pauvreté, ils créent leur propre emploi en vue de subsister. En
réponse, ils veulent trouver un moyen leur permettant d'accroître
leur revenu soit en vendant leur force de travail, soit en investissant leurs
propres moyens dans des activités de production et commerciale. En
effet, il existe des institutions financières qui apportent leur appui
financier à tout un ensemble de micro entrepreneurs plus
particulièrement les institutions de microfinance non
coopératives, de part leur intervention sur le marché, notre
interrogation est de savoir comment ces dernières contribuent-elles
à la réduction de la pauvreté en Haiti?
1-1-2 Hypothèses et variables à
étudier
Nos hypothèses de travail se formulent de la
manière suivante :
? Plus on élargit le cadre de la microfinance, plus le
taux de chômage sera diminué et les conditions de vie des
bénéficiaires seront améliorées.
§ Plus les clients sont solvables, plus le secteur
connaîtra un développement plus important.
§ Plus les clients payent avec facilité, plus on
leur octroie du crédit.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons
procédé à une observation de terrains (enquêtes
auprès des institutions de microfinance et celles de leurs clients) et
de recherches documentaires.
Les variables à étudier
Hypothèse 1 ; élargissement du cadre de la
microfinance : variable indépendante
Hypothèse 2 ; diminution du taux de chômage
et amélioration des conditions de vie des
bénéficiaires : variable dépendante
1-1-3 Objectifs
Ce travail réunit les objectifs suivants :
? Analyser les interventions des institutions de microfinance
non coopératives en vue de présenter un document
complémentaire pouvant être utile aux acteurs du
système.
· Proposer des solutions adéquates aux
différents problèmes auxquels font face les institutions de
microfinance non coopératives.
· Analyser les portefeuilles des institutions de
microfinance non coopératives haïtiennes à travers des cas
pratiques.
1-1-4 Justification de l`étude
Dans un contexte où le pays traverse une crise
sociopolitique et économique grave, les difficultés que confronte
la population haïtienne sont nombreuses telles que : la faible
production nationale, le taux élevé de chômage pour ne
citer que ceux-la. Aujourd'hui, on assiste à une pauvreté
extrême où la population fait face essentiellement à une
pauvreté monétaire structurée. La question est de
savoir, qu'est ce qui est à la base de ce fléau ? Le
chômage est un facteur premier qui engendre cette dernière selon
l'avis de plus d'un.
Donc, ce problème a entraîné une migration
massive interne favorisant un certain accroissement du nombre de petits
commerçants et artisans opérant dans l'informel. Selon les
données statistiques rapportées dans les besoins du secteur de la
microfinance non coopérative, non seulement les gens du secteur informel
représentent plus de 60% du marché mais constituent aussi les
piliers de l`économie nationale4(*). Compte tenu de l'évolution des institutions de
microfinance qui apportent leur soutien financier à ces gens du secteur
informel pendant qu'elles font face à de nombreuses difficultés
plus particulièrement sur le plan macroéconomique, or, leur
objectif est d'apporter une certaine amélioration des conditions de vie
surtout à ceux-là qui en bénéficient de leurs
services. Mais, dans la réalité, comment peuvent-elles
améliorer leur performance sur le marché afin d'atteindre plus
de gens possible? Donc, une analyse de la situation des IMF et celles de leurs
bénéficiaires directs représentent des points de
recherches sur lesquels nous parviendrons avec des informations positives que
négatives de manière générale.
Suivant les exigences académiques, il est fait
obligation de préparer un travail de recherche en vue de l'obtention du
grade licencié. D'une manière particulière, nous avons
opté de rédiger ce mémoire pour obtenir une licence en
gestion de projets, décrire et analyser le fonctionnement de la
microfinance à travers le système financier haïtien par le
biais des services qui s'offrent sur ce marché.
Section II : limite du travail, champ spatial,
cadre conceptuel, méthode et technique de travail.
1-2-1 Limite de l'étude
Notre étude se limite à une présentation
spécifique d'un document complémentaire qui pourra servir non
seulement la communauté estudiantine mais aussi les décideurs
politiques et les acteurs du système. Elle démontrera la relation
existant entre les pauvres et le micro crédit sur la base scientifique.
Ce n'est pas une étude exhaustive qui va aborder le problème des
IMF dans toutes leurs composantes et la satisfaction apportée aux
bénéficiaires vu des difficultés rencontrées pour
trouver certaines données et vu la méfiance des responsables
d'institution. Il y a des paramètres pour lesquels qu'on n'arrive pas
à avoir des détails. Cependant, l'étude pourra ambitionner
les acteurs et les décideurs d'être plus ouverts.
1-2-2 Champ spatial
Notre étude porte sur les institutions de microfinance
non coopératives et celles de leurs bénéficiaires de
l'Aire Métropolitaine de Port-au-prince. Nous avons retenu ce champ
spatial en raison de notre appartenance au dit site géographique.
1-2-3 Définition des concepts
Tout travail scientifique admet qu'on développe une
certaine théorie et définit des concepts à l'égard
du terme retenu. Dans le cadre de ce travail, une étude des
théories et concepts développés doit en faire partie en
vue de faciliter la compréhension. C'est ainsi que notre terme de
recherche nous conduit à énumérer certains concepts que
nous avons jugés pertinents.
La pauvreté
On ne se met pas d'accord sur une définition unique de
la pauvreté, compte tenu de sa complexité et les
différentes formes qu'elle prend dans une société. Selon
une définition du Petit Robert <<la pauvreté fait
état d'une personne qui n'a pas suffisamment d'argent ou de moyens
matériels pour subvenir à ses besoins 5(*)>>.
Selon le fonds monétaire international (FMI) <<
est considéré comme pauvre celui qui gagne moins que 2 dollars
américains par jour6(*) >>.
La pauvreté au sens économique <<
est une notion à la fois facile à comprendre et difficile
à définir. Elle désigne le manque ou la mauvaise
qualité de ressources (naturelles, financières,
immatérielles, etc.) vécu par des personnes, groupes de
personnes, régions du monde, etc. >> Généralement,
la pauvreté est considérée comme un
phénomène multidimensionnel. La dimension économique est
la plus fréquemment prise en compte et est décomposée en
trois formes :
a) Pauvreté monétaire
La pauvreté monétaire ou de revenu
résulte d'une insuffisance de ressources ou d'une consommation
insuffisante. Lorsque les revenus fluctuent trop, la pauvreté est mieux
appréhendée par le niveau de consommation. Ainsi, un individu est
considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est
inférieur au seuil de pauvreté du fait de sa simplicité,
cette méthode de mesure est couramment utilisée pour
définir les individus pauvres et mesurer le taux de pauvreté.
Selon l'approche absolue, le seuil est fixé, depuis les
travaux de Rowntree en 1901, en fonction d'un panier de biens alimentaires et
non alimentaires nécessaires à la survie quotidienne (2400
calories par jour pour la pauvreté et 1800 pour l'extrême
pauvreté). Les biens non alimentaires comprennent l'habillement, le
transport, l'hygiène, l'eau et l'énergie. Les États-Unis
et le Canada ont recours à la mesure absolue de la pauvreté.
Selon l'approche relative, le seuil est fixé par
rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la
population, avec comme référence le revenu médian (le
revenu médian est le revenu séparant la population en deux,
c'est-à-dire que la moitié de la population a un revenu plus
élevé, et la moitié un revenu inférieur). Eurostat
fixe le seuil de pauvreté relative à 60% du niveau de vie
médian européen. L'Insee, pour la France, le fixe à 50% du
revenu médian français.
b) Pauvreté des conditions de vie
La pauvreté des conditions de vie ou d'existence
résulte de l'impossibilité de satisfaire les besoins qui
permettent de mener une vie décente dans une société
donnée. La pauvreté d'existence peut résulter d'une
malnutrition, d'une absence d'éducation, d'un logement insalubre... Elle
est plus difficile à cerner que la pauvreté monétaire.
c) Pauvreté des potentialités
La pauvreté des potentialités ou des
capacités exprime le manque de moyens permettant de sortir de la
pauvreté
.d) Pauvreté humaine
Outre la dimension économique, la pauvreté
s'exprime sous des dimensions non économiques regroupées sous le
terme de pauvreté humaine. Il s'agit des dimensions sociales,
culturelles, politiques et ethniques de la pauvreté.
Le programme des nations unies pour le développement
(PNUD) a créé deux indicateurs synthétiques de
pauvreté : l'IPH-1 et l'IPH-2 (indicateur de pauvreté
humaine).
Ces indicateurs permettent de classer les pays ; ainsi en
2000 :
Selon l'IPH-1, le Niger est le pays ayant le plus de
pauvreté des 105 pays classés pauvres, et selon l'IPH-2, les
Etats-Unis sont le pays ayant le plus de pauvreté parmi les 17 pays
classés riches par l'OCDE ;
Les statistiques manquent pour certains pays, mais celui ayant
le moins de pauvreté est la Suède.7(*)
Microfinance
On entend par microfinance l'offre de services financiers
(crédit, épargne, assurances, etc.) aux populations pauvres,
exclues du système financier. Sans revenus et sans
propriété, ces populations ne sont pas en mesure d'offrir des
garanties bancaires, et sont donc en général
« oubliées » des institutions financières et
des banques. L'accès aux services financiers et le développement
de la micro entreprise sont l'un des grands piliers du développement
durable (au côté de la démocratie, de l'éducation,
et des infrastructures).
Le micro crédit permet à des femmes et des
hommes démunis de démarrer une petite activité
génératrice de revenus : une micro entreprise. Le prêt est
ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise.
La micro entreprise
IL n'y a pas une définition harmonisée de la
micro entreprise. En Amérique du nord, on parle de << Small
enterprise>>, en France on parle de toutes <<petites
entreprises>> alors que dans d'autres endroits comme le notre nous
entendons parler de petites entreprises.
Si le problème de définition se pose, on
s'entend sur des critères comme le niveau de l'emploi, le chiffre
d'affaires et la propriété. En France, selon Gallen Hill, une
entreprise détenant moins de 10 employés est
considérée comme une petite entreprise, alors qu'en
Amérique latine, bien qu'il existe une confusion entre petite et micro
entreprise, d'aucuns se mettent d'accord sur des caractéristiques telles
que moins de 5 employés.
Pour être clair, en Haïti, quand nous faisons
mention de micro entreprise, nous voulons parler des entrepreneurs aussi petits
qu'ils soient exerçants une activité de commerce, de production
ou de service dans les marchés publics, au bord des rues et dans les
ateliers aux abords de certains bureaux publics et des maisons
privées.
Le secteur informel
Lorsqu'on parle de secteur informel, il faut voir l'ensemble
des activités économiques et sociales qui se développent
en dehors des structures institutionnelles classiques et à
l'écart des règles de l'échange monétaire. Bien que
de nos jours ce concept est d'utilisation courante, il n'était pas connu
depuis longtemps. Ce n'est que dans les années 90, il a
été mis en évidence à l'occasion de ce qu'on
appelle la fameuse mission de KENYA (1972) sous les auspices du BIT dans
l'optique d'y établir une stratégie globale de création
d'emplois. Selon le Bureau International du Travail (BIT), le secteur informel
se définit comme une entité économique composée de
petites unités s'occupant de produire et de distribuer des biens et
services et, ayant pour finalité essentielle de créer des emplois
au profit des participants à l'entreprise et de leur assurer un revenu,
bien que ces unités soient limitées sur le plan capital,
matériel, humain et légal.
Entrepreneur
Dans le système capitaliste, l'entrepreneur, c'est la
personne qui prend des risques, celle qui perçoit une occasion de
réaliser des profits et qui imagine un plan et une organisation pour en
tirer parti8(*).
Coopérative
Selon l'article 2 de la loi sur les coopératives
d'épargne et de crédit, <<une coopérative est une
entreprise ayant des objectifs, une structure et des organes administratifs qui
la différencient de la société. En plus de son objet
fondamental, la coopérative d'épargne et de crédit (CEC)
se doit à :
a- favoriser la coopération entre les
sociétaires, entre les sociétaires et la CEC, et entre celle-ci
et d'autres organismes coopératifs.
b- promouvoir l'éducation économique, sociale et
coopérative>>9(*).
Institution de micro finance
Une institution de micro financement (IMF) est une
organisation qui fournit des services financiers adaptés aux populations
pauvres. Bien que chaque IMF soit différente, elles partagent toutes
les caractéristiques communes de fournir des services financiers
à une clientèle plus pauvre et plus vulnérable que les
clients traditionnels des banques10(*).
Méthode et technique de travail
Dans le cadre de ce travail, nous adoptons la méthode
hypothético-déductive. Pour étayer nos arguments, nous
avons utilisé des articles, des journaux, des rapports de publications
nationales et étrangères (disponibles sur l'Internet et bureaux
d'études) et des interviews avec des responsables des institutions se
rapportant à notre sujet de recherche qui se révèlent pour
nous de sources importantes d'informations. L'étude documentaire nous
permettra d'élaborer le plan d'étude et de trouver certaines
idées essentielles à son développement tant sur le plan
théorique qu'à celui de l'analyse.
Chapitre II : Micro finance et pauvreté
Section I : Pauvreté à travers le
monde
2-1-1 Vue générale de la pauvreté
à travers le monde
La pauvreté est un fléau que connaît
l'humanité dans toute sa dimension au point que celle-ci
préoccupe l'attention des Etats. Elle n'a pas cessé de susciter
de grands débats à l'échelle internationale vue son
évolution à l'heure actuelle. Selon le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), <<sur une population mondiale
actuelle de plus de 6 milliards, il y a huit (800) millions de personnes soit
(13%) qui ne mangent pas à leur faim, 900 millions soit (15%) qui vivent
dans des bidonvilles, 1 milliard de gens soit ( 16%) qui ne savent ni lire
ni écrire, 1,2 milliards soit (20%) qui vivent avec moins de 1$ par
jour, 2, 7 milliards de personnes soit (45%) qui vivent en état
d'extrême pauvreté de la population mondiale11(*)>>.
La faim et le chômage sont pour l'essentiel des
indicateurs liés au phénomène de la pauvreté dans
le monde.
En ce qui a trait à la faim, elle est sans doute aussi
vieille que l'humanité, mais sa découverte vers 1945 n'est pas un
hasard. Ce fut la conséquence des bouleversements liés au
développement colonialiste. En Afrique, par exemple, on a obligé
les paysans à arracher les cultures vivrières pour planter des
denrées d'exportation non comestible comme le coton.
Selon une étude de la FAO rapportée par Ernst
Bernardin dans le cours de géographie économique, <<la
production alimentaire par tête n'aurait pas varié depuis 1940,
malgré les efforts entrepris pour l'amélioration des rendements.
On mange plus mal aujourd'hui qu'en 1940 dans certains pays. Si l'on tient
compte du taux de productivité actuel, il faudrait que la superficie
des terres arables passe de 600 millions à 4.700.000.000 d'hectares,
d'ici l'an 2000 pour assurer une ration alimentaire constante à tous les
hommes, eu égard à la croissance démographique
prévisible. Or, le problème, c'est que la superficie des terres
cultivables dans le monde est d'environ 3.200.000.000 d'ha et elle ne peut
aller que diminuant compte tenu de l'érosion qui détruit les
terres un peu partout ( surtout aux latitudes tropicales ) et de l'extension
des besoins humains ( maisons, routes, etc....), d'ou la
nécessité de poser le problème, non pas en terme
d'extension des superficies cultivées, mais plutôt en terme de
rationalisation de l'agriculture (amélioration des rendements
agricoles)>>. Source : cours de géographie
économique, professeur Ernst Bernardin, page 3112(*).
Par ailleurs, en 1996, le Sommet Mondial de l'Alimentation
(SMA) avait promis de réduire de moitié le nombre de personnes
sous-alimentées dans le monde d'ici à 2015, les chiffres ont au
contraire augmenté dans les pays en développement pour atteindre
820 millions contre 800 millions en cette même année, affirme
aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO). <<Loin de diminuer, le nombre de personnes
affamées dans le monde est en train d'augmenter au rythme de 4 millions
par an 13(*)>>, a
déclaré le directeur de la FAO, Jacques Diouf, qui prenait la
parole lors du lancement du rapport annuel de l'agence.
Dans ce même discours, il a fait remarquer que 70% des
pauvres vivent en milieu rural ; il ne reste que 30% en milieu urbain.
Des preuves montrent clairement que la plupart des pauvres et des
affamés tirent leur subsistance de l'agriculture. Donc la faiblesse de
l'agriculture occasionne l'écrasante majorité des pauvres de la
planète. La nécessité d'investir davantage dans le
développement agricole et rural des pays en développement afin
d'améliorer les conditions économiques et la situation
alimentaire de leurs habitants reste un grand défi à relever.
En effet, les pays qui ont marqué des points contre la sous-alimentation
sont ceux-là mêmes qui avaient réussi à augmenter la
productivité de leur secteur agricole grâce à des
investissements conséquents dans l'agriculture. IL serait important
aux pays en voie de développement de tout mettre en oeuvre pour
combattre la faim de manière durable tout en s'engageant fermement
à réformer leurs politiques agricoles et rurales en vue
d'atténuer la faim et la pauvreté dans leurs pays. A savoir
que, l'investissement en zones rurales est indispensable si l'on veut freiner
l'exode rural. Parce que les préoccupations et les coûts
imposés par l'urbanisation croissante avaient aggravé les
handicaps des régions rurales en détournant encore davantage les
investissements vers les zones urbaines. Outre l'élargissement du
fossé entre zones rurales et zones urbaines, la poursuite des politiques
défavorables aux campagnes entraînerait aussi une aggravation de
l'émigration clandestine.
En ce qui a trait au
chômage, << le monde actuel contient 195,2
millions de chômeurs, soit un taux de chômage de 6,3%, le nombre de
personnes sans emploi dans le monde a atteint son plus haut niveau historique
en 2006 malgré une croissance économique mondiale soutenue,
affirme le Bureau international du Travail (BIT) dans son rapport annuel qui
relève que la région la plus touchée reste le Moyen-Orient
avec 12,2% >>.
Dans son rapport intitulé << les tendances
mondiales de l'emploi résumé 2007>>, le BIT souligne
également que les travailleurs pauvres n'ont
bénéficié que très modestement de la croissance.
Ils sont encore 1,37 milliards de travailleurs extrêmement pauvres, qui,
à défaut de travail décent et productif, ne survivent
qu'avec l'équivalent de 2 dollars US par jour et par
personne>>.
Le rapport établit que pour réduire ou,
même maintenir, les taux de chômage actuels, il faut renforcer le
lien entre croissance et emploi. La création d'emplois décents et
productifs, et non pas un quelconque emploi est nécessaire pour
réduire le nombre de chômeurs et de travailleurs pauvres. Et cette
réduction est elle-même une condition préalable au
développement et à la croissance économique future. Le
rapport relève également qu'au cours de la dernière
décennie, la croissance économique s'est traduite par plus de
gains de productivité que de croissance de l'emploi. La
productivité mondiale a crû de 26%, alors que le nombre d'emplois
dans le monde n'a lui augmenté que de 16,6%.
Le chômage frappe plus durement les jeunes, 86,3
millions de jeunes entre 18 et 24 ans sont au chômage, soit 44% des
chômeurs dans le monde, soulignent encore le BIT. L'écart entre
les hommes et les femmes face à l'emploi persiste, seulement 48,9% des
femmes de plus de 15 ans avaient un emploi en 2006 contre 49,6 en 1996 alors
que ces ratios s'élevaient à 75,7 % en 1996 et 74% en 2006 chez
les hommes. Dans la plupart des régions du monde, les taux de
chômage n'ont pas changé de façon significative entre 2005
et 2006. La baisse la plus sensible apparaît dans les économies
développées et dans l'Union européenne, où le
chômage atteint 6,2% après une baisse de 0,6% entre 2005 et 2006.
Le taux de chômage le plus faible reste en Asie de l'Est à 3,6%.
C'est au Moyen-Orient et Afrique du Nord que le taux de chômage reste le
plus élevé au monde avec 12,2% en 200614(*). Source : ONU, BIT
(populationdata.net : pauvreté)
Si au niveau des continents asiatiques, africains et
américains la situation reste alarmante, elle n'en n'est pas moins
différente en Europe. Ainsi, Les données statistiques sur
l'Union européenne montrent que le chômage était d`environ
15 millions de personnes en 2000, l'exclusion et la pauvreté
demeuraient très élevés avec de fortes disparités
selon les pays.
Les derniers chiffres d'Eurostat (office statistique de
l'Union européenne) montrent que dans quinze des vingt sept pays formant
l'Union européenne, le taux de pauvreté relatif - pourcentage de
personnes composant les ménages ayant des revenus inférieurs
à 60% du revenu national médian était de 18 en 1998,
chiffre voisin de celui de 1995. La pauvreté frappe près de 68
millions de personnes, réparties presque également entre actifs
et inactifs, dont la moitié a vécu en dessous du seuil de
pauvreté relative pendant trois années consécutives
(1995-1997). De plus, ces seuils sont définis au niveau national et
varient de 12 060 euros au Luxembourg à 2 870 euros
au Portugal.
La pauvreté ne se limite pas aux faibles revenus. Une
conception plus large inclut également la capacité limitée
de choisir, de participer à l'économie et à la
société et d'accéder aux droits fondamentaux. La
majorité des personnes classées pauvres en Europe sont des
femmes, particulièrement touchées par les discriminations en
matière de salaire, d'accès à l'emploi et aux soins.
De son côté, le Programme des Nations Unies pour
le Développement (PNUD), qui retient le pourcentage de la population
totale se trouvant sous le seuil de pauvreté (50% du revenu moyen),
indique, pour 2002, des taux de pauvreté variant de 10,8% au Luxembourg
à 12,2% en Italie (les taux de l'Espagne et du Portugal ne sont pas
fournis).
Logiquement, les pays où le taux de pauvreté est
le plus élevé - Portugal, Royaume-Uni, Grèce, Irlande,
Espagne et Italie - sont en général ceux où le niveau de
dépense par habitant pour la protection sociale est inférieur
à la moyenne communautaire. Sans les prestations sociales (en
particulier le revenu minimum garanti et les allocations familiales), 26% de la
population de l'Union seraient menacés de pauvreté: il importe
donc de maintenir des taux élevés de protection sociale et de
prêter une attention particulière aux groupes les plus
vulnérables, en particulier les femmes. L'indice
d'inégalité dans la répartition des revenus (écart
entre les 20% supérieurs et inférieurs) confirme ces
tendances : dans les pays à forte pauvreté, l'indice (entre
7,4 et 6 pour le Portugal, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Espagne ou
l'Italie) est nettement supérieur à la moyenne européenne
(5,7), alors que les pays riches ont un indice d'inégalité bas
(entre 3,6 et 4,7 au Danemark, en Finlande, en Suède et en
Allemagne)15(*).
Nous pensons qu'une réduction du taux de chômage
actuel dans le monde, admet qu'il faut effectivement un renforcement du lien
entre croissance et emploi ; La création d'emplois décents
et productifs, et non pas un quelconque emploi comme on l'a souligné.
Donc, l'investissement massif dans les pays en voie de développement
avec une stabilité politique doivent être au départ mis en
évidence. Et, nous pensons qu'autant de fois ces idées se
montrent réalistes, il serait très avantageux pour leur
population.
Il convient de signaler aussi que le phénomène
démographique est bien un autre qui engendre la pauvreté. En
effet, en 1960, notre planète ne comptait que 3 milliards d'habitants.
Le doublement de la population mondiale a eu lieu en un temps remarquablement
court, à savoir 30 ans. C'est en 1968 que Paul Ehrlich a publié
son célèbre livre « La Bombe P »16(*), dans lequel il affirmait que
l'on avait perdu la bataille pour nourrir toute l'humanité.
Les pays en développement connaissaient une croissance
démographique de 2,5% par an et comptaient plus de 70% des habitants de
notre planète. À ce rythme-là, leur population aurait
doublé tous les 27 ans. Une telle perspective était des plus
décourageantes lorsqu'on songeait qu'il avait fallu attendre
jusqu'à 1800 pour que notre planète compte 1 milliard d'habitants
et jusqu'à 1930 pour qu'elle en compte 2 milliards. La question
à savoir, Pourquoi cette explosion démographique a-t-elle eu
lieu ?
Le taux de mortalité dans les pays en
développement a diminué très rapidement après la
Seconde Guerre mondiale. Les campagnes en faveur de la santé publique et
de la vaccination y ont considérablement réduit les
épidémies et la mortalité infantile. Dans les pays
industriels, une diminution de cette importance avait pris des siècles
et avait eu lieu au fur et à mesure que la société
évoluait, que l'urbanisation prenait de l'ampleur et que les familles
nombreuses se révélaient moins nécessaires. Il s'ensuit
que les taux de natalité et les taux de mortalité ont
simultanément évolué à la baisse et que les taux de
croissance démographique n'ont jamais atteint le niveau qu'ils ont eu
plus tard dans les pays en développement. Dans ces pays, les taux de
mortalité ont baissé si rapidement que la société a
eu peu de temps ou peu de motifs pour changer son désir d'avoir des
familles nombreuses.
Dans les années soixante, les femmes des pays en
développement avaient en moyenne 6 enfants, et l'espérance de vie
s'accroissait à un rythme jamais connu auparavant. Les méthodes
modernes de planification familiale commençaient à se
répandre dans les pays industriels, et il semblait peu probable qu'elles
deviennent courantes dans les sociétés agraires traditionnelles
des pays en développement.
Selon Thomas R. Malthus, <<les subsistances croissent
selon une progression arithmétique (additive), tandis que la population
se conforme à une progression géométrique explosive
(multiplicative)17(*)>>.
La répartition géographique de la population
pose un autre problème dans de nombreux pays à faibles revenus.
L'urbanisation est un corollaire inévitable du développement.
Beaucoup de gens ont soutenu que la croissance urbaine causée par
l'exode rurale était trop rapide et suscitait de graves problèmes
sociaux. Pourtant, les pays du tiers monde qui ont tenté de contenir le
flot se sont trouvés devant une tache quasiment impossible. En effet,
les ruraux ont découvert qu'ils pouvaient progresser de plusieurs
manières en partant pour la ville. Outre qu'ils gagnent des revenus
supérieurs à ceux qu'ils auraient obtenu dans les régions
rurales, ils bénéficient d'un meilleur accès aux
écoles pour leurs enfants et d'autres types de services sociaux. Ces
avantages sont ceux qui aspirent les gens quittent la campagne pour la ville,
et des études ont montré que, dans l'ensemble, ils les
obtenaient.
Donc, le surpeuplement nuit à la mise en place
d'équipement (logements, routes, égouts, etc.) et des services
sociaux urbains appropriés. La surpopulation entraîne la
bidonvilisation ou les gens vivent dans la promiscuité et dans la
misère.
On n'a pas tout dit sur la pauvreté puisque c'est un
domaine assez complexe, mais pour mesurer la pauvreté on se sert des
indicateurs qui présentent des insuffisances classées comme
indices du développement humain (IDH) tels que : Espérance
de vie à la naissance, taux de scolarisation primaire et le revenu par
tête d'habitant.
Le tableau ci-dessous illustre le nombre de pauvres à
travers des régions du monde
Tableau 1-1
Pauvreté dans le monde en millions de
personnes
et % de la population de la région
concernée
Région
|
Moins 1$/j (%)
|
Moins 2$/j (%)
|
1990
|
2001
|
1990
|
2001
|
Afrique subsaharienne
|
227 (45%)
|
313 (46%)
|
382 (75%)
|
516 (77%)
|
Amérique latine et Caraïbes
|
49 (11%)
|
50 ( !0%)
|
125 (70%)
|
128 (25%)
|
Asie de l'Est
|
472 (30%)
|
271 (15%)
|
1116 (70%)
|
865 (47%)
|
Asie du Sud
|
462 (41%)
|
431 (31%)
|
958 (86%)
|
1064 (77%)
|
Europe 0rientale et Asie centrale
|
2 (1%)
|
17 (4%)
|
23 (5%)
|
93 (20%)
|
Moyen-Orient et Afrique du Nord
|
6 (2%)
|
7 (2%)
|
51 (21%)
|
70 (23%)
|
Source : Banque mondiale via alternative
économique, n°237, juin 2005, page 4918(*).
Si l'Asie et l'Amérique latine semblent sur la bonne
voie, les situations en 2000 de l'Asie centrale, mais surtout de l'Afrique
subsaharienne, sont préoccupantes.
Au
niveau d'éducation, selon les données statistiques de la banque
mondiale, 110 millions d'enfants n'ont pas accès à l'école
primaire. La part de scolarisation primaire en pourcentage par région
est représentée dans le tableau ci-après :
Tableau 1-2
Part de la scolarisation primaire en (%) et charge des
classes
Région
|
% d'enfants en primaire
|
Nbre d'élèves par enseignant
|
1990-1991
|
2001-2002
|
2002-2003
|
Afrique subsaharienne
|
53,9
|
62,2
|
45
|
Amérique latine et Caraïbes
|
86,4
|
95,7
|
25
|
Asie de l'Est
|
97,7
|
92,1
|
32
|
Asie du Sud
|
92,4
|
90,8
|
40
|
Europe orientale et Asie centrale
|
81,4
|
82,9
|
17
|
Moyen-Orient et Afrique du Nord
|
81,7
|
91,9
|
23
|
Source : Nations Unies via alternative économique,
n°237, juin 2005, page 5019(*).
En ce qui a trait
à la mortalité infantile, les estimations de l`UNICEF ont
démontré qu`il y a une baisse dans les pays en
développement dont illustre le tableau ci-dessous.
Tableau 1-3
Mortalité infantile (0-1 an) pour 1000
naissances vivantes
Mortalité infantile (0-1 an) pour 1000 naissances
vivantes
|
Région
|
1990
|
1995
|
2000
|
2003
|
Afrique subsaharienne
|
102
|
99
|
95
|
93
|
Amérique latine et Caraïbes
|
35
|
30
|
25
|
23
|
Asie de l'Est
|
56
|
49
|
44
|
42
|
Asie du Sud
|
91
|
79
|
70
|
65
|
Source : d'après des estimations de l'UNICEF20(*)
Un autre indicateur
intéressant : le nombre de médecins pour 1000 habitants.
D'après la banque mondiale, en 2004, il y en avait :
3,8 dans les pays riches, 3,1 en Europe centrale et Asie
centrale, 1,8 en Amérique latine et Caraïbe, 1,3 en Asie de l'Est,
1,2 en Afrique du Nord et Moyen Orient, 0,5 en Asie du Sud, 0,1 en Afrique
subsaharienne. Près de 40 fois plus de médecins entre les pays
les plus pauvres et les plus riches (en moyenne).
a)- Causes de la pauvreté dans le
monde
Selon Malcolm Gillis, économie du développement,
page 30 <<Il n'y avait que 200 ans ou le niveau entre deux mondes
séparés c'est à dire pays du nord et pays du sud
étaient le même mais, il y a une cinquantaine d'années ce
mécanisme était réduit et que les pays du nord
possèdent les plus fortes richesses. On voyait des individus et des
familles s'enrichir, mais les nations dans leur ensemble et la majorité
de leurs habitants étaient pauvre. L'économie était
considérée comme un gâteau de taille définie. On
pouvait
couper pour soi une tranche plus grande, mais seulement en
s'emparant d'un morceau qui, au départ, appartenait à quelqu'un
d'autre. Rares étaient ceux qui voyaient la possibilité
d'accroître la taille du gâteau, afin de permettre à tous
d'avoir de plus gros morceaux21(*)>>.
Selon l'étude de 1989 des nations unies sur la
distribution mondiale de richesses, 20% de la population du globe
possèdent 82,7% du produit mondial brut, 81,2% du commerce mondial,
94,6% des prêts commerciaux, 80,6% de l'épargne interne et 80,5%
des investissements mondiaux. Il reste donc très peu pour les 80%
restant de la population de la planète. La tendance en ce domaine est
aussi très alarmante, puisque la différence entre le revenu des
20% plus riches et celui des 80% plus pauvres a doublé entre 1960 et
1990. Donc, cette mauvaise répartition des richesses a provoqué
de grandes inégalités dans le monde22(*). (Revue administrative des
sciences économiques, Bruxelles)
Pour mieux cerner les causes de la
pauvreté dans le monde en dehors des inégalités de
richesses, il revient de les aborder plus particulièrement dans les pays
en voie de développement dont les causes sont multiples et
variées. Elles peuvent être groupées en deux grandes
catégories, à savoir les causes naturelles et les causes
humaines.
Par causes naturelles, nous considérons des
phénomènes tels que le désert, les feux de brousse, les
éruptions volcaniques, les séismes, les invasions d'insectes
(criquets), les crues, les cyclones, etc. Ces phénomènes sont
imprévisibles, car ils ne dépendent pas de l'homme, étant
eux-mêmes au-delà de son contrôle. En vérité,
ils rendent la vie des habitants d'une région difficile, voire
même impossible. Le désastre du Tsunami en Asie est un exemple
parlant, auquel nous pourrions même ajouter celui des pluies
torrentielles qui s'étaient abattues sur un quartier de Kinshasa en
Afrique en novembre 2005 et celui de la ville des Gonaïves (Haïti)
en 2004 dans la Caraïbe avaient emporté des vies humaines, des
denrées, des têtes de bétail et des biens matériels
comme des maisons, des véhicules, etc.
Quant aux causes dites humaines, selon un pasteur
congolais «il s'agit de l'irresponsabilité de l'homme, de
l'aveuglement et de l'ignorance, du manque du patriotisme, du manque de
volonté à sortir de cet état. Certaines autres causes sont
dues à l'oppression de l'homme, ce qui considère que l`homme est
un loup pour l'homme. Il s'agit de l'injustice sociale, de la guerre, de la
discrimination, de la violence»23(*). Il revient à ajouter qu`en dépit de
tous ces maux, malgré le semblant abandon des anciennes puissances
colonialistes, aujourd`hui, elles se recrutent de nouveaux colons ; ce qui
constitue le plus souvent de grands handicaps à leur
développement.
b)- Caractéristiques de la
pauvreté
La pauvreté se manifeste par un ensemble de
caractères qu`on peut décrire comme les suivants :
A l'échelle du monde, il existe une opposition entre
les pays développés, dits du Nord (car ils se situent pour
l'essentiel dans l'hémisphère Nord, à part l'Australie et
la Nouvelle-Zélande), et ceux du tiers monde ou du Sud. Les pays
développés sont des pays riches, qui jouissent d'un haut niveau
de développement. Au contraire, ceux du Sud connaissent de nombreux
problèmes et leurs populations sont très pauvres.
En ce qui a trait aux continents, il existe également
de très grands écarts de richesse. Ainsi, l'Amérique du
Nord est très riche, tandis que l'Amérique latine est, pour
l'essentiel, composée de pays pauvres. De même, à
l'intérieur de chaque continent, de grandes disparités se font
jour : ainsi, en Europe, la Roumanie est beaucoup plus pauvre que la
Suisse.
A l'échelle d'un pays, il est fréquent que des
régions riches et des régions pauvres se côtoient. C'est le
cas en Italie : les régions du Nord, qui constituent le coeur
économique et industriel du pays, sont très riches ; au
contraire, celles du Sud, plus rurales, sont nettement plus
défavorisées (taux de chômage très
élevé).
Ainsi, dans les grandes villes, il existe des quartiers riches
et des quartiers pauvres, parfois très proches. A Mexico, les
bidonvilles jouxtent les immeubles modernes. À New York, le centre des
affaires, Manhattan, est voisin du quartier noir pauvre, Harlem.
Les éléments qui caractérisent la
pauvreté sont le plus souvent remarqués dans les pays du Sud qui
connaissent des problèmes économiques et sociaux
considérables, liés à la faiblesse des revenus de
l'État et des citoyens. Ils sont ainsi confrontés à des
problèmes :
· d'alimentation : famines, malnutrition (alimentation
insuffisante) fréquente ;
· de santé : forte mortalité des
bébés, faible espérance de vie, état sanitaire
défectueux ;
· d'éducation : les taux d'alphabétisation
sont souvent faibles parce que l'État n'a pas les moyens
d'éduquer le nombre très important d'enfants et que les parents
ne peuvent pas les envoyer à l'école ;
· d'emploi : le chômage est très important,
d'autant plus que la part de jeunes adultes (qui cherchent un travail) est
élevée dans la population. Beaucoup sont obligés de
travailler dans l'illégalité ou d'exercer des « petits
boulots » ;
· de logement : les conditions de vie sont très
difficiles, des familles sont obligées de vivre dans des bidonvilles,
beaucoup n'ont pas accès à l'eau potable ou à
l'électricité.
· Environnement : système écologique
défavorable, déboisement, des ordures dans la rue ;
Les sociétés des pays du Sud sont très
inégalitaires : une petite minorité très riche et une
large majorité pauvre, qui vit dans des conditions très
précaires, coexistent. Ces inégalités criantes s'observent
notamment dans les grandes villes.
c)- Conséquences de la pauvreté dans le
monde Les conséquences de la pauvreté dans le monde
peuvent être résumées comme les suivantes :
- Sur le plan interne, on a retenu la bidonvilisation,
l'exode rural, politique instable, instabilité économique,
détérioration sociale...
- Sur le plan externe, il s'agit de l`émigration
clandestine, dépendance des PVD aux pays développés...
La pauvreté est un phénomène difficile
à comprendre pour beaucoup d'autres, mais dans la réalité
elle diffère de région à d'autres suivant leur
potentialité, elle diffère aussi de personnes à personnes.
Mais, nous pensons que pour développer, une société doit
atteindre un certain équilibre macro-économique
fondamental : éliminer l'inflation et parvenir à une
certaine stabilité ; cependant, bien que ces objectifs soient
essentiels, ils ne constituent pas une fin en soi. Et le résultat doit
montrer qu'il ait vraiment une augmentation de l'espérance de vie
à la naissance des personnes, amélioration de leur qualité
de vie, renforcement du contrôle qu'elles exercent sur leur vie,
accès aux biens culturels, ainsi qu'une série de facteur
permettant à l'être humain considéré comme une
entité pensante, d'être libre et de participer.
Donc, les efforts consentis par les nations unies pour
promouvoir le développement économique dans le monde, doivent
être par conséquent pris avec plus de considération
possible en vue de réduire la pauvreté. Il faudrait qu'il y ait
plus de rigueur dans la gestion des choses publiques, pourvu que dans la
réalité, un ensemble d'irrégularités a toujours
observé à travers les projets. Il revient également
d'accompagner les pays pauvres dans leur rôle à jouer afin
d'améliorer les conditions de vie de leur population.
2-1-2 Pauvreté en Haïti
La République d`Haïti s'étend sur une
superficie de 27 750 Km2 pour une population de plus de 8 millions d'habitants
dont l'Aire Métropolitaine, site géographique de notre
intervention compte à elle seule environ 2.041.395 habitants. La
densité de la population de l'Aire Métropolitaine est
plutôt élevée (4000 hab/km2) et tend à augmenter
avec un taux moyen de croissance de la population qui est de 5%24(*) selon l'IHSI. Ce
phénomène démographique enregistré est causé
par la centralisation des activités économiques, sociales et
culturelles occasionnant un déplacement massif de la population rurale
face à l'augmentation de la pauvreté à la recherche de
meilleures conditions de vie.
La faiblesse de l'Etat a entrainé la majorité
de cette population urbaine qui représente surtout les pauvres dans une
vie de misère qui est devenue complexe et même
compliquée.
En matière de développement humain, selon le
dernier rapport publié par le PNUD, Haïti occupe actuellement le
153e rang alors qu'en 2003, il se classait au 145e rang. Le taux de croissance
pour l'année 2005 est de 1,5% et le taux d'inflation se chiffre à
environ 15%25(*).
Le pays fait actuellement face à une crise
économique extrêmement aiguë d'où la production
nationale se décline. Il vient d'être finalement admis, le 3
juillet 2005, à la communauté de la caraïbe (CARICOM).
Elle y entre comme un paria. Elle a très peu de chose à offrir,
tributaire qu'elle est déjà de l'étranger pour une large
partie de son alimentation. Ses exportations sont pratiquement nulles,
conséquence d'une agriculture débilitante.
Il convient de rappeler que la faiblesse de la production
agricole a fortement affecté la majorité de la population. Et,
parmi tous les secteurs de la vie nationale, le secteur agricole semble
être la principale source d`emploi dans le milieu rural qui
représente 68.4% et pour l`ensemble du pays 50.6 et fournit environ 30%
du PIB selon l`IHSI26(*).
Pouvons-nous imaginer un tel pourcentage par rapport au Costa Rica dont 20% de
la population évoluent dans le secteur agricole selon la banque centrale
du Costa Rica27(*), ils
arrivent à satisfaire une grande partie de cette dernière.
Tout ce processus de production accrue de l`agriculture est
obtenue grâce à la mécanisation du système, alors
qu'Haïti évolue au même état primitif de pratique
manuelle rendant le système improductif, résistant à
l'innovation. Ce qui traduit une perte de ressources et occasionne une
consommation totale de la production agricole.
Malgré ces effets négatifs observés dans
l'agriculture, la libéralisation des marchés agricoles par le
programme d`ajustement structurel (PAS) vient empirer le cas, c'est à
dire les conditions nettes qu'auraient pu avoir, les efforts d'ajustement
consentis sont compromettants, le développement socio-économique
du pays piétine, régresse et le coût social s'alourdit
conséquemment. Les filières de production agricole sont les
principaux témoins de cette démarche mal
maîtrisée.
Signalons quelques handicaps structurels du secteur :
Faiblesse des infrastructures d'irrigation et de
mécanisation, précarité de l'outillage, insuffisance de
recherche et de vulgarisation, absence de crédit à la
production, faiblesse de l'utilisation d'engrais, manque de semences
améliorées et de pesticides, exiguïté des parcelles
de production, insécurité de la tenue foncière etc., sans
oublier les problèmes liés aux cataclysmes naturels.
Le tarif douanier pour les produits agricoles qui se
révise à la baisse et même nul pour certains produits
importés, a conduit les producteurs haïtiens au
découragement compte tenu des coûts élevés de la
production et la présence des produits importés qui
dévalorisent ceux locaux en terme de prix.
Nous vous présentons un tableau sombre des importations
dans la consommation nationale et un tableau établissant la comparaison
des tarifs douaniers d'Haïti avec ceux de la CARICOM (1998) en
pourcentage.
Tableau 1-5
Importations dans la consommation nationale
1998 en pourcentage
Produits
|
Part estimée des importations dans la consommation
totale
|
Produits
|
Part des importations dans la consommation totale
|
Riz
|
64 %
|
Sorgho
|
0 %
|
Sucre
|
85 %
|
Pois
|
20 %
|
Farine
|
100 %
|
Viande de porc
|
27 %
|
Banane
|
1 %
|
Viande de poulet
|
75 %
|
Maïs
|
5 %
|
OEufs
|
78 %
|
Sorgho
|
0 %
|
Lait
|
56 %
|
Pois
|
20 %
|
|
|
Source : IRAM & group croissance, 199828(*)
Tableau 1-6
Tarifs douaniers d`Haïti avec ceux de la
CARICOM
En pourcentage
Produits
|
Haïti
|
CARICOM (tarifs extérieurs communs)
|
Riz
|
3
|
40
|
Farine
|
0
|
5
|
Sucre
|
3
|
25
|
Maïs
|
15
|
40
|
Banane
|
0
|
30
|
Sorgho
|
0
|
40
|
Pois
|
5
|
30-35
|
Viande de porc
|
5
|
5
|
Viande de poulet
|
5
|
40
|
Source : IRAM & group croissance (1998)29(*)
La majorité des problèmes auxquels est
confronté le pays est liée essentiellement à la mauvaise
gouvernance. Selon Ernst Bernardin dans la planification du
développement « Les politiques publiques menées en
Haïti sont qualifiées d'inefficaces, eu égard au fait
qu'elles n'ont pas pu, dans la majorité des cas, trouver une solution
adéquate et équitable aux divers problèmes auxquels est
confronté la population : chômage endémique,
analphabétisme généralisé, accentuation de la
pauvreté et de la misère, bref, exclusion sociale de la
majorité de la population.
Les raisons généralement évoquées
pour expliquer les faibles performances des politiques publiques sont de divers
ordres a-t-il souligné. Parmi ces raisons, il en retient deux :
1- la carence de cadres qualifiés pour
concevoir et élaborer les politiques publiques,
2- la carence d'informations statistiques et
d'indicateurs économiques et sociaux fiables permettant de formuler des
politiques réalistes.
Si la plupart des mesures et des politiques
adoptées en Haïti n'ont pas donné de résultats
tangibles, en terme de transformation de la situation économique et
sociale, c'est parce que, d'une part, elles n'étaient nullement
adaptées à la réalité du pays et que, d'autre part
elles visaient généralement au maintien du statu quo. Le refus
du changement d'un système sociopolitique anachronique,
sclérosé et rétrograde devait conduire
inéluctablement à la reproduction continuelle d'un modèle
de société axé sur la pénurie, l'incurie
administrative, la dégradation accélérée de
l'environnement, bref, la détérioration, au fil des ans, des
conditions de vie de la population.
Pour suppléer au problème de la carence de
cadres nationaux qualifiés, on fait souvent appel à l'expertise
internationale dont l'aide technique efficace peut permettre d'élaborer
des politiques publiques rationnelles. Mais, dans la pratique, on se heurte
parfois à deux types de problèmes :
1.- Les politiques peuvent être bien
formulées sur le plan technique mais parfois inefficaces par manque de
réalisme et d'opportunité, parce qu'elles sont
élaborées à partir des standards de
références qui n'ont rien à voir avec la
réalité du pays où elles s'insèrent. Elles peuvent
être efficaces et donnent de bons résultats dans un pays
donné et se révèlent inefficaces et inappropriées
à la réalité spécifique d`un autre milieu
obéissant à des normes et des règles particulières.
Dans ce cas, le modèle devrait s'adapter aux conditions objectives du
pays où l'on veut l`implanter. Si tel n'est pas le cas, on ne
résoudra aucun problème et la situation peut être
même, à la limite, empirée.
2.- Les politiques peuvent être bien
formulées sur le plan technique, réaliste et opportun et
cependant, ne pas être appliquées par manque de volonté
politique réelle de changement, car les traditions ont la vie dure. Et
le développement suppose un effort de dépassement30(*)>>.
Sur ce, nous tenons à dire que le manque de rigueur
dans la gestion des choses publiques a, entraîné un ensemble de
problèmes d'ordre structurels tels que : faible production
nationale, baisse du pouvoir d'achat, croissance non orientée pour ne
citer que ceux-là.
A cet effet, le pays présente des défaites dans
toutes ses composantes qui rendent la vie socio-économique très
fragile. Devant cette situation inquiétante, nous sommes incertains vu
que certaines mesures qui doivent être prises par les autorités
aux fins de corriger les problèmes sont le plus souvent inefficaces.
Malgré qu'une volonté se manifeste par les
acteurs gouvernementaux en vue d'améliorer la situation, les crises
politiques ne font que ralentir les investissements et discontinuer certains
projets de développement. La situation s'aggrave de plus en plus
d'où : la disparition de nombre d'entreprises en raison des actes
de vandalisme et de banditisme que connaît le pays avant même le
départ du président Jean Bertrand Aristide (Février 2004)
a, conduit à des pertes d'emplois qui viennent augmenter le nombre de
chômeurs et, il y a lieu de constater qu'une baisse du PIB.
L'aggravation des problèmes mène le pays dans une situation ou
tout est devenu urgent pendant qu'on ne sait où commencer.
Il serait important de trouver en quelque sorte un compromis
entre les différents groupes politiques pour pouvoir relancer de nouveau
le processus économique.
Tableau 1-5
Estimations de l`incidence de la pauvreté en
Haïti
|
Aire Métropolitaine
|
Autres villes
|
Monde rural
|
Total
|
Pauvreté générale
|
575 000
|
420 000
|
2 825 000
|
3 820 000
|
Répartition
|
15 %
|
11 %
|
74 %
|
100 %
|
Pauvreté extrême
|
333 000
|
225 000
|
1 810 000
|
2 365 000
|
Répartition
|
14 %
|
10 %
|
76 %
|
100 %
|
Source : PNUD/FAO, d`après IHSI/EBCM
1999-200031(*)
En ce qui a trait à notre sujet d'études, la
pauvreté monétaire est l'un des facteurs que nous mettons en
évidence pour appréhender la pauvreté dans le contexte
haïtien.
Selon une des définitions, la monnaie est un bien
économique dont la fonction principale consiste à faciliter, par
le truchement de l'échange, la satisfaction des besoins humains. On
peut aussi la définir comme bien intermédiaire qui sert
à déterminer la valeur de tous les autres biens et dont la propre
valeur est reconnue et acceptée par tous.
La monnaie est à la fois la cause et l'effet du
développement économique des sociétés, car
contrairement au troc, elle permet les échanges indirects. Grâce
à ses caractères, les fonctions qu'elle remplit sous
différentes formes sont indispensables à l'économie.
IL peut y arriver qu'on est en situation de pauvreté
monétaire où les habitants sont contraints à un certain
nombre de services, faute de moyens financiers pour répondre à
certains de leurs besoins humains essentiels notamment : le besoin
d'envoyer leurs enfants à l'école, le besoin de se nourrir, le
besoin de se vêtir, le besoin de santé, le besoin de se loger
pour ne citer que ceux-là.
Les pays confrontés à ce genre de
problèmes, sont le plus souvent les PVD dont les caractéristiques
leur sont appropriées plus particulièrement le nôtre ;
une faible partie de la population jouit d'un haut niveau économique
contre une grande majorité. Or, l'essence de la croissance
économique moderne est qu'en moyenne le revenu augmente pour tous les
habitants du pays non pas pour une petite minorité de
privilégiés, les changements structurels s'accompagnent et
affectent le mode de vie des gens, disent certains économistes.
En économie, qui dit défaillance
économique dit défaillance monétaire relativement
liée au phénomène de la pauvreté. Avec tous les
problèmes auxquels est confrontée l'économie
haïtienne, il va de soi que la monnaie nationale se
déprécie en raison de la baisse de la production nationale. Ceci
dit qu'Haïti a une production tournée vers la consommation, la
faible partie exportée est quasiment nulle par rapport à ce que
nous importons. Donc, nous ne mobilisons pas assez de devises afin d'inverser
la situation.
Le problème de chômage est l'un qui engendre le
manque de revenus des gens, la faiblesse de l'investissement dans le pays
entraîne une situation de monopole d'où la compétition est
presque inexistante, ce qui occasionne un faible demandeur d'emplois contre un
fort d'offreur d`emplois. Puisque le marché du travail est très
restreint et que les offreurs d'emplois sont si nombreux, on a pu constater
qu'un faible salaire est offert. A part quelques gens qui ont la
possibilité de trouver un salaire plus ou moins acceptable
dépendamment de leur niveau. De ce fait, il y a beaucoup de gens qui
travaillent, mais dans la réalité restent pauvres (chômage
déguisé) en dépit de faible salaire qu'ils en
détiennent pendant que l'inflation ne fait qu`augmenter.
Par exemple, le salaire journalier est passé de 15 HTG
vers les années 80 à 36 HTG vers les années 90, et
aujourd'hui on parle de 70 HTG ; ceci ne résout pas le
problème de la baisse du pouvoir d'achat en connaissance du nombre de
besoins avec ce faible revenu, pendant que l'inflation ronge l'économie.
La quantité de biens qu'on pourrait acheter se diminue. Cette situation
pousse les gens à acheter des biens qui ne sont pas à leur
préférence, or toute baisse du pouvoir d'achat signifie une
baisse dans la cotation de la monnaie locale. La stabilité de la gourde
dépend entre autres du pouvoir d'achat de la monnaie américaine,
elle agit de manière inversement proportionnelle aux autres monnaies. On
pense qu'une baisse du dollar fera l'affaire de la gourde. Il y a lieu de
mentionner que la majorité de la population dispose de faibles revenus,
ce qui crée des marchés restreints et des prix non favorables aux
producteurs.
2-1-3 Perspectives de réduction de la
pauvreté dans le monde
Après la deuxième guerre mondiale le monde se
trouvait endommagé, avec le plan Marshall, on a reconstruit l'Europe, et
l'Amérique du nord a connu sa croissance économique. Mais avec la
décolonisation des pays de l'Afrique des années 60 et certains de
l'Amérique latine, les nécessités de promouvoir le
développement économique dans ces pays en difficulté
avaient bien attiré l'attention des pays développés. A cet
effet, ils ont mis sur pied des projets de développement en vue
d'aider ces pays à améliorer leur situation économique en
tant que stratégie. Des aspects négatifs ont été
relevés de ces projets qui n'ont pas apporté des résultats
escomptés. D'autres stratégies de développement ont
été prises par les Etats parmi lesquelles : le programme
d'ajustement structurel en est bien une qui n'a pas donné de
résultats satisfaisants. Une nouvelle réalité
émerge donc : l`Etat est appelé à travailler en
adoptant un nouveau modèle, celui d'une coopération
étroite avec les organisations non gouvernementales et les
communautés pauvres, afin de faire face à la vague
pauvreté qui déferle dans de nombreux pays.
Ces dernières années, la pauvreté a
augmenté de façon constante en Afrique où près de
la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Le niveau de vie des classes moyennes où se recrutent les nouveaux
pauvres, se détériore rapidement.
Devant cette situation, les Nations Unies ont fixé des
objectifs pour 2015, tels :
Réduire la faim et l'extrême pauvreté,
assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir
l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes, réduire
la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle,
combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies, assurer un
environnement durable, mettre en place un partenariat mondial pour le
développement32(*).
Actuellement, la microfinance est l'une des stratégies
adoptée par les nations unies en vue d`améliorer le sort des
pauvres du monde, attirant de plus en plus l'attention sur son rôle vital
dans l'éradication de la pauvreté, l'année internationale
du microcrédit a publié récemment un rapport
intitulé << la microfinance et les objectifs du
millénaire (ODM) : Guide du projet du millénaire et autres
documents des nations unies à l'attention des lecteurs>> afin de
fournir un contexte et de soutenir les initiatives de microfinance.
Le rapport souligne le rôle crucial de l'accès
aux services financiers et le rôle de la microfinance dans l`atteinte des
ODM et dans la réduction de la pauvreté. Avec la
déclaration du G8 en 2004 sur l'élargissement de l'accès
à la microfinance pour les entrepreneurs, ceci a provoqué
l'esprit d'entreprise : faire que les affaires marchent pour les pauvres.
De plus, le document avance que la microfinance sera plus efficace dans la
contribution aux ODM lorsqu'elle est traitée comme la finance : le
message par accumulation est un éloignement de la vision du
développement comme simple réduction de la pauvreté vers
la compréhension du développement et de la réduction de la
pauvreté comme des résultats primordiaux pour la création
de richesse.
Section II : Micro finance : vecteur de
réduction de la pauvreté dans le monde
2-2-1 Historique et évolution des IMF dans le
monde
Si nous nous référons aux siècles
passés, nous voyons que ce concept qui se révèle des
origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole crée en
Europe à la fin du XIXe siècle, a été
repris puis développé par le professeur Mohamed YUNUS
(Bengladesh) de l'université Vanderbilt aux États-Unis.
Dans un cours d'économie à Chihagong au
Bengladesh, lors d'une série de travaux pratiques d'un cours
d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger des
fabricants de tabourets en tambour des plus proches du village. Ils ont
besoin de $27 dollars au total pour développer leur activité,
toutes les banques qu'ils ont consulté refusent de financer à
faible montant, des clients à priori insolvables. YUNUS déclare
avoir honte de cette situation et leur prête la somme de sa propre poche
en permettant aux fabricants d'acheter d'avance sans subir des variations de
prix. Ils réussissent à créer des emplois et ils lui
remboursent intégralement. Donc, ce comportement affiché par les
banques commerciales classiques a nettement marqué YUNUS et lui porte
à apporter son soutien aux gens qui ont grandement besoin de services
financiers leur permettant de financer leurs activités, augmenter leurs
revenus afin d'assurer leur survie, c'est ainsi que commençait
timidement l'activité de microfinancement et de
microcrédit33(*).
D'après certains experts en la matière, il y a
au moins 30 ans environ, les banques à l'époque, aussi bien les
banques publiques (banques de développement) que privées
(commerciales) n'offraient pas de services financiers à une très
grande majorité de la population des pays du sud,
jugés « non bancables » et non rentables. Pour
palier ce vide, les ONG ont elles mêmes des microcrédits à
toute une diversité d'exclus du système bancaire, et en
particulier au plus défavorisé d'entre eux : Les pauvres,
les femmes et les ruraux. En ce faisant, elles ont inventé le concept de
la micro finance.
Tenant compte des effets négatifs enregistrés de
la pauvreté sur la population mondiale, les Etats ont conjugué
leurs efforts en adoptant de nouvelles stratégies en vue
d`atténuer la pauvreté. Pour cela, ils utilisent la microfinance
comme outil pour insérer les populations dans le développement
économique de leur pays à travers la création d'emplois,
l`augmentation de revenus et donc le pouvoir d'achat.
Ce nouvel ordre mondial crée une rareté de
ressources financières disponibles, où les perspectives de
financement des institutions de microfinance ont subi une nette
évolution. Elles passent d'un système à forte implication
de subventions extérieures à un modèle plus proche du
système institutionnaliste. Ce dernier est fondé sur un
financement par appel au marché financier. Ce qui traduit une prise en
compte effective de l'importance de l'automatisation du secteur par les acteurs
de la microfinance (praticiens, donateurs, pouvoir publics, clients, etc.). A
cet effet, les organismes financiers internationaux, dont dépendent
économiquement la plupart des Etats du Sud, ont formellement pris en
compte cette problématique dans leurs panoplies d'objectifs et de moyens
d'actions pour alléger la pauvreté.
Vu la croissance du nombre d'institutions de micro finance qui
ont fait de grand exploit en donnant des services financiers aux pauvres jusque
là non accessibles au circuit de financement traditionnel, ce domaine se
révèle d'une importance capitale au point que dans les pays
africains, des institutions comme le GRAMEN BANK on fait un travail colossal en
matière d'épargne et de micro crédit. Au Canada, le
Développement International Desjardins, à travers un
réseau de caisses populaires, a connu un essor vertigineux qui,
jusqu'à présent a servi de modèle au monde entier. Au
Nicaragua, la Fondation pour l'Appui Micro entreprise (FAMA), dans moins de
huit (8) ans de son existence a financé plus de 160,000 clients pour une
valeur de plus de 56,000,000 dollars américains. D'un autre
coté, depuis 1987, la Caisse Française au Développement a
consacré plus de 300,000,000 de francs français au
développement du système d'épargne et de crédit.
Selon des informations fournies par le Fonds d`Equipement des
Nations Unies (FENU) sur le portail de la microfinance à travers le
monde, certaines IMF des pays ci-après ont connu une nette
évolution34(*) :
Au Guatemala : Deux banques commerciales
(Bancafe et Banrural) ont reçu une assistance technique d'Innova, un
prestataire de services techniques bolivien, grâce à une
subvention MicroStart de 500.000$. Ces fonds ont permis à la banque
Bancafe de mettre en place un nouveau service de microfinance avec 11.000
nouveaux emprunteurs, la plupart engagés dans le commerce et dans le
secteur des petites entreprises. La banque Banrural était, quant
à elle, déjà engagée dans la microfinance, mais
elle a acquis plus de 9.000 emprunteurs supplémentaires en mettant en
place un système d'identification sur la base d'empreintes digitales qui
permet aux clients illettrés d'accéder aux crédits et
à l'épargne.
Au Malawi : Grâce à une
subvention de 3 millions de dollars octroyée par le FENU, Pride Malawi,
une « start-up » de microfinance, est devenue le leader sur le
marché avec plus de 5.000 emprunteurs. Pride Malawi s'est
développée et a ouvert des bureaux à travers tout le pays
tout en observant scrupuleusement les principes et les bonnes pratiques de la
microfinance. Le succès de ces pratiques et l'utilisation de hauts
standards d'opérations ont un effet catalyseur sur l'ensemble du secteur
de la microfinance dans le pays.
Au Nigeria : Plus de 53.000 nouveaux clients
ont bénéficié des services fournis par les
opérateurs de microfinance durant la première phase du projet
MicroStart. Le programme était sur le point d'atteindre son objectif de
100.000 clients en 2005 tout en conservant une viabilité
financière. A l'aide d'une équipe technique d'ASA, (une
institution de microfinance réputée du Bengladesh), des
institutions clés sont en train de se renforcer pour jouer un rôle
prédominant sur le marché Nigérien.
En Sierra Leone : Les conflits que
connaît le pays depuis ces dernières années n'ont pas
facilité l'accès des pauvres à la microfinance. Cependant,
le FENU, dans un but de croissance économique et de reconstruction
durable, a mobilisé d'autres bailleurs de fonds pour travailler avec le
gouvernement sur une période de cinq ans afin de construire un secteur
financier national intégrant la microfinance. Pour ce faire, la banque
de développement allemande (KfW) a versé 3.3 millions dollars, le
FENU, 3 millions de dollars et le PNUD, 2.5 millions de dollars. Le principal
objectif est de mettre en place une industrie de microfinance
compétitive qui réponde aux besoins des clients.
L`importance de ce secteur a conduit même des ONG qui
n'avaient pas de micro crédit dans leurs activités, tendent
à faire de celui-ci, une activité à part entière.
La banque mondiale quant à elle, dispose des fonds importants pour
donner un coup de pouce à ce secteur qu'est la microfinance. Et ceci
apporte une grande professionnalisation du secteur au point qu'en France, des
organisations comme le GRET, le CIRAD ou l'IRAM, ont participé à
la création de nombreuses IMF. Aux Etats Unis, des réseaux comme
ACCION, Opportunity International ou FINCA ont participé à la
création de ces IMF, avec des financements venant de la
coopération Internationale. On estime qu'en 2004 le nombre de clients de
ces Institutions de Microfinance se chiffre à plus de 80 millions de
personnes (le besoin étant estimé à 500 millions de
personnes)
De plus, Les banques publiques et les banques de
développement nationales ont été impliquées dans ce
secteur. Les institutions publiques nationales jouent souvent le rôle de
« financier » des institutions de microfinance. Par
exemple, au Mali, une Institution comme la BNDA (Banque Nationale de
Développement Agricole) finance près de 80% des IMF, au Mexique
des Institutions comme FIRA ou Financiera Rural refinance un grand nombre
d'IMF. Parfois les banques publiques développent directement une
activité de microfinance, comme l'a fait par exemple DEL BancoEstado au
Chili (c'est en 2005 un des tous premiers programmes de microfinance
d'Amérique Latine avec plus de 150 000 clients)
D'autres institutions financières ne sont pas
restées indifférentes, comme les banques
commerciales : Elles apportent leur appui financier à ce secteur en
jouant un rôle à plusieurs niveaux. Elles peuvent appuyer les IMF,
soit en les refinancant soit en leur apportant un appui technique, c'est le cas
par exemple en Inde de la seconde banque Commerciale du Pays : ICICI. Elles
peuvent aussi directement développer leur propre activité de
Microfinance comme l'ont fait Financial Bank via sa filiale FINADEV au
Bénin et BanColombia via MicroEmpresarios en Colombie.
Les Bailleurs de Fonds qui ont soutenu ce programme sont
présentés ainsi: Coopération
Bilatérale (USAID, AFD, KFW, DFID), Coopération
Multilatérales (Commission Européenne, Nations Unies, Banque
Mondiale, banques régionales de développement) l'ensemble des
bailleurs de fonds est actif dans le développement du secteur et apporte
son soutien au développement de ce dernier.
En matière de coopération, la plupart des
financements du FENU Microfinance sont mis en place en collaboration avec des
partenaires tels que le PNUD, la Banque Mondiale, la Fondation des Nations
Unies, la Banque Africaine de Développement, le Département du
Royaume-Uni pour le Développement International (DFID), la Banque
Allemande pour le Développement (KfW), l'Agence Américaine pour
le Développement International (USAID), les gouvernements des Pays-Bas,
du Canada, de Finlande et d'Australie, ainsi que les gouvernements et les
banques centrales des pays dans lesquels le FENU intervient.
A savoir que le FENU Microfinance, appuie les
opérations mondiales du PNUD en favorisant l'accès durable aux
services financiers pour les pauvres et les personnes à faibles revenus.
Donc ses services-conseils sont offerts aux bureaux du PNUD sur le terrain sur
une base payante permettant le recouvrement des coûts. Les services
offerts par le FENU couvre une large gamme d'activités :
évaluation de portefeuilles de microfinance, évaluation
institutionnelle, conception de projets, formulation ou évaluation de
projets, politiques gouvernementales, développement de stratégies
nationales qui intègrent l'approche de développement sectoriel,
etc.
Sur le plan opérationnel du secteur, le FENU, le
PNUD et ses bureaux sur le terrain par un programme microstart s'associent pour
aider les opérateurs individuels de microfinance dans les pays en
développement. Grâce au projet MicroStart, le FENU Microfinance
offre chaque année des conseils techniques aux Bureaux de Pays du PNUD
et aux gouvernements nationaux dans plus de 35 pays. Par exemple :
Au Kenya : La société «
Equity Building Society » (EBS) avec l'appui du FENU via les projets
Microstart et Microsave, est passé d'un système manuel à
un système informatisé, ce qui a permis d'accroître de
manière significative le niveau de ses prestations. EBS a attiré
plus de 26.000 nouveaux emprunteurs et plus de 85.000 nouveaux
épargnants. Cette rapide expansion a eu un impact significatif sur le
secteur de la microfinance et l'industrie bancaire au Kenya.
En Egypte : Sur la lancée du
succès du projet initial MicroStart, le FENU a élargi son champ
d'action pour aborder les questions de politiques liées au
développement de l'industrie dans tout le pays. En commençant par
un dialogue très large avec les partenaires clés, le FENU
Microfinance a dirigé une initiative commune avec le PNUD, la KfW et
USAID pour aider la Banque Centrale à développer une politique
nationale et des plans d'action pour le développement d'un secteur
financier accessibles à tous.
En Mongolie : Le FENU fournit un appui
technique à l'organisation X.A.C pour l'aider à passer du stade
de jeune institution de microfinance à celui de leader sur le
marché et être la première banque commerciale de
microfinance réglementée du pays. Par la suite, le FENU a
été invité par la Banque Centrale à établir
une politique nationale de microfinance qui structurera un environnement
favorable à une industrie de microfinance compétitive.
En Turquie : Le FENU a réalisé,
pour le bureau du PNUD, une première estimation des besoins en
microfinance dans ce pays. Suite à ses conclusions, le FENU a
contribué à la création d'une nouvelle législation
de microfinance et au développement d'une stratégie globale pour
les interventions du PNUD dans le secteur. Cette stratégie a inclus un
programme de formation des bailleurs de fonds et des partenaires.
2-2-2 Microfinance en Haïti
Le développement de la microfinance en Haïti est
lié à l'émergence du mouvement coopératif. Les
opérations de microfinance ont été lancées en 1946
avec la création de la première coopérative
d'épargne et de crédit inspirée du modèle des
caisses populaires Desjardins. Au cours des années 50, le nombre de
caisses populaires évolue rapidement passant à 52 en 1953 selon
les informations du CNC35(*). L'intervention de l'État à travers des
institutions spécialisées dans l'octroi de prêts aux petits
exploitants a connu un échec important lié aux risques
inhérents à l'activité agricole et le peu de prise en
compte de la spécificité d'un tel secteur. Par ailleurs, les
problèmes de clientélisme favorisant les paysans aisés,
ont eux aussi été à la base de cet échec. Ce n'est
qu'au début des années 80 que les premières institutions
de microfinance non coopératives firent leur apparition.
Pendant la décennie 1990-2000, sous l'impulsion des ONG
qui lancent des programmes de microcrédit, la microfinance non
coopérative se développe considérablement. Ce secteur
connaît une croissance exponentielle avec la libéralisation des
taux d'intérêt par les autorités monétaires en 1995.
De nos jours, l'offre de services financiers est diversifiée que ce soit
en termes de méthodologie ou de statut juridique des opérateurs
(coopérative, association, fondation, ONG, institution religieuse,
société de droit privé, banque commerciale). On compte
plus de 350 caisses populaires et 22 IMF de type non coopératif ayant un
volume d'activités significatif. Le secteur coopératif demeure
dominant en termes d'offre de crédit. Les 22 IMF représentent un
portefeuille de crédit de 1,086 milliards de gourdes (soit environ 25
millions de dollars). Avec l'apparition des banques commerciales, c'est la
méthodologie de crédit direct individuel qui est la plus
pratiquée dans le secteur non coopératif. Les opérateurs
utilisant cette approche offrent des prêts d'un montant plus
élevé (28 931 gourdes soit USD 688) alors que ceux
privilégiant les méthodologies de crédit solidaire font
des crédits de l'ordre de 9 725 gourdes (soit USD 231)36(*).
La présence des prestataires de services financiers est
très concentrée à Port-au-Prince et dans ses environs.
Cette situation n'est pas sans lien avec la part considérable de
l'informel dans l'économie (plus de 70%). Par ailleurs, le
système bancaire traditionnel est très focalisé autour
d'acteurs économiques impliqués dans le commerce dans la zone
métropolitaine. Ainsi, la microfinance est le vecteur essentiel du
financement en milieu rural. Le taux de pénétration de la
population par les services de la microfinance reste encore très faible
comparé à d'autres pays de la région, ceci même en
milieu urbain où il ne dépasse pas 10% démontrant dans les
études réalisées sur les besoins de la microfinance non
coopérative. On observe une nette tendance au financement des
activités commerciales en particulier du petit commerce (90 à 95%
des services financiers) au détriment des secteurs productifs. Les
femmes constituent environ 67% de la clientèle par rapport à 55%
en 2000.
2-2-3 Place de la microfinance dans le secteur financier
haïtien
Le sommet mondial pour le développement social tenu
à Copenhague en 1995, a consacré les liens étroits qui
existent entre la pauvreté et le chômage. A cet effet, il a
engagé les gouvernements à renforcer les capacités de
création d'emplois et à combattre la pauvreté et
l'exclusion sociale. Des actions concrètes ont été
identifiées pour encadrer les entreprises de microfinance qui ont
démontré leur capacité à développer
l'emploi, à améliorer le revenu du travail et à changer
les conditions de vie des populations tant rurales qu'urbaines.
Pour mieux mesurer le rôle effectif et l'impact des
institutions de microfinance dans la lutte contre la pauvreté, plus
particulièrement les coopératives, il suffit de les placer en
amont et en aval des problèmes auxquels sont confrontées les
populations urbaines et surtout rurales. Dans le domaine agricole, les
entreprises coopératives sont de nature à engendrer le
développement des activités paysannes. La disponibilité
et la fourniture des intrants à bas prix, la commercialisation et la
transformation des produits agricoles sont des services indispensables au monde
rural que les coopératives sont à même d'apporter.
Les coopératives de production sont, de leur
coté, plus à même de créer des emplois. Pouvant
réunir les artisans et les petits métiers toutes branches
confondues, elles apparaissent comme le modèle d'organisation le plus
viable pour cette catégorie d'entrepreneurs. En effet, organisés
dans une telle structure, ces derniers sont à même de
répondre à des commandes importantes dans des conditions de
qualité et de délai tout en bénéficiant des
économies d'échelle37(*).
En Haïti, depuis quelques temps la microfinance a connu
un essor considérable, elle ouvre la voie à une grande partie de
la population qu'aujourd'hui même les banques classiques ne peuvent
atteindre en matière de crédit. Malgré les contraintes
macroéconomiques auxquelles fait face ce secteur, son apport aux micro
entrepreneurs sur le marché se révèle d'une importance
capitale. Donc, les gens qui n'avaient pas d'accès au crédit
bancaire en raison de l'absence de garantie peuvent en avoir actuellement sans
trop grande difficulté.
Selon les études réalisées sur le secteur
de la microfinance en Haïti, en particulier celles des institutions de
microfinance non coopératives représentent 4% du marché
potentiel avec une demande croissante. Il convient de rappeler que 90% des
gens fonctionnent dans le secteur informel selon les données
statistiques, mais ils constituent les piliers de l'économie
haïtienne. L'arrivée de la microfinance a bien
démontré qu'il existait des produits non exploitables de
l`économie, elle offre une plus large accessibilité au
crédit aux gens de moyenne condition qui ne pourrait, en aucune
façon, prétendre à un prêt dans les banques
commerciales classiques.
Elle est également porteuse de revenu, elle contribue
fortement à la création d`emplois ; le produit qu'elle offre
sur le marché se trouve à la portée du consommateur ;
elle élargit le marché de l`offre en établissant une
certaine concurrence, une certaine compétitivité et facilite les
gens de bas revenus qui conditionnent l'enveloppe de l`économie. Elle
joue le rôle d'intermédiaire financier entre les institutions
financières formelles de la place.
Deuxième partie
Chapitre III : Le système financier
haïtien
Chapitre IV : Apport des IMF non
coopératives (ACME ; étude de cas)
Chapitre III : Système financier
haïtien
Section I : Les banques, les compagnies
d`assurance, les maisons de change et de transfert
Le système financier haïtien se compose d`un
réseau d'institutions financières variées à la fois
officielles (organisées) et non officielles (inorganisées). Cela
veut dire que celles qui sont organisées fonctionnent selon les normes
établies par la banque centrale qui se trouve au coeur du système
financier organisé et assure le contrôle de la masse
monétaire, ainsi qu'une tutelle générale sur
l`activité financière organisée. Tandis que celles qui
sont inorganisées, s'échappent dans une large mesure, à la
réglementation, mais qui coexistent avec ces institutions classiques.
Sur ce, nous tenons à vous présenter les caractéristiques
du secteur financier haïtien.
3-1-1 Historique et évolution des banques
commerciales en Haïti
L'idée de banque a commencé le lendemain de
l'indépendance, c'était en septembre 1825 qu'une brève
correspondance échangée entre un commerçant
étranger, M. Nicolas M. Kane, et le secrétaire d'État
Balthazar Inginac. Il s'agissait d'une proposition faite par M. George Clark au
nom d'un groupe allemand, Hermann Hendrick et Co., d'établir une banque
en Haïti. Ce processus était difficile à mettre en oeuvre
vu qu'il existait de nombreux étrangers sur le sol. En 1826 sous la
présidence de Jean Pierre Boyer on a créé une institution
financière qui devait émettre des billets de banque, permettant
ainsi de retirer le numéraire de la circulation pour l'employer à
amortir la dette de l'indépendance exigée par la France. Tel fut
l'objet de la loi du 26 avril 1826 qui créa la Banque
d'Haïti dont les statuts ont été en partie
inspirés de ceux de la Banque de France. Avec un capital de six millions
de gourdes, ses principales activités devaient être l'escompte des
titres de commerce à deux signatures, à 90 jours
d'échéance et au taux de 6% maximum. Cette banque ne vit jamais
le jour. IL faudrait attendre plusieurs années pour qu'elle devienne une
institution de l'Etat structurée en la nommant Banque de la
République d'Haïti (BRH). Au cours des
années 70, certaines banques étrangères, notamment
américaines, ont intégré le circuit bancaire haïtien
en ouvrant des succursales dans le pays, rejoignant ainsi la Banque Royale du
Canada qui s'y était déjà installée depuis 1919.
Parallèlement, en tant que banques domestiques récemment
créées, on retrouvait la Banque Populaire Haïtienne
(BPH), la Banque de l'Union haïtienne (BUH), la Banque Industrielle et
Commerciale d'Haïti (BICH) et, un peu plus tard, la Banque Nationale de
Crédit (BNC), issue de la refonte de la Banque Nationale de la
République d'Haïti (BNRH) en 1979.
À l'exception de la BNC qui avait hérité
des succursales de province de l'ex-BNRH et de la BUH qui était
présente dans deux villes de province (Cap-Haïtien et Cayes), les
banques commerciales et leurs agences, au nombre de treize en 1979, se
retrouvaient principalement à Port-au-Prince, avec en position dominante
les succursales de banques étrangères. Cette domination
commença à s'affaiblir à partir de la deuxième
moitié des années 1980, après que les succursales de
banques étrangères eurent choisi de se désengager
progressivement du marché haïtien38(*).
Des investisseurs haïtiens entreprirent d'acquérir
le patrimoine local des banques étrangères qui se retiraient.
Ceci occasionna la création de nouvelles banques domestiques. Le tableau
Evolution du système bancaire permet de suivre le processus. En 1986, la
Banque Royale du Canada cédait ses activités à la
Société Générale Haïtienne de Banque
(Sogebank). Pendant la deuxième moitié de la décennie
1980, deux banques d'épargne et de logement (BEL) à capitaux
privés haïtiens furent créées : la Banque de
Crédit Immobilier (BCI) en 1985 et la Société
Générale Haïtienne de Banque d'Épargne et de Logement
(Sogebel) en 1988.
Au cours de la décennie suivante, de nouvelles banques
à capitaux privés haïtiens émergèrent. Il
s'agit de la Unibank (1993), la Société Caraïbéenne
de Banque (Socabank, 1995) et la Banque Métropolitaine d'Haïti (BMH
ou Métrobanque, 1996). La Banque de Promotion Commerciale et
Industrielle (Promobank) reprenait les activités de la Banque Nationale
de Paris (1994); la Banque Intercontinentale de Commerce (BIDC) celles de la
First National Bank of Boston (1996) et de la Métrobanque
(1997). L'acquisition, en novembre 1998, de la BIDC et de sa filiale, la BMH,
par la Sogebank porta le système bancaire à douze
établissements : 2 banques commerciales d'État, 2
succursales de banques étrangères, 7 banques commerciales
à capitaux privés haïtiens et une BEL. La BCI a
changé de dénomination en 1996 pour devenir la Capital Bank qui a
acquis, en mars 1999, le statut de banque commerciale.
Au nombre de 28 à la fin de l'année 1979, les
succursales et agences de banques, sous l'impulsion de la concurrence, sont
passées à 95 en mars 1999. Elles sont disséminées
surtout dans la région métropolitaine de
Port-au-Prince (Carrefour, Pétion-Ville, Plaine du cul-de-sac, Delmas,
etc.), et aussi dans les principales villes de province.
Actuellement, dans le secteur bancaire on dénombre
neuf (9) banques commerciales reparties ainsi : 5 banques privées
haïtiennes (BICH, Sogebank, Unibank, BUH, Capital Bank), 2 banques
privées étrangères (Scotiabank et Citibank) et 2 banques
publiques (BPH et BNC). Sans oublier 2 banques d`épargne et de logement
(Sogebel et la Unibel)
A part les institutions de banques, il existe des institutions
financières non bancaires qui sont au nombre de 3 : le fonds de
développement industriel (FDI), la société de financement
haïtien de développement économique et social (SOFIHDES) et
le bureau de crédit agricole (BCA), qui interviennent à travers
des refinancements, des prises de participation ou des opérations de
capital de risque.
Ces trois institutions regroupent deux fonds
spécialisés et une initiative de l'Etat haïtien. En ce qui
concerne le FDI, il est crée en 1981 à partir de
négociation entre le gouvernement haïtien et la Banque Mondiale, et
placé sous la tutelle de la BRH, ce fonds de développement
industriel FDI sert d`instrument financier aux interventions de l'Etat dans le
secteur industriel. Il a en effet, comme objectif de promouvoir le
développement industriel par le financement à court, à
moyen et à long terme sous forme de réescompte, de participation
directe au capital des sociétés, de participatifs, de garantie,
d`assistance technique et d'interventions ponctuelles.
Quant à la Société Financière
Haïtienne de Développement Economique et Social (SOFIHDES), elle
est crée en 1983. Elle a les mêmes objectifs que le FDI, mais
contrairement à ce dernier, elle peut faire des prêts directs aux
PME. La clientèle de la SOFIHDES est constituée des petites et
moyennes entreprises, oeuvrant dans différents secteurs (commerce
excepté) pouvant absorber un crédit au moins égal à
800 000 HTG (20 .000 US au taux de change actuel) avec une durée minimum
de 5 ans à des taux d'intérêt pratiqué sur le
marché financier formel.
Finalement, le BCA est une institution financière qui a
pris naissance en 1963, au sein du ministère de l'agriculture des
ressources naturelles et du développement rural (MARNDR). Son objectif
était d`octroyer du crédit aux paysans évoluant dan le
milieu rural en vue de promouvoir le développement agricole. A
présent, le BCA accorde des prêts à des institutions de
coopérative ou non, des ONG et des associations.
Suivant les informations fournies on a retenu 2
quasi-banques : la société haïtienne d'épargne
et de crédit (SHEC) et le crédit coopératif (CREDICOOP),
qui sont des coopératives ayant développé une offre de
service bancaire39(*).
3-1-2 Les compagnies d`assurance
Quant aux compagnies d`assurance, elles se regroupent en deux
parties : les compagnies d`assurance avec des capitaux étrangers
fonctionnant selon les lois haïtienne en vigueur et celles avec des
capitaux haïtiens. Elles ont pour organisme de tutelle le ministère
de l`économie et des finances et supervisés par la BRH.
La différence qui existe entre les compagnies
d`assurance et les autres institutions financières opérant sur le
marché, c'est que la nature des services fournis est axée sur une
police d`assurance allouée soit à un individu couvrant certaines
dépenses ou pertes en cas de maladie ou de mort, soit à des
biens immobiliers en cas d`incendies et de désastre naturel, soit
à des matériels roulants en cas d'accident etc.
D'après des données statistiques d`un rapport
sur les assurances et les fonds de pension, volume II, Janvier 2001 <<
quarante (40) compagnies sont autorisées à fonctionner dont
vingt quatre (24) soit 60% sont à base de capitaux étrangers et
seize ( 16 ) soit 40% sont à base de capitaux haïtiens40(*).
3-1-3 Les maisons de transfert et bureaux de changes
Les maisons de transferts et les bureaux de change sont des
institutions financières qui s'occupent à des opérations
de transfert d`argents venant soit de l'étranger en terme de devises ou
soit envoyés à l'extérieur. Elles sont toutes
placées sous la supervision de la BRH. Selon les inventaires, elles sont
au nombre de 14 qui sont : ACRA FINANCIAL, BOBY, HACOTRANS, CAM, WESTERN
UNION, MARC EXPRESS, CARRIBEAN TRANSFERT, HATREXCO, MONEYGRAM, MELIS,
SOCATRANSFERT, UNITRANSFERT, VIGOCAPITAL TRANSFERT, WESTERUINION/SOGEBANK.
Pour le mois de septembre 2006, ce secteur accusait un montant de 72,084,553.50
dollars américains, des transferts d'argents venant de la diaspora aux
supports de leurs familles41(*).
Section II : institutions financières
desservant le secteur informel
3-2-1 Les coopératives d`épargne et de
crédit (CEC) et les autres coopératives
La coopérative a pris naissance à partir des
petites organisations de l'Europe, de l'ouest de l'Amérique du nord et
du Japon au milieu des derniers centenaires. Cependant, l'organisation des
pionniers de Rochdale sont considérés comme étant le
prototype de la société coopérative moderne
eux-mêmes comme les fondateurs du mouvement coopératif
international.
En 1844, un groupe de vingt huit (28) artisans travaillant
dans les champs de coton de la petite ville de Rochdale dans le nord de
l'Angleterre ont été la première coopérative
moderne qu'ils ont appelé la société des équitables
pionniers de Rochdale. Ils devraient faire face à leur condition
misérable et débutèrent avec quatre (4) principaux
produits : farine, sucre, avoine et beurre.
En ce qui a trait à son évolution, l`alliance
coopérative internationale (ACI) fondée en 1895 qui compte deux
cent vingt et un (221) organisations dans 88 pays est une association
indépendante et non gouvernementale qui regroupe les coopératives
dans le monde entier.
En Haïti, le mouvement coopératif date depuis
1937 avec la création de la coopérative agricole de source
chaude. Celle-ci était bien accueillie par la population au point que
d'autres venaient de suivre le chemin qu'on peut citer, entre autres :
1946, Petite Epargne de la vallée de Jacmel, 1951 Nouvelle Organisation
Coopérative Agricole de Ternier (NOCAT), 1948 Caisse populaire de
Cavaillon, 1949 Caisse populaire des cayes, 1949 Caisses Populaire de Camp
Perrin, 1951 Caisse populaire St Anne de Port-au-Prince.
Ce mouvement est régie par trois textes de loi
31 mars 1981---------la loi organique du CNC
02 avril 1981----------la loi concernant toutes les
coopératives
26 juin 2002-----------la loi sur les caisses populaires
En outre, il y a lieu de noter en regard aux lois existantes
et en vigueur deux grandes catégories de coopératives : les
coopératives d`épargne et de crédit (CEC)
communément appelées caisses populaires qui sont régies
par la loi du 26 juin 2002 et les autres types de coopératives celles
qui ne sont pas des caisses d'épargne et de crédit (non CEC) qui
peuvent être des coopératives agricoles, artisanale, pêches
et autres fonctionnant selon la loi du 2 avril 1981.
Au point de vue de Fonctionnement, une coopérative
d`épargne et de crédit (CEC) ou caisse populaire fonctionne avec
un conseil d`administration, et les comités de crédit et de
surveillance. Leur pouvoir vient de l'assemblée
générale.
Une coopérative non épargne et de crédit
fonctionne avec un conseil d`administration et un comité de
surveillance. Dans les deux types de coopérative le conseil
d`administration peut déléguer une partie de son pouvoir à
un directeur ou gérant pour exécuter les décisions
prises.
En ce qui concerne le dénombrement des institutions de
coopératives, 363 coopératives d'épargne et de
crédit ont été répertoriées par un
recensement de la direction générale des caisses populaires
(DIGCP) de la BRH, seules les zones à haut risque n'ont pas
été couvertes. Pour ces coopératives, l'actif
recensé totalise deux (2) milliards trois cent cinquante (350) millions
de gourdes.
Pénétration coopérative par
département (rapport partiel avril 2006)
Types/DPT
|
Ouest
|
Artib
|
Nord
|
N-o
|
N-E
|
S.E
|
Sud
|
Nippes
|
G-A
|
Centre
|
Tot
|
Caisses populaires
|
68
|
20
|
13
|
6
|
7
|
17
|
9
|
4
|
6
|
18
|
168
|
Coop. Agricoles
|
19
|
14
|
8
|
2
|
2
|
10
|
3
|
2
|
3
|
8
|
71
|
Autres types
|
53
|
19
|
7
|
9
|
1
|
9
|
10
|
1
|
5
|
10
|
124
|
G. Total
|
140
|
53
|
28
|
17
|
10
|
36
|
22
|
7
|
14
|
36
|
363
|
Source : Conseil National des Coopératives
(CNC)42(*)
IL est à noter que l'accès au crédit
coopératif exige que 30% soient épargné du montant
demandé.
Plusieurs de ces CEC allaient bénéficier
à partir de 1995, d'un souffle rénovateur de Développement
International Desjardins (DID), qui exécutait lors d'un projet de
Revitalisation du Mouvement Coopératif Haïtien (RMCH). Elles sont
maintenant près de 42 reparties dans 9 départements du pays
à se regrouper au sein d'une Association Nationale des Caisses
Populaires Haïtiennes (ANACAPH) qui date de 1998 dont d'après des
statistiques datées de 2002 totalisent un actif supérieur
à un demi-milliard de gourdes pour une population de 135.000
sociétaires. Elles accusent un portefeuille de crédit se
chiffrant à plus de 285 millions de gourdes.
Ces caisses offrent à leurs membres une gamme de
produits adaptés à leur réalité. A coté des
produits d'épargne jugés essentiels pour améliorer les
conditions de vie des sociétaires et assurer la pérennité
de l'entreprise, des produits de crédit variés sont, de plus en
plus offerts en fonction des besoins ; crédit à la
production, crédit à la consommation, à la construction,
à la commercialisation, crédit scolaire etc.
3-2-3 Institutions de microfinance non
coopératives
Les informations sur les institutions de microfinance non
coopératives en matière de dénombrement, d'organisation et
de typologie ont été retrouvées dans un rapport du PNUD
titré <<des besoins de la microfinance non
coopérative>> et complétées par d'autres
informations venant de l'ANIMH.
Au total, on dénombre vingt deux (22) IMF non
coopératives ou réseaux d'institutions d'importance. Elles sont
très diverses, tant du point de vue de leur nature juridique, que celui
de leur organisation ou du mode d'octroi des crédits qu'elles ont choisi
de privilégier.
Les institutions de microfinance sont de trois types,
reparties comme les suivantes :
- Six associations (GTIH, ACME, CODE, GRAIFSI, APTECH,
KOFIP)
Sept ONG ou organisation internationales (CRS, MEDA, ACLAM,
World Relief, ID, SADA, FHAF)
- Trois fondations (FODEPE, FONKOZE, FHD)
- Cinq sociétés commerciales : services de
banques commerciales (BUH, Capital Bank, BPH), filiales de banques (SOGESOL) ou
sociétés spécifiques mises en place pour faire du
micro-crédit (MCN de Unibank)
- Une institution religieuse (COD-EMH).
Du point de vue de l'organisation interne, on retrouve des
institutions dans lesquelles la gestion se fait sans participation des
bénéficiaires, à partir d'une organisation
entrepreneuriale (indépendamment du statut légal) : ACME,
FONKOZE, les filiales des banques commerciales
Les institutions dans lesquelles la gestion se fait, à
la base, par les bénéficiaires dans des groupes de base
autogérés regroupées en réseaux gérés
ou appuyés par des ONG : FIPO (Cod-Emb), ACLAM, GRAIFSI,...)
A noter que dans le cadre de cette classification, les caisses
populaires occuperaient une place intermédiaire, puisque leur gestion se
fait avec participation de bénéficiaires, mais indirecte car par
délégation (les élus aux conseils d'administration et de
surveillance).
En ce qui a trait à la méthodologie de
crédit privilégié, elle reflète la stratégie
choisie par l'institution pour minimiser les risques de non-remboursement. Si
les coopératives (caisses populaires) utilisent de manière
presque exclusive la méthodologie de l'épargne crédit (une
épargne préalable importante est requise avant d'accéder
au crédit ; elle peut présenter jusqu`à 30 % du
montant du prêt), les institutions de microfinance non
coopératives utilisent selon les cas les différentes
méthodologiques suivantes :
le crédit individuel : approche peu
différente du crédit bancaire classique dans laquelle le client
est sélectionné à partir de garanties préalables et
est suivi pendant toute la durée du prêt ; les filiales des
banques et les institutions intervenant en milieu urbain (ACME. GTIH) utilisent
une telle approche.
le crédit solidaire : pratiqué dans
des groupes de 3 à 5 personnes solidairement responsables des
prêts de chacun est relativement peu utilisé en Haïti.
FONKOZE est le principal représentant de cette approche.
Les banques communautaires : sont des institutions
de microfinance locales regroupant 25 à 50 personnes qui vont cotiser
ensemble pour créer un fonds de crédit utilisable par la suite
par chacun des membres. Ces banques sont regroupées en réseaux
et appuyées par des ONG qui apportent un financement
complémentaire pour augmenter les fonds disponibles pour faire du
crédit. Cette méthodologie est principalement utilisée en
milieu rural, là où les coûts d'intermédiation sont
très élevés (transport et communication difficile) ce qui
limite la possibilité de mettre en oeuvre des approches beaucoup plus
classiques avec des exigences de suivi importantes. Les principaux
réseaux de banques communautaires qui fonctionnent en Haïti sont
ceux appuyés par COD-EMH (le réseau FIPO), MEDA, CRS, et
ACLAM.
Les mutuelles de solidarité : sont
très proches des banques communautaires ; la seule
différence est le fait qu'on accorde la priorité au financement
interne, à partir des cotisations des membres, dans cette approche,
alors que les banques communautaires peuvent disposer un financement externe
apporté par le réseau beaucoup plus important que les ressources
internes des groupes. En Haïti, cette approche est également
pratiquée surtout en milieu rural dans le cadre de réseaux
appuyés par des ONG comme GRAIFSI, KOFIP ou ID (dans le
Nord-Ouest)43(*).
3-2-3 Les Usuriers et autres (tontine, prêt
personnel)
Quant aux usuriers, ils constituent des micro entrepreneurs
fonctionnant dans l'informel. Ils s'échappent au contrôle en
octroyant du crédit à des taux exagérés de 20
à 25% le mois et tiennent parfois en dépôt des objets de
valeur. Donc, le crédit accordé par ces gens là est
très coûteux.
Les systèmes de tontine, appelés sabotage (tour
quotidien) et les prêts personnels à taux nuls ou sol (tour
hebdomadaire ou mensuel) ; offrent des possibilités de financement
à très faible coût, mais limitées, puisqu'il s'agit
en fait d'un système d'épargne obligatoire et que le montant
prêté au bénéficiaire du tour est égal
à la somme des montants qu'il a déjà ou qu'il aura
épargné.
Les bailleurs de fonds et les projets en
cours
La plupart des IMF dépend toujours du financement de
donateurs et autres subventions. Le PNUD, à travers son programme
Microstart, le FIDA, à travers le programme PAIP mis en oeuvre par le
FAES, et l`USAID, à travers le projet DAIFFINET, sont les organisations
internationales les plus présentes dans le secteur de la microfinance
non coopérative. De manière plus timide on retrouve :
l`Union européenne à travers son programme de crédit
binational et son futur programme d'appui au secteur privé, qui pourrait
contenir un volet d'appui à la microfinance (la formulation
définitive du projet n'est pas encore finalisée) et la banque
inter-américaine de Développement (BID) qui finance directement
des IMF et des banques commerciales intervenant dans la microfinance, à
travers des prêts et de l'assistance technique.
Chapitre IV : Apport des institutions de
microfinance non coopératives (le cas de ACME)
Section I : Présentation de ACME
4-1-1 Environnement légal et structure
organisationnelle
L'Association pour la coopération avec la Micro
Entreprise (ACME) est une institution de microfinance enregistrée
à la Mairie de Port-au-Prince et au Ministère des Affaires
Sociales. Fondée le 17 avril 1997, ACME a débuté ses
opérations de microcrédit à Port-au-Prince en juin
1997. En plus du bureau central, ACME compte aujourd'hui 10 agences
réparties à travers la région métropolitaine de
Port-au-Prince qui, au 31 décembre 2005, desservent 9.000 clients pour
un portefeuille de 165 millions de gourdes.
La mission d'ACME est d'aider les micros entrepreneurs qui
n'ont pas accès au crédit bancaire à développer
leurs activités en apportant une solution rapide aux besoins de
capitalisation du plus grand nombre d'acteurs moyens et petits du secteur
informel quel que soit leur type d'activité.
ACME est dirigée par un Conseil d'administration qui
délègue ses pouvoirs à un directeur exécutif, Mr
Sinior Raymond. Mr Bernard de Brouwer, fondateur d'ACME, est l'actuel
président du conseil d'administration. Voir ci-après
l`organigramme de la ACME44(*).
a- organigramme de l`institution
Contrôle interne
Conseil d'administration
Directeur Exécutif
Direction Crédit
Direction Financière
DRH
Direction Informatique
Directeurs Régionaux
Directeurs d'agence
Superviseurs de crédit
Agents de crédit
Comptabilité
Secrétariat
b- Secteurs d`activités
Les secteurs d'activités auxquels les IMF interviennent
sont multiples ; chacune de ces institutions développent sa propre
philosophie en vue d'atteindre une certaine autonomie financière dans
une atmosphère comportant moins de risque possible. Certaines d'entre
elles interviennent dans le milieu rural, financent des activités
agricoles, de pêche, de commerce. Les autres qui se trouvent
installées dans la capitale, financent des activités de
production, de commerce, de service et tant d'autres. Suivant la philosophie
de l'ACME, les secteurs d`activités qu'elle intervient sont les
suivants :
- Production
- Commerce
- Service
c- Technologies utilisées
Contrairement à d'autres institutions de la place, ACME
utilise des logiciels de haut niveau en vue d'une meilleure gestion des
prêts et qui facilitent aussi le contrôle. Les types
utilisés sont les suivants :
- Laon performer (LPF) pour la gestion des prêts
- Accpac pour la comptabilité
- Agences reliées entre elles depuis décembre
2004 (on time real time)
d- Evaluations Externes
En plus de structure, pour une meilleure transparence, ACME se
fait contrôler par les firmes externes suivantes :
Audit Firme
2000-2001 Pierre André Guillaume et Associés
(PAGS)
2001-2002 Pierre André Guillaume et Associés
(PAGS)
2002-2003 Pierre André Guillaume et Associés
(PAGS)
2003-2004 Cabinet Mérové Pierre et
Associés
e- Développement de projets
En ce qui a trait au développement de projet, ACME
établit des relations avec des partenaires suivants qui lui accorde des
encadrements techniques et financiers : PNUD, UE, BID, USAID (projets PRET
et FINNET), SOFIHDES, Groupe Développement (ONG française),
Fondation SOROS45(*)
3-1-2 Environnement du crédit
f- Méthodologie de crédit
Parmi toutes les méthodologies utilisées, on
compte : le crédit individuel, le crédit solidaire, les
banques communautaires et les mutuelles de solidarité
développés dans le chapitre III section II (point 3-2-3
Institutions de microfinance non coopératives). Comme meilleure
stratégie, l`ACME adopte la méthodologie de crédit
individuel.
g- Modalité de crédit
Le crédit regroupe des prêts pour des
activités économiques génératrices de revenus et
l`augmentation progressive en fonction du développement de
l`activité telles sont présentées ainsi :
- Prêt minimum : 1.500 HTG
- Prêt moyen : 100.000 HTG
- Prêt maximum : 1.500.000 HTG
- Taux : 3.5% (peut varier selon le prix du
marché)
- Durée moyenne : 6 mois
- Remboursement : une partie du capital et
intérêt de manière linéaire
Comme critères pour qu`une personne puisse
éligible, il faut :
- Avoir déjà commencé une activité
commerciale (sauf exception)
- Avoir un emplacement fixe
- Avoir 40% du fond de roulement du montant demandé
h- Structure du crédit
La méthode de calcul adoptée est l`amortissement
linéaire, on n'accorde pas de jours de grâce et, tout retard de
paiement dépassant 8 jours retient une pénalité de 2%.
i- Part de marché actuelle
Si l`on compare à d`autres IMF non coopératives
haïtiennes adoptant le crédit individuel, elle se trouve en
tête de liste avec 16.606 comme le nombre de prêts actifs pendant
que la SOGESOL a 11.617 et le MCN a 10.597
Tel n`est pas le cas pour l`encours de crédit : la
SOGESOL a 422.765 et le MCN a 420.048 en revanche, elle a 261.521
j- Concentration du crédit
Selon l`étude du porte feuille du mois de
décembre 06, une forte concentration de crédit a
été observée dans le secteur commerce avec 15,470
prêts pour une valeur de 245,214,177.65 HTG ce qui représente
93.16%.
En ce qui a trait au sexe, le sexe le plus remarqué
dans le portefeuille est le féminin avec 11,426 prêts pour une
valeur de 172,686,875.38 HTG soit 69.02%. Pour le sexe masculin, il est au
nombre de 5,144 pour une valeur de 88,834,165.27 HTG.
En ce qui a trait au cycle, une forte concentration a
été observée au niveau des périodes (1, 2, 3, 4, 5,
6,7) mais les plus fortes restent au niveau des cycles 1 avec 3659 prêts
pour une valeur de 41,370,099.30 HTG soit 23.03% ; cycle 3 avec 1913
prêts pour une valeur de 33,530,154.50 HTG soit 11.52%. En ce qui a trait
au classement des montants de prêts, dans l`intervalle de 1000 à
7500, on retrouve une forte concentration de crédit avec 6350 clients
pour une valeur de 20,423,621.40 HTG soit 38.24%.
Cependant, la plus forte valeur est accordée aux gens
qui se trouvent dans l'intervalle supérieur à 100.000 dont le
nombre est de 619 pour une valeur de 74,537,560.75 HTG46(*)
Section II : Résultat de
l`enquête
Toute démarche scientifique s`accentue sur des
enquêtes menées sur un groupe cible afin de confirmer ou
d`infirmer les hypothèses qui ont été posées au
préalable. C`est ainsi que dans le cadre de notre travail, nous avons
choisi de mener une enquête ce qui nous a permis d'arriver à la
validation des hypothèses.
4-2-1 Processus de réalisation de
l`enquête
a- Objectif de l`enquête
L'objectif de l`enquête était de chercher
à démonter si les crédits octroyés aux pauvres
apportent une certaine amélioration des conditions de vie.
b- Méthode et technique de l'enquête
En ce qui concerne la méthodologie, un fait c'est
qu'entre le crédit et les pauvres, il existe une relation. Pour
démontrer cette dernière, nous utilisons le structuralisme comme
modèle opératoire. Il est à noter qu'il y a structure,
quand il existe des rapports déterminés vérifiables entre
deux ou plusieurs faits d`une même réalité et que la
modification de l'un entraîne automatiquement la transformation de
l'ensemble de cette réalité. En effet, une bonne illustration de
cette méthode nous a permis d`expliquer ou d'interpréter la
corrélation qui existe entre le crédit octroyé et son
impact sur les bénéficiaires. Dans le cadre de ce travail,
l`enquête porte sur les bénéficiaires directs de
l'institution, on procédait à un questionnaire pour qu'on puise
réaliser cette dernière. Les données collectées
sont analysées et interprétées en vue d'arriver à
la validation de l'hypothèse.
c- Limite de l`enquête
La réalisation de l`enquête n`était pas
tout à fait exhaustive vu que nous n`avions pas assez de moyens à
notre disposition et l`accès à certaines informations
étaient ignorées par les responsables pour des raisons d`ordre
confidentiel. Ils ont jugé que c`est un travail tout à fait
personnel, c'est-à-dire que nous n`avions pas assez de
crédibilité pour avoir accès surtout au dossier du client.
Nous n'avons pas tenu compte seulement des informations fournies par
l'institution mais nous avons jugé qu`un sondage auprès des
clients était nécessaire pour mesurer l`impact des prêts
sur ces derniers. La réalisation de cette enquête s'est
avérée très difficile parce que le nombre de clients que
nous avons visé pour le sondage n'y répondait pas en
dépit de la durée exigée i.e le client doit au moins trois
(3) prêts consécutifs. Nous avons choisi un échantillon de
50 clients, seulement 30 étaient validés parce qu'il nous
était très difficile de les dénicher. Mais, au moment
même de l`interrogatoire, ils ont saisi de l'occasion pour
présenter leurs doléances donc, ils confrontent pas mal de
problèmes. Ces informations se révèlent d`une importance
capitale parce qu'elles nous permettaient de faire connaissance aux
problèmes auxquels ils font face pendant la période du
prêt.
L`Enquête a été menée auprès
des clients du marché de Pétion-ville, route de Frères
(marché Télélé), Port-au-prince (rue des Fronts
Forts et rue Bonne foi)
Nous avons construit des tableaux pour présenter les
résultats obtenus à partir du questionnaire. Ces derniers
traduisent la situation dans laquelle se trouvent les clients.
d- Choix de l`échantillon
Quel que soit l'étude en question, on ne prétend
pas enquêter toute la population dans son ensemble. C'est pourquoi on
fait le choix d`un échantillon représentatif puis l`extrapoler
à la population mère. Donc, le résultat final traduit la
réalité sur l'ensemble. Pour la réalisation de ce travail
sur les IMF non coopératives, nous avons choisi ACME (Association pour
la Coopération avec la Micro Entreprise) comme échantillon.
e- analyse des données collectées et
vérification de l`hypothèse
Les données collectées sont
présentées dans des tableaux puis analysées pour enfin
d'en tirer des conclusions.
Tableau I
Motivations du client pour le prêt
Réponses uniques
|
Valeur absolue
|
Valeur relative
|
Pou`m obmante biznis mwen
|
30
|
100%
|
100% des clients interrogés ont répondu qu'ils
prêtent de l'argent pour augmenter leur stock ou du moins leur business
selon la question47(*)
<< pou ki sa ou prete ?>> Donc la motivation pour le
prêt n'est autre qu'une augmentation du chiffre d'affaire.
Tableau II
Impact des prêts sur le client
Catégories de réponses
|
Valeur absolue
|
Valeur relative
|
Li kenbe`m nan aktivite
|
15
|
50%
|
Li pa pote fwi pou mwen
|
4
|
13.34%
|
Li pote satisfaksyon pou mwen
|
11
|
36.66%
|
Total
|
30
|
100%
|
En ce qui a trait à la question <<ki sa
prè sa yo fè pou ou ?>>, ils ont répondu
différemment. Ce qui nous porte à classer les réponses en
trois catégories : 15 personnes sur 30 soit 50% ont répondu
que <<li kenbe`m an aktivite>>. Sur ce, ils vont plus loin
pour expliquer qu'ils ne tirent pas vraiment grand-chose de ces
prêts ; c'est comme si on travaille tout simplement pour
l'institution, on ne profite de rien. Pour ne pas rester à la maison
parce qu`ils ont des bouches à nourrir et de l'écolage à
payer ; lors ce qu'on est dans la rue, on est entrain de
<<bwase>> juste pour apporter un pain à la maison. Ils ont
déclaré que ce problème est dû à cause de
<<move lavant>>, les marchandises ne s'écoulent pas aussi
rapides. Cette situation les pousse parfois à prendre du
<<ponya>> pour effectuer certain paiement afin de ne pas perdre
leur crédibilité auprès de leurs créanciers.
4 personnes sur 30 soit 13,34% ont répondu que
<<li pa pote fwi pou yo>> c'est-à-dire rien de
spécial. Ils ont témoigné que ce crédit est un
fardeau au point que celui-ci leur rend à perdre même le capital
initial et leur porte à recommencer à zéro. Ils
conçoivent que ce crédit comme quelque chose qui peut appauvrir
quelqu'un.
11 personnes sur 30 soit 36,66% ont répondu que
<<prè yo poté satisfaksyon pou yo>>, ils ont
déclaré que c'est grâce à ces prêts qu`ils ont
élargi leurs activités de commerce. Et c'est dans ces mêmes
activités qu'ils tirent du profit non seulement qui leur permettent de
rembourser mais aussi leur aident à prendre soin de leur
famille48(*).
Tableau III
Autres sources de revenus
Réponses affirmatives
|
Valeur absolue
|
Valeur relative
|
Transfè
|
8
|
66.66%
|
Lwaye
|
5
|
41.66%
|
Salè
|
6
|
50%
|
Sèlman biznis mwen
|
18
|
60%
|
Dans l'étude, il était question de
démontrer aussi s'il n'y a pas d'autres sources financières qui
les rapportent de l'argent. Donc, celle-ci nous révèle que sur 30
personnes interrogées, 12 ont d`autres sources de revenus dont 8 clients
soit 66,26% reçoivent des transferts venant de l`étranger, 5
personnes soit 41,66% reçoivent l`argent du loyer, 6 personnes sur 12
soit 50% reçoivent un salaire et 18 personnes soit 60% tirent du revenu
seulement de leur business. Il est à signaler qu`il y a des clients qui
ont ces trois sources de revenus. Par conséquent, une certaine
amélioration de vie a été déjà
constatée chez eux mais non pas à cause du crédit ;
bien peut être, ils le font juste pour qu`ils puissent avoir une plus
bonne gestion de leur business. Et cela les porte à faire beaucoup plus
d`efforts en prenant l`affaire au sérieux parce qu`ils ont des dettes
à honorer49(*).
Tableau IV
Régularité de remboursement
Catégories de réponses
|
Valeur absolue
|
Valeur relative
|
Mwen peye avèk difikilte
|
7
|
23.34%
|
Mwen peye san difikilte
|
23
|
76.66%
|
Total
|
30
|
100%
|
Pour le remboursement des prêts, 7 clients sur 30 soit
23,33 ont répondu qu`ils payent avec difficulté et 23 sur 30 soit
76,66% ont répondu positivement ; ils ont expliqué qu`ils
déploient leur effort non seulement pour trouver des entrées en
provenance de leurs activités mais aussi rembourser le prêt
à la date d`échéance en vue de leur assurer d`un autre
prêt de montant plus élevé50(*). Selon l`hypothèse ; plus les clients
payent avec facilité, plus on leur octroie du crédit se trouve
vérifiée.
Tableau V
Autres besoins
Catégories de réponses
|
Valeur absolue
|
Valeur relative
|
Bese to enterè ya
|
11
|
36.67%
|
Ede`m nan lekol
|
5
|
16.66%
|
Ede`m nan sante
|
3
|
10%
|
Fè`m jwen`n asirans
|
4
|
13.34%
|
Ban mwen ankadreman
|
2
|
6.67%
|
Mwen pa deside repon`n
|
5
|
16.66%
|
Total
|
30
|
100%
|
A la question posée <<ki sa ou ta bezwen
anplis ke krédi ya>>, 11 des 30 clients soit 36,66%
interrogés ont demandé de baisser le taux
d`intérêts : parce qu`ils estiment ce qu`ils pourraient
réaliser en matière de revenu sur le prêt est
retourné aux créanciers, donc, il n`en profite pas de
grand-chose, au contraire, ils font savoir qu`on enlève au
préalable 6% comme frais de dossier en plus vous payez un taux
d`intérêt constant sur le montant global pendant toute la
durée du prêt. 5 des clients soit 16,66% ont demandé de
leur aider au niveau d`éducation de leurs enfants, 3 sur 30 soit 10% ont
opté pour les soins de santé, 4 clients soit 13,33% ont
opté pour l`assurance et 2 soit 6,66% ont besoin de l`encadrement. Et
les 5 qui restent dans l`échantillonnage préfèrent de ne
pas donner de réponses51(*).
f- Evolution et analyse des indicateurs de performance
de l`institution de 1996 à 2006
Les indicateurs de performance retenus se trouvent dans les
rapports financiers de l`institution sur une période de 9 ans que nous
décrivons ci-après:
- Valeur totale des prêts décaissés
- Nombre total des prêts décaissés
- Nombre de prêts actifs
- Valeur des prêts en circulation
- Qualité du porte feuille : porte feuille
à risque (PAR) > 30 jours
- Nombre total des employés
Les résultats obtenus ont été
présentés et analysés de la manière
suivante :
Graphique I
Ce graphique traduit une évolution considérable
de la valeur des prêts décaissés. Cette évolution
s`explique par une demande croissante des clients comme l`indique le graphique
II (nombre total des prêts décaissés)52(*). Si l`on tien compte des
informations fournies par les responsables sur l`ensemble des facteurs de
motivation qui incite les clients à entreprendre une telle initiative,
selon eux, ils ne sont pas plus que des besoins financiers pour augmenter leurs
activités tant commerciales que productives. Puisque la demande est
sans cesse croissante, l`institution a besoin plus de moyens financiers pour
pouvoir la satisfaire, malgré toutes les demandes de crédit ne
sont pas toutes validées.
Graphique II
Ce graphique indique le nombre de prêts accordés
à des clients en milliers, le calcul se fait sur une période
trimestrielle53(*). Il
traduit une évolution grandissante qui nous porte à faire
certains commentaires : si le nombre de prêts augmente de
manière croissante, cela traduit une certaine confiance des IMF de la
place face aux micro entrepreneurs et une certaine volonté de les
assister en moyens financiers afin d`augmenter leur revenu. Nous en
déduisons plus le nombre de prêts augmentent, plus la valeur
décaissée augmente aussi.
Graphique III
Ce graphique représente le nombre de prêts actifs
c`est-à-dire des prêts qui sont déjà octroyés
et qui tient une existence pendant une période donnée.
Il traduit une évolution considérable des
prêts actifs dont le calcul se fait sur une base trimestrielle. Cette
évolution s`explique par le renouvellement des clients et de nouveaux
clients.
Graphique IV
Ce graphique traduit la valeur des prêts en
circulation54(*). Ceci
représente des montants non encore recouvrés qui se trouvent
entre les mains des clients dans des activités. On observe une nette
évolution des prêts en circulation évalués en
million de gourdes où l`exercice de décembre 2006, avance un
montant de 1,858,629.18 HTG injecté dans l`économie. Nous en
déduisons, plus le nombre de prêts actifs augmente plus la valeur
des prêts en circulation augmente aussi.
Graphique V
Ce graphique traduit le portefeuille de crédit en
délinquance c`est-à-dire des prêts ayant des retards de
plus de 30 jours. Ces pourcentages indiquent le niveau de perte probable sur
les crédits au cours des années, c`est-à-dire les clients
cessent de payer à ces dates. Ces retards de paiement s`expliquent
par :
1- la dégradation de la situation économique et
politique du pays.
2- l`incapacité de gestion des petits entrepreneurs
(manque d`accompagnement).
3- les catastrophes et autres (incendies des marchés,
vol, insécurité...)
4- les clients qui ont parfois trop d`engagements financiers
(plusieurs prêts)
5- la faiblesse du travail de suivi de l`institution
6- la mauvaise foi
Plus le portefeuille à risque est faible, plus le
portefeuille de crédit est rentable, plus l`IMF pourra s'autofinancer,
ce qui permettra de satisfaire un marché plus important en terme de
crédit. Suivant la norme internationale, pour qu'une IMF soit
importante, son PAR doit être = 5%. Ce que durant la période
analysée, ACME s'est restée accrochée sensiblement en
dessous de la cible. En dépit du niveau élevé qu'a connu
cet indicateur en 2004, 2005, des résultats qu'on ne peut pas juger
comme décevante par rapport aux instabilités politiques qui ont
secoué l'économie en 2004, par tout un ensemble d`actes de
vandalisme et de banditisme. Selon l`hypothèse ; plus les clients
sont solvables, plus les IMF connaitront un développement plus important
est vérifiée.
Graphique VI
Ce graphique indique le nombre d'employés de
l'institution55(*). On
constate une augmentation du nombre d'employés. Pour la seule
année 2006, on compte un effectif de 189 employés, laquelle
augmentation est liée directement par un élargissement de
l'entreprise à travers un ensemble de succursale couvrant largement la
zone métropolitaine (augmentation de la part de marché)
Au point de vue social, l'institution contribue à la
diminution du chômage dans le pays bien que sa part est presque
insignifiante par rapport au nombre de chômeurs. Il existe 22 IMF non
coopératives, si en moyenne, ces IMF emploient 150 personnes au moins,
le nombre de travailleurs serait 3300 employés sans tenir compte des
emplois indirects. Selon l'hypothèse ; plus on élargi le
cadre de la microfinance, plus le taux du chômage sera diminué et
les conditions de vie des bénéficiaires seront
améliorées se trouve vérifiée.
Le résultat trouvé dans le cadre de cette
enquête prouve en grande partie que les clients des IMF non
coopératives bénéficient du service financier de ces
dernières le peut qu'il soit. Cependant, ceux qui l'utilisent de
façon correcte, arrivent à maintenir un bon équilibre
entre le prêt et les activités. Il est vrai que bon nombre
d'entre eux utilise le crédit comme d'autres sources de financement
autre que le capitale initiale, mais il existe plusieurs sources de revenus
pour certains, c'est-à-dire que ce n'est pas en fonction du
crédit qu'ils améliorent leur business, ils prêtent de
l'argent pour qu'ils puissent avoir le souci de gérer leur affaire, mais
ce crédit n'est pas une cause de leur amélioration de vie.
En général, la motivation pour le prêt
n'est que pour augmenter leur business même si pour beaucoup dans la
réalité ce n'est plus l'affaire, La plupart d'entre eux ont fait
de maximum d'efforts pour rembourser la dette au point que certaine fois, ils
prennent des escomptes entre les mains des usuriers pour ne pas perdre leur
crédibilité devant leur créancier afin de trouver de
prêts à nouveau. Donc, toutes nos hypothèses se trouvent
vérifiées.
4-2-2 Constats et évaluation
D'une manière générale, les
micro-entreprises haïtiennes, qu'elles soient informelles ou formelles, se
confrontent à beaucoup de problèmes d'ordre interne et externe.
Au point de vue macroéconomique, la situation sociopolitique et
même économique dans laquelle émerge le secteur de la
microfinance se trouve dégradée. L'incapacité de l'Etat
d'intervenir sur le marché a conduit à des échecs dans
tous les secteurs de la vie nationale. Une situation presque défavorable
pour les entrepreneurs oeuvrant dans les activités commerciales ou
productives du secteur informel. Il est vrai que les IMF non
coopératives desservent ces micro entrepreneurs du secteur informel,
cependant, ils constituent non seulement un gain pour l'économie mais
aussi une perte pour l'Etat faute d'une politique de
réglementation de ce marché.
Il est à noter qu'il existe un vide légal et
réglementaire au niveau des IMF bien qu'elles soient reconnues par le
ministère des affaires sociales et la mairie. Nous pensons que
l'institution la mieux placée pour contrôler ce secteur est la
BRH, mais il serait mieux aussi que le parlement puisse voter des lois en leur
faveur et dans l'intérêt des clients. Cette contrainte, une fois
résolue, les IMF deviendront plus efficaces dans leurs actions sur le
terrain.
Quant à l'environnement interne des IMF, leur
diagnostic révèle une certaine carence dans la gestion de
l'information. Par exemple, l'absence d'échanges systématiques
entre institutions sur la clientèle ne facilite pas la lutte contre le
surendettement des ménages qui ont recours à plusieurs IMF pour
financer officiellement un projet ; ce qui fait que le client a trop
d'engagement financier et n'arrive pas le plus souvent à rembourser ses
dettes. Nous avons pu remarquer que la gamme de services fournis est trop
restreinte, c'est-à-dire qu`ils se résument à une
simple question de business, si non la personne ne pourra pas
bénéficier du service. Cela attire notre attention au point que
les études réalisées par l'IHSI présentées
dans le tableau 1-5 page 33 du travail : estimations de
l'incidence de la pauvreté en Haïti, démontre
clairement que les pauvres sont plus nombreux dans le milieu rural et gagnent
leur revenu principalement de la terre. Pourtant, le crédit est
octroyé aux gens évoluant dans le commerce, la production et le
service tels que décrits dans les secteurs d'activités de
l'institution page 60 du travail, c'est pour vous dire que le secteur agricole
se trouve négligé. Nous pensons qu'ils ont besoin du
crédit pour qu'ils puissent produire davantage.
Les pays qui ont connu un bas taux de chômage sont ceux
où l'Etat crée un environnement favorable à
l'investissement en facilitant la création d'emploi dans
différents domaines. C'est pour dire que la microfinance à elle
seule ne peut pas toucher tout le monde. Mais nous avons constaté qu'il
existe beaucoup de jeunes qui n'ont pas accès au service de
crédit faute de collatéral pendant que la majorité vit
dans le chômage ; or, quelqu'un qui ne gagne pas un dollar
américain par jour d'après FMI est considéré comme
pauvre. Comment la microfinance peut intégrer ces gens là dans le
programme si on veut réduire effectivement la
pauvreté?
Le besoin de prêts á la consommation se fait
sentir grandement à savoir qu'au cours de l'interrogatoire, certains
clients ont déclaré que beaucoup de gens qui se trouvent en
difficulté de rembourser le prêt utilisent l'argent á des
fins de consommation. En Haïti, nous assistons à une inflation
grimpante. Quelqu'un qui n'a pas suffisamment d'argent pour consommer un bien
aujourd'hui risque de ne pas avoir ce même bien dans le futur, faute de
l'augmentation de prix même s'il épargne son argent.
Nous avons pu constater des décaissements qui sont
effectués pour les activités de charbon de bois, mais si on veut
réduire le déboisement dans le pays et améliorer les
conditions de vie ce n'est pas un bon usage d'encourager une telle
activité. En effet, nous assistons à une situation
environnementale dégradante qui a causé beaucoup de pertes tant
au point de vue humain que matériel.
Enfin, nous avons estimé que l'octroi de
microcrédits n'est pas nécessairement une solution
adéquate pour tout le monde ou dans toutes les situations. Les
indigents et ceux qui souffrent de la faim, qui n'ont ni revenus ni moyens
d'accéder à un prêt devraient recevoir d'autres formes de
soutien pour qu'ils puissent bénéficier le programme si on veut
réduire effectivement la pauvreté en Haïti.
Conclusion générale
En dépit de tous les maux sociaux que connaît la
population haïtienne, c'est la faiblesse du pouvoir d'achat qui influe
négativement sur la capacité de nombreux citoyens à avoir
accès aux biens et services devant satisfaire leurs besoins. Ils ne
mangent pas à leur faim ni boire à leur soif. Ils ne consomment
pas des aliments nutritifs et calorifiques. Ils vivent dans la
promiscuité et d`extrême pauvreté.
Les conséquences à tout cela entraînent la
baisse de la production et un taux de chômage très
élevé. Ainsi, ces gens à faible revenu voulant
accroître leur revenu soit en vendant leur force de travail ou bien en
investissant dans des activités de production et de commerce, ont
décidé, sans le vouloir, de s'intégrer les institutions
financières surtout celles des non coopératives. Et c'est
l'ACME, dont la mission est d'aider les micro entrepreneurs qui n'ont pas
accès au crédit bancaire à développer leurs
activités en apportant une solution rapide aux besoins de capitalisation
du plus grand nombre d'acteurs moyens et petits du secteur informel quelque
soit leur type d'activité, que nous privilégions.
A partir des enquêtes réalisées sur le
terrain et des interrogatoires avec des témoins de premier ordre
rencontré au niveau de certains marchés (marché de
Pétion-ville, marché Télélé, centre ville
(rue des fronts-forts et rue bonne foi) nous arrivons à vérifier
nos hypothèses de départ. Nous en déduisons que les
institutions de microfinance non coopératives en Haïti peuvent
offrir de meilleurs services toutefois que les recommandations suivantes seront
appliquées :
? la création d'un bureau de collecte de
données : ce bureau a pour responsabilité de collecter
les informations en vue de faciliter les acteurs du secteur à la prise
de bonne décision. Ces informations doivent être mises à la
portée du public en général et les
bénéficiaires en particulier pour une meilleure vulgarisation du
secteur. Donc, l'IHSI devrait se charger de la collecte de données sur
les IMF non coopératives
? La mise en place d'un centre de formation
adaptée : en matière de ressources humaines, la carence
de cadre qualifié pose de grands problèmes à la croissance
des IMF. Il y a beaucoup de gens qui travaillent dans les IMF et ont
effectivement une formation universitaire, mais laquelle formation ne s'adapte
pas aux activités de microfinance. Ce centre de formation
adaptée devra donner une formation spécifique et adéquate
aux gens qui veulent faire une spécialisation dans le domaine de la
microfinance, et les praticiens en microfinance devraient se préoccuper
d`une formation continue pour améliorer leur capacité de gestion,
de même que les milieux académiques et de la recherche devraient
s'intéresser aux activités de microfinance comme
complément, afin d'en analyser et d'en améliorer les instruments
de gestion.
? La mise en place d'un centre de documentation :
ce centre doit mettre à disposition des lecteurs des informations
nécessaires sur le fonctionnement du secteur. Plusieurs
possibilités devraient envisager pour avoir accès aux
informations. De nos jours, l'Internet représente une large
accessibilité à l'information. Les IMF haïtiennes peuvent
utiliser ce moyen en vue de mettre à la portée du grand public
une base de données fournissant d'importantes informations sur ces
dernières. Une telle initiative permettra aux gens
éloignés du centre de trouver les informations. Quant aux
possibilités internationales, la mise en réseau des IMF
haïtiennes avec d'autres institutions de microfinance
étrangères permettra de tirer des fruits de l'expérience
pour une meilleure compétition. Ainsi que celles du pays peuvent
partager des informations qui concernent le secteur.
? La promotion de l`innovation : on ne doit pas
s'accentuer sur une simple question de prêts pour business, nous avons
estimé que les gens ont besoin d'autres formes de prêt tels
que : prêt à la consommation, prêt à
l'éducation etc. Et de même pour les IMF, l'octroi du
crédit à ces dernières deviennent indispensables et
finalement d'autres initiatives peuvent être favorisées
l'association d'institutions spécialisées pour faire face
à des problèmes communs sont fortement recommandées.
? La gestion des risques : il faut favoriser
l'intégration aux institutions de microfinance de systèmes
d'assurances (contre la maladie et les accidents d'abord mais aussi en cas de
décès, vol, incendie), en tant que préoccupation pour le
capital humain si important dans toute activité économique.
? La définition d`un cadre légal et
réglementaire : il faut définir un cadre légal et
réglementaire pour les IMF ce qui leur permettra de fonctionner sous
aucune contrainte juridique. De meilleures lois devraient être
envisagées en concertation avec les différents acteurs
jusqu'à l'authenticité en vue du développement du
secteur.
? Octroi de crédit agricole : il faut
octroyer du crédit aux pauvres ruraux en vue de la promotion de la
production agricole. Et ceci devrait accompagner des activités
d'alphabétisation fonctionnelle tant pour leur épanouissement et
évolution comme objectif social que pour l'acquisition d'un minimum de
connaissances en gestion quotidienne.
? Octroi de crédit aux jeunes : il faut
octroyer du crédit aux jeunes par la mise en place d'une politique de
crédit qui devrait prendre en compte le développement de l`esprit
d'entreprenariat sous forme de projets pour qu'ils puissent s'évoluer
dans leur milieu.
? Octroi de prêts à la
consommation : les IMF devraient octroyer des prêts à la
consommation pour que les gens puissent satisfaire leurs besoins
présentement.
Le développement de la micro-finance ne permettra pas
à lui seul, dans le contexte actuel, de sortir Haïti de sa
situation de grande pauvreté. Il reste fondamental de créer les
conditions d'une véritable relance des investissements et de la
croissance, pour que les instruments de la micro-finance puissent à leur
tour jouer leur rôle et dynamiser les acteurs économiques.
En réalité, nous savons qu'en Haïti, l'Etat
présente des faiblesses dans toutes ses composantes qui empêchent
la normalisation des choses. Etant donné que la microfinance
représente qu'un élément de la réduction de la
pauvreté, l'Etat doit faciliter la prestation de services financiers en
menant une action favorable au développement du secteur tout en
protégeant l'épargne des pauvres, les investissements des IMF et
les micro-entrepreneurs.
Les mesures les plus favorables au microfinancement que le
gouvernement peut prendre consistent à assurer la stabilité
macroéconomique. Les autorités doivent appuyer les services
financiers destinés aux pauvres en améliorant le climat des
affaires parce qu'il y a trop de variations dans les prix, en luttant contre la
corruption, et en améliorant l'accès au marché et à
l'infrastructure.
Il est récommandé à l'Etat
également d'inviter les entrepreneurs haïtiens et étrangers
à venir investir massivement et officiellement en Haïti pour
qu'elle puisse devenir un paradis fiscal et touristique. En ce sens, il faut
améliorer le climat sécuritaire, implanter les infrastructures de
base et normaliser la situation politique chronique. Quant aux plus pauvres,
il vaut mieux mettre en place des programmes d'emploi et de formation et
fournir d'autres services non financiers pour lutter contre la
pauvreté.
Les IMF sont très prisées de nos jours. Le
monde du secteur informel utilise fréquemment leurs services. L'Etat
haïtien et le secteur privé des affaires doivent encourager ces
micro entreprises dont le but final est la libération de toute forme
d'oppression ou d`exploitation et la redistribution des richesses et du
pouvoir.
Bibliographie
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15- Le mouvement coopératif haïtien, bulletin
trimestriel du conseil national des coopératives CNC no.2, Septembre
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coopération externe, Carte de la pauvreté d'Haïti, version
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23- Robert Peck Christen, Commercialisation de dérive
de la mission des IMF. La transformation de la microfinance en Amérique
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réellement bénéfique pour les pauvres, version anglaise,
octobre 2001. 18 pages
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26- William Grant <<Le marketing dans les institutions
de microfinance : l'Etat de la pratique>> Développement
alternatives, Inc. [DAI], S.L., novembre 1999, 35 pages.
Annexe
Questionnaire
Questionnaire
Keksyonè
1- Kouman ou rele?
2- Ki eta sivil ou?
Pou kont ou ? Marye ? plase ?
3- Eske ou genyen pitit?
Wi ? non ?
4- Konbyen moun ou genyen sou reskonsabilite ou?
R...................................................................
5- Ki kote ou abite?
R....................................................................
Fich nimewo II
6- Ki aktivite prensipal ou?
R............................................................................
7- Depi konbyen tan wap prete nan ACME?
R...............................................................................
8- Pou kisa ou prete?
R.................................................................................
9- Ki sa prè sa yo fè pou ou ?
R....................................................................................
10- Aprè prè sa, kisa`w santi ou gen bezwen
anplis
R....................................................................................
Fich nimewo III
11- Eske ou gen fanmi a letrange ki kon`n voye lajan pou
ou ?
Wi ? non?
12- Eske ou genyen kay nan lweyaj?
Wi ? non ?
13- Eske ou pa genyen oken`n lot bagay ki ba ou lajan ke
sèlman biznis la?
Wi ? non ?
14- Eske ou prete lajan lot kote pandan ke ou gen prè nan
ACME?
Wi ? non ?
15- Eske ou kon`n genyen difikilte pou ranbouse lajan sa?
Wi ? non ?
Liste des abréviations
ACME Association de Crédit pour la Micro Entreprise
ACLAM Action Contre la Misère
ANIMH Association Nationale des Institutions de Microfinance non
coopératives d`Haïti
BCA Bureau de Crédit Agricole
BICH Banque Industrielle et Commerciale d`Haïti
BIT Bureau International du Travail
BNC Banque Nationale de Crédit
BPH Banque Populaire d`Haïti
BHR Banque de la République d`Haïti
BUH Banque de l`Union Haïtienne
COD-EMH Coordination des Opérations de
Développement de l`Eglise Méthodiste d`Haïti
CREDICOOP Crédit Coopératif
CRS Catholic Relief Services
DAI-FINNET Développent Alternative Incorporate-Finance
Networking
FAES Fonds d`Assistance Economique et Sociale
FDI Fonds de Développement Industriel
FHAF Fonds Haïtien d`Aide à la Femme
FHD Fonds Haïtien de Développement
FIDA Fonds International pour le développement Agricole
FIPO/COD Financement Populaire du COD
FODEPE Fonds pour le Développement des Petites
Entreprises
FONKOZE Fondasyon Kole Zepol
GRAIFSI Groupe de Recherche et d`Appui Institutionnel à la
Femme du Secteur Informel
GTIH Groupe Technologique Intermédiaire
ID Initiative Développement
IMF Institution de Micofinance
IMOFOR Institut Mobile de Formation
KNFP Collectif National de Financement Populaire
KOFIP Kolektif Finansman Popilè
MCN Microcrédit National
MEDA Mennonite Développent Association
MARNDR Ministère de l`Agriculture des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
ONG Organisation Non Gouvernementale
PAIP Programme d`Appui Aux Initiatives Productives
PALP Programme d`Appui à la Lutte contre la
Pauvreté
PME Petite Moyenne Entreprise
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
SHEC Société Haïtienne d`Epargne et de
Crédit
SOFIHDES Société Financière Haïtienne
de Développement Economique et Social
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résultat de l`enquête
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résultat de l`enquête
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résultat de l`enquête
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résultat de l`enquête
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pour la Microentreprise ( ACME )
* 53 Source : Association
pour la microentreprise (ACME)
* 54Source : Association
pour la Microentreprise (ACME)
* 55 Source : Association
pour la Microentreprise (ACME)
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