CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette recherche, nous avons analysé
l'effectivité et l'application du droit à l'alimentation dans les
ménages de Lemba Terminus en particulier et ceux de Kinshasa en
général. Nous avons à cet effet visité
particulièrement les ménages de Lemba Terminus comme support pour
extrapoler les résultats à toute la ville de Kinshasa.
Pour ainsi arriver à des conclussions objectives, nous
sommes descendus sur terrain où nous avons visité les
marchés, les beachs, les ports, les boutiques, les magasins, les
alimentations, ainsi que les ménages principalement à Lemba
Terminus.
Le premier chapitre ayant analysé les
généralités, il a parcouru quelques concepts de base tels
que la définition du droit à l'alimentation, l'exclusion des
personnes face à ce droit, les textes pertinents de reconnaissance du
droit à l'alimentation à toutes les échelles, la
sécurité alimentaire à Kinshasa, la reconnaissance, la
protection, les mécanismes de sauvegarde et l'application du droit
à l'alimentation.
Il a été retenu dans l'ensemble pour ce
chapitre que les données générales apparentes ne
favorisent pas le respect et la pratique effective du droit à
l'alimentation à Kinshasa car les populations sont exposées
à une faim chronique et à la sous alimentation sans
précédente . Les populations urbaines de Kinshasa mangent
quantitativement et qualitativement très mal .C'est une
réalité expliquée par le fait que les productions
agricoles et animales, agroindustrielles nationales sont très faibles ou
nulles par rapport à la croissance démographique et à la
loi de l'offre et de la demande sur les marchés locaux.
Le droit à l'alimentation bien qu'étant
directement ou indirectement reconnu par les textes nationaux, régionaux
ou internationaux, son effectivité dans les ménages de Kinshasa
est délicate ou presque nulle à l'heure actuelle, car il est
facile de remarquer son non application dans tous les ménages sans
exception.
En République Démocratique du Congo, les
éléments du droit à l'alimentation ne sont pas clairement
appliqués par les dirigeants .C'est le cas de l'accès à la
terre, l'accès à l'eau, la garantie d'un revenu minimum ou la
protection sociale,En bref, le gouvernement congolais ne réalise pas le
droit à l'alimentation pour tous les kinois en particulier ,et tous les
congolais en général, bien que les deux formes (implicite et
explicite) du droit à l'alimentation soient reconnues par la
constitution congolaise, protégées par d'autres
ministères, et sauvegardées par certaines institutions
nationales.
Les productions agricoles et animales nationales sont
faibles ou inexistantes, elles ne permettent pas la réalisation du droit
à l'alimentation en RDC et à Kinshasa en particulier (produits
vivriers, poissons, élevage, production animale, etc.)
Le deuxième chapitre a analysé l'application du
droit à l'alimentation dans les foyers de Lemba Terminus à
travers les enquêtes sur terrain. Les familles urbaines pauvres de
Kinshasa consomment mal et peu des aliments qu'ils se procurent difficilement.
Nous comprenons donc le non respect du droit à l'alimentation et tous
les autres droits qui y sont liés tels que le droit à la
santé, le droit à la vie ...).
Les enquêtes sur terrain ont donc porté sur les
points tels que la consommation alimentaire dans les ménages de Lemba
Terminus, les causes du non respect et de l'application du droit à
l'alimentation. Concernant la consommation alimentaire, il a été
démontré qu'à travers une mauvaise qualité et peu
d'aliments non diversifiés consommés par les Kinois, le droit
à l'alimentation est violé. Tous les aspects relatifs à la
consommation alimentaire de la population de Lemba Terminus démontrent
que le droit à l'alimentation de la population de Lemba Terminus n'est
ni respecté, ni connu. Sa violation est donc criante.
Les Kinois consomment difficilement au cours des semaines,
des mois et des années. Leur faim et leur sous alimentation sont
chroniques. Ils mangent ce qui est bourratif que ce qui est qualitatif. Les
aliments qui sont consommés ne respectent pas les exigences en
matière de consommation alimentaires qui sont pour la plupart
méconnus par la majorité de la population.
Les durées et les heures de cuisson, les sources
d'énergie utilisées pour la cuisson des aliments, les modes de
conservation de repas, les fréquences de repas au cours de la semaine,
le nombre de repas, etc. ont démontré que le droit à
l'alimentation à Kinshasa et à Lemba Terminus en particulier
n'est pas respecté ou appliqué, il est violé.
Pour les causes de non respect, nous avons ressorti : les
faibles revenus, des ménages, le déséquilibre entre
l'offre et la demande des aliments sur les marchés locaux, l'absence des
politiques alimentaires et agricoles gouvernementales, la croissance
démographique et urbaine non proportionnelle à la croissance
économique du pays et de la ville, l'absence d'une politique salariale
nationale ou urbaine, de mauvaises habitudes alimentaires, etc.
Les pauvres Kinois sans salaires de bases suffisants, sans
emplois, sans terre ou autres sources pour la survie trouvent des
marchés locaux où les fluctuations des prix sont
journalières et monnaies courantes dans un pays où les politiques
salariales sont nulles ou existantes de manière durables et
satisfaisantes.
C'est la raison pour laquelle, les conséquences
alimentaires sont nombreuses pour ce non application du droit à
l'alimentation. C'est le cas des maladies liées aux carences
alimentaires telles que le Kwashiorkor, le rachitisme, le
béribéri, la pellagre, le scorbut, l'anémie, le boulisme,
l'obésité.
Ainsi quelques aspects épidémiologiques ont
été analysés en rapport avec quelques maladies dues par la
nutrition et les carences alimentaires.
Nous avons remarqué que le Kwashiorkor,
l'anémie ferriprive ont des taux de mortalité
élevés par rapport aux autres maladies. Le rachitisme, le scorbut
et le boulisme ont de taux de mortalité faibles. L'anémie est les
autres maladies ont des taux de létalité élevés par
rapport à toutes les autres maladies. Le béribéri, le
scorbut et l'obésité ont de taux de létalité
faibles .C'est la consommation aléatoire des aliments qui
déterminent cette situation relative à la carence en vitamines
de base pour l'organisme.
L'anémie et le kwashiorkor ont des taux de
prévalence élevés. L'incidence est aussi
élevée pour les mêmes maladies. En général,
à Lemba Terminus, la mortalité reste élevée pour
les maladies recensées, mais elle baisse en fonction de l'âge
jusqu'à 50ans. La morbidité baisse sensiblement au fur et
à mesure que l'âge augmente.
L'âge intervient pour déterminer des taux
élevés de mortalité et de morbidité, les jeunes
sont par exemple exposées à une alimentation pauvre en vitamines
que les adultes car ils sont vulnérables avec leurs systèmes
immunitaires fragiles.
Face à ces problèmes que nous avons
observés à Lemba Terminus, nous avons exigé ce qui suit
: -la mise en place et l'application effective d'une politique alimentaire en
RDC.
-l'amélioration des revenus et la création
d'emplois par le gouvernement congolais.
-le renforcement de la biodiversité pour une bonne
production vivrière dans une optique durable.
-la modification des systèmes alimentaires
existants
-l'automisation de petits paysans producteurs
-le contrôle de la croissance
démographique
-la relève des importations par la production
vivrière locale et régulière et permanente
--la lutte par l'état pour la réalisation
des objectifs du sommet mondial de l'alimentation
-le changement des habitudes alimentaires par les
populations
-la formalisation des secteurs informels des
activités de survies telles que le commerce informel et l'alimentation
de la rue,...
-l'éducation relative à une natalité
responsable, aux attitudes et aux habitudes responsables. etc
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